[Lieu] Les Commerces du Port

[Alchem]

« Non, assez pour moi. »
Deux verres de rhum, dont un particulièrement corsé, c’était suffisant. Alchem n’allait de toute façon pas s’attarder.
« Ce doit être étrange de ne pas avoir vraiment de racine quelque part. Quoi qu’il en soit, j’ai pris plaisir à avoir cette petite discussion avec vous, capitaine. J’espère que nous serons amenés à nous revoir. »
Il prit le plan, l’examina une dernière fois, puis le glissa dans sa poche. Ensuite, il prit sa bourse afin de payer les consommations.
« J’espère aussi que votre bateau n’attendra pas trop avant d’être réparé. »

[Galathée]

" C'est hors de nos mains, mon ami, dit le genasi sans donner l'impression qu'il avait l'intention de se lever. Merci pour le verre et je vous souhaite un bon séjour à l'air libre. N'oubliez pas de me prévenir si vous pensez sérieusement à explorer mes souterrains !"
La tavernière accueillit les pièces d'Alchem avec bonheur mais le svirfnebelin put constater que les prix étaient loin d'être élevés et qu'il ne s'était certainement pas ruiné pour obtenir le plan du port.

[Alchem]

Une nouvelle personne fort aimable dans ses relations, de nouvelles connaissances sur la ville avec un plan en prime, une nouvelle adresse intéressante où trouver du bon rhum pas cher... le tout obtenu totalement par hasard alors qu’Alchem désirait simplement contempler l’océan... Pour sûr, il n’allait pas se plaindre ! Il salua la tenancière, le capitaine, il eut aussi un geste aimable pour le reste de la clientèle, puis il sortit dans la rue. Il fallait à présent retrouver la Bienveillance. Au besoin, il retournerait vers les docks et traverserait le marché. Ce ne devait sûrement pas être le trajet le plus court. Toutefois, ce n’était pas le moment de se perdre. Il ne voulait pas arriver trop tard.

[Galathée]

La rue était encore relativement fréquentée malgré l'heure tardive, mais par une faune un peu particulière... Une prostituée attirait le chaland dans l'embrasure d'une porte, trois marins ivres chantaient en zigzaguant dans la rue, un groupe d'hommes discutait un peu plus loin. Regagner l'esplanade, encore très courue, était sans doute l'option la plus sûre, mais Alchem pouvait aussi décider de passer à travers le quartier sans se soucier de la populace... Il n'était, après tout, pas dénué de talents.

[Alchem]

Alchem hésita. D’un côté, un trajet connu, sûr, mais qui représentait un détour. De l’autre, un trajet plus court mais plus incertain à travers le cartier. Quel était donc le visage nocturne de Lumenis ? Etait-ce le moment d’essayer de le découvrir ? Comme si souvent, curiosité et prudence luttaient dans l’esprit du gnome. Ce fut la prudence qui l’emporta cette fois. La journée avait déjà été bien chargée. Et demain risquait de l’être tout autant. Il fallait être raisonnable. Le svirfnebelin résolut donc de passer par l’esplanade. Bien sûr, il n’allait pas oublier de surveiller ses poches.

[Galathée]

Il regagna donc l'esplanade, où le marché touchait doucement à sa fin. Le gnome nota cependant que seule une petite moitié des marchands remballaient leurs affaires : les autres se contentaient de tirer des toiles devant leurs étals, transformant leur lieu de travail en tentes improvisées. Il chemina sans difficultés, il n'y avait plus grand monde pour l'interpeler et tenter de lui vendre quelque chose. Au contraire, sa présence, à une heure si tardive, parut inquiéter certains, qui le surveillèrent tandis qu'il filait vers la Bienveillance. Il ne fut importuné par personne et put — enfin — regagner son auberge où, la musique qui s'en échappait l'attestait, une petite fête battait toujours son plein.

[Galathée]

Quête : Un autre appel

Comme Chandara avait déjà pu le découvrir, le quartier du port regorgeait de boutiques en tout genre, dévoilant leurs richesses d'étoffes, parfums, victuailles et autres oeuvres d'art sur leur devanture. Arthur n'y prêtait pas la moindre attention, se dirigeant d'un bon pas dans une direction bien précise. Ce n'est que plus tard qu'il reprit ses esprits.
" Ah, si nous y allons tout de suite, nous serons ensuite chargés... Avais-tu une envie particulière ?"

[Chandara]

Chandara n'avait pas non plus cherché à aborder à nouveau le sujet qu'elle avait lancé au sortir de la commanderie : le mutisme d’Arthur indiquait qu’elle s’était probablement montrée trop directe avec lui et qu’il n’était peut-être pas prêt à envisager l’avenir de leur relation alors qu’ils se découvraient à peine. Elle avait le sentiment qu’il lui faudrait certainement du temps et du recul pour mûrir ses désirs et affermir ses aspirations. Elle-même s’était lancée à cœur perdu dans cette idylle mais, malgré son impatience, elle était prête à ne pas brusquer le paladin au risque de l’étouffer et de l’entraîner dans une direction qu’il n’aurait pas choisie. Leurs divergences n’avaient que peu d’importance et l’essentiel était ailleurs : il était présent - aujourd’hui - et il progressait à son rythme sans se chercher à se dérober à sa présence. Elle avait le sentiment que toutes ces choses étaient aussi nouvelles et un peu intimidantes pour lui que pour elle et qu’il lui faudrait accepter qu’Arthur ait une approche plus prudente que la sienne.

Quand finalement le paladin l'interrogea sur ses envies, elle s'arracha à ses pensées et lui répondit sans arrières-pensées malgré son indécision :

- Je dois avouer ne pas y avoir trop réfléchi et j'imagine que la plupart des lieux de loisir sont fermés à pareille heure. De toute façon, ça ne me dit pas grand chose...

Elle réfléchit un moment avant qu'une idée ne lui traverse l'esprit. Ou plutôt deux :

- On pourrait faire les boutiques ! J'aimerais bien que tu me montres la plage dont tu me parlais à l'époque et je n'ai rien de convenable à mettre pour ce genre d'occasions - enfin si tu n'est plus confiné en ville. Ou alors je veux bien que tu me montres où se trouve la forge la plus proche : il se peut que j'aie une commande à passer un de ces jours.

Elle ne lui livra aucun indice sur l'idée qui avait sa préférence, peut-être simplement pour le laisser décider librement.

[Galathée]

Arthur la dévisagea avec surprise.
" Tu veux une tenue spéciale pour mettre sur la plage ? fit-il, interdit. Mais celle-ci me semble tout à fait... très bien... Qu'est-ce que tu imaginais mettre ? Sinon, la forge n'est pas loin mais... je dois avouer que son patron me met mal à l'aise... C'est un vampire. Je te jure."

[Chandara]

Chandara fit des gros yeux étonnés qui lui donnaient une expression presque comique à la mention de la nature du forgeron local. Elle s'exclama avec un certain effroi :

- Un vampire ?! Tu es sérieux ? Jamais je n'aurais cru que vous toléreriez un mort-vivant dans une ville où ton dieu a une place aussi prépondérante. Finalement je ne suis pas très sûre d'avoir envie de me rendre là bas !

Elle faillit en oublier l'autre sujet mais y revint en changeant radicalement de ton pour dire avec d'une voix suave :

- Et pour la plage, je pensais plutôt à une tenue pour aller dans l'eau mais ça ne me dérange pas de m'en passer si c'est la mode à Luménis. A condition que la plage soit un peu discrète bien sûr !

[Galathée]

Arthur parut cette fois franchement effrayé.
" La plage est isolée mais... les locaux la connaissent... Par cette température... Elle ne sera certainement pas déserte..."
Il grimaça.
" Qu'est-ce que tu appelles une tenue pour aller dans l'eau ? Les gens y vont généralement en sous-vêtements... et les gens portent généralement... toujours des sous-vêtements... Non ?"

HRP : j'ai un gros doute sur l'existence du maillot de bain au Moyen Age

[Chandara]

HRP : moi aussi, ne t’en fais pas !

Chandara partit d’un rire joyeux et se dressa pour lui déposer un baiser sur la joue avant de répondre avec légèreté :

- Les miens ne sont pas vraiment prévus pour aller dans l’eau… Mais ne t’en fais pas, je me débrouillerai pour en trouver de plus pratiques à l’occasion : je ne vais tout de même pas t’imposer d’aller en acheter avec moi : ce ne serait pas vraiment intéressant pour toi, n’est-ce pas ?

Elle s’interrompit un instant en faisant mine de réfléchir avant de reprendre d’un ton toujours aussi amusé :

- Je pourrais demander aux Sunites une bonne adresse mais j’ai comme l’impression de déjà savoir ce qu'ils me conseilleraient ! Et je ne voudrais pas que tu sois jaloux ou quoi que ce soit si on n’est effectivement pas seuls sur cette jolie plage isolée. Bref, je me débrouillerai mais nous pouvons toujours aller voir cette forge en attendant... Si tu peux accepter un vampire, je n'ai pas de raison de me montrer moins tolérante.

[Galathée]

Arthur était toujours aussi incrédule.
" Ça existe des sous-vêtements faits pour aller dans l'eau ? Je ne crois pas que les Sunites pourront te renseigner. Ceux-là, dès qu'ils ont une excuse pour se déshabiller, ils le font... et si la nudité n'est pas encouragée en ville, à mon avis, personne ne les ennuie pour aller à la plage... Ils auront tôt fait d'essayer de te convaincre !"
Il frissonna.
" Quant au vampire... Si nous allons là-bas, je préfère rester à l'extérieur, si ça ne te gêne pas..."

HRP : Dorian est à Luménis ?

[Chandara]

HRP : temporellement parlant oui (sa quête se passe à la fin du printemps) et de toutes façons, tenir une boutique n'entre pas en compte pour le dédoublement je crois.

Elle le regarda intensément instant et perçut la gêne qui devait concerner la nature du forgeron et esquissa un sourire rassurant avant de répondre d'un ton décidé :

- Je veux bien que tu me montres où ça se trouve mais je n'entrerai pas non plus. Pas cette fois. Ce n'était pas une si bonne idée. Mais tout ceci ne nous avance pas... Voyons, on pourrait profiter que nous ne sommes pas loin du marché... Tu as tout ce qu'il te faut pour ton voyage ? De quoi t'occuper même si j'imagine que vous n'aurez pas forcément beaucoup de temps libre ?

[Galathée]

" Je n'ai vraiment besoin de rien : la commanderie pourvoit à tout... C'est le principe."
Il l'entraîna dans la rue, évitant la zone du port proprement dite pour longer le parc par l'extérieur, le long des grilles de fer forgé, bordée d'arbres, de buissons, parfois d'un espace découvert qui plongeait vers les pelouses et les massifs de fleurs, révélant les nombreux Luméniens se promenant au coeur de l'espace vert.
" J'imagine qu'un jour je me chargerai de la tambouille, le lendemain des chevaux, le jour suivant de monter les tentes... quelque chose comme ça... et je ne suis pas vraiment un solitaire : si j'ai jamais du temps, je le passerai autour du feu, avec mes compagnons de route."

[Chandara]

Profitant de ce qu'ils gagnaient une zone moins passante et sans prévenir, Chandara s'arrêta devant lui pour l'enserrer dans ses bras et coller sa tête contre sa poitrine :

- Je t'envierais cette camaraderie si je n'étais pas aussi contente pour toi... Est-ce que... Est-ce que tu pourras m'écrire de temps à autre à ton avis ? Je sais que je ne pourrai pas te répondre mais ça me plairait de recevoir de tes nouvelles. De savoir que tu les envoies là où je suis susceptible de les récupérer en tous cas.

[Galathée]

" Heu... Bien sûr... Je pourrais t'écrire. Enfin... Je ne suis pas très doué pour ce genre de choses, mais je ferai un effort... Il faut juste... où devrais-je les adresser ?"
Il eut un sourire embarrassé.
" Je ne suis pas certain que j'aurai des choses très passionnantes à raconter..."

[Chandara]

Elle se détacha très légèrement de lui avant de répondre avec détermination :

- Je sais que tu auras tes amis pour te confier mais savoir où tu te trouves et que tu penses à moi me suffira déjà amplement. Et puis tu pourras me raconter vos succès pour que j'ai un peu le sentiment de les partager et de me trouver à tes côtés.

Quant à savoir où lui écrire, elle y réfléchit un moment et aurait presque proposé de le faire à la commanderie mais elle s'abstint : il était probable qu'elle la quitte aussitôt après le départ d'Arthur.

- Je pense rester encore au moins quelques jours en ville après ton départ alors je vais me trouver une auberge en ville. Puis, je m'arrangerai pour faire suivre le courrier quand je retournerai à Manost. Enfin, je me débrouillerai en tous cas. Si ça ne te gêne pas de m'écrire de temps à autre en tous cas : je ne veux rien t'imposer.

[Galathée]

" Oh non, il n'y a aucun risque ! Je veux dire... ça me fera plaisir..."
Un sourire mutin apparut sur ses lèvres.
" Chaque phrase me prendra une heure de réflexion, mais ça m'occupera pendant les longues heures de chevauchée ! Et puis je peux bien faire ça pour toi."

[Chandara]

Le visage de Chandara s'illumina aussitôt et elle sentit son cœur battre un peu plus vite comme à chaque fois qu'Arthur lui disait une chose aussi gentille. Elle passa une main sur sa joue pour la caresser tendrement avant de répondre d'un ton qu'elle s'efforça de ne pas rendre trop solennel :

- Ce serait formidable mais ne te montres tout de même pas trop dissipé quand tu montes ! Et puis, même si je boirais chacun de tes mots avec délice, ne vas pas trop te mettre martel en tête pour ça. Il y a bien des choses qui attendront ton retour car les mots ne peuvent pas tout exprimer.

[Galathée]

" Alors je te ferai des dessins ! dit-il avec un sourire espiègle. Bon, il faudra que je mette une petite légende, parce que je crois que je dessine encore plus mal que je n'écris... Mais ne t'inquiète pas de ma sécurité : je réfléchirai à cheval, mais je n'écrirai rien en selle : ce ne serait pas lisible, déjà..."

[Chandara]

Chandara rit de la légèreté dont Arthur savait parfois faire preuve et elle s'éloigna d'un pas comme pour mieux le regarder avant d'ajouter d'un ton amusé :

- Mmh, des dessins pourraient me convenir oui ! Surtout si tu venais à croiser le chemin d'un artiste qui pourrait te faire justice en dressant un portrait de toi.

Elle n'était pas totalement sérieuse mais pourtant elle venait de se souvenir des artistes qu'elle avait vu à l'œuvre au parc. Pouvoir garder par devers elle une œuvre les représentant tous les deux ne lui déplairait guère mais elle n'osait pas le proposer la première. Pas encore.

[Galathée]

" Ah... Quelle horreur, dit le Luménien avec une grimace. Un portrait de moi ? Pour quoi faire ? Je suis certain que tes souvenirs me rendront davantage grâce que le fusain d'un artiste. Et puis je n'aurais jamais la patience de poser..."
Il frissonna.
" Honnêtement, c'est un truc... très sunite."

[Chandara]

Chandara rit plus franchement cette fois et déposa un bécot sur sa joue avant de le gourmander gaiement :

- Tu dis ça comme si c'était un défaut ! Mais soit : puisque je ne pourrais pas admirer pendant des heures une œuvre qui te représente, il va falloir que je me contente de l'original ! Mmh, je crois que ce n'est pas plus mal tout compte fait !

Tout de même, il semblait qu'elle avait bien fait de ne pas évoquer les portraitistes du parc...

[Galathée]

" Je crois que j'aime autant, en effet. Je ne voudrais pas que tu te languisses en mon absence." dit-il, un instant inquiet.
Il retrouva cependant rapidement le sourire.
" Mais te connaissant, ça n'arrivera pas : tu trouveras rapidement une aventure démente dans laquelle t'engager. C'est moi qui devrais m'inquiéter qu'il ne t'arrive quelque chose !"

[Chandara]

S'inquiéter l'un pour l'autre allait devenir une fâcheuse habitude, elle en avait la conviction. Mais elle n'avait pas l'intention de laisser cette perspective peu réjouissante assombrir leurs moments de bonheur. Elle lui rendit donc son sourire et ajouta d'un ton léger et mutin :

- Oh, mais je ne pourrais pas faire autrement que de me languir de toi ! Mais je peux te promettre d'essayer de faire attention à ne pas trop me mettre en danger. Cela dit, si j'étais différente que je suis, tu ne pourrais certainement pas m'apprécier autant !

[Galathée]

" Ça, ce n'est pas certain !" dit Arthur.
Mais il ne s'aventura pas plus loin sur ce terrain glissant.
" De toute façon, tu ne dois pas t'en faire : je suis Lathandrite. Je m'inquièterai peu, j'ai tendance à espérer pour le meilleur plutôt que pour le pire. Et tu as survécu jusqu'ici : or je suis certain que tu t'assagis un rien en prenant de l'âge."

[Chandara]

Cette remarque l'amusa à nouveau ce qui ne manquait pas de dessiner des fossettes charmantes sur son visage et elle répondit d'un ton un peu plus sérieux :

- Oui, c'est surtout à force de fréquenter de bonnes personnes ! Bon, c'est vrai qu'il y a des Sunites depuis récemment mais il y a surtout toi et c'est ce qui compte le plus !

[Galathée]

" Ne parlons pas des Sunites... Nous avions un accord !" s'exclama-t-il avec une grimace à moitié sérieuse.
Ils avaient dépassé le parc et s'étaient glissés dans une rue latérale. Il faisait toujours bon, un peu nuageux, et la brise marine apportait des parfums de sel et de poisson. Arthur désigna une façade voisine, une porte ouverte sur un atelier, où brûlait un bon feu.
" Voici la forge... Tu peux y aller maintenant, mais je crois que je resterai dehors... Sinon, comme ça, tu sais où c'est..."

[Chandara]

Chandara regarda la porte et la façade désignées, hésita un moment, puis préféra s'en détourner pour prendre des points de repères afin de retrouver facilement l'endroit si elle décidait de s'y rendre plus tard.

- Merci mais je crois que je m'y rendrai plus tard : de toute façon, je n'ai quasiment pas d'argent sur moi aujourd'hui.

Elle réfléchit un moment encore avant d'ajouter avec un sourire :

- Tu crois que nous avons encore le temps de faire un petit détour par le temple de Tymora ? Je voudrais simplement me renseigner sur les horaires des offices...