La Couronne de Cuivre

RP : Retour à l'abri.

- Je sais, répliqua Astrée. Je devais partir avec les combattants tout à l'heure, mais j'étais trop épuisée. Je me sens mieux maintenant, et ils ont besoin de moi. Les brigands en maraude sont d'ailleurs certainement tous là-bas aux aussi. Et ne vous en faites pas pour moi, je sais me dissimuler.
Elle se sentait mieux... il fallait le dire vite ! Elle était pâle, épuisée, le tourni l'avait pris lorsqu'elle s'était levée tout à l'heure. Mais l'angoisse lui donnait des ailes.

- Et puis c'est simple, si vous ne me laissez pas passer, je ferai le mur. Je suis une très bonne grimpeuse et ce sera certainement plus rapide que de vous convaincre.
Et elle fit mine de tourner les talons et de se diriger vers un endroit où l'enceinte paraissait un peu moins haute.

RP : Retour à l’abri

Si le garde fut impressionné par la menace d’Astrée, il n’en montra rien et afficha une mine impassible et parla d’un ton toujours raisonnable :

- Je vois bien que vous tenez à peine debout. Le bourgmestre m’a laissé des instructions pour que je veille à ce que vous ne fassiez rien d’inconsidéré. Je ne pense pas que votre époux me pardonnerait si vous vous brisiez le cou ou vous perdiez dans les bois.

Puis sans prévenir, il afficha un petit sourire avant de reprendre sur un ton de conspirateur :

- En fait, je devrais vous remercier. Grâce à vous, je n’aurais pas à attendre toute la nuit à garder une porte close pendant que les autres se battent. Que vous décidiez de m’assommer ou de me laisser vous accompagner, j’échappe à cette tâche ennuyeuse au possible. Nous irons plus vite en passant par la route surtout si vous prenez votre cheval.

RP : Retour à l'abri.

Astrée sourit, un peu amusée.
- Vous avez raison, j'irai plus vite à cheval, et surtout j'économiserai mes forces. Mais vous.... Il vaut mieux que vous restiez là, il faut quelqu'un pour monter la garde : imaginez que les bandits, en mesure de représailles, envoient une troupe attaquer le village, ou simplement y mettre le feu.... C'est important que vous restiez là. Et ne vous en faites pas pour moi, j'ai l'habitude de me débrouiller ! Je cours chercher ma monture.

Sans lui laisser le temps de protester, elle fit demi-tour, revint en courant à l'auberge, réveilla Ombrage, qui dormait profondément depuis leur retour du campement des bandits. Le hongre ne semblait pas franchement ravi d'être ainsi réveillé en pleine nuit, et renâcla quand Astrée le sella et l'entraîna au-dehors.
Le traînant par la bride, elle fut rapidement de retour devant les portes.

RP : Retour à l’abri

Le garde avait été plus rapide qu’elle en allant se chercher une monture déjà sellée dans la petite écurie du poste de garde jouxtant la porte principale. Lorsque la rôdeuse revint près des portes, le cavalier l’attendait déjà devant les battants ouverts. Un autre homme avait pris son poste pour les surveiller. L’homme à cheval ne laissa aucune chance de protester à la jeune femme. Il lui tendit un arc et un carquois ainsi qu’une épée courte avant de faire volter son cheval vers les portes :

- Mon nom est Marcus. Il n’y a pas une minute à perdre si nous voulons jouer un rôle dans l’affrontement. Le combat est peut être déjà fini à l’heure qu’il est.

RP : Retour à l’abri.

Astrée aurait voulu protester. Mais elle était reconnaissante pour les armes que le garde lui fournissait. Et il avait déjà tourné les talons, passant sous les portes. Elle jeta un coup d’œil à l’autre garde, espérant qu’il n’était pas un traître et qu’il monterait bien la garde.

Puis, d’un bond, elle se mit en selle et franchit à son tour les portes ouvertes. Sans un regard pour son nouveau compagnon de route, elle fit accélérer le pas à Ombrage, le poussant au trot, éclairant de son mieux la route à la lueur de sa lanterne. Elle aurait préféré y aller seule, vraiment. Mais elle ne pouvait tout de même pas l’empêcher de la suivre.

Instinctivement, elle se concentra, cherchant à mieux percevoir le monde autour d’elle, à détecter une éventuelle présence à travers un comportement anormal ou une angoisse diffuse des animaux nocturnes.

RP : Retour à l’abri

Astrée était bien trop fatiguée et inquiète pour se concentrer efficacement à la fois sur la route et sur les environs. Cependant, rien ne semblait devoir troubler leur progression pour le moment. Le garde ne montra aucun signe d’avoir été vexé par l’attitude un peu cavalière de la rôdeuse et se plaça un peu en retrait sur sa droite afin que la lueur de la lanterne éclaire son chemin. La route était assez plane mais il ne voulait pas prendre le risque que son cheval se casse une jambe en mettant le sabot dans l’une des nombreuses ornières. Malgré sa prudence, il faisait suivre le rythme d’Ombrage à son cheval, ne pouvant pas se permettre de se laisser distancer.

Les deux cavaliers n’échangèrent pas un mot alors qu’ils progressaient, le temps semblant long à la rôdeuse et au soldat tous deux aussi pressés de rejoindre le lieu des combats bien que leurs motivations divergent. Ils avaient chevauchés pendant une bonne vingtaine de minutes lorsqu'ils entendirent le cliquetis des armes et les cris des combattants. A en juger pas ces sons, le combat semblait s'être déporté sur la route juste devant eux.

RP : Retour à l’abri.

Astrée fit halte dès qu’elle entendit le bruit du combat, et mit pied à terre.
Elle laissa Ombrage sur place et continua à pied, longeant les taillis, jusqu’à apercevoir les lueurs du combat. Elle mumura à l’adresse de Marcus.

- Je n’ai pas l’intention de prendre de risques. Je veux juste repérer si mon compagnon est en danger, et lui venir en aide en cas de besoin, avec quelques flèches bien ajustées… Mais je crois que vos compagnons d’arme ont besoin de vous, vous feriez bien d'y aller…

Elle s’approcha lentement, discrètement. Concentrée, elle essayait de repérer son compagnon. Mais peut-être était-il plus près de la fonderie, avec d’autres combattants. Elle se concentra pour essayer de contacter Première Neige.

RP : Retour à l’abri

En longeant les fourrés, la rôdeuse parvint à contourner la mêlée principale écalirée par la lueur des torches jetées à terre par les soldats. Le bourgmestre et quelques officiers menaient les renforts qui avaient fini par arriver mais ils étaient pour le moment engagés avec une trentaine de brigands et n’avaient pas encore pu opérer la jonction avec les hommes envoyés avec Kasumi. Ces derniers avaient rejoints les derniers défenseurs de la fonderie pour empêcher la quinzaine de mercenaires restants de les massacrer. La louve, malgré sa surprise de détecter la proximité d’Astrée, répondit à son appel et lui indiqua que Kasumi se battait avec les autres, à l’entrée du bâtiment. Mais lorsque la jeune femme tenta de se rapprocher de la fonderie pour rejoindre son compagnon, elle entendit du bruit derrière elle. Trop tard…

Elle n’eut pas le temps de savoir quel uniforme portait son agresseur avant qu’un solide coup de gourdin s’abatte sur sa tête, l’envoyant à terre, sonnée...

RP : Retour à l'abri

Astrée avait laissé Marcus rejoindre ses camarades, préférant la sécurité des fourrés. Apparemment, Kasumi se battait près de la fonderie. Discrètement, elle s'en rapprocha, se fiant aux images envoyées par la louve pour le localiser. Il était près de la porte...
Elle prit son arc en main et encocha une flèche, scrutant les combattants pour reconnaitre Kasumi, décidée à tirer sur son adversaire s'il était en danger. Trop concentrée sur ce qu'elle faisait, et persuadée que tous les combattants étaient sur le champ de bataille, elle ne perçut pas la présence derrière elle. Jusqu'à ce qu'il soit trop tard.

Elle eut l'impression que son crâne explosait sous le coup de gourdin. Sa vison s'obscurcit, une douleur violente lui vrilla le crâne. Et elle s'effondra. Elle n'eut que le réflexe d'amortir sa chute avec ses bras, évitant ainsi de se fracasser le crâne contre un rocher. Mais, sonnée, elle était incapable de se relever, ou même de se retourner. Elle était prise de vertige, et la douleur était si violente qu'elle risquait de s'évanouir à chaque instant. Incapable de bouger, elle ferma les yeux, immobile, et attendit que tout s'arrête de tourner...

RP : Retour à l’abri

Astrée ne pouvait qu’attendre le coup qui ne manquerait pas de l’achever, prostrée sur le sol du sous-bois. Les clameurs de la bataille semblaient plus confuses encore et lui vrillaient le crâne, l’empêchant de fixer ses pensées. Elles semblaient pourtant trop loin pour qu’on lui vienne en aide…

Mais le coup fatal ne vint pas, que le soldat se soit cherché une autre cible ou l’ayant cru morte. Pourtant, la rôdeuse ne pouvait pas savoir s’il y en avait d’autres à proximité immédiate. Pour cela, elle devrait relever la tête au prix d’un effort surhumain et risqué. Tant qu’elle faisait la morte, elle n’attirerait pas l’attention sur sa vulnérabilité mais n’obtiendrait aucune nouvelle de Kasumi.

RP : Retour à l'abri.

Pas de panique. Il n'y a aucune urgence. Il fallait attendre un peu. Juste attendre que sa tête ne soit plus sur le point d'exploser. Ensuite elle pourrait se relever, ou au moins contacter Première Neige.
Elle resta donc complètement immobile, attendant que la douleur diminue. Il fallait à tout prix qu'elle garde son calme. Elle inspira profondément, écoutant les bruits autour d'elle, s'efforçant de déterminer si oui ou non il y avait quelqu'un tout proche. Il lui fallait patienter un peu, s'il y avait quelqu'un il finirait par se trahir, par un craquement de branchage, par une respiration un peu forte, un mouvement dans les branches. Et dès qu'elle pourrait se concentrer un peu mieux, elle contacterait Première Neige pour savoir si tout allait bien de son côté.

RP : Retour à l’abri

Pendant de longues minutes et malgré ses efforts pour se concentrer et exclure les bruits du combat qui faisait toujours rage à quelques mètres, Astrée ne perçut aucun bruit suspect autour d’elle. Le premier son reconnaissable qu’elle entendit, un peu sur la gauche, fut la voix du bourgmestre donnant des ordres à ses troupes. Apparemment, ses hommes avaient réussi une percée :

- Regroupez-vous et protégez la fonderie !

Quelques instants plus tard, Première Neige contacta Astrée pour lui confirmer. Elle avait du se séparer de Kasumi lorsqu'il était entré dans le bâtiment défendu par une poignée d'hommes. Les mercenaires restants combattaient maintenant sur deux fronts, leurs alliés en fuite pour échapper à la milice de Haute Roche mais le rôdeur n'en était pas moins en danger. Astrée sentit la présence de la louve qui apparut finalement dans son champ de vision. Elle était sauvée mais cela signifiait aussi qu'elle n'avait plus aucun moyen de savoir ce qu'il arrivait à son compagnon, à moins de se relever malgré sa nausée.

RP : Retour à l'abri.

Première Neige était là... c'était donc qu'il n'y avait pas de danger aux alentours.
Astrée s'assit, luttant contre les étourdissements. Elle s'octroya quelques instants de réconfort, serrant la louve contre elle, rassurée de se sentir protégée par l'animal.

Ainsi, Kasumi était à l'intérieur. Elle ne pourrait sans doute rien voir de ce qui lui arrivait, rien faire pour l'aider, à moins de prendre le risque stupide de traverser les lignes ennemies. Frustrée, elle s'en voulait de ne pas être arrivée plus tôt. Et elle avait la tête qui tournait tellement qu'elle ne parvenait pas à réfléchir clairement. Il faisait sombre, ils étaient trop éloignés des zones de combats. Elle n'y voyait pas grand-chose. mais elle savait que la louve l'avertirait du moindre danger.

Elle tenta de se relever, fut prise de vertige et retomba aussitôt lourdement assise. Il fallait qu'elle attende encore un peu. Dès qu'elle le pourrait, elle se lèverait et se laisserait guider par la louve jusqu'à proximité de la fonderie. Mais pour l'instant... Il fallait qu'elle récupère. Et elle avait tellement mal... Puisqu'elle était condamnée à attendre quelques longs instants que ses vertiges et sa nausée cessent, elle fouilla dans sa sacoche, en sortit un peu de baume et l'appliqua rapidement sur la bosse qu'elle sentait commencer à se former. Cela ne valait pas la glace, mais au moins avait-elle l'impresson de faire quelque chose. A nouveau, elle tenta de se relever, bien décider à se rapprocher de la fonderie.

RP : Retour à l’abri

Le vertige qui la prit lorsqu’elle se leva lui donna un haut le cœur mais, au bout de quelques secondes restées immobiles sur des jambes flageolantes, son esprit cessa de chavirer. Alors que la rôdeuse osait un premier pas prudent, la louve avança elle aussi tiraillée entre l’envie d’aller rejoindre Kasumi en danger et l’instinct l’incitant à rester auprès d’Astrée et d’avancer à son rythme pour la protéger. La rôdeuse dut marcher en lisière de la zone boisée pendant de longues minutes pour éviter les combats qui commençaient enfin à diminuer en intensité. Elle parvint enfin à s’approcher suffisamment de la fonderie pour distinguer ce qui se passait : une petite dizaine de mercenaires tentaient de battre en retraite avant que l’étau des miliciens se referme autour de l’enceinte du bâtiment. Quatre hommes et un nain, sans doute les derniers défenseurs en état de se battre, sortirent du bâtiment pour se joindre à la poursuite et mettre un terme au combat sanglant. Kasumi ne faisait pas partie du nombre…

RP : Retour à l'abri.

Le combat était fini, ou presque... Et Kasumi était invisible. S'il avait été en état de se battre, il serait sorti avec les autres, Astrée en était certaine. C'est dons qu'il était blessé, ou pire....
Elle sentit des larmes brouiller sa vision. Pourquoi donc n'était-elle pas arrivée plus tôt ? Pourquoi avait-elle présumé de ses forces en maintenant un contact trop prolongé avec la louve alors qu'elle était épuisée ? Pourquoi.... ? Maintenant c'était trop tard...

Elle finit par ravaler ses larmes. Il fallait qu'elle sache, qu'elle s'approche... S'il était mort, Première Neige l'aurait senti, certainement. Il était donc sans doute simplement blessé. Il fallait qu'elle reste optimiste. Il était blessé, elle allait le soigner. c'était aussi simple que cela...
S'efforçant de rester discrète et silencieuse, se dissimulant au mieux dans la végétation, elle se rapprocha de la fonderie.

RP : Retour à l’abri

Le bruit des derniers combats s’éloigna en direction de la vallée mais Astrée s’en rendit à peine compte alors qu’elle s’approchait de la fonderie en trébuchant à chaque pas. Une quinzaine d’hommes arborant les couleurs de la milice de Haute Roche était restée en arrière pour surveiller le bâtiment ainsi que les soldats blessés dans l’assaut qui étaient réunis au bord de la route par ceux pouvant encore marcher. Astrée passa devant les hommes allongés dont certains étaient inconscients. En cherchant Kasumi parmi les blessés, la rôdeuse constata que plusieurs ne passeraient certainement pas la nuit s’ils ne recevaient pas les soins d’un guérisseur. La voix de Marcus la fit sursauter alors qu’elle atteignait la dernière forme allongée. On avait pudiquement remonté un drap pour couvrir son visage.

- Vous êtes arrivé trop tard ! Il vient de mourir.

La rôdeuse mit un moment à comprendre que la voix ne s’adressait pas à elle mais au prêtre qui venait d'arriver du village pour apporter ses soins aux moribonds.

RP : Retour à l'abri

En entendant Marcus, Astrée sentit son cœur s’arrêter de battre un instant, et le souffle lui manqua. Elle s’immobilisa, très pâle, devant l’homme qu’on avait recouvert d’un drap. Tout se mit à tourner. Non, ce n’était pas possible… Il n’était pas…
Incapable de prononcer une parole, incapable de réaliser ce qui se passait, elle se tourna machinalement vers Marcus… et comprit alors qu’il s’adressait au prêtre. Elle ouvrit la bouche, la referma. Elle n’y comprenait rien... sauf que ce n’était sans doute pas Kasumi.

Il lui fallut quelques minutes encore pour retrouver l’usage de la parole.
- Avez-vous vu Kasumi ?, finit-elle par demander à Marcus. Il ne saurait probablement pas ce qui était arrivé au rôdeur, mais on ne savait jamais…
Elle chercha des yeux Première Neige, qui, elle savait certainement où se trouvait son maître…

RP : Retour à l’abri

Marcus sembla enfin apercevoir la rôdeuse lorsqu’elle s’adressa à lui et secoua tristement la tête en lui répondant :

- Non, je ne l’ai pas vu mais vous devriez essayer de demander du côté de la fonderie. On est encore en train de s’occuper des derniers blessés là bas. Quelqu’un l’aura sans doute aperçu. Je suis sûr qu’il va bien.

Le ton du garde était loin de refléter la même conviction que ses paroles et sa tristesse était maintenant mêlée de compassion. Pourtant, il n’offrit pas d’accompagner la rôdeuse vers le bâtiment. Il y avait encore trop à faire pour éviter que d’autres hommes rejoignent le nombre des victimes de cette soirée tragique.

Astrée dut faire appel à tout son courage pour franchir les portes défoncées du bâtiment. La lumière émanant des chaudières l’éblouit alors qu’elle regardait enfin à l’intérieur. Une silhouette se redressa à contre jour au-dessus d’une forme allongée avant de se retourner vers elle. La jeune femme ne la reconnut que lorsqu’elle parla d’un ton à la fois inquiet et surpris, avec peu être un soupçon de reproche :

- Tu es venue ? Et moi qui te pensais en sécurité au village…

RP : Retour à l'abri

Le soulagement qui envahit la rôdeuse manqua la faire s'évanouir et il lui fallut quelques instants pour retrouver sa voix.
- Tu n'as rien... J'ai eu si peur...
Sa voix chevrotait d'émotion, de soulagement. Apparemment il allait bien. En tout cas, il était en suffisamment bonne forme pour s'occuper des blessés... Elle arrivait à peine à y croire...

Puis ce fut la colère qui reprit le dessus.
- Je suis venue parce que Première Neige m'a montré que tu fonçais tête baissée en plein coeur du combat, que tu était en danger.... Je ne pouvais pas te laisser risquer ta vie loin de moi, sans rien pouvoir faire pour t'aider...
Elle parlait d'un ton plein de reproches. Mais malgré tout, le soulagement demeurait plus fort que sa rancune.
- Tu m'as fait si peur, répéta-t-elle en le serrant enfin dans ses bras.

RP : Retour à l’abri

Kasumi rendit son étreinte à la jeune femme, la soutenant alors qu’elle menaçait de s’effondrer et fondait en larmes contre sa poitrine. Il la serra dans ses bras sans prononcer un mot jusqu’à ce qu’il la sente se détendre. Alors, il crut bon de s’excuser, il avait perçu le reproche à peine voilé qui avait échappé à la rôdeuse :

- Je suis désolé mon cœur mais je ne pouvais pas les laisser mourir. Les renforts seraient arrivés trop tard si nous n’avions pas distraits les gardes…

Comme la rôdeuse ne répondait pas et sentant qu’elle ne voulait pas en entendre davantage sur le combat, le demi-elfe changea brutalement de sujet :

- Il faut rentrer, tu m’as l’air épuisée et je ne vaux guère mieux. As-tu vu Première Neige ? Je l’ai perdu de vue lorsque nous nous sommes réfugiés ici...

Il s’interrompit brutalement en constatant que les cheveux de la jeune femme étaient poisseux de sang. Sa voix se fit immédiatement inquiète et pleine de sollicitude :

- Ma parole, tu es blessée ! Laisse-moi t’emmener voir le guérisseur.

RP : Retour à l'abri

Astrée porta machinalement la main à sa blessure, et grimaça en voyant le sang qui la maculait.
- Oh, ce n'est pas grand-chose, juste un coup sur la tête. Le guérisseur a des blessés bien plus graves à soigner, je ne veux pas le déranger. Et je suis sûre qu'on saura soigner ça aussi bien que lui.
Elle ne se sentait pas très bien. Nauséeuse, elle tenait à peine debout sur ses jambes. la fatigue, sans doute, et l'émotion, et le coup sur la tête n'avait rien arrangé...

- Viens, allons rejoindre Ombrage, il nous attend un peu plus loin, il nous ramènera. Je ne tiens plus debout...
Elle l'entraîna à sa suite, un bras passé autour de sa taille pour mieux s'appuyer sur lui. Dès qu'ils furent sortis de la fonderie, elle s'écarta soudain de lui, se précipita sur les bas-côtés et vomit toute la bile de son estomac. Elle avait la tête qui tournait.

RP : Retour à l’abri

Kasumi, plein de sollicitude et inquiet s’approcha de la jeune femme et lui posa une main incertaine sur l’épaule lorsqu’elle eut fini de vomir. Il l’aida à se redresser doucement jusqu’à lui faire face et lui parla d’un ton doux mais déterminé :

- Une blessure à la tête n’est jamais anodine et il est hors de question que tu prennes encore des risques.

Ignorant le regard indéchiffrable de la jeune femme et ses faibles protestations, il l’entraîna résolument vers le clerc et l’un de ses assistants. Ce dernier prit le temps d’examiner la blessure avec soin avant de remettre une potion à la rôdeuse, expliquant qu’il ne disposait plus de sorts de soins mais que cela aurait le même effet. Après avoir invité la rôdeuse à venir le voir le lendemain matin si ses vertiges persistaient, il retourna à ses autres patients.

RP : Retour à l'abri.

Kasumi n'avait pas écouté ses protestations et l'avait entraînée vers le clerc, alors qu'elle se sentait parfaitement capable de se soigner seule. Elle était un peu agacée par sa tendance à vouloir la surpotéger, mais touchée par sa sollicitude.
Elle mit la potion de soin dans sa poche, en un geste de pur bouderie : elle tenait à montrer à son compagnon qu'elle allait bien et n'avait besoin de rien. C'était pure bravade... En réalité elle se sentait somnolente, nauséeuse, et la tête lui tournait beaucoup trop. Par moment sa vision s'obscurcissait, et elle devait se raccrocher à son compagnon.

Alors qu'ils approchaient d'Ombrage, elle trébucha, et se serait étalée de tout son long si son compagnon ne l'avait pas retenue. Elle connaissait ces symptômes, elle savait qu'ils étaient dû à son petit traumatisme cranien. Elle se résigna à mettre sa fierté de côté et avala finalement la potion. Le vertige cessa.
Elle fut soulagée de voir apparaître le hongre au détour du chemin, broutant paisiblement. Celui-ci semblait également soulagé de les revoir, promesse d'un retour à l'écurie.

RP : Retour à l’abri

Kasumi lui sourit avec peut être un petit air de triomphe qui lui attira un regard noir de la part de la jeune femme. Il l’aida tout de même obligeamment à monter en selle avant de prendre place derrière elle et de saisir les rênes. Ombrage ne se fit pas prier lorsque le rôdeur lui signifia le signal de départ. Il était grand temps de rentrer se reposer au village. Demain, il serait toujours temps de compter les morts et de réunir les indices pour démasquer l’identité des traîtres et des mercenaires. La victoire avait eu un prix élevé mais Kasumi ne put s’empêcher de frissonner en songeant qu’elle avait failli lui coûter bien davantage. Comme pour chasser ces mauvaises pensées et pour détendre l’atmosphère, il rompit le silence à l’adresse de sa compagne somnolente :

- J’espère que tu ne m’en voudras pas si je ne commence pas à éponger ma dette dès ce matin. Je crois que tu préfèreras dormir tout de suite plutôt que de profiter d’un massage.

En route, ils croisèrent plusieurs chariots vides alors que l’aurore commençait à panacher le ciel nocturne. Il leur fallut un peu plus d’une demi-heure pour atteindre le village. La nouvelle de la victoire l’avait déjà atteint et les soldats aux portes les laissèrent passer avec un salut reconnaissant. D’autres hommes préparaient la salle commune de l’auberge pour accueillir les blessés jugés transportables. Les rôdeurs ne s’attardèrent pas à échanger plus de quelques mots avant de monter l’escalier menant à leur chambre et la promesse d’un repos amplement mérité.

RP : Retour à l'abri

Astrée avait lutté contre le sommeil pendant tout le trajet qui les ramenait à l'auberge. Ses vertiges s'étaient atténués grâce à la potion de soin, mais elle se sentait à bout de force... et de résistance nerveuse.
Elle traversa les portes de la ville sans remarquer les saluts joyeux sur leur passage, arriva à l'auberge et monta l'escalier comme une automate, sans voir les clients matinaux qui en descendaient.

Elle était véritablement épuisée. Elle déposa ses armes et son sac dans un coin, ôta ses chaussures et ses chausses, et se glissa sous les couvertures, avec un pâle sourire à l'adresse de son compagnon.
- Je crois moi aussi que les massages attendront... et le reste aussi.
Elle le sentit se glisser auprès d'elle, ferma les yeux. Et sombra immédiatement dans le sommeil.

RP : Retour à l’abri

Kasumi imita rapidement la rôdeuse après avoir retiré ses vêtements ayant souffert pendant le combat et lorsqu’il s’était occupé des blessés. Il prit à peine le temps de retirer le sang qui maculait ses mains et la poussière sur son visage avant de rejoindre sa compagne, passant un bras autour de ses épaules avant de s’enfoncer à son tour dans un sommeil sans rêve.

Un rai de lumière filtrant à travers les volets et des murmures de conversations provenant de la salle commune éveillèrent le rôdeur. Il était incapable d’estimer l’heure mais il devait encore faire jour bien qu’il avait l’impression d’avoir dormi des jours. A ses côtés, la forme endormie d’Astrée s’agita un peu dans son sommeil. Il l’embrassa tendrement dans la nuque avant de relever les draps qui avaient glissés et de se lever en silence. Quelques minutes plus tard, il revint avec un plateau couvert d’un plantureux petit déjeuner qu’il posa sur une commode avant de retourner s’allonger à côté d’Astrée pour la regarder dormir paisiblement. Nul doute que la jeune femme serait affamée à son réveil.

RP : Retour à l'abri.

Astrée ne donnait pas de signe d'éveil. Elle semblait dormir profondément, malgré des périodes d'agitation où elle marmonnait, s'agitait, se retournait. Des rêves, ou plus probablement des cauchemars.
Kasumi ne pouvait pas comprendre les paroles qu'elle prononçait. Elle poussa un cri étouffé, s'agita, se retourna. Et se calma à nouveau...

Le petit déjeuner était monté depuis au moins deux heures, et son thé était complètement froid, lorsqu'enfin elle ouvrit les yeux.
Sa vison était floue, obscurcie. Et sa blessure l'élançait douloureusement. Elle grimaça de douleur. Les souvenirs lui revinrent : l'expédition nocturne, les combats... La peur de perdre son compagnon... Mais il était vivant.
Tournant la tête, elle aperçut le regard inquiet de Kasumi penché sur elle. Elle lui sourit pour le rassurer, et vit le plateau derrière lui.
- Bonjour mon amour... C'est gentil d'avoir pensé au petit déjeuner... Il doit être tard.
Elle voulut se redresser mais fut prise de vertige et se laissa retomber lourdement en arrière.

RP : Retour à l’abri

Kasumi avait attendu patiemment le réveil de la rôdeuse avant de se décider à boire son thé tant qu’il était tiède. Il avait à peine touché au petit déjeuner, se contentant de picorer pour tromper sa faim tandis que la rôdeuse s’agitait dans son sommeil. Il ne voulait pas la réveiller car elle avait grand besoin de dormir mais il s’approchait à chaque fois qu’elle montrait des signes d’angoisse comme si sa proximité pouvait les calmer. Lorsqu’elle ouvrit enfin les yeux, son sourire rayonna un instant avant de disparaître dans une vague d’inquiétude lorsqu’elle se laissa lourdement retomber sur l’oreiller. Il lui attrapa tendrement la main en examinant son regard un peu trouble :

- Tu as encore le temps de te reposer si tu préfères. Je vais chercher le guérisseur pour qu’il soulage ta douleur. C’est ça ou une de mes décoctions spéciales alors ne proteste pas. Je vais te chercher du thé chaud aussi.

En un clin d’œil il était debout mais il resta près du lit mais attendit avant de franchir la porte au cas où la jeune femme ait besoin d’autre chose.

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- Attends !
L'exclamation avait fusé avant qu'il n'atteigne la porte.

- Je n'ai pas besoin de guérisseur. Il faut juste que je me repose un peu... Et on a des onguents, on peut se soigner seul. Et... je préfère que ce soit toi qui me soigne, avoua-t-elle. Même avec l'une de tes décoctions imbuvables... Ca vaut tous les guérisseurs du monde. Et je pourrai me lancer un sort de soin quand j'aurai moins la tête qui tourne.

Elle lui tendit la main.
- Et j'ai besoin que tu restes auprès de moi....

RP : Retour à l’abri

Kasumi faillit trébucher dans sa hâte à se retourner lorsqu’Astrée l’interpela. Le rôdeur resta timidement devant le lit en rougissant en entendant les paroles de la jeune femme ? Ne sachant plus ou se mettre il saisit doucement la main qu’Astrée lui tendait et s’assit sur le bord du lit. Ce simple contact parvint à lui faire oublier sa gêne et il posa délicatement son autre main sur le front de la rôdeuse en un geste doux et protecteur. Il lui adressa un nouveau sourire sincère avant de parler sur un ton qui reflétait une pointe d’amusement :

- Je n’ai jamais entendu quelqu’un réclamer mes bouillies avec tant de ferveur juste pour échapper aux soins d’un clerc. Mais ensuite tu ne quitteras pas le lit avant d’avoir avalé quelque chose.

Puis, comme si la plaisanterie n’était qu’une diversion, il se pencha pour l’embrasser tendrement sur les lèvres.

La Couronne de Cuivre

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