Mornagest a écrit :Psychanalyse ou psychiatrie ? Je fais une distinction entre les deux, tout de même... un psychiatre est un médecin. Sans affirmer qu'il ne se trompe jamais, on peut toutefois lui accorder une certaine confiance (sans aller jusqu'à accepter qu'il accuse les parents d'être responsables de l'autisme de leur enfant, évidemment
)... leur retirer tout crédit, c'est peut-être un peu radical.
Par ailleurs, que proposent-ils comme alternative ? Les médicaments ?
Et tu as raison de faire la distinction entre les deux !
La psychanalyse est une... méthode disons, comme on pourrait la qualifier à la lumière de la médecin d'aujourd'hui. Le psychiatre est un médecin, et parfois, il va puiser dans les concepts dont il se sert au sein de cette "méthode".
Disons qu'en matière d'autisme, tu as des équipes qui sont de plusieurs chapelles différentes. Et ça complique énormément les choses... Y compris pour les règles de bonnes pratiques !
Certaines équipes (pluridisciplinaires, et pas seulement avec des médecins) défendent une thèse psychanalytique : grosso modo, il y aurait un trouble des interactions entre maman et son enfant (remarquez que très très souvent maman qui est en cause, jamais papa
) et ce trouble des interactions serait à l'origine des difficultés autistiques de l'enfant.
Il arrive souvent à ces gens de pratiquer des "soins" d'une nature qui peut être discutée, comme par exemple le "packing" qui consiste à emballer la personne autiste (adulte ou enfant) dans des draps mouillés pour reproduire l'effet de sensation dans le ventre de la mère... Rien de grave, sauf que ces draps sont imbibés d'eau froide. Ca induit quand même des questions sur la pertinence et l'éthique d'une telle technique.
Lorsque ses équipes retracent l'histoire de la maladie de l'enfant, ils peuvent poser aux parents des questions du genre : "avez vous réellement voulu votre enfant ?"
Ce que je dis est peut être un peu caricatural, mais le principe est là : le trouble de l'interaction viendrait d'éléments cachés dans le comportement des parents, en particulier de la mère. Je ne pense pas que faire culpabiliser les parents alors qu'ils apprennent que leur enfant est lourdement handicapé soit réellement un avantage, et c'est bien souvent l'effet que ça produit, malheureusement.
D'autres personnes ont une théorie des facteurs multiples : il y aurait une fragilité génétique à l'autisme et plusieurs éléments de la vie et du développement de l'enfant (très tôt, même encore dans le ventre de sa mère !) pourraient induire une "chute" dans l'autisme : toxine ? difficulté de développement ? trouble du développement du cerveau ? Autant d'hypothèses auxquelles nous n'avons pour l'instant aucune réponse, n'en déplaise aux grands articles balancés régulièrement par les journaux qui titrent fièrement (et surtout dans le vent
) : "On a découvert le gène de l'autisme".
Si l'enfant autiste souffre d'un réel problème de comportement en matière d'entrée en communication, on est sûr de rien en la matière, et je ne suis pas certaine qu'il soit avantageux de culpabiliser les parents qui sont déjà dévastés d'apprendre que leur enfant n'aura pas une "vie ordinaire". J'avoue qu'il m'arrive de trouver certaines situations proprement scandaleuses.
Le nouveau rapport de la Haute Autorité de Santé explique simplement que certaines méthodes comme l'ABA ou le TEACCH ont montré des résultats (un peu spécial ces méthodes qui se veulent en influence sur le comportement de l'enfant, mais est ce qu'on a réellement mieux ?) mais pas les méthodes psychanalytiques. A l'heure où les actes médicaux sont remboursés, il est normal qu'on remette en question l'efficacité de certaines méthodes (encore plus quand on nous dit sans arrêt que les caisses sont vides
).
Il n'y a pas de médicaments pour les personnes souffrant d'autisme, seulement des anti-dépresseurs et des neuroleptiques lorsque le monde les oppresse : ça les angoisse énormément. Rien d'autre que des techniques supposées faciliter sa compréhension du monde extérieur, des techniques supposées influer sur son comportement, et de la rééducation orthophonique (parfois dans la lignée des différentes techniques employées).
C'est le problème dans l'autisme : on a beaucoup d'hypothèses, beaucoup de questions... et bien peu de réponses !
Le gros souci, c'est que pour essayer d'amener la situation vers un niveau le plus gérable possible, il est nécessaire de réaliser une prise en charge précoce avec des moyens adaptés à la fois à l'enfant, mais également à ses parents... Ce serait dommage de leur faire perdre un temps précieux avec des méthodes dont on peut remettre en doute l'efficacité.
Pour en revenir à ce que tu disais Fossy, le psychiatre est un médecin. Certains s'inspirent de la psychanalyse, d'autres non.
chauuuuuud: 
)
"on n'a rien à se reprocher, donc rien à cacher", n'est-ce pas ? 
Je dis...c'est assez marrant, mais si papa Sarkozy passait plus de temps à élever ses gamins qu'à faire de la politique, la France serait peut être dans un pétrin un peu moins gros et son fils n'aurait pas fait ça...