La Couronne de Cuivre

« Comprenez bien, Dotha, que si vous flanchez, vous allez devenir un poids, peut-être même nous mettre en danger. Nous pouvons fort bien tomber sur des orques et des gobelins et je ne parle même pas des risques découlant de notre mission, ou ceux de l’environnement lui-même. Il est peut-être plus sage que vous vous acclimatiez à Lameroy avant de vous lancer dans ce genre d’expéditions. Je vous le redemande, vous sentez-vous capable de continuer ? »
Alchem n’était peut-être pas aussi froid et sévère qu’il ne l’aurait été avec une inconnue, mais quelque chose dans son ton prouvait tout de même qu’il valait mieux ne pas répondre à la légère.

C'est pourquoi la clerc de Mystra prit longuement le soin de réfléchir avant de lui livrer une réponse qu'elle estimait sincère :

- Oui, ça va aller, vraiment. Désolé de vous avoir retardé.

Elle avait réussi à convaincre leur guide qui se remit aussitôt en route au même rythme que précédemment. A présent, seul l'avenir dirait si la luménienne n'avait pas présumé de ses forces.

« Il n’y a pas de mal », assura Alchem.
Il se remit donc lui-aussi en route. Il gardait de tempes en temps un œil sur Dotha. Il tâchait aussi de se concentrer sur sa mission sans dresser mille scénarios catastrophes, tous plus horribles les uns que les autres. Une imagination fertile au service de sa paranoïa et se nourrissant si souvent de la trop connue malveillance Drow. Que fabriquait le Despote ? Cherchait-il juste à se venger ? Improbable. La vengeance ne devait être qu’une étape dans un plan plus global. Le gnome demeurait pour lui une plaisante cible. Cependant, si le monstre agissait comme un elfe noir et qu’il nourrissait une réelle rancœur envers Alchem, alors il ne s’en prendrait pas tout de suite à lui. Non, c’était trop simple, pas assez raffiné. Il allait s’en prendre à ses proches ou aux autres membres de l’équipe l’ayant combattu. La personne détestée devait être la dernière à mourir, pour qu’elle est le temps de souffrir, de voir la mort arriver.

Dotha ne laissait pas entrevoir de signes inquiétants : soit elle était bonne comédienne, soit elle tenait effectivement le coup, malgré un nouveau rétrécissement de la largeur des boyaux qui les força à avancer désormais à deux de front seulement. Leur guide ne tarda pas à faire une pause après qu'ils eurent dépassé une nouvelle intersection :

- C'est ici que débute la zone désaffectée : nous y envoyons parfois des patrouilles mais elles sont devenues beaucoup plus rares depuis que nous rencontrons des problèmes sur les autres réseaux. Soyez sur vos gardes, il pourrait y avoir des intrus !

Alchem se contenta de hocher la tête. Seul Dalius fit une remarque.
« Tu as entendu ? Il faut être prudent. Prudent hein ! Alors pas de folie, je te connais ! Interdit de se mettre à courir en hurlant dans tous les sens ! Interdit de ne penser qu’à être beau et séduisant alors que des monstres se profilent ! »
Le gnome gratouilla son familier qui l’aidait à ne pas sombrer dans ses pensées noires. Quoi qu’il en soit, il était évidemment prêt à poursuivre et la mise en garde des nains étaient assez claire pour qu’il n’ait rien besoin d’ajouter à l’intention de Dotha.

Leur guide laissa une place à ses côtés à Alchem et les quatre gardes se réorganisèrent à l’arrière en se mettant en lignes de deux derrière Dotha. Ils reprirent ensuite leur progression d’un pas plus lent et même le svirfneblin put noter qu’ils étaient maintenant beaucoup plus silencieux, moins que des patrouilleurs peut-être mais de peu.

Les tunnels dans lesquels ils s’engagèrent étaient n’étaient plus éclairés aussi alluma-t-on une torche à chaque extrémité de la colonne. Il y avait maintenant de nombreux indices d’abandon : plus de poussière au sol, plus de mousse sur les murs, plus de fientes de rongeurs aussi. Mais les étais qui soutenaient la galerie semblaient assez solides pour demeurer en place pendant des siècles encore.

Puis, progressivement, la pierre des parois qui les entourait se transforma, signe qu’ils progressaient dans un filon un peu différent. De premiers petits cristaux apparurent de loin en loin mais leur examen ne révéla rien aux deux mages. Leur guide leur indiqua qu’il y en avait de bien plus fortes concentrations plus loin et ils reprirent leur marche en avant.

C’est alors qu’un crissement se fit entendre devant eux – guère plus qu’un frottement qui aurait pu être provoqué par un gros rat ou par l’imagination. En tous cas, parmi le groupe, seul le guide et Alchem l’avait perçu. De même que Dallius.

« Un bruit, devant », souffla Alchem, de son ton neutre.
Par pur automatisme, l’une de ses mains disparût sous les plies de sa cape grise, avant de ressortir une demi seconde plus tard avec son épée. Il ajouta à l’attention des nains :
« Si ce filon est ce qu’on cherche, alors l’endroit est potentiellement très dangereux. »
Il serait bientôt fixé. Ce que redoutait en cet instant le gnome, s’était de ressentir les pulsations magiques. Cependant, la brève étude des premiers cristaux n’avaient rien donné. Il n’était peut-être pas au bon endroit.

Sur un signe discret de leur guide, les nains avaient eux aussi tiré leurs armes - haches, marteaux et même une arbalète. Le groupe resta immobile une bonne minute avant que le frottement se fasse entendre à nouveau, droit devant, plus audible du fait de leur silence et de leur immobilité. La flamme de leur première torche se mit à vaciller follement comme sous l'effet du vent. Mais il n'y avait aucun déplacement d'air, seulement une sensation subite et glaçante.

Alchem hésita un instant sur l’attitude à adopter. Déjà qu’un rien le rendait méfiant, là il avait vraiment de quoi s’alarmer. Et si le Despote était déjà là ? Sans rien laisser paraitre de ses craintes, il dit à voix basse :
« Dotha, si vous avez une détection du mal, lancez-là. Prenez garde. Il se peut que vous soyez secouez. »
Il attendit la réponse de sa collègue. Du résultat de cette manœuvre dépendait la suite... sauf si la chose faisant ses bruits prenait l’initiative.

Dotha murmura cette incantation basique pour tout clerc digne de ce nom, se concentra quelques secondes avant de répondre d'une voix mesurée :

- Il y a une présence devant. Un mort-vivant mais pas d'origine magique je dirais. Méfiez-vous, il est assez puissant mais je devrais parvenir à le repousser s'il approche.

Ce n'était pas un excès de confiance : la mystriste parlait avec sérieux et calme, pleinement concentrée.

Alchem en déduisit deux choses. D’abord, ce n’était pas le Despote. Ou alors, il lui manquait une bonne partie de sa puissance. Il en doutait. Il s’agissait d’un autre mort-vivant. Ensuite, ils devaient être sur la bonne piste. Des morts-vivants, ici, dans les mines naines, c’était assez inhabituels. D’une façon générale, ce genre de monstres n’étaient pas légion dans cette région de l’Outreterre. Mais on restait proche de la surface, proche de la forêt maudite. Attention aux affirmations hâtives. Le gnome se tourna vers le guide.
« Avançons, mais prêt à en découdre. »

Ils progressèrent d’un mètre, de deux, de six puis la créature fut discernable par tout un chacun. Ombre sur pénombre, absence sur vide. La créature n’était qu’une silhouette mais aussi tellement plus, dégageant une aura de malaise de terreur qui glaçait les eaux. Les nains se mirent aussitôt en formation mais leurs boucliers de fer semblaient bien dérisoires face à une créature évanescente.

« Repoussez-le, Dotha ! On doit pouvoir atteindre le filon ! C’est certainement l’endroit qu’on cherche ! »
Alchem, en apparence, gardait son calme. Comme souvent, la peur viendrait après, même si, bien sûr, il dût se faire violence pour ne pas céder à l’aura terrifiante du monstre. Si ce n’était l’ombre du Despote, alors c’était l’un de ses séides. Cette fois, il en était absolument certain, il n’y avait normalement pas ce genre d’abomination à Lameroy. Funeste nouvelle... La liche était déjà en mesure de nuire. Jusqu’à quel point ? S’il ne pouvait passer, il leur faudrait revenir avec l’appui de plusieurs prêtres.

Dotha conserva son calme et se concentra visiblement, brandissant son symbole religieux devant elle. L’aura sembla faiblir, le fantôme cessa d’approcher et demeura immobile alors que s’instaurait une lutte de pouvoir avec la prêtresse. Puis il poussa une sorte de soupir de colère et de frustration et se mit à reculer précipitamment.

- Je peux le retenir et le fragiliser pour que vous puissiez l’attaquer mais il est trop puissant pour être détruit sans armes magiques ! Mais ne le laissez surtout pas vous toucher !

Ne pas se laisser toucher ? Une chance que ce soit justement ainsi qu’Alchem avait l’habitude de se défendre. Et puisque son épée était magique, il était tout indiquée pour cette tâche.
« Je m’en charge. »
Avant de s’approcher de l’ombre malfaisante, le gnome se mit à incanter. Il lança sur lui-même le sortilège de Grâce Féline afin de mettre toutes les chances de son côté. Puis il passa à l’attaque, sans un cri, sans un mot. Concentré sur sa cible, il adopta une attitude très prudente. Peu lui importait que sa précision en pâtisse du moment qu’il esquivait tous les assauts et qu’il parvenait à toucher de temps en temps. Toujours en mouvement, ses amples habits gri flottaient autour de lui.

L’ennemi auquel il faisait face était doué pour l’esquive et sa consistance en partie immatérielle n’aidait pas non plus à ce que les coups du svirfneblin portent. Pour autant, le fantôme parvenait encore plus difficilement à le surprendre : ses attaques consistant à tendre ses bras fantomatiques étaient prévisibles et trop lentes. Et à chaque fois que le mort-vivant était touché, il s’illuminait brièvement et perdait encore de sa densité. Finalement, au bout de plusieurs minutes d’intense concentration, il disparut sur un dernier coup de taille, laissant le couloir silencieux. Tous purent ressentir la disparition de l’aura maléfique : le combat était gagné. Sans doute pas la bataille ni encore moins la guerre.

Evidemment, Alchem se garda bien de manifester la moindre joie, pas même la moindre satisfaction. Il se contenta de jeter un coup d’œil aux environs, constata qu’il n’y avait plus de présence hostile, ce qu’il ressentait le lui confirmait, puis déclara avec ce calme neutre propre au patrouilleur qu’il était :
« En avant. J’ai peur qu’on puisse faire d’autres mauvaises rencontres de ce genre. Si c’est le cas, Dotha, soyez réactive. »
Il revint au niveau du guide et lui demanda :
« Le filon est encore loin ? »

Dotha avait rapidement vérifié qu’aucun des nains n’avaient été touché à son insu et elle avait discrètement examiné Alchem avant de reprendre sa place dans leur petit groupe. L’éclaireur – quant à lui – était toujours sur ses gardes mais répondit à la question du svirfneblin d’un ton professionnel :

- Nous ne sommes plus qu’à deux cent mètres du début du filon mais il s’étend de loin en loin sur cent cinquante mètres de diamètre environ.

Cela faisait une vaste zone de recherche d’autant que les nains avaient creusé nombre de galeries pour tenter de le contourner avant de renoncer et de développer leurs autres zones de prospection.

Alchem acquiesça, puis demeura silencieux. Trouver la source exacte allait peut-être poser des problèmes si la zone était infestée de morts-vivants. Et elle le serait, lui assurait la petite voix dans sa tête. Cependant, chaque chose en son temps. Déjà, qu’ils atteignent le filon, ce serait bien. Et s’il était effectivement envahi, il faudrait peut-être renoncer à avancer pour aller chercher des renforts. Le gnome se concentra sur le moment présent. Il n’avait pas rangé son épée. Il était à peu près certain qu’il allait sous peu devoir s’en resservir.

Aucun des nains n'avait rangé son arme et tous se tenaient prêt aussi leur progression en fut grandement ralentie. Mais le svirfneblin et la gnome ressentirent bien vite des picotements caractéristiques : il y avait bien une source de magie à proximité. Elle n'était pas fondamentalement mauvaise mais il y avait de l'énergie arcanique à l'œuvre et en importante quantité.

« Vous sentez Dotha ? Cette énergie... Maintenant, c’est une certitude, ce qu’on cherche est tout près. Mais... »
N’étaient-ils pas en train de se mettre à la portée du Despote ? Peut-être était-il inutile de continuer maintenant qu’ils savaient où était la source. Que pouvaient-ils faire de plus dans l’immédiat ? Et bien, voir ce qu’il en était. Faire un constat précis de la situation et c’était utile. Voilà pourquoi Alchem ne prit pas la décision de faire demi-tour.
« ...Il se peut que nous soyons forcés à nous replier rapidement. Ce sera le cas si les perceptions magiques se muent en pulsations. »
Pour l’instant, il fallait continuer d’avancer, au même rythme, avec la même prudence.

Et même peut-être plus prudemment : Dotha, sensible aux vibrations de la Toile - de par son lien privilégié avec Mystra - se concentrait visiblement. A la première intersection, la gnome sut ainsi les guider avec une belle assurance :

- Le phénomène est plus puissant sur la droite. Je ne peux pas encore évaluer sa puissance exacte et sa distance mais je suis formelle sur la direction...

Des sons de pas - nombreux - et une plainte pathétique interrompirent ce qu'elle s'apprêtait à ajouter. Le bruit venait aussi de la droite comme tout le monde pouvait s'en rendre compte.

Encore des monstres ? Le contraire aurait étonné Alchem. Il n’allait pas se plaindre puisque visiblement Dotha semblait capable de les guider désormais. Un bon point qui ne pourrait être exploitée que s’ils pouvaient faire face aux nouveaux venus.
« Préparons-nous à les recevoir. »
Alchem se tenait prêt à lancer une boule de feu si celle-ci s’avérait judicieuse. Il n’avait pas mieux pour gérer les groupes. Mais encore fallait-il que les groupes ne soient pas constitués d’individus trop coriaces.

Les nains reprirent aussitôt leur configuration défensive, bouchant le couloir avec leurs boucliers en ne laissant qu’un faible espace pour laisser les lanceurs de sort agir depuis leur abri. Les monstres se présentèrent très vite, faibles individuellement mais nombreux, très nombreux : ils furent deux puis six puis dix puis rapidement difficiles à dénombrer. Il s’agissait de gobelins et d’orcs fragiles et squelettiques. Des créatures mortes à ne pas en douter. La boule de feu d’Alchem faucha sans peine la première vague. Une incantation de Dotha détruisit la moitié de la seconde et un carreau faucha un grand zombi après l’avoir touché en pleine tête mais bientôt les premiers rescapés allaient atteindre le mur précaire formé par les boucliers.

Alchem était prêt à inviter son groupe à la retraite si la situation l’exigeait. Ils ne gagneraient rien à périr ici, c’était certain. Toutefois, ils n’étaient pas encore à court de ressource. Les zombis d’orques et de gobelins étaient peut-être très nombreux. Difficile de savoir. Mais leur seule force, c’était le nombre. Le gnome se mit à incanter. Quelques secondes plus tard, juste devant la ligne de bouclier, une muraille de pierre illusoire se matérialisa. Plus vraie que nature, elle ne comportait qu’un petit passage très simple à défendre. Normalement, les morts-vivants seraient totalement incapables de réaliser qu’ils avaient à faire à un mirage. Par la même occasion, le svirfnebelin créa une barrière similaire derrière eux, au cas où des ennemis les prennent de revers.
« Cette illusion est aussi puissante que durable. Elle devrait nous permettre de venir à bout de ces vermines. »

Le sortilège permit aussitôt de canaliser l'afflux de non morts qui se bousculaient avant de venir périr sur le second mur constitué des guerriers nains distribuant leurs coups de manière coordonnée, efficace et inflexible. Une vingtaine de cadavres bien morts ceux-là s'entassèrent bien vite au centre du couloir. Ils étaient cependant de plus en plus nombreux à arriver dans le couloir.

Alchem n’étant guère utile en combat frontal, à plus forte raison contre des morts-vivants, il demeura derrière les nains. Si l’un d’eux se faisait blesser, Dotha était là pour y remédier. Le gnome des profondeurs, quant à lui, demeurait attentif. La situation était pour l’instant sous contrôle. Les gardes ne pouvant être débordés, devaient être en mesure d’occire des dizaines de zombis. Plus les cadavres de ceux-ci s’amassaient, plus les suivants auraient du mal à arriver, du mal à combattre. En fait, peut-être que les morts-vivants allaient eux-mêmes se boucher le passage qu’avait laissé Alchem. Ce ne serait pas spécialement une bonne chose, mais au moins la survie du groupe n’était pas menacée, pas tant qu’un adversaire plus puissant, plus intelligeant, n’arrive. Le gnome décida d’attendre et de voir comment tout cela allait tourner. Sans surprise, il était inquiet, inquiet qu’il y ait déjà tant de monstres. Il se demandait si c’était la même chose au niveau des autres sources sur l’île.

Peu à peu, l’afflux finit par se tarir jusqu’à cesser finalement brutalement faute de zombis ou parce que celui qui les contrôlait avait décidé de changer de stratégie. Alors que les nains en profitaient pour souffler un peu et que Dotha soignait quelques écorchures reçues, le son lancinant d’un cor se lança un appel qui se répéta plusieurs fois en résonant sur les parois de la mine désaffectée. Leur guide s’exprima pour confirmer ce que le svirfneblin avait déjà compris :

- C’est le signal d’alerte ordonnant l’évacuation de la mine !

« Et merde », grommela Alchem.
Coïncidence ? Il l’ignorait. Mais une chose était certaine, cela ne faisait pas leur affaire. Il traversa son mur illusoire et regarda le passage où se trouvait le filon. Ils y étaient presque, c’était si bête... Seulement, continuer d’avancer maintenant qu’il y avait eu le signal d’évacuation, c’était de l’imprudence. Il se tourna vers le groupe.
« Bon. Demi-tour. On rentre à Lameroy. »
Ils avaient déjà un rapport fourni à faire au Grand Conseil, de quoi donner du crédit à leur mission. La question que se posait maintenant le gnome, c’était : pourquoi l’alerte ? Une simple attaque d’orques et de gobelins ? Où à nouveau l’œuvre du Despote ?

Ils remontèrent les galeries désaffectées au pas de course. Et même après avoir atteint la partie encore exploitée de la mine, ils ne croisèrent personne et le silence régnait encore en maître entre deux sonneries de cor. Il leur fallut attendre une centaine de mètres encore avant de croiser un premier petit groupe de mineurs en train de se replier au pas de course. Avisant les gardes armés, ils se joignirent sans rechigner à leur groupe.

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Lameroy - cité naine ouverte