La Couronne de Cuivre

Quête : retrouvailles

Satisfait par les progrès d’Alexandre, mais un peu chiffonné par sa petite bévue, qu’il espérait sans conséquence, Silmandel ne tarda pas à aller retrouver le garçon. Il le fit toutefois après avoir ramené la citronnelles dans la cuisine. Si son pseudo fils ne semblait pas trop occupé, il lui proposerait une balade dans le jardin, histoire de prendre l’air, histoire aussi, de pouvoir parler un peu plus librement. Là-bas, il y aurait des oiseaux et les bruits de la rues pour couvrir leurs échanges.

[Quête : Retrouvailles]

Le garçon était dans sa chambre, en train de lire - ou de faire mine de lire. Lorsque Silmandel lui proposa de faire un tour dans le jardin, il eut une grimace fugitive mais lui emboîta le pas sans protester. Ensemble, ils gagnèrent donc l'extérieur.
En cette matinée bien avanceé, sous ce ciel d'azur où le soleil s'approchait lentement de son zénith, il faisait chaud et l'ombre procurée par les épaisses frondaisons s'avérait bienvenue. Les fragrance florales, de même que les trilles des oiseaux, achevaient de rendre l'endroit on ne peut plus agréable. Cependant, Alexandre paraissait tendu : en tout cas, il ne pipait mot. Peut-être craignait-il une réprimande...

Quête : retrouvailles

Silmandel se montra plutôt paternel. C’était son rôle qui l’exigeait, mais peut-être y avait-il dans ce comportement un brin de spontanéité. Tout en marchant entre les hauts arbres, il tapota l’épaule du garçon et lui déclara :
« Allons, ne fais pas cette tête. Si c’est ce malheureux petit mot qui te chagrine, il n’y a pas de quoi. Entre nous, c’est sans doute moi qui ait commis jusqu’à présent la plus grosse bêtise. Ce qui s’est passé hier, ce n’était pas très malin de ma part. »
Il marqua une petite pause, puis ajouta :
« Mais c’est vrai qu’il faut faire attention. Nos joutes verbales sont propices à nous faire oublier nos rôles. »

[Quête : Retrouvailles]

Alexandre soupira. Manifestement, malgré les paroles de réconfort de l'ensorceleur, il s'en voulait toujours autant pour son erreur.
-Oui, et c'est un problème, fit-il, très sérieux.
Il regarda autour de lui puis reprit, à mi-voix.
-Donc on devrait arrêter ces échanges débiles; C'est amusant, c'est sûr, mais trop risqué. Et puis, on n'est pas là pour s'amuser.

Quête : retrouvailles

« Arrêter ? Maintenant ? Non, c’est trop tard, malheureusement. Imagine qu’on nous aie déjà observé. Cette particularité de notre relation n’a pas pu passer inaperçu. Et la stopper, comme ça, si brutalement... ça, ce serait une erreur. »
Silmandel marqua une pause, choisit ses mots et reprit :
« Il y a juste quelque chose qui ne faut jamais oublier. Quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, le défi, le vrai, c’est de garder nos rôles respectifs. Pense qu’on joue à une sorte de ni oui ni non, sauf que dans ce jeu, c’est ni sœur et ni... ni, enfin voilà, tu as compris l’idée. »
Ni quoi ? Quêtait-il réellement pour Alexandre ?

[Quête : Retrouvailles]

Ce n'est pas l'intéressé qui lui fournit la réponse, en tout cas. Ne rebondissant pas sur le sujet, il adopta plutôt une mine renfrognée.
-Je sais très bien qu'elle est la situation, je sais très bien que j'ai commis une erreur et je sais très bien que ça ne doit pas se reproduire, grommela-t-il. Alors est-ce qu'il est vraiment nécessaire d'en rajouter ? Est-ce qu'on ne pourrait pas, plutôt, passer à autre chose ?
Difficile de savoir si son humeur signifiait qu'il n'aimait pas qu'on lui fasse la leçon ou si elle voulait dire qu'il n'était pas du genre à se pardonner aisément ses bévues...

Quête : retrouvailles

Quoi qu’il en soit, Silmandel choisit de passer à autre chose. À quoi bon s’attarder sur le sujet ? Tout en continuant de se promener dans le jardin, il déclara au garçon que ses efforts étaient en train de payer, que dans quelques séances, il arriverait à quelque chose. Puis il abandonna ce sujet également, ne s’intéressant plus qu’aux merveilles de cette propriété.

[Quête : Retrouvailles]

Alexandre s'en était allé de son côté depuis un certain temps lorsque Clémentine revint - avec des courses, comme annoncé. Néanmoins, par quelques subtils sous-entendus, elle fit comprendre à l'ensorceleur que l'objectif véritable de sa sortie avait été accompli et que tout s'était bien passé. Après avoir embauché son "fils", elle le mena en cuisine et, bientôt, le repas fut servi dans le jardin, sur une table installée à cet effet à l'ombre d'un grand arbre. Le moment s'avéra agréable, la conversation légère, puis ce fut l'heure de débarrasser et de faire la vaisselle. Ensuite, l'après-midi s'offrirait à eux, radieux.

Quête : retrouvailles

Silmandel apporta un petit coup de main à sa prétendue femme. Éternellement enjoué, il expliqua, sans entrer dans les détails, que les exercices de magie s’étaient bien déroulés. Alexandre progressait. Au sujet du couteau propulsé dans le mur, pas un mot. Au sujet du petit lapsus, pas un mot. L’elfe faillit toutefois évoquer l’impressions d’avoir été espionné qu’il avait ressenti, mais il n’en fit rien. Cela avait été trop ténu, il n’était pas sûr de lui. Son imagination lui avait peut-être joué des tours. Il débuta son après-midi en paressant dans le jardin. L’air de rien, il examinait l’extérieur. Puis il alla voir le garçon. Celui-ci avait dû se remettre des efforts du matin. S’il était d’accord, l’ensorceleur lui ferait poursuivre ses exercices. C’était, et de loin, l’activité la plus intéressante que Silmandel avait en tête.

[Quête : Retrouvailles]

Toujours un peu maussade - quoiqu'il s'efforçât de le dissimuler -, Alexandre se plia de bonne grâce aux exercices. Malgré sa concentration, malgré son application, le résultat ne fut guère probant durant l'essentiel de la séance : c'est à peine si Silmandel remarqua une étincelle. L'absence quasi totale de d'effets magiques parut agacer, impatienter le garçon, au point qu'il finit par avoir un geste d'humeur, comme s'il voulait lancer loin de lui la cuiller qu'il essayait vainement de faire briller.
Il y eut alors un flash aveuglant, puis un cri stupéfait de l'apprenti.
L'ensorceleur, qu'une sensation fugace mais intense et familière venait de traverser, remarqua alors qu'il s'était départi de sa forme elfique pour celle, hybride, qu'il avait déjà revêtue la veille au soir...

Quête : retrouvailles

Si Silmandel n’avait pas été assis dans son fauteuil, il se serait certainement effondré. Même là, il avait glissé le long du dossier. Ce n’était pas lui qui avait voulu se transformer, il n’avait pas pu anticiper le changement de taille et de morphologie. Avachi, stupéfait, il mit quelques secondes à se redresser, nageant dans ses affaires trop grandes. Cela finit d’envoyer au sol ses chausses. Sa ceinture n’était pas bien loin de suivre. Il s’observa, puis observa Alexandre. Bien sûr, qu’un nouveau phénomène imprévu se produise n’était pas si stupéfiant que cela. Surtout pas sous l’effet d’un saut d’humeur. Et même, dans l’absolu, le garçon ayant déjà prouvé qu’il pouvait rendre au garou sa forme elfique, il était logique qu’il puisse également provoquer l’inverse. Pour autant, l’aventurier n’avait pas du tout prévu ce cas de figure. Lui, sous forme hybride, en plaine journée ! C’était... préoccupant.
« Et bien voilà un sacré résultat ! parvint-il à déclarer d’un ton plutôt enjoué. Heu, sois sympa, retransforme-moi avant que... que ta mère vois ça », finit-il de dire, plus bas.

[Quête : Retrouvailles]

Le garçon, sans doute conscient des risques, ne fut pas long à se ressaisir.
-D'accord, je vais essayer.
Il leva les mains, se concentra...
...et la porte s'ouvrit sur Clémentine, probablement alertée par le cri.
Sa bouche s'ouvrit sur une exclamation qui, finalement, ne sortit pas.
En revanche, la colère flamboya dans son regard.
Pas besoin d'être grand clerc pour comprendre ce qu'elle pensait : elle devait être persuadé qu'oublieux de toute prudence, l'ensorceleur s'était volontairement métamorphosé...
-C'est moi qui ait fait ça ! lança alors Alexandre, tentent de paraître extatique. Tu te rends compte ? On s'exerçait comme d'habitude et là... pouf, il s'est transformé !
-Ah, fit sa sœur.
Il n'y avait qu'à la voir, qu'à voir sa colère contenue mais toujours vive, pour savoir qu'elle n'en croyait pas un mot.
-Bon, je vais vous laisser terminer vos exercices et en profiter pour... retourner ma balader, reprit-elle d'un ton qui se voulait neutre mais qui n'y parvenait pas vraiment.
Déjà, la porte se refermait.
Quelques instants encore, et c'était celle de la maison qui claquait.
-Et ben, ça lui a fait un choc... souffla Alexandre

Quête : retrouvailles

« Oui, plutôt », répondit Silmandel, d’un ton pensif.
Il n’avait rien pu dire. En fait, il n’avait tout simplement pas su quoi dire, sauf peut-être : "mais j’y suis pour rien". Ce n’aurait pas été très utile. Non, pas vraiment... Alexandre avait raconté la plus strict vérité, une vérité que ne pouvait pas croire sa sœur. Tout, absolument tout jouait en défaveur de l’ensorceleur. Son comportement, l’événement d’hier, son imprudence à la guilde... Le seul point positif, c’était que Clémentine n’avait pas pu donner libre cours à sa colère, sans quoi l’elfe aurait sans doute eu droit à un moment très pénible. Il refit face à son élève. Il se gratta le menton, enfin, le museau plutôt, continuant de réfléchir.
« J’imagine qu’on a un peu de temps devant nous, un peu plus que prévu. Ce serait quand même bien que tu me retransformes. C’est la journée. »

[Quête : Retrouvailles]

Alexandre acquiesça et, sans perdre un instant, reprit son attitude concentrée.
De longues minutes s'écoulèrent... sans que rien ne se produise.
-Et flûte, lâcha le garçon. Je suis désolé, je crois qu'il va falloir que je me repose un peu. Parce que là, j'ai impression que ma tête va exploser.
Il soupira.
-Je vais aller nous chercher à boire...
Il fit quelques pas en direction de la porte, s'immobilisa puis se tourna vers Silmandel, arborant un sourire en coin.
-Plutôt que de la citronnade, tu ne voudrais pas du lait bien frais ? Je suis sûr que tu préférerais... Et ensuite, que dirais-tu de jouer à chat ? On pourrait sacrément s'amuser. Oh non, suis-je bête.
Il afficha une mine désolée.
-Tu vas devoir nettoyer toute la maison. Deux fois, même. Parce qu'après avoir perdu ce matin, tu viens de reperdre... Mon pauvre.

Quête : retrouvailles

La surprise était passée. La réflexion était passée. Maintenant, le chat-garou avait retrouvé son attitude malicieuse. Le comportement d’Alexandre y était pour beaucoup.
« Moi, perdre ? Pardons, mais je ne vois pas quand j’ai perdu. Ce matin, tu m’as lancé un couteau et cette après-midi, je me suis volontairement transformé. »
Silmandel sauta de son fauteuil. Faisant face au garçon, il remonta un peu ses manches, pour que ses mains dépassent, puis croisa les bras, l’air déterminé.
« Ensuite, je prendrai de la citronnade. Le lait, c’est pour les vrais chats. Moi, j’en ai juste la tête, et encore. Et jouer à chat, sûrement pas ! Encore une fois, je ne suis pas un chat ! Et puis, tu n’es pas sage, pas sage du tout ! Voilà ! »
Le ton était à la plaisanterie. Dehors, Clémentine enrageait et eux, ils s’amusaient. En même temps, le mal avait été fait. Si la maison était surveillée, l’espion avait déjà vu l’elfe en félin. Une fois de plus ou de moins... De surcroit, personne n’était sensé rendre visite au nouveaux propriétaires de la demeure. La situation n’était donc pas si catastrophique que cela. Alors pourquoi se priver d’un peu de bon temps ? Continuer comme si de rien n’était, c’était en plus une bonne façon de rester dans leurs rôles, de garder leur couverture. Et ceci était le plus important !

[Quête : Retrouvailles]

Alexandre leva les yeux au ciel puis soupira.
-Je dois admettre qu'il y a un domaine dans lequel tu surpasses tout le monde : la mauvaise foi. Mais je garde espoir que la sincérité et la vérité finissent, un jour, par l'emporter. Mais donc, je vais nous chercher à boire. Je reviens dans deux minutes.
En réalité, c'est durant cinq bonnes minutes qu'il demeura absent. Et quand il reparut, son plateau ne supportait qu'un bol empli de lait, qu'il déposa sur la table basse.
-Et ce n'est pas tout ! commenta-t-il avant que l'ensorceleur n'ait pu dire quoi que ce soit. Pour me faire pardonner de t'avoir métamorphosé et, par conséquent, d'avoir fait peur à maman...
Il farfouilla dans sa poche et en tira une pelote de laine.
-Je t'ai apporté de quoi t'amuser. !Car quoi qu'on en dise, l'habit fait parfois le moine, et je suis certain que sous cette forme, tu adores ce que les chats adorent !
L'instant suivant, il lançait la pelote au sol et la ramenait vers lui en tirant par le bout qu'il tenait encore entre ses doigts.

Quête : retrouvailles

Le lait, Silmandel s’y était plus ou moins attendu. La pelote de laine, en revanche, non. Il regarda cette dernière, puis le bol sur la table basse, puis enfin Alexandre qui poussait décidément très loin ses taquineries. Ce n’était pas pour déplaire à l’ensorceleur. Celui-ci adopta un air outré et il retourna s’asseoir dans son fauteuil, comme s’il boudait.
« Alex, c’est la guerre ! »
Bras croisés, jambes croisés, il ne bougea plus, ne parla plus. Il finit pourtant par regarder la pelote. Il la fixa durant plusieurs minutes, ce qui le laissa de marbre. Le garçon espérait-il vraiment qu’il en aille autrement ? Certes, Silmandel savait qu’il y avait une part de comportement animal chez les lycanthropes. Mais il n’avait rien remarqué à son niveau. N’était-il pas un garou particulier ? N’avait-il pas une volonté à toute épreuve ? Non, vraiment, les bêtes, c’était les autres, pas lui. En tout cas, pas lui pour l’instant. Il brisa enfin le silence :
« Allez, avoue ta défaite. Tu vois bien que ta bouboule de laine ne réussi qu’à te rendre ridicule. Ces trucs là ne marchent pas sur moi. Moi, je suis ton professeur de magie et voilà tout ! Ha oui, je suis ton père aussi. Et ton père te demande de le retransformer avant qu’il se fâche ! »
Il en profita pour essayer de se retransformer par ses propres moyens. Il aurait été bête de se priver d’une si belle opportunité d’entrainement.

[Quête : Retrouvailles]

Ce fut au tour d'Alexandre de croiser les bras.
-Cher professeur de magie, cher père, saches que si tu t'étais plié aux règles élémentaires de la courtoisie que tu veilles d'ordinaire à m'inculquer, à savoir, accompagner une demande d'un "s'il-te-plait" poli, sans doute aurais-je tenté, aussitôt, de te rendre ta forme normale, bien que je sois encore fatigué à cause des efforts déployés, il y a peu, dans ce même but. Mais puisque tu n'en as rien fait, puisque tu n'appliques même pas les leçons que tu m'enseignes... Je te laisserai dans cet état. A moins, bien sûr, que tu ne boives sagement ton lait, que tu ne joues avec cette pelote que tu n'as cessé de regarder pendant des minutes entières... Ou a moins que tu ne joues à chat avec moi !

Quête : retrouvailles

« Nom de nom ! Si j’ai regardé cette pelote, c’était parce que je le voulais ! C’était pour faire naître en toi de faux espoirs ! Mais tu n’as pas compris mon plan trop subtile ! À présent, sois un brave petit et cesse d’insinuer que je suis un chat ! C’est un manque de respect intolérable ! Je ressemble à un chat, nuance ! Être, ressembler, tu saisi la différence ? »
Tout indiquait qu’une nouvelle joute verbale était engagée. Silmandel s’exprimait d’un ton assuré et supérieur. Bien sûr, tout n’était que plaisanterie, enfin presque...

[Quête : Retrouvailles]

Alexandre éclata de rire.
-Ah, monsieur Peluche, le chat qui ressemble à un chat mais qui ne veut pas être un chat !
Il sourit de toutes ses dents.
-C'est presque aussi drôle que si tu prétendais être un elfe qui ressemble à un elfe mais qui n'en est pas un, comme si tu affirmais que tes oreilles pointues ne t'empêchaient pas d'avoir de la barbe et des muscles et de préférer la viande à la verdure !
La pelote de laine s'en vint buter contre le bord du fauteuil. Puis, lentement, par petits à-coups, elle commença à s'en éloigner.

Quête : retrouvailles

« Alors là ! Alors là ! Ho, Monsieur Bébé, que tes propos me consterne ! D’un, il y a des elfes musclés ! Des elfes avec de la barbe aussi ! Oui, avec de la barbe, comme les nains ! Ha, tu ne le savais pas ! Mais en même temps que sais-tu, toi, hein ? Rien du tout ! Va brouter de la verdure pour voir si même un elfe peut aimer ça ! La verdure, c’est bon pour les gens comme toi qui pensent être des garçons mais qui ne sont que des fifilles qui ont peur de l’eau ! De deux, je ne suis pas une peluche ! Tout comme je ne suis pas un chat ! Par contre, j’ai de grosses griffes qui pourraient fort bien te titiller le postérieur plus vite que l’éclair ! Mais je suis trop sympa ! T’as de la chance ! Oui, beaucoup, parce que d’autres que moi, ta pelote de laine, ils te l’aurait fait manger, ou pire ! »
Oui, c’était devenu du grand n’importe quoi. Silmandel s’était accroupis sur son fauteuil et il désignait d’un index menaçant le garçon.

[Quête : Retrouvailles]

-Oh là là, mais c'est que monsieur Peluche fait des menaces ! Qu'il montre ses petites et mignonnes grigriffes de petit chaton mignon ! gloussa son interlocuteur. Ooooooh, que j'ai peuuuuur !
Il rit puis, subitement, redevint grave.
-Mais si tu réagis comme ça, c'est que j'ai touché un point sensible.... J'oublie que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire... Alors pardon, je ne voulais pas te faire de peine, mignon petit chaton. Et je dois l'admettre, tu es très menaçant. Très très. Un peu comme un chinchilla quand il est en colère. Alors, s'il te plait, ne m'attaque pas ! Non, faisons plutôt la paix : bois ton lai-lait et joue avec la pelote !!
Laquelle s'éloignait toujours, parfois imperceptiblement, parfois plus rapidement...

Quête : retrouvailles

Silmandel hésita un instant sur la façon de répliquer. Mine de rien, il avait à faire à fort partie! Mais il n’avait pas dit son dernier mot. Il soupira profondément, l’air accablé. Puis il se tassa dans son fauteuil, tourna ostensiblement la tête pour ne plus voir le garçon et ensuite déclara :
« Tu m’as vexé. J’exige des excuses ! De vraies excuses de petit garçon gentil ! Sinon je ne te parle plus ! Na ! »
Et puis, c’était quoi un chinchilla ? Sans doute un truc tout petit et inoffensif. Quoi qu’il en soit, en ne regardant plus Alexandre, il ne regardait également plus la pelote de laine.

[Quête : Retrouvailles]

Il y eut un profond silence.
Puis Silmandel entendit Alexandre se déplacer, se rapprocher.
Bientôt, un bras se posa autour de ses épaules et on l'embrassa sur le sommet du crâne.
-J'ai été méchant avec toi. C'était idiot et cruel. Alors... Je te demande pardon.
Une seconde encore et... la pelote vint se balancer juste devant ses yeux.
-On fait la paix ?

Quête : retrouvailles

Bon sang ! Alexandre ne reculait devant rien ! Mais Silmandel non plus. La main du chat garou fusa et, en un clin d’œil, se referma sur la pelote.
« Confisqué ! »
Il tira d’un coup sec pour que le garçon lâche prise.
« Et non, elle n’a pas le moindre effet sur moi ! Pas le moindre ! Si j’ai fait ça, c’est juste pour éviter que tu fasses le pitre. Parce que, moi, je pense à ton bien. Allez, va ranger le lait ou bois-le, et je te pardonnerai, peut-être. »

[Quête : Retrouvailles]

-J'ai fait ce que tu voulais : je t'ai demandé pardon comme un gentil petit garçon. Donc soit tu me pardonnes, soit tu démontreras une nouvelle fois qu'on ne peut vraiment pas se fier à ta parole.
Il n'avait pas le moins du monde lâcha le bout de fil qu'il tenait. Au contraire, il avait raffermi sa prise et tirait vers lui.
-Et tu n'auras donc pas cette pelote, même si je vois bien que tu meurs d'envie de jouer avec !

Quête : retrouvailles

« Tu es tout pardonné, très cher Alex ! » déclara Silmandel avec entrain.
Il tirait lui-aussi sur la pelote de laine. De ce fait, le fil que tenait le garçon s’était tendu. Le chat-garou le trancha grâce à sa main libre, d’un coup de griffe net et précis. La pelote était à lui.
« Mais ne t’en déplaise, tu ne vas plus pouvoir faire le pitre avec ceci. »
Silmandel bondit hors de son siège et commença à se diriger vers la sortie du salon.
« Confisqué, c’est confisqué ! Je vais aller la ranger hors de ta portée, petit sacripant. Tu peux garder le fil, je suis magnanime. »
Petit sourire taquin. Il se garda bien de manifester à la pelote plus d’intérêt que nécessaire. Ce n’était qu’un objet parmi tant d’autres, un objet qu’il allait cacher dans un coin.

[Quête : Retrouvailles]

-Tu permets que je t'accompagne ?
Déjà, le gamin l'avait rejoint.
-Non parce que tu vois, si je suis tout prêt à te croire sur parole, c'est quand même étonnant de te voir m'arracher ainsi cette innocente petite pelote de laine puis te carapater avec... Oui, c'est étonnant et ça donne presque l'impression que tu as envie de te retrouver tout seul pour pouvoir... t'amuser avec elle autant que tu en as envie.
Désormais, mine de rien, c'était le bout de fil qu'il agitait sous le nez du chat-garou.

Quête : retrouvailles

« Alex, parfois, avec toi, il faut une patience incroyable ! »
Silmandel avait mis les poings sur les hanches, à la façon d’un adulte exaspéré.
« Loin de moi l’envie de relever tes irrespectueuses insinuations. J’ai mieux, beaucoup mieux à faire ! Ha ça oui ! Mais tu as quand même eu une bonne idée. Accompagne-moi. Montre-moi où tu as trouvé cette maudite pelote, que je puisse la ranger. Elle se trouve dans les affaires de ta mère je présume. Ha, elle sera heureuse d’apprendre que tu fouilles ses affaires ! »
Il eut à nouveau une pensée pour Clémentine qui devait toujours le maudire.
« Et arrête avec ce fil, tu donnes une piètre image de ta personne ! »

[Quête : Retrouvailles]

Le bout de ficelle ne s'en agita que plus frénétiquement.
-Tu veux que je te montre où ranger la pelote ? Dans tes rêves ! Si tu crois pouvoir me berner ainsi et pouvoir revenir en douce pour jouer avec elle... Et avec les autres...
Il sourit de toutes ses dents.
-Et t'auras pas le bout de fil non plus, même si je vois bien que tu en meures d'envie ! Non, tu ne l'auras pas ! Jamais !
L'instant suivant, il détalait dans le couloir.

La Couronne de Cuivre

[Habitation] Une coquette petite résidence