La Couronne de Cuivre

Le Voleur ne laissait passer aucune occasion... je me retins de soupirer en regardant la scène, puis la remarque de la jeune elfe des bois retint mon attention, elle et l'elfe noir étaient prêtresses, en avoir une dans chaque groupe augmenterai les chance de réussite.

- Oui avoir une personne capable de soigner dans chaque groupe sera utile, pour le reste et bien nous pouvons partir sur un groupe organisé avec donc une prêtresse Dames Talianna ou Adrastia, une personne charger de faire de la reconnaissance, dame Sylveneige ou messire Elthanion, et ensuite repartir la magicienne, dame Ailyn, et les restes des combattants, Dame Galariel, Maitre cheveux de Jais et moi même, en fonction des besoins.

Bon au moins les choses semblaient avancer, la venue du capitaine et ses dire venait nous éclairer un peu sur la situation.

- Au moins cela semble confirmer vos suppositions dame Sylveneige, la présence historique d’épidémies dans la crique, pourrait indiquer que les talonites utilise le dit "Château des Cranes" comme une base, ou un poste avancé, au vue de la proximité géographique entre les deux sites, cela serai tout à fait possible.

Une liche ? Cela expliquait le coté "crane" du Château, au moins nous n'avions pas à affronter une abomination pareille.
J'enchainais ensuite avec le capitaine du navire :

- Disons que nous avons certainement trouver de quoi nous occuper pour notre halte sur l'ile...

Soudain le parchemin et le sceau me revient à l'esprit

- Sinon Capitaine, nous avons trouver une lettre avec un sceau étrange, peut-être le connaitriez vous, ou sinon peut-être connaitriez vous quelqu'un capable de nous renseigner ?

Comme Léandre, Dorian approuva la suggestion de Talianna de répartir les deux guérisseurs de leur groupe entre les deux sous-groupes en cours de constitution.
Pour le reste les membres de leur équipe semblaient répartis de manière assez équilibrée.

" Cette répartition de nos forces me semble assez juste si nous décidons de diviser nos efforts. Et affecter un guérisseur à chaque équipe est effectivement une bonne idée " fit le guerrier luménien.

" Quant à cette crique du Pourri et au château du Crâne, on aurait pu imaginer des endroits moins sinistres pour notre début de quête. Une crique ravagée par la peste et une vérole virulente et un château bâti à proximité par une liche à l' esprit pratique " (il manqua de rire ne mentionnant le sens pratique du mort-vivant aujourd' hui disparu), " cet endroit me fait penser aux catacombes de Château-Suif, celles qui sont remplies de morts-vivants si on en croit les rumeurs. tout cela pour dire que cet endroit par sa position est effectivement un abri idéal pour les pirates que nous venons de combattre. "


Se tournant vers le capitaine hobbit :

" Notre intérêt pour cette crique du Pourri messire piedslégers est simple : le capitaine Dentsdemaille y a fait allusion et et sa position est signalée sur la carte examinée par notre camarade Sylveneige. Un endroit si important pour ces forbans ne peut être dépourvu d' intérêt voilà tout. "

Dorian préféra ne pas s' attarder sur le fait que cet endroit était lié à leur misison ocntre l' ordre du Serpent ou bien que cette crique au si osmbre passé rescélait peut-être un deuxième trésor pirate.

Galariel écouta avec attention le capitaine Piédslégers donner sa petite leçon d'histoire contemporaine sur les Iles Moonshae, il y avait matière à développement si un historien se décidait à étoffer le tout. La guerrière en savait peu de choses de plus, tout au plus savait-elle que ces îles avaient été le dernier endroit où Ityak-Ortheel ou le Dévoreur d'elfes - la redoutable créature que Malar envoyait parfois pour se venger du Beau Peuple - était apparu pour semer la désolation parmi les elfes de Synnoria dans l'Année de l’Épée.
Heureusement nos amis avaient plus de chance de se faire mordre par un lapin enragé au milieu d'un désert aride que de tomber sur ce monstre car il avait fallu les forces combinées des elfes et d"un groupe de héros du Ppeuple pour le bannir dans les Abysses.
Elle avait en tout cas son idée concernant la répartition des forces:

- il serait logique que Dorian et moi faisions partie du même groupe, nous avons déjà une expérience commune du combat qui pourra nous servir. Sauf si cela pose problème à quelqu'un?

En disant cela, elle pensait à Sylveneige qui avait tendance à considérer toute femelle qui s'approchait du forgeron comme une potentielle rivale.

Sylveneige, qui examinait la carte par le menu, répondit distraitement :

- Hein ? J'aimerais être avec Adia, bien sûr... Sinon, peu m'importe... Ah, mais c'est tout de même incroyable... Le diamant doit comporter une magie quelconque... Dites, Ailyn, est-il possible d'enchanter un objet afin qu'il révèle quelque chose de particulier, comme ça, juste une fois ? Sinon, ce diamant lui-même est magique...

Et ça, ça me casserait bien les petons. Je me sentirais obligée de le donner à un mage... L'idée de le donner à Milien d'Otrante, son ancien précepteur, lui traversa l'esprit. Ah non ! il croirait que je lui donne pour m'excuser de toutes les blagues idiotes que je lui ai fait subir... Alors que je ne regrette aucune de mes farces.

- Bon, on y va ? Moi j'aimerais bien visiter le Château des Crânes. Adia, avec moi, bien sûr ! qui d'autre ? Un bon combattant, on ne sait jamais... Léandre ? Galariel ?

Ce serait mieux, pensait-elle, qu'être avec Dorian... Nous risquerions de divaguer, au détriment de la mission, en parlant des chats rencontrés au cours de nos pérégrinations respectives !

Comme s'il comprenait le sentiment de sa maîtresse, Lumi voleta bruyamment près de Léandre de Brise-Haut.

(HRP1 Je vais reprendre la proposition de groupe de Brutus, parce que j’étais arrivé à la même en y réfléchissant. )
(HRP2 @Brutus Le capitaine n'a pas répondu à la question de Léandre "Sinon Capitaine, nous avons trouver une lettre avec un sceau étrange, peut-être le connaitriez vous, ou sinon peut-être connaitriez vous quelqu'un capable de nous renseigner ?")

Pendant que le capitaine regardait le sceau étrange, j'écoutais un peu les demandes de chacun quant à qui voulait être avec qui, et essayant de prendre en compte les compétences de chacun, apres un petit moment de réflexion je pris la parole :

- Bien ! Pour les groupes, j'ai une proposition : on peut s'organiser comme suit, un premier groupe serait composé de Mesdames Talianna et Galariel, ensuite de Maitre Cheveux-de-Jais et messire Elthanion.

L'elfe des bois et le voleur formaient une bonne équipe le crochetage des coffres l'avait montré, aussi le voleur était habitué aux zones urbaines, tandis que la guerrière-prêtresse était plus à l'aise dans les milieux sauvages... deux personnes assez complémentaires, de plus elle semblait assez forte pour pouvoir le remettre à sa place je trouvait donc la perspective d'une successions de refus assez amusante. Enfin la guerrière et le forgeron avait déjà combattu ensemble, du coup la proposition de celle-ci me paraissait assez sensée.

- Et le second groupe, des dames Adrastia et Sylveneige, puisque cette dernière en a fait la demande, ensuite dame Ailyn et moi même.

L'elfe noir et la rôdeuse semblaient se connaitre et avoir sympathiser, je me dis cela faciliterait les choses en combat, d'autant que j'avais vue la rôdeuse apprendre l'étrange langage de signes de mains des deux prêtresses, et me doutait qu'il s'agissait d'un code militaire ou quelque chose de ce genre. La magicienne car une batterie de sort étaient utiles et complétait bien le groupe, enfin moi pour le corps à corps. De plus cela me permettait de garder l’œil sur la rôdeuse et la magicienne que j’estimai être les personnalité les plus entropiques du petit groupe, et permettait d’éloigner l'elfe noir du voleur qui était bien moi équipée que "sa sœur de clan" pour le repousser ses exaspérantes tentatives.

- Ensuite pour savoir qui va se rendre où, nous avons trois destinations possibles : Le Château des Cranes, la Crique du Pourri et l'auberge et indiquer dans la lettre. je propose de régler en priorité l'affaire d'assassinat, car après tout c'est celle qui est la plus urgente, nous n'auront peut-être pas à nous séparer pour celle-ci, mais un groupe pourrais par exemple régler le problème pendant qu'un autre essais d'obtenir plus d'informations sur les deux autres destinations.
Ensuite ceci fait, nous nous repartirions les deux destinations, par exemple le groupe de Maitre Cheveux-de-Jais s'occuperait de la crique certainement occupés par des pirates, comme semble souhaiter le faire Dame Galariel. Et le mien du Château, comme le souhaitait Dame Sylveneige.

Les deux groupes me paraissaient assez équilibrés, et surtout possédaient chacun des membres aux compétences assez complémentaires que cela soit en combat ou hors combat.

- Bon... après ce long discours, il y a t-il des objections ?

Les propositions de Léandre au sujet de la répartition des membres de leur groupe parurent sensées et le bon vampire les approuva du chef.

" Cette répartition là en vaut une autre " fit le bon vampire philosophiquement.

" C' est une bonne idée que de mettre Galariel avec moi puisque nous avons déjà fait équipe ensembles. Pour le reste, je ne me prononcerais pas spécifiquement. De même l' idée de nous occuper d' abord du marchand puis de la crique du pourri et du château du crâne n' est pas mauvaise : mieux vaut ne pas diviser nos forces au cas où des pirates nous attendraient à la crique, des morts-vivants (qui sait ?) au château ou bien des spadassins à l' auberge de la luciole verte. Mais justement ç' est là que je suis un peu dubitatif. "


" Quand à l' origine de ce sceau, nous pourrions nous rendre aux Moonshaées nous renseigner à ce sujet, après avoir sauvé notre ami la cible du contrat " continua avec optimisme le bon vampire.

Le forgeron de Lathandre frotta pensivement son imposant menton.

" Sans vouloir vous offenser Léandre, je pense que si nous commençons par nous occuper du marchand-cible sur l' île de Gwynneth, alors mieux vaut (à mon humble avis) aller tous ensembles au secours de cet homme, plutôt que de nous scinder en deux, dès ce moment-là. Après tout, combien d' assassins se trouvent aux trousses de ce commerçant ? Ou bien peut-être auront-nous affaire à un unique sicaire mais de haut-niveau. "

Le bon vampire respira un grand coup.

" C' est pourquoi je suggère d' aller sauver tous ensembles le marchand puis nous irons effectuer quelques recherches sur la crique et le château. Et là, nous pourrons nous partager le travail : à certains d' entre nous la crique, à d' autres le château. "

Le groupe n'était pas d'accord sur l'attitude à adopter, une partie voulait directement aller à la Crique du Pourri, au Château du Crâne et à l'Auberge de la Luciole pour enquêter tandis que l'autre plaidait pour se concentrer sur l'auberge avant de visiter les deux autres endroits.
La guerrière pour sa part se rangeait à la seconde opinion.

- Je me range à l'avis de Dorian, diviser nos forces en allant totalement à l'aveuglette serait une erreur tactique flagrante. Et Volothamp ne retrouverait pas son anneau de sitôt.

Dit-elle en boutade, malgré que cela signifiait quelque chose du genre "si nous sommes morts".

Sylveneige avait quitté l'examen de la carte pour celui du journal de bord. Les yeux écarquillés, elle murmura quelque chose d'inaudible. Puis parla pour ses compagnons.

- Dites... A votre avis, qui pourrait payer cinquante mille pièces d'or pour ce type de mission ? Je veux dire : pour couler littéralement le commerce des Moonshaees et de la Côte des Epées ? Et l'autre mission, à quatre-vingt mille... Parce que si l'on se donne la peine de réfléchir, il n'y en a pas tant de ça, des types capables de donner autant d'argent...

Elle leva un sourcil.

- Et même des compagnies... Elles dépensent rarement de l'argent pour tuer le commerce, ce sont justement les compagnies qui profitent le plus du négoce.

La rôdeuse rit soudain.

- Et le mage en robe rouge... Manquerait plus qu'on tombe sur Edwin Odeisseron ! la bonne blague !

Lumi revint se percher sur l'épaule de sa maîtresse, qui continuait son raisonnement.

- Non, moi je ne vois qu'une raison pour couler les navires de commerce autour des îles Moonshaees : la nécessité absolue d'isoler ces îles et ce pour un temps assez long... Suffisamment long pour une prise de pouvoir, par exemple. Le pacha Ali Chekun est l'allié de nos bons amis les Enfants du Serpent, qui l'épauleront pour le porter au pouvoir. Tant qu'il leur sera utile, bien sûr. Après... Là-dessus, peut-être pourrions-nous persuader le cher homme qu'il court de grands risques !

Elle soupira.

- Mais maintenant, tâchons de penser à qui peut dépenser tant d'argent. Au total cent trente mille pièces d'or ! et nous aurons une piste non négligeable. Le pacha lui-même ? Si son intérêt est clair, pour moi ça me paraît acheter chat en poche, comme on dit... Ali Chekun est-il vraiment le genre à lâcher son bel or aussi prestement ? Pas sûr...

Sylveneige toussa, sa voix redevenant rauque.

- Adia, il me faudra une potion... Dorian, je ne suis pas tout à fait certaine que nous devions aller en équipe complète sauver le futur potentiel assassiné... Mais si la chose doit se passer à l'auberge de la Luciole Verdâtre, nous avons tous un bon motif d'y aller : un repos bien mérité. Pourquoi ne pas tous nous y rendre, puis nous aviserons... Cela dit, je serais d'avis de ne pas nous y montrer tous ensemble, je veux dire comme un grand groupe. Tout de suite nous paraîtrions potentiellement menaçants pour les Enfants du Serpent qui y traîneraient. Rien ne nous empêche de faire quelques groupes "innocents", je veux dire qui ne risquent pas d'attirer trop l'attention.

La voix de la rôdeuse s'éteignit à la fin de sa phrase. Elle fit un geste éloquent à son amie Adrastia.

Juste une erreur de compte encor une fois...

Le capitaine avait terminé de regarder le sceau, et me dit qu'il aurai quelqu'un qui pourrait nous aider, un agent des Ménestrels. Nous allions donc devoir rencontrer les ménestrels, ces fouineurs qui ont la manie de s'occuper de ce qui ne les regarde pas au nom d'un quelconque "bien" et cela au mépris de l'ordre et des lois d'un pays ou d'une société, le Thetyr par exemple en savait quelque chose... De pire en pire ! Me dis-je alors... toute fois s'ils pouvaient se rendre utile dans notre mission pourquoi pas ?

- Merci de votre aide Capitaine !

La conversation tactique se poursuivait, visiblement le forgeron, n’était pas trop pour que l'on sépare le groupe au moment ou il faudrait secourir le Noble marchand, je comprenais son point de vue, après tout on ne connaissait pas le modus operandi du ou des assassins, ni leur nombre... Mais lorsque la guerrière du nord prit à son tour la parole, je me senti légèrement piqué au vif, non par le fait que l'on critique mon plan puisque c’était le but de cette petite réunion, mais par la manière dont cela avait été fait, l'expression "erreur tactique flagrante" , m'avait laissé un gout amer dans la bouche... Alors que je m’apprêtais à parler, je profitai de l'occasion pour glisser un légère allusion :

- A mon humble avis huit aventuriers pour empêcher l'assassinat d'un Marchand c'est un peu excessif et un "gâchis logistique flagrant", mais bon je suppose que prudence est mère de sureté... n'est-ce pas ?

A peine ma phrase terminée, je regrettai cette saillie qui n'apportait rien sur la discussion tactique, et risquait plus d'installer une mauvaise ambiance au sein d'un groupe déjà fortement enclin aux emportements et au désordre.

- Bon peu importe... Il était inutile de continuer plus loin le débat. Nous avons un plan et c'est le principal, nous irons déjà au secours du noble marchand, puis un groupe ira à la Crique et un autre au Château.

Au final le plan restait assez proche de ce que j'avais proposer plus tôt.

- Possible... il est vrai que tout ceci s'articule assez bien ensemble, trop bien même : les pirates, notre mission, les tensions politiques et autre. Si tout ceci est lié c'est véritablement inquiétant...

Je m’étonnais en y réfléchissant que j’étais à la base venue pour surveiller les agissements de sieur Volo et à ce moment là j’étais embarquer dans les rouages d'un possible complot qui me paraissait de plus en plus énorme.

Dorian ne réagit pas à la réponse -un peu vive- de Léandre à Galariel, la Soeur du Premier Sang. Effectivement leur groupe avait déjà trop tendance à s' affronter -verbalement- pour beaucoup de choses. Le bon vampire préféra donc se concentrer sur le plan final (même si un accord formel de tous les membres du groupe devait encore être donné).

" Ce plan me semble le meilleurs et si tout le monde ici partage mon avis, je propose d' en rester là. toutefois je rappellerais un dernier point : après le sauvetage du marchand, n' oublions pas de nous renseigner sur la crique et le château parmi les habitants de l' île de Gwyneth...mais discrètement bien entendu. "

A Syleveneige :

" Vous avez raison, quand nous arriverons à l' auberge, mieux vaut approcher discrètement. Si nous arrivons tous les huit, bottés, casqués et d' un seul bloc, nous ne risquons pas de passer inaperçus " fit-il en riant doucement.

Le forgeron luménien pensa aux derniers évènements dont leur groupe venait de prendre connaissance.

" Si tous ces éléments sont liés, l' anneau de messire Geddarm, les agissements de la secte des enfants du Serpent, les attaques des pirates, les manoeuvres de certains Sorciers Rouges du Thay, nous risquons de nous trouver au coeur d' un conflit digne de l' affrontement entre les enfants de Bhaal il y a quelques années " ajouta-t-il

" Par contre peut-être les Ménestrels accepteront-ils de nous offrir leur appui. Ils n' aiment pas les mauvaises causes comme celles de nos ennemis et ont grand sens de la loyauté " ajouta le bon vampire.

Effectivement la saillie de Léandre fut assez mal accueilli par la Soeur du Premier Sang qui se retint de châtier ce mâle arrogant, ce que la Galariel fraîchement arrivée à Luménis quelques mois plus tôt ne se serait pas privée. Elle inspira néanmoins profondément pour gagner quelques secondes de réflexion avant de répondre:

- Léandre, elle réussit même à se contenir suffisamment pour ne pas lâcher le "mâle" dédaigneux qu'elle affectionnait tant dans ce genre d'occasion d'où je viens on ne connait pas les "gâchis logistiques flagrants" pour la bonne et simple raison que nous apprécions certains termes comme "patience", "préparation" ou "planification". Chez moi quand on se lance, on sait qui et quoi on va trouver ou affronter dans la plus grande majorité des cas. Ici, on ne sait rien, on n'a rien en main, pas de rapport détaillé d'un ou plusieurs éclaireurs, pas de scrutation préalable, pas de divinations, rien. Alors oui sur le papier nous sommes une force sur laquelle il faut compter, mais ce n'est pas parce que nous avons presque à nous seuls mis en déroute une bande de pouilleux qui s'adonnent à la piraterie que nous sommes des aventuriers de haut-vol pour autant. Si nous décidions d'envahir l'antre d'un grand dracosire nous serions calcinés et dévorés en un claquement de doigt.

Conclut-elle en claquant des doigts pour bien appuyer ses propos.

Le grand sourire de Sylveneige, causé par l'échange de piques entre Léandre et Galariel, finit en éclat de rire sonore.

- On dirait que mon idée d'arriver autrement qu'en groupe compact soit brillante et résolve votre erreur tactique, flagrante ou non !

La rôdeuse venait de déposer le journal de bord pirate et caressait Lumi, sagement perché sur son épaule.

- Allons ! inutile de nous disputer, nous n'arriverons à rien. Donc allons tous à l'auberge pour sauver notre futur assassiné - enfin, qui ne le sera pas, assassiné ! - mais pas ensemble... AH !

Sylveneige écarquilla les yeux.

- Une idée ! une belle, une splendide ! écoutez...

Elle réfléchit un court instant, le temps d'organiser ses pensées.

- Imaginez... Imaginez que le type soit assassiné... Pas en vrai... Voilà : nous tuons les tueurs avant qu'ils ne tuent leur victime. Donc, le marchand est sauf. Mais nous le persuadons de laisser croire qu'il est mort. Deux ou trois d'entre nous font passer l'information auprès du pacha comme quoi les assassins prévus se sont dégonflés après nous avoir raconté comment ils lui ont extorqué un bon paquet d'or... Du coup, flairant la bonne affaire nous avons fini le travail, c'est à dire que nous avons tué le marchand. Et donc, nous venons en informer Ali Chekun et nous mettons à sa disposition pour d'autres contrats criminels.

La rôdeuse sourit, plutôt fière de son idée.

- Compris ? Résultat : nous nous mettons dans une situation où nous pouvons trouver des informations sur le pacha, et surtout d'où il tire une fortune suffisante pour gâcher son or auprès de bandits, et nous repérons les Enfants du Serpent. Bref, nous sommes dans la place. Nous sommes dans le Château des Crânes.

Alors que voulait mettre fin à cette dispute qui véritablement n'apportait rien à l'ambiance du groupe, à part échauffer les esprits, voilà que la guerrière du nord voulait me faire un cours de stratégie... Ce n’était pas temps la discussion qui me dérangeait avoir un point de vue différents sur la situation, mais cette mégère s’évertuait à se montrer irrespectueuse à mon égare...

Une dracoliche ? Sérieusement ? Et pourquoi pas le Tarasque lui même ! Pensais-je en l’écoutant. A l’entendre parler elle en avait déjà vu de ses propres yeux.

- Espérons donc qu'aucune dracoliche n'ai élu domicile dans cette auberge.

Dis-je en prenant un petit air dédaigneux.

La situation semblait s'envenimer, je posai machinalement ma main sur le pommeau de mon épée, qui ne s'appelait pas "Revêche" pour rien, car je ne laissais que rarement passer les affronts... Il est vrai j'avais le défaut d’être irascible, et que cela ne s’était pas arranger depuis que j'avais quitter Eauprofonde.

Soudain plusieurs membres du groupe s’interposèrent entre nous deux, geste certainement avisé ! La situation s’était dégradée bien plus vite que prévue, est cela risquait de dégénérer d'un moment à l'autre. voyant que tout le groupe semblait vouloir mettre à fin à ce conflit, un peu d'unité dans ce groupe désordonné inespéré ! Je pris sur moi, et dans GRAND effort je tendit la main en signe de paix à la guerrière du Nord et dit :

- Soit Je m'excuse de cet emportement. Passons à autre chose voulez-vous...

La tension avait soudainement augmenté entre Léandre et Galariel. Pas plus que les autres membres de l' équipe, Dorian n' avait envie de voir la querelle dégénérer en affrontement à l' épée entre le guerrier et la soeur du Premier Sang. Leur groupe serait dans une bien triste situation avec un quart de ses effectifs tués ou gravement blessés en l' espace de quelques minutes.
Instinctivement, le bon vampire avait commencé à lever ses puissants bras afin de séparer les deux " antagonistes ". Fort heureusement, messire Léandre de lui-même fit un geste d' apaisement et tendit la main à Galariel.

" Je préfère ça " pensa le guerrier luménien.

Pour " détourner " l' attention de Léandre et Galariel, il donna son avis sur l' idée avancée par Sylveneige : que leur groupe se fasse passer pour les assassins du marchand de l' ile de Gwyneth, auprès du pacha Ali Chekun. Dorian trouvait bonne cette idée mais plusieurs questions occupaient son esprit.

" Votre idée est subtile Sylveneige " fit-il.

" Se faire passer pour les assassins du marchand nous permettrait dans savoir plus, mais encore faut-il que le pacha puisse nous faire confiance. Si il a lui-même engagé les assassins, il sera assez méfiant si d' aventure il voit revenir de parfaits inconnus...même si le " contrat " a été parfaitement exécuté (du moins en apparence). C' est pourquoi, je pense qu' il nous faudra faire prisonnier un ou plusieurs des sicaires. Ainsi pourront-nous connaître un maximum de détails sur leur engagement. Nous pourrons ainsi préparer notre infiltration de nos ennemis, dans les meilleures conditions. "

En disant cela, Dorian n' était pas vraiment ravi. Rien ne permettait d' affirmer que les meurtriers se laisseraient volontairement capturer ni qu' une fois entre les mains des Luméno-manostiens, ils passeraient volontairement aux aveux. Faire violence à des gens désarmés, même des individus d' alignement mauvais, cela ne correspondait pas vraiment à l' éthique de Dorian.

Restait la question de l' identité du mage rouge : pouvait-il s' agir du fameux Edwin Odeisserron, le mage qui avait joué son propre jeu à l' époque où la guerre entre les enfants de Bhaal faisait rage, de la Barbe d' Ulgoth à Amekathran...

" si ç' est à Edwin Odeisseeron que nous avons affaire, alors méfiance mes amis " fit prudemment le forgeron de Luménis.

" Ce mage est aussi fourbe et manipulateur, qu' égoïste et dépourvu de scrupules. Si ç' est lui, le chef d' orchestre de cette crise, préparons-nous à affronter un vrai serpent..." continua-t-il en songeant à la manière dont cet homme avait dupé et éliminé Renal Bloodscalp, l' un des plus redoutables chefs des Voleurs de l' Ombre pourtant.

Galariel hésita une seconde avant de saisir la main de Léandre, le paladin semblait tellement imbu de sa personne qu'il interprétait ses propos selon ce qui l'arrangeait le plus. Premièrement le dracosire évoqué était devenu un dracoliche en l'espace d'une phrase ou deux, et la Déesse savait qu'il y a une grosse différence entre les deux créatures. Ensuite, son évocation de "l'invasion de l'antre d'un grand reptile" n'était qu'un exemple pour démontrer que leur groupe avait des limites en terme de puissance. Jamais au grand jamais, elle n'avait prétendu qu'ils allaient en trouver un en débarquant dans cette auberge. Le seul qui semblait ne pas l'avoir compris lui tendait la main avec l'enthousiasme d'un condamné qui s'avance vers l’échafaud. Elle serra donc la main tendue avec un bref:

- Puisque nous sommes au moins d'accord sur ce point, restons en là

Voilà qui promettait encore quelques tensions à l'avenir entre ces deux fortes personnalités.

Sylveneige, qui malgré son caractère malicieux savait quand il fallait arrêter la plaisanterie, se retint d'exploser de rire. Ces deux-là ont clairement une tringle placée à un endroit que les chiens aiment flairer... La rôdeuse toussa pour masquer son envie de rire, s'étrangla à demi, puis dut faire mine de trébucher sur une des nattes qui tapissaient le sol de la cabine, se rattraper à Adrastia, puis au final courir au dehors. Avant de s'écrouler devant un Petit Pierret sidéré, en proie à un fou rire irrépressible.

- Ah, Petit Pierret, les adultes sont parfois dix fois plus bêtes que les plus bêtes des enfants !

Nul ne sut si le jeune mousse parvint à saisir les paroles de Sylveneige, hoquetant de rire tant et plus entre chaque syllabe. Lumi, majestueux, gardait un sérieux de paladin. Ce qui fit repartir l'hilarité de sa maîtresse lorsqu'elle s'en aperçut.