La Couronne de Cuivre

Il rit de nouveau.
-Et c'est l'initiateur du grand plan visant à ce que tous les membres de la Communauté ayant quelque chose à enseigner prennent des apprentis qui dit ça ? Tu devrais, au contraire, être ravi que nous attachions tant d'importance à ce projet ! Et nous nous occupons également de nos propres affaires ! En ce qui me concerne, j'attends le retour de Louis. S'il est d'accord, Gaspard, lui et moi prendrons de nouveaux écuyers et nous débrouillerons pour les former plus ou moins collectivement, en fonction de nos emplois du temps respectifs. Et concernant Giovanni... N'est-il pas normal que nous discutions de nos amis communs ? Mais, de toute façon, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée qu'il prenne ces deux-là comme apprentis : ils risqueraient de réveiller son côté facétieux et le résultat serait... imprévisible.

" Tu te méprends ! J'essaie de pérenniser la communauté en veillant à ce que les enfants se forment à leurs futurs métiers... Le caractère exceptionnel de notre situation nous fait parfois oublier les nécessités d'une société. Or, nous ne sommes pas en vacances ! Mais je ne force personne à rien. J'invite les gens à réfléchir, les candidats à se révéler, mais jamais je ne courrai après quelqu'un pour lui imposer quoi que ce soit. Il est possible, si je repère une fonction critique qui ne fait pas d'émules, que je creuse un peu la question... Mais rien de plus. Je suis conscient que l'immigration va également renforcer notre structure, donc je ne suis pas inquiet. Et jamais je ne te demanderais de comptes, ou à Louis et Gaspard ! Comme tu le sais, je ne suis même pas certain que la fonction de chevalier me semble... utile à perpétuer, pour dire vrai. Mais c'est une autre question. Ce que je veux dire, c'est que... je comprends que vous vous souciez de votre ami... mais j'ai envie de dire... Laissez-le tranquille !"

-Albérich, si nous étions convaincus que c'est mieux pour lui, nous le laisserions tranquille et nous endurerions avec vaillance l'incessante campagne de propagande orchestrée par les postulants bardes ! Mais en l'occurrence, il se laisse bloquer par des appréhensions et un manque de confiance en lui injustifiés !
Il croisa les bras.
-Je te le demande : serions-nous des amis dignes de ce nom si nous nous gardions d'intervenir ? Ne rôle n'est-il pas de lui ouvrir les yeux ?

" Je ne suis pas d'accord avec vos manières de faire, c'est tout. Mais tu as raison : vous êtes davantage ses amis que je ne le suis, et je suis mal placé pour en juger. Je pense juste que toute cette bienveillance... au point d'en faire un sujet de conversation presque obligatoire... Je ne sais pas. Je trouve ça indiscret, sans doute. Mais tu as raison : je connais mal Giovanni et vous savez sûrement ce qui est bon pour lui. Je m'octroie juste le droit de ne pas m'en mêler."
Il sourit doucement. Il était conscient que son malaise dans cette situation était liée à sa propre expérience. Il détestait qu'on estime savoir pour quelqu'un d'autre ce qui était bon pour lui. Mais dans le même temps, c'était sans doute un travers naturel dans toute amitié, et Etienne connaissait le barde de longue date.

-Hé, à la base, si j'ai évoqué ce sujet, c'est parce que tu parlais du fait que Sunie semblait soutenir leurs actions même si elles n'avaient guère en commun avec ce que font d'ordinaire ses adeptes. Et j'ai simplement souligné que, pour le coup, Giovanni n'était pas en accore avec les principes de la Dame...
Il haussa les épaules.
-Mais bref, n'en parlons plus, je vois bien que ça t'agace. Ceci dit, pour notre défense, sache que certains font tout pour que ce soit le principal sujet de conversation : c'est justement le but d'une campagne de propagande. Et Giovanni est le premier à en parler à tout le monde... Mais soit, j'avais dit que j'arrêtais !

Albérich rit en secouant la tête.
" N'en parlons plus, oui. Mais je vais te laisser, j'ai assez abusé de ton temps."
Il se leva.
" Bonne soirée. Nous nous verrons demain."

-Bah, tu n'as en rien abusé de mon temps. Je trouve triste, au contraire, que nous ne nous voyions que pour les Conseils. Mais voilà : nos emplois du temps sont très différents et nous n'occupons pas nos moments libres de la même façon ou avec les même spersonnes...
Il sourit.
-Bonne nuit, Albérich. A demain.

De son côté, Hubert s'était mis en quête de Gaspard aussitôt le conseil terminé. En effet, s'ils voulaient suivre le plan établi, le jeune chevalier serait en charge d'une équipe dès le lendemain, et il était nécessaire de le prévenir, d'autant que cela occasionnerait peut-être des modifications dans la chaîne de commandement. Il fallait des officiers qui demeurent à la forteresse en cas de pépin. Bref, il devait savoir au plus tôt si Gaspard était intéressé par cette nouvelle responsabilité, ou s'il lui faudrait démarcher Guillermo.

L'intéressé, qui vérifiait son équipement en compagnie de son écuyer, accepta volontiers, à la fois désireux de se rendre utile, flatté de la confiance que lui témoignait le paladin et enthousiaste à l'idée de s'en aller explorer des édifices prometteurs. Il promit d'être prudent et de respecter toutes les consignes que voudrait bien lui donner Hubert : il était même demandeur de conseils et d'avis.
Bref, ce fut une démarche des plus productives.

Après sa rencontre avec Gaspard, Hubert alla s'installer dans la grande salle pour préparer ses équipes. Il y en aurait désormais trois, dont une qui serait à pied d'oeuvre toute la journée. Sans doute était-ce un peu tard pour la lancer dès le matin du lendemain, mais ils pourraient partir en fin de matinée. Le problème était de regagner la forteresse chaque soir, sans passer par des zones encore inexplorées. Cela limiterait sans doute leurs possibilités jusqu'à ce qu'ils prennent le temps de dégager d'autres artères... ou alors ils pourraient dormir sur les remparts... Ce serait probablement inévitable.
Albérich survint un peu plus tard et s'assit près de lui.
" Grands calculs ?
— J'essaie de composer des équipes viables. Je vais mettre Giovanni dans une équipe de l'après-midi, je pense, avec Etienne et les paladins sunites. Ses talents seront plus utiles à ce moment-là. Comment allait Etienne ?
— Des inquiétudes prévisibles quant à l'avenir... Ce n'est pas facile pour lui, de porter toute cette affaire.
— Il n'a pas à la porter seul.
— Non, je sais. Mais dans le même temps, il reste l'instigateur de l'aventure. C'est un fait irréductible. La seule chose que nous pouvons faire, c'est le soutenir, assumer les décisions prises et... espérer que rien de fâcheux ne se produira. Et y faire face, le cas échéant."
Hubert acquiesça.
" Tu n'es pas trop frustré de réorienter tes activités vers les remparts tandis que nous allons tous virer vers le lac ?
— Non. Honnêtement, je n'ai pas de goût particulier pour ces choses. Notre sécurité m'importe nettement plus. La seule chose qui m'ennuie, c'est que je ne serai plus là pour veiller sur toi quand tu sors en exploration.
— Ah pitié !"
Le paladin haussa les épaules avec un sourire contraint.
" On ne se refait pas.
— C'est une angoisse stupide.
— Je sais. Ezéchiel aura reconnu les lieux et tu es parfaitement capable de te défendre.
— Parfaitement."
Sous la table, le Luménien lui pressa le genou.
" Bon, il est l'heure que je te batte aux Hermines.
— Grands dieux."
Le paladin replia ses parchemins tandis que le clerc montait rapidement chercher le plateau de jeu.

Les deux amis passèrent donc une partie de la soirée à jouer ensemble aux Hermines avant de gagner leur chambre et, plus tard, de s'y endormir.
Leur sommeil fut paisible, profond, sans rêve - du moins, sans rêve dont l'un ou l'autre se souvint.
L'aube les en tira. Particulièrement lumineuse, ce matin-là : les nuages avaient daigné desserrer un temps leur emprise sur le firmament.
Prière, petit-déjeuner : tout ce déroula comme de coutume, les laissant fins prêts à affronter leur journée.

Ni l'un ni l'autre ne sortaient, ce matin-là. Albérich était de garde auprès des enfants paludiers, tandis qu'Hubert voulait réunir son équipe pour les remparts, avec un départ prévu en fin de matinée. Il leur faudrait emporter de quoi se sustenter car le paladin avait l'intention d'avoir un groupe stable, qui partirait chaque fois pour la journée complète. Un maçon, un charpentier, des soldats, tel était son objectif, et des chevaux pour ne pas perdre de temps. Ce serait l'occasion de réinvoquer Grand Vent. Cela faisait un moment que le paladin n'avait plus profité de la compagnie de son destrier et, mine de rien, il lui manquait.
En attendant que le groupe soit formé, il supervisa aussi le départ de la première exploration sous le commandement de Gaspard, et de la patrouille qui faisait l'aller-retour entre les portes et la forteresse deux fois par jour. Il n'oubliait pas qu'il était censé trouver une garnison pour les tours, aussi, un jour ou l'autre. Plus il réfléchissait à ces choses, et plus il réalisait qu'ils étaient en cruel manque d'effectifs. En espérant que Frida et Louis ramèneraient aussi des hommes d'armes...

D'après les dires de la rôdeuse, les renforts comprenaient un certains nombre de gens sachant se battre, dont certains plutôt expérimentés. Quant à savoir s'ils lui conviendraient, s'il leur ferait assez confiance pour les laisser rejoindre la garde, c'était une autre paire de manches.
Gaspard et son groupe partirent à la même heure que les autres expéditions. Le jeune chevalier paraissait un peu nerveux mais surtout concentré. Quant à la patrouille montée, il put constater que tout était rôdé la concernant : ses membres savaient ce qu'ils avaient à faire et n'en étaient plus à leur première sortie.

Satisfait de ses observations, Hubert se chargea donc de rassembler son groupe de sortie pour les remparts. Dès qu'ils seraient parés, ce serait à leur tour de sortir pour rallier les portes et commencer l'exploration systématique de leurs murailles. Il n'ignorait pas que les zones où ils se déplaceraient n'avaient pas encore été visitées par les éclaireurs, mais il ne craignait pas de tomber sur un petit groupe de morts-vivants à l'occasion. Ils se débrouilleraient.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la communication se faisait bien au sein de la Communauté : aux écuries, l'on commença à préparer les chevaux dans les temps et les hommes qui seraient de sortie s'apprêtèrent de même. Bref, ils pourraient partir à l'heure dite et, autre bonne nouvelle, profiteraient d'un climat favorable : pas de neige, pas de brume, rien de susceptible, donc, de réduire leur visibilité.
Le départ était désormais pour bientôt. Mais sans doute Hubert avait-il le temps, s'il le souhaitait, d'aller dire un mot à Albérich : celui-ci devait en avoir terminé avec les Paludiers.

Le paladin passa brièvement voir le clerc pour l'avertir de ses intentions, mais ce dernier le renvoya à sa mission : il n'avait nulle raison d'être inquiet et ils se retrouveraient pour le repas du soir. Il alla également trouver Ruth et Alban, qui sortaient de classe, pour les avertir que l'entraînement aurait lieu plus tardivement ce jour-là. Il était conscient que ce n'était pas l'idéal, mais les nécessités de leur situation devaient primer sur d'autres considérations. Hubert fila ensuite rejoindre son groupe, en commençant par invoquer son destrier. Retrouver l'animal était un bonheur, et ils se saluèrent mentalement un moment, avant que le paladin ne monte en selle. Il guida ensuite le groupe vers l'extérieur, usant des portes d'enceinte comme l'avait fait la patrouille plus tôt dans la matinée, et ils s'élancèrent vers les portes.

Le chemin qui quittait la forteresse, longeait le flanc de l'éminence sur laquelle elle se dressait et débouchait finalement sur l'avenue menant aux portes nord était relativement large. De surcroit, on avait pris soin de le dégager quelque peu au cours des jours précédent : par conséquent, quoiqu'il puisse être impressionnant pour quiconque avait le vertige, il ne revêtait guère de danger, contraignant simplement la troupe à s'allonger - seulement deux cavaliers pouvaient y avancer de front, trois si l'on était un tantinet téméraire.
Ils remontèrent sans encombre la rue principale du quartier nord, suivant les traces de la patrouille - qu'ils croisèrent en fin de trajet. Ils atteignirent enfin les portes et les quatre éclaireurs qu' Ézéchiel leur avait adjoints se déployèrent. Ne restait plus à Hubert qu'à décider s'ils partiraient à l'ouest ou à l'est.

Il opta bien évidemment pour l'est : c'était la direction de l'aube. Il n'était pas particulièrement superstitieux, mais c'était une manière de rendre hommage à son dieu. Il envoya les éclaireurs en tête puis suivit avec son groupe, veillant à ce que les civils restent bien encadrés par les militaires. Il fallait qu'ils puissent examiner la muraille à loisir. Sans doute était-il nécessaire, d'ailleurs, d'envoyer une équipe en haut, directement sur les remparts.

C'était tout à fait faisable et ce, dans l'immédiat : il suffisait de désigner une escouade qui gagnerait le chemin de ronde en passant par l'une des tours flanquant les portes. Mais il fallait encore définir la manière dont les deux groupes progresseraient... Se contenteraient-ils d'avancer en parallèle ? Valait-il mieux, au préalable, sécuriser l'autre tour que le paladin apercevait à quelques centaines de mètres puis, ensuite seulement, envoyer des hommes en haut des murs ? C'était à Hubert de trancher.

Il décida de commencer par sécuriser la tour opposée. Les éclaireurs passeraient devant, suivis par une partie des militaires, tandis que les civils resteraient dans la rue sous escorte. Il ne s'attendait pas à ce que leur exploration soit très rapide, mais c'était la sécurité avant tout. Il accompagnerait le groupe qui pénétrait dans la tour, bien sûr : il n'avait pas l'intention de jouer les observateurs.

Cette première étape se déroula sans le moindre incident. Les éclaireurs n'ayant repéré aucun ennemi, ils progressèrent à un bon rythme sur l’avenue, ne détectant aucune dégradation majeure sur le rempart. Parvenus à la tour, Hubert et les hommes qu'il désigna pénétrèrent à l'intérieur et visitèrent tous les étages, depuis le sous-sol - nul doute qu'il possédât un passage secret vers les souterrains, mais celui-ci était fermé - jusqu'à son faîte : nul monstre n'y avait établi son antre et ils purent parachever la sécurisation en refermant les portes, dont beaucoup étaient quasiment intactes. Enfin, une escouade suivit le chemin de ronde jusqu'aux portes nord et revint vers le gros de la troupe : pas de brèche à mentionner, juste quelques créneaux effondrés.

La procédure avait fonctionné pour une première tour, Hubert décida de la répéter pour les suivantes. Et quand le ciel ferait mine de s'obscurcir, ils rentreraient à la forteresse en longeant la muraille avant de reprendre la large avenue principale. Vu la vitesse à laquelle ils progressaient, le chemin du retour serait de courte durée. Mais il était prématuré d'y songer : il leur restait encore une demi-journée d'investigations. Il sonnerait l'heure du repas après la tour suivante, cependant...

Il en alla comme il l'avait décidé.
Section après section, tour après tour, leur mission progressa. L'état des murs était globalement satisfaisant : quelques créneaux manquants, des points du chemin de ronde où les dalles s'étaient déchaussées, étaient tombées pour certaines d'entre elles, rendant leur traversée difficile. Rien de bien grave, rien que quelques travaux de maçonnerie ne puissent aisément réparer. En un endroit seulement, il s'était produit un éboulement plus important. Il paraissait toutefois possible d'y remédier assez aisément et le rempart, en l'état, demeurait d'une hauteur appréciable.
En deux occasions, ils rencontrèrent des non-morts. La première fois, Hubert et sa troupe n'aperçurent que leurs cadavres criblés de flèches : les éclaireurs s'en étaient promptement chargés. La seconde, les lames durent sortirent des fourreaux, car un quatuor de goules avait élu domicile dans les caves d'une tour ; elles retournèrent cependant très vite au trépas qu'elles n'auraient jamais dû quitter.
Enfin, il fut temps de rentrer à la forteresse, le trajet s'avérant aussi rapide que calme.
Difficile de dire à quel point le travail était avancé. A ce rythme, toutefois, le paladin avait l'impression qu'ils en auraient terminé en seulement quelques jours.

La première chose qu'Hubert fit en rentrant fut d'aller reporter leurs progrès sur le plan qui se trouvait dans la salle du conseil. Il avait veillé à prendre des repères durant leur exploration, de manière à pouvoir placer l'éboulement problématique et l'endroit où ils s'étaient arrêtés. Ensuite, il se mit en quête de sa paire d'écuyers. Comme ils étaient rentrés dès le crépuscule, il restait encore un certain temps avant le souper, et ce ne serait pas dramatique s'ils arrivaient les derniers à table.

Si rien ne s'opposa à ce qu'il aille prendre des notes, il remarqua une certaine excitation chez les gens qu'il croisa. Ténue mais.... indéniable. La cause, il l'apprit lorsqu'il rejoignit ses écuyers, lesquels se trouvaient à l'armurerie en compagnie des jumeaux. Si les premiers firent comme si de rien n'était, si Ruth, surtout, prit un air dégagé, les petits demi-elfes vendirent la mèche en une seconde : le bâtiment désigné par la fillette, celui vers laquelle était partie la première expédition nouvelle formule... Il s'agissait ni plus ni moins que d'une bibliothèque. Et elle était loin d'être vide, apparemment.

" Misère, Ruth ! Quel talent !" s'exclama le paladin.
Albérich devait être en train d'avoir des palpitations quelque part...
" Félicitations ! Tu as dû faire beaucoup d'heureux. Mais ça ne vous dispense pas d'entraînement, cela dit." ajouta-t-il avec un clin d'oeil.
Il aurait tout le temps d'aller aux nouvelles ensuite. Les livres n'allaient pas s'envoler et c'était loin d'être sa spécialité.

Les jumeaux s'en furent de leur côté, non sans avoir gratifié Ruth d'un joyeux "A plus tard, Élue de Mystra !"
Durant l'entraînement, les écuyers se montrèrent appliqués, volontaires et... débordants d'énergie, bien qu'ils aient dû se dépenser comme de beaux diables une bonne partie de l'après-midi.
Enfin, il fut temps de gagner la salle commune : comme le paladin l'avait anticipé, il ne restait plus guère de convives et même les membres du Conseil étaient hors de vue, sans doute désireux de le laisser souffler. En revanche, on leur avait gardé un copieux repas chaud.

Hubert s'installa avec les deux enfants, un peu embarrassé de les avoir gardés si tardivement.
" Comment ça se passe, avec les jumeaux ? leur demanda-t-il. Est-ce que Giovanni donne des signes de... craquer ou bien sont-ils condamnés à jouer les soldats un certain temps ? "

-Ça se passe très bien, messire : je ne sais pas si c'est pour parfaire leur rôle ou parce que ça les intéresse mais ils sont très appliqués et apprennent très vite ce que nous leur montrons.
-Et ça empêche pas qu'on se marre bien.
-Je ne peux le nier.
-Et on a vu Giovanni rôder pas loin de l'armurerie, à un moment. Mais c'était peut-être rien qu'un hasard.

Le paladin sourit.
" Il est presque mûr... Ce n'est qu'une question de jours..."
Il demeura pensif une seconde, puis les dévisagea l'un et l'autre.
" Et vous, comment ça se passe ? Je me rends compte qu'on ne se voit pas très souvent... En même temps, je ne suis pas à l'aise de vous emmener hors de la forteresse... Le danger n'est pas énorme, mais après ce à quoi vous avez déjà été exposés..."
Il frissonna.
" Mais je parie qu'Etienne et Gaspard emmènent leurs écuyers en exploration, eux."

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Une cité perdue