[Bâtiment] L'université de la magie

[Lathiriel]

-Dans la salle des professeurs, fit Asilio, toujours souriant. Vous la trouverez au rez-de chaussée, pas loin de votre bureau... Il y a une plaque sur la porte, impossible de la manquer.
Puis le vieil homme salua Arya et s'en fut retrouver ses étudiants qui menaient grand chambard dans le laboratoire d'à côté.
Il n'avait pas menti : la porte de la salle des professeurs était immanquable. Mais il n'avait pas signalé que la plaque n'en était pas la seule raison : sous celle-ci était accrochée une grande affiche. En lettres majuscules écrites à l'encre rouge, on pouvait y lire "ENTREE INTERDITE AUX ETUDIANTS SOUS PEINE DE DESINTEGRATION" Suivait une mention beaucoup plus petite indiquant "Sauf excuse valable ou convocation d'un enseignant".
Il s'agissait d'une vaste pièce confortablement meublée de vieux fauteuils en cuir, de plusieurs tables et d'une petite bibliothèque. Sur l'une des tables trônaient diverses théières. Sur une autre, le fameux registre de réservation des salles et des laboratoires. Au mur, l'on voyait un imposant emploi du temps, ainsi que des annonces sur les réunions ou les conférences prévues au cours des prochaines semaines.
Pour l'heure, l'endroit était désert.

[Arya Du Varden]

Amusée par l’affiche placardée sur la porte, Arya pénétra en souriant dans la Salle des professeurs qu’elle allait dorénavant souvent rejoindre en espérant qu’au vu de sa jeune apparence nul ne la prendrait pour une élève indisciplinée et ne viendrait à la désintégrer. A cette pensée, le sourire de l’Elfe s’agrandit alors qu’elle constatait presque avec regret que personne n’était présent.
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Après avoir donné un coup d’œil circulaire et apprécié l’ambiance conviviale du lieu, elle fit seule le tour du propriétaire, s’arrêtant devant le panneau comportant l’emploi du temps des différents professeurs sur lequel figurait déjà son nom, puis elle prit le temps de lire les très nombreuses annonces et de mémoriser les différentes dates tout en sachant qu’elle aurait accès à l’information en tout temps, mais cela lui permettrait de s’organiser au mieux.
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<!--[if !supportEmptyParas]-->Puis, l’ayant repérée, elle s’approcha de la table où était posé le registre des réservations. Plusieurs salles n’étaient pas encore réservées et Arya hésita avant de décider celle qu’elle choisirait. Elle ne les connaissait pas, mais ne pouvait que penser que toutes devaient être parfaites et lui conviendraient.

Après une courte hésitation, elle décida de noter son nom en face de l’intitulé du laboratoire numéro deux. Nul n’était venu durant cette courte présence et bien qu'elle regretta de n'avoir pu faire la connaissance d'autres enseignants, Arya s’apprêta à quitter la pièce.

[Lathiriel]

Au moment où Arya s'approchait de la porte, celle-ci s'ouvrit à la volée et un homme surgit, manquant la percuter.
-Oups... fit-il en s'empourprant vivement.
Très jeune, les cheveux longs et la robe tâchée, il avait vraiment l'air d'un étudiant, pour le coup.
-Excusez-moi... bredouilla-t-il en reprenant ses esprits et son équilibre. Vous... Ah, vous devez être le nouveau professeur d'alchimie... Moi, c'est Arthus Sabrauclair. Je suis titulaire de la chaire d'Illusionnisme expérimental... En attendant d'être professeur, un jour, qui sait !
Il sourit timidement et, incertain, lui tendit la main.

[Arya Du Varden]

La maladresse et la timidité du jeune titulaire firent sourire Arya. Elle n’était pas sujette à ce phénomène et le trouvait toujours assez surprenant accompagné des maladresses ou des bredouillages qui lui étaient caractéristiques. Mais compatissante, elle ne se moquait jamais de cette faiblesse et ce fut un sourire de sympathie qui se fit sur son visage, alors qu’elle serrait la main que celui-ci lui tendait.
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- Je ne pensais pas être aussi impressionnante. Enchantée, moi c’est Arya Du Varden. Je suis ravie de faire votre connaissance, car hormis notre directrice, l’intendant, la secrétaire et le professeur Asilio, je ne connais encore personne. Une chance que vous passiez avant que je ne m’en aille à mes occupations, cette salle est accueillante, mais elle m’avait semblé bien vide.
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Votre spécialité m’a toujours impressionnée et j’ai pu admirer des illusions grandioses plus vraies que nature et si je n’en avais pas été informée avant ou après, j’aurais juré que ce fut réalité. Lorsque c’était après ….

Un sourire laissant comprendre qu’elle avait subit quelques moqueries se fit, mais il était aussi visible que cela l’avait plus amusée qu’affectée.

Je ne doute pas qu'un jour vous deveniez professeur et il me semble que vous ayez le temps.

[Lathiriel]

Le jeune homme sourit.
-Oh, vous savez, je ne suis pas pressé. C'est déjà assez miraculeux que je sois titulaire, alors que j'ai à peine terminé mes études... A la base, j'étais assistant du professeur Yoreth, mais... Il s'est fourvoyé, dirons-nous, et il a péri du mauvais côté... Et Asilio m'a promu. Il m'a eu comme étudiant, et mes idées bizarres lui paraissaient pas si bizarres que ça. On manquait de monde aussi, donc... J'ai eu de la chance.
Son sourire s'élargit.
-En tout cas, ça fait plaisir de voir de nouvelles têtes. On est assez peu nombreux, le travail manque pas, et c'est un peu rasoir d'avoir toujours affaire aux même personnes... Même si elles sont sympathiques, je ne dia pas, enfin, vous voyez ce que je veux dire... Enfin bref, j'espère que vous vouos plairez, ici.

[Arya Du Varden]

Le franc parlé du titulaire plaisait à Arya et le fait qu’il fut promu n’étonna pas l’elfe pressentant que le vieux professeur savait aussi bien reconnaître les aptitudes que le potentiel chez ceux qu’il rencontrait et le ton de sa voix accentua la portée de ses paroles et s'accompagna d'un sourire convaincu.
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Si vous êtes titulaire ce n’est pas dû à la chance, il y a eu des circonstances favorables je vous l’accorde, mais il y avait surtout vous. Si vous n’aviez pas eu le potentiel, le professeur Asilio ne vous aurait pas promu ! Il est certain que malgré que vous n'enseignez que depuis peu de temps, vous fréquentez l'établissement depuis de nombreuses années et connaissez déjà le personnel, mais c'est vrai que la routine peu parfois peser, je suis bien de votre avis. La nouveauté offre toujours d’excellentes perspectives, apporte un souffle de renouveau et permet d’évoluer à tous. Un sourire de satisfaction se fit. <!--[endif]--><o></o>Pour cette fois, pour moi tout est nouveau et j’espère bien que mon engagement soit profitable à l’université. Mais bien que je n’aie pour l'instant guère passé de temps dans l’établissement, j’apprécie déjà le peu de collègues que je connaisse et les conditions misent à ma disposition pour l’enseignement et les recherches personnelles et .... il n’y a pas de raison que cela change.

[Lathiriel]

Flatté par le compliment, Arthus rougit légèrement. Puis il opina du chef.
-Oh, non, il n'y a pas de raison, les conditions sont très bonnes et les professeurs plutôt de bonne compagnie...
Il s'interrompit, et un sourire malicieux bourgeonna sur ses lèvres comme une pensée lui traversait l'esprit.
-Bien sûr, vous serez sans doute amenée à prendre partie dans la grande Querelle des Anciens et des Modernes. Même si le fait d'être rattachée au Département de Magie Expérimentale vous place déjà dans le camp des seconds... Mais, de toute façon, aussi enflammées que soient les disputes à ce sujet, elles ne gâchent pas réellement les relations au sein de l'équipe.

[Arya Du Varden]

Deux clans mi-amis, mi-ennemis voilà qui devaient animés l’atmosphère lors des réunions, tout en se réjouissant d’être à la place qui lui convenait le mieux, le regard d‘Arya se mit à briller.
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Cela doit donner des débats palpitants, elle rit franchement, et particulièrement mouvementé si les mots s’accompagnent des effluves magiques. Où que je sois passé, les deux écoles se sont toujours confrontées. Mais c’est un fait incontournable que de vouloir faire entendre à l’autre que son propre point de vue sur la question est meilleure que le sien. Elle poussa un soupir réjouit et amusé. Et puis cela fait partie de son engagement que de rallier les autres à ses certitudes. Au moins, je serai du côté de mes pairs sinon cela aurait pu être une embûche. Je ne suis pas belliqueuses, mais parfois …. lorsque l’on touche d’un peu trop près mes convictions ! Je pense que j’aurais vite fait de savoir qui est d’un côté ou d’un autre et ceux qui ont tendance à entrer les premiers dans les débats enflammés … heureusement que l’équipe reste soudée, c’est rassurant. A voir votre sourire, vous y avez déjà assisté et y avez trouvé un certain amusement.
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[Lathiriel]

Le jeune mage sourit de plus belle.
-Moi, j'étais impliqué dans la querelle dès mes premières années d'études. J'ai eu le malheur de clamer un peu trop fort certaines idées pour le moins hétérodoxes et, du coup, quelques profs m'ont pris en grippe. Par la suite, j'ai appris à museler un peu mon enthousiasme et à réserver la confidence de mes grands projets à ceux que ça risquait le moins de choquer... Quant à reconnaître les gens de chaque parti... Je ne peux même pas vous dire de vous fier aux barbes blanches pour les partisans des Anciens. Maître Asilio est par exemple un Moderne convaincu... Mais, comme vous le dites, vous verrez qui est de quel bord dès la prochaine réunion !
Il redevint plus sérieux.
-Enfin, aujourd'hui, on est trop peu nombreux pour se faire réellement la guerre. Alors tout le monde se serre les coudes, et on réserve les engueulades pour les débats. En général, à la fin, quelqu'un sort une bouteille et tout est oublié jusqu'à la prochaine fois.

[Arya Du Varden]

Loin de sa timidité première, le jeune homme avait un esprit et une fougue qui fendit le visage d’Arya d’un grand sourire. Elle s’imaginait aisément le professeur engoncé dans l’absolu de ses croyances et allergiques à toute ouverture jeter un regard venimeux au jeune freluquet dissident qu’il devait être et qui avait osé prendre la parole tel un hérétique. Le caractère de l’Elfe était plus conciliant bien que parfois provocateur, et le contact avec ses pairs, la plupart du temps des congénères, avait été en général courtois même lors de points de vue opposés. Mais elle aimait à côtoyer des réunions où les plus belliqueux arrivaient à faire sortir de leurs gonds les plus calmes et posés de l’assistance.
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Un regard amusé se fit et les yeux d’Arya semblaient danser telles ses convictions qui étaient parfois dans un camp parfois dans l’autre et qu’elle défendait sans ce soucier du camp auquel elle appartenait au fil de ses paroles.
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Vous pouvez me croire que je serai présente pour découvrir la face cachée de chacun. Et puis vu que tout se termine dans la réconciliation ….
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Le sérieux revint sur son visage et le ton se fit enthousiaste.
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Pour l’instant, j’en suis aux préparations de mes cours de demain matin, alors avant de découvrir le fond des pensées de mes collègues, je ferai connaissance avec les bons côtés et les travers de mes élèves. Pour les premiers, des cinquièmes années, ils sont plus disciplinés et en général plus appliqués ayant choisi la spécialisation en alchimie, mais il faut s'attendre à tout.

[Lathiriel]

-Oh oui... Vous aurez des zélés qui, si vous les écoutez, vous feront veiller jusqu'à minuit pour finir leur expérience en cours... Des inquiets qui vous poseront des questions sur la moindre manipulation... Et des téméraires qui vous feront tout exploser dès que vous aurez le dos tourné. Vous ne vous ennuierez pas, c'est certain !
Il jeta un coup d'œil par la fenêtre.
-Hum, en parlant d'étudiants... J'ai les miens qui vont pas tarder à m'attendre. Des premières années, vous imaginez ce que ça peut donner si on les laisse en liberté !
Il alla récupérer un livre dans la bibliothèque puis fila rejoindre sa salle, non sans avoir salué chaleureusement la jeune mage.

[Arya Du Varden]

Arya était satisfaite de ce petit dialogue avec Arthus et tout en s’imaginant sa journée du lendemain parti d’un pas décidé abordé celle qui ce déroulait en descendant dans le laboratoire qu’elle avait réservé. Tout était idéal dans la pièce qu’elle découvrit avec un plaisir absolu et sans attendre prit possession de ce lieu que serait le sien le temps de ses recherches et se mit de suite à l’ouvrage. Les premières préparations ne représentaient aucune difficulté, hormis une précision absolue dans le dosage de chaque ingrédient, et elle eut vite terminer ce premier pallier. Maintenant, il lui fallait trouver comment les intégrer les uns aux autres sans que ceux-ci ne génèrent des émanations ou explosions dangereuses. Une question de dosage pas à pas, de température à surveiller au plus près, éviter une interférence directes de certaines préparations trop ou pas assez concentrées, mélanger plus ou moins certaines pour obtenir un une nouvelle préparation avant d’entrer dans la potion finale. L’Elfe se plongea dans des calculs interminables, des constations, suppositions, réflexions car dans son absolu ignorance de cette ultime préparation de la première phase de ses recherches, elle avait une certitude, la totalité des liquides contenues dans les éprouvettes qui lui faisaient face devaient être utilisées.<o></o>
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Le temps s’écoula dans le laboratoire sans que l’Elfe n’en prit conscience tant elle était absorbée par sa recherche actuelle et à part quelques regards rapides et réguliers portés aux éprouvettes soigneusement rangées dans un support face à elle, ses yeux ne quittaient pas les feuillets qui se noircissaient sous sa plume. <o></o>

La solution était là à quelques lignes seulement lorsque, comme si une horloge réglée sur les impératifs des ses activités étaient activées, vint carillonner dans l’esprit d’Arya un prénom … Podrick … et sembla ne pas vouloir s’arrêter avant que celle-ci n’eut poser sa plume et se fut levée. Elle murmura mi-contrariée de laisser son travail si près du but, mi-ravie de ne pas avoir oublier le rendez-vous avec son petit élève bien qu’elle était incapable d’évaluer l’heure.<o></o>
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- Pourvu qu’il ne soit pas trop tard !<o></o>
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Elle rangea consciencieusement son travail avant de quitter la pièce, ferma soigneusement la porte à clef, puis se dirigea vers son bureau pour y prendre sa vielle besace dans laquelle elle avait mit les quelques accessoires de cours pour le petit vendeur de journaux. Dans les classes, les élèves étaient toujours présents ce qui la rassura. Elle était dans les temps, mais elle ne s’attarda pas et se réjouit même de ne rencontrer aucun autre enseignant. Après un bref sourire à la secrétaire affurée à renseigner un étudiant, Arya prit la direction des taudis. <o></o>

[Manfred]

Après avoir fait preuve de méthode et d’efficacité, afin d’écourter autant que faire se peut la visite de la grande bibliothèque, Manfred avait prit la direction de l’université de la magie, bien décidé à s’y rendre sur le champs. Toute fois, Bataki lui fit remarquer que midi approchait et il réclama un repas digne de ce nom. Cédant au caprice du volatile, le magicien, qui avait tout de même faim, s’arrêta dans une confortable auberge C’est donc le ventre plain que le duo reprit le trajet vers la seconde destination immanquable de la ville.

En apercevant le haut bâtiment de pierres blanches, Manfred aurait put se remémorer ses propres études de la magie à la Porte de Baldur mais il ne laissa pas ses souvenirs revenir à la surface. Ce n’était pas le moment. A chaque fois qu’il repensait à sa jeunesse, il se sentait mal et un sentiment de… manque s’emparait de lui. Il ne s’attarda donc pas à l’extérieur et passa la grande porte de l’édifice. Le voilà maintenant dans un grand hall, son corbeau toujours sur l’épaule et s’appuyant légèrement sur son bâton argenté.

L’université n’était évidemment pas libre d’accès. Il fallait en faire partit pour pouvoir exploiter ses ouvrages. Le devin pouvait aisément prétendre à un post de professeur mais l’idée ne lui plaisait pas vraiment. Il avait déjà quelque fois joué l’enseignant lors de ses voyages et cette expérience ne lui avait pas vraiment plu mais bon, c’était un moyen d’intégration et d’accession au savoir… En attendant, le vieil homme était simplement là pour se renseigner et il chercha donc quelqu’un pour cela.

[Lathiriel]

Manfred ne tarda pas à remarquer, près de l'entrée, un imposant bureau derrière lequel était installée une jeune femme pour l'heure occupée à discuter avec ce qui devait être un étudiant, à en juger par ses cheveux en bataille, sa tenue un tantinet excentrique et, surtout, sa jeunesse soulignée par les dernières traces d'acné marquant son visage mal rasé.
Songeant qu'il devait s'agir là de l'accueil, le mage s'approcha à pas rapides. L'étudiant ne tarda guère à rejoindre la masse bruyante de ses congénères, et la préposée se tourna vers son nouveau visiteur.
-Bonjour, messire. Puis-je vous renseigner ?

[Manfred]

Rien que le bourdonnement des voix incommodait le magicien, même si on n’en voyait rien. La perspective de se retrouver face à une classe indisciplinée s’insinua en lui mais il balaya cette idée de son esprit. Seul le but de sa visite demeurait alors qu’il s’approchait de la jeune femme et qu’il lui répondit sur un ton aimable.
-Bonjour, je suis Manfred von Rabenhaus et je me suis installé en ville il y a peu. Etant devin de profession et désirant aider la ville, ainsi que m’entretenir avec mes semblables, je suis venu me renseigner si jamais je pouvais être d’une quelconque utilité pour l’université.
Pendant ce temps, le familier s’était mit à observer les lieux et ses occupants avec une certaine attention.

[Lathiriel]

La jeune femme lui adressa un sourire amical.
-Et bien, nous ne sommes jamais en manque de bonnes volontés... Même si nous avons recruté un professeur d'alchimie il y a peu, notre corps enseignant est encore trop restreint, et si un tel poste est susceptible de vous intéresser, je ne saurais trop vous conseiller d'aller voir la secrétaire de la directrice, madame Froufrou., au deuxième étage... Sinon, nous avons besoin de personnel administratif, mais je doute que cela vous passionne...

[Manfred]

Manfred passa une main dans sa barbe argenté. Le choix était vite fait s’il voulait accéder au savoir que contenait cette université mais aurait-il la patience de jouer une fois de plus le rôle du gentil prof ? La vision fugace d’une classe de jeunes gens agités s’imposa à son esprit. Ses pires souvenirs d’enseignant revenaient et, imperceptiblement, sa main raffermit sa prise sur son bâton, un bâton qui avait bien faillit devenir une matraque pendant les heures de cour. Le jeu en valait-il la chandelle ? Si cette université ne contenait rien d’intéressant, faire l’enseignant ne représenterait-il pas un effort inutile et une perte de temps ? En tous cas, une chose était sur, intégrer l’établissement serait un bon moyen d’intégration et donc, une excellente couverture. Le magicien tourna la tête vers son corbeau. Le regard doré de ce dernier était posé sur lui et il n’y trouva pas le moindre élément de réponse à la question qu’il se posait. Manfred reporta finalement son attention sur la jeune femme. Sa réflexion avait été très brève et il répondit sûr le même ton aimable.
-Vous avez raison, remplire des papiers ne fait pas partit de mes passions et je serais certainement plus utile en faisant partager mon savoir. Je vais donc aller voir la secrétaire de la directrice. Merci bien pour vos renseignements, madame.
Joignant le geste à la parole, le devin se détourna et se rendit au deuxième étage. Après avoir demandé son chemin à la première personne qu’il croisa, il trouva le bureau de la dénommé madame Froufrou. Il frappa à la porte et attendit une réponse, espérant que la secrétaire soie bien là.

[Lathiriel]

-Entrez ! fit une voix sèche.
Lorsqu'il pénétra dans le bureau, une impressionnante quincagénaire au physique d'athlète et aux atours de gouvernante leva brièvement les yeux de la masse de parchemins étalée sur son bureau..
-Si vous venez pour vous renseigner pour l'université du troisième âge, je suis au regret de vous dire que les cours ouvert aux personnes âgées ne sont pas encore mis en place...
Son regard s'attarda un instant sur le nouveau venu.
-Hum, mais vous ne venez peut-être pas pour ça... Que voulez-vous, en fait ? Je n'ai pas le temps de jouer aux devinettes.

[Manfred]

Diantre ! Ce premier contacte avec cette madame Froufrou n’était pas des plus agréable. Pour qui elle se prenait celle-là, se dit Bataki qui faillit bien ouvrir son bec afin, qu’à son tour, il soit désagréable. Le corbeau resta toute fois immobile sur l’épaule de son maître et évita de regarder fixement la quinquagénaire afin que son regard ne trahisse pas son hostilité. Ce n’était pas le moment de faire une bêtise. Manfred, lui, n’avait pas eut de réaction particulière. Son visage paraissait toujours aimable et, l’espace d’un instant, un léger sourire y était apparut. « Je n’ais pas le temps… », la secrétaire avait-elle dit. Ces mots résonnant sans cesse dans la tête du magicien, c’était assez amusant de les entendre prononcer par quelqu’un d’autre avec tant de conviction. Enfin, passons…. A présent, il fallait être clair, bref et aimable pour, justement, ne pas perdre de temps.
-Moi non plus, cela tombe bien, répondit le vieillard avec amabilité. Je me présente : je m’appel Manfred von Rabenhaus et j’exerce la profession de devin. M’étant à présent installé en ville, je viens proposer mes services ici. A en croire la personne de l’accueil, peut-être y aurait-il des places d’enseignant libre. J’ai déjà de l’expérience en ce domaine et j’apprécie faire partager mon savoir. Alors voilà, pourriez-vous m’en dire plus à ce sujet ?

[Lathiriel]

Madame Froufrou se carra dans son fauteuil.
-Oui, nous avons effectivement besoin d'enseignants, et il se pourrait même qu'il existe des postes vacants en divination. Cependant, nous avons besoin de professeurs compétents, pas de charlatans. Or, la divination se prêtre aisément aux impostures. Pas plus tard qu'hier, un gnome s'est présenté à moi et a prétendu être un chiromancien de renom. En réalité, il avait simplement acheté quelques informations sur moi et le reste du personnel à un étudiant et comptait m'impressionner en connaissant le nom de mon chat ou la date de naissance de notre directrice. J'aurais donc besoin, avant d'aller plus loin, que vous me détailliez un peu votre expérience. Et... que vous me prouviez vos dons, si cela est possible. Mais ne me dites pas que mon chat s'appelle Félix : il est de notoriété publique que je n'ai pas le le loisir de perdre du temps à chercher des noms originaux.

[Manfred]

Manfred s’attendait un peu à une telle demande. Ce n’était pas la première fois qu’il devait expliquer son parcoure professionnel pour entrer dans une université de magie. Instinctivement, les mots lui vinrent à l’esprit et c’est ainsi qu’il allait répéter presque à l’identique ce qu’il avait déjà dit en pareille circonstance. Toute-fois, sa tirade restait naturelle. Le magicien n’était pas en train de réciter une leçon bien apprise.
-Très bien madame. J’ai commencé l’étude des arcanes à Beau-bâton, un collège de magie assez réputé situé à la Porte de Baldur. J’ai conservé bien entendu les diplômes que j’y ais obtenu. Dès cette période, j’avais déjà choisit la divination comme école de prédilection. Après mes études, j’ai mené une vie d’aventurier pendant laquelle j’ai quelque peu approfondit mes connaissances ésotériques. Rien de tel que la pratique pour prendre de l’expérience. Quand j’ai jugé ne plus avoir l’âge pour risquer sa vie à chaque souterrain, j’ai consacré tout mon temps à abreuver ma soif de savoir. C’est pendant ces années que j’ai été amené à plusieurs reprise à enseigner la divination. Enseigner, c’est apprendre deux fois, comme certain disent. Voilà pour mon histoire. Le vieil homme marqua une petite pose avant de reprendre. Je n’ais pas mes diplômes sur moi mais je peux vous les faire parvenir rapidement. Je crois également avoir conservé quelques parchemins notifiant mes prises de fonctions en temps que professeurs. Sinon, il me serait bien difficile de prouver à l’instant présent mon savoir-faire en matière de divination, j’ai besoin de matériel pour cela. La pratique que j’ai le plus approfondit est l’astrologie mais j’ai également une très bonne maîtrise de l’utilisation des boules de cristal. Sinon, j’ai évidemment des connaissances généralistes sur la magie. Que dire de plus ? Ha, oui, j’ai ouvert un commerce, de divination justement. Je ne pourrais donc assurer qu’un mi-temps. Y a-t-il autre chose que vous désirez savoir ?
Manfred se tue et attendit la réaction de son interlocutrice.

[Lathiriel]

Madame Froufrou mis les mains en cloche sous son menton et dévisagea Manfred par dessus ses lunettes cerclées d'écaille.
-Je pense que c'est bon, pour un premier entretien. C'est plutôt bon signe que vous n'ayez pas essayé de faire de l'esbroufe, je dois dire. Quant aux documents dont vous parlez, oui, il faudra les apporter, pour votre dossier. Nous avons des critères d'exigence académique assez élevés, et nous devons pouvoir certifier que nos enseignants sont à la hauteur... Bon, la directrice n'est pas là, pour l'instant, mais c'est à moi que reviennent les prérogatives de recrutement, en son absence... Je pense que nous pourrions commencer par vous prendre à l'essai... Reste à savoir à quel public vous préféreriez enseigner : aux première année, dans le cadres des modules de découverte, ou à des étudiants de troisième cycle ayant choisi de s'engager sur la voie de la divination. Auquel cas, c'est des recherches qu'il vous faudrait encadrer, et non pas procéder à de la simple initiation...

[Manfred]

Bien, pour l’instant l’entretien se passait comme il fallait mais désormais, il fallait faire un choix qui avait tout de même une certaine importance. Quel genre d’élèves avoir en face de soi ? Le travail à fournir, ainsi que l’implication, ne serait pas du tout le même. D’un côté, le magicien allait devoir supporter une jeunesse horripilante mais il n’aurait pas à se forcer pour trouver le contenu de ses cours. A l’opposé, encadrer des étudiants de 3ème cycle, plus mûr et donc plus supportable, serait sans aucun doute bien plus intéressant intellectuellement mais le devin aurait-il le temps pour cela ? Il était hors de question de délaisser ses autres activités. Cette fois, le vieil homme prit un temps de réflexion. Il se remémora ses précédentes expériences et essaya de se souvenir le niveau de ses élèves. Il avait eut un peu de tous.
-Et bien…
Manfred avait l’expérience pour encadrer des étudiants avancés mais s’impliquer dans le travail de ces derniers ne l’enchantait guère. Une chose était sûr, il devait faire bonne figure. S’il devenait professeur, il devait être un bon professeur et en être un était plus facile avec des jeunes. Arg… rien que côtoyer des quasi-morveux était révulsant. Dilemme…
-…je ne sais pas trop, à vrai dire. J’ai déjà enseigné à tous les niveaux et…
Non, il ne fallait pas laisser choisir madame Froufrou, il fallait faire un choix et vite… et le bon, si possible. Le magicien pesa le pour et le contre, enfin, surtout le contre. Quelle solution serait le moins contraignante ? Il savait qu’il était capable de supporter tout et n’importe quoi et donc, il était aisé de faire du bon travail avec des débutants. Voilà, problème réglé.
-…m’enfin… en y réfléchissant bien, peut-être est-il mieux que ce soit des premières années. Avec mon autre activité, je doute avoir le temps de fournir un travail satisfaisant si j’encadrais des étudiants de 3ème cycle. Toutes fois, peut-être avez-vous une opinion sur la question. Je ne demande qu’à aider et l’université à peut-être des priorités dans un domène. Sinon, quelle est la fourchette d’âge de vos premières années ? Les établissements n’ont pas toujours les mêmes critères concernant cela.

[Lathiriel]

Madame Froufrou fit la moue.
-Ils ont entre dix-huit et vingt ans, en général. Le système scolaire est assez développé, à Luménis, et nos jeunes font des études générales avant de choisir une voie et donc, pour certains, de venir à l'Université de la Magie. Bien sûr, il en va autrement des petits sorciers, ensorceleurs et autres entropistes. Nous avons une section particulière pour ceux-ci, avec des élèves parfois très, très jeunes. Mais ils nécessitent un encadrement spécial et des enseignants d'expérience, nous ne pouvons donc vous confier un tel poste avant d'avoir pu juger de vos compétences...Enfin, bref, pour en revenir aux première année, c'est là où le besoin de professeurs est le plus criant : nous avons beaucoup moins de troisième cycle. La plupart ont été impliqués dans la guerre civile, d'un côté comme de l'autre, et vous imaginez les coupes sombres que cela a pu entrainer dans les effectifs. A contrario, beaucoup de jeunes se tournent maintenant vers nous, sachant qu'on a de la place... Donc, le mieux serait de vous confier ces première année, d'autant plus si vous voulez un mi-temps... Vous pourriez alors partager les cours d'initiation à la divination avec mademoiselle Sibylle Trèslongnez, qui sera ravie de pouvoir davantage se consacrer à ses recherches.

[Manfred]

-Et bien c’est parfait, déclara Manfred qui était en effet très satisfait.
Dix-huit, vingt ans, c’était encore un âge un peu juste mais c’était sans comparaison avec les merdeux que le magicien avait dut une fois s’occuper, ce qui avait été assez… éprouvant. Non, il n’y avait pas à hésiter, tout se passait bien.
-Alors, quelle est la marche à suivre à présent, madame ? Peut-être devrais-je rencontrer Sibylle Trèslongnez afin que la répartition des heures se fasse au mieux. Sinon, je peux vous faire parvenir les documents que vous désirez dans un délai très bref. Je suis encore plutôt libre en ce moment, mon commerce n’était pas encore bien lancé.

[Lathiriel]

Madame Froufrou fouilla dans une pile de documents et en tira un parchemin qu'elle étala devant elle.
-Hum... Aujourd'hui, mademoiselle Trèslongnez est a beaucoup de cours. Par contre, elle sera libre demain matin, et présente en nos murs, ce sera donc le meilleur moment pour la rencontrer. Vous pourriez en profiter pour m'apporter les papiers dont nous avons parlé. D'ici là, je devrais pouvoir rédiger votre contrat et le faire viser par la directrice.

[Manfred]

-Et bien c’est entendu. A demain matin donc.
Manfred se leva, salua poliment et quitta le bureau de la secrétaire. Il se dirigea vers la sortie de l’université puis retourna à sa tour. Après ce qu’il avait fait, il n’allait plus que s’adonner à de la lecture et notamment, à celle des livres empruntés à la bibliothèque. Chemin faisant, il eut évidemment droit aux inévitables remarques de Bataki. Le volatile avait de quoi rire, son maître allait une fois de plus jouer le professeur, un métier qui lui déplaisait particulièrement mais le vieillard eut une bonne répartie pour une fois. Quand il était satisfait, il tenait plus facilement tête verbalement à son familier, ce qui donnait lieu à de savoureuses répliques. Enfin, passons… Le magicien ne trouva rien d’intéressant pendant ses heures de lecture ce qui n’empêcha pas le temps de s’écouler incroyablement vite comme d’habitude. La nuit vint, puis le lendemain. Voilà, c’était déjà l’heure de retourner à l’université. Une nouvelle journée commençait et il fallait la rentabiliser au mieux.
Après avoir rassemblé les parchemins nécessaires, Manfred se mit en route. Une fois à l’intérieur de l’établissement, il se rendit directement au bureau de madame Froufrou. Autant voir cette dernière en premier et régler les modalités administratives avant de s’entretenir avec mademoiselle Trèslongnez. Il frappa à la porte du bureau et attendit une réponse, ses papiers déjà près à être donnés.

[Lathiriel]

La secrétaire le fit entrer sans tarder. Après l'avoir salué - poliment mais sans perte de temps - elle récupéra les parchemins que le mage lui avait amenés. Elle les examina attentivement, puis les mis de côté.
-Bien, tout cela me semble en ordre... De mon côté, j'ai pu voir la directrice qui a signé votre contrat d'engagement provisoire. Dans un mois, si vos compétences sont avérées, et si vous désirez rester parmi nous, vous obtiendrez un statut de titulaire. Ah, et, tant que j'y suis : le salaire pour un mi-temps est de 25 pièces d'or par mois.
Elle tendit à Manfred trois exemplaires du contrat qu'il dut tout à tour parapher.
-Merci... Madame Trèslongnez vous attend dans son bureau, au deuxième étage de l'aile de la magie académique. Comme je vous l'avait dit, la perspective d'avoir moins de cours à donner la réjouit, et je ne doute pas que vous parveniez sans mal à vous entendre sur le partage des heures !

[Manfred]

-Moi non plus et j’espère que mon travail sera satisfaisant. Et bien, je vais voir de ce pas madame Trèslongnez. En revoir, répondit Manfred en jetant un dernier coup d’œil au contrat qui le liait désormais à l’université.
Encore une fois, il n’y avait rien à redire, tant au niveau des conditions que du salaire et le magicien quitta donc le bureau de madame Froufrou pour rejoindre celui de la professeur de divination qui allait devenir sa collègue. A quoi pouvait bien ressembler cette dernière ? Serait-elle quelqu’un d’agréable ? Il fallait quand même l’espérer. Même si le vieil homme avait un remarquable contrôle de soit, c’était quand même moins fatiguant quand les conditions de travail étaient favorables.
Après avoir demandé son chemin à un groupe d’élèves visiblement en retard, Manfred atteignit sa destination. Il frappa à la porte du bureau et attendit, son familier posé comme d’habitude sur son épaule.

[Lathiriel]

-Entrez ! lança une voix joyeuse de l'autre côté du battant.
Manfred pénétra dans une pièce qui se révéla d'emblée confortable et chaleureuse. Un feu nourri brûlait dans la cheminée, sous une théière qui sifflait doucement. Tout près, un couple de fauteuils rembourrés semblaient inviter à de longues et paisibles discussions. Le reste de l'espace était occupé par des étagères recouvertes de livres, d'ustensiles et de boîtes diverses, ainsi que d'un grand bureau sur lequel étaient étalés plusieurs jeux de cartes.
Et devant ce bureau se tenait, mains sur les hanches et sourire aux lèvres, une petite dame replète à longs cheveux blancs et visage ridé comme une vieille pomme.
-Bonjour, cher collège !fit-elle en s'avançant, la main tendue. Mais ne restez pas planté sur le seuil comme ça ! Venez vous installer près du feu... Le thé sera bientôt prèt ! Et j'ai prévu des biscuits...