La Couronne de Cuivre

D'accord...

Thorgen reflechit un instant

C'est où le jardin de la mélancolie?

L'homme indiqua le chemin à Thorgen.

"En sortant d'ici, vous prenez à droite, puis tout droit jusqu'à la première fontaine. Là, vous partez vers la gauche, puis c'est la troisième à droite. Tout droit ensuite, vous ne pourrez pas le rater..."

Suite vers

Rp: Aux quatre vents

Quelques jours après l'incendie du temple de Talos...
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La taverne grouillait de monde en ce début de soirée. En dépit du volume sonore, il y régnait néanmoins un certain calme, par rapport aux bouges divers que le semi-drow avait fréquentés ces derniers temps. Pas de bagarreurs, pas de tire-laine assez imprudents pour défier sa mauvaise humeur. Somme toute, une bonne adresse.

Attablé dans la salle commune devant un plat de viande du jour et une chope d'hydromel, Lothringen brassait des idées sombres qui l'empêchaient de prêter la moindre attention à ce qu'il se passait alentours. On y parlait de meurtres entre factions rivales des divers clergés, comme toujours. Et, du reste, écouter, guetter les nouvelles, les rumeurs, les complots, il ne faisait que cela depuis trois jours qu'il était demeuré en ville – cela après avoir bien affirmé au Grand Emissaire qu'aussitôt accomplie leur expédition punitive au temple de Talos il rentrerait à Manost avec lui, oui monsieur, car absolument rien ne le retenait plus dans cette cité maudite, non monsieur, rien du tout.

Et c'était tellement faux. A l'ambassade, il avait pris prétexte de ce qu'il désirait voir de ses yeux les conséquences de la chute des talosiens, mais l'ambassadeur s'était contenté de hocher la tête en homme qui n'a pas de jugement à porter sur la chose, et Tagaryes, le chef des renseignements, avait haussé un sourcil ouvertement dubitatif. Il aurait pu se satisfaire des rapports de l'ambassade, bien entendu, et il aurait été prudent de disparaître aussitôt accompli leur forfait, au cas où l'un des talosiens rencontrés là-bas serait à même de le reconnaître. Ici, sa sécurité ne pouvait plus être garantie, et son incognito tellement précaire... Il n'aurait pas dû demeurer en ville. Dans le fond, il en convenait.

Sur un soupir, il paya son repas et se leva de table, laissant intacte une bonne moitié de sa platée. Depuis la rue, la haute silhouette de l'Antichambre le défiait de toute sa stature. Il lui restait une dernière chose à faire, avant de s'en aller... Advienne que pourra.

Vers l'Antichambre
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Venant de

Le trio silencieux entra. La taverne était presque vide, en cette heure matinale, excepté les clients qui prenaient leur déjeuner. L'employeur de Thorgen ne s'y trouvait pas encore, mais il pouvait simplement arriver plus tard.

Ils jetèrent leur dévolu sur une petite table entourée de fauteuils bas. L'idéal pour discuter en buvant tranquillement une bonne bière. Sans détours, le cyrinishade entama la conversation.

"Les conflits s'intensifient. La situation est dangereuse, mais elle peut à terme se montrer très profitable pour ceux qui osent l'affronter. J'ai cru comprendre que vous étiez de cette trempe. Espionne, tueur à gages... voilà des talents qui pourraient s'avérer très utiles. Pour vous comme pour nous. Mais peut-être refuseriez-vous... à vous de me le dire."

Il s'était enfoncé dans son siège après avoir parlé, guettant les réactions de ses deux compagnons.

Thorgen haussa les épaules.

Profit ou pas... du moment que je gagne de quoi vivre, ça me va. Au fait, ils ont fait quoi les gens de Talos pour être attaqués de partout?

La demi-orque murmura, d'un ton un brin sarcastique: "Les vôtres n'ont pas la réputation d'être tendres avec leurs employés, et encore moins avec les... Journaliers. Un talent utile ne l'est qu'un moment, j'ai vu bien des mercenaires qui se croyaient irremplaçables mourir de la main de leur maître, et finir comme paillasson. Je ne prétends pas que vos concurrents puissent se montrer plus amicaux, je veux seulement vous avertir que si vous décidez d'en finir avec un mercenaire jetable, vous avez intérêt à ne pas le louper. Cela dit, je ne vois pas vraiment d'inconvénients à travailler pour vous. Personne ne peut vraiment se targuer de neutralité et survivre en temps de guerre."
Sa voix était différente de celle qu'elle possédait habituellement; c'était volontairement qu'elle en changeait les inflexions pour les rendre plus graves et plus brutales, presque masculines. Changer de personnage, même si peu et même quand on se trouvait dans une taverne aussi déserte, n'était jamais un luxe pour une espionne. Ses compagnons ne s'en étonneraient probablement pas, et après tout elle avait déjà parlé à un garde et deux prêtres en utilisant sa voix naturelle, il était temps de changer. Toujours en utilisant ce parler, elle continua:
"Je sais déjà quelques petites choses à propos de ceux que vous savez. Mais j'en parlerai ailleurs."
Elle n'était ni paranoïaque ni excessivement prudente. C'était une discrétion strictement nécessaire, à son sens. Elle dut d'ailleurs réprimer un froncement de sourcil désapprobateur quand son regard se posa une seconde fois sur le soleil noir qui ornait la robe carmine du prêtre. Ils n'étaient pas réputés pour faire dans la finesse, et la robe flamboyante du Cyrinishade risquait d'attirer l'attention sur eux.
"Passons à la question de la paie, voulez-vous?"

Il choisit de répondre dans l'ordre.

"Les talosiens ont vu leur temple détruit. Par qui ? Mystère. Mais ces fous nous ont accusé, et sans attendre la moindre parcelle de preuve, attaqués chez nous, en traîtres. Nombre des nôtres sont tombés. La réplique se devait d'être d'importance."

La situation était complexe ; personne, en ville, ne pouvait se targuer d'en comprendre toutes les subtilités. Mais lui-même avait une assez bonne connaissance des affaires religieuses pour deviner certaines des raisons. Cependant, et la demi-orque avait raison sur ce point, inutile de prendre trop de risques...

"Vous pourriez craindre une traîtrise de ma part. Cyric n'a pas vraiment une réputation de dieu clément. Mais si vous travaillez bien, vous n'avez aucune raison d'avoir peur."

Il enchaîna, dévoilant une partie des desseins qu'il nourrissait à leurs égards.

"Le temps des combats est bientôt terminé. L'attaque dont vous avez entendu parler n'est qu'une broutille. Les conflits s'essoufflent, les clergés sont fatigués... il est temps de songer à l'avenir. Et cet avenir parle beaucoup de Cyric... notre clergé est puissant. Presque autant que celui de Talos, avant sa chute, et maintenant, un seul pas le sépare de la place de divinité principale à Melandis. Ce pas, vous allez contribuer à le franchir, en espionnant, notamment. Mais aussi en effectuant quelques tâches plus criminelles... je ne pense pas à des meurtres, mais disons, à des intimidations, des enlèvements... ce genre de choses."

Il ferma les yeux, semblant réfléchir seul, puis les rouvrit pour toiser Thorgen.

"Récompense il y aura, soyez-en assurés. Plus que de l'or ; un respect auprès de notre clergé. Non négligeable quand on pense qu'il sera bientôt le plus puissant ici."

Thorgen haussa les épaules.

La reconnaissance de votre clergé m'importe peu, je vous l'ai dit, mon dieu, c'est Uthgar. Je suis ici pour faire fortune, alors, l'or suffira...

Par ailleurs, ça me dérangerait pas de travailler pour vous, mais faudra voir si vos ordres ne seront pas contraires a ceux de mon employeur...

Vous comprenez, si d'un côté on me demande de tuer un type, et que de l'autre, on me demande de le protéger, moi, je ne saurais pas où donner de la tête...

"Cyric fait un coupable parfait, mais je vous crois quand vous dites que la destruction du temple de Talos n'est pas de votre fait direct. Qui que soit le responsable, vous ne pouvez nier qu'il vous a grandement aidé. Mais aucune victoire n'est encore acquise, et si vous veniez à tomber, vos mercenaires tomberaient avec vous, peut-être même avant. Oh, je ne veux pas avoir l'air de vous conseiller, j'effectuerai les tâches qu'on me demandera sans poser de questions, mais je tiens à préciser que je pense qu'il faudra être rapide et ne pas laisser aux autres l'occasion de se relever."
La demi-orque eut un bref sourire.
"Je ne suis ni une tacticienne ni une prêtresse, aussi ma parole n'a t-elle que peu d'importance. Faites comme bon vous semble, après tout c'est *votre* prise de pouvoir, tant que ma vie ne sera pas sur le point de tomber dans les bras de Kelemvor, je me laisserai guider par Cyric."
Elle fit craquer les os de sa nuque et ses doigts, et passa machinalement sa main sur sa manche, comme pour la lisser. Ses frayeurs primaires en voyant le prêtre s'étaient évanouies depuis longtemps -et il lui proposait même un travail-, mais la présence froide de sa dague entre la peau de son avant-bras et le tissu de sa manche était rassurante. C'était plus psychologique qu'autre chose, se fit-elle mentalement remarquer, elle doutait qu'une simple dague un brin magique se montre d'une efficacité flagrante pour combattre ou un prêtre survitaminé ou un barbare à grande hache. Mais de combat contre ceux qui allaient devenir ses (elle n'aimait pas le terme "d'alliés") associés, il n'était point question. Elle se demanda fugitivement comment ceux-ci pouvaient bien la considérer. Ils étaient tous les deux humains, et c'était probablement avec dégoût comme la plupart des sangs purs. Au moins, si c'était le cas, ils avaient la décence de le cacher. Quoique le barbare pouvait tout aussi bien ne vouloir rien cacher: il était d'un laconisme rare, et, pour ce qu'elle en savait, les tribus Nordiques dont il faisait en toute vraisemblance partie n'appréciaient pas toujours énormément les orques. Quelle importance? Leurs capacités n'étaient pas les mêmes. Ils n'auraient pas à travailler ensemble. Elle se demanda fugitivement quelle pouvait bien être la nature de l'employeur que Thorgen venait d'évoquer, mais après tout -et elle se moqua intérieurement de cette réflexion qui lui seyait si peu-, ce n'était pas ses affaires.

Le cyrinishade hocha la tête. Le barbare réfléchissait beaucoup en terme d'argent. Un bon mercenaire, à n'en point douter. Mais il avait eu, plus tôt dans la nuit, une preuve assez indiscutable de son manque de prudence. Certes, il était courageux - ou plutôt inconscient ? - mais cela suffirait-il ? Bah, autant essayer.

"Votre employeur semble avoir le même dessein que nous, de ce que je peux en juger. L'assassinat d'un haut prêtre talassien n'est pas une simple demande par caprice. Les implications politiques et religieuses sont profondes... je ne vous demanderai pas qui était votre commanditaire, bien que j'en ai quelque vague idée", précisa-t-il, un léger sourire aux lèvres. "Quant à la nature de vos possibles missions, comme je vous le disais, les meurtres ne sont plus vraiment nécessaires. Denerys était l'un des derniers hommes du clergé de Talos à abattre ; les autres ne sont que broutille. Le temps des compromis est arrivé, et pour que nous ayons toutes les chances de notre côté, il faut frapper précisément là où cela fait le plus mal."

Il s'autorisa une pause, contemplant distraitement la carrure épaisse de Thorgen. Une énigme... mais peu importait, s'il travaillait bien.

"Vous avez raison sur un point, femme. Cyric n'est pas encore en position dominante. C'est pour cela que nous devons asseoir sa position en négociant avec les plus hauts placés. Et pour ajouter du poids à nos demandes, un enlèvement serait des plus efficaces. Avec pour seule rançon possible l'acceptation sans conditions de nos desiderata."

Il parlait presque pour lui-même, maintenant, mais regarda brusquement Sheaxie, pour terminer :

"La fille d'un des conseillers sera votre cible. Jeune, naïve et un rien bravache, vous n'aurez aucune peine à l'enlever et l'emmener en lieu sûr, pendant que nous réaliserons les pourparlers. Elle étudie la magie, cependant... à l'école du Nécronomicon, non loin d'ici. Elle y séjourne la plupart du temps. L'endroit est rempli de magiciens, inutile de vous le préciser ? Il faudra ruser. Assaillir de front vous précipitera en enfers. Si, bien entendu, vous acceptez cette tâche..."

Thorgen reflechit un moment, puis parla.

Mwoui... pour être honnête, je suis pas au courant de ce qu'il se passe ici comme troubles, et cela m'importe peu. Ce qui m'importe pour l'instant, c'est de gagner un peu d'or. Puis, quand je ne serais plus dans le besoin, je pourrais m'occuper de mon peuple. Les terres d'ici sont dures, mais nous n'avons pas peur, et il y a assez bien de ressources...

Puis, il se tut, ne voulant pas reveler son vrai dessein.

Enfin bref, si vous n'avez rien a me proposez pour l'instant, moi, j'attends mon employeur.

"A t-on vraiment le choix? Je l'accepte, mais il faudra me faire un topo sur la ville, sur nos ennemis, tout c'genre de trucs accessoires, quoi. Je ne suis arrivée qu'hier, tard, mon bon seigneur, et je commence à peine à prendre mes aises."
Elle s'interrompit pour prendre une gorgée de la bière qui était arrivée presque par mégarde devant elle, et prit le temps de savourer son goût passé et aigre avant de reprendre:
"Oh, au fait. Je ne sais pas si vous êtes au courant ni même si cela vous intéresse, mais la Reine Garce se prépare à frapper la Fille du Gel. Demain matin, aux petites heures du jour. Umberlie se remet très bien de la chute de son maître, ce qui n'a pas l'air d'être le cas de sa rivale."
Elle fit courir ses trois doigts, maigres, longs, noueux et -il fallait bien l'avouer- verts sur le bois de la table, comme par impatience. Pour ceux-là aussi, elle ferait quelque chose, quand elle aurai de l'argent, si tant est que cela arrive un jour. Les mages coûtaient cher, et elle était presque sûre qu'on ne la laisserait pas tranquillement consulter des ouvrages occultes dans le but de trouver un palliatif à ses pauvres doigts manquant. Elle avait trop l'air d'un bandit de grand chemin, une voleuse, une brute -ce qu'elle était, certes, en partie. Les gens riaient bien en entendant parler d'une sorcière demi-orque, un peu moins quand ladite sorcière leur lançait un projectile magique à la figure. Des gens stupides, tous autant qu'ils étaient, et ses momentanés compagnons de tablée ne devaient pas être différents. Elle se garda bien de prévenir son nouvel employeur de ses capacités; il verrait, ou il ne verrait pas, et rien n'était important tant qu'il la payait.

"De l'or, vous en aurez, messire. Si vous êtes réellement un mercenaire, vous serez payé en tant que mercenaire."

Il lui fixait un air mauvais, maintenant. Impatient, brutal... peut-être serait-il plus difficile à gérer qu'il ne l'escomptait au début. Peut-être aurait-il dû le tuer directement... trop tard pour l'instant.

"La situation est simple, si vous connaissez un minimum le panthéon humain. Talos est en train de perdre son emprise sur la ville. Ses alliées mineures, Aurile et Umberlie, se battent effectivement pour se montrer capables aux yeux des autres cultes. Se carapater derrière leur tuteur serait une grossière erreur, maintenant qu'il s'essouffle. Une partie du clergé mélandien tente de rester en dehors de la bataille, notamment Tempus, étrangement, et Kelemvor, plus logiquement. Malar est intervenu, pour son grand malheur... les prêtres ont anéanti une partie des nôtres. La vengeance viendra en son temps. Voilà à peu près ce qu'il se passe au niveau religieux. Pour la politique... elle est paralysée par cette crise des plus majeures. Cela vous suffit-il ?"

Aurile...

Thorgen prononça ce nom avec haine.

Hahaha, Aurile... Elle se retrouve dans mon chemin celle-là...

Ca va être l'occasion de venger mon dieu. Uthgar m'accueuillera avec grands honneurs si je tranche des tetes d'Aurilites.

Je suis prèt a aider les gugusses d'Umberlie, afin d'en mettre plein la tronche de cette deesse. Les tribus du Nord vont enfin avoir l'occasion d'être vengées.

Il sortit sa hache, la fit tourner, et l'enfonça la lame a demi dans la table.

Voila ce que je leur réserve. D'une pierre deux coups: l'or et la tête des aurilites.

Puis, il se rassit, fredonnant un petit air de guerre uthgardt.

Le cyrinishade approuva, avant de préciser :

"Du reste, cela n'interfèrera pas avec les souhaits de votre employeur ; s'il s'oppose à Talos, nul doute qu'il s'oppose également à son alliée mineure."

Même sans, ça ne me posera aucun probleme de tuer de l'Aurilite.

"Oulah... Heu, certes."
Elle avait sursauté brusquement et retiré aussi prestement ses mains de la table. Elle n'avait pas l'intention de perdre plus de doigts que ce qui lui manquait déjà. Le barbare était... Barbare.
"Tout doux, mon ami. Je doute que le tavernier apprécie de voir détériorer son mobilier... Hum, même pour la gloire d'Uthgard. "
Sans compter qu'elle n'aimait vraiment pas voir une arme trop près d'elle. En général, cela signifiait qu'on allait l'utiliser à des desseins non pacifiques sur sa personne, et, même si ce n'était présentement pas le cas, cela la rendait nerveuse. Ce n'était pas une mauvaise chose, notez, d'avoir peur des armes des autres. Cela évitait souvent de finir en tranches fines, en pelote d'épingles ou en bouillie..
Toujours de sa -fausse mais excellement imitée- voix de basse, Shea-Olron reprit:
"La divine carogne aura ce qu'elle mérite, je peux vous l'assurer. Le temple d'Umberlie grouillait de gardes et de prêtres, aux aguets mais peut-être un peu bavards. Pour ce qui est des défenses de la Fille du Gel, je ne les connais pas, vous m'avez trouvée en train de chercher le chemin du temple et depuis je n'y ai plus pensé, mais je doute qu'elle égalent celles des Umberlites. Il y a quelque chose que je ne m'explique pas à propos de la puissance de cette déesse... Mais peu importe. Vous aurez votre vengeance, ou quoi que ce soit, guerrier, cela je puis vous le garantir, huhuhu. Que vous y participiez ou non."
Elle s'interrompit, pensive. Puis, comme si sa conversation n'avait ni aval ni amont et ne faisait que courir sans jamais se tarir, elle demanda:
"Des informations sur la mission seraient les bienvenues, à moins qu'il ne me faille chercher seule. Des informations, le cas échéant, sur mes employeurs, ne vous coûteraient pas grand-chose. J'aimerais savoir à qui je m'adresse, par exemple. Ou à qui je devrai rendre des comptes."

"Le clergé de Cyric est relativement étendu en ville. Le culte du dieu des Mensonges prend de l'ampleur, depuis quelques années... ne me considérez pas comme un employeur. Disons que vous serez nos alliés, le temps que ces conflits soient réglés. Et, n'ayez crainte, il n'est pas dans mes intentions de vous tuer par la suite. Sauf si vous vous dérobez ou nous trahissez, bien entendu."

Il considérait la hache de Thorgen, tout en poursuivant, plus bas :

"Concernant cette attaque du temple d'Aurile, plusieurs possibilités s'offrent à vous. Vous pouvez vous mêler aux umberlites ; après tout, rien ne vous empêche de vous déclarer comme étant de ses suivants... vous pouvez aussi attaquer de façon plus subtile. Pendant que l'assaut est donné, entrer par l'arrière et réaliser quelques meurtres en douce... à vous de voir. Disons que pour l'heure, c'est un premier objectif raisonnable. La seconde phase sera plus risquée, mais nettement plus intéressante, je pense..."

Il était temps de terminer cette conversation ; le prêtre attendit un instant, puis conclut : "Avez-vous encore d'autres questions ? Sans quoi, je vous conseille de vaquer tranquillement à vos occupations, et vous rendre à l'heure donnée - j'ignore exactement quand, à vous de le découvrir, si ce n'est déjà fait."

hrp : Thorgen, essaie tout de même de poster des messages un peu plus fournis ; n'hésite pas à développer les pensées de ton personnage, à jouer l'introspection. De même, décrire son expression, ses tics s'il en a... ça donne davantage de profondeur à ton personnage

[i]Thorgen reflechit un instant, puis souria, d'un rire de mauvaise augure.

*Hahaha, tout ceci aura lieu dans le sang et la gloire... Quoiqu'en dise la madame orque.*

[/I]Je ne trahirais pas Uthgar en me faisant passer pour le fidèle d'un autre dieu. Je leur proposerais une alliance pour ecraser les Aurilites.

Ensuite, ce qu'il se passera dépendra des évements.

"Avant que le soleil ne se lève... Heure creuse où même les coupe-jarrets cuvent leur vinasse -ou leur sang si la nuit leur a amené une proie trop coriace. D'ici une vingtaine d'heures, à vue de nez. Il faudra se lever tôt pour assister au spectacle. Mais moi, je sais déjà ce que je vais faire."
Elle eut un mince sourire. Pas un de ceux qu'elle adorait user pour effrayer les gens, juste un sourire, normal, un peu pincé, sans trop de défenses et de grimace à l'intérieur. Même pas un rictus ironique ou mielleux.
Sheaxie acheva d'une traite sa chope, ce qui la fit tousser et perdre un peu de crédibilité en tant que Sheaxie-Olron. Elle s'essuya la bouche d'un revers de sa manche déjà crasseuse, et se mit à contempler avec interêt les planches du plafond. Elle commanda, d'un grognement, de quoi se nourrir, parce que, même si elle savait mener une vie austère et privée la plupart du temps de repas, elle avait présentement une faim à manger Tiamat et tous ses consorts. On lui amena du pain de la veille. La taverne n'était pas une auberge, mais elle dévora sa pitance avec un manque de grâce parfaitement intégré à son rôle de mercenaire demi-orque. Sheaxie s'interrompait parfois, entre deux bouchées de ce pain qui n'aurait rien à envier à de la pierre brute en terme de solidité (et de goût), pour réfléchir à ce qu'elle allait faire exactement. Il était évident qu'elle n'était pas du genre à se mêler au gros des troupes, même si la perspective d'un pillage avait de quoi réjouir. Non. L'occasion était trop belle; des attaques elle en verrait d'autres, mais des temples d'Umberlie presque vides, c'était autre chose.

Le cyrinishade se leva alors, concluant l'entretien.

"Je vois que vous avez déjà des informations. Je vous laisse vous organiser pour le moment de l'attaque. Venez me voir au Luménien Noyé, une fois celle-ci terminée. J'y serai sans faute. D'ici là, messire, vous devriez remettre votre colis, je pense que votre contact est entré ici", dit-il en désignant simplement du menton le barbu qui avait engagé Thorgen dans sa mission, et qui était accoudé au comptoir, sirotant une ambrée. Le prêtre paraissait en savoir bien plus qu'il ne voulait le dire. Il s'en fut sans ajouter un mot.

"A plus tard, donc... Collègue."
Sheaxie se leva, fit craquer les os de sa nuque et son dos en s'étirant, bâilla et jeta un dernier regard à Thorgen. Leur employeur était parti, et il devait en voir un nouveau. Elle ne voyait aucune raison de rester avec lui. Le laconique guerrier ne devait pas être d'une conversation très intéressante. Aussi la demi-orque quitta t-elle la Taverne, de manière semblable à celle du prêtre, après avoir machinalement vérifié la présence de sa dague dans sa manche. Quelques heures de sommeil lui manquaient. Un coin de rue pas trop crasseux -c'était dur à trouver- et pas trop fréquenté -idem- ferait l'affaire.

Thorgen hocha la tête en direction de la semi-orque et du cyrinishade.

Que le seigneur des batailles veille sur vous!

Il se leva ensuite et se dirigea vers le barbu.

Hey! L'ami! C'est moi, Thorgen, et le Denerys est mort. Voila la preuve.

Il sortit sans scrupules la tete ensanglantée et la posa a côté de la chope de son employeur.

Il fixa sur la tête des yeux ébahis, avant de les lever vers Thorgen, bouche bée. Ce barbare était plus qu'audacieux : complètement inconscient. Il se chargea de le lui rappeler.

"Vous êtes complètement dingue ? Rangez-moi ce truc, bon sang ! Vous voulez annoncer sur tous les toits votre méfait ? Savez-vous qui vous avez assassiné, cette nuit ? Il a des alliés très puissants ici. Un témoin ici pour leur rapporter votre acte, et votre destin est scellé..."

Il jetait des coups d'œil inquiets dans la salle, guettant un espion éventuel ; il y en avait sûrement un !

"Prenez ça pour récompense." Il lui glissa une bourse de cuir dans la main, puis acheva : "Vous êtes efficace, mais bien trop peu prudent... cela vous perdra vite, à Melandis. Adieu. Je doute que mon employeur veuille encore vous confier une tâche dans ces conditions."

Il sortit prestement, et se mit à courir une fois sorti de l'auberge.

L'homme toisa Thorgen d'un regard chargé de reproches.

"C'est plutôt à vous que cette remarque devrait s'adresser. Melandis est une cité dangereuse, tenez-le vous pour dit. Ce que vous avez fait peut nous coûter la vie, vous comprenez ?"

Il était nerveux. La rue n'était pas très peuplée, n'importe qui pouvait venir les attaquer en quelques instants.

Thorgen secoua la tête.

Je comprends pas. Tout le monde voulait la tête de ce gusse, et là, vous me dites qu'on peut avoir des représailles parce qu'il était apprécié?

Ils ne savent pas ce qu'ils veulent les Mélandiens!

Le barbu secoua la tête. Thorgen était trop naïf pour survivre, décidément.

"Certains voulaient sa mort. Mais le clergé de Talos a encore de l'influence, et des alliés un peu partout. Assassiner quelqu'un, ici, est risqué. Vous pouvez toujours être certain que des représailles auront lieu, si vous n'êtes pas assez discret. Vous comprenez ?"

Des gens arrivaient dans la rue. L'homme s'agita quelque peu ; il aurait voulu être ailleurs. N'importe où, mais pas là.

Thorgen souria. Sadisme, folie, contentement?

Mais c'est parfait ça! Une ville éclatée, des grandes bagarres... héhéhé, ces terres seront encore plus facile a conqué...

Oubliez-ça.

Soit. Mais moi, j'ai trouvé d'autres alliés, des alliés très puissants. Ils vont tuer les aurilites.

Il écarquilla les yeux un instant, puis se reprit. Après tout, s'il s'estimait suffisamment fort, pourquoi pas ?

"Tant mieux pour vous, alors. Je suppose que cela vous conviendra parfaitement. Du reste..."

Il fut interrompu par un passant qui le bouscula, et, au lieu de terminer sa phrase, cracha une gerbe de sang qui gicla en l'air, tandis que l'assassin déguisé pointait sa dague recourbée en direction de Thorgen.

"Des traîtres, hein ? Meurs, chien !" et il se jeta sur lui.