La Couronne de Cuivre

Le cheval avança. La jument également. Leur têtes demeuraient rapprochées comme pour un tendre câlin, et ils se trouvèrent bientôt flanc contre flanc. La jeune adolescente tira violemment sur la bride pour éloigner sa jument de Bohème, mais Bohème semblait décider à rester collé à sa bien-aimée. Il fallut l'intervention de l'instructeur, qui saisit la bride du cheval et l'entraîna de force à l'autre bout de la file. Résigné, celui-ci finit par obéir et suivit bien sagement les autres, sans vraiment se préoccuper, du reste, des ordres que son cavalier lui donnait. Mais tant qu'il suffisait de suivre...
Ca se compliqua sérieusement lorsqu'il dut le diriger seul : la communication semblait décidément impossible, et Bohème semblait ignorer complètement les indications de direction qu'on lui donnait. Mais il avançait lorsqu'il le talonnait. C'était déjà ça. Du reste, il ne fut pas le seul à avoir de sérieuses difficultés à se faire obéir de sa monture.
La leçon finit par prendre fin, heureusement. Vu ses douleurs aux fessiers, l'entraînement avait été bien assez long.
- Je vous laisse aller déjeuner... Vous avez quartier libre en début d'après-midi, l'entraînement reprend ensuite, ne l'oubliez pas !

Streen fut soulagé lorsqu’on l’appela pour le déjeuner. Il avait choisi le pire cheval et il faisait un piètre cavalier. Donc la combinaison des deux…inutile d’y songer. Alors qu’il se dirigea vers le réfectoire, il sa massa les fessiers en disant :
-Ouille ouille ouille. Sacrebleu, comment peut-on supporter l’équitation ? Je n’y arriverai jamais.

Quête : chercheurs de sens

- Bah, c'est juste une question d'habitude, tu verras ! Les muscles finissent par s'endurcir... Bon, pour le moment, attends-toi à des courbatures magistrales demain. Je parie que c'est l'une des premières choses que certains paladins apprennent : soigner les courbatures !
Gontrand, juste derrière lui, ne semblait absolument pas se ressentir de sa séance d'entraînement. Il marchait normalement, lui, pas en écartant à demi les jambes...
Il s'installa en face de lui à la grande table du réfectoire, un sourire réjoui aux lèvres.
- Avec tout ça, nous n'avons guère eu le temps de faire connaissance. Enfin, je t'ai dit que je venais d'Erhedun. Mon père était clerc, mais, peut-être parce que je baignais dans ce milieu, j'ai préféré longtemps ignorer l'appel de Lathandre, être un simple guerrier. Il a fallu le temps pour que je ressente pleinement ma vocation. Et toi, d'où viens-tu donc ? Tu n'as pas l'accent d'ici, et j'ai du mal à l'identifier...

Malgré les propos du palafin qui auraient ou paraitre insolents envers une personne qui vivait cette séance comme une torture, Streen se contenta d’hausser les épaules. Il savait que Gontrand était un aguerri concernant l’équitation alors il n’y avait rien d’étonnant dans cette histoire. Ce qui l’agaçait davantage, c’était le sourire qu’il avait aux lèvres. Non pas qu’il détestait voir les gens sourire, le problème n’était pas là mais il avait l’impression qu’il se moquait de lui notamment de sa séance d’entrainement. Cela dit, il reconnaissait qu’il était loin d’avoir accompli un exploit. Concernant son passé, il décida de raconter les bobards habituels. Le capitaine du fort l’avait cru concernant son identité donc il en serait de même pour lui.
-Je viens de Dorrandin…enfin c’est ce que m’a expliqué ma tante. Enfin c’est pas vraiment ma tante mais je la considère comme telle. Mes parents m’ont abandonné alors que je n’étais qu’un simple bébé. Mais un gentille sorcière m’a trouvé et m’a prise sous son aile. C’est elle qui m’a élevée. Elle ne connait pas mes parents et elle m’a trouvé à Dorrandin. J’ai donc acquis le nom de Dildo Melfeuille. Alors bon, cette vielle sorcière n’est pas vraiment ma tante mais c’est comme si. Tu vois ce que je veux dire ?

Quête : chercheurs de sens

- Oui, bien sûr, je comprends... Et elle vit sur Dorrandin, alors ? Ou bien dans un coin quelconque de Hélonna ?
Les yeux de l'apprenti paladin brillaient d'une curiosité sincère, amicale.
- Je cherche juste à comprendre d'où te vient ce léger accent, ne vois pas ça comme de l'indiscrétion, s'excusa-t-il cependant. Et je me dis que si la personne qui t'a élevé se trouve sur Dorrandin, tu dois avoir bien du souci, avec la guerre qui sévit là-bas...

Streen haussa les épaules mais le ton amical du paladin l’avait néanmoins radouci. Il répliqua néanmoins :
-Mon accent ? j’ignorais que j’en avais un. A vrai dire, cela ne fait pas très longtemps que je suis à Luménis. Je ne l’ai jamais vraiment remarqué.
Puis il reprit après avoir réfléchi sur ce que venait de dire le paladin sur Dorrandin :
-La guerre ? Il y a la guerre à Dorrandin ? Tu veux dire les luméniens et les manostiens contre les mélandiens ? J’ignore tout de ce qui s’y passe ni des raisons qui ont poussés au conflit. Quand à ma tante…je ne m’en soucie pas pou plutôt je n’ai plus de soucis à me faire…elle est morte. Je suis parti lors de sa mort.

- Oh... je suis désolé, toutes mes condoléances.
Le futur paladin, un peu gêné, se tût un instant, puis finit par conclure avec une grimace.
- Cela dit, vous avez raison, au moins vous ne vous faites de souci pour personne.
Il secoua la tête.
- Mais tout de même, c'est incroyable que vous n'ayez pas entendu parlé de la guerre ! Ça fait maintenant plusieurs mois que ça dure, et les renforts luméniens sont partis il y a une veille ou deux. Ou donc étiez-vous ces derniers temps pour ne pas être au courant ? A moins que vous ne viviez en ermite dans la forêt, je ne vois pas...

-Oh pour ma tante, ce n’est pas grave.
A vrai dire, Gontrand n’avait aucun scrupule à avoir. La vieille sorcière n’était pas sa tante et elle était très probablement encore en vie. D’ailleurs il n’avait pas de tante, à moins que ses parents aient des frères et sœurs mais même si c’était le cas, il ne serait pas très ravi de les connaitre. Après tout, ses parents étaient des magiciens capables de semer le chaos et qui avaient failli y parvenir. En revanche, comment justifier le fait qu’il ne sache rien de la guerre ?
-Et puis pour la guerre, j’étais simplement un aventurier ces derniers temps avant de choisir cette vocation mais je ne suis à Luménis que depuis quelques jours et dans le monde extérieur, personne n’est au courant de ce qu’il se passe dans les trois grandes cités.

Quête : chercheurs de sens

Le paladin ouvrit de grands yeux, puis fronça les sourcils.
- Excuse-moi mais... Tout Hélonna est au courant de cette guerre puisqu'on a recruté des hommes dans toutes les villes de l'île. Tout Dorrandin l'est également puisqu'ils sont en plein dedans. Alors je ne vois absolument pas comment tu pourrais ne pas être au courant de la guerre si tu étais sur l'une des deux îles ! Et puis aventurier, ça veut dire quoi ? Mercenaire, tu veux dire ? Tu louais tes services de guerrier au plus offrant ?

Streen tenta de trouver une histoire plausible de manière à se rattraper. Ce qui l’agaçait le plus, c’était en quoi sa vie intéressait le paladin. Il n’y avait pourtant rien d’extraordinaire, tout ce qu’il y avait de plus banal dans ses propos.
-Aventurier c’est comment dire…pas travailler comme un mercenaire. Un mercenaire travaillerait pour le compte de n’importe qui et montrerait une loyauté sans faille quitte à commettre des actes odieux. Moi je ne travaille pas pour de l’argent. Ce qui m’intéressait, c’était de voyager et explorer le monde. Voilà comment je définirais ce que j’étais auparavant. Bien entendu, il fallait aussi que je gagne un peu d’argent mais mes missions consistaient à me déplacer d’une ville à une autre pour transmettre un message ou une information…autant dire rien de bien dangereux.

Quête : Chercheurs de sens

A vrai dire, son interlocuteur semblait toujours un rien dubitatif.
- Peut-être... mais ça n'explique pas que tu ignores tout de cette guerre. Ou alors il aurait fallu que tes... messages à transmettre, comme tu dis, t'emmènent sur un autre continent, mais ça n'est clairement pas le cas. Donc j'en déduis que tu as des choses à cacher. Fort bien, c'est ton problème. Si tu veux garder tes secrets... et bien personne ici ne te révélera les siens et tu finiras par te sentir bien seul. Mais comme je le disais, c'est ton problème...
Avec un haussement d'épaules, il parut se concentrer sur son repas, peut-être un peu vexé.

Ouch, Streen eut l’impression d’avoir contrarié son interlocuteur. D’un coté il s’en moquait un peu. Il n’éprouvait aucune sympathie pour ces paladins et n’éprouvait pas le besoin de le devenir. Si ce climat pesant s’installait, ce ne serait pas pour longtemps. Ce qui l’inquiétait, c’est le fait que le paladin aie deviné qu’il cachait quelque chose. Que se passerait il si jamais on découvrait la vérité ? Un homme crée de toutes pièces par deux mages maléfiques. Au mieux, les paladins l’arrêteraient et le confieraient aux autorités. Au pire, ils le tueraient. Cependant se retrouver devant les autorités revenait à se retrouver devant un des hauts conseiller dans l’éventualité où l’un d’eux était resté. Même s’il prétendait s’appeler Dildo Melfeuille, aucun d’entre eux ne serait dupe. Les personnes aux yeux violets qui ressemblaient comme deux gouttes d’eau à Streen ne courraient pas les rues. Et comment justifierait il le fait qu’il aie survécu ? Non, tout cela était sujet à complications. Il ne fallait pas que le paladin fasse de recherches sur lui ou ne confie ses soupçons à un supérieur. Il dit d’une voix calme :
-Non, je n’ai rien à cacher. Seulement ma vie n’était pas très exaltante et je préfère éviter d’en parler. Cela me renvoie l’image de ma tante morte. Mais pour la guerre, je me suis jamais réellement intéressé aux relations entre les cités.

Quête : Chercheurs de sens

L'aspirant paladin leva les yeux au ciel et ne chercha pas à poursuivre la conversation. Peut-être était-il réellement vexé. ou peut-être avait-il décidé que le jeune guerrier lui mentait, et ne voulait-il pas le questionner davantage pour ne pas s'enfoncer dans le mensonge. Après tout, il n'y avait rien qu'un paladin déteste autant que le mensonge. Ou alors, tout simplement, il avait décidé de se montrer plus discret.

Le repas ne s'éternisa guère, du reste. Les convives s'égayèrent rapidement au-dehors, profitant de leur temps libre. Certains continuaient à s'entraîner avec des épées en bois, un groupe, que Gontrand avait rejoint, discutait des mérites comparés des chevaux de la trouée et des autres. Un ou deux jeunes gens lisaient, dans un coin, sans se préoccuper des regards apitoyés de quelques autres qui semblaient plutôt désireux de se donner des airs de combattant aguerris. Il y avait même quelques filles, parmi les recrues. Deux, exactement, qui discutaient dans leur coin.
Le soleil avait chassé les derniers nuages et tous semblaient vouloir en profiter. un seul des jeunes apprentis se dirigea vers l'intérieur du bâtiment, l'air passablement épuisé, sans doute pour se reposer un moment.

Streen ne fit pas vraiment attention aux autres durant son temps libre. Puisqu’il était seul, autant en profiter. Gontrand expliquaient à quelques apprentis quelques bottes. Tant mieux, il n’avait pas à supporter leur bavardages ni leur compagnie. Heureusement qu’il ne restait que temporairement ici. Il prit une épée en bois puis commença à s’entrainer seul à faire quelques gestes d’escrime. Puis il s’imagina face à un adversaire invisible et effectua durant un long moment de nombreuses attaques et parades imaginaires. Enfin il s’imagina face à plusieurs adversaires qui l’entourait et fit à de nombreuses reprises le coup plongé en calculant la trajectoire de sa lame pour vérifiait qu’il terrassait ses « adversaires ».

Quête : chercheurs de sens

Quelques-uns des apprentis paladins jetèrent un regard intrigué à Streen, mais aucun ne s'approcha. Ils n'avaient pas les mêmes âges, pas les mêmes centres d'intérêt. Ou bien ils avaient compris que le jeune demi-elfe ne souhaitait pas être dérangé.
La cour où ils se trouvaient communiquait avec celle sur laquelle donnait les grandes portes de l'entrée. Streen, d'où il se trouvait, ne pouvait pas apercevoir celles-ci, mais il devina néanmoins un certain remue-ménage, et reconnut finalement Jolan, en pleine discussion avec un homme en armure, se dirigeant lentement vers la cour d'entraînement, ou peut-être, plus probablement, vers le bâtiment où logeaient tous ceux qui résidaient à la commanderie.
Le paladin sembla chercher quelqu'un du regard, et finit par apercevoir Streen. D'un signe de tête, il lui fit signe de rejoindre le bâtiment, dans lequel il s'engouffrait déjà.

Streen fut soulagé en apercevant Jolan. Les paladins lui semblaient un peu fous et il était temps que ce calvaire se termine. Et voici qu’il lui faisait signe de s’approcher. En temps normal, il n’aurait jamais accepté. La dernière fois qu’il s’était rendu à un endroit sur recommandation, il avait failli y laisser la vie. Mais Jolan n’était pas comme les deux clercs. En revanche quelque chose ne lui semblait pas normal. Comment se faisait il qu’il prenne contact avec lui dès maintenant. Sylveneige était prête à partir en si peu de temps ? Ils s’étaient vus quelques heures auparavant mais ce laps de temps lui semblait insuffisant pour se préparer à partir. Il suivit Sir Jolan essayant de comprendre quelles nouvelles il lui apportait.

Quête : chercheurs de sens

Lorsque Streen parvint à son tour à l'entrée du bâtiment, il n'y avait plus trace du paladin. Il entendait cependant des bruits de voix dans l'escalier. Peut-être était-ce lui, en train de discuter avec son collègue, ou peut-être était-ce quelqu'un d'autre...
Mais où diable pouvait-il bien vouloir lui donner rendez-vous, dans cet immense bâtiment ? Il y avait bien la petite salle où il avait parlé à Sylveneige, mais il était peu probable que Jolan eût la même destination en tête. Peut-être, tout simplement, dans sa chambre ? Il lui suffisait de longer le couloir du rez-de-chaussée jusqu'au bout, dans ce cas...

Streen fut interloqué lorsqu’il ne vit aucune trace du paladin. Avait-il subitement disparu ? Se cachait-il ? Si tel était le cas, dans quel but était ce ? Pourquoi lui avoir fait signe de venir ? Il longea le couloir du rez-de-chaussée espérant l’apercevoir. Néanmoins la situation l’intriguait.

Quête : chercheurs de sens

Le couloir du rez-de-chaussée était vide, indéniablement. Il menait simplement aux chambres des écuyers et autres aspirants paladins, qui pour l'heure étaient inoccupées. Enfin, à part l'une d'elle d'où s'échappaient de légers ronflements : sans doute le jeune adolescent qu'il avait vu s'éloigner, un peu plus tôt, et entrer dans le bâtiment pour une sieste.
Tout au bout se trouvait sa propre chambre. Mais il n'eût pas besoin d'arriver jusque-là. Quelques mètres avant l'extrémité du couloir, il entendit des pas et vit Sir Jolan se diriger vers lui, provenant vraisemblablement de la cage d'escalier.

La situation dépassait Streen. Il ne comprenait pas à quel jeu jouait Sir Jolan. Cette succession de couloirs lui rappelait désagréablement l’hospice dans lequel se trouvaient les magiciens. Cela le mettait vraiment mal à l’aise. Il passa devant la chambre du jeune apprenti qui était parti pour faire une sieste au lieu de s’entrainer du comme les autres paladins. Alors qu’il faillit rebrousser chemin, le paladin se montra et se dirigea vers lui. Un frémissement parcourut l’échine de Streen. L’attitude du paladin lui parut anormale. Et si ce n’était pas Sir Jolan ? Après tout, il ne le connaissait pas très bien et beaucoup de paladins étaient blonds aux yeux bleus. Il attendit la paladin sans dire un mot mais les frissons redoublèrent de plus belle.

Quête : chercheurs de sens

Le paladin fronça les sourcils en s'approchant.
- Vous n'avez pas l'air dans votre assiette, fit-il simplement remarquer.
C'était bien la voix de Sir Jolan.
- Peut-être que vous auriez mieux fait de ne pas vous mêler aux entraînement, ça n'a pas l'air de vous réussir...
Il parlait sur un ton mesuré, presque à voix basse.
- Mais nous ferions peut-être mieux de rentrer dans votre chambre pour discuter sans être entendu... c'est bien celle-ci ? ajouta-t-il en désignant la dernière porte, celle qui correspondait en effet à la chambre de Streen.

Streen avait une crainte : qu’un apprenti ou qu’un autre paladin le surprenne entrain d’en parler à un autre comme s’il était on égal alors qu’il était sensé être un apprenti. Ainsi, il accueillit avec approbation la proposition de Sir Jolan. Il se contenta d’hocher la tête en signe d’affirmation et ouvrit la porte de sa chambre. Il prépara une chaise pour laisser le paladin s’asseoir si il en ressentait le besoin. Puis il attendit ce que le paladin voulait lui dire.

Quête : chercheurs de sens

Sir Jolan ne tarda guère, du reste, à entrer dans le vif du sujet.
- J'espère que vous n'êtes pas trop mal installé... Je vois que vous vous êtes mêlé aux aspirants paladins, donc j'imagine que oui. Après, c'est sûr qu'il faudra que je trouve une histoire pour expliquer votre disparition... mais je me débrouillerai. On dira que vous n'étiez pas fait pour ça...
Il grimaça.
- Bon, pour en revenir à nos moutons... Il doit nous rester deux heures environ avant que nos deux lascars rejoignent la taverne. Quant à votre amie, je ne sais pas à quelle heure elle compte s'y rendre. Pour ma part, je serai à mon poste d'observation habituel avant qu'ils arrivent à la taverne. Désirez-vous m'accompagner, sachant que vous serez alors, en théorie, en plein entraînement avec les autres novices ?

-Pas fait pour ca ? demanda Streen. Mouais, au moins, ca sera facile de leur faire accepter cette idée. J’en soupçonne quelques uns de s’en douter concernant mon cas. Et avec la séance d’équitation, ce sera plus crédible.
Puis en réfléchissant aux propos du paladin.
-Je dois rester ici. Si je vous suis et que je me fais repérer par quiconque, cela pourrait poser problème étant donné que l’on croit à ma mort et que j’espère l’enquête s’est ébruitée dans la cité. Je vous attendrai ici et je partirai avec vous lorsque ce sera l’heure du départ.

Quête : chercheurs de sens

Jolan haussa un sourcil.
- Je ne comprends pas vraiment ce que vous voulez dire par l'heure du départ... Personnellement, je pars dans un peu plus d'une heure pour rejoindre mon point de guet. Vous serez normalement à l'entraînement à cette heure-là, sauf si vous trouvez une bonne raison de ne pas y aller... vous pouvez être malade peut-être... ou je peux demander à Sire Armand de vous faire appeler peut-être, pour des papiers quelconques. Mais si vous préférez ne pas être vu en ville et rester ici... c'est comme vous voulez. Ne vous en faites pas, même si vous ne venez pas, je serai là pour veiller à ce qu'ils n'ennuient pas votre amie. De toute façon, il ne se passera sans doute rien de spécial. Ils vont passer deux heures à la taverne, comme toujours, puis rentrer chez eux... ou disparaître de façon inexplicable. Je les soupçonne d'avoir des potions d'invisibilité. Je n'ai encore jamais réussi à les suivre de façon efficace vers un point quelconque de rencontre de la secte. ...

-L’heure du départ ? Je parlais de l’heure à laquelle il sera temps de les suivre lorsqu’ils rejoindront la secte.
Puis il réfléchit avant de reprendre :
-Il n’est pas question que je sois vu en ville, il ne faut pas prendre le moindre risque. J’assisterai à la séance d’entrainement. Quant à ma compagne, je ne m’inquiète pas. Il y a peu de chance qu’ils lui fassent du mal…du moins si tout se passe comme prévu.

Quête : chercheurs de sens

Le paladin le regarda avec surprise... et un rien d'exaspération peut-être.
- Vous parliez de l'heure de les suivre quand ils rejoindront leur secte ? Mais comment diable comptez-vous vous y prendre pour le savoir ?
Il s'assit sur la seule chaise de la pièce avec un soupir, et reprit sur un ton un peu condescendant.
- Reprenons... Ces deux hommes sont suspectés d'appartenir à une secte sharite... Dont nous suspectons qu'elle se réunit quelque part, soit en ville soit plus probablement hors les murs... Ce ne sont que des suspicions, il n'y a aucune certitude là-dedans. Je n'ai jamais pu, pour le moment, réussir à les filer jusque-là. Soit ils n'y sont jamais allés, soit j'ai perdu leur trace. il se peut même que nous fassions erreur quand à l'existence de ce lieu de rassemblement... Mais j'ai tout de même de fortes présomptions. Mais bref.
Il le fixa droit dans les yeux.
- Si ce soir, au cours de ma filature, j'ai la chance de pouvoir les suivre jusqu'à leur hypothétique quartier général, j'en serai ravi... mais ça ne sera peut-être que demain, ou le jour suivant, ou jamais. Et je ne vois absolument pas comment je pourrais vous en avertir ! Je veux dire... c'est le but de ma filature, de rejoindre le quartier général éventuel de leur groupuscule...
Il fronça un sourcil puis reprit d'un ton plus calme.
- Ou alors... j'ai peut-être mal compris... vous parlez peut-être de revenir à nouveau au quartier général, avec moi, une fois que j'aurai fait le premier repérage ? Si j'y arrive un jour... Mais comme je risque d'être repéré... rien ne dit qu'on ait l'occasion d'y retourner une deuxième fois.

-Comment je compte m’y prendre pour savoir ? C’est bien simple, moi je ne saurais pas mais vous si. Ce sera donc à vous de m’avertir si cela arrive. En tout cas il est hors de question que je file avec vous les deux clercs se soir. Avec mon indiscrétion légendaire, ca ne fera que nuire à notre quête. D’ailleurs j’ai cru que vous saviez dans quel lieu se trouvait leur quartier général étant donné que vous nous avez parlé d’une autre cité.
En revanche, la réplique du paladin le fit frémir. Il ne pouvait pas laisser partir le paladin seul. Même s’il ne se faisait pas repérer, Sylvenegie serait aux mains de ces deux criminels, ce qui ne le rassurait pas. Et s’il était repéré, jamais plus il ne trouverait Sylveneige. Et cette dernière penserait qu’il s’était mis dans le pétrin ce qui en un sens n’était pas faux.
-Alors le plan a échoué. Il ne sera pas possible d’être averti à temps si jamais il parte ce soir. Pour autant, il n’est pas question que je me montre. A quoi cela aurait il servi d’en informer les autorités sinon ? Je ne vois qu’une seule solution. Connaissez-vous une cachette dans les taudis qui soit assez proche de la taverne ? Si vous soupçonnez un éventuel départ, vous n’aurez qu’à m’avertir pour les filer en peu de temps. Et dans le cas où ils ne partent pas ce soir pour leur quartier général ce qui me parait fortement probable, sera-t-il possible de retourner à la commanderie sans que l’on s’aperçoive que je suis sorti ?

Quête : chercheurs de sens

Le paladin secoua la tête d'un air découragé, et reprit, d'un ton patient.
- Je crois que vous ne comprenez décidément pas la situation. Je vais filer les deux hommes ce soir, bien sûr, comme d'habitude. Et tous les soirs qui suivront si besoin... S'ils partent pour je-ne-sais-où, je vais les suivre, bien sûr. Il est évident que je n'aurai ni le temps, ni le moyen de vous prévenir... Donc si vous décidez de rester là, vous ne saurez qu'après mon retour ce qui s'est passé. Et mon retour peut très bien ne pas être pour tout de suite, si l'endroit où ils se rendent est là où le temple le soupçonne. Mais soit, si vous préférez rester ici... je le conçois tout à fait.

Streen secoua la tête.
-Je ne sais pas s’ils partiront ce soir. Mais je ne veux prendre aucun risque. Si jamais ils se rendent dans une autre ville et que vous revenez ici pour m’avertir, ma compagne pourrait être en danger si jamais on la démasque. Je vais donc vous suivre pour ce soir et les autres aussi. Et je ferai ce que vous me demanderez de faire. Mais je ne peux pas ma montrer comme ca. Il me faut un déguisement. Avec mes yeux violets, n’importe qui pourrait me repérer.

La Couronne de Cuivre

[Bâtiment] La Commanderie des Paladins de Lathandre