La Couronne de Cuivre

Quête : chasse gardée

L'assemblée demeura d'abord presque silencieuse, puis elle fut parcourue de murmures. Il y avait toujours de l'hostilité, mais une pointe de doute avait fait son apparition. Et un peu de gêne, aussi. Kasumi se dit qu'il avait réussi à ébranler les esprits et que, peut-être, avec AIdan, à force d'apaisement, d'encouragements, ils pourraient arriver à faire avancer les choses dans le bon sens.
Mais c'est alors qu'un homme s'avança. Grand, large d'épaules, il avait un visage marqué par la petite vérole et une profonde cicatrice en travers de la pommette gauche.
-Que ceux qui mettent en doute ton intégrité et tes motivations s'avancent, c'est bien ça qu't'as dit ? lança-t-il, goguenard. Ben moi j'm'avance, alors. J'me fiche de savoir le représentant de quoi t'es maintenant. Moi, ce que je sais, c'est ce que tu étais avant.
Il se tourna vers les habitants qui le dévisageaient, étonnés.
-M'sieurs dames, j'peux vous assurer que j'ai vu de mes yeux vus ce type portant l'armure des Gardes Rouges de Nwalk. Il a attaqué des gens... en a tué pas mal,. Et en a capturé un. Et ce gars qu'il a capturé, c'était un bon gars, l'avait une femme et un mioche... Ben moi qui ait réussi à lui échapper, à ce Rouge, j'peux vous dire qu'il est mort, ce gars. Et sa femme aussi. A cause de lui. Alors vous étonnez pas que maintenant il fasse tout pour que les Morféens cachés dans les bois vous plument.
Sa déclaration provoqua un vif émoi, et quelques exclamations haineuses commencèrent à résonner. Même Aidan jeta un regard troublé au rôdeur.

Quête : chasse gardée

Le demi-elfe suffoqua de stupeur ; Les images de la ruelle sombre se rappelèrent brutalement à sa mémoire. Cette nuit là, il avait cru monter une embuscade contre une patrouille du tyran mais l’attaque avait tourné court, le rôdeur réalisant trop tard qu’il avait affaire à d’honnêtes gardes intègres. Il s’en était voulu depuis lors d’avoir eu à affronter ces braves. Il avait pourtant cru à une rédemption possible quand le prisonnier avait accepté de rejoindre les troupes de la résistance mais cette mince victoire avait été douloureusement enterrée par les évènements qui s’étaient alors déchaînés dans le quartier portuaire. Le père et la mère avaient trouvé la mort laissant un garçonnet orphelin. La bile lui montait dans la gorge tandis que des regards et des murmures hostiles commençaient à s’élever vers lui. Le rôdeur répliqua d’une voix désolée à destination de son seul accusateur. Tout le reste avait disparu pour l’heure : Aidan, les villageois, le Peuple Libre et sa mission étaient occultés par le terrible rappel du passé :

- Tout ce que vous dîtes est vrai,, commença-t-il ce qui souleva des vociférations incrédules dans les premiers rangs. Tandis que la vague se répercutait dans la masse assemblée, il continua cependant :

- C’est en portant l’armure des Rouges que j’ai tendu une embuscade à la patrouille du Sergent Desmoulins. Oui, je connais son nom, ne soyez pas surpris. Je ne savais pas alors que nous servions les mêmes objectifs… J’ai longtemps regretté cette action extrême car de braves gens sont morts ce soir là et plus encore avant que les horreurs déclenchées alors ne révoltent le peuple de Luménis. Oui, le sergent est mort mais je ne vous laisserai pas dénigrer sa mémoire : il est mort l’arme au poing et il a racheté une partie de ma culpabilité en se dressant face au tyran. J’ai appris qu’il a donné sa vie après avoir appris la mort de sa femme. Il était conscient de laisser le petit Victor derrière lui mais il est tout de même venu à notre secours ce jour-là. La bataille des quais aurait pu mal tourner sans les bonnes volontés. C’est ce que je voulais éviter ici : que des hommes et des femmes se retournent les uns contre les autres et que les survivants se nourrissent de regrets. Si vous me jugez coupable des évènements qui ont conduit à la mort du sergent, j’accepte d’être jugé. Avoir choisi les armes au lieu de négocier, telle est ma faute.

Quête : chasse gardée

A nouveau, la foule se déchaîna en clameurs et en conversations plus qu'animées. Après quelques minutes, beaucoup se tournèrent vers l'accusateur, guettant sa contre-attaque. L'homme se contenta de hausser les épaules.
-Il dit p't'être vrai. Moi j'étais qu'un garde de l'escouade, après tout, m'ont laissé pour mort, la suite, c'est que des ouï-dire que j'ai entendus. Mais p't'être aussi qu'il ment. C'était un peu la guerre entre les Rouges et les autres soldats, ils nous en voulaient parce qu'on était moins sadiques, et parce qu'on osait s'insurger contre leurs privilèges et leurs exactions. Alors s'pourrait bien qu'il soit un vrai rouge et que le reste ça soit que des menteries.
Nouvelles exclamations. Mais, cette fois, Aidan prit la parole :
-Si cet homme ne ment pas sur un point, c'est sur qui l'envoie : il s'agit bien du Grand Prêtre de Lahtnandre, Albérich Garde-Pensée. Et je connais Albérich : il est bon, ce n'est pas un homme de haine, de vengeance. Mais en aucun cas il n'aurait laissé un ancien Garde Rouge, même repenti, se charger d'une si sensible mission. S'il l'a fait, c'est qu'il avait confiance en la probité de messire Kasumi.
Les conversations grondèrent à nouveau. Puis quelqu'un lança.
-P't'être, mais quand même ! Qu'on le garde ici sous surveillance pendant qu'on envoie des gars voir le reste du "cadeau" !
Il y eut de bruyantes approbations.
-Et s'il y a une attaque juste quand on va voir là-bas, ça voudra dire que c'est un Morféen !
Nouveaux glapissements, mi colère, mi décidés.
-Et pis même si y a pas d'attaque, et qu'y a bien du bois, faudra qu'on voie la trogne de ce peuple libre ! lança, tonitruante, la femme prénommée Asha. S'ils ont rien à cacher, qu'ils se montrent en face ! Comme ça, Rolf verra bien s'il y a des Morfénens parmi eux.
L'intéressé - l'accusateur de Kasumi - acquieaçs.
-J'dirai si j'en vois un. Mais j'les connais pas tous...
Aidan soupira.
-Est-ce que ces conditions vous conviennent, messire Kasumi ? s'enquit-il.

Quête : chasse gardée

Le rôdeur put constater que son discours et l’intervention d’Aidan avaient pu apaiser la situation. Cependant, la proposition des villageois ne dépendait pas de son bon vouloir. Aussi, Kasumi n’osa pas trop s’engager en dehors de lui-même. Il attendit que les conversations s’apaisent en murmure pour répondre à Asha :

- Les gens du peuple libre pourraient accepter de rencontrer une de vos délégations en terrain neutre mais je ne pense pas qu'ils risqueront de révéler leur campement. ils ont des jeunes et des vieillards avec eux et ne doivent guère vous faire confiance, je le crains. Ne faisant pas partie des leurs, je n’ai pas le droit de préjuger de leur décision. Sachez toutefois, que j’accepte de m’en remettre entre les mains de votre clerc tant que les doutes ne seront pas levés quant à ma probité. Vous pouvez contacter les autorités luméniennes si vous doutez que je ne fus jamais autre chose qu’un résistant débarqué avec le contingent Manostien pour renverser Nwalk et rétablir la paix dans la capitale.

Quête : chasse gardée

L'affaire fut vite entendue. La foule se perdit quelques minutes en délibérations diverses, mais le plan proposé semblait offrir suffisamment de garanties et tout le monde ou presque finit par tomber d'accord. Les habitants se dispersèrent lentement, certains jetant à Kasumi des regard en biais signifiant qu'ils ne renonçaient qu'à regrets à une option plus musclée. Et qu'ils étaient prêt à revenir à celle-ci, le cas échéant.
Finalement, Aidan l'entraîna jusqu'au temple et prépara un souper à partir l'une des prises offertes par le Peuple Libre. Laquelle s'avéra, comme de bien entendu, saine et dépourvu de tout poison.
La nuit qui s'ensuivit fut agitée. Plus encore que l'avaient été les précédentes. Car c'était bien vers le dénouement de l'affaire que l'on s'acheminait... En tout état de cause, le sommeil se laissa longtemps désirer. Et lorsqu'il vint, il se révéla des plus agités.
-Vous n'avez pas le droit de sortir d'ici, je le crains... fit le clerc dès qu'il l'eut rejoint, à l'aube. Le voudriez-vous qu'on vous en empêcherait... Ils ont placé des sentinelles aux alentours. Je ne les ai jamais vus dans un tel état... Ils vont aller chercher le bois ce matin. Pendant ce temps, des patrouilles sillonneront les environs pour prévenir toute attaque. Que quelque chose cloche, et vous serez proprement lynché, j'en ai peur... Et moi aussi, cela va sans dire.
Rien ne clocha, cependant. Les premiers chargement revinrent au village en milieu de matinée, et le transvasement fut terminé avant la nuit. Il n'y eut pas d'attaque, pas de guet-apens, pas de coup fourré, et l'on se mit donc aussitôt à répartir le bois et à le stocker en divers endroits du bourg.
Au crépuscule, Aiidan s'absenta un moment pour discuter avec certains villageois. Il revint moins d'une heure plus tard, l'air quelque peu soulagé.
-Bon... Ils sont d'accord pour vous laisser organiser cette rencontre avec les représentants du peuple libre, dit-il au rôdeur. Mais ce devra avoir lieu non loin du village, et des hommes attendront à proximité, en cas de grabuge. Je n'ai pas pu obtenir de conditions plus larges, mais avec un peu de chance, vous arriverez à mettre cela en place.

Quête : chasse gardée

Le rôdeur avait tourné en rond toute la journée dans la maison, nerveux à l’idée d’une difficulté sur laquelle il n’était pas libre d’agir. Pour tromper son ennui, il avait repris son passe-temps favori et une belle collection de figurine de bois représentant certains des habitants de Respelm ou de membres du peuple libre s’alignaient sur la petite table basse devant lui. Lorsque le clerc rentra une nouvelle fois pour lui annoncer la fin de sa captivité, Kasumi le remercia et se dirigea vers la porte. Il répliqua au regard étonné d’Aidan :

- Je me suis reposé tout le jour et je n’ai rien contre le fait d’arpenter les bois de nuit. Si tout va bien, je serai de retour dès l’aube porteur de la réponse du conseil. Veuillez m’excuser mais rester enfermé ne m’a pas ouvert l’appétit.

Conscient de s’être peut être montré un peu grossier, le demi-elfe salua le clerc avant de prendre ses affaires et de se diriger résolument vers la forêt. Il escomptait décourager qu’on le suive en se montrant discret ce qu’il parvint à faire sans mal vue l’heure tardive et l’inquiétude des villageois à s’engager dans les bois surtout de nuit.

Quête : chasse gardée

Kasumi atteignit le camp vers minuit. Il trouva les sentinelles bien éveillées, comme il s'y attendait, mais s'il avait craint de tirer les chefs de la communauté du lit, il fut vite rassuré :
il y avait encore une belle assemblée, autour du grand feu. A la lueur de ses flammes, les membres du peuple libre buvaient joyeusement, ou dansaient au son des sarabandes endiablées jouées par Marillion, un violonneux dont le nom lui échappait et un manieur de tambourin qui ne perdait pas le rythme malgré son état d'ébriété plus qu'avancé. L'arrivée du rôdeur ne sembla pas décider les habitants à interrompre la fête, et on lui servit de quoi se rafraichir le gosier tandis qu'on remettait le couvert pour quelques gigues supplémentaires.
Finalement, Lyanna parvint à persuader frère Toque de mettre un terme à ses libations et, avec plus de difficultés, Marilion de déposer son instrument. Entraînant le barde qui ronchonnait copieusement et le clerc qui emportait avec lui une pinte plus qu'aux trois quarts pleine, la jeune femme gagna la salle du conseil. Lorsque tout son monde se fut installé, elle invita le rôdeur à faire le récit des événements de Respelm.

Quête : chasse gardée

Kasumi s’était autorisé un rapide en-cas en arrivant au campement. L’inactivité de la journée lui avait coupé l’appétit mais la marche rapide dans les bois avait rappelé son estomac à son bon souvenir. Sentant le dénouement de l’affaire approcher, le rôdeur ne s’autorisa aucune des facéties qui avait caractérisé ses précédentes rencontres avec les membres du conseil. Il compta simplement et sans enjoliver ou omettre de détails significatifs, l’accueil réservé au don par les villageois. Ceux-ci s’étaient montrés méfiant comme on pouvait s’y attendre mais avaient finalement décidé d’accepter le cadeau et ils souhaitaient maintenant rencontrer une délégation du Peuple libre. Le rôdeur énonça tristement les conditions voulues par les villageois tout en songeant qu’un geste de bonne volonté ne devrait pas être accueilli aussi froidement :

- Leur délégation souhaite rencontrer la vôtre mais je dois vous prévenir qu’ils comptent bien laisser quelques gars à eux en réserve non loin au cas où vous ne seriez pas amicaux. Ils se méfient toujours, mais je ne pense pas qu’il y ait des raisons de s’inquiéter outre mesure. Un accord pourrait sortir de cette entrevue…

Quête : chasse gardée

Marillion pouffa, narquois.
-De très longues dents, ces moutons, n'est-il pas ? Donnez-leur un doigt, ils vous dévorent le bras. S'ils attendent qu'on rampe et qu'on leur lèche leurs godillots crasseux, ils peuvent courir.
-Tymra serait pour tenter le coup, pourtant ! riposta joyeusement frère Toque. Une rencontre improbable, des hommes en armes, un fort potentiel pour que cela dégénère et quelques chances pour que cela marche... Du tout bon, m'est avis.
-Ils nous laissent le choix du lieu de rendez-vous, tant qu'il est près de leur bergerie, dit Lyanna. Choisissons l'orée des bois : nous aurons des archers dans les arbres. S'ils font mine de nous attaquer, ils seront transformés en hérissons emplumés avant d'avoir pu dire ouf.
-Moi, je ne viens pas ! fit Marillion, morose. Je ne participerai pas à cette pantalonade. On a fait le premier geste : à eux, maintenant.
-Et si je suis en danger ? minauda la jeune femme. S'ils s'en prennent à moi ? Que ferai-je sans mon chevalier servent ?
Le barde marmonna quelques paroles inaudibles, puis se tut. Souriante, Lyanna fit face à Kasumi.
-Voici avez entendu nos conditions. Ils doivent savoir que nous aurons des hommes armés aussi. Nous pourrons nous tenir hors de portée de nos flèche, si ça peut les rassurer. S'ils nous cherchent des noises, nous nous replierons, et s'ils nous suivent, ce sera à leurs risques et périls.

Quête : chasse gardée

Le rôdeur eut envie de titiller Marillion sur son attitude boudeuse mais il réprima cette conduite puérile pour éviter de remonter davantage le barde contre lui et son initiative. Après avoir réfléchi un moment, il répondit en étouffant un bâillement :

- Oui, ces conditions me paraissent raisonnables : s’ils jugent bons de se protéger, il est naturel que vous en fassiez de même. La rencontre pourra avoir lieu à la limite de portée de vos gardes et j’y assisterai, naturellement, de même que le clerc Aidan. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’attendre leur réponse pour organiser vos hommes. Nous pourrions nous rencontrer en début d’après-midi, ce qui me laisse le temps d’arriver à Respelm peu après l'aube et d’organiser la rencontre. Où souhaitez-vous qu’elle se tienne ?

Quête : chasse gardée

Marillion fit la grimace, frère Toque vida sa pinte, Lyanna se frotta le menton.
-A cinq cent mètres à l'est de l'endroit où la rivière quitte les bois, dit finalement le clerc. C'est bien, là. Feuillage touffu, branches épaisses, terrain en pente. Nous aurons une position dominante, ça nous aidera à faire tourner la chance en notre faveur, si besoin est.
-Vendu, dit Lyanna. Demain en début d'après midi, à l'endroit dont vient de parler notre révéré révérend. Nous y serons... mais nous n'attendrons pas trop. Essayez de nous prévenir, s'il y a un changement de programme.

Quête : chasse gardée

Kasumi visualisa l’endroit. Il l’avait repéré au cours de ses pérégrinations et ne voyait aucune difficulté à le retrouver plus tard dans la journée. D’une voix ensommeillée, il répondit machinalement :

- Le plus simple est que vous envoyiez un archer de toute façon, je le rejoindrai dès que possible et suffisamment en avance pour avertir de la tenue ou non de la rencontre. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, j’ai un long chemin à parcourir une nouvelle fois mais ce sera avec le cœur léger de savoir que demain nous offrira de nouvelles possibilités et que je vous reverrai tous. Bonne nuit à vous !

La nuit allait être courte pour le rôdeur mais bientôt il aurait l'occasion de se reposer sereinement, il en vaiat la conviction.

Quête : chasse gardée

Kasumi parvint aux abords de Respelm peu avant l'aube, et lorsqu'il gagna le temple, il trouva Aidan en pleine cérémonie. Il ne fit rien pour presser le prêtre, se retirant dans la pièce qui lui servait de salle à manger, mais l'autre ne tarda guère à apparaître : nul doute qu'après quelques excuses à Lathandre, il avait écourté le rituel.
Sa mine tirée s'éclaira lorsqu'il apprit que le peuple libre avait accepté le principe d'une rencontre et même fixé un lieu. Il se proposa d'aller trouver aussitôt les chefs de famille du village pour les en informer, mais opposa un refus catégorique au rôdeur lorsqu'il prétendit l'accompagner;
-Vous tenez à peine debout ! lança-t-il. Prenez au moins quelques heures de repos. On aura besoin de vous, je crois, lors de ces pourparlers...
Aussi soucieux fut-il, le demi elfe n'eut aucun mal à trouver le sommeil, et c'est finalement Aidan qui l'en tira. Il devait être près de midi.
-Le lieu et la présence d'archers ne leur a pas plu, je ne vous le cache pas. Mais j'ai avancé que le peuple libre n'allait tout de même pas se livrer pieds et poings liés, et ils ont fini par entendre raison. Ce sera donc là où ils l'ont voulu... Notre délégation sera composée de six personne. Vous et moi en ferons partie... Reste juste à espérer qu'il n'y aura pas de provocations, sinon, cela risque fort de dégénérer en bain de sang.

Quête : chasse gardée

Malgré l’appréhension du clerc et la tension qui habiterait certainement les villageois, le rôdeur était confiant et impatient que la rencontre ait lieue. La sieste qu’il venait de s’octroyer contribuait à lui donner de l’énergie et c’est d’un pas alerte qu’il accompagna le clerc qui franchissait la porte du temple.

Aidan avait donné rendez-vous à la délégation sur la place marquant le centre du village, non loin du sanctuaire de Lathandre. Quand ils y arrivèrent, aucun des représentants ne manquait à l’appel. Kasumi nota sans grand étonnement qu’Asha faisait partie des plénipotentiaires. Les autres, tous des hommes d’âge mûr, ne lui étaient guère familiers. Le demi-elfe les salua courtoisement avant de suivre le clerc qui leur enjoignait de se mettre en route.

Sur le chemin, Kasumi s’excusa auprès de ses compagnons pour partir à l’avant et prévenir de la tenue des pourparlers, comme il avait été convenu. Le rôdeur s’enfonça donc dans les bois à la recherche du messager du Peuple libre tandis que le reste du groupe se dirigeait vers la clairière choisie comme lieu de rendez-vous en longeant l’orée de la forêt.

Quête : chasse gardée

Un homme émergea des arbres sitôt que le rôdeur s'approcha et, dès qu'il eut entendu ce qu'il avait à dire, il porta la main à sa bouche et siffla une trille semblable à celle d'un oiseau. Les bois se mirent aussitôt à bruire : Kasumi put discerner de nombreuses silhouettes prendre position dans les arbres. Puis cinq personnes firent à leur tour leur apparition : Lyanna, Marillion, frère Toque, comme il s'y attendait, mais aussi Manjo et Olaf, le forgeron. Aucun ne portait d'armes ou d'armure : ils semblaient au contraire avoir revêtu leurs plus beaux atours. Les deux colosses de frères étaient d'ailleurs, étrangement, les plus somptueux, avec leurs pourpoints brodés et leurs capes de zibeline. Avaient-ils endossé cette tenue pour faire un peu oublier leur impressionnante stature ? Peut-être, mais cela ne les rendait que plus intimidants.
Après de brèves salutations, les représentants du Peuple Libre suivirent Kasumi jusqu'à l'endroit qui devait accueillir la rencontre. Les mandataires de Respelm les y attendaient, et les deux groupes se firent face sans d'abord échanger un mot.
Enfin, Aidan se racla la gorge.
-Hum, messire Kasumi... M'est avis que vous devriez... ouvrir la discussion, étant donné que vous connaissez les deux partis.

Quête : chasse gardée

Kasumi se racla la gorge, à la recherche de mots appropriés pour engager les deux groupes sur la voie de la discussion. Il se sentait un peu ridicule et maladroit de se retrouver soudain à une place aussi exposée que celle confiée par Aidan. Il se sentait aussi maladroit de n’avoir pas songé à préparer ce qu’il allait dire à ce moment qu’il avait pourtant appelé de ses vœux. Un sourire avenant de Lyanna le décida à se lancer :

- Il y a trois jours j’étais un inconnu pour vous tous et pourtant aujourd’hui vous m’accordez assez de confiance pour parler en votre nom. Aujourd’hui vous vous êtes déplacés malgré vos inimités pour tenter d’apprendre à mieux vous connaître. Il est trop tôt pour parler de vous faire mutuellement confiance mais aujourd’hui pourrait être le premier pas dans cette voie. Que ceux qui acceptent de tenter ce premier geste fassent entendre leurs noms pour que les autres en prennent connaissance !

Le demi-elfe espérait que cette demande soit entendue ce qui lui permettrait de prendre un peu de recul et de regagner la place où il se sentait le plus à l’aise.

Quête : chasse gardée

Les deux groupes échangèrent des regards peu amènes. Puis, contre toute attente, ce fut Marillion qui parla.
-Alors, avant toute chose, je tiens à préciser que je ne fais absolument pas confiance à cet individu. Et s'il faut absolument que vous sachiez mon nom, c'est Marillion, voilà.
-Ben ça nous fait un point commun ! grogna l'un des villageois; Cleos Marlok, que je suis.
-Mais y aurait-il des gens de bon sens, dans ce village ? s'esbaudit le barde. Les choses sont peut-être mieux engagées que je ne l'aurais cru...
Lyanna lui jeta un regard noir : mais la réplique du musicien ne déchaîna pas l'ir des Respelmois dont deux au moins sourirent. La jeune femme s'empressa cependant de décliner son identité, suivie par frère Toque. Pour l'autre bord,, seul Aidan se présenta. Les autres demeurèrent silencieux... Et à nouveau, tous tombèrent dans un lourd mutisme.

Quête : chasse gardée

Kasumi jeta un regard réprobateur à Marillion. Il s’attendait à ce que les deux groupes ne se prêtent pas de bon cœur à la discussion et sa tactique avait rencontré un succès mitigé. Il fallait composer avec la mauvaise humeur des Relspelmois. Ne bénéficiant pas du secours d’Aidan ou des chefs de clan, le rôdeur sentit que l’on se reposait à nouveau sur lui pour mener la discussion :

- Hum, quoiqu’il en soit, nous sommes ici pour trouver un accord entre vos communautés respectives. Je parle librement et ne réclame rien pour moi-même et sachez que je n’ai rien à gagner quoique vous décidiez de faire. J’aimerais cependant avoir votre accord de ne pas recourir à la violence si nulle entente ne devaient ressortir de nos débats.

Quête : chasse gardée

Les représentants de Respelm jetèrent un regard à leurs vis-à-vis - particulièrement à Manjo et Rolf - puis un autre aux bois, derrière, avant d'opiner finalement. Lyanna et les siens firent de même, y compris Marillion, même si lui se paraît d'un soruire goguenard, contrairement aux autres.
-Peut-être.. Peut-être accepteriez-vous que je place cette rencontre sous les auspices de Lathandre par une petite prière ? s'enquit Aidan.
-Pas question ! fit joyeusement frère Toque. C'est Tymora qui veille sur nos pourparlers.
-Comme l'a dit messire Kasumi, ils pourraient être l'occasion d'un nouveau départ. D'une seconde chance. Cela me paraît faire partie des attributions de Lathandre.
-Peut-être. Mais Tymora est la déesse de la chance, des audacieux. Et de l'audace, il en faut, pour se réunir ainsi.
-Plus que de la chance ou du hasard ou de l'audace, c'est de la bonne volonté qui imprègne nos intentions.
Frère Toque se frotta le menton.
-Et si nous disions qu'au hasard d'une aube nouvelle, par chance, une renouveau s'offrit aux audacieux plein de bonne volonté ?
Aidan écarquilla les yeux.
-Heu... Oui... Oui, si... Si vous voulez. Mais cela signifie-t-il que nous allons prier tous les deux ?
L'autre acquiesça, et les deux clercs se fendirent chacun d'une brève litanie et d'une bénédiction. Leurs compagnons les dévisageaient, pantois.

Quête : chasse gardée

Kasumi attendit la fin du cantique des deux hommes de culte pour joindre sa voix au débat, un sourire aux lèvres :

- La Dame de la forêt, ma protectrice veille doublement sur les bonnes volontés réunies sous cette ramure en cette époque automnale. Laissez-moi être sa voix ! Cette région regorge de ressources qu’elle met à votre disposition si vous savez en rendre grâce à la nature et respecter ses dons. La Dame peut vous nourrir, vous vêtir et vous chauffer sans qu’une communauté ne lèse sa voisine. Le don offert par le Peuple Libre, s’il vient honorer une dette, est aussi la marque de ce que Mielikki vous offre à tous. Si sous son auspice, vous échangez ce qu’elle ne peut pas produire pour vous, vos deux communautés ne peuvent que prospérer matin après matin. Le risque est-il si grand que vous ne pouvez avoir foi en Tymora et tenter votre chance ?

Quête : chasse gardée

-Je vous rappelle, très cher, que nous avons fait le premier pas en suant sang et eau pour offrir bois, fourrures et viande à ces gens ! lança Marillion, acerbe.
-Mais c'est vous qui avez commencé à nous piller ! protesta vivement Marlok.
-Mazette ! Trois maigres agnelets et deux misérables sacs de blé. Vous appelez ça du pillage ?S'ensuivit un débat animé pour savoir qui était débiteur de qui, et les Respelmois finirent par convenir que, même en incluant le coût psychologique des "attaques", le butin de celles-ci avaient été largement compensé.
Les discussions se poursuivirent alors, se transformant en tractations et comptes d'apothicaires à s'arracher les cheveux. Marillion et Morlak les ponctuaient de remarques peu pacifistes, mais tant Lyanna qu'Asha ou Aidan parvenaient à les contenir. Au final, après une bonne heure de palabres, les deux groupes parvinrent à se mettre d'accord sur une livraison de céréales au peuple libre et sur un achat grouppé de minerai à la ville, la part de Lyanna et des siens étant payée par des pelleteries. Ce n'était là que deux modestes échanges. Toutefois, s'ils s'avéraient conculants, ils ouvriraient la voie à d'autres, plus importants.
Il restait d'autres problèmes à régler, notamment les rapports entre le Peuple Libre et les autres villages de la région. Mais c'était une autre affaire, et elle attendrait la réalisation de l'accord présentement arraché pour que les Respelmois parlent éventuellement en faveur des prétendus brigands.
La réunion toucha donc à son terme. Les émissaires échangèrent des saluts guindés puis s'apprêtèrent à regagnier qui son village, qui son campement sylvestre.

Quête : chasse gardée

Kasumi était satisfait du résultat de cette rencontre : elle s’était bien mieux déroulée qu’il ne l’avait longtemps craint. Certes, tout n’était pas réglé mais le demi-elfe savait au fond de lui que rien ne valait un accord mineur pour parvenir à aplanir toutes les difficultés. Si les émissaires s’étaient évertués à apporter une solution globale, il n’en serait ressorti qu’un échec retentissant. Somme toute, l’accord était profitable à tous ce qui était garant de la réussite des échanges entre les deux peuples.

Alors que les deux groupes se séparaient, Kasumi suivit les conseillers du Peuple Libre afin de s’entretenir un moment avec eux :

- Je m’en retourne porter le résultat de votre accord à Luménis. Nos chemins se séparent donc ici pour l’heure. Sachez toutefois que si certains d’entre vous souhaitent apporter leur contribution à la reconstruction de Luménis, ils seront bien accueillis et récompensés comme nous le pourrons. Pour ma part, je me tiendrai informé de l’évolution de vos accords par des visites régulières au cours des prochains mois. Je vous remercie pour votre accueil et ne l’oublierai pas.

Quête : chasse gardée

-Si tout cela tourne au fiasco, nous profiterons de l'une de vos visites pour vous faire payer votre intervention dans nos affaires... lâcha Marillion. Et si tout va bien... Soit, je viendrai chanter du mal de vous à Luménis, à l'occasion.
-Puisse Tymora veiller sur vos prochaines initiatives... déclara pour sa part frère Toque tandis que le barde repartait déjà, sa cape flottant derrière lui. M'est avis que vous vous êtes trompé de déesse tutélaire, mais enfin, chacun suit sa route ! Que la votre soit vierge d'embuches autres que celles que vous aurez choisi d'affronter.
Lyanna, elle, se contenta d'un sourire d'un clin d'œil et d'un signe de la main avant de partir à la suite de ses compagnons. Seul Manjo s'attarda le temps de taper gentiment sur l'épaule du rôdeur. Gentiment n'empêcha pas Kasumi de vaciler sous la pression de l'immense main.
-J'espère que nous aurons l'occasion de vider quelques pintes, un de ces jours. Tu t'es montré trop raisonnable, les soirs où e t'ai vu. Il faudra remédier à ça... Et si un jour, qui sait, Olaf et moi décidons de récupérer nos terres, peut-être irons-nuos rassembler une joyeuse équipe dans ta cité !
Puis il partit à son tour et disparut bientôt entre les arbres. Le peuple libre s'était retiré.

Quête : chasse gardée

Kasumi rattrapa la délégation Respelmoise avant qu’elle ne regagne le village. Peu de mots s’échangèrent avec les négociateurs maintenant que nul n’imposait de le faire. Le demi-elfe convainc de passer la nuit au temple afin de recouvrer ses forces avant le voyage de retour. Aidan en profita pour préparer une lettre à l’attention de l’Aubemestre Albérich. Il la cacheta et conseilla au rôdeur de la lui remettre en main propre dès son retour à Luménis.

A son réveil, le rôdeur apprécia une dernière fois les cantiques en l’honneur de Lathandre ainsi qu’un solide petit déjeuner. Le clerc avait préparé des portions supplémentaires pour permettre à Kasumi de manger à sa fin pendant les deux jours du périple qui l’attendait. Le demi-elfe passa récupérer sa monture chez Asha. Quand il lui proposa de la dédommager, elle lui rétorqua qu’elle s’était arrangée avec Aidan et le salua un peu sèchement. Du reste, le rôdeur ne s’attarda guère au village et profita du soleil matinal pour entamer sa chevauchée vers Luménis.

HRP : Talie, un grand merci à toi pour cette quête palpitante que tu m’as offerte. Ce fut un plaisir d’y participer.

Quête : chasse gardée

Épilogue

Après le départ de Kasumi, comme ils s'y étaient engagés lors des pourparlers, les habitants de Respelm livrèrent un chargement de blé aux représentants du Peuple Libre. Et lorsque ceux-ci, quelques jours plus tard, déposèrent près de la bourgade un bonne quantité de pelleteries, les villageois les emportèrent à Luménis pour procéder à l'achat de minerai nécessaire aux deux communautés.

D'autres échanges commerciaux eurent lieu lors des semaines suivantes et, sans devenir pour autant fréquents, ils acquirent une relative régularité. Les relations entre entre les Respelmois et les "brigands" allèrent peu à peu se détendant : s'il n'y eut pas de fraternisations, du moins les environs retrouvèrent-ils une certaine régularité. Et chacun put se préparer seirenement à affronter l'hiver.

Les autres villages de la région furent informés des accords passés à Respelm. Certains habitants s'offusquèrent, d'autres y virent leur intérêt. Quelques rencontres furent organisées, avec plus ou moins de succès. Aucune ne dégénéra, toutefois. Quant au Peuple Libre, jaloux de son indépendance, il ne chercha pas outre mesure à multiplier les rapports avec les sédentaires. Mais les pillages avaient définitivement cessé.

A ce jour, les autorités luméniennes n'ont plus reçu de plainte provenant des abords de la Forêt Hantée.

C'était la fin de leur troisième jour de marche depuis la caverne d'Astrée, et après les péripéties de la nuit précédente, elles étaient exténuées lorsqu'elles arrivèrent enfin à l'orée de la forêt maudite. Sur leur droite se dressait une colline, et sur cette colline, leur destination : Respelm. Quelques dizaines de maisons, groupées autour d'une placette, dominées par un modeste temple, et entourées d'une pallissade.
Le soleil disparaissait à l'horizon, et ses derniers rayons illuminaient le ciel, donnant aux nuages une magnifique teinte rose-orangée qui nimbait le paysage devant elles. Respelm était à une demi-lieue environ, et elles y seraient avant la nuit. Celles-ci s'annonçait froide, le ciel s'étant un peu dégagé, et elles étaient heureuses de pouvoir la passer à l'abri.

Leurs montures semblaient avoir elles aussi senti l'appel de l'écurie, et malgré leur fatigue, allongèrent le pas. Le crépuscule était néanmoins bien avancé quand elles arrivèrent à proximité de la petite bourgade.
La première chose qui frappa leurs regards fut un campement d'une dizaine de tentes, plantées dans un grand champ au bord de la route, juste à l'entrée du village. Elles passèrent devant sans s'arrêter. Quelques bruits de voix leurs parvinrent, mais elles ne virent personne. Elles continuèrent leur route, franchirent la palissade de bois et arrivèrent jusqu'au centre du village.
Astrée escomptait y trouver une auberge, mais elle dut se rendre à l'évidence : rien ne semblait avoir été prévu pour des visiteurs de passage. Il leur faudrait sans doute demander asile dans une grange. Elle hésita, observant le sanctuaire de Lathandre devant elles. Il était trop tard pour aller exposer au clerc l'objet de leur requête. Le plus urgent était de trouver asile pour la nuit.

"Qu'en penses-tu, Alice?" demanda-t-elle à sa compagne de voyage. "On peut peut-être entrer dans le temple pour leur demander s'ils connaissent quelqu'un susceptible de nous héberger? Par contre, il se fait tard, et mieux vaut attendre demain pour exposer notre problème.... Ou alors on frappe à une porte au hasard. Il suffit de repérer une maison avec une grange."

« Chhht… Ecoute un instant… » murmura Alice.
On entendait le brouhaha de conversations animées, des rires, qui résonnaient, ténus, dans la nuit. Un peu ce qu’on se serait attendu d’une ambiance d’auberge, alors qu’il n’y en avait manifestement pas.
« Voilà des gens que nous ne dérangerons pas vraiment. » fit Alice avec le sourire.
L’animation provenait d’une porte latérale du temple.
« La réputation des Lathandrites n’est pas usurpée… » ajouta la naine en s’approchant de l’huis, le sourire aux lèvres.
Elle frappa trois grands coups, puis courut se réfugier derrière Astrée qu’elle poussa devant l’entrée. Des pas ne tardèrent pas à résonner dans un couloir de pierre, et la porte s’ouvrit sur un homme large d’épaules, chauve et barbu, vêtu d’une aube rouge, et qui commença à parler avant même de les voir.
« Je sais que nous faisons du bruit, j’en suis désolé. Je vous promets que c’est bientôt term… »
Il s’interrompit.
« Mesdames. Excusez-moi. Que puis-je faire pour vous à cette heure tardive ? »

L'ambiance dans la salle semblait chaleureuse à en juger par les bruits qui s'en échappaient.

Astrée sourit au prêtre en aube rouge.
"Bonjour... Nous sommes désolées de vous importuner à une heure aussi tardive. Nous sommes deux voyageuses qui cherchons un abri pour la nuit. Il ne nous faut pas grand-chose : simplement un peu de place dans une grange pour nos montures et nous. Peut-être connaissez-vous quelqu'un qui pourrait nous héberger? Ou peut-être avez-vous de la place ici même?"

L'objet de leur visite attendrait bien le lendemain. Il était tard, et elle ne voulait pas déranger le prêtre pour une affaire après tout pas si urgente.

Le clerc sourit.
« Lathandre n’a pas l’habitude de laisser les bonnes âmes au-dehors alors que règne la nuit. Laissez donc vos montures ici… Vous pouvez les attacher juste là. Je vais envoyer un de ces jeunes gens bruyants s’en occuper. Et vous allez venir profiter d’un peu de chaleur et d’un peu de nourriture saine. Ensuite nous vous trouverons un lit. Vous avez la mine de personnes qui n’ont pas beaucoup dormi… Etes-vous du Peuple Libre ? »

Quête : Sombre est la nuit

Le Peuple Libre? Elle n'avait pas la moindre idée de ce que le clerc entendait par là. Mais elle appréciait à sa juste valeur la proposition d'hébergement.
Elle eut un large sourire à l'adresse du clerc.
"Merci du fond du cœur pour votre hospitalité. Il est vrai que nous n'avons pas beaucoup dormi la nuit dernière. Nous avons du bivouaquer dans la Forêt Maudite, et ce n'est vraiment pas le lieu idéal pour pouvoir passer une bonne nuit de sommeil."
Elle se souvenait de l'accueil nettement plus froid qu'elles avaient reçu deux nuits précédentes, et était d'autant plus reconnaissante au clerc pour son sens de l'hospitalité.

Tout en attachant leurs montures à l'endroit qu'on leur avait indiqué, elle ajouta :
"Et non, nous ne sommes pas du "Peuple Libre". Qui appelez-vous donc ainsi? Je n'en ai jamais entendu parler."

La Couronne de Cuivre

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Quête : Sombre est la nuit

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