La Couronne de Cuivre

" Bien sûr. Bonne route à toi. Je suis sûre que nous nous reverrons, dit-elle en lui serrant les deux mains. Je ne te suggèrerai pas d'éviter les ennuis... Je ne sais pas si tu en es capable... mais sois quand même prudente. Même si la montagne sera sûrement moins rude que la Forêt."

" Oh, la montagne peut être tout aussi rude que la forêt, répliqua Astrée. Mais j'en connais mieux les dangers. Et je t'assure, je suis toujours prudente !" ajouta-t-elle avec un large sourire.
Certes, elle ne l'était pas autant que quelqu'un qui passerait tout son temps enfermé entre quatre murs, mais elle n'était pas d'une témérité excessive.
" Namaarie... et à bientôt, j'espère !"

Kalju salua également l'elfe et celle-ci battit ensuite en retraite vers son étrange auberge.
" Bon, je vais chercher des couvertures et du matériel, dit Kalju, manifestement peu ému par l'échec de ses intentions premières. Si tu veux, je te montre la guilde des montagnards, c'est sur le chemin..."
Il leur fallait bien sûr retraverser le pont. Eyri avait pris les devants, devinant sans doute qu'ils en avaient terminé avec les Lunaires.

Astrée acquiesça.
" Oui, je veux bien aller voir cette guilde. J'irai ensuite me trouver un peu de matériel, moi aussi... Et ils restera les provisions. Est-ce que tu veux acheter de quoi manger pour tout le groupe et qu'on te rembourse ensuite ? Ce n'est pas forcément utile de tout acheter en triple exemplaire..."
Elle se demandait si Kalju continuerait à faire bande à part une fois sorti de Lorien. Mais après tout, il ferait bien ce qu'il voudrait...

" Je dois dire que je veux bien que tu m'aides pour le ravitaillement. Je sais ce que je mange mais... Félicie et toi, vous mangez moins, et différemment... et je ne parle même pas de l'elfe. Toi, tu les as côtoyés de près, si je comprends bien... alors... On pourrait peut-être se retrouver une fois que tu as terminé à la guilde."
Ils avaient atteint l'autre côté de la rivière et le genasi l'entraîna vers l'est.

" Je parie que les habitudes alimentaires d'Eyri n'ont rien de commun avec celles des elfes que j'ai pu côtoyer. On essaiera de lui demander de choisir ce qu'il veut, mais il voudra sans doute se débrouiller seul. On verra bien."
Elle haussa les épaules.
" Mais une chose à la fois. D'abord, la guilde."

C'était une bâtisse sans prétention, de bois et de torchis, enroulée autour d'un arbre, comme la plupart des constructions de ce coin de la ville. Kalju lui souhaita bonne chance puis la laissa sur le porche. Il n'y avait pas de cloche à sonner, ni de heurtoir, aussi poussa-t-elle la porte pour pénétrer dans une petite pièce rectangulaire. Il s'y trouvait une grande table et des chaises, et deux hommes, humains l'un et l'autre, étaient assis, le premier examinant les semelles de ses bottes, le second penché sur une longue liste. Ils levèrent les yeux en la voyant entrer et la saluèrent avant de se remettre au travail.

Astrée, un peu embarrassée de les déranger en pleine activité, resta quelques instants silencieuse. Elle détestait avoir à aborder des inconnus... d'autant plus lorsqu'elle ne savait pas précisément ce qu'elle souhaitait demander.
" Bonjour, fit-elle, répondant avec un peu de retard à leur salut. Je cherche des renseignements sur le massif des Rocheuses... et on m'a dit de venir ici. Mais je ne veux pas déranger, surtout, prenez le temps de finir ce que vous êtes en train de faire. J'ai tout mon temps..."

" Vous pouvez vous installer, dit le premier, qui reprisait ses bottes. Et je suis toute ouïe. Nous avons tout notre temps, aussi."
Le second leva les yeux et posa sa plume.
" Quel genre de renseignements ?"

Astrée grimaça.
" Hum.... Pas mal de choses..."
Elle prit quelques instants pour ordonner ses pensées.
" Je suis druidesse... encore en formation. Et dans le cadre de mon apprentissage, je dois étudier un massif montagneux que je ne connais pas, repérer les espèces qui y vivent, qu'elles soient animales ou humanoïdes ou quoi que ce soit d'autres, observer leurs interactions... pas sur tout le massif, bien sûr, mais sur un secteur. Idéalement, il faudrait que j'y trouve des choses particulièrement intéressantes ou inhabituelles. Une race que je ne connais pas ou très mal..."
Elle haussa les épaules.
" C'est vague... et surtout, les montagnes sont vastes. Je ne sais pas s'il y a là-dedans un secteur qui pourrait particulièrement correspondre à mes recherches... Auriez-vous une idée sur la question ?"

" Il n'y a pas beaucoup de créatures... étranges... dans la montagne. Elle est très vite très inhospitalière. Comme vous le savez sans doute, il n'y a ni nains, ni gnomes, et pas de villages humains de ce côté-ci du massif.
— Il y a... différentes espèces de chèvres sauvages, quelques grands félins... des aigles, aussi.
— Et puis les trolls et les yétis. J'éviterais d'approcher les premiers : vous êtes du gibier pour eux, rien d'autre. Les yétis sont généralement hostiles, eux aussi, mais il y a sans doute moyen de les observer. Le souci c'est qu'ils sont très haut, où il fait très froid. Il faut déjà réussir à monter jusque là... et une fois que vous y êtes, y survivre. Il n'y a pas beaucoup d'air et le temps est traître."

Astrée sentit, malgré elle, ses lèvres esquisser un sourire. Des trolls et des yétis... Cela pouvait être intéressant. Surtout les seconds, bien sûr. Elle se morigéna intérieurement, se répétant que les trolls aussi méritaient son intérêt, qu'elle devait s'intéresser à toutes les espèces y compris celles qui avaient mauvaise réputation -voire surtout celles-ci. Mais les yétis, instinctivement, lui inspiraient plus de curiosité. Et puis n'était-elle pas sensée être prudente ? Les trolls étaient dangereux, elle ne pourrait que les observer de façon très indirecte, et il n'y avait pas ou peu d'espèces intelligentes qu'elle pourrait interroger à leur sujet. Tandis que les yétis... elle n'en connaissait pas grand-chose en-dehors de leur nom. Elle se souvenait cependant d'un cri inhumain entendu en allant au secours de Kasumi, durant l'année précédente, ainsi que d'une silhouette impressionnante qu'elle n'avait pas cherché à voir de plus près.

Elle hocha la tête, pensive.
" J'ai l'habitude de la montagne, j'ai des vêtements chauds, je sais grimper et j'ai un peu de matériel. Donc je dois pouvoir tenter le coup, monter vers les yétis, à condition que l'hiver ne me tombe pas dessus trop vite. Il faut juste que je trouve une bonne corde, j'ai perdu la mienne... Mais ça doit pouvoir se trouver ici, non ? Je suis sûre que les elfes savent faire ça mieux que nous !

" Les cordes elfiques sont solides, mais pas toujours adaptées au froid. Je pense que vous trouverez ce qui vous convient au comptoir : il y en a pour tous les goûts." dit le premier homme avec un haussement d'épaules.
Le second l'observa une seconde.
" Je ne sais pas de quelles montagnes vous avez l'habitude, mais les Rocheuses sont beaucoup plus rudes que les Pics des Orcs ou les Montagnes du sud de l'île. Mais je suppose que vous savez qu'il ne faut jamais, sur ce genre de terrain, être trop sûr de soi."

" J'ai entendu dire qu'elles étaient plus rudes, oui. Et j'ai aussi, par le passé, voyagé à travers le massif du nord de Dorrandin, qui est particulièrement rude lui aussi. Mais j'avoue que je n'ai pas tenté, à l'époque, d'aller vers les sommets... Donc effectivement, je trouverai sûrement là-haut un environnement plus difficile que d'habitude."
Elle haussa les épaules.
" C'est sans doute pour ça que mon mentor m'envoie de ce côté-ci de l'île. Cela n'aurait pas d'intérêt si j'y étais en terrain connu... Mais donc, comment est le climat là-haut ? Est-ce que la neige tombe environ un mois et demi après l'équinoxe, comme dans les massifs que je connais, ou est-ce plus tôt ? Est-ce qu'il y a des glaciers permanents ?"

Ils parurent surpris.
« La totalité des hauteurs est sous glace permanente, dit le premier homme. C’est là que vivent les yétis. Dans la neige. Elle ne fond jamais. Il y fait parfois très sec mais en cette saison, il neige souvent. Les montagnes plus basses de ce côté-ci sont généralement assez sèches, mais là, vous allez avoir les grandes pluies automnales pendant quelques semaines. Vous devez vous méfier des cours d’eau, qui peuvent tripler de volume en quelques minutes, comme à la fonte des glaces. Et vous devez aussi faire attention aux glissements de terrain. Les zones où ils ont lieu sont toujours les mêmes, alors vous pouvez vous fier aux anciennes coulées de boue. Ça vous renseignera.
— D’ici environ un mois, vous devrez compter avec la brume. Si vous êtes encore en haut à ce moment-là, il vaut mieux ne pas bouger les jours où elle est dense. Elle est mortelle.
— Vous n’avez pas l’intention de traverser, je suppose ? C’est impossible à ce niveau : il faut descendre beaucoup plus au nord ou beaucoup plus au sud. »

Astrée secoua la tête.
" Non, je ne compte pas traverser, surtout pas à l'approche de l'hiver. Juste grimper un peu... et observer ce que je pourrai voir, les yétis idéalement. Mais s'ils sont dans les neiges éternelles, je vais m'équiper un peu plus. Les vêtements sécheront mal s'il neige, c'est dangereux. Je suppose qu'il y a des avalanches, mais que là aussi, ce sont toujours les mêmes couloirs ? Et au niveau du ravitaillement, est-ce que je trouverai quelques hameaux en basse et moyenne montagne, ou dois-je prévoir le maximum dès aujourd'hui ? Au pire, j'ai des sortilèges pour me nourrir, mais ça réchauffe moins qu'une bonne soupe... Quoique, évidemment, il n'y aura pas de combustible..."

Edit : j'ai édité mon avant-avant dernier message : elle a tout de même, un jour, aperçu un yéti de loin (comme quoi, j'oublie tout ce que je MJse au fur et à mesure... )

" Il n'y a pas de hameaux. C'est une zone elfique, ici, et les elfes n'habitent pas en montagne. Les humains n'ont jamais colonisé l'espace entre la montagne et la forêt."
La porte de l'extérieur s'ouvrit sur deux nouvelles personnes, un elfe des bois et une femme aux cheveux blonds, qui les saluèrent et s'installèrent à table, en habitués. L'homme aux bottes se leva.
" Thé pour tout le monde."
Il quitta la pièce.
" Les seuls endroits de ravitaillement possibles, hormis en ville, c'est aux bases des carrières. Là, il y a un semblant de village, mais c'est juste pour accueillir les ouvriers. Il y a aussi quelques colporteurs, qui circulent sur les routes.
— Mais la saison est presque terminée, intervint la femme. La plupart des mineurs rentrent à Belred pour l'hiver."

Astrée avait salué les deux nouveaux arrivants d'un signe de tête.
" Il doit rester encore quelques veilles avant l'hiver, réfléchit-elle à voix haute. Donc je suppose qu'il y aura encore un peu de vie aux carrières. Parce que je dois y passer avant d'aller vers les hauteurs. J'ai un compagnon de voyage qui s'y rend, un génasi qui est passé vous voir hier. Il compte aller à la mine abandonnée et aux carrières. Il faut plusieurs jours pour les atteindre, j'imagine ? On avance à pied... C'est juste pour estimer la quantité de ravitaillement à prévoir..."

" Ah, le genasi. Il est venu hier. dit la femme. On lui a déconseillé la mine, mais il n'a pas voulu en démordre.
— C'est dans la nature des genasis, intervint l'elfe.
— Les ouvriers des carrières ne rentrent pas tous pour l'hiver. Ce sont les mineurs itinérants, qui rentrent. Les prospecteurs d'or et ceux qui cherchent les gisements de pierres précieuses. Il faut environ, quoi, quatre jours pour la carrière la plus proche. Six pour la seconde. Et puis la mine abandonnée, ça va dépendre de l'état de la route."
L'homme aux bottes était revenu avec un plateau et ce fameux thé.

Astrée hochait la tête, enregistrant les informations. Six jours de route à l'aller, autant au retour pour ses compagnons... le double à l'aller, peut-être, si la mine était loin. Elle consulterait la carte pour estimer la distance.
" Avec un peu de chance, on n'ira pas jusqu'à la mine, s'il trouve la source du problème avant. Je regarderai mieux la carte que vous lui avez confiée... à moins que vous n'en ayez une meilleure, que je puisse consulter ici ? Et je me demandais aussi si on trouve facilement de quoi s'abriter en chemin. Des abris rocheux, des grottes, des cabanes abandonnées. Ou est-ce qu'il faut impérativement prévoir une tente en prévision des pluies d'automne ? Je me pose la même question pour les hauteurs, d'ailleurs..."

Le premier homme leur servit du thé avant de se rasseoir.
" Il y a plusieurs gîtes ouverts, jusqu'à une certaine hauteur... Vous pouvez y dormir, je peux vous dessiner une carte pour un prix modique, mais... ça dépend de si vous restez sur les pistes. Tant que vous cheminez vers les carrières, les tentes sont probablement le mieux si vous n'avez pas de chariots bâchés. Il y a des abris, mais ils sont parfois occupés, et pas toujours en bon état.
— Vous pouvez aussi décider d'embaucher un guide, dit la femme. C'est généralement ce que font les gens, surtout ceux qui vont au-delà des carrières."

" Mes compagnons s'arrêteront aux carrières, éventuellement à la mine s'ils ne trouvent pas la source du problème avant. J'espère qu'ils n'auront pas à aller voir tous les petits gisements... Mais normalement, il n'y a que moi qui poursuivrai au-delà. Et je n'ai pas vraiment les moyens de me payer un guide... enfin, j'avoue que je n'ai pas la moindre idée du prix que ça coûterait".
Elle but une gorgée de thé.
"Et puis, ce ne serait pas très passionnant, pour un guide, de partir à la recherche des yétis et de les observer... et je serai sûrement plus discrète seule."

" Si vous êtes du genre à grimper aux yétis, vous ne devriez pas avoir de soucis pour vous bricoler quelque chose pour dormir la nuit, dit la femme. Mais faites attention avec ces bestioles : ils ne sont pas très malins mais ils sont féroces, et ils sont bien mieux adaptés à la montagne que vous. La nourriture y est rare et ils n'hésiteront pas à vous ajouter à leur menu si vous leur tombez sous la main.
— Il doit rester un ou deux vieux chasseurs de yétis, non ? Qui pourraient lui donner des informations ?
— Pas sûre que ce soit évident de les trouver. Il me semble que Thoran prospecte... mais Reggie doit bosser à la carrière, je pense. C'est vrai qu'il pourrait sûrement avoir des conseils."

Reggie, et Thoran. Astrée nota mentalement les deux noms. Chasseurs de yéti... Elle espérait qu'ils n'avaient plus trop d'intention belliqueuses envers les créatures en question. Le second prospectait, donc se trouvait probablement le long d'une rivière quelconque, si elle se souvenait bien des explications de Kalju. Le premier serait sur sa route, en revanche.
" Si je peux le trouver, ce serait sûrement utile. Reggie... Il a un nom plus complet, peut-être ? A laquelle des deux carrières ai-je des chances de le croiser ?"

" Il travaille à l'une ou l'autre, en fonction des besoins. Son nom complet, c'est Reginald. Je ne crois pas qu'il ait d'autres patronymes.
— Réginald le Yéti, peut-être, dit un des deux hommes.
— C'est vrai qu'avec sa pelisse... mais il ne la porte pas en cette saison."

" Je vais essayer de le trouver, c'est sûrement la personne la plus à même de me renseigner. Merci beaucoup pour les informations !"
Elle sirota son thé à petites gorgées, tout en réfléchissant. Elle avait désormais un objectif, et même un indicateur potentiel... et quelques informations pratiques. Elle n'en demandait pas plus.
" Je dois voyager léger, je vais privilégier les vêtements chauds, emmener très peu de provisions et probablement me passer de tente... Je sais me construire un abri de glace, et je trouverai sûrement des abris rocheux dans les secteurs plus tempérés."
Puisqu'elle pouvait utiliser la magie pour se nourrir, le problème principal à affronter serait le froid. Elle n'excluait pas d'emmener un petit fagot de bois pour pouvoir au moins faire bouillir du thé sur les hauteurs.
" Et pour la première partie du trajet, on a un animal de bat et un cheval, donc on peut se charger d'une tente, et de provisions pour plusieurs jours... Quatre jours au moins, si j'ai bien suivi. Vous aviez fait un plan à mon compagnon génasi pour l'emplacement des carrières et des gisements, mais je suppose qu'il n'a pas demandé des lieux où s'abriter ? Si les pluies d'automne arrivent, c'est plus confortable qu'une tente... Est-ce que ça coûte cher, une carte un peu plus détaillée ?"

" Ça dépend du niveau de détail et de si vous avez besoin d'une seconde carte. Si le genasi revient avec celle que je lui ai faite hier, je peux y ajouter les abris et d'autres éléments. Si vous en voulez une toute neuve, je peux vous la faire d'ici ce soir, pour une pièce d'or."
L'elfe et la femme avaient ouvert un parchemin devant eux et se désintéressaient de la conversation.
" Vous faites bien de passer par le poste-étape, avant de partir. Juste signaler qui vous êtes et pourquoi vous vous mettez en route. C'est la procédure. Je l'ai déjà expliqué au genasi."

Astrée hésita, puis sortit une pièce d'or de sa bourse.
" Faites-moi plutôt une seconde carte, si cela ne vous donne pas trop de travail. Juste pour le cas où nous décidions de nous séparer... si par exemple il trouve la réponse à son problème rapidement. Et pour le poste-étape, je n'en avais pas entendu parler. Je ne savais pas qu'il y avait une procédure. Mais on y passera, bien sûr, si vous pouvez m'expliquer où il se trouve... et aussi le comptoir dont vous parliez, pour compléter mon matériel."

" Le comptoir, il n'y en a qu'un, il est situé un peu plus loin vers l'est, à côté d'un hêtre pourpre et de l'Auberge des Sangliers. Vous ne pouvez pas le rater : c'est le plus gros bâtiment de ce secteur. Le poste-garde, il est au départ de la route des montagnes. Vous ne pourrez pas le manquer non plus et de toute façon, les gardiens vous arrêteront sur le passage. C'est une formalité. Ça permet de savoir un peu qui se balade dans les montagnes. C'est devenu... utile ces dernières années."
L'autre homme avait empoché la pièce d'or et sortit un morceau de parchemin.
" Bon, il faut que vous me disiez ce qui doit figurer sur votre carte, alors."

Astrée réfléchit un instant.
" J'ai besoin, au minimum, de l'emplacement des principaux chemins praticables, et des abris... sur le secteur couvrant l'itinéraire entre ici, les carrières et l'ancienne mine. Et aussi quelques points d'eau, s'il y a un ruisseau important... et les emplacements des carrières et de la mine. S'il y a des cols particulièrement élevés à franchir, ça serait utile également comme point de repère. Et enfin... si vous pouvez m'indiquer la direction à suivre pour approcher du secteur où vivent les yétis... Un début de piste, un col à franchir, quelque chose qui m'indique par où chercher, ce serait bien. Mais je suppose que votre collègue pourra m'aiguiller, de toute façon."

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Belred Luyn