La Couronne de Cuivre

Et bien, c'était moins une... songea l'elfe en constatant que son sortilège avait pris fin.
Il avait donc bien fait d'opter pour une cachette et non pour une fuite effrénée qui les aurait probablement condamnés. Mais leur situation n'en demeurait pas moins précaire... Le drow blessé pouvait, malgré lui, guider les créatures jusqu'à eux. Et ce, sans qu'il puisse rien faire pour tenter de diminuer ce danger : le soigner aurait pu, plus sûrement encore, trahir leur présence, à cause de l'incantation, de la lumière...
En résumé, ils n'avaient d'autre choix que d'attendre, que d'espérer que les naïades, toutes entières à leur festin, retourneraient vers le lac.
Préviens-moi si tu entends quelque chose d'inquiétant, demanda-t-il à Rumoc. Si elles viennent par ici, j'aurai peut-être le temps de nous rendre invisibles à nouveau, et elles ne verront que le drow...
En attendant, il fit de son mieux pour réconforter l'enfant, le serrant contre lui mais s'abstenant de dire quoi que ce soit.

Taliesin était toujours prisonnier de sa bulle de silence. Victor s'était endormi. Le drow agonisait auprès d'eux. Et les minutes s'égrenaient. Lentement. Le barde dépendait entièrement de Rumoc pour savoir ce qui se tramait autour d'eux. La ceinture lui décrivit les chants, les cris, les clameurs et les grands bruits d'éclaboussures. Puis il lui parla d'un silence incertain. Une éternité semblait s'écouler autour d'eux, dans ce guet indirect.
Quelqu'un vient par ici, dit finalement Rumoc. Discrètement.

Le barde envisagea de se rendre invisible. Mais si le nouvel arrivant repérait l'elfe noir et pénétrait dans le renfoncement rocheux, il risquait de le frôler, comte tenu de l'exiguïté des lieux. Et donc de le repérer...
Il opta donc pour une autre solution : déposant Victor, il se déplaça précautionneusement et récupéra l'arme du drow qui ne protesta pas. Puis il attendit, lame brandie, prêt à frapper celui qui s'approchait s'il s'agissait d'un ennemi.
Mais comment imaginer que ce ne soit pas un ennemi ?

La silhouette se plia en deux et pénétra dans leur repaire. Ses yeux s'accrochèrent immédiatement à ceux de Taliesin. C'était l'un des guerriers drows. Il avait le plastron couvert de sang mais semblait globalement indemne. Il demeura immobile, fixant le barde sans bouger, comme s'il essayait de le sonder ou de le faire détourner les yeux. Il était bien entendu armé.

Taliesin ne détourna pas le regard. Et s'abstint de frapper dans l'instant.
Maintenant qu'il n'était plus sous le contrôle des créatures aquatiques, il avait pleine conscience de la valeur de ce genre d'adversaire contre lequel il n'était pas sûr, loin s'en fallait, de triompher.
Rumoc ? Tu veux bien lui demander si on se bat au risque d'attirer les naïades, ou si on évite l'affrontement pour demeurer cachés ? Comme on a décidé de le faire avec son copain, là ?

Rumoc se mit à grommeler à mi-voix. Le drow parut surpris d'entendre une voix surgir de nulle part mais se rasséréna rapidement. Probablement la ceinture s'était-elle présentée. L'elfe noir répondit cependant en commun, mâtiné d'un fort accent, mais cependant compréhensible.
" Je viens pour lui." fit-il en désignant le blessé. " Voir si quelque chose à faire ou pas. Pas désir de battre."

Bon... Il n'aimait pas l'idée de se fier à un drow : il avait appris à ses dépens combien ces êtres étaient retors. Mais sans doute les circonstances faisaient-elles loi : dans leur situation, ils n'avaient d'autre choix que de faire une trêve. Sinon de coopérer.
Il baissa son arme, s'écarta. Puis hésita un instant.
-Je peux éventuellement lui lancer un sort de soin, murmura-t-il. Si ça peut changer quoi que ce soit. Mais... J'ai peur que le garçon que je n'ai pas encore retrouvé en ait aussi besoin.
C'était amusant de voir à quel point il était capable de s'accrocher à un espoir totalement déraisonnable. Jehan était plus que probablement mort, mais il ne pouvait s'empêcher de vouloir croire le contraire.

Le drow s'approcha de son congénère et ne cacha pas son mécontentement. Il lâcha un juron coloré que Rumoc s'empressa de traduire. Taliesin n'entendait toujours rien, mais l'intervention immédiate de la ceinture lui permettait d'entretenir l'illusion. L'elfe noir s'assit sur ses talons puis tourna son regard rouge vers le barde.
" La magie ne peut pas aider le garçon." dit-il. " Il est avec nous, mais il..."
Sa bouche se fendit en une grimace puis il lâcha quelque chose en drow. Rumoc mit un certain temps à traduire.
Vidé, il a dit, je pense. C'est un mot que je ne connais pas.
Le drow observait à nouveau son semblable.
" Lui... Presque mort, non ?"
Il secoua la tête.
" Difficile de savoir... Effectifs ou efficace..."

Vidé ? Que voulait-il dire par là ? De son sang ? De son esprit ? Etait-ce un euphémisme pour cacher son trépas ?
Le cœur du barde s'était mis à battre plus fort.
Si Jehan était mort, le drow l'aurait dit de but en blanc, non ? Ceux de sa race n'étaient pas du genre à faire preuve de délicatesse...
-Si le gosse est mort, soyez franc, chuchota-t-il. Et si la magie ne peut effectivement pas l'aider, je peux peut-être tenter de soigner votre compagnon. J'ai quelques sorts en réserve... Mais après, je ne pourrai plus me rendre invisible, à moins de dormir. Ce qui implique que votre cachette soit sûre...
Il comptait évidemment sur l'assistance de Rumoc pour traduire les mots que l'elfe noir ne comprendrait pas. Soigner le moribond risquait de lui coûter cher, mais... Vu le contexte, un combattant de plus était susceptible de faire la différence.

" Le garçon n'est pas mort." fit le drow. " Mais il ne peut pas être aidé, pas comme ça."
Il secoua la tête et lorgna son camarade.
" Quant à lui... La magie est dangereuse, trop près du lac. Nous allons dans ma grotte. Meilleure défense."
Il soupira.
" Je ne sais pas si c'est bien." lâcha-t-il finalement. " Chef dira. Tu suis moi ?"

-Oui, répondit le barde sans la moindre hésitation.
Peut-être se jetait-il dans la gueule du loup, mais si Jehan était là-bas, il devait y aller.
-Avez-vous assez d'armes où vaut-il mieux que j'emporte celle-ci ? Je vais avoir les mains pleines, avec le petit...
Victor se réveillerait sans doute. Quant à savoir s'il serait en état de marcher, de se montrer discret... Il préférait donc être prévoyant.

Le drow le dévisagea une seconde.
" Je ne sais pas si les armes servent à quelque chose." dit-il finalement. " Porte le garçon."
Il souleva son propre congénère, toujours hésitant sur la marche à suivre, puis finit par le jeter sur son épaule, et se faufila vers la sortie.
Quand Taliesin regagna l'air libre, il constata que les créatures du lac n'avaient pas complètement disparu. Elles erraient près des berges, à une cinquantaine de mètres en contrebas. Le drow lui fit signe de ne pas s'immobiliser trop longtemps et lui désigna la paroi de pierre qui délimitait la caverne. Il se mit en marche, furtif, gagna rapidement le mur de rochers, le parcourut sur quelques mètres puis disparut. Le barde distingua bientôt une fente, lui aussi, à peine visible, tout juste assez large pour qu'il puisse s'y faufiler avec Victor. Celui-ci était réveillé mais vaseux. Il se cramponnait à son sauveur de toutes ses forces.
Après une progression difficile dans le conduit de pierre, sur la piste silencieuse de l'elfe noir, il finit par déboucher dans une petite grotte obscure, au plafond bas. Il y découvrit, en plus des drows qu'il avait suivis, un autre elfe noir et deux silhouettes allongées. L'une était adulte, la seconde enfant.

Taliesin demeura un instant immobile sur le seuil de la caverne, hésitant quant à la conduite à tenir. Peut-être valait-il mieux attendre l'avis du chef avant d'aller plus loin ? Mais même si celui-ci refusait sa présence et voulait l'exécuter promptement, il ne pourrait pas s'y opposer : il avait Victor dans les bras, ne possédait ni arme ni sort offensif, serait vite rattrapé s'il faisait demi tour et tentait de fuir par l'étroit passage... Alors autant faire comme si la trêve était implicitement acceptée de tous.
Sur un bref signe de tête en guise de salut, il s'approcha du corps de Jehan et, Victor toujours serré contre lui, s'agenouilla pour l'examiner.

Le drow ne dit rien, se tournant vers son congénère et le blessé qu'il transportait. Taliesin eut donc tout le loisir de se pencher sur Jehan. L'enfant était inconscient, sans blessures apparentes. Sa respiration était très lente et sa peau glacée. Mais il était vivant, indéniablement. Victor se glissa près de lui et demeura assis sur la roche. Rumoc reprit la parole.
Ils se demandent si tu es encore possédé. Comment ils peuvent savoir que tu ne l'es plus. Ils t'ont vu à l'oeuvre. Celui qui t'a trouvé pense que tu ne protégerais pas le gamin si tu étais encore le pantin des naïades mais l'autre pense que tu pourrais dissimuler tes intentions pour mieux les piéger.

Oh...
Le barde se détourna des enfants pour faire face aux elfes noirs. Puis, ostensiblement, il retira de ses oreilles les bouchons qui le maintenaient dans un silence absolu (si l'on exceptait la voix de Rumoc).
-Je les avais presque oubliés, ceux-là... dit-il avant de les glisser dans une poche - on n'était jamais trop prudent. Et en toute franchise, vous n'avez rien à craindre de moi : je ne suis plus sous leur contrôle. Sans quoi, je n'aurai pas usé de tels moyens pour ne pas entendre leurs chants. Et je leur aurait porté le garçon avec diligence. Nul doute qu'elles l'auraient trouvé à leur goût.
Il aurait aussi pu préciser qu'il n'avait pas la moindre arme... Mais ça, ils s'en rendaient bien compte.

Les drows demeurèrent silencieux quelques secondes.
" Ne les égare pas, tu en auras encore besoin si nous tentons une sortie." dit finalement le drow qui était resté en arrière. Il s'exprimait dans un commun irréprochable.
" Nous avons rien à manger." dit l'autre. " Nous allons juste reposer un peu."

Taliesin acquiesça.
-Voulez-vous que je tente quelque chose pour votre compagnon ? Je dois pouvoir lui lancer un ou deux sorts de soins légers... Après, par contre, je devrais dormir. Sans ça, je serai assez dépourvu en matière d'arcanes...
Il eut tout à coup l'impression d'avoir oublié quelque chose... Alors, il se souvint du deuxième corps allongé, et lui jeta aussitôt un regard, curieux de savori de qui il s'agissait.

Le deuxième corps allongé était, contre toute attente, celui de Martin. Il ronflait tranquillement et, comme Jehan, semblait indemne. Le drow le plus instruit suivit le regard de Taliesin.
" Je l'ai assommé dès le début de l'attaque. Je savais qu'il serait ensorcelé. Les humains... et les elfes... n'ont pas la résistance magique des drows. Paradoxalement... il est vivant et les miens sont morts."
Il secoua la tête.
" Si tu peux faire quelque chose pour Hurzeth, cela serait appréciable." ajouta-t-il.

Pas mécontent de retrouver le courtisan - malgré leurs divergences de point de vue, il y avait peu de chances que la perspective de finir en casse-croûte à naïades le réjouisse -, Taliesin songea à Griselda... et préféra ne pas trop s'attarder sur son souvenir. Ce n'était pas exactement le bon moment.
-Ce vraiment peu de choses... prévint-il en s'approchant du drow blessé. Mais c'est tout ce que je peux faire.
Puis il incanta à deux reprises.

Taliesin --> soins légers --> drow

S'il ne dormait pas, c'était fichu pour se rendre à nouveau invisible...

Le drow blessé ne manifesta à aucun moment qu'il avait ressenti l'effet de l'énergie curative : il était inconscient depuis longtemps. Sa respiration se stabilisa, pourtant.
" Merci." dit simplement le plus lettré des drows. " Tu peux dormir, nous monterons la garde."
Victor s'était allongé près de Jehan, qu'il serrait d'un bras. Il s'était peut-être rendormi, déjà.

L'elfe aurait bien précisé qu'ils ne devaient pas hésiter à le réveiller en cas de besoin mais... Une telle indication était sans doute superflue.
Alors, il se contenta d'acquiescer silencieusement, puis il se dirigea vers les deux garçons. Son cœur se serra lorsqu'il remarqua le geste de Victor. Compte tenu de ce qu'ils avaient dû traverser, ce n'était pas étonnant qu'ils se soient rapprochés.
Mais qu'avaient-ils traversé, exactement ?
Mieux valait, sans doute, ne pas y penser pour l'instant. En fait, mieux valait ne se concentrer que sur une seule chose : leur survie.
Il s'assit près de Victor, cherchant à deviner s'il était endormi où non. S'il était encore éveillé, il lui adresserait quelques mots, s'enquerrait de son état. Sinon... Il essayerait de dormir. Après avoir demandé à Rumoc de le réveiller au moindre problème. Indication sans doute superflue... Mais tant pis. On n'était jamais trop prudent.

Victor dormait. Sa respiration s'était apaisée et il avait niché son visage contre l'épaule de Jehan. Ce dernier était toujours aussi inerte que quelques minutes plus tôt. Il faisait terriblement froid et lorsque Taliesin s'assit, il commença aussi à ressentir les premiers effets de la faim. Il s'était dépensé sans compter, ensorcelé ou lucide, et son organisme était épuisé. Heureusement, le sommeil s'abattit sur lui sans tarder et il trouva du réconfort dans le néant.
Lorsqu'il s'éveilla, rien n'avait changé autour de lui. Il faisait toujours sombre, humide et glacial. Le silence pesait sur la grotte, lui conférant une atmosphère figée, presque irréelle. Les deux enfants étaient toujours immobiles près de lui. Les drows étaient un peu plus loin : un était assis, les deux autres, allongés.

Espérant qu'il avait assez dormi pour que ses pouvoirs magiques se reconstituent, l'elfe se leva et rejoignit le seul autre être éveillé de leur refuge. Qui n'en serait bientôt plus un : la faim et le froid les contraindraient à l'abandonner avant peu.
-Avez-vous des idées concernant notre sortie ? s'enquit-il après s'être assis.
Lui-(même n'y avait pas encore réfléchi.

L'elfe noir se tourna vers lui. C'était un homme sans doute un peu plus âgé que lui, mais pas de beaucoup. Il avait les traits fins communs aux espèces elfiques, que barrait une cicatrice ancienne, sur la joue droite. Son regard était rouge sombre, ses cheveux d'un blanc presque lumineux. Son armure de cuir noir était endommagée mais il paraissait indemne.
" Pas encore. Cela dépend en grande partie de ce que tu sais faire." dit le drow. " Le tunnel qui permet de quitter la grotte est surveillé par ces furies. Nous ne sommes pas assez nombreux... sans compter les poids morts... pour nous frayer un passage à travers leurs rangs. Il faudrait les disperser d'abord. Voire les attirer ailleurs."

-Je sais faire un certain nombre de choses, mais toujours en amateur : c'est la contrepartie de la polyvalence des bardes, soupira-t-il. Comme le combat n'est pas de mise, et comme je me vois mal réitérer le coup du joueur de flûte de la légende et ensorceler par ma musique les naïades comme il le fit des rats, reste la magie.
Il grimaça.
-Là, ça n'est pas très encourageant non plus : vous avez dû voir la faible longévité de mon élémentaire de feu. Quant à les attirer... De vagues lueurs, un caillou déplacé par télékinésie ne feront pas l'affaire. Un gros nuage de fumée pyrotechnique pourrait les aveugler et les faire suffoquer, mais nous en serions victimes nous aussi.
Sa grimace s'accentua tandis que lui revenait à l'esprit les dramatiques conséquences de ce sortilèges, lorsqu'il l'avait lancé pour la dernière fois. Les stigmates de ce lamentable fiasco défiguraient toujours Victor.
-Après... Je peux provoquer des sons illusoires de grande ampleur, longs et impressionnants. Mais les créatures se rendraient très vite compte de leur nature.

" Nous n'avons pas besoin de beaucoup de temps. Une fois forcé leur barrage à la sortie, il suffira de courir." dit le drow. " Elles ne s'éloigneront pas du lac, elles ne le peuvent pas."
Il demeura pensif.
" Le tout est de réduire leurs effectifs, et ton raffut pourrait faire l'affaire... Nous n'aurons pas d'autre choix, de toute façon. J'imagine que tu n'es pas prêt à envoyer quelqu'un les attirer ailleurs."
Il jeta un regard méprisant vers les enfants mais n'ajouta rien.

-Tu imagines bien, répliqua l'elfe, adoptant le tutoiement en même temps qu'un ton glacial.
Puis il tenta de se concentrer, d'évaluer comment pourraient se dérouler les événements.
-Je peux ensorceler un petit nombre d'objets, n'importe lesquels, pour leur faire produire des sons à ma convenance : simulacre d'incantations, bruit d'incendie, clameurs d'armée... Je peux le faire pour des objets distants d'une dizaine de mètres, voire un peu plus. Ou bien opter pour des choses que nous avons sous la main et que nous lancerons ensuite le plus loin possible.
Il était en tout cas hors de question qu'il se déplace lui-même à l'autre bout de la caverne : non seulement il n'aurait quasiment aucune chance de revenir mais, de surcroît, il savait pertinemment que les drows, saisissant leur chance de fuir, ne s'encombrerait pas des garçons.

" Cela pourrait marcher, je suppose." fit le drow. " De toute façon, il n'est pas question de nous laisser crever de faim ici. Elles finiront par nous débusquer et je doute qu'elles rechignent à dévorer de la viande pourrie. Nous n'avons pas le choix."
Il haussa les épaules et jeta un regard circulaire sur les formes allongées dans la grotte.
" Et l'humain ? Ne pouvons-nous pas nous entendre pour le sacrifier ?"

Taliesin grimaça. Dans l'absolu, ç'aurait évidemment été une solution. Mais il s'y refusait : il n'était pas encore tombé assez bas pour souscrire à un tel pragmatisme... Et puis, si son interlocuteur trouvait que c'était décidément leur meilleure chance, qu'il sacrifie l'un des siens, l'un des drows !
Il s'abstint cependant de dire sa pensée à haute voix, préférant répondre de façon plus diplomatique.
-A qui cela nous avancerait-il ? Les créatures ne lui courraient pas toutes après. Pas pour une seule proie. Et elles risqueraient de voir d'où il est venu, ce qui les attirerait ici. Mieux vaut que nous tentions notre chance tous ensemble : il restera forcément des naïades pour nous barrer le passage. Un élément de plus dans notre groupe peut faire la différence.
-

" Tu oublies que l'humain est aveugle dans cette grotte. Il va constituer un poids certain. Comme les gamins que tu tiens à protéger à tout prix. Je n'essaierai pas de te convaincre de les abandonner derrière, j'ai besoin de tes sortilèges pour m'en sortir, mais l'autre... Nous pourrions envisager un marché. Tu convaincs l'humain de se sacrifier, et je lui adjoindrai Hurzeth. Dans l'état dans lequel il est, il sera également plus encombrant qu'autre chose et il n'a pratiquement aucune chance de passer le barrage. S'ils sont deux à se manifester à l'autre bout de la grotte, plus tes animations sonores, nos chances de passer seront bien plus élevées."

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