La Couronne de Cuivre

Il ne fut pas long à se ranger à ses arguments, à renoncer à ce projet dont, de toute façon, il n'avait jamais été certain de la pertinence, et à retourner à ses activités coutumières sans plus y songer. En revanche, plus le temps passa, plus il songea au départ prochain de sa compagne et des enfants. Il le redoutait quelque peu : non parce qu'il était inquiet, mais parce qu'il avait la désagréable impression de manquer quelque chose d'essentiel, de faire défaut aux garçons alors que, peut-être, ils auraient besoin de lui. Mais Galathée serait là, elle. Et quoi qu'il en soit, il ne montra absolument rien de ses regrets : il ne voulait surtout pas que cela leur pèse alors que l'expédition promettait d'être déjà assez éprouvante comme cela.

Ils partirent quelques jours plus tard. Le capitaine de Rivecendre leur avait organisé une escorte mais Galathée avait insisté pour qu'ils voyagent avec le chariot de la ferme et non pas la diligence sinistre des autorités. L'humeur était bonne au moment du départ, Victor paraissait totalement détendu et plaisantait avec ses comparses habituels, tandis que Baptiste prenait note des ouvrages que Robin lui avait demandé d'essayer de se procurer. Ils avaient prévu de rentrer le lendemain en fin de journée, en fonction de la météo.
La rôdeuse vint embrasser le barde avant de partir.
" Je te confie Héloïse et Tristan. Prends-en bien soin." lui dit-elle avec un sourire entendu, n'en doutant pas une seule seconde.
C'était la première fois qu'elle serait séparée des bébés depuis leur naissance.

Et ce n'était pas là chose anodine, il le savait. Mais aussi difficile puisse-t-elle être, cette séparation était nécessaire : ensuite, la rôdeuse regagnerait sans doute en liberté...
-Je veillerai sur eux, tu peux être tranquille, murmura-t-il avant de l'embrasser.[color=#FFF66] De ton côté... Bon voyage, et bon courage, car ça ne sera pas très joyeux. Veille sur les garçons et revenez-nous vite.[/color]
Il espérait que les jumeaux ne seraient pas trop difficiles mais, si c'était le cas, au moins serait-il trop occupé pour broyer du noir.

" Ne t'inquiète pas pour nous... Mais sois quand même prêt pour notre retour."
Elle lui fit un clin d'oeil, l'étreignit encore, ce qui leur valut les quolibets des enfants autour d'eux, puis elle gagna le siège du cocher. Victor et Baptiste semblaient l'un et l'autre lorgner le barde et le premier fut le plus prompt à venir le saluer.
" Je te ramène quoi ?" demanda-t-il d'un air bravache.

L'elfe sourit.
-Toi. Ce sera amplement suffisant, répondit-il en lui ébouriffant les cheveux.
Il se fit légèrement plus grave.
-Je suis vraiment désolé de ne pas pouvoir venir. Mais je penserai bien à toi et, l'an prochain, je serai du voyage.

Victor haussa les épaules.
" On verra si on le refait. C'est peut-être pas obligé, non plus."
Son sourire revint.
" Bon, j'y vais. Je te ramènerai quand même quelque chose !"
Il détala et grimpa sur le chariot. Baptiste s'approcha, hésitant, comme s'il était embarrassé par le public autour d'eux, et craignait que son initiative ne soit mal perçue.
" A demain, alors, dit-il. Je voulais juste te dire, avant de partir... Héloïse, elle aime bien la chanson " Vire la frégate". Si elle a du mal à s'endormir, ou quoi... Tu peux toujours la lui chanter."

-C'est bien noté. Merci pour le tuyau.
Comme avec Victor, il ne put s'empêcher de lui ébouriffer les cheveux. Et tant pis si ça l'embarrassait.
-Bon courage pour... pour tout, reprit-il. Fais bon voyage et... on se revoit demain.
Bigre, ne pas pouvoir venir, ça lui pesait beaucoup. Vraiment beaucoup. Mais comme précédemment, il fit en sorte de n'en rien laisser paraître.

Quelques minutes plus tard, le chariot s'ébranlait, partant à la rencontre de son escorte. Les enfants Merlus les poursuivirent un moment, tandis que Guillhem posait une main amicale sur l'épaule du barde.
" Ne t'en fais pas. Ils s'en sortiront bien. Et à mon avis, c'est après leur retour que le plus gros des émotions ressortira. Et tu seras là pour les soutenir. Crois-en quelqu'un dont les gosses ont dû faire le deuil de leur mère... Cela ne se résout jamais en une heure, une crise de larmes, et on passe à autre chose."

Décontenancé - c'était un sujet grave que Guilhem n'évoquait pas souvent, évidemment -, il mit un moment à trouver quoi répondre.
-Je me doute... murmura-t-il enfin.
Son regard se porta sur les petits Merlus courant après le chariot, puis il revint au fermier.
-De toute façon, Galathée est avec eux. Et ce n'est pas plus mal qu'ils ne se retrouvent que tous les trois, sans moi... Cela ne peut que renforcer leurs liens.
Il sourit.
-D'ici leur retour, on verra comment je m'en tire avec les jumeaux.

Guillhem rit gaiement.
" A mon avis, tu vas déguster ! D'autant que Victor et Baptiste sont généralement de la partie quand il s'agit de les gérer... Mais ces gosses sont adorables et ils ont dépassé les stades les plus difficiles. De surcroît... J'ai une certaine expérience en la matière, alors si tu te sens dépassé, tu peux toujours me demander. Ou à Callie d'ailleurs. Elle change les couches plus vite que son ombre."

Il acquiesça.
-Tu as raison, nous ferons front commun et nous triompherons de cette terrible épreuve !
Il jeta un dernier regard dans la direction qu'avait empruntée le chariot, laissa échapper un bref soupir.
-Mais pour l'heure, les bébés n'ont encore dû se rendre compte de rien. Alors si tu as une tâche à me confier, n'hésite pas !

Guillhem parut sur le point d'ajouter quelque chose, mais il se ravisa.
" Et bien... Vu que Baptiste est parti... Il va nous falloir un remplaçant en cuisine. Et tu as toujours eu une excellente réputation en la matière... Je crois que Galathée avait fait une petite liste des légumes qui devaient être mangés au plus vite... Enfin... C'est juste une idée. Sinon, il y a du rangement à faire dans la remise, et nous comptons sur toi pour la veillée de ce soir... Je comptais aller couper du bois pour recharger les réserves dans la remise, vu qu'il ne fait pas trop mauvais... Et Callie va s'occuper des garçons, je pense."

Comme prévu, la jeune demi-elfe n'avait pas tardé à trouver sa place parmi eux. C'était une bonne chose.
-Très bien, faisons ainsi.
Il sourit puis s'éloigna de quelques pas, avant de se retourner.
-Et vous pouvez bien sûr compter sur moi pour la veillée !
Puis il s'éloigna pour de bon. Cuisine, rangement : cela ne l'éloignerait pas trop des jumeaux.

La journée se passa sans événements notables. Taliesin trouva aisément de bons petits plats à leur concocter et la tâche lui permit de ne pas trop songer au groupe qui était parti pour Luménis. A la nuit, les enfants se rassemblèrent autour du feu pour une veillée de contes. Après les récits de circonstances, ils parlèrent de leur mère disparue, et Callie s'éclipsa en entraînant Taliesin à sa suite. Elle lui proposa d'aller boire un verre de vin chaud dans la cuisine. Les bébés dormaient profondément, depuis un certain temps, déjà. Au dehors, le ciel était voilé, et il y avait une odeur de neige dans l'air.

Bien que les jumeaux soient endormis non loin de là, bien que Callie soit assise en face de lui, Taliesin se sentit brusquement très seul. Les Merlus étaient réunis dans la salle à manger ; Galathée et leurs garçons se trouvaient à Luménis ; et lui... Il était seul, en somme, en cette heure où les familles devaient normalement se rassembler. Tout ça à cause de sa chute et de ce qu'elle l'avait amené à commettre...
Son vague à l'âme attira son esprit vers le souvenir de ses propres disparus. Des disparus trop nombreux pour en faire la liste. Il les évoqua en son for intérieur quelques instants durant puis se contraignit à songer à autre chose. Ce n'était pas le bon moment pour ce genre de pensées... Et s'il ne trouva rien à dire, il sourit néanmoins à l'agent secret tout en buvant distraitement quelques gorgées de vin.

Callie était sensible à son humeur, mais elle n'était pas du genre à demeurer silencieuse.
" Qu'est-ce que vous allez faire, quand ce sera derrière vous, tout ce bazar ? Sachant ce que je sais de vous, j'ai du mal à croire que vous allez rester bien tranquillement assis dans cette salle à manger à regarder crépiter un feu de bois."

-Sincèrement, je ne fais pas de projets : beaucoup trop de choses dépendent de la sentence qui sera prononcée.
Et plus précisément de ce que les autorités lui demanderaient en manière de compensation. Mais Callie n'avait pas besoin de connaître les détails.
-Sinon... Je vous avoue qu'une vie paisible et bien rangée m'irait très bien. Il s'est passé tant de choses en l'espace de deux voire trois années... J'ai l'impression qu'il me faudra bien quelques décennies pour digérer.

" Vous n'y arriverez pas plus de deux ou trois ans. Et je dis ça parce que je tiens compte du fait que vous êtes un elfe. Mais je peux imaginer que les enfants vous caleront un moment... En même temps, on peut vivre une vie plus tranquille sans forcément la passer à cultiver la terre."
Elle croisa les bras.
" Ce serait un peu dommage de gâcher vos talents de la sorte, vous ne pensez pas ?"

-Je n'ai pas dit que je resterai tout le temps à la ferme. Si j'en ai la possibilité, je reprendrai mon travail de barde : c'est ce que je fais le mieux et, dans ce cadre, je n'ai jamais provoqué la moindre catastrophe. Pour le reste...
Il haussa les épaules.
-Peut-être ferons nous un petit voyage d'agrément de temps à autre. On verra bien.

La jeune femme sourit.
" Diable que je m'ennuierai, avec ce genre de perspectives. Mais je comprends que vous ayez eu votre dose. Vous n'avez jamais pensé à rédiger toutes ces aventures ? En les transformant un rien, bien sûr. Ça vous assurerait un peu d'or. Les gens adorent ce genre de récits aventureux."
Elle bâilla.
" Mais les bardes n'écrivent pas, je suppose."

-Si si, ils le font. Et ils ne sont pas rares ceux qui, ne se contentant plus de composer des chansons ou de coucher sur le papier des légendes jusque là orales, officient comme écrivains à part entière. En ce qui me concerne... J'ai récemment rédigé le récit des événements mersantais, afin d'honorer la mémoire de nos compagnons tombés au champ d'honneur. Quant au reste de mes aventures... Celles qui ont précédé ma venue dans cette partie du monde n'ont guère d'intérêt, et celles qui l'ont suivi... Je préfère de loin qu'elles tombent à jamais dans l'oubli.

" Pourtant, moi je pense que vous devriez rédiger une histoire de votre révolution. A Mélandis, puis à Luménis. Votre point de vue. Votre témoignage. Il commence à y avoir quelques livres sur la dictature de Morféa. Des bons, des moins bons, des comptes rendus, des analyses, tout ça... Mais vous ! Vous êtes un personnage clé. Et vous êtes barde. J'ai l'impression que vous avez presque le devoir moral de faire ce travail. Si j'étais juge à votre procès, c'est ce que je vous imposerais. Finalement, ce dont on vous accuse... C'est un incident à l'échelle de l'Histoire."

Que savait-elle exactement des chefs d'accusation ? Certes, elle appartenait aux services secrets, mais elle ne faisait pas non plus partie de la hiérarchie...
-J'ai toujours eu du mal avec l'idée de raconter ma propre vie : je préfère, et de loin, narrer celle ds autres. Et puis, à franchement parler, expliquer par le menu mes erreurs, mes manquements, les catastrophes que j'ai directement ou indirectement provoquées, ce n'est pas exactement une perspective agréable. Comment, par mon imprudence, j'ai suscité de faux espoirs chez les esclaves mélandiens et encouragé, à mon insu, leur révolte ; comment j'ai échoué à les mener à la victoire, alors qu'elle était à portée de main ; comment je les ai conduits jusqu'à Luménis, ce qui a aboutit à la dictature de Nwalk... Je dois déjà vivre avec tout cela au quotidien. Me replonger là-dedans, cela ne me tente vraiment pas. Et porter à la connaissance de tous à quel point j'ai été stupide et incapable... Je sais que dans ma situation, je devrais ranger mon orgueil dans ma poche, mais quand même...

" Il me semble que vous ne voyez que le côté noir des événements. Vous avez libéré des gens. Vous leur avez donné l'espoir. Vous en avez sauvé des centaines... même si c'était malgré vous... Il devait bien y avoir quelque chose... et au moment même, est-ce que vous n'aviez pas foi en vos actions ? C'était noble et désintéressé, et peut-être un peu maladroit, mais comme vous l'avez dit, la victoire était à portée de main. Il aurait peut-être suffi d'un rien pour que vous réussissiez et dans ce cas, vous tiendriez un tout autre discours. De plus, nous savons bien que la dictature... Ce n'était pas votre faute. C'était un concours de circonstances, et beaucoup de gens doivent aujourd'hui imaginer qu'ils auraient peut-être pu empêcher quelque chose... Ce qui ne me semble pas clair."

-C'est très gentil de dire cela. Malheureusement, tout le monde ne pense pas comme vous. Et moi-même, je me dis aussi que j'aurais pu empêcher les choses, si j'avais su percevoir la véritable nature de Nwalk, si j'étais intervenu avant qu'il ne gagne trop en influence dans nos rangs... Mais j'avais d'autres soucis, d'autres préoccupations, j'étais sans doute encore trop naïf... Pour autant, je ne néglige pas les autres explications et je suis d'accord sur le fait que la dictature est avant tout le résultat d'un concours de circonstances.
Il soupira.
-Pour le reste, vous avez raison : si la révolte des esclaves avait été un succès, je tiendrais un discours tout différent. Mais voilà : ce fut un échec, un échec lamentable qui, pour quelques centaines de vies sauvées, s'est soldé par des milliers de morts de part et d'autre du détroit. De surcroit, vous pouvez voir les conséquences de mes actes jusqu'en cette maison : si les Merlus ont été attaqués par les Rouges et ont tout perdu, si les parents de Victor et de Baptiste ont été tués... Ce n'est peut-être pas ma faute, mais mes erreurs ont contribué à ce que ces drames se produisent. Voilà pourquoi, aussi, je n'ai guère envie de me replonger dans cette sinistre histoire.

" Je comprends. Je pense que votre point de vue serait vraiment crucial, cependant... Mais bon. C'est vous qui voyez, bien sûr. Peut-être qu'un jour, vous accepterez d'être interrogé par quelqu'un qui rédigera une nouvelle version de l'histoire... Ou alors dans vingt ou trente ans, quand l'eau aura coulé sous les ponts... Difficile de savoir ce qu'il en restera pour les générations futures... Mais quelque part, ce sont les récits qui font la mémoire."
Elle se servit un nouveau verre de vin et en fit de même pour Taliesin.
" Au moment du coup d'état, j'étais en formation aux services secrets. Mon nom a été retrouvé dans les dossiers du siège : à l'époque, tout était stupidement centralisé, quand les hommes de Morféa ont pénétré dans nos locaux, ils ont trouvé la liste de tout le monde, parfois même une adresse... J'ai dû mon salut à ma vivacité d'esprit et à la bonne connaissance que j'avais des taudis. Mais les Morféens ont coincé ma famille, évidemment."
Elle pinça les lèvres.
" Ces Morféens, ce n'était pas vous, c'était eux. Des Luméniens, pour la plupart. Des gens qui avaient grandi dans la pauvreté, pour un certain nombre, mais pas tous, il n'y avait pas de véritable excuse, pour ce qu'ils ont fait. Même l'aura du dictateur... ça me semble peu de choses, à moi. Et c'est pour ça que c'est important. Que les gens se souviennent que ce n'est pas vous, ou Morféa, ou même les conseillers ou les riches corrompus ou je ne sais quoi. Bon, il y avait des Mélandiens, dans le tas, évidemment. Mais si vous écriviez... Ne fut-ce que la manière dont les choses ont éclaté... Enfin."
Elle rit.
" Je parle, je parle, mais je respecte votre désir d'en rester là. Même si je le trouve dommage. Désolée."

-Vous n'avez pas à être désolée. Et je comprends également votre point de vue.
Il se frotta le menton, songeur.
-Si je devais écrire ma version des faits, même en essayant d'être le plus objectif possible, je crains qu'on ne m'accuse de vouloir me dédouaner. Et ce serait une réaction compréhensible : après tout, je ne suis pas Luménien, j'ai amené Nwalk dans mes bagages... Le mieux serait sans doute que des historiens se penchent sur la question, qu'ils recueillent le plus de témoignages possible, qu'ils les confrontent afin de faire la lumière sur ce drame... Dans ce cadre, je pense que je ne refuserais pas de parler si on me le demandait.
Il la dévisagea un instant, hésitant, puis se racla la gorge.
-Et... Votre famille...
Il lui semblait que Callie avait parlé de ses plus jeunes cadets au présent. Il devait donc y avoir des survivants.

Callie sourit doucement.
« Ils ne sont pas morts, si c’est ce qui vous inquiète. Mais ils ont été harcelés, on leur a cherché des misères, on a saisi une partie de leurs biens — pas qu’ils aient eu grand chose, en vérité, mais voilà... Une de mes sœurs a eu davantage de problèmes, c’était une jolie fille un peu bravache, et… bref. Elle va bien, maintenant, c’est derrière nous. Mon père et l’aîné de mes frères ont été réquisitionnés comme serviteurs à droite, ma mère comme servante à gauche, et le reste de la fratrie s’est débrouillée. J’aurais bien aimé leur venir en aide, mais ça aurait été pire. En tout cas, c’est ce que m’ont toujours dit mes confrères, et je pense que c’est vrai. Mais nous avons eu de la chance : nous avons tous survécu, du moins dans la famille proche. J’ai des cousins qui sont morts, et une tante. »
Elle haussa les épaules.
« Je ne connais personne qui n’ait pas perdu un proche. C’est le lot de la guerre. »

Il ferma les yeux, un instant.
-Bons dieux, quel gâchis. Quel lamentable gâchis...
Il secoua la tête, poussa un bref soupir. Se tourmenter avec des "si" ne l'avançait à rien.
-Je suis heureux pour vous qu'il n'y ait pas eu de morts parmi vos plus proches parents, reprit-il.

" Je peux vous poser une question ? demanda Callie, sans amertume ni agressivité. Pourquoi Luménis ? Vous n'étiez jamais venu, si je ne m'abuse... Pourquoi pas Manost ? Est-ce que vous aviez entendu quelque chose à notre propos ? Ou bien est-ce Nwalk qui vous l'a suggéré ?"

La Couronne de Cuivre

[Lieu] La ferme Desmoulins