La Couronne de Cuivre

bien que le gamin n'adressa quasiment pas la parole à son oncle - il ne le fit qu'en une seule occasion, s'enquérant, par pure politesse, des conditions dans lesquelles s'était déroulé son voyage de retour -, le repas fut relativement animé. César interrogea Bastien sur son programme du jour, sur celui du lendemain, et l'intéressé répondit avec enthousiasme.
Le repas terminé, il annonça qu'il allait se laver et se coucher, salua les deux adultes, embrassa son grand-père puis disparut à l'étage. A aucun moment, il n'avait demandé de nouvelles d'Aubin.
-S'il joue la comédie, il est rudement doué... commenta César, à mi voix.

Albérich acquiesça.
« Il a l’air en forme. Un peu exalté, peut-être. J’imagine qu’il sublime quelque chose… Je ne sais pas. Je devrais peut-être en parler à Elisa avant de repartir. Si elle le voit plus que toi, elle aura sûrement un avis éclairé… Et à la remplaçante d’Ada, également. Elle nous a sûrement envoyé quelqu’un de fiable. »
Il se demandait s’il existait réellement de telles perles rares en plusieurs exemplaires. Une bouffée de nostalgie assassine vint à nouveau souffler dans son crâne et il soupira.
« Je ne sais pas ce que tu envisageais… Penses-tu aller jusqu’à Erhedun, voir Aubin ? Je n’ai aucune idée du temps que les clercs comptent le garder, mais sans doute sera-t-il nécessaire qu’il soit soutenu au moment où il les quitte. »

-Je pense aller le voir, oui... répondit son père. Au début, la chose me semblait difficile à organiser, à cause de Bastien. Mais maintenant, je suis sûr qu'il ne verrait aucun inconvénient à loger quelques temps au château. Sa sœur, en tout cas, serait ravie de l'accueillir. Et si, vraiment, les autres solutions que nous avons évoquées s'avèrent inapplicables... Il pourrait m'accompagner à Erhedun, pour rencontrer un clerc. Là, j'imagine qu'il ne sera pas ravi. Mais...

" Je ne pense pas que ce soit souhaitable dans un premier temps... Si Elisa peut accueillir Bastien, si tu as satisfait de cet arrangement... Ça me semble la meilleure solution. Je ne sais pas s'il vaut mieux que tu te rendes rapidement à Erhedun... C'est sans doute à toi de voir. Si tu préfères te déplacer plus tard, je peux transmettre le message... La convalescence d'Aubin pourrait durer."
Il croisa les bras, puis étendit la main pour terminer son verre de vin.
" Je ne pense pas me réinstaller à Combeloup dans l'immédiat. Je voulais t'apporter des nouvelles, simplement."

César hocha la tête.
-Je m'en doute. Et j'espère que tes projets n'ont pas été réduits à néant par cet... incident. En tout cas, c'était gentil de faire le déplacement. Six jours aller-retour... Tu vas finir par connaître le trajet par cœur et par le trouver terriblement long. Il faudra que nous songions à un moyen de communication plus efficace.
Il sourit.
-Tant que tu penses à revenir de temps en temps...
Il termina son verre, à son tour.
-Mais je crois que nous ferons le retour ensemble, si tu en es d'accord. Je... je ne peux guère être utile à Bastien. Et sans doute cela fera-t-il du bien à Aubin de me voir. Il se sentira peut-être moins... isolé.

Albérich sourit.
" Très bien. Je serai ravi de voyager en ta compagnie. Mais je ne suis pas pressé de partir. Nous avons quelques jours devant nous. Je veux m'assurer qu'Elisa et la remplaçante d'Ada sont prêtes à te suppléer en ton absence."
Il se carra dans son siège. Il n'était pas particulièrement désireux de mettre un terme à la soirée.
" Mais penses-tu qu'envoyer un nouveau clerc à Combeloup soit une mauvaise idée ? Sera-t-il mal accueilli ? Evidemment, la halfeline qui remplace Ada pourra sans doute faire office de sage et de médecin, mais... Je ne sais pas. C'est sans doute stupide, d'accord."

" J'en toucherai un mot à Elisa. J'avais de toute façon dans l'idée qu'il faudrait quelqu'un d'ouvert, de plus serviable que prosélyte... Mais il est vrai que le village a ses particularités."
Il opina du chef pour lui-même.
" J'en parlerai à Elisa." répéta-t-il. " J'aviserai. Je ne veux imposer personne à Combeloup... S'il n'y a pas de manque, nul besoin de le combler."
Il sourit et se leva.
" J'irais bien m'asseoir près du feu avec une petite infusion... Je peux la préparer, si tu veux, et que ta cuisine n'est pas zone réservée."

-Oh, ça ne m'aurait pas gêné d'en préparer une, mais si tu préfères t'en charger, aucun problème : la cuisine t'es ouverte.
Il jeta un regard au feu mourant, qu'il n'avait guère entretenu : les chaleurs printanières le rendaient presque inutile.
-Et je vais un peu ranimer ça... dit-il en se levant.

Mais comme César semblait dans les mêmes dispositions d'esprit - à moins, tout simplement, qu'il ne goute le calme de la nuit -, le silence semblait pouvoir se prolonger indéfiniment..
Le vieil homme finit cependant par se redresser, s'arrachant vigoureusement à sa torpeur.
-Je ne veux pas relancer de sujet difficile à cette heure... murmura-t-il. Je voudrais juste, toutefois... lancer des sujets de réflexion pour les jours à venir. Nous débattrons des conclusions le moment venu. Enfin bref... Je me demande ce que nous devrons dire à Aubin, au cas où son amnésie se prolonge. Il faudrait que nous soyons d'accord, tous. Du moins, toi, Bastien et moi. Personne d'autre n'est au courant, ici. ce dont je me félicite.

Albérich eut un léger sourire.
" Techniquement... Je n'ai jamais rencontré Aubin. C'est très difficile pour moi d'anticiper sur la manière dont il pourrait réagir... D'après ce que j'ai compris, c'était un homme qui avait... ses côtés fragiles... et un certain don pour s'attirer la poisse... Je ne sais pas exactement... Je crois que tôt ou tard, il faudra lui raconter la vérité. Pas forcément dans les détails. Maintenant, je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée de le faire immédiatement. Mais comme je le disais... Je ne le connais pas."

-J'espère que tu auras l'occasion de le voir sous son vrai jour. Bien sûr, il est canaille et se fourre parfois dans le pétrin. Mais il a un bon fond, vraiment, et je ne dis pas ça seulement parce que je suis son père, je peux te l'assurer. C'est sans doute pour cela que je n'ai pas relevé, lors de sa dernière visite, certains détails qui...
Il se mordit la lèvre, retrouva contenance en terminant son thé.
-Dans tous les cas, je pense que les clercs lui auront fourni un début d'explication. Il faudra que nous nous inscrivions dans leur lignée.

" Sans doute, oui." fit Albérich en sirotant son propre thé.
Comme Thibault qui se maudissait de ne pas avoir pu deviner le Sharite sous la peau du barde, César devait s'en vouloir de ne pas avoir été capable de reconnaître son fils, ou plutôt son absence, dans la personne qu'il avait hébergé. Pourtant Noir Dessein était un comédien doué et le prodige qui l'avait rendu maître du corps d'Aubin était des plus étranges. Personne n'était responsable et tout le monde se blâmerait pourtant.
" Mais tu le connais mieux que quiconque. Je t'introduirai auprès des clercs qui s'occupent de lui. Tu auras ton mot à dire et plutôt deux fois qu'une, je te le promets."
Il ferma les yeux une seconde.
" J'espère pouvoir le rencontrer sous de meilleurs auspices. Et Hortense, et Renaud."
Il hésita une seconde, mais se ravisa. Il n'était pas nécessaire que César apprenne comment Aubin avait rencontré les Sharites, la première fois. Cela n'avait pas d'importance. Le barde avait un bon fond, Albérich faisait confiance à son père. N'importe qui dans sa situation, ivre et révolté, aurait eu les mêmes paroles. Le passé était passé et Aubin avait payé son imprudence au centuple.

-Je te donnerai leur adresse... Enfin, pour Renaud, ce sera juste le siège de son ordre : il est toujours par monts et par vaux. Ils savent que tu existes, et je ne doute pas qu'ils seraient heureux de te rencontrer. Alors, si tu viens à passer près de leurs résidences au cours de tes périples, et si tu en as l'envie, tu ne devras pas hésiter. Et si cela ne se met pas... Peut-être pourrons-nous, un été, organiser une réunion de famille.
Il se tut, pensif, son visage un instant éclairé par des anticipations réconfortantes, mais bientôt assombri par des sujets bien moins réjouissants.
-Quant à Aubin... Je pense que j'écouterai surtout les conseils des clercs. J'avoue être complètement perdu quand à ce qu'il faut faire. Je crois qu'ils seront mieux placés que moi pour juger... Au mieux, je pourrais leur donner des indications sur sa personnalité. Pour le reste... Je ne sais même pas comment lui et Bastien pourront à nouveau, sinon cohabiter, au moins se retrouver face à face...

-Bien sûr. Mais s'abstenir d'anticiper n'est pas chose évidente...
César dévisagea son fils quelques instants, hésitant.
-Est-ce que tu sais comment...
Il s'interrompit, grimaça.
-Non, laisse. Nous parlerons de cela une autre fois. Et certainement pas juste avant d'aller au lit.
Il se resservit une tasse généreuse.
-Que vas-tu faire, après Erhedun ? As-tu des idées plus précises qu'avant ?

Albérich le dévisagea une seconde, hésitant à l'inviter à poursuivre sa première idée. Mais il n'était pas complètement certain d'avoir envie de répondre à des questions difficiles dès ce premier soir. D'autant que César, tôt ou tard, s'interrogerait sur la manière dont Aubin avait rencontré les Sharites. Il préféra embrayer, un peu lâchement, sur ce que venait d'ajouter le vieil homme. Les secrets plus honteux reviendraient, il faudrait les affronter, mais il n'était pas obligatoire de s'y jeter à pieds joints.
" C'est encore flou. Mon ancien mentor, au Temple de Lathandre, a proposé de me donner l'adresse de quelques clercs déchus, histoire que je puisse confronter mon vécu à celui d'autres personnes qui ont traversé la même chose que moi... Nous pensons que cela pourrait m'aider à faire mon deuil et à aller de l'avant. Ces rencontres seront peut-être définitoires, qui sait. Une partie de moi en attend beaucoup, une autre est persuadée que je devrai tirer mon plan en solitaire."
Il eut un sourire privé, un peu désolé.
" Mais je ne sais pas où ils résident... Antelucas, Solarcis, Hélonna entière s'offre à mes pas... Si cette piste devait s'avérer infructueuse, je pense gagner une grande ville du nord, sans doute Solarcis, et essayer d'y faire mon trou. J'ai besoin de la frénésie d'un centre urbain, j'en suis de plus en plus persuadé. Et j'ai besoin de me rendre utile. Peut-être très utile. Je ne suis pas encore fait pour une vie tranquille au rythme des saisons."

" Erhedun est une petite ville accueillante. Tu ne risques pas de t'y sentir submergé ou accablé. Il nous suffira de nous dégoter une petite auberge tranquille... sauf si Thibault est toujours chez lui, auquel cas il nous offrira probablement l'asile."
Il sourit doucement.
" Et je pense que je changerai... Je crois que j'aimerai revenir à Combeloup pour m'y établir. Mais il est trop tôt. J'ai encore quelque chose à faire, quelque part. Je ne sais pas quoi, mais sans cette certitude... C'est elle qui me permet d'avancer."

César l'observa une seconde. peut-être s'apprêtait-il à dire qu'il avait quelque chose à faire à Combeloup. Peut-être. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas cette remarque qu'il verbalisa.
-Bien sûr que tu as encore quelque chose à faire, et c'est heureux que tu en sois convaincu ! C'est ce sentiment, sous des formes diverses, qui est le moteur de la plupart d'entre nous... Pour ma part, même si je suis un vieillard cacochyme, même si, parfois, la fatigue me paraît insurmontable... J'ai l'impression de ne pas tout à fait en avoir terminé avec ce bas-monde. Alors toi, jeune comme tu l'es encore...
Il sourit.
-J'espère que tu trouveras vite ce quelque chose. Mais je suis confiant.

Albérich sourit à nouveau.
" Merci. Et tu es encore bien vert pour un vieillard cacochyme, je te rassure..."
Il termina son thé.
" Bon, j'imagine que je ferais mieux de regagner mon perchoir silencieux, là haut sur la colline... Je vais emmener le cheval d'Aubin, je ne suis pas certain que Bastien adorera sa présence. Je pense aller voir la halfeline dès demain matin, puis sans doute monter au donjon. Mais tu ne dois pas te sentir pressé pour autant. Nous partirons quand tu le sens."

-Tu sais, si cela ne tenait qu'à moi, je pourrais partir dans l'instant. Mais outre faire mes bagages, je dois arriver à attraper Bastien pour discuter avec lui, pour lui transmettre les nouvelles d'Aubin et lui parler de mon absence. Ce ne sera pas une mince affaire : il part à l'aube, rentre au crépuscule... Mais je me débrouillerai. Ensuite, et bien... Plus rien ne nous retiendra ici.
Il se leva.
-Passe une bonne nuit. Et naturellement, reviens ici quand tu veux. Je ne serai jamais bien loin...

" Bonne nuit, papa." fit Albérich en étreignant le vieil homme. " Merci pour le repas et la compagnie."
Sur un dernier salut, il se glissa dans la nuit claire et fraîche, chargée de son milliard d'étoiles, et gagna l'arrière de la maison où attendait le cheval d'Aubin.
Ils cheminèrent en silence sous la voûte lumineuse, l'animal trouvant sa piste dans les ténèbres en dépit de sa relative méconnaissance du terrain. Ils parvinrent à la garnison plongée dans la plus noire des obscurités, mais la beauté fantastique du ciel donnait une tonalité merveilleuse à l'univers entier. Douce les accueillit en renâclant, l'étalon du barde lui répondit d'un petit hennissement et, d'humeur facétieuse, Albérich décida de les laisser folâtrer en liberté dans le jardin. Il ferma le portail, retira le harnachement de l'étalon, puis s'esquiva à l'intérieur de la maison.
Il ne se sentit pas le courage de rallumer un feu et se dirigea directement jusqu'à sa chambre, se déshabilla en frissonnant et se coucha. C'était la première fois qu'il dormait réellement dans son lit depuis les terribles événements qui avaient vu la chute de Noir Dessein. Il était heureux de retrouver la texture de sa couverture, la courbure rassurante du matelas, mais en même temps, il se sentait un peu creux. Comme si en quelques jours seulement, il avait pris l'habitude de résider dans une maison où vivaient d'autres gens. Il se languissait de leur présence, insidieusement. Ce n'était pas douloureux, la solitude ne l'écrasait pas de sa violente évidence, mais il avait comme un tiraillement dans l'âme, une pointe de regret dans la poitrine. Il guettait sans vraiment s'en rendre compte les mouvements, les craquements que font les autres quand ils s'en vont et s'en viennent sous le même toit.
Il dormit cependant sans trop de difficultés, aidé par la fatigue de la route, les pouvoirs subtils de son infusion, et la tranquillité de son havre. Il fit des rêves un peu flous, qui lui laissèrent une impression d'étrangeté sans visage au petit matin.
Levé à l'aube, il s'emmitoufla dans sa couverture pour aller allumer le feu et prit son petit déjeuner assis près de l'âtre, contemplant la trop grande salle à manger, vide, d'un oeil encore embrumé. Là aussi, il fut frappé de réaliser que Thibault et son cousin lui manquaient. Ils avaient été des compagnons bienvenus pendant ces derniers jours, ils avaient le même âge que lui, même s'ils étaient dissemblables, ils partageaient quelque chose. Peut-être le fait de n'avoir rien à se prouver. Bien sûr, l'atmosphère avait été chargée de tension. Les repas avaient souvent été taciturnes, parfois nerveux. Le Sunite était à mille lieues de son rayonnement habituel. Clovis demeurait en retrait. Mais Albérich s'était senti le bienvenu, accueilli, accepté. Malgré l'expectative et l'ombre. Il sourit au vide. Il faudrait qu'il se réhabitue au silence et sa propre compagnie.
Un peu plus tard, il sortit. Douce et Esbroufe semblaient avoir sympathisé et broutaient les mauvaises herbes du potager de concert. Le Luménien descendit à pied vers le village, bien décidé à aller frapper chez la nouvelle halfeline.

Lorsqu'un voix répondit aux coups légers qu'il donna sur l'huis, et plus encore lorsque celui-ci s'ouvrit, Albérich eut l'impression que rien n'avait changé. Qu'Ada était face à lui, comme autrefois.
Mais un second regard lui confirma que ce n'était pas le cas. Certes, la ressemblance entre les deux halfelines était frappante, incroyable même. Mais celle-ci était beaucoup plus jeune.
-Bonjour, dit-elle avec un sourire. Messire Albérich, je présume ? Je suis Adélaïde. Enchantée de faire votre connaissance.
Et de lui tendre la main.

Albérich prit la main de la halfeline avec un sourire et la serra chaleureusement.
" Moi de même, Dame Adélaïde." fit le Luménien. " Je suis désolé de venir frapper à votre porte à une heure aussi matinale... Mais je suis arrivé hier soir et je voulais vous rencontrer... Peut-être vous parler... Si vous avez le temps, bien évidemment."

-Tante Ada m'a dit que vous étiez du genre matinal... Et ça tombe bien, je le suis aussi. Nous aurons donc tout loisir de parler. Autour d'un bon thé !
Elle l'invita à entrer. Quelques instants plus tard, il était assis à la place qu'il occupait d'ordinaire quand il rendait visite à la vieille halfeline. Et tenait entre ses mains une tasse dont émanaient les mêmes agréables parfums.

Il attendit qu'Adelaïde se soit posée à son tour pour reprendre la parole.
" Est-ce qu'Ada... Je ne sais pas si je peux vraiment vous poser cette question, mais... Est-ce qu'elle est... partie ?"
Il grimaça.
" Je la pensais un peu... comme éternelle, je suppose. Je n'imaginais pas ne pas la revoir."

Albérich sourit, profondément soulagé par les paroles de la halfeline.
" Je suis heureux pour elle, alors. J'aurais aimé pouvoir la remercier... et la saluer avant qu'elle ne parte. Mais je pense que je peux comprendre pourquoi elle a préféré s'en aller discrètement. De toute façon, aucune parole, aucun geste, n'aurait pu rendre justice à tout ce qu'elle a fait pour ce village."
Il soupira, but une gorgée de thé.
" Et j'espère que vous vous plairez ici... que vous n'avez pas été arrachée à contrecoeur à votre univers d'avant... Votre tante était liée aux habitants de Combeloup et... son rôle était crucial..."