La Couronne de Cuivre

Thorgen serra les dents, et bava de rage, levant sa hache.

Personne ne menace!

Misant sur sa vitesse et sa puissance, il porta un coup de hache de toutes ses forces, visant le crane de l'assassin.

*Le sang! Le sang! Les lames! MWOUAHAHAHAHA! UTHGAR!*

L'homme était cependant rapide, et, tout en sautant de côté, il put se mettre hors de portée de la lame de Thorgen. Il le narguait presque, lui lançant carrément un :

"Faudra faire mieux, fillette !"

Au loin, des bruits de bottes battant les pavés se faisaient entendre. Des hommes arrivaient au pas de course.

Thorgen entendit les bruits de pas.

*J'ai compris! il veut me retenir pour que ceux qui arrivent me chopent! il me fait perdre du temps!*



Je parie que tu sais pas courir aussi vite que moi.

Il fonça donc, en direction de la taverne de la gorgée d'orge.

*Autant l'affronter quand le terrain sera a mon avantage...*

Thorgen regarda les gardes.

*Mwouais, trop nombreux... dans ces cas là, vaux mieux rester diplomate...*

Il posa sa hache et leva les bras, en signe de capitulation.

Cet assassin a voulu me tuer, je me suis défendu.

En plus, il a meme tuer un pretre.

Il fit un geste vers ce qui fut son sac.

Voila le sac de l'assassin... la tete est dedans... j'ai tué l'assassin.

Celui qui semblait être le plus haut gradé parmi les gardes regarda Thorgen d'un air suspicieux, tout en jetant un oeil au contenu du sac en hochant pensivement la tête.

"Mouais. Difficile de recueillir son témoignage. Pourquoi vous a-t-il attaqué ?"

Il semblait dubitatif. Il ordonna à un de ses hommes d'aller interroger les gens de la taverne, pendant ce temps, tandis que les autres restaient à bloquer la porte. Point d'issue pour l'instant.

Thorgen regarda la tête, fit semblant d'être dégouté, et regarda le garde.

Par que j'ai vu la scene, et que j'étais un témoin genant pour lui.

D'ailleurs, j'avais reussi a lui voler la tête apres son méfait pour aller montrer ici ce qu'il avait fait, j'avais donc déposé la tête sur le comptoir pour montrer ce qui était arrivé, mais un homme a pris peur, et s'est enfui. Je l'ai rattrapé avec la tête pour le rassurer, mais l'assassin l'a tué car il avait aussi vu la tête et donc, était aussi un témoin. Puis, il a tenté de m'attaquer. Je l'ai rappatrié jusqu'ici et je me suis défendu.

Le garde paraissait sceptique. L'histoire de Thorgen n'était pas vraiment rocambolesque, mais semblait quand même un peu tirée par les cheveux...

"Mouais. On va voir ce qu'en disent les autres témoins, hein ?"

Le garde envoyé pour les interroger revint peu de temps après, annonçant :

"Les gens ont vu cet homme sortir la tête de son sac et la poser sur le comptoir", tout en désignant le barbare.
"Mouais. Mal barré, mon gars. Vous allez venir avec nous, j'pense, hein ?"

Ben quoi, il dit ce que je vous ai dit. J'ai bien dit que j'ai posé la tete pour montré ce qui s'était passé.

Puis, il se pencha a l'oreille du chef des gardes.

Puis, j'ai aussi retrouvé une bourse. Comme j'ignore a qui elle appartient, j'allais vous la remettre, afin que vous la resituez au propriétaire, mais pour ça, il faudrait que vous me prouviez que vous êtes des vrais gardes et donc suffisamment compétent pour ne pas arreter un innocent qui a dit toute la vérité.

Le garde éclata de rire.

"Audacieux, hein ? Tu vois ce symbole sur nos uniformes ? C'est le symbole de l'empire, mon gars. T'as intérêt à le retenir, des fois que je retomberais sur toi, je te raterais pas. C'te fois, ça ira. M'est avis que tu nous as débarrassé d'une ordure, et une belle. Ça compense. La bourse, fiche-la toi où je pense si tu veux, c'est pas mon affaire. Maintenant, déguerpis, avant que je ne change d'avis."

Ca marche, m'sieur, content de vous avoir rendu service. A plus.

Au fait, avant de partir, j'ai une question: y'a un temple de Cyric pas loin? Je dois aller voir un pote qui y bosse.

Il bougonna :

"Dans les bas-quartiers. Tu f'rais bien de ne pas trop traîner par là... à moins que tu ne veuilles qu'on ramasse ton corps dans le caniveau un de ces jours."

Il fit signe à ses hommes, et le groupe de gardes s'en fut, non sans avoir embarqué la tête du prêtre et la bourse, récompense manquée de Thorgen.

Thorgen tira la tronche voyant son salaire partir avec son trophée.

*Bande de sodomites... quand mon peuple viendra conquérir ces terres, vous serez empalés devant la hutte du nouveau chef Thorgen comme décoration...*

Il avança alors, cherchant un passant ou signe lui indiquant les bas quartiers.

Hrp : arrrgh ! j'avais pas vu ta réponse ! Faut me harceler quand tu vois que je ne réponds pas...

Le barbare tenta un moment de trouver la direction des bas-quartiers seul, mais il se résigna rapidement. Il avisa alors une passante, dont le visage étonné laissait à penser qu'elle ne voyait que rarement de personnages aussi... détonant dans le quartier.

"Les indigents ? Fi donc. Allez donc rejoindre les vôtres, gueux. Ils se terrent dans leurs misérables huttes, par là" elle indiqua du bras une rue qui partait vers la Houleuse. "Passez le port. Ensuite, je pense que vous reconnaîtrez facilement les lieux. Faites confiance à votre odorat..."

Elle fit mine de se pincer le nez.

Thorgen fut amusé par les manieres de la dame. Il répondit donc.

Nos misérables huttes sont chaudes, rapides a construire, et nous ne devons pas détruire des montagnes avec des carrieres pour les construire, quelques arbres suffisent... Croyez-moi.

Il la regarda de haut en bas.

mhh... vous êtes plutot une belle femelle d'ailleurs... Croyez-moi, les gens de notre peuple avons de meilleurs attributs que les petits hommes d'ici, et vous vous habituerez très vite a notre odeur. Nous sentons l'homme, le vrai.

Alors, vous voulez essayer?

Il se gaussa intérieurement des manieres de la femme.

La femme recula et ses joues rougirent à mesure que Thorgen parlait.

"Comment osez-vous ? Malotru ! Déguerpissez avant que je n'appelle la garde ! Vos manières sont insultantes !"

Elle paraissait réellement outrée des sous-entendus du barbare ; sans doute n'avait-elle pas l'habitude d'un franc-parlé de la sorte.

Thorgen ria a gorge déployée, content d'avoir obtenu l'effet désiré.

*Des petites natures, les gens du sud... je vais m'amuser longtemps avec ces gens...*

Mes manieres vous étaient insultantes, et nous sommes quittes, car les votres sont insultantes pour mon peuple. Sur ce, je vous laisse, ma poule.

Il se dirigea donc dans la direction indiquée, non sans donner au passage une petite tape sur les fesses de la bourgeoise, en guise a la fois d'affection et de moquerie. Puis, il continua son chemin, vers le quartier du temple.

Le prêtre déchu en était à sa quatrième bière, et commençait à sentir sérieusement les affres de l'alcool : tangage, roulis et houle, le tout mélangé, lui donnant une lourdeur à l'estomac des plus désagréables. Mais il ne dut remettre...

Un individu l'observait depuis un moment déjà, du coin de l'œil, tout en sirotant lui-même une chopine de brune naine. Il estimait le moment propice à une tentative de conversation, et alla donc s'asseoir en face de Dreiyan, tout en emmenant sa boisson avec lui.

"Salut, l'ami. Triste temps, pas vrai ? De quoi se saoûler... enfin, j'imagine qu'il y a aut'chose qui te turlupine, pour te mettre dans un état pareil ?"

De ce que le prêtre pouvait s'en rappeler par la suite, l'homme n'était pas très grand, ni très costaud. Il était de noir vêtu, à l'exception de ses bottes en cuir marron, et une plume d'un blanc pur, sur son couvre-chef. Mais de son visage, aucun souvenir.

L'homme acquiesça face à la proposition de Dreiyan, et leva doucement son verre à la santé du prêtre déchu, puis l'imita en buvant une longue gorgée qui descendit agréablement dans son gosier. "Parfait", se dit-il. "Il me semble mûr... sans aucun effort."

"Bof, moi, je traite de ci, de là, avec un peu tout le monde. Je ne suis pas regardant. Mais dis-moi, de quoi ton père serait-il si peu fier ? T'as quand même pas couché avec ta mère ?" Il partit d'un petit rire discret, sans joie réelle. Tirer les vers du nez d'un homme ivre était très facile, mais il fallait éviter les questions directes. Une proposition absurde de ce genre serait démentie, puis l'explication viendrait ensuite... naturellement.

"Couché avec ma mère? J'pense pas. Elle doit être six pieds sous terre, la pauvre vieille. Y'a pas de risques, paix à son âme!" lança-t-il bruyamment, avant de lâcher un rire bien gras qui se mêla au bruit ambiant de la taverne.

Dreiyan regarda le fond de sa choppe, qui était à nouveau vide. Malgré son état d'ébriété, il conservait une certaine conscience. Pouvait-il tout dire à cet inconnu? S'il l'avait abordé, c'est qu'il avait peut-être quelque chose derrière la tête. Mais l'homme ne semblait pas chercher à lui tirer les vers du nez: il le considérait plutôt comme un camarade de boisson. Un type comme lui.

"Eh bien, tu l'répète pas parce que ç't'un secret. J'te fais confiance hein!"

Il se leva, s'agrippa à la table pour ne pas s'effondrer au sol, et s'approcha de l'homme en noir. Avant de lui chuchoter à l'oreille:

"Nan, j'étais sensé surveiller un truc. Et mourir dedans si ça tournait mal. Mais j'ai pas voulu, j'me suis taillé et les grands prêtres, z'ont pas aimé. Du coup, on m'en veut et chui obligé d'vivre dans la rue. Mais bon, j'survis comme tu l'vois! BURP!"

Après avoir lâché un harmonique renvoi dans le creux de l'oreille de l'inconnu, il tenta maladroitement de se rassoir sur son siège, ce qu'il réussit finalement à la troisième tentative.
Il est facile de faire parler un homme ivre... mais la pertinence des informations récoltées est discutable.


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L'homme resta un instant pensif, ressassant les paroles du prêtre. Les grands prêtres lui en voulaient à mort.. probablement un type mêlé au conflit religieux qui ravageait la cité depuis quelques jours. Rien d'étonnant à cela ; les clergés avaient tenté de rallier la populace à leurs causes respectives. Celui-ci était probablement un malheureux pouilleux chargé d'une mission dans laquelle il avait échoué. Le couillon idéal, en somme.

"Ouais, je vois. T'as sans doute pas de boulot, je m'trompe ?"

Il recommanda deux bières à une accorte serveuse qui passait non loin et se retourna vers Dreiyan pour entendre sa réponse.

Cet aveu semblait avoir sonné Dreiyan. Sa mine était sombre, son air pensif.

"Pas de boulot... on peut dire ça, ouais. Enfin, comme on dit chez nous, à me... me... à me... hips! à Melandiche, c'est chez nous ça, Melandiche. Elle est jolie ç'te ville, hein? Avec ses cadavres, et tout. Et ses ruines, et ses... ses... ses bières, tiens. C't'important, ça. Les gens, z'oublient tout le temps moi j'dis. Eh, ma chope l'est vide, hups! Elle vient ç'te binche dedieu grognasse!?"

Il accompagna cette dernières phrase en tappant sa chope vide sur le comptoir, lançant un regard méprisant à la pauvre serveuse.