La Couronne de Cuivre

Quête : Traque et matraques

La guerrière noua ses mains derrière sa nuque, la visite de la déesse ne l'avait pas étonnée. Si c'était arrivé une fois, cela devait bien recommencer. En revanche elle s'interrogeait sur la fin de leur conversation, comment avoir 80 ans et en paraitre 50, ce point la troublait. 22 enfants, elle espérait qu'il existait un futur semblable avec moins de grossesses.

Le premier sentiment que la bretteuse éprouva en apercevant le petit groupe de soldat fut du soulagement. Cette mission de surveillance avait mis sa patience à fleur de peau et elle avait hâte de retourner à ses quartiers. Sans hésitation ses compagnons partageaient son même avis. Mais, en observant un peut mieux les nouveaux venus, le doute s’installa. Pourquoi le sous-officier ne les avaient-ils pas prévenus d’une éventuelle relève? C’était des’indications que l’on n’oubliait pas de préciser, surtout dans une opération de ce genre où la moindre apparition suspecte et inattendue pouvait entrainer des réactions violentes. Et on était exactement dans cette situation là.
En jetant un coup d’œil à ses camarades, elle comprit qu’elle n’était pas la seule à se poser des questions. Ceci n’était pas normal.
Rapidement, la jeune femme chercha le meilleur plan d’action: Ne sachant pas si les soldats étaient des imposteurs, il fallait qu’ils attendent la preuve irréfutable que ces derniers n’étaient pas de leur coté. C'est-à-dire, s’ils s’approchaient trop près de la porte ou pire, essayait de l’ouvrir. Là, ils n’auraient plus aucune incertitude et pourraient agir.
D’un signe de tête, elle commanda à ses hommes de rester immobiles et d’attendre.
Ainsi, tous les trois guettèrent avec intention ce qui allait se passer, chacun étant près à bondir au moment venu.

Le trio marqua un arrêt devant la poterne et chacun regarda dans toutes les directions sans pour apparemment repérer l'escouade de Thémis. Cette impression fut confirmée quand l'un d'eux s'exprima à voix intelligible :

- Il devrait y avoir une patrouille ici, ce n'est pas normal. Fouillez les environs.

Et du reste, les trois hommes se mirent à chercher et il ne tarderaient pas à les repérer. restait à savoir dans quel état d'esprit ils étaient à leur égard.

Quête : Traque et matraques

Absorbée un moment par ses réflexions métaphysiques, la guerrière remarqua néanmoins un bruit de pas léger dans le couloir. Cela en soit n'avait rien d'étonnant : les deux cousins logeaient au même étage et si l'un d'eux s'était levé de bonne heure, il était probable qu'il fasse montre d'un minimum de discrétion. Le bruit de pas s'estompa aussi vite qu'elle l'avait perçu mais il était difficile de dire s'il s'était arrêté ou tout simplement éloigné hors de portée d'oreille.

Thémis sentait le danger s’approcher à grand pas. Ils étaient pris au piège. Dans quelque instant, les soldats allaient les découvrir.
Il faillait qu’ils agissent vite, pour garder l’effet de surprise. La jeune femme était sûre d’une chose desormais: ces hommes n’étaient pas de la garde. Leur attitude avait été trop suspecte, trop méfiante. Ils ne voulaient pas être vus.
Elle hocha la tête d’un signe suggestif : c’était le moment. Tous les trois s'élancèrent hors des fourrés, épée en main.

Quête : Traque et matraques

Que faire? rester au lit et faire semblant de dormir encore ou aller voir. Elle opta pour la seconde solution, la jeune femme se leva sans un bruit, empoigna son arbalète de poing et son épée, et vêtue d'une simple robe de nuit, alla à pas feutrés jusqu'à la porte, s'agenouilla et colla son oreille à la porte pour écouter si des sons venaient du couloir.

Les trois inconnus hésitèrent un instant, surpris par cette attaque soudaine. Cependant, ils avaient du se préparer à la présence de la patrouille et devant l'attitude belliqueuse de celle-ci, ils dégainèrent tous avec un bel ensemble les épées courtes règlementaires de la milice. Avant que les soldats de Thémis ne soient sur eux, leurs adversaires étaient en position de les recevoir et l'homme situé à leur centre lança un avertissement autoritaire :

- Halte, milice de Luménis !

Selon toute vraisemblance, il semblait prêt à en découdre si on ne suivait pas son injonction.

Quête : Traque et matraques

Penchée contre la porte de sa chambre, Galariel ne distingua aucun indice lui permettant de confirmer ou d'apaiser ses craintes de le visite d'un assassin matinal. Aucun son ne provenait plus du couloir et il était probable que la personne qui les avait produits, si elle n'était pas le seul fruit de son imagination, s'était échappée ou, au contraire, l'attendait déjà de pied ferme.

Quête : Traque et matraques

Galariel agrippa la poignée de la porte, la manoeuvra avec douceur, heureusement le mécanisme était bien entretenu et joua sans grincer. Elle entreprit d'entrouvir la porte et jeta un oeil dans le couloir.

La bretteuse et ses hommes s’immobilisèrent à quelques mètres de leurs adversaires. « Milice de luménis » prétendaient-ils? Thémis en restait perplexe. Certes, ils possédaient l’uniforme et l’armement réglementaire de celle-ci… Mais il n’était pas difficile de s’en procurer si l’on était assez malin. Cependant, dans le doute, elle ne pouvait se risquer à les attaquer. Et pourquoi diable envoyait-on la milice et non un autre groupe de l’armée?
Cette situation agaçait la jeune femme au plus haut point. Si la milice prenait la relève, pourquoi ne les avaient-ont tout simplement pas prévenus ? Cela aurait évité bien des problèmes.
La jeune femme s’éclaircit la gorge et s’adressa à l’individu qui avait parlé :

- Nous sommes chargés de surveiller cette zone. Que faites-vous ici ? Nous n’avons reçu aucune information nous informant d’une éventuelle relève.

Les trois miliciens semblaient autant étonnés que Thémis et ses hommes ou alors ils jouaient impeccablement la comédie. L'homme qui s'exprimait pour eux reprit la parole après avoir fait signe à ses hommes de baisser leurs armes, sans toutefois les rengainer. il garadit un ton suspicieux :

- Je ne sais pas d'où vous tenez vos ordres mais un capitaine nous a dit de venir en renfort d'une compagnie de ce côté du mur. On s'attendait à ce que vous soyez plus nombreux, et plus visibles. Vous dîtes que vous ne nous attendiez pas ?

Quête : Traque et matraques

Galariel ne détecta aucune présence devant sa porte et dut l'ouvrir plus largement pour observer le couloir. Alors qu'elle tournait son regard vers les escaliers après avoir inspecté l'autre côté, une voix toute proche la surprit. Elle n'avait pas entendu la jeune noble arriver :

- Tu es déjà réveillée ? Mais si nous n'allons pas tout de suite déjeuner, Mikael se rengorgera de s'être levé avant nous. Il est insupportable dans ces cas là.

Thémis et ses hommes imitèrent le mouvement des miliciens et abaissèrent leurs armes. La jeune femme était de plus en plus perplexe. Cette histoire n'était vraiment pas claire. Les inconnus n’avaient pas l’air d’être des imposteurs, ils semblaient être sincères. En revanche elle commençait à douter de la fiabilité de leur mission.

- Nous avons reçu nos ordres d’un sergent se trouvant vers la porte sud. Il nous a demandé de monter la garde devant cette poterne, pour éviter qu’un fugitif ne s’échappe de la ville par ici. On ne nous a rien dit de plus. Et, si je peux me permettre, votre capitaine n’était nullement au courent de notre présence en ces lieux, puisqu’il pensait qu’il s’agissait d’une compagnie.

Quête : Traque et matraques

Galariel respira mieux, tout ce qui s'était passé depuis son arrivée à Luménis incitait évidemment à la prudence et à la suspiscion aussi cela la soulagea quelque peu que de temps en temps le réveil puisse être banal, surtout que la dernière fois que sa déesse était venue converser avec elle dans ses rêves sa première vision au réveil fut une épée arrivant vers sa tête.
Elle salua Lizbeth et alla s'habiller en vitesse avant de la rejoindre dans le couloir pour aller déjeuner.

Le chef du groupe réfléchit en observant Thémis et ses compagnons avant de répondre d'un ton moins sûr de lui :

- Ces ordres pouvaient venir de n'importe où, vous le savez aussi bien que moi. De deux choses l'une, soit il y a eu une simple erreur, soit quelqu'un s'est débrouillé pour perturber nos patrouilles. Vous sauriez pourquoi ? Cet endroit a quelque chose de spécial ?

Quête : Traque et matraques

Lizbeth l'attendait dans le couloir lorsque Galariel ressortit de sa chambre. Ensembles, elles se rendirent à la salle à manger où une odeur de pain chaud, de beurre et de café le aiguillonnèrent irrésistiblement. Au grand dam des deux jeunes femmes, Mikael les y attendait déjà et avait entamé son repas. Il les salua et les regarda avec un air amusé lorsqu'elles prirent place à la table. N'étaient les souvenirs de la veille, la journée aurait pu promettre d'être tranquille. Si aucun des cousins n'aborda le sujet, aucun n'était dupe qu'après le petit déjeuner, il faudrait s'occuper de l'affaire Gundann.

Quête : Traque et matraques

Mais pour le moment Galariel n'en avait cure, les bonnes odeurs emplissant la pièce avait suffisement titillé son odorat pour que ses glandes salivaires commencent à produire de la salive qui lui mirent l'eau à la bouche. La première priorité était de remplir son estomac, Gundann viendrait plus tard. Après avoir salué Mikael, elle s'assit sans précipitation et ... go.

Quête : Traque et matraques

Les blessures de la veille et les besoins de la guérison avaient avivé la faim dévorante de la guerrière. Les domestiques s'étaient donné du mal pour réunir des mets aussi simples que délicieux. Sans doute avaient-ils reçus des consignes dans ce sens. En tous cas, les deux cousins dévoraient leur repas avec autant d'appétit que la Galariel. Les discussions furent minimalistes pendant ces longues minutes mais les réserves de nourritures fondaient à vue d'oeil et mettraient bientôt fin à ce moment de détente.

Quête : Traque et matraques

Ce qui devint une réalité cinq minutes plus tard, massant son ventre bien rempli Galariel émit un rot bien sonore qui aurait eu plus sa place à un banquet de nains plutôt qu'à une table d'une maison noble de Luménis.
Il fut aussi le signal qui mit fin à cet interlude reposant, il allait falloir évoquer le cas Gundann, et comment il avait encore pu s'échapper.

Thémis secoua la tète :

- J’aimerais penser que tout ceci ne relève que d’une malheureuse méprise. Cependant si ce qu’on nous a dit est vrai et qu’un fugitif essaie réellement de s’enfuir de la cité, alors la deuxième hypothèse me parait plus plausible.

La jeune femme marqua une pause et jeta un regard circulaire autour d’elle:

- Vous voulez savoir ce qu’il y a de spécial ici ? Je dirais peut-être qu’il s’agit d’un emplacement stratégique… mais après, je n’en sais pas d’avantage. Seulement si on nous a placés à cet endroit, cela démontre que l’évadé est important. Les inconnus et ses hommes approuvèrent silencieusement. Nous nous retrouvons donc tous dans une impasse. Avez-vous une idée ? demanda-t-elle à celui qui devait être le chef.

Rassuré et convaincu des bonnes intentions de Thémis, le chef de l'autre groupe déclina enfin son identité :

- Je ne me suis pas présenté. Je suis le sergent Boniface. Quant à ce qu'il y a de spécial ici, je vois deux possibilités. Soit on nous y a amenés dans l'espoir que nous nous entretuions ce qui a failli être le cas mais me parait tout de même très audacieux et aléatoire. Soit nous y sommes parce qu'ici nous ne risquons pas de gêner les plans de ce fugitif. Cela voudrait dire que nos ordres originels auraient pu nous amener sur sa route. Reste à savoir si c'est votre groupe ou le mien qui a été détourné. Il faudrait envoyer quelqu'un aux portes pour tirer cette affaire au clair.

Quête : Traque et matraques

Manifestant la même impatience que Galariel, ce fut finalement Mikael qui entama la conversation :

- Je vais aller voir au Fort si les recherches de la milice ont donné quelque chose. S'ils n'ont pas arrêté Gundann, peut être auront-ils des informations pour nous permettre de déterminer où recommencer nos recherches. Si ce n'est pas le cas, je ferai appel à quelques contacts qui me doivent de menus services.

Quête : Traque et matraques

La jeune femme doucha un peu les certitudes du jeune homme:

- Ou alors il avait prévu un plan de secours pour s'enfuir et cela fait plusieurs heures qu'il est sorti des murs de la ville. Vu le personnage, cela ne m'étonnerais pas trop.

L'atmosphère se densifia, les paroles de Galariel n'étaient malheureusement pas dénuées de bon sens.

Quête : Traque et matraques

Mikael démontra encore une fois qu'il cachait bien plus de sagesse que son air ou son jeune âge ne le laissait penser. il répliqua immédiatement d'une voix calme :

- Si c'est bien le cas, nous en apprendrons peut être assez pour le suivre même s'il a de l'avance. Et s'il n'a pas encore réussi à quitter la ville, la milice pourrait nous être utile alors autant les ménager et voir ce qu'ils peuvent nous apprendre. Dans les deux cas, nous ne perdrons pas notre temps je pense. Cela dit, nous sommes trois, nous pouvons donc courir plus d'un lièvre à la fois si tu as une autre idée en tête.

Thémis acquiesça, c’était la meilleure chose qu’ils pouvaient faire pour l’instant.

- Je propose que chacun envoie un soldat de son groupe. Comme je vous l’ai dit, nous avons reçu nos ordres vers la porte sud.

Elle se tourna alors vers un de ses compagnons :

- Tu iras voir ce qui se passe là-bas, reste très prudent, l’affaire à laquelle nous sommes mêlés ne me dit rien qui vaille.

Puis elle s’adressa de nouveau au sergent Boniface

- Veuillez m’excuser, moi non plus je ne me suis pas présentée. Je suis le sous-officier Thémis. Enchantée. Elle ne pu retenir un sourire, espérons que nous nous sortions sans ennuis de cette situation.

Quête : Traque et matraques

Galariel ne pouvait que suivre le mouvement, celui initié par un mâle, c'est avec dépit qu'elle abdiqua:

- Ma seule idée c'est qu'il s'est barré de cette ville qui est devenu des plus dangereuses pour ses fesses. Mais si tu veux que toutes les alternatives possibles soient envisagées pour pouvoir fermer ces portes, je te suis. J'ai toujours un oignon à peler avec cette fiente de troll.

Le sergent n'eut rien à redire à la proposition de Thémis même s'il n'était pas dupe qu'elle traduisait de la méfiance à son égard. Il ne pouvait cependant pas lui en vouloir de faire montre de prudence dans cette situation confuse. Lui-même semblait nourrir le même genre de doutes. Autant pour s'enquérir de la situation que pour alléger l'atmosphère, il rompit le silence après avoir choisi un de ses hommes :

- Vous avez remarqué quelque chose de suspect depuis que vous êtes arrivée ?

Quête : Traque et matraques

Tout était donc dit. Lizbeth annonça pour sa part qu'elle irait rencontrer quelques amis hauts placés pour tenter d'en apprendre davantage sur Gundann. Peut être qu'on pourrait remonter sa piste autrement qu'en le suivant à la trace. Il était en effet peu probable qu'il agisse sans soutiens ou solides bases externes.

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Ceci dit, ils se levèrent tout les trois pendant que des domestiques se mirent à débarasser la table des quelques restes encore dessus. Précédant Galariel, Mikael sursauta quand celle-ci lui mit une grande claque sur les fesses.

- En avant mon ami, on ne va pas passer la journée ici

Son amie avait décidément de drôles de manières.

- Non répondit la bretteuse. Ça fait déjà un bon moment que nous sommes postés ici sans que rien ne survienne. Votre arrivée est le seule évènement notable. Dommage que vous ne soyez pas la relève de la garde, nous aurions été heureux de vous céder notre place rajouta-t-elle d’un ton taquin.

Pendant ce temps là, son compagnon chargé d’aller à la porte s’était emparé d’une torche. Il attendait maintenant son ordre pour se mettre en route.

- Etes vous prêts ? demanda-t-elle à son interlocuteur.

En bon soldat, l'homme qu'elle avait désigné se tenait prêt dès qu'elle avait donné son ordre. Sur son commandement, lui et son homologue partirent donc au pas cadencé en direction de la porte. Il était probable qu'ils y seraient en quelques minutes à peine mais il était impossible de savoir combien de temps ils mettraient alors à trouver un officier responsable qui saurait les renseigner. Le sergent et l'homme restant se préparaient donc à une longue attente, prenant une position de laquelle ils ne risquaient pas d'être surpris par un agresseur venant de la ville.

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Mikael ne sut pas retenir un petit cri outré et le regretta immédiatement amèrement. Il tenta malgré tout de faire bonne figure en répondant d'un ton aussi léger que possible :

- Inutile de me presser ainsi, je suis un homme plutôt pressé en général.

Comme pour donner du sens à ses propos mais surtout pour échapper à la guerrière au comportement étrange, il se dirigea précipitamment vers le couloir puis l'escalier menant à sa chambre. Après avoir récupéré quelques affaires, il pourrait emprunter une des montures de la résidence et lança à un domestique qui passait par là, un ordre pour faire seller trois montures fraîches.

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Son visage faisant la moue elle prit Lizbeth à témoin:

- Je parie que d'habitude, c'est lui qui laisse trainer la main sur les croupes du sexe opposé

En tout cas à voir l'empressement avec lequel le jeune homme était parti, ça ne devait pas lui arriver souvent.

La bretteuse imita les deux hommes et se retira dans un endroit plus sombre. Elle se plaça alors de façon à être proche d’eux mais juste assez loin pour qu’ils ne puissent entendre les paroles qu’elle échangeait avec son compagnon.
Une fois qu’ils se furent installés, le soldat demanda doucement :

- On fait quoi maintenant ?

- On attend que nos éclaireurs reviennent avec des informations concrètes. répondit-elle d’un ton morne, en espérant ne pas passer toute la nuit ici.

- Et ceux de la milice ?

- On n’a rien à craindre d’eux. Ils se sont faits manipulés comme nous. Je ne sais pas qui tire les ficelles, mais s’il tombe sous ma lame, je luis apprendrais que l’on ne se moque pas impunément de la garde.

Ces paroles furent accueillies par un grognement appréciateur et elle crût distinguer : et moi je lui ferais payer mes heures de sommeil perdues.

Les minutes se succédèrent, mettant leur patience à rude épreuve. Attendre le retour de leurs messagers était une chose toute différente que rester en alerte pour prévenir une potentielle attaque. L’ennui la faim et la fatigue se liguaient contre Thémis et son compagnon. Comble de tentation, le sergent et son acolyte sortirent chacun de leurs sacoches des sandwichs dégageant une délicieuse odeur de poulet et de jambon.

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Lizbeth partit d’un rire amusé et déclara à voix haute pour être sûre d’être entendue par son cousin :

- Ne te laisses pas abuser par ses grands airs ! En fait Mimi est très timide avec les dames.
Elle suivit ensuite le même chemin emprunté par le jeune homme pour aller se changer. Les personnes qu’elle devait visiter exigeaient un certain formalisme et elle ne comptaient pas les froisser en y dérogeant.

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Galariel abandonna Lizbeth après l'avoir saluée d'un geste désinvolte de la main et rejoignit la cour où elle arriva la première puisque elle s'était déjà apprêtée et équipée avant le déjeuner.
En attendant que ses deux hôtes arrivent et que l'on amène les chevaux, elle s'assit sur un banc de pierre qui ne se trouvait pas loin et entreprit de fredonner mentalement une petite ritournelle de son cru. Elle hésitait à le faire à haute voix, consciente que si sa voix pouvait rivaliser avec les meilleurs bardes, ses compositions en général étaient des plus médiocres.

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Une petite toux la fit se retourner. Mikael se tenait à peine à deux mètres d’elle avec un grand sourire affiché sur les lèvres :

- Alors, que fredonnes-tu si joyeusement ? Tu es prête ?

Evidemment, la guerrière ne l’avait absolument pas entendu approcher et il en était conscient. Le jeune homme avait enfilé des vêtements à la fois pratiques et relativement élégants. Une lame courte battait son flanc en cas de problème.

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