La Couronne de Cuivre

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Dès qu’il émergea du sommeil, Kasumi ressentit les courbatures qui lui paralysait presque les muscles du dos est les jambes. Avec une grimace, il étendit lentement ses jambes avant de se redresser. Les évènements de la veille et les dispute de la nuit lui revinrent en tête, jetant un voile d’ombre sur sa journée et lui faisant éprouver un sentiment d’urgence. Son regard tomba sur la silhouette d’Astrée et il se leva pour la rejoindre en silence. Les derniers dormeurs méritaient bien quelques minutes de repos supplémentaires après leur nuit mouvementée.

- Bonjour mon amour. Ces chants d’oiseaux sont presqu’irréels après la soirée d’hier. Cette forêt ne m'inspire rien de bon, tout est faux semblant ici. Est-ce que ça va, toi ?

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Astrée se blottit contre son compagnon, profitant de leurs quelques instants de tranquillité avant le réveil des autres.
- Ca va, oui... A part les courbatures et le manque de sommeil bien sûr.
Elle jeta un coup d'oeil à Léo, allongé près du feu.

- Je pense qu'il va dormir encore un bon moment, murmura-t-elle, il doit être fatigué après sa veille en milieu de nuit et les émotions fortes... J'allais proposer de préparer un bon petit déjeuner en attendant, mais... pour ça il faudrait que je redescende chercher nos sacs. Il doit me rester du thé et un peu d'eau. Tu crois qu'on peut envoyer Première Neige seule en repérage dans la forêt pendant ce temps ? Il faut absolument trouver de l'eau douce... je sais que c'est peut-être dangereux, mais elle est de taille à se défendre il me semble...

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Le rôdeur réfléchit quelques instants avant de répondre. Envoyer la louve seule était risqué mais elle était celle qui avait le plus de chance de se montrer assez discrète pour échapper aux dangers et son instinct lui permettrait sans doute de repérer les signes de cours d’eau tandis que les rôdeurs devraient errer pendant des heures en s’en remettant à la chance.

- Tu as raison, c’est la meilleure chose à faire. Et je resterai en contact avec elle au besoin. Je t’accompagne, tu as besoin de quelqu’un pour t’aider avec la corde. Je devrai rester en haut par contre alors je t’interdis de te montrer imprudente. Cet endroit me rend nerveux.

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Astrée secoua la tête.
- Ne t'en fais pas, je serai prudente. Et il vaut mieux que tu restes ici auprès des autres, ils dorment encore tous, ce ne serait pas prudent de les laisser sans personne pour faire le guet. Je vais prendre la corde, mais j'en ai juste besoin pour franchir le dévers, donc je ne vais pas l'accrocher au sommet, elle n'est pas assez longue. Je dois descendre de quelques mètres avant.
Tout en parlant, elle s'était emparé du rouleau de corde et l'avait jetée sur son épaule.

Voyant que son compagnon ne semblait pas l'entendre de cette oreille et faisait mine de la suivre quand même, elle sourit et se ravisa.
- Bon, d'accord... On va accrocher la corde et je descendrai en rappel jusqu'à la corniche, ça me fera gagner du temps. Et ensuite tu m'enverras la corde pour que je franchisse le dévers. On est juste à côté, et j'en ai pour quelques minutes seulement pour descendre jusqu'à la corniche... Mais dès que tu m'as envoyé la corde, reviens ici, je ne voudrais pas qu'il arrive quelque chose... Et ça ne sert à rien que tu m'attendes en haut de la falaise. Au pire, si j'ai un souci, je t'enverrai Prince, il va m'accompagner.
L'étalon, effectivement, avait repris sa forme d'écureuil et semblait bien décidé à suivre sa maîtresse sur la paroi.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Kasumi sourit tendrement à sa compagne et s’amusa du fait qu’elle avait senti qu’il ne céderait pas dans son idée de l’assister. Il accompagna Astrée jusqu’au bord de la falaise à seulement une vingtaine de mètres du campement et l’observa tandis qu’elle fixait solidement la corde. Jute avant qu’elle n’entame sa descente, il l’enjoignit une nouvelle fois à la prudence :

- Fais attention ! Au moindre danger, appelle-moi. Il y avait des fantômes ici cette nuit et la mer était déchaînée. J’espère que nos affaires n’ont pas toutes été emportées. Je reste à portée de voix alors appelle-moi lorsque tu auras atteint la corniche au retour. Tu me renverras la corde pour que je l’attache à nouveau. Je sais que tu grimpes aussi bien que ton écureuil mais il est inutile de prendre des risques et de perdre du temps.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

C'est sans encombre qu'Astrée atteignit d'abord la corniche, puis les rochers au pied des falaises : la corde fournie par Ridculle était d'excellente facture, comme ils avaient pu le vérifier la veille, et la lumière du jour facilitait grandement les choses... Bref, la petite expédition de la rôdeuse commença sous les meilleurs hospices.
Mais les choses changèrent bien vite. Non pas à cause des fantômes : il n'en restait nulle trace. Ni à cause des squelettes : leurs ossements, omniprésents, étaient redevenus aussi inertes qu'au moment de leur débarquement... Non, ce qui inquiéta d'emblée la rôdeuse, ce fut la quantité d'algues déposées sur les rochers encore humides. Cette nuit-là, la mer était montée très haut. Trop haut.
Bientôt, elle eut confirmation de ce qu'elle craignait déjà : leurs affaires avaient disparu. Sacs, vêtements, et jusqu'à l'arbalète du mage... Il n'y avait plus rien là où ils avaient campé. Ni là, ni aux alentours, d'ailleurs.
Les vagues avaient tout emporté. Tout sauf les ossements, macabres reliques attachées à ces lieux de perdition.
Bien triste nouvelle. Et, pour l'heure, Première-Neige était également bredouille... Mais elle avait à peine atteint les premiers arbres de la forêt, sentait déjà la vie bruire, autour d'elle... Si tout allait bien, elle serait plus chanceuse que la rôdeuse, ne tarderait guère à leur trouver de l'eau douce.
Si tout allait bien...

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Astrée sentit le découragement l'envahir. Ainsi, tout avait disparu... Elle explora les environs sans succès, cherchant à deviner dans quelle direction la marée avait emporté leurs affaires, sans succès. Elle finit par s'asseoir sur un rocher, au milieu des ossements contemplant sans les voir les vagues qui s'écrasaient à ses pieds. Ils n'avaient plus rien... Sa sacoche d'herbes médicinales patiemment collectées et séchées pendant les mois d'étés, ses onguents. Ses maigres provisions de secours, également. Rien.... Et sa cape, si chaude et tellement étanche sous les trombes d'eau des orages des montagnes... Perdue...

Elle finit par se secouer. Ce n'était pas la première fois qu'elle se retrouvait ainsi perdue en milieu hostile sans rien pour l'aider. Cela avait même fait partie de son initiation, autrefois.... Et plus récemment, avec Kasumi, ils avaient passé deux jours sans rien. Elle saurait se débrouiller pour survivre, sans aucun doute. Elle avait son couteau, un peu de ficelle, et même une petite trousse de secours : c'était l'essentiel.
Simplement... Avoir perdu le sac à dos offert par son vieux mentor, et la cape achetée dans un village des monts du Jahlin avec Gwendal... cela l'affectait grandement. Et elle se doutait qu'il en serait de même pour son compagnon : il tenait beaucoup à son arc, seul souvenir de sa mère, et à sa cape et son étrange fermoir... et aussi à la sacoche qu'elle-même lui avait offert...

Déçue, découragée, elle fit un dernier tour sur les rochers avant de se rendre à l'évidence : il n'y avait rien. Ils ne reverraient jamais leurs affaires.... Nulle trace non plus de leur chaloupe...
Il ne lui restait plus qu'à remonter annoncer la mauvaise nouvelle aux autres. La corde l'attendait, accrochée juste au-dessus du dévers, elle aurait vite fait d'atteindre la plate-forme, mais ensuite il lui faudrait escalader la paroi à main nue...

Machinalement, avant de remonter, elle prit une poignée de petits ossements qu'elle fourra dans sa poche. Elle pouvait en avoir besoin, comme aiguille, ou pointes de flèches si elle ne trouvait pas de silex. Elle se mit ensuite en quêtes d'objets pouvant leur être utiles : des coquillages assez grands pour leur servir de récipients de fortune par exemple, ou encore des pierres plates pour cuire leur nourriture, mais il y en avait également là-haut, sans doute. Elle refusait de prendre un crâne comme casserole, elle trouverait mieux, peut-être un casque si les squelettes en avaient abandonné un ? Ou, plus tard, uen coque de noix de coco, une carapace de tortue... elle trouverait bien. Elle doutait de trouver des crustacés pour le repas de midi dans ce monde envahi d'ossements, mais à tout hasard, elle observa de plus près les rochers. On ne sait jamais... La nature a toujours tendance à reprendre ses droits...

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Malheureusement, ce ne semblait pas être le cas ici. En dehors des algues charriées par la marée, il n'y avait rien de vivant, sur le rivage. Rien que des ossements... Si Astrée découvrit des coquillages, ils étaient soit trop petits, soit trop abîmés pour servir de récipients. Et pas de casque, pas même de sabre, de masse : les armes dont quelques non-morts s'étaient servis la veille s'étaient également volatilisées.
Rien que des ossements, donc. Et des galets, aussi. Du moins, quelques uns : si Astrée voulait récupérer certains des plus gros pour y faire cuire leurs futurs repas, elle n'avait que l'embarras du choix.

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Astrée dut bien vite se rendre à l'évidence. Il n'y avait rien qui puisse servir de récipient. Des pierres plates, seulement, mais elle en trouverait certainement en haut, sans doute moins plates mais suffisantes pour l'usage qu'elle voulait en faire.
Elle renonça à prendre un crâne comme récipient. Jamais elle ne pourrait avaler ce qu'il aurait contenu... et ses compagnons non plus, sans doute. A n'utiliser qu'en dernier recours... Mais ils trouveraient certainement moyen de fabriquer un récipient avec de l'écorce, il suffisait d'un trouver une qui résiste un peu à la chaleur. Ou sinon, elle pouvait tenter de trouver de la terre glaise, s'il y avait une zone de sédiments près d'un ancien cours d'eau... Suffirait de la façonner et de la cuire...

Toute à ses réflexions, elle était revenue près de la corde, et se résigna à remonter bredouille. Elle n'avait pris que quelques os, qui pouvaient lui servir dans divers bricolages. De toute façon, elle saurait où en trouver d'autres...
Elle remonta rapidement jusqu'à la plate-forme, puis récupéra la corde et poursuivit plus lentement, prenant le temps d'assurer ses prises, d'économiser son souffle, ses forces. Elle se ressentait durement de sa nuit passée sur les pierres, et les courbatures la gênaient dans son ascension. Elle peinait à s'étirer assez pour atteindre les prises.

Prince des Frelons était parvenu au sommet bien avant elle, et, alertés par l'écureuil, Kasumi était venu à sa rencontre en haut de la falaise. Mais elle attendit d'être de retour près du feu pour informer ses compagnons de son échec.
- La marée a tout emporté. Elle est montée plus haut que d'habitude... On n'a plus rien.
Elle soupira.
- Je crois qu'il est temps de nous mettre en route. Il faut absolument que nous trouvions de quoi boire et manger...
Son estomac protesta bruyament, lui arrachant une grimace. Elle détestait se retrouver le ventre vide le matin, et avait eu bien du mal à grimper sans avoir rien avalé depuis la veille. Elle se demanda confusément combien de temps elle pourrait tenir ainsi. Puis chassa bien vite ces noires pensées. La forêt pourvoirait à leurs besoins. Elle y serait chez elle, comme toujours...

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En voyant la rôdeuse reprendre pied sur le haut de la falaise, Kasumi s’était vu confirmer ce qu’il craignait. Toutes leurs affaires étaient perdues. En d’autre temps, il aurait désespéré d’avoir perdu son héritage familial et le cadeau que lui avait offert Astrée. Mais il avait évolué, l’essentiel était que sa compagne était vivante, tout le reste était remplaçable. Il s’exprima en s’efforçant de faire transparaître une confiance qui l’avait désertée après ce nouveau coup du sort :

- Dirigeons-nous vers la forêt. Astrée et moi devrions trouver tout ce qui nous manque jusqu’à ce que nous retrouvions les autres groupes. Nous chasserons pour manger et nous vêtir et nous trouverons de l’eau, des herbes et de quoi nous chauffer.

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Ridculle, apparemment d'excellente humeur et peu atteint par la disparition de leur matériel, acquiesça presque aussitôt.
-Très bien, en route pour le couvert des arbres ! dit-il de son habituel ton joyeux. L'ombre qu'ils nous offriront sera la bienvenue : autant nous avons gelé cette nuit, autant il semblerait bien que nous grillerons aujourd'hui...
De fait, la température ne cessait d'augmenter, et le soleil, pourtant encore bas sur l'horizon, les frappait déjà durement de ses rayons.
Léo ne dit rien, pour sa part. Hagard, la mine sinistre, il se contenta de se redresser, prêt au départ.

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La petite troupe n'avait aucun bagage à rassembler. Ils eurent donc tôt fait de se mettre en route, après que les rôdeurs eurent soigneusement éteint le feu et enterré les braises.

Comme l'avait fait remarquer Ridculle, le soleil, montant dans le ciel, deviendrait vite brûlant. Zaïu et Kasumi, torse nu, risquaient fort de souffrir de cruelles brûlures s'ils n'atteingnaient pas rapidement l'ombre salvatrice des arbres. Une fois de plus, Astrée maudit la marée qui l'avait privée de son onguent si efficace pour soulager les coups de soleil.
Sans compter la soif qui se faisait cruellement sentir... L'escalade de la falaise avait épuisé Astrée, et l'effort qu'elle avait fourni l'avait trempée de sueur, puisant dans les dernières réserves d'humidité de son corps.

Elle jeta un coup d'oeil à Prince des Frelons, qui avait repris sa forme équine, brûlant soudain d'envie de le monter pour arriver plus vite sous le couvert des arbres. Mais cela aurait été stupide. Mieux valait rester groupés. Et si quelqu'un devait monter, c'était plutôt Léo, qui, pâle et hagard, suivait le groupe tel un fantôme vivant.
- Léo ? Si tu veux tu peux monter un moment Prince des Frelons. En fait on peut se relayer sur son dos, si on veut, à tour de rôle...
Elle se doutait que le gosse n'accepterait pas le moindre traitement de faveur, mais elle devait essayer...
- Et... Kasumi ? Est-ce que Première Neige a trouvé de l'eau ?

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Les paroles d’Astrée sortirent le rôdeur de sa torpeur. Il ne s’était jamais senti aussi épuisé, non pas seulement pour l’inconfort de leur nuit et les combats de la veille. En fait, il se faisait la sombre réflexion que la perte de tout leur matériel ne changeait pas grand-chose. Ils n’avaient de toute façon que peu de chance de quitter cette île maudite vivants. Même la perspective de retrouver l’abri de la forêt ne parvenait pas à lui faire oublier cette prémonition morbide. Il parla d’un ton absent en s’efforçant d’afficher un pauvre sourire encourageant :

- Je ne sais pas, je vais essayer de la contacter.

Il joignit aussitôt le geste à la parole et chercha à repérer la présence familière de sa louve pour obtenir des nouvelles de ses recherches.

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Lorsqu'Astrée lui avait adressé la parole, Léo, auquel le chaleur redonnait des couleurs, s'était empressé de baisser les yeux.
-Je vous remercie pour votre prévenance, madame... dit-il avec déférence. Mais je crois que je peux continuer à marcher. A moins, bien sûr, que vous ne jugiez que mon rythme ralentisse le groupe, auquel cas je monterai bien évidemment votre cheval.
Pour sa part, Kasumi avait enfin réussi à établir le contact avec Première-Neige. La chose lui avait paru plus ardue que de coutume, comme s'il y avait des interférences, comme si son esprit était attiré vers celui d'une foule d'animaux alentour. Mais le lien entre un rôdeur et son familier est chose forte, et la distance qui les séparait encore réduite.
Sitôt qu'il put communiquer avec elle, la louve lui apprit qu'elle s'était aventurée dans la forêt, qu'elle percevait, autour d'elle, la précense d'une foule d'insectes, d'oiseaux, d'araignées, de serpents, d'autres réptiles et de bon nombre de mammifères plus ou moins gros... En revanche, point d'eau douce encore. Ce n'était pas vraiment étonnant : les rivières se jetaient toutes dans la mer ; or, ils n'en avaient pas vu sur la lande... Il faudrait encore chercher.

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Le rôdeur n’avait pas pu s’empêcher de noter le changement d’attitude de Léo mais il ne le fit pas remarquer, ne sachant pas si ce revirement serait durable et sincère. En tous cas, son attitude presque abattue pouvait se révéler encore pire que ses crises de colère précédentes. Le groupe allait traverser nombre de difficultés qui nécessiteraient une vigilance de tous les instants. Si le courage faisait défaut à l’un d’entre eux, tous seraient confrontés à de nouvelles difficultés pour maintenir la cohésion dans les décisions difficiles à prendre. Pour l’heure la privation d’eau et de vivre pourrait s’avérer catastrophique pour le moral de chacun et le rôdeur ne pouvait qu’espérer que la prochaine communication avec la louve lui apporterait de meilleures nouvelles. Il n’osait pas maintenir un contact constant alors que la nature elle-même semblait étrangement perturbée et changeante. Il annonça laconiquement les mauvaises nouvelles :

- Soyez vigilants, Première neige m’a annoncé la présence de serpents et d’araignées. Certains sont peut être venimeux. Nous allons devoir nous enfoncer plus avant dans la forêt pour trouver une source d’eau douce. Nous devrons peut être aussi recouvrir nos membres exposés avec de la terre ou de la cendre à la première occasion pour éviter les piqûres d’insectes.

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Astrée avait haussé un sourcil devant l'attitude de Léo. Sa réponse était trop froide, trop formelle. Mais elle ne trouva rien à répondre. Au fond... elle préférait quand il exprimait sa colère, au moins parvenait-il à extérioriser sa rage. Alors que là... Il était comme anesthésié, inexistant..., presque comme mort à l'intérieur de lui-même....
Elle ne savait trop comment réagir à cette attitude. Elle se contenta donc... de faire comme si de rien n'était. Cela n'aiderait sans doute pas Léo... Mais elle avait tellement peur d'avoir une réaction inappropriée, qui risquerait d'aggraver les choses. Elle poursuivit donc sa marche avec un sentiment d'inquiétude grandissant.

Les nouvelles de la louve n'arrangeaient en rien son moral. Elle n'avait pas encore trouvé d'eau douce... Pourtant, en forêt, il devait forcément y avoir un ruisseau, ou un point d'eau quelque part. Puisqu'elle avait trouvé des animaux, il fallait bien que ceux-ci se désaltèrent quelque part.
- Si je me souviens bien de la carte... Il y avait une crique, plus à l'est. Peut-être un cours d'eau s'y jette-t-il dans la mer ? Ce qui voudrait dire qu'il faudrait suggérer à Première Neige de pousser plus à l'est. Ce n'est qu'une hypothèse bien sûr... En tout cas, a priori, il ne peut y avoir aucun cours d'eau se jetant dans la mer tant qu'on est dans la zone des falaises, mais il peut quand même y avoir des points d'eau, des mares par exemple. il y en a forcément pour abreuver les animaux de la forêt...

Quant aux insectes et autres bêtes potentiellement venimeuses... C'était un réel problème.
- Je vais essayer de repérer si je trouve des fleurs ou des plantes au parfum répulsif pour les insectes. De la citronnelle, par exemple... Ce serait plus agréable que de la terre ou de la cendre, et plus efficace...
Elle se mit à fureter un peu à l'écart du groupe, mettant pour l'occasion Prince des Frelons à contribution. Sous sa forme d'abeille, il saurait certainement repérer les plantes en question.

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Longtemps, les recherches d'Astrée furent vaines : les fleurs étaient rares, sur la lande. Presque inexistantes. Elles se firent cependant plus nombreuses alors qu'ils approchaient de l'orée de la forêt, et Prince des Frelons finit par en dénicher une espèce qui rebutait au plus haut point ses sens d'abeille : grandes, leurs pétales violacés peu gracieux, elles dégageaient surtout une odeur infecte... Cependant, pour autant que put en juger la rôdeuse, elles n'étaient pas toxiques. Leurs fragrances nauséabondes étaient sans doute leur plus grande arme contre les insectes...
Il fallait espérer qu'elles profiteraient aux rescapés car, alors qu'ils étaient encore à quelques mètres des bois, des essaims de petites créatures voraces noircissaient déjà l'air lourd de cette matinée caniculaire...

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L'odeur des fleurs était difficilement supportable... Mais à en juger par l'absence d'essaim d'insectes aux alentours, et à la répulsion qu'elles provoquaient chez Prince des Frelons, elles leur seraient utile. Astrée en cueillit donc une large brassée qu'elle partagea entre tous.
- Je sais que le parfum n'est pas agréable mais... cela devrait nous protéger un moment des insectes. Frottez-vous toutes les parties du corps qui sont exposées aux insectes. J'en garde quelques-une en réserve dans ma poche pour plus tard.
Elle surveillait particulièrement Léo, se demandant si le gosse allait obéir, ou préférer ignorer le danger que représentaient les insectes.
Avisant une pierre plate d'assez grande dimension, elle s'en empara. Cela leur serait utile pour cuire certains aliments... Même si ppour l'instant c'était lourd et encombrant. Au pire elle pourrait toujours l'abandonner si elle en avait assez de la porter.

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Ridculle, l'air amusé, suivit sans tarder les conseils d'Astrée, se frottant les mains et le visage avec les fleurs malodorantes. Quant à Léo, docile, il obéit sans piper mot : après avoir imité le magicien, il jeta un regard sur sa vareuse et sa chemise en lambeaux, dont les désastreuses déchirures laissaient à nu de larges pans de peau, puis il les retira et s'administra le répulsif naturel sur le torse, les épaules, le dos et les bras. Enfin, sans renfiler ses vêtements - ce qui était comprénehsible, vu la température ambiante - il attendit la suite des opérations, toujours silencieux, toujours effacé.

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Kasumi se badigeonna à son tour le torse, le flanc et le dos aussi bien qu’il put avant de jeter un regard peiné au jeune Léo. Tentant de briser son silence autant que par sollicitude, il se proposa pour lui étaler l’essence de fleur aux endroits inaccessibles de son dos. A son grand dam, le garçon se contenta d’acquiescer d’un air las. Le demi-elfe s’exécuta rapidement sans plus un mot. Le garçon parlerait lorsqu’il serait temps pour lui. Il devait commencer par faire la paix avec lui-même avant de s’ouvrir aux autres. Kasumi renouvela ses conseils de prudence, incitant les voyageurs à rester aussi près que possible les uns des autres afin de se protéger mutuellement. Il n’avait jamais senti un tel mal être à l’idée de s’enfoncer dans une forêt depuis sa traversée de la Forêt Maudite.

- Regardez bien où vous mettez les pieds mais essayez de ne pas perdre des yeux les branches sous lesquelles vous passez. Même si les fleurs nous protègent des insectes, méfiez vous des serpents et des araignées. Je vais ouvrir la marche si personne n’y vois d’objections.

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Astrée acquiesça aux paroles de son compagnon. Le laissant prendre la tête de leur petite troupe, elle décida de rester à l'arrière-garde, tous les sens aux aguets. Outre les araignées et les reptiles, il pouvait très bien y avoir des fauves dangereux, comme dans n'importe quelle forêt. Ses yeux parcouraient rapidement le sol, en quête d'araignées- probablement quelque peu repoussées par les fleurs- mais surtout de respiles.

Prince des Frelons avait choisi la forme qui convenait le mieux à ce nouvel environement : il conserva sa forme d'abeille, minimisant ainsi la surface de peau exposée aux insectes piquants, tout en ayant la possibilité de jouer les éclaireurs. Astrée lui demanda de se porter en avant de la petite troupe, et de leur signaler les dangers éventuels. Il ne restait qu'à espérer que la louve leur indique rapidement un point d'eau...

De temps à autre, elle se concentrait et cherchait à capter les formes de vie alentours, passant d'un animal à un autre, vérifiant par leurs yeux qu'aucun danger ne menaçait.

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Ils s'étaient donc faufilée dans la forêt. Mais, plutôt que de forêt, il aurait fallu parler de jungle, tant les arbres immenses y était serrés et entremêlés de lianes, tant le sous-bois était envahi de fougères plus hautes qu'un homme, d'arbustes touffus, de buissons luxuriants... Ici, l'ombre régnait en maîtresse, rares étaient les rayons du soleil à pouvoir se faufiler à travers les épaisses frondaisons. Et surtout, il faisait abominablement chaud, plus encore qu'à l'air libre. Plus chaud, et plus humide : l'atmosphère était proprement étouffante, et les membres de la petite expédition se retrouvèrent avant peu à suer à grosses gouttes.
Des essaims d'insectes bourdonnaient autour d'eux. La plupart leur rappelaient vaguement ceux qu'ils avaient pu croiser sur Hélonna ou ailleurs, mais en bien plus grands, en bien plus gros. Ici, mouches, moucherons, moustiques et taons, guêpes et abeilles avaient des dehors titanesques... Sans parler de ceux aux formes si étranges que personne, pas même les rôdeurs, ne put identifier. Pourtant, aucun ne vint les importuner, soit que les fleurs dont s’étaient frottés les rescapés soient un répulsif des plus efficace, soit qu’ils leur paraissent par trop étrangers, par trop incongrus.... Les arachnéennes hôtesses des gigantesques toiles qu'ils voyaient pendre entre les branches ne les ennuyèrent pas davantage, comme ne les ennuyèrent pas les serpents qui fuyaient à leur approche, où les mammifères discrets qui s'éloignaient sitôt qu'ils entendaient approcher les Luméniens. Oui, ceux-ci devaient leur paraître bien étranges... Mais il n'était pas non plus impossible que Première-Neige, dont Kasumi parvenait avec peine à suivre les traces, leur ait choisi un itinéraire protégé, éloigné des principales menaces. Il était évident, en tout cas, qu'elle avait emprunté le chemin le plus aisé, entre les troncs, les taillis...
Lorsque le rôdeur tenta de renouer le contact, alors qu'ils progressaient déjà depuis un long moment, il trouva sa louve bien excitée : elle venait de repérer les signes d'un plan d'eau douce... Mais elle avait pris de l'avance sur eux : deux lieues, peut-être. Il leur faudrait donc marcher encore longtemps avant de la rejoindre. Et leur petit groupe, tenaillé par la soif, écrasé de chaleur, n'en menait plus très large. Ridculle paraissait le plus fringant, à moins que ses dehors joyeux et enthousiastes ne soient un leurre. Quant à Léo, il avançait sans se plaindre, malgré la botte qui lui manquait, sa fatigue flagrante, et son humeur désespérée que tous ses traits laissaient transparaître.

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Le rôdeur sentit qu’il était grand temps de regonfler le moral des troupes par la seule bonne nouvelle qu’il avait à leur communiquer. Une marche de deux lieues n’était pas en soi un motif de réjouissance alors que tous accusaient déjà de l’inconfort et de la fatigue. Même le désert ne paraissait pas aussi étouffant que cette chaleur aussi humide que malsaine. Il était hors de question de faire une pause dans un endroit aussi dangereux mais le rôdeur chercha du regard une feuille assez grande et dénuée d’insectes qui pourrait servir à confectionner une seconde chaussure pour le mousse en difficulté.

- Première Neige pense avoir trouvé une source d’eau mais il va nous falloir marcher une grosse heure encore, je le crains. Léo, viens par ici s’il te plait.

Le rôdeur arracha une grosse feuille après avoir vérifier qu’elle n’était pas irritante en passant le dos d’une main dessus. La feuille paraissait suffisamment souple et élastique pour protéger sommairement le pied nu du garçon. Le rôdeur se pencha et lui expliqua son intention :

- Ça ne te dépannera que quelques temps et c’est loin de valoir une botte de marin mais Astrée et moi te bricolerons une meilleure chaussure plus tard. En attendant, cela t’évitera de te couper en marchant. Si tu veux bien…

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Astrée hocha la tête.
- Kasumi a raison, on va te fixer ça au pied, ça devrait te dépanner un moment. Et je vais essayer de trouver un peu d'écorce de liège pour te fabriquer une chaussure avec un peu de toile... Je l'ai déjà fait, ce n'est pas aussi confortable qu'une vraie mais ça t'évitera de te piquer les pieds au moins, et peut-être même les ampoules...
Dommage que la jungle soit aussi dense : ils auraient pu mettre Léo sur le dos de Prince, pour le reposer un moment. Ou même s'y relayer, à tour de rôle...

Elle avait tellement chaud et soif qu'elle en avait presque des vertiges. Elle se demandait d'ailleurs si elle allait tenir le coup jusqu'au point d'eau. Si Kasumi parlait d'une bonne heure de marche... c'était peut-être deux, mais il ne voulait sans doute pas décourager leurs compagnons. Un rapide contact mental avec la louve lui confirma son hypothèse. Vu le terrain dans lequel ils évoluaient, il leur faudrait pas loin de deux heures.
- Bon, en attendant qu'on trouve de l'eau... Si vous apercevez des fruits qui pourraient nous désaltérer, vous me les montrez, à moi ou à Kasumi, qu'on voit s'ils semblent comestibles... Si on ne les connait pas on demandera l'avis de Prince... une abeille ça doit savoir ces choses-là !

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Léo se laissa faire sans protester, sans dire le moindre mot. Puis ils se remirent en route.
Ils continuèrent à progresser, cahin-caha, au milieu de cette jungle oppressante et humide, pendant un temps qui leur parut infini. Ils avaient chaud, terriblement. Ils avaient soif, également, au point que leurs gorges leur paraissent aussi sèches que du papier. Ils étaient fatigués, enfin, de plus en plus. Bientôt, ils chancèleraient sur leurs jambes...
Et, nulle part, ils ne découvrirent de fruits comestibles, propres à étancher leur soif...
Ils continuèrent à progresser, cahin, caha, pendant un temps qui leur parut infini.
Et, deux bonnes heures plus tard, alors qu'ils pensaient ne pas pouvoir aller plus loin, ils rejoignirent Première-Neige.
La louve se tenait sur les bords d'une étrange clairière. D'une clairière si étrange qu'ils n'en crurent pas leurs yeux, qu'ils durent battre furieusement des paupières avant de se convaincre qu'il ne s'agissait pas d'un mirage.
Mais la clairière était bien réelle, les sens de Première-Neige le confirmèrent, s'il en était besoin.
C'était un véritable petit coin de paradis.
Sur son pourtour, se balançant doucement dans une brise aux fragrances entêtantes, étaient plantés des arbres tropicaux, palmiers, cocotiers, bananiers, dont les branches ployaient sous le poids de fruits mûrs, gorgés de soleil. A leurs pieds s'étendait une plage de sable fin qui descendait en pente douce jusqu'aux eaux turquoises d'un petit lac, éblouissant sous les rayons du soleil de midi. Nichés dans les épaisses ramures ou voletant au dessus de l'onde pure, des myriades oiseaux multicolores laissaient retentir leurs trilles joyeux...
Un véritable petit coin de paradis, oui. Bien réel mais ô combien incongru après ce qu'ils venaient de traverser. C'était comme si la nature, malicieuse, avait juxtaposé, mêlé des milieux qui n'auraient pas dû voisiner si immédiatement.
Et, pour couronner le tout, l'endroit était sûr : Première-Neige ne sentait nul prédateur, nulle menace dans les environs.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Elle échangea un regard perplexe avec Kasumi, avec Zaïu, et Ridculle. Tout ça semblait trop irréel… Et si Première Neige ne les avait pas assurés de la réalité de l’endroit, elle aurait cru à une hallucination. Et pourtant elle sentait l’odeur des fruits juste devant eux.
Elle se demanda un instant si cette clairière ne se trouvait pas dans un autre plan, si, une fois qu’ils auraient quitté l’abri des grands arbles de la jungle, ils pourraient y revenir ou s’ils resteraient à jamais prisonniers d’un autre monde….
Mais là n’était pas la question. Ils étaient en train de littéralement mourir de soif, et cette clairière allait leur sauver la vie. Elle fit un pas en avant, puis un autre en direction de l’eau claire….

- Kasumi ? Est-ce que Première Neige a déjà goûté cette eau ? Est-ce qu’elle est potable ? Ou est-ce qu'il y a quelque chose d'anormal ?
Elle se tourna vers le rôdeur, et surtout vers la louve, l'encourageant mentalement à jouer les goûteuses. Prince, lui, s’envolait déjà en direction des fruits si apétissants, bien décidé à les goûter apparemment… ce qui semblait confirmer qu’ils étaient bien réels.

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La louve, détendue, s'approcha du lac puis, se penchant, entreprit d'en goûter l'eau... avant de l'avaler à grandes lampées. Douce, fraiche, parfaitement potable... Un vrai délice !
Quant à Prince des Frelons, s'il se montra moins circonspect, ses conclusions furent identiques : les fruits étaient mûrs, à point, sucrés, délicieux...
Le constat était sans appel, et Ridculle vint encore le renforcer, déclarant qu'il ne sentait ici nulle force particulière. Du moins, pas davantage que partout ailleurs sur l'île. La clairière en faisait en tout cas bien partie.

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- Il semble qu'on peut y aller sans risque... lança-elle à la cantonnade. Mais chacun avait pu le constater par lui-même....
Astrée n'hésita pas une seconde de plus. Juste le temps de choisir ce qui pressait le plus entre se désaltérer, se rafraîchir et déguster les délicieux fruits qui les attendaient.... La soif était trop pressante. Elle s'agenouilla à côté de Première Neige, mit ses mains en coupole pour, à son tour, boire enfin cette eau tant attendue. Elle eut l'impression de revivre en sentant le liquide couler au fond de sa gorge, rafraichissant son gosier désséché.

- Un délice.... Mille fois mieux que votre "Oui, c'qui ?", sans vouloir vous vexer, Ridculle, ajouta-t-elle à l'adresse du mage.
Elle but jusqu'à plus soif, sans tenir compte des restrictions qu'on lui avait autrefois enseignées contre la déshydratation en milieu sec... Pas question de se rationner, ils avaient maintenant de l'eau à volonté, et même de quoi manger. Des fruits en quantité, des poissons certainement. Elle s'humecta le visage, les bras. Puis elle s'assit sur le sable fin de la plage, lorgnant d'un air rêveur l'eau prometteuse... Un bon bain, après cette marche éprouvante... Dans un lieu aussi paradisiaque... Un rêve. Elle devait être en train de rêver.

Son estomac grogna un rappel à l'ordre sonore. Elle n'avait rien mangé depuis la veille... Un simple contact mental avec Prince des Frelons lui fit partager quelques instants le goût sucré des fruits dont il se goinfrait.
- Je souffle deux minutes... puis je grimperai là-haut nous chercher quelques fruits pour le déjeuner, fit-elle en se tournant vers ses compagnons. Il y a vraiment tout ce qu'il faut ici...

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Les autres ne tardèrent pas à imiter Astrée. Ridculle le fit avec un enthousiasme manifeste, buvant à satiété avant de se laisser tomber sur le sable, radieux. Quant à Léo, il sembla s'exécuter plus par nécessité qu'autre chose, puis, trainant les pieds, il alla s'installer un peu à l'écart, le regard perdu dans le vague, la mine sinistre malgré le décor enchanteur qui les entourait.

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Kasumi continuait d’afficher une mine inquiète malgré les indices laissant à penser que la clairière ne présentait pas de risque. Il s’approcha avec circonspection du petit lac en notant ici et là quelques traces indiquant que de petits animaux venaient s’abreuver à ce point d’eau avant de retourner se cacher dans la jungle. Finalement, la soif fut la plus forte et il se laissa aller à boire par petites gorgées. L’eau fraiche avait effectivement un gout délicieux mais il conseilla à ses compagnons de faire montre de prudence, se rappelant quelques conseils qui lui avaient été prodigués à l’occasion de son séjour en Anauroch.

- Buvez peu quitte à boire souvent. Après avoir été privé trop longtemps de liquide, votre estomac pourrait rejeter une trop grande quantité. Nous allons manger quelques fruits puis Astrée et moi partirons inspecter la clairière à la recherche de ce qui pourrait nous être utile et d’éventuels dangers cachés.

La Couronne de Cuivre

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