[MP] Histoire : Echo

[Smidge]

Gabrielle quitta la bibliothèque, et se dirigea en direction de la scène de crime. Tandis qu'elle ouvrait les portes de la salle à manger, le légiste et ses deux collègues sortaient à leur tour de la cuisine, portant sur un brancard le corps de la victime emballé dans un grand sac de toile.

Elle se dirigea en direction de Fabrice, et lui expliqua la situation, insistant précisément sur les consignes à suivre.

"Vous irez avec Fabrice", expliqua-t-elle au majordome, resté en retrait.

Il était 11h passée. Il lui restait encore un peu de temps avant le repas pour explorer de nouvelles pièces, ou procéder à de nouveaux interrogatoires...

[Echo]

C'était l'occasion idéale pour avoir une petite conversation avec la dénommée Mylène. Mais encore fallait-il la trouver... Gabrielle arpenta le château dans l'espoir de trouver la jeune fille ou n'importe quelle autre personne qu'il pourrait être intéressant d'interroger.

[Smidge]

Gabrielle fit demi-tour dans la salle à manger, qu'elle traversa en direction du grand salon, d'où elle entendit un concert de voix. Quelle heure était-il ? La grosse horloge de la salle à manger indiquait 11h passées de 20 minutes.

Elle poussa les portes de la pièce, découvrant les familles Marquand et Chambernaud confortablement installées devant la cheminée. Gaston Chambernaud se leva à son arrivée, se dirigeant vers un imposant coffre en bois dans un coin de la pièce, d'où il tira quelques bouteilles d'alcool et quatre verres à apéritifs.

"Puisque Émile n'est pas là, il faut bien que quelqu'un s'occupe du service...", lança-t-il à l'assemblée d'un air triomphant.

Il remarqua Gabrielle au même instant.

"Hé bien... mademoiselle Lemaçon...!, la salua-t-il plus ou moins ironiquement, appuyant distinctement sur son titre marital. Nous feriez-vous l'honneur de vous joindre à nous pour un petit apéritif...? Rassurez-vous, il doit y avoir quelques boissons peu alcoolisées pour femmes dans la réserve..."

[Echo]

Eh bien, le banquier semblait en forme aujourd'hui, il ne lui laissait même pas le temps de s'échauffer avant de commencer les hostilités. Très bien, s'il voulait avoir son attention il l'avait. Mais combien de temps la supporterait-il avant de craquer ? Les paris étaient ouverts.

- Parfait, c'est exactement ce qu'il vous faut, répondit-elle sur le même ton, il n'y a rien de pire que l'alcool pour vous faire avouer tous vos petits secrets honteux publiquement et ce n'est certainement pas ce que vous voulez. Elle marqua une pause, dévisageant le banquier d'un air de défi. Maintenant que vous avez brillamment réussi à attirer l'attention sur vous, si nous reprenions notre conversation où nous l'avions laissée hier ? Qu'en dîtes-vous ?

[Smidge]

Un léger silence fit suite à son entrée. Les deux femmes dévisagèrent leur mari respectif, passablement inquiètes. Elle remarqua le sourire contrit du notaire, et l'espace d'un instant, Gaston Chambernaud perdit quelque peu de sa superbe.

"Les femmes..., soupira-t-il enfin, entamant le service. Que puis-je de nouveau pour vous, mademoiselle... ? J'espère que votre enquête avance comme vous le souhaitez. Avez-vous retrouvé le coupable, au fait ?"

Il marqua une pause, qu'il mit à profit pour servir un nouveau verre de whisky.

"Rassurez-nous, vous avez au moins identifié la victime ?"

Louis Marquand manqua de s'étouffer de rire, qu'il déguisa tant bien que mal en quinte de toux improvisée.

[Echo]

Contre toute attente, Gabrielle se mit à rire comme si elle trouvait la blague extrêmement drôle, ce qui n'était pas le cas bien sûr.

- Parfaitement, répondit-elle, je peux même d'ores et déjà vous dire qu'on lui a réglé son compte. Héhé, comte, compte... vous avez compris ? Elle se racla la gorge et une seconde plus tard toute trace d'hilarité avait disparu de son visage. Elle semblait même plutôt irritée. Bon, une fois que vous aurez fini d'amuser la galerie peut-être pourrions-nous discuter un moment, en privée ?

[Smidge]

Le notaire partit dans un franc éclat de rire, mais s'arrêta rapidement, faute d'enthousiasme général.

"Très bien..., soupira Chambernaud d'un ton las. Plus vite ce sera fini... "

Il déposa son verre sur la table basse.

Gabrielle parcourut la pièce d'un regard. Le bureau et bibliothèque, où elle se trouvait quelques minutes auparavant, semblaient libres à présent, et elle invita sans ménagement le banquier à l'y suivre, à l'abri des regards - et oreilles - indiscrets.

Une fois à l'intérieur, elle ferma la porte derrière elle.

"Alors..., reprit-il une fois qu'ils furent seuls à seuls. Je vous écoute..."

Derrière son masque d'impassibilité nonchalante, Gaston Chambernaud n'était pas aussi calme qu'il voulait bien le laisser paraître.

[Echo]

Maintenant seul avec elle, Gaston Chambernaud faisait beaucoup moins le malin. Gabrielle était satisfaite. Une fois assurée qu'ils étaient bien seuls, elle se tourna vers lui et lui offrit un sourire peu rassurant.

- Vous semblez nerveux, lui fit-elle remarquer, presque comme si cela lui causait le plus grand ravissement. Pour quelle raison ? Avez-vous quelque chose à cacher monsieur Chambernaud ? Une confession à faire peut-être ?

[Smidge]

Gaston Chambernaud poussa un nouveau soupir.

"Ecoutez... Je n'ai pas tué De Rochebois. Comme je vous l'ai dit, je me suis absenté quelques minutes pendant la représentation, et je suis remonté. Je ne suis redescendu que plus tard, une fois que nous avons tous entendu les cris de la demoiselle."

Il marqua une pause. Son visage était très concentré. Peut-être un peu trop, d'ailleurs.

"Et vous n'avez aucune preuve du contraire", ajouta-t-il en la toisant du regard.

Mentait-il ? Elle ne décelait pas chez lui ce soulagement implicite qui ornait la plupart des visages, une fois la vérité sortie de leur bouche. Mais cela n'était pas suffisant à son goût, et ne pouvait encore moins faire office de preuve.

"Ce sera tout ?, conclut-il. Ma femme et mes amis m'attendent."

[Echo]

- Alors ils attendront, répondit-elle. Peut-être était-ce simplement l’antipathie qu'il lui inspirait mais elle était persuadée qu'il ne lui disait pas tout. Vous êtes donc monté à l'étage, dîtes-vous ? Pour quoi faire ? Vous n'avez croisé personne ?

[Smidge]

Le banquier fronça les sourcils, comme s'il adressait à une personne particulièrement obtuse.

"Mais qu'est ce que vous me racontez là... ? De Rochebois avait organisé une représentation théâtrale à l'étage, hier soir. Tout le monde y était, enfin."

[Echo]

Gabrielle fronça les sourcils à son tour.

Ainsi donc, vous êtes descendu en pleine représentation, vous êtes ensuite remonté et n'êtes redescendu que lorsque vous avez tous entendu les cris de mademoiselle Stoän, répéta t-elle lentement. A quel moment le comte de Rochebois s'est-il lui aussi éclipsé ? L'avez-vous vu ? Avez-vous vu qui que ce soit en bas d'ailleurs ? Et pourquoi êtes-vous descendu vous-même, une envie pressante ou quelque chose de moins avouable ? Si vous n'avez pas tuer le conte alors je pense qu'il est inutile de me mentir à ce propos...

[Smidge]

"J'ai passablement l'impression de me répéter..., soupira-t-il. Mais... oui, vous avez bien résumé la situation. Et pour votre information, en effet, j'étais bien aux toilettes. Et je n'ai croisé personne."

Il réfléchit un instant.

"Je ne sais pas à quel moment le comte a pu s'éclipser en revanche. La pièce n'était éclairée que par quelques bougies, car nous n'avions plus de courant à cause de l'orage. Il était difficile de savoir qui était présent dans la pièce et qui ne l'était pas..."

[Echo]

Sa brève escapade aux toilettes lui avait donc laissé tout le loisir de trancher la gorge du comte et de revenir assister à la représentation comme si de rien n'était. Et puisqu'il n'avait croisé personne, il n'avait pas vraiment d'alibi... C'était loin d'être suffisant mais cela le placerait sans doute en bonne position sur la liste des suspects potentiels. Elle était un peu déçue mais elle ne pouvait pas décemment espérer que le banquier lui fasse des aveux complets sur le champ... Cela lui aurait quand même drôlement facilité la vie.

- Qui aurait pu le tuer, selon vous ? demanda t-elle brusquement.

[Smidge]

Gaston Chambernaud huma longuement en haussant les épaules, apparemment soulagé que le sujet de la discussion porte sur quelqu'un d'autre.

"Difficile à dire..."

Il hésita un instant.

"De Rochebois n'était pas à proprement parler l'homme le plus apprécié sur Terre..."

Il marqua une nouvelle pause, ses yeux se plissant de temps à autres.

"Non, je ne peux guère vous en dire plus... Louis serait incapable de gifler correctement quelqu'un, alors je vous raconte pas commettre un meurtre... Et je ne parle même pas d'Aimé... Quant aux autres invités, ou les domestiques, je ne les connais pas. Je ne peux pas vous éclairer davantage à leur sujet."

[Echo]

- Bien, fit-elle après quelques secondes de réflexion. Elle n'en tirerait sans doute rien de plus tout de suite mais elle reviendrait à la charge dès que l'occasion se présenterait. Je pense que j'aimerais interroger votre femme également, je n'ai pas encore eu l'occasion de lui parler. Si vous pouviez lui dire de me rejoindre en sortant... ?

Elle attendit qu'il s'éloigne et, alors qu'il s'apprêtait à sortir, lui demanda :

- Au fait, de quelle couleur était votre costume hier ?

[Smidge]

Interloqué, Chambernaud marqua un léger recul, puis répondit enfin à sa question.

"Le même que celui-ci, déclara-t-il en se désignant. Je n'avais pas prévu de passer plusieurs jours ici..."

Son costume - très chic - était en tweed bleu marine, et à n'en pas douter sur-mesure.

Le banquier quitta la pièce, et interpela sa femme, qui vint à sa rencontre.

"Elle veut te parler", lui lança-t-il à mi voix.

Gabrielle tendit l'oreille. La porte n'était pas fermée, et l'homme lui tournait le dos, mais elle parvint à saisir une bribe de ce qu'il ajouta ensuite.

"... pas de conneries, compris ?"

Le ton était abrupt, et l'homme la contourna juste après, rejoignant les autres auprès de l'apéritif improvisé.

"Entrez donc", l'invita Gabrielle.

De plus près, madame Chambernaud ne faisait pas plus de quarante années. Peut-être même était-elle plus jeune que Gabrielle. Ses habits et sa démarche, en revanche, la vieillissaient d'une bonne décennie pour qui n'y prenait pas garde. Un tailleur - vieillot mais impeccable, un chignon serré et austère, quelques boucles d'oreilles du siècle dernier...

"Je..., bégaya-t-elle d'une petite voix, le visage déconfit. Que puis-je faire pour vous, madame ?"

[Echo]

Gabrielle offrit un sourire aimable à la femme du banquier, sans doute un peu compatissante au regard du calvaire que devait vivre celle-ci au quotidien, affublée d'un cornichon pareil... La lieutenante se présenta une nouvelle fois et nota le nom de son interlocutrice dans son calepin, ravie d'avoir enfin pu compléter sa liste.

- Mais je vous en prie, asseyez-vous, et commencez par me dire ce que votre mari entendait par « pas de conneries ».

[Smidge]

Madame Chambernaud devint aussitôt écarlate.

"Je... Je... Je..."

Sa voix s'étrangla, et elle dut rejoindre le canapé de la bibliothèque en catastrophe.

"Je ne vois pas de quoi vous voulez parler ?", lâcha-t-elle d'une voix suraigüe.

Contrairement à son mari, Gabrielle avait l'impression de lire à travers un livre ouvert. Elle se contenta de ne pas répondre, et d'attendre en croisant les bras.

Le résultat ne se fit pas attendre. Les yeux de son interlocutrice s'embuèrent tout à coup de quelques larmes.

"Ne le répétez pas à mon mari..., la supplia-t-elle en hoquetant. Je... Il voulait juste me dire de... de..."

Nouveaux hoquets.

"Oh, Seigneur... (elle se signa à plusieurs reprises). Mon mari n'aime pas que je m'exprime publiquement à son sujet... Il ne voulait pas que je réponde à vos questions..."

Elle renifla singulièrement dans un dernier soubresaut.

"Mais je vais vous répondre, hein !, rectifia-t-elle aussitôt. Mais je préfèrerai que mon mari n'en sache rien... Il n'a pas tué cet homme, j'en suis sûre."

[Echo]

Visiblement monsieur Chambernaud intimidait tout le monde et elle n'était pas surprise que sa propre femme soit une de ses premières victimes. La bouffée d'antipathie qu'elle avait ressenti pour lui tout à l'heure la submergea à nouveau. Elle se voulut rassurante lorsqu'elle s'adressa à elle.

- Votre mari n'est accusé de rien pour l'instant, je veux juste vous poser quelques questions. Vous pouvez parler sans crainte. Vous dîtes que vous êtes sûre de son innocence, pourquoi ? N'avait-il pas lui aussi, comme presque tous les gens présents ici, des raisons de lui en vouloir ?

[Smidge]

Elle écarquilla les yeux à sa question, apparemment perdue.

"Je ne sais pas... Je ne m'occupe pas des affaires de mon mari, vous savez... Mais mon mari m'a dit qu'il ne l'avait pas tué."

Madame Chambernaud semblait aussi sincère que naïve.

"Je ne sais pas en quoi je pourrais vous être utile..."

[Echo]

Même si le banquier avait effectivement tué le comte, il ne l'aurait certainement pas dit à sa femme ; cette dernier aurait sûrement vendu la mèche en quelques minutes.

- Vous pourriez me parler de cette soirée. Est-ce que quelque chose, un détail, vous a paru étrange ?

[Smidge]

Madame Chambernaud réfléchit un moment. Après quelques minutes, elle entama son récit.

"La soirée a commencé tout à fait normalement. Il y avait un gros orage qui montait, mais on est arrivé avant la pluie. Un peu après 18h. Émile nous a ouvert, et on est passé au salon, où on a prit l'apéritif (elle désigna la pièce derrière Gabrielle). Il manquait une personne, je crois... Aimé, il me semble. Oui, le docteur n'était pas encore arrivé, je crois qu'il avait eu une urgence. Le Comte nous a ensuite conduit dans la salle à manger, vers... oh, je crois qu'il devait être 19h."

Elle réfléchit à nouveau.

"Ah, oui. Et c'est là que la jeune dame est arrivée. Sofia, je crois ? La demoiselle étrangère. C'était une collaboratrice qu'il avait rencontré à... l'école d'Art, je crois. Elle était plutôt gentille, mais elle semblait un peu nerveuse. Nous avons ensuite mangé le repas..."

Madame Chambernaud se ravisa cependant et son visage s'éclaira.

"Ah, non, excusez-moi. J'allais oublier quelque chose. Quelque chose de... qui m'a paru curieux. Une jeune domestique, Marjorie je crois, une demoiselle blonde, est entrée en catastrophe dans la pièce. Elle nous a expliqué quelque chose... à propos de quelqu'un... et d'une tâche de sang, il me semble. Elle semblait paniquée et parlait très vite, je n'ai pas tout compris à ce qu'elle disait. Et, le Comte l'a... rassurée."

Pour une raison que Gabrielle ignorait, madame Chambernaud avait considérablement durci le ton sur ses derniers mots.

"Les acteurs de la troupe sont ensuite descendus, et nous sommes passés à l'entrée, reprit-elle, une soupe il me semble. Le docteur est arrivé peu après. Il était trempé jusqu'aux os. Nous avons mangé tous ensemble, jusqu'à ce que le courant se coupe brutalement. Nous avons tous entendu la foudre... (elle frissonna). Mon dieu, c'était terrible, quelle frayeur ! Ensuite..."

Elle s'arrêta quelques instants, hésitante. Ses yeux clignèrent plusieurs fois dans le vague, rapidement, puis elle secoua très brièvement la tête.

"Ensuite nous sommes montés à l'étage prendre le dessert, et assister au spectacle. Il faisait noir, la lumière était coupée, et il n'y avait que quelques bougies, notamment sur la scène pour éclairer les acteurs. On n'y voyait vraiment pas grand chose..."

Elle marqua une pause.

"La pièce était... enfin, ce n'était pas du grand art, mais c'était assez drôle. Je crois que c'est le Comte lui-même qui l'avait écrite. Émile est passé nous servir quelques gâteaux et... et..."

Sa respiration s'accéléra.

"Et nous avons entendu un cri, tout à coup. Nous sommes tous descendus, et c'est là que nous l'avons trouvé... mort. (Elle se signa de nouveau). Quelqu'un a ensuite appelé la police, et vous êtes arrivée quelques temps après."

Madame Chambernaud croisa enfin son regard et haussa les sourcils, inquiète de savoir si elle avait répondu aux attentes de Gabrielle.

[Echo]

Même si elle n'avait rien appris de très significatif, elle savait au moins maintenant comment les événements s'étaient enchaînés. Toutefois, il y avait un point sur lequel elle voulut revenir.

- Vous dîtes que le comte a rassuré la jeune domestique, Marjorie. Que lui a t-il dit ?

[Smidge]

"Je... je ne sais plus. Je crois qu'il a envoyé Émile voir si tout allait bien."

Elle réfléchit un instant.

"Attendez, ça me revient... C'était à propos d'un dénommé... Ferdinand, ou quelque chose comme ça. Je crois que Marjorie craignait qu'il lui soit arrivé quelque chose."

[Echo]

- Oui, j'en ai entendu parler, répondit-elle pensivement. Ce serait peut-être une bonne idée d'aller voir le jardinier dès qu'elle en aurait l'occasion. Une dernière question et après je vous laisse repartir. Quelle pointure chaussez-vous ? J'ai remarqué des empruntes de pas dans le sang, sur le lieu du crime, ceux d'une femme. Se pourrait-il que ce soit les vôtres ?

[Smidge]

Madame Chambernaud blêmit à sa question.

"Mais... je n'ai... je n'ai tué personne ! Grands dieux ! Je suis restée assise à regarder le spectacle, je n'ai pas bougé de ma place !"

Elle semblait au bord des larmes, mais Gabrielle insista et posa sa question derechef.

"Je chausse... du 38. Entre 37 et 38."

[Echo]

- Je ne suis pas en train de vous accuser de quoi que ce soit, je veux simplement connaître la vérité, expliqua calmement Gabrielle. Mais je crois que nous en avons fini. Merci de m'avoir accordé un instant, vous pouvez partir.

La lieutenante suivit la femme du banquier dans le salon et salua les deux familles avant de chercher la sortie, celle qu'elle avait empruntée la veille pour entrer au château et qui menait directement à la cabane du jardinier.

[Smidge]

Le grand salon donnait heureusement directement sur le hall par lequel elle était arrivée la veille. De là, Gabrielle sortit par la porte qui donnait sur la cours. De jour, et sans la pluie, l'endroit paraissait moins grand, mais elle reconnut rapidement l'endroit. Le garage, l'entrepôt, et en face la cabane en bois étaient toujours à leur place.

Gabrielle s'avança dans l'immense hangar qui faisait office de garage, mais cette fois, celui-ci semblait vide. Le moteur qui avait temporairement servi de relais électrique ne tournait plus, et un silence dérangeant régnait sous le toile de tôle, à peine perturbé par une timide brise.

Le jardinier ne se trouvait en tous cas pas ici.


[HRP : Il est possible de fouiller un peu plus le hangar (assez grand pour qu'on s'y dissimule), ou inspecter l'entrepôt adjacent. En face, on trouve la petite cabane de bois, ainsi qu'une écurie. Au bout de la cours, un chemin permet de rejoindre l'entrée de la propriété, ou de s'enfoncer plus avant dans le parc.]

[Echo]

Bon, le jardinier ne semblait pas être là, soit, elle pouvait toujours fouiller le hangar et peut-être même sa cabane s'il ne l'avait pas verrouillée.