La Couronne de Cuivre

Dorian avait écouté avec intérêt la requête de l' amiral LonguesHunes qui demandait à Dame Surya d' agrémenter la soirée par un récital. Effectivement cela serait un spectacle des plus agréables, d' autant plus après toutes les péripéties de la traversée. Quand au repas du soir au mess des officiers, Dorian se demanda si il était aussi bon que celui offert le premier soir. Le forgeron espérait une chose : continuer à faire équipe avec Zaïu et les autres aventuriers qu' il connaissait déjà ( Zaïu, Arthur, Surya, Galariel...) Cela serait plus sympathique que de devoir nouer de nouveaux liens amicaux...

HRP : à Kasu : Dorian ne fait rien de spécial en ce moment, il attend les évènements

...

Poussant doucement la porte, Arthur rejoignit la petite assemblée le plus discrètement possible (ce qui était tout relatif, bien entendu). Malmené par des émotions trop extrêmes ces dernières minutes, il ne parvint pas à se sentir complètement embarrassé, même s'il était conscient de l'étrangeté de sa conduite. Il trouverait bien une explication si on lui posait la question. Il tenta donc de raccrocher à ce qui s'échangeait, comme s'il n'était jamais parti.

Le retour d’Arthur fut remarqué par l’amiral qui s’apprêtait à cet instant d’inviter les aventuriers à le rejoindre au mess des officiers pour les réjouissances de la soirée.

- Ah vous voilà de retour, Arthur. Vous tombez bien si vous voulez bien rester une minute ou deux avant de rejoindre les autres en bas.

Puis, se tournant vers le reste de l’assemblée, il ajouta d’un ton bonhomme :

- Vous êtes tous certainement impatients alors je ne vais pas vous retenir davantage. Vous avez tous mérité un peu de détente et de loisirs.

Surya observa avec une amusement visible le jeune paladin qui tentait d'entrer discrètement. Comme si c'était possible avec un gabarit pareil...
Elle fut l'une des premières à saluer l'amiral et à quitter la pièce; Elle avait une petite représentation à improviser... mais juste avant de quitter la pièce, profitant du brouhaha ambiant, elle ne put s'empêcher de glisser discrètement au paladin, avec un clin d'oeil taquin.
- Vous avez eu tort de partir... L'amiral vient de passer un petit moment à chanter vos louanges et parlait de vous laisser le poste de général lors des prochaines missions. C'est peut-être pour ça qu'il veut vous garder encore un peu...
Bon, vu la tête qu'il faisait, elle réalisa un peu tard qu'il n'était sans doute pas d'humeur à plaisanter.
- Hey, faites pas cette tête... bon d'accord il vous nommera pas général mais il vous apprécie quand même, je suis sûre qu'il ne va pas vous reprocher d'avoir fui la réunion...
Elle s'enfonçait, ça se voyait à sa tête...
- Heu... bon, à tout à l'heure donc.
Elle avait loupé une occasion de se taire... tant pis.

La plaisanterie de Surya laissa Arthur pantois, jusqu'à ce qu'il réalise que la jeune femme n'avait probablement aucune idée de l'identité du général en question. Il aurait aimé lui expliquer pourquoi il s'était autant saisi de ses paroles somme toute amicales, mais elle était déjà sortie, et il se retrouva face à face avec l'amiral, tandis que ses compagnons filaient vers le mess et les réjouissances.
" Je vous présente mes excuses pour cette retraite peu... académique, amiral. Je me suis brusquement souvenu que j'avais une affaire personnelle et urgente à régler. Je vous promets que cela ne se reproduira pas. Je suis navré d'avoir manqué vos dernières recommandations avant notre débarquement, mais sachez que je prends mon devoir très au sérieux. Plus au sérieux, même, qu'il y a une demi-heure."

Pour Arthur :
L’amiral attendit patiemment que le paladin eut fini de s’excuser avant d’intervenir d’un ton rassurant :

- Ne vous en faites pas : vous êtes du genre à fuir les honneurs et ce n’est pas une mauvaise chose en soi. Et si une affaire personnelle vous taraudait, j’aime autant que vous l’ayez réglée avant notre débarquement. Vous aurez besoin d’avoir toute votre concentration pour les épreuves qui nous attendent tous. C’est pour aborder ce sujet que je vous ai demandé de rester quelques instants : j’aurais besoin de connaître vos souhaits d’affectation pour les transmettre au général Maelwedd.

Pour tous les autres :
La salle du mess avait été dressée pour l’occasion : les tables s’ornaient de nappes aux couleurs de la cité et la belle vaisselle avait été sortie. En attendant les convives, la nourriture n’avait pas encore été amenée mais déjà les cuisiniers et leurs aides s’activaient un étage plus bas aux préparatifs. Dès l’arrivée des aventuriers, les festivités et le festin pourraient débuter.

Galariel arriva au mess des officiers alors que tout le monde était assis depuis deux minutes, son retour de la cale lui avait pris plus de temps que prévu. Après s'être brièvement excusée auprès des personnes présentes elle s'assit à une place libre proche de ses compagnons.

Surya avait filé dans sa cabine se préparer. Elle avait un peu le trac, comme à chaque fois qu'elle devait se produire devant un public inconnu. Et n'ayant pas de commande précise à honorer, elle se trouvait avoir l'embarras du choix : Musique? Chant? Contes? Peut-être qu'un panaché des trois donnerait un meilleur aperçu de ses différents talents. Un peu de musique lorsqu'on mangerait, peut-être même un air de flûte -juste pour voir si quelqu'un dans la salle la reconnaissait. Puis quelques contes - elle choisirait des contes traditionnels de chez elle, juste un peu remaniés pour que l'intrigue corresponde mieux aux standards de cette partie du monde. Puis des chants rythmés pour inviter à la danse, à la fin du repas... mais quelqu'un danserait-il ? Ils étaient en route pour la guerre après tout... Bah, elle verrait, elle sentirait l'atmosphère à ce moment-là. Ou peut-être quelques tours si Tempo voulait bien se montrer coopératif ? Mais depuis qu'ils étaient en mer, le petit singe passait ses journées à bouder.
Elle programmait mentalement son spectacle tout en défaisant ses fines tresses, laissant sa "touffe", comme elle l'appelait, de cheveux crépus se dresser en tout sens, avant de tenter de les sculpter en une masse régulière à grand renfort d'huiles et d'onguents - elle se ruinait en produits cosmétiques. Elle revêtit sa longue robe de soie bleue et or, ses bracelets d'or sensés lui porter chance, et décida de ne pas masquer les tatouages rituels sur ses bras et ses tempes.

Elle entra discrètement dans la pièce -avec autant de discrétion qu'il était possible lorsqu'on trimbale un luth, un krar, deux calebasses et divers ustensiles-, et n'adressa qu'un sourire amical à ses compagnons de route. Elle s'installa dans le minuscule coin qui lui était dévolu -on était sur un navire, et les pièces étaient exiguës-, et étala un léger tapis de soie en guise de scène. Elle disposa des récipients de bois emplis d'eau sur lesquels elle posa ses calebasse à l'envers, tapa du plat de la main pour en étudier le son, rajoutant ou enlevant un peu d'eau. Quelques baguettes de bois striées, un morceau de bois creux recouvert d'une peau, le krar et le luth complétèrent bientôt l'ensemble. Des bougies soigneusement disposées, un tabouret bas pour s'asseoir, et elle se sentit prête. La mise en scène était presque aussi importante que le spectacle....

C'était le moment, c'était l'instant.
" A vrai dire, amiral... J'ai l'impression que je serais plus à ma place sur le champ de bataille. Je suis avant tout un cavalier, c'est à ce genre de combat que je suis entraîné... A terre, derrière les lignes ennemies... Honnêtement, je ne vois pas bien ce que je pourrais y faire, sinon ralentir et encombrer des personnes plus aguerries. Maintenant, si vous aviez une idée précise, ou le général, je suis prêt à me rendre à l'endroit où je serai le plus utile, bien sûr... Mais je ne fais pas partie des aventuriers qui ont été rassemblés à Luménis pour ce type de missions. Je suis juste... un passager clandestin, malheureusement. J'imagine que le plus facile pour moi est d'aller me perdre dans le coeur des combats."

Dorian attendit un peu puis s' en alla sur le pont afin de profiter du crépuscule qui est souvent magnifique sur la mer. Il échangea quelques mots avec les marins et soldats rencontrés ou croisés ça et là et observa le ballet des poissons qui bondissaient hors des flots avant de replonger aussitôt. Finalement la nuit étant complètement tombée, le forgeron luménien gagna sans hâte le mess des officiers. Il se rajusta, lava ses mains imposantes, s' assit à table. Il salua du chef ceux des convives qu' il connaissait déjà et attendit et le repas - il l' espérait succulent ou du moins savoureux - et le spectacle musical de Dame Surya...

Lorsque Surya entra effectivement dans la pièce, Dorian la salua d' un sourire aussi large qu' amical, bien qu' il la connût à peine, dans le but de la mettre en confiance devant son public...

Les deux ztupides zhumains ne perdaient rien pour attendre ! Leur heure viendrait ! Ou plutôt l'heure de Zaïu viendrait ! Et qu'importe le qu'en dira-t-on ! Et qu'importe les menaces des deux montagnes qui pourraient le réduire en charpie ! Tout héros romantique s'accomplit dans l'adversité. Et puis si rien ne s'accomplit... Ben tant pis.

Quittant la pièce ne direction du lieu de boustifaille, il s'aperçut qu'il n'avait pas spécifier ses "préférences". En même temps, il se souvenait les avoir déjà déclammé à la cantonade, d'où la jalousie flagrante des frères H². De l'infiltration... A priori, bof. Ce genre de mission était souvent un peu dangereuse... Les champs de bataille. Plus rassurant mais dans la mesure où la bataille dépend en partie des missions d'infiltrations ... Le champs de patates... Heu non, pas celui-là. Bah ! Advienne que pourra. Pour l'heure, il fallait se sustenter et profiter des derniers moments de bonne humeur qui risquaient de se raréfier une fois le débarquement fini.

Une fois la porte du mess franchit, il resta un moment debout à observer la pièce, prendre la température, repérer les meilleurs places en fonction de deux critères essentiels : la proximité de la gente féminine, la proximité des plats. Alors, qu'avons nous là ... Dorian : ce n'est pas une fille... Galariel : ...joker... Nourriture : tout à fait prête. Diantre ! Allait-il devoir s'en remettre à l'aléatoire ? Au risque de se retrouver entre vous devinez qui ! C'est alors qu'il aperçut, dans une robe bleue, la barde finissant de s'installer. Il alla à sa rencontre promenant un regard curieux et enthousiaste sur les instruments exotiques et fabuleux,les bougies, le tapis. Mais quelque chose clochait. Quelque chose d'imperceptible que seul quelques uns arrive à masquer ou ignore : Ca sentait le trac, et les onguents. Cherchant le regard de Surya, Zaïu secoua le tête de gauche à droite avec une mimique qui se voulait empathique. Puis tout s'accéléra. Une idée germa dans sa tête. Son sourire s'agrandit. Il se pencha pour prendre ce qu'il identifia comme étant un tambour et se retourna vers ce qui allait devenir ses victi... son public.
Après avoir tapoté un rythme qui se voulait entrainant, ou, à tout le moins bruyant, Il prit une profonde inspiration profitant de l'attention qui était désormais sur lui avant de chanter :

Zaïu connaît une chanson, qui embête les gens !
Zaïu connaît une chanson, qui embête les gens !
Zaïu connaît une chanson, qui embête les gens !
Zaïu connaît une chanson, qui embête les gens !
Zaïu connaît une chanson, qui embête les gens !
Zaïu connaît une chanson, qui embête les gens !
Zaïu connaît une chanson, qui embête les gens !
Zaïu connaît une chanson, qui embête les gens !
Zaïu connaît une chanson, qui embête les gens !
Zaïu connaît une chanson, qui embête les gens !

Puis avec le tambour et sautant d'un pied à l'autre :

Zaïu connaît une chanson, qui embête les gens !
Zaïu connaît une chanson, qui embête les gens !
Zaïu connaît une chanson, qui embête les gens !
Zaïu connaît une chanson, qui embête les gens !
Zaïu connaît une chanson, qui embête les gens !

Deuxième couplet de la Chanson de l'illustre Herbert Léopard ! Ensemble !

C'est une chanson, qui n'est pas monotone !
C'est une chanson, qui n'est pas monotone !
C'est une chanson, qui n'est pas monotone !
C'est une chanson, qui n'est pas monotone !
C'est une chanson, qui n'est pas monotone !
C'est une chanson, qui n'est pas monotone !
C'est une chanson, qui n'est pas monotone !
C'est une chanson, qui n'est pas monotone !
C'est une chanson, qui n'est pas monotone !
C'est une chanson, qui n'est pas monotone !

Si ses calculs étaient exacts, on ne tarderait pas à lui arracher son tambour et à réclamer Surya à grand cris. Peut-être que c'est elle même qui mettrait fin à son envolée lyrique pour remonter le niveau.

HRP : désolé, je dois faire encore un peu de spécifique pour tous vous caler mais n’hésitez pas à réagir aux facéties de ce bougre de Zaiu ou ce qui vous plaira en attendant.

Pour Arthur :
L’amiral laissa un instant de silence avant de répondre d’un ton grave :

- Je ferai part de votre souhait au général mais je ne peux pas vous assurer qu’il le respectera. Je ne suis pas certain que ce soit forcément une mauvaise idée d’ailleurs. Non pas que vous ne feriez pas merveille dans les combats brutaux : vous êtes un combattant prometteur, d’après tous les rapports et mes propres observations. Non non, je sais que vous avez tendance à manquer de confiance en vos capacités mais tous ceux qui vous font confiance ne peuvent pas se tromper. Je pense que vous avez des talents qui nous seraient utiles en d’autres circonstances d’autant que les troupes sont constituées de soldats habitués à se battre ensemble.

Le cheveu dans la soupe, en somme, songea le jeune paladin avec un peu d'amertume.
" Je me plierai aux décisions de mes supérieurs." répondit simplement Arthur en s'inclinant poliment.
A ça aussi, il était particulièrement bien entraîné.
Il prit ensuite congé et rejoignit ses compagnons dans le mess. Il eut le bienheureux réflexe de protéger ses oreilles en entrant : Zaiu était en train de se donner douloureusement en spectacle, et le jeune homme fut surpris que Galariel ne l'ait pas encore décapité pour mettre fin à cette torture. Lui-même se serait bien chargé de le ramener dans le rang, mais il n'osait pas décoller les paumes de sa tête, craignant trop d'y perdre l'ouïe à tout jamais.

Galariel avala une bouchée de travers quand la voix discordante de Zaiu commença à lui martyriser les tympans avec une chanson des plus agaçantes. Elle n'avait jamais entendu quelqu'un chanter aussi faux, à l'exception d'un barde orque qui se prenait pour le célèbre Adano.
Toussant et crachant elle maudit intérieurement le jour où cet infâme zigoto était apparut sur la surface de Féerune, elle en profita pour inclure son père, son grand-père, son arrière grand-père en remontant ainsi jusqu'à la 347 ème génération.
Pour gagner la guerre rien de plus simple, on n'avait qu'à le mettre en première ligne et à le faire chanter, les mélandiens n'y résisteraient pas.

Surya avait failli intervenir avec véhémence quand l'elfe s'était permis de tapoter sur son djembé. Non mais de quel droit...? Elle s'était contenue, bien sûr, habituée à la curiosité parfois excessive de ses spectateurs. Et puis, il avait un sens du rythme presque acceptable.
Ce fut lorsqu'il commença à chanter qu'elle comprit son erreur : il avait une voix... indescriptible. Quelque part entre la casserole et les hurlement du loup - quoiqu'un loup a un cri plutôt harmonieux... non, un cri de harpie plutôt. Insupportable. Elle vit plusieurs personnes se boucher les oreilles, s'efforça sans être entendue de suggérer à l'elfe de lui rendre son instrument et sa place. Rien à faire. Si au moins il avait chanté juste, elle aurait tenté de prendre le contre-chant pour l'amener à baisser le ton lentement, decrescendo, mais là...

- C'est une chanson, qui n'est pas monotone !
C'est une chanson, qui n'est pas monotone !

Ca ne pouvait pas durer un instant de plus ! D'un geste vif, elle bondit pour lui arracher le djembé des mains, ou du moins tenter. Ce qui donna lieu à une lutte courte mais épique, qui augurait bien mal des capacités de la barde à se défendre sur un champ de bataille, et au terme de laquelle quatre mains tiraient toujours sur le pauvre instrument. Elle ne faisait clairement pas le poids. Mais du moins, pris par surprise, avait-il cessé de chanter quelques instants. Elle en profita pour claironner immédiatement, sans lui laisser le temps de se reprendre :
- Nous applaudissons tous notre ami Zaïu qui a bien voulu nous faire profiter de son talent pendant que je finissais de me préparer. Merci encore à toi, Zaïu, pour cette interprétation digne de la grande Dorhoté ! Tu as bien mérité de vider quelques verres !
Et elle tira d'un dernier geste brusque sur le Djembé qui, cette fois-ci, n'offrit aucune résistance.

Elle attendit que la vague d'applaudissement -sisi, il y en avait!- s'éteigne, avant de reprendre.
- Puisque tout le monde est bien installé et que vous êtes tous affamés, je vous souhaite un bon appétit. Tout à l'heure, je vous conterai quelques-unes des histoires de mon pays d'origine... mais auparavant, permettez-moi d'agrémenter le repas de quelques airs que vous reconnaître peut-être, et qui pourtant seront différents de ce que vous avez déjà entendu...
Elle prit son Luth. La fête commençait !

Dorian observa le spectacle impromptu donné par l' ami Zaïu. Il n' en revenait pas. Jamais il n' aurait jamais imaginé que Zaïu se lancerait sans prévenir dans ce genre de numéro. Le résultat parut hautement hilarant au demi-elfe luménien. Il se mit à rire au fur et à mesure que Zaïu chantait et se contorsionnait et que quelques convives arboraient des mines proprement incrédules voire franchement réprobatrices.

Dorian continua à donner libre cours à son hilarité et applaudit même un peu à la fin du spectacle...Mais lorsque Surya s' avanca son attitude changea complètement. Le bon vampire fit silence, attendant le spectacle musical...

Alors que Surya allait débuter son récital, l’amiral fit son entrée et salua ses invités et particulièrement la jeune barde qu’il complimenta sur sa mise avant de prendre place à la table des officiers. Tous les gardes du conseil étaient eux aussi conviés bien entendu, ainsi que l’état-major à bord du navire amiral. Au final, Surya devait composer avec un auditoire composé d’une vingtaine de personnes. Quelques détails dénotant des autres jours, Soupir prit place loin du paladin tandis que Miranda se plaçait juste à la droite de Zaiu ce qui provoqua une moue déçue des deux frères jumeaux qui prirent place en face.

Comme s’ils s’étaient coordonné sur l’arrivée des derniers convives, les cuisiniers es plats furent amenés, les cuisiniers choisirent ce moment pour apporter le premier plat au menu : de délicates tranches de saumon accompagnés de beurre et de pain tranché. Le festin promettait !

Galariel fut grandement soulagée de la fin de la torture de ses oreilles et intérieurement remercia Surya d'avoir ainsi mit fin au massacre du noble art par Zaiu, heureusement les plats qui s'amenaient allaient lui mettre du baume sur ses plaies.

Arthur n'avait décidément pas le moral. Quelque part, il regrettait presque le boucan de Zaiu... Au moins, momentanément, tous ces neurones avaient été détournés de leur ronde sinistre, forcés de s'unir pour survivre à ce cataclysme. A présent, il dérivait à nouveau vers des eaux moroses... Il fut distrait un instant par l'arrivée de l'amiral et de la nourriture. Manger n'était pas quelque chose qui requérait un effort mental très important, mais c'était mieux que rien... Ensuite, Surya les divertirait. Et n'était-ce pas là le dessein principal des bardes ? Réjouir les âmes ?
Cela le rasséréna. Il connaissait mal la jeune femme étrange mais il avait la conviction qu'elle serait à la hauteur.
Demain est un autre jour,songea-t-il, en bon Lathandrite. Meilleur, j'espère.

Et voila. Zaïu venait d'être jeté de la scène comme un malpropre.
La censure était quelque chose de terrible et d’implacable. Il n'avait même pas eu le temps de chanter ses morceaux les plus sulfureux. Mais bon, il s'en doutait un peu en même temps.

Et puis il avait d'autres sujets qui requéraient son attention.

"Hé ouais ! T'as vu Helmut et Helmet comment Zaïu c'est trop un Bogoss, t'as vu, et qu'il va trop pécho la Princesse et qu'vous pouvez faire ce que vous voulez, même que z'êtes deux, ben z'êtes deux gros loosers reloux qui vont mater trop dégoutés comment Zaïu il va trop gérer la gadji ! T'as vu!" Aurais pu déclarer Zaïu à la cantonade, en d'autres temps, d'autres lieux, et avec une casquette mal mise et un tatouage tribal sur l'épaule. Cependant, il avait un peu plus de classe que ça et se contenta d'accueillir la demoiselle avec retenue. Le mj n'a en effet pas précisé que Zaïu s'était levé pour pousser la chaise de Miranda comme le fait tout bon gentleman qui se respecte. Délicate attention accompagnée d'une révérence et d'un baise-main, un peu comme un triple combo breaker dans la face des frères H², entités hostiles s'il en est.

Zaïu est ma foi fort honoré de votre présence à ses côtés. Il gage par ailleurs que vous n'avez pas du l'entendre chanter... Certaines personnes affichent désormais des mines craintives...

Il leva son verre à l'attention de Galariel et ajoutant :

N'ayez crainte, Zaïu ne cuisine pas !

Déglutissant, il reposa son verre. Il porta son attention ensuite sur Surya qui allait commencer à jouer. Elle avait la responsabilité de la soirée, un poids énorme pesait donc sur ses épaules. Il espérait la musique espérait suffisamment entrainante pour que les frères H² entrent en transe et aillent danser toute la nuit durant, ou pour que Zaïu puisse emmener la belle swinguer sur un rythme endiablé où les corps s'échaufferaient aussi surement qu'il se frôleraient ! Où la sueur se mélangerait aux hormones en un mélange torride et haletant ! Où la passion et la tension de l'instant se concentreraient en une orgie charnelle sauvage et bestiale !

Mai pour l'heure, il était temps de se nourrir de saumon, mais pas de beurre, car les produits lactées sont plus dur à digérer. Temps aussi de lancer la conversation sur un sujet badin et conventionnels :

Et sinon...

Fit-il à l'attention de la Princesse

Vous habitez chez vos parents ?

Surya n'accordait qu'une attention toute relative aux plats qui étaient servis. On lui en amenait une portion, discrètement, en bordure de sa minuscule "scène", mais elle était trop concentrée sur ses chants pour y faire réellement attention. Lorsqu'elle s'apercevait qu'une assiette l'attendait, le plat était généralement déjà froid...

Les habitudes musicales de cette partie de Toril étaient très différentes de celles de son pays. Ne pouvant se résoudre à la platitude et à la monotonie des ballades épiques chantées habituellement par les bardes, Surya avait très vite choisi de les agrémenter quelque peu, à la sauce des jungles de Chult, y ajoutant du rythme, des percussions, de quoi donner envie de taper dans les mains plutôt que simplement écouter. Cela restait des ballades épiques, ce qui convenait parfaitement pour la durée du repas où le public devait rester assis et écouter. Plus tard dans la soirée, elle jouerait de quoi danser. Beaucoup plus tard, des rythmes plus échevelés. Pour le moment, de simples ballades... un peu trop rythmées sans doute.

Mais pour l'heure, le moment du dessert arrivait, et elle avait annoncé quelques contes... tâche autrement plus ardue qu'une simple toile de fond musicale.
Elle posa donc son luth, attendit que le silence soudain attire l'attention sur elle, et se lança.
- Damoiselles, damoiseaux, mesdames et messieurs... merci de me prêter vos oreilles pour la soirée.
Elle accentuait volontairement très légèrement son accent étranger, exotique. Doucement, elle se mit à tapoter sur ses calebasse, créant l'atmosphère sonore dont elle avait besoin.
- Vous le savez, je viens d'un pays très loin d'ici. Un pays où l'on ne croise pas d'êtres aux grandes oreilles tel que vous, messire Zaïu -en fait les seules personnes avec de telles appendices sont ceux qui se sont trop fait tirer leurs oreilles par leur maman étant petits-. Ni de carrures comme les vôtres, messire Arthur, messire Dorian : vous paraîtriez des géants aux yeux de mes compatriotes. Ni de regard aussi bleu que le vôtre, Dame Galariel : mes frères de sang se pâmeraient. Mais c'est un pays où l'on trouve de valeureux guerriers tels que vous tous ! lança-t-elle avec enthousiasme.
Elle accentua les percussions, puis parcourut l'assemblée du regard avant de reprendre plus bas en stoppant brutalement son instrument :
- Des guerriers qui affrontent des créature comme vous n'en croisez nulle part ailleurs que dans le Chult : des gigantesques lézards ailés, mi-reptiles, mi-oiseaux, aux griffes acérées et à la vitesse fulgurante, que nous appelons dinausores... Laissez-moi vous conter leur histoire...
Et elle se lança dans le récit fondateur de son peuple. Elle l'avait remanié pour qu'il corresponde aux standards de narration classiques des bardes – avec un héros sans peur et sans reproche, des méchants aux pouvoirs surnaturels, une quête épique, une romance bien évidemment- et elle savait captiver son public, manier le ton, les silences. Et surtout, créer l'atmosphère, avec ses calebasses posées sur l'eau, son djembé, ses étranges bâtonnets de bois striés. Elle savait les emmener très loin d'ici...

- Vous m'avez prêté vos oreilles, je vous les rends, finit-elle par dire d'une voix douce, signifiant la fin du conte à la façon traditionnelle des griots de son peuple. Mais... n'oubliez pas le dessert dans votre assiette. Mes personnages n'ont pas besoin de se nourrir, vous si : nous ne tenons pas à vous perdre... Et puis, il va vous falloir des forces pour danser jusqu'au bout de la nuit !
Elle sourit, et, en guise de transition musicale, sortit sa petite flûte de sa poche pour y jouer le petit air qu'elle avait appris. Elle s'était promis de le faire, histoire de voir s'il suscitait une réaction chez quelqu'un...

Miranda s’était prêtée au jeu de Zaiu comme si elle aussi cherchait à en mettre plein la vue à ses deux protecteurs auto-proclamé ou juste parce qu’elle appréciait la cour bien particulière du guerrier elfe. Elle avait répondu à sa question de manière discrète mais mutine :

- Point du tout, ser ! Je suis une oiselle qui a quitté son nid voilà des années. Mais puis-je vous demander pourquoi vous posez la question ? Avez-vous vous-même des problèmes de logement ? Chercheriez une chambre en ville ?

Les officiers avaient manifesté leur satisfaction du spectacle dispensé par Surya en tapant dans leurs mains quand cela s’y prêtait et en se montrant captivé par son récit sur sa jungle natale. Au final, l’ambiance était plus proche de celle d’une taverne luménienne que de celle d’un navire de guerre emmenant son équipage au-devant d’un grand péril. Quand Surya marqua une pause et sortit sa flûte pour jouer de sa partition secrète, ce constat se confirma davantage car les officiers et même l’amiral en personne, accompagnèrent l’air de Surya. Les paroles étaient simples mais toutes à double sens et vantait les charmes et l’accueil chaleureux réservé par les accortes aquafondiennes. A la fin du morceau, l’amiral se leva et applaudit :

- Ah, un fameux hymne que celui des Demoiselles d’Eauprofonde. Quoiqu’un peu grivois aux dires des puritains. En tous cas nous vous remercions tous de votre magnifique spectacle dame Surya. Il est temps pour vous de venir vous restaurer un peu parmi nous. Il y a un dessert à base de ce chocolat qui vient de votre pays je crois. Un délice !

Arthur ne savait pas très bien ce qu'il pensait de la musique de Surya. Certes, il se targuait d'être ouvert d'esprit, mais il avait un goût plutôt traditionnel en matière de musique, et il ne comprenait pas bien l'intérêt des percussions dans la complainte du Paladin et de la Blanche Hermine. Mais bon... Ce n'était pas lui le barde et l'histoire qui avait suivi l'avait fasciné, remplissant en cela son oeuvre : il n'avait plus du tout songé à ses mésaventures récentes. Puis il y avait eu Les Demoiselles d'Eauprofonde, contraste saisissant avec ce qui précédait et il s'était empourpré. Voir tous les officiers entonner pareille grivoiserie l'avait laissé pantois. Jusqu'à ce qu'il réalise qu'ils connaissaient une version édulcorée... C'était rassurant.

HRP : pour les curieux : Les Damoiselles d'Eauprofonde

La Sœur du Premier Sang rendit son salut à Zaiu en levant sa coupe elle aussi, souriant de sa remarque. Aussi exubérant pouvait-il être, l'elfe de lune possédait une bonne dose d'autodérision, il était certain que si il cuisinait comme il chantait, le royaume de Kelemvor se remplirait bien trop vite pour les capacités du dieu qui avait la mort en charge.
La chanson de Surya apporta un vent d'exotisme et de fraîcheur dans la salle, par contre elle s'étonna des origines de la barde halfeline. Elle se doutait bien qu'avec son teint mat, elle venait du sud du continent mais elle pensait que Surya était originaire de la lointaine Luiren - le seul royaume halfelin de Féerune. A sa connaissance il n'y avait pas de communauté hin dans les jungles de Chult.
N'empêche que la petite avait remarqué ses yeux, c'est vrai que le regard de Galariel était un des éléments de son pouvoir de séduction, mais suffit! Elle s'égarait là.

Quant à Zaïu, la seule qu'il avait retenu des chansons de gestes de Surya était les bananes. Allez savoir pourquoi. Non mais ça devait être super de pouvoir mangé un truc comme ça : une peau facile à lever, un goût suave en bouche et facilement transportable ! La barde n'avait cependant pas précisé s'il s'agissait d'un fruit ou d'un féculent et le jeune elfe n'avait osé poser la question vu que tout le mess semblait être intéressé par un fantasme concernant leur propre banane.

Mais bref tout ça on s'en fout !
Il faut décrire ce que Zaïu a répondu à Miranda parce que c'est la seule chose qui vous intéresse bande de petit coquin. Alors, pour faire monter la sauce*, voici un petit résumé :

C'est un peu par hasard que Miranda et Zaïu s'étaient rencontrés. Comme toutes les histoires digne d’intérêt, elle ne concerne pas les prolos du coin ou autre punks à chien qui n'existaient pas encore. Non ! Elle concerne une Princesse ! Bon, on sait pas trop sur quoi elle règne mais quand on se fait appeler Princesse, et qu'on est chef de la garde personnelle d'un politique haut placé, on est forcément très couillue ! Enfin, façon de parler... Enfin j'espère.
Quant à Zaïu, c'est un jeune elfe repêché en mer au passé mystérieux qui s'illustra lors d'une mission secrète pour le compte de Luménis. On ne s'étendra pas sur le bizutage qu'il fit subir à tout l'équipage pour qu'il puisse l'intégrer dans son équipe à lui, ni sur ses multiples prouesses sauvant le monde à plusieurs reprises, ni sur l'objectivité et la modestie de ce post . Mais voila que notre jeune premier se retrouve sur le même bord que la dite Princesse et qu'une étincelle s'éveilla en lui. D'aucun médisant diront que pour un mâle qui croise une femelle, on ne parle pas forcément d'étincelle mais ce n'est là que calomnie de frustré d'épopée romantique ! Et je ne parle pas d'homme en jupe parlant latin ! Bref, le jeu que les biologistes appellent lyriquement parade nuptiale se mit en branle ( ). Les jalousies apparaissent. Jalousies personnalisées par les démoniaques frères H², Helmut et Helmet, ou Helmet et Helmut ! Jumeaux maléfiques dans leur innocence à vouloir protéger des gens qui n'ont rien demandé, par crainte du chômage sans doute en cette période de crise. Après une tentative d'intimidation et de torture blanche sur le pauvre Zaïu, il semblerait que le vent de l'espoir, de la paix, de l'amour, de la liberté et des fleurs semble tourner ! Les frères H² ne s'étend rapproché que pour mieux assister à leur défaite. Ou pas. A défaut, ils étaient à portée de tir de bol de sauce.

Vous ai-je aussi raconté la fois où ... Bon ça, ça va, je m'arrête là puisque je pense avoir atteint mon but : faire un post plus long que celui de Surya qui joue pourtant barde et qui fait une représentation. Donc, faire plus court qu'un guerrier qui a une intelligence lambda et une sagesse toute relative, c'est un peu la honte.

Hélas ! Un logement, Zaïu n'en a point. A part sa cabine actuelle qui jouxte celle des nos vaillants compagnons.

Puis, se penchant à son oreille et sur le ton de la confidence.

Zaïu soupçonne Galariel de ronfler plus fort Que Dorian. N'entendez-vous rien de terrifiant pendant la nuit ?

*Non mais n'allait pas imaginer n'importe quoi !

Ainsi, c'était juste cela. Une vulgaire chanson coquine... Un inconnu avait laissé la partition dans sa chambre pour qu'elle joue un air grivois. Mais pourquoi diable ne lui avait-il pas directement demandé ? Par crainte que sa demande soit mal interprétée ? Ou peut-être que cela ne se faisait pas, dans l'armée... pourtant les officiers n'avaient pas eu l'air choqués. Peut-être à la suite d'un pari ? Ou en imaginant la ridiculiser ? Comme si elle n'avait pas déjà chanté cent fois ce même genre de chansons, présentes dans toutes les cultures : qu'on ait affaire à des gens du cru, des marins, des soldats, pourvu qu'ils aient un petit verre d'alcool dans le nez, elle avait toujours rencontré un franc succès lorsqu'elle entamait le registre érotico-coquin. Elle se disait parfois que les hommes préféraient quand ces airs étaient chantés par des femmes...

Bah, elle ne saurait donc pas qui avait mit cette flûte dans sa chambre ni même pourquoi. Elle en était quelque peu contrariée, et lui en voulait surtout d'avoir bouleversé l'ordre logique de son programme : si elle avait su ce qu'était cette chanson, elle l'aurait réservée pour une heure plus avancée de la soirée, avec un public plus restreint mais autrement plus chaud. Peut-être la lui réclamerait-on à nouveau plus tard, après tout.

Sans se préoccuper plus avant de la chose, elle remercia poliment l'amiral et s'installa quelques instants à table pour le dessert. Ils avaient une façon bien à eux de cuisiner le chocolat, qui, il faut bien le reconnaître, était particulièrement appréciable. Alors que chez elle on n'en faisait qu'une boisson infusée à base de lait, ils y avaient ici adjoint des beurres qui le rendaient aussi crémeux que le miel. Un pur délice.

Mais elle n'était pas ici pour se restaurer, après tout. Elle avait un spectacle à assurer. Elle avala donc très -trop- rapidement la part de gâteau et se retrouva aussitôt sur scène. Les choses sérieuses allaient commencer avec la fin du repas : il fallait plus de rythme, plus de mélodie, plus de percussions...si l'alcool servi à table avait bien rempli son office, ils seraient tous prêts à se lever pour danser ! Avisant Zaïu en grande conversation avec une jeune femme, elle se promit de ne pas oublier, également, quelques valses, et même des musiques plus langoureuses, pour les rares couples qui se formaient...

Dorian avait écouté le récital de Surya. Il était surprenant mais bien chanté et entrainant. Effectivement quelques passages n' étaient pas destinés à être entendus par toutes les oreilles. Les officiers et l' amiral manifestèrent immédiatement leur contentement. Lorsque le récital prit fin, certains convives se mirent à parler. Zaïu en particulier était visiblement en grande conversation avec Dame Miranda. Sans doute l' elfe faisait-il une de ses étranges déclamations ordinaires...

Dame Surya elle attendait un peu avant sans doute de chanter un autre morceau. Comme d' autres, le bon vampire leva sa coupe en l' honneur de la barde, tout en lui adressant un sourire de contentement.

L' ambiance était gaie et détendue, exactement ce qu' il fallait avant de débarquer les troupes à terre...Dorian changea de position sur son siège et attendit la suite du chant...

Toujours en aparté du récital très réussi de Surya ainsi que du plantureux repas tout autant délicieusement exquis, le petit manège de séduction de Zaiu se poursuivait mais se heurtait à une attitude taquine à défaut d’être désintéressée de la Princesse :

- Ce n’est pas à votre avantage mon cher : la plupart des femmes s’attendent à ce que leur prétendant leur propose de passer la nuit avec un semblant de toit au-dessus de la tête. Du moins, au moins après le premier soir. Mais cela confirme mes déductions : vous semblez être un elfe sans attaches durables. Est-ce que je me trompe ?

Sur ces entrefaites plus ou moins mal embarquées - au sens figuré évidemment car en matière de confort et de sécurité, la Vague Déferlante avait tout de même certains atouts – le repas s’achevait par un succulent dessert et le récital de Surya allait pouvoir entrer dans sa dernière partie, pour ceux désirant prolonger la veillée du moins car il commençait déjà à se faire tard.

Galariel, malgré les généreuses portions qu'elle avait englouti, fit honneur au dessert servi en deux ou trois bouchées. Heureusement que l'heure du débarquement approchait, à lui seul l'appétit de la jeune femme risquait fort de consumer la plus grande partie des vivres de la flotte.
Elle attendait avec impatience la prochaine prestation de Surya, ces derniers temps elle n'avait pas eut vraiment le temps pour s'intéresser aux arts ou à la musique.

Arthur profita de la fin du dessert pour s'éclipser. Il était tard, il était fatigué et malgré le délicieux repas et l'énergie de Surya, il n'était pas d'humeur à faire la fête. Il remonta les couloirs sans se presser, songeant au lendemain, aux événements qui ne manqueraient pas de se précipiter. Mais le vin avait émoussé ses capacités à rassembler ses pensées et il n'aspirait qu'à son lit. Dans le couloir des cabines, il vérifia que la porte de Soupir était bien réparée, se fit une note mentale de remercier le charpentier, puis se réfugia dans sa propre antre. Un moment, il regarda l'océan par la petite fenêtre, les étoiles qui se reflétaient dans l'immensité sombre, se laissa bercer par le mouvement paresseux de l'énorme bateau.
Puis il s'agenouilla et pria son dieu, quelques mots désordonnés mais sincères, un moment de paix après la tempête.
Quand il se glissa dans ses draps, il ne songea pas à une quelconque jeune fille mais bien à son cheval. Si on l'affectait à des missions parallèles aux grands combats, pourrait-il récupérer Filu ? Si non, qu'adviendrait-il du destrier ? Il n'imaginait pas pouvoir le confier à un inconnu...
Il repoussa ses inquiétudes. Lathandre veillerait sur eux, quoi qu'il advienne.

La Couronne de Cuivre

[Quête] La guerre des Plaines brûlantes - la flotte luménienne