La Couronne de Cuivre

Galariel inspira profondément pour se remettre des horreurs qu'elle avait regardé sans ciller jusqu'au bout, ces hommes étaient des monstres de la pire espèce. Il n'y avait strictement aucune raison à accomplir de telles atrocités à moins d'être imprégné par l'essence même du mal jusqu'au profond de son être. Le sort réservé au jeunes filles, à peine moins âgées qu'elle, la touchait plus particulièrement et elle brûlait d'affronter ces hommes, de voir si ils auraient la même joie d'affronter une victime capable de se défendre.

Surya se sentait vaciller. Elle ne savait pas par quel miracle elle ne s'était pas effondrée en regardant la scène. Elle était si choquée qu'elle n'avait même pas songé à fermer les yeux. Mais au bout d'un moment, elle ne vit même plus ce qui se déroulait devant elle. Elle entendait les cris, mais ses yeux refusaient de voir, son cerveau refusait d'enregistrer, de prendre conscience de ce qui se passait. Comment pouvait-on être si cruel ?
Lorsque la scène prit fin, elle s'aperçut qu'elle pleurait. Ses jambes cédèrent, et elle fut obligée de s'asseoir sur le sol, incapable de tenir debout plus longtemps. incapable de trouver quoi que ce soit à dire.
Ceux qui avaient été rassemblés devant le temple avaient certainement été sacrifiés à l'intérieur, et c'étaient les morts-vivants qu'ils risquaient d'affronter s'ils restaient là après la tombée du jour. Quant aux autres... ils ne tarderaient pas à savoir ce qui s'était passé près du chêne et dans la grande demeure. Pourtant le garde avait insinué qu'il y avait des survivants ? Ou bien s'était-elle trompée ?

Les militaires semblaient au moins aussi offusqués que les deux jeunes femmes par ce à quoi ils avaient assisté mais ils s’efforçaient de rester plus ou moins stoïques jusqu’à ce que Tristan ne prenne l’initiative d’offrir son bras à Surya et de rompre le lourd silence :

- Nous n’apprendrons rien de plus sur cette place : il nous faut gravir la colline je crois. Mais je comprendrais que vous souhaitiez rester ici, d’autant que je ne pense pas que ce sera dangereux.

Le sergent abonda dans son sens, l’air plus décidé et volontaire que jamais :

- Il nous faut réunir un maximum d’indices pour nous permettre de retrouver ces monstres et rendre justice pour les atrocités commises ici. Il faut à tout prix les empêcher de recommencer ces horreurs ailleurs ! Venez, nous devons savoir où ils ont emmené les survivants.

Surya secoua la tête, et répondit d'une voix blanche.
- Non, je veux vous accompagner.
Elle tenta de se rassurer en se répétant que de toute façon, ce qui les attendait pouvait difficilement être pire qu'ici. Et puis, elle devait y aller. Elle ne devait pas perdre de vue sa mission : êtres les yeux et oreilles des Ménestrels dans ce conflit, dans cette région du monde. Elle n'avait pas le droit de flancher. Elle devait écouter, observer, comprendre. Et rendre compte. Rien d'autre. Mais qu'est-ce que c'était douloureux...
Quelques images de la scène à laquelle elle avait assistée flottèrent un instant devant ses yeux. Elle ferma les yeux, refusant de les voir, refusant d'y penser. Une telle cruauté dépassait sa compréhension. Elle devait se concentrer sur la suite des événements. Le passé était passé, elle n'y pouvait rien changer.
Elle prit bravement le bras de Tristan et se mit en marche. Près du prêtre, elle se sentait presque en sécurité. Enfin... un peu moins en danger plus exactement.

Galariel les suivit mais sans beaucoup d'entrain, contrairement aux plus optimistes qui espéraient encore trouver des survivants la jeune femme sentait au fond d'elle même qu'à part d'autres indices macabres il n'y avait rien à trouver là bas au-dessus. Pour elle le village était mort, personne ne viendrait plus s'installer ici, la mort était bien trop présente et laisserait des traces indélébiles que seule la fin du monde effacerait.

Aucun des luméniens ne semblait manifester le moindre entrain pour la suite de l'exploration mais leur détermination était néanmoins sans faille après ce à quoi ils venaient d'assister. Peut-être que leur sentiment d'impuissance à aider les victimes de Chêne-des-clercs trouverait un exutoire dans la traque de leurs bourreaux. Ils grimpèrent donc en direction de la grande bâtisse de la colline. Le chêne magnifique qui avait donné son nom au hameau était encore en partie dissimulé derrière. Le sergent se tourna vers les deux jeunes femmes :

- Je crois qu'il serait risqué de nous séparer mais nous devons explorer cette maison puis aller voir le chêne où les villageois ont été emmenés. Par quoi voulez-vous commencer ?

Surya haussa les épaules. Elle avait l'estomac retourné par la scène à laquelle elle venait d'assister, et se sentait incapable de prendre la moindre décision, ni même d'avoir le moindre avis sur quoi que ce soit. Et puis, elle n'était pas soldat, ni stratège, ça n'était pas de son ressort - ce qui présentement l'arrangeait bien au fond. Elle préférait laisser le prêtre, l'officier ou Galariel décider de ce qui était le mieux à faire. Elle se demandait encore pourquoi elle avait décidé de les suivre...
- Comme vous préférez, répondit-elle d'un ton un peu morne. Avant d'ajouter, tout de même :
- Le plus proche ?

- Q'importe l'endroit, nous ne risquons pas de trouver un seul survivant à mon avis. Ce n'est pas le genre de ce type d'ordures, au mieux pourrons nous trouver des traces ou des indices sur la direction qu'ils ont pris, et leur faire payer. La vengeance est la seule chose qu'on puisse apporter aux gens qui vivaient dans ce village.

Lâcha une Galariel visiblement affligée à l'idée de ce qui devait encore les attendre dans la fouille du village.

Tristan intervint suite aux paroles dures ou déprimées des deux jeunes femmes :

- Nous pouvons aussi empêcher que ce qui s'est produit ici arrive ailleurs. En découvrant les motivations de ces monstres derrière ce massacre. Ne les sous-estimez pas en songeant que cela ne servait pas quelque sombre dessein. Je pense que nous devrions explorer la maison seigneuriale à la recherche de documents que les défenseurs auraient pu laisser à notre intention.

Le sergent ne contesta pas cette décision et guida ses hommes jusqu'au bâtiment à trois étages. Ils se retrouvèrent dans une vaste pièce silencieuse qui avait certainement servi de salle d'audience pour la petite communauté à en juger par le trône en bois sur une estrade en face d'eux. Aucune déprédation, aucun désordre ici. Mais pas un son non plus. Un escalier en bois grimpait sur la droite de la pièce, menant à un balcon permettant de surplomber la salle.

La barde laissa errer son regard dans la vaste pièce. Vide. Pas de trace de quelconques exactions. Peut-être était-ce trompeur ?
"Il n'y a rien ici, murmura Surya. On peut aller voir sur ce balcon, par acquis de conscience, mais on n'y trouvera sans doute rien... S'ils ont laissé des documents, ils sont peut-être dans un bureau, sous clé ? Ou même cachés ? il va falloir explorer toute la maison..."
Elle se demandait si Tristan avait raison, s'il existait une motivation derrière ce massacre. Démoraliser l'armée manostienne en commettant des horreurs sur leurs proches, en leur montrant leur incapacité à les défendre, lui paraissait une raison largement suffisante.
Explorer la maison lui paraissait sans danger... mais rien ne prouvait qu'il n'y ait pas, là aussi, des morts-vivants, à la réflexion.

La salle d'audience seigneuriale n'abritait en effet nul secret et la petite troupe ne tarda pas à se ranger à la proposition de Surya, grimpant prudemment l'escalier menant au balcon. Il y avait là deux portes, l'une - ouvragée - menant certainement à une salle pour les audiences privées ou les conseils de guerre, l'autre, plus discrète, donnant probablement sur les appartements privés de la famille noble. Un bruit ténu, mais évoquant un meuble que l'on déplace, se fit entendre derrière cette dernière. Il y avait quelqu'un là derrière mais était-ce un allié ou un ennemi ? Ou encore un effet de l'imagination des enquêteurs.

Galariel fit signe à Surya de ne pas faire le moindre bruit en posant son index sur ses lèvres, les seuls sons que l'on entendit furent quelques respirations et le glissement de la lame de l'épée de la jeune femme sortant hors de son fourreau. Accompagnée de plusieurs soldats elle s'approcha de la porte, l'épée prête à transpercer et trancher celui ou celle qui se trouvait à l'intérieur si il s'agissait d'un facteur ennemi.

Le son s’était arrêté aussi rapidement qu’il était apparu toutefois. Et même un examen attentif derrière la porte ne leur apprit rien. Un des soldats finit donc par l’ouvrir pour révéler un couloir et trois portes. Deux d’entre elles avaient visiblement été forcées, leurs portes tenant à peine de guingois dans leurs gonds. Un nouveau son de grattement se fit entendre derrière la seule porte intacte, celle du centre.

Surya fronça les sourcils. Le bruit ressemblait à celui qu'on ferait en poussant un meuble pour bloquer une porte. Ce n'était pas, à son sens, le bruit que feraient des morts-vivants. Étant peu probable que l'un des assaillants soit resté sur place, elle ne voyait en effet que ces deux possibilités : un survivant, ou un mort-vivant. Et pour elle, quelqu'un qui poussait un meuble était plus probablement un survivant.
Spontanément, elle avait plutôt envie de lancer quelque chose comme "Nous sommes l'armée luménienne, nous ne vous voulons pas de mal", mais l'attitude de Galariel la ramena à plus de prudence. Elle n'y connaissait rien après tout, mieux valait laisser les décisions de ce genre aux personnes expérimentées, non ? Bon, en fait, ce n'était pas la sagesse qui la guidait : elle avait surtout... la trouille.
Elle suivit toutefois le mouvement lorsqu'on ouvrit la porte, observant le couloir derrière et les deux portes forcées. Pourquoi n'avait-on pas démoli la troisième ? Absurde : si les assaillants étaient à la recherche d'un villageois fugitif, ils auraient tout démoli jusqu'à le trouver...

Galariel bien que concentrée sur la porte remarqua que Surya avait tendance à se réfugier derrière les soldats, son ressentiment naissant envers la barde de Chult retomba bien vite. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, comme première expérience pour quelqu'un qui n'avait jamais connu la guerre l'exploration de ce hameau était un cadeau gratiné. La guerrière devait bien reconnaître que certaines Sœurs Du Premier Sang ne seraient pas à leur aise en ce moment malgré leur entrainement.
Pour le moment, la porte close devant eux était leur centre d'attention.

La porte finit par se rendre compte de l’attention qui lui était vouée ou en tous cas de la présence d’un groupe de soldats agglutiné devant. Ou plus exactement quelqu’un derrière la porte qui s’exprimait d’une petite voix angoissée :

- Allez-vous-en ! Vous ne me faites pas peur, mécréants ! Je ne signerai pas votre satanée lettre.

- Quelle lettre ? questionna aussitôt Surya, avant de se mordre les lèvres. Ce n'était sans doute pas son rôle de poser ce genre de question. Mais puisqu'elle avait commencé, elle poursuivit :
- Nous sommes envoyés par les forces alliées luméniennes, nous venons de découvrir votre village dévasté... Qui êtes-vous, et de qui vous cachez-vous ?
En tout cas, elle avait eu raison de songer que le bruit de meubles était bien causé par un survivant qui se cachait. Mais comment avait-il fait pour échapper à leurs agresseurs ? Peut-être ceux-ci avaient-ils jugé qu'il n'était pas gênant de le laisser survivre ? Voire que ça pouvait être très bien d'avoir un témoin oculaire si son but était de démoraliser les troupes ?
Puis elle soupira intérieurement. Elle se trompait peut-être : ce pouvait aussi bien être un mort-vivant ressassant ce qui s'était passé juste avant sa mort.

Surya entendit en retour ce qui pouvait passer pour un rire, mais sans aucune joie :

- Votre ruse est grossière, je ne sortirai pas ! Comment des renforts pourraient être déjà là alors que le village vient d’être attaqué ? Et des luméniens en plus ! Et pourquoi pas le conseil de Val Bise tant qu’on y est ! N’importe quoi ! Vous pouvez vous la signer vous-même votre fichue lettre, sales barbares ! Je ne contribuerai pas à vos manigances quelques soient les exactions que vous commettrez sur mes gens ou ma famille.

Galariel rengaina son épée et retourna sur ses pas pour aller jeter un œil dans les deux pièces latérales. Elle n'eut pas à chercher loin, quand elle repoussa la première porte qui manqua de tomber au sol dès qu'elle l'eut touché elle vit un petit banc près de l'entrée qui correspondait à ce qu'elle cherchait. Elle prit le meuble sur son épaule et revint:

- Nous n'avons pas le temps pour ces salamalecs, au plus nous restons ici au plus les assaillants de ce village prennent de l'avance sur nous. Enfonçons cette porte, j'ai le parfait bélier pour ça

dit-elle en brandissant le banc.

Surya grimaça en voyant revenir Galariel, et secoua la tête. Elle tenta une nouvelle fois de parlementer.
- Si vous voulez rester cachés là-derrière, pourquoi pas, c'est votre choix. Nous sommes là parce que l'armée manostienne s'est inquiétée de ne pas voir revenir son messager, et ils nous ont demandé de venir vérifier ce qui se passait... On l'a retrouvé, le messager, mais rendu à moitié fou par ce qui se passait ici... Et on peut le comprendre, c'est tellement... horrible... Alors si vous pouviez juste nous dire qui étaient ces hommes, et si vous avez la moindre idée de pourquoi ils ont commis de telles atrocités, ça nous aiderait à comprendre, à les retrouver... Bien sûr, ça peut être, aussi, juste de la cruauté gratuite. Mais nous voudrions savoir s'il y a une vraie raison, derrière. Ensuite, promis, on vous laissera tranquille.

Le silence répondit à la barde pendant un long moment avant que la voix ne reprenne, timidement :

- Si c'est une de vos nouvelles ruses perverses, je ne vois pas où elle vous mènera ! Vous dites être luméniens alors prouvez-le moi !

Le sergent adressa un regard à la barde, cherchant à savoir si elle avait une nouvelle idée ou s'il devrait permettre à Galariel d'utiliser sa méthode plus directe.

La barde fit signe au sergent et à Galariel d'attendre avant de faire quoi que ce soit de désespéré. Mais elle était bien incapable de trouver quoi répondre à la personne qui se cachait. Après tout, elle n'était pas luménienne... Elle n'aurait pas pu répondre à un interrogatoire serré sur Luménis, et en savait peut-être moins que son interlucuteur.
- Il me semble que le simple fait qu'on ne défonce pas la porte, et qu'on vous laisse libre de rester caché, devrait être une preuve suffisante... Nous voulons juste savoir pourquoi ils ont agi ainsi. Vous pouvez nous répondre sans quitter votre cachette si vous voulez ! Mais... Nous avons un prêtre lathandrite avec nous, si cela peut aider à prouver notre identité...
Elle se tourna vers le prêtre.
- Tristan... Il n'y aurait pas quelque chose que vous pourriez faire et qui prouve que vous êtes un serviteur de Lathandre ?

HRP : Oups, je ne pense pas l'avoir précisé mais la voix derrière la porte est féminine.

Le prêtre s'avança et se mit à réciter une litanie que seul un servant du dieu de l'aube ou un de ses alliés oserait prononcer. La voix derrière la porte ne se fit plus entendre pendant un bon moment puis elle reprit, hésitante et trahissant un espoir un peu fou :

- Alors... C'est vrai ? Vous êtes venus tous nous sauver ? Mais où sont les mercenaires mélandiens alors ? Qu'ont-il fait des villageois ? Et de mes parents ?

Galariel fit signe à un des soldats de venir l'aider à déposer son bélier improvisé sur le sol, bien que pas trop lourd, à la longue le meuble faisait son poids. L'homme vint à son aide et à deux déposèrent le banc sans qu'il ne fasse un bruit sourd qui aurait attiré la suspicion de la femme réfugié derrière la porte et ainsi allongé l'attente de la résolution du problème.

Surya soupira, mais répondit sans détours.
- Ils sont partis. On ne sait pas où. On ne sait pas non plus s'ils ont emmené des prisonniers. Mais... beaucoup de villageois sont morts.
Peut-être tous....
- Et nous étions venus pour vous secourir, oui... Mais nous sommes arrivés trop tard. Nous n'avons pas encore trouvé... de survivants. Pour le moment. Sauf vous.
La vérité était rude à entendre pour la personne qui se cachait. Mais il servait à rien de l'enjoliver.

Une nouvelle fois, le silence répondit aux paroles de Surya et le sergent s'apprêtait à donner un ordre quand le bruit de meuble se fit à nouveau entendre. Puis la porte s'ouvrit légèrement :

- Vous pouvez entrer... Mais pas de gestes brusques, je suis armée !

De ce que pouvait voir les luméniens, la pièce derrière la porte était sombre et meublée de quelques étagères : sans doute une réserve quelconque.

Galariel apprécia à sa juste valeur les talents de négociatrice de Surya, vaincre les réticences de la personne retranchée derrière la porte aussi vite n'était pas à la portée du premier venu. Néanmoins elle conservait sa main sur la poignée de son arme, des fois qu'il s'agissait d'un piège laissé en arrière pour d'éventuels sauveteurs, malgré la faible probabilité de cette idée.
Elle passa devant Surya par sécurité.

Surya avait hésité à passer devant pour mettre à l'aise leur interlocutrice. Mais Galariel la devança, et elle comprit bien que la guerrière puisse s'inquiéter d'un éventuel piège, aussi ne protesta-t-elle pas. Elle laissa également passer Tristan, persuadée que le prêtre saurait, lui aussi, trouver les mots et les gestes qui pouvaient aider. Et elle le suivit à son tour, inquiète de ce qu'ils allaient trouver.
Bien sûr, ce pouvait être un mort-vivant ressassant ses derniers moments, mais il y avait trop de cohérence dans son attitude, et surtout, il avait su changer d'optique. Donc ça n'en était pas un. Non, c'était très certainement ce que ça semblait être : une jeune fille de la maison, rescapée du massacre.

Pour ne pas risquer d'effrayer l'intrus, le sergent et les deux gardes préférèrent rester près de la porte, toutefois prêts à intervenir si les choses tournaient mal.
La pièce dans laquelle s'était retranché la jeune fille était relativement petite mais peut-être avait-elle réussi à tromper la vigilance des mercenaires en se cachant derrière l'une des nombreuses étagères qui encombraient l'espace. Cette dernière sortit d'ailleurs de derrière un panier contenant des légumes en tenant une petite arbalète assez maladroitement, comme si elle était très nerveuse ou n'en avait tout simplement pas l'habitude. Elle semblait très jeune : à peine plus de quatorze ou quinze ans et portait de beaux vêtement quoique maculés et quelques peu froissés. Elle leva un joli visage aux grands yeux bleus vers les jeunes femmes, préférant ne pas regarder en direction de Tristan comme s'il l'intimidait.

- Je m'appelle Lucinda... Et vous ?

Surya s'avança d'un pas.
- Je m'appelle Surya... Et voici Galariel, une guerrière hors pair, et Tristan, le clerc de Lathandre que vous avez entendu tout à l'heure. Moi, je ne suis que barde, ajouta-t-elle avec une grimace.
Elle sourit avec douceur, et poursuivit.
- Il y a un petit détachement de l'armée avec nous, ils attendent derrière, mais nous ne sommes pas très nombreux. Il s'agissait juste d'une petite mission de reconnaissance pour savoir ce qui était arrivé au messager. Mais nous n'avons pas fini d'explorer le village... ni votre maison d'ailleurs. En tout cas, apparemment, il n'y a plus aucun de vos agresseurs dans les parages.

La Couronne de Cuivre

Quête : Guerre des Plaines Brûlantes – Galariel et Surya