La Couronne de Cuivre

Quête les dessous de Port-couchant

La situation s'était grandement améliorée en quelques minutes, désormais les Luméniens étaient en force pour affronter les occupants des lieux. Galariel se fichait de l'animosité qui pouvait exister entre le nain et Donovan, sortir vivante de ces tunnels tout en tuant le plus d'ennemis possible, et accessoirement avec ses compagnons, étaient tout ce qui importait à ses yeux.

Soit la démonstration de force des luméniens et des forces de Port-Couchant avaient considérablement réduit les possibilités des amphibiens, soit ces derniers avaient changé de stratégie. Quoi qu’il en soit, le groupe maintenant composé d’une dizaine de combattants put progresser sans encombres jusqu’à la grande salle que Dorian, Galariel et Aknoll avaient dû quitter plus tôt. Là, sous leurs yeux, le temple et son îlot central semblaient eux aussi tout aussi vides d’ennemis. Cependant, l’officier nain les incita à la prudence :

- Méfiez-vous : ces créatures sont plus rusées qu’il n’y parait : elles ont certainement envoyé qu’une partie de leurs jeunes guerriers pour nous faire baisser notre garde… Bon, je suggère que certains restent ici pour garder la seule voie de sortie pendant que les autres descendent vers cet autel.

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Dorian acquiesça aux propos de l' officier nain. En fait les considérations tactiques du courtaud rejoignaient les siennes. Il ne fallait surtout pas prêter le flanc à une manoeuvre sournoise des amphibiens. Mais il demeurait un mystère et un problème. Où se trouvait le pauvre Donovan ?

Dorian fit part de ses interrogations à ses amis Galariel et Aknoll et à l' officier nain.

" Aucune trace de notre ami le rôdeur elfique. Voyez-vous des traces de lui ? Personnellement, je n' en décèle aucune " fit le bon vampire, tout en fouillant la caverne à l' aide de son ultravision.

Il s' avança dans la pièce et la fouilla avec ses yeux et son odorat. Peut-être un objet appartenant à Donovan, un morceau de vêtement qui sait était-il tombé à terre pendant que les créatures aquatiques l' avaient emmené. Peut-être avaient-elles laissé des traces comme elles l' avaient fait à l' entrée des tunnels...

Il n' était pas resté en arrière pour surveiller les tunnels, trouvant normal de continuer l' exploration des tunnels malgré le récent combat.

Au cours de la fouille de la caverne et de l' ilot contenant l' autel, le guerrier luménien chercha des yeux, d' éventuelles sorties ayant permis aux amphibiens de prendre...le large avec leur prisonnier.

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Pour sa part Galariel trouva que le comportement des charmants occupants de ce petit paradis était irrationnel, elle transmit ses cogitations à ses compagnons. Faisant ainsi écho aux préoccupations de Dorian.

Moi ce que je me demande c'est pourquoi ils n'ont pas laissé Donovan derrière eux. Si ils ont fui devant nous en pleine panique, ils n'auraient pas eu la présence d'esprit d'emporter notre guide. Deux choix s'offrent à nous. Un, Donovan possède pour eux un intérêt que nous ne soupçonnons pas. Deux, notre ami nain a raison de se méfier de l'intelligence de ces créatures et leur fuite n'est qu'une retraite rusée et Donovan leur sert d'appât pour nous attirer dans un traquenard, dans un complexe de souterrains qu'ils connaissent comme leur poche au contraire de nous.

Galariel resserra instinctivement la prise sur son arme

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Dorian écouta avec grand intérêt les remarques de Galariel. La guerrière avait juste : les amphibiens pouvaient se révéler sournois (on n' était sûr de rien à la guerre et les amphibiens semblaient avoir un intellect plus développés que celui des gobelins ou des kobolds) et puis pourquoi emmener Donovan ?

" Au sujet de Donovan, j' envisage deux hypothèse expliquant pourquoi nos importuns visiteurs ont tenu à l' emmener avec eux. Soit ils avaient à tout prix besoin d' une victime humaine à offrir en sacrifice, afin d' achever un rituel par exemple, soit Donovan étant un guide en savait sur l' ilot, la forteresse et ces tuunels, plus que n' importe qui, au sein de la colonie humaine de Port-Couchant. Dans les deux cas, le temps nous est compté, pour la sécurité de Donovan...et pour la nôtre. "

Dorian fit silence et jeta un oeil méfiant à l' escalier qui disparaissait dans les profondeurs. Cela lui rappela le tunnel immergé dans lequel tous trois (Galariel, Aknoll et lui-même) avaient dû nager, peu de temps auparavant. Heureusement, un certain nombre d' humains savaient nager, ce qui facilitait le franchissement de ce genre d' obstacle.



Il fallait donc passer par ce passage inondé, d' une manière ou d' une autre.

" Je propose que nous y allions tous les trois messire officier. " fit-il au Nain, tout en désignant du menton Galariel et Aknoll.

" Dès que nous sommes à l' autre bout du passage, nous envoyons l' un d' entre nous vous prévenir. Qu' en pensez-vous ? "

Et à Galariel et Aknoll, le bon vampire demanda gaiement :

" Qui descend cette fois-ci pour le deuxième bain de la journée ? Propres comme nous sommes, nous pourrons bientôt vanter les mérite d' un type de savon " fit le guerrier luménien en riant.

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Galariel regardait avec suspicion le nouveau passage qui s'ouvrait à eux, refaire un petit voyage aquatique en ne sachant pas si des créatures aussi à l'aise que des poissons dans ce type de milieu ne les attendait pas en bas, que voilà une perspective réjouissante. Elle leva les yeux au ciel, il allait bien falloir y passer de toute façon. Elle se demandait où Dorian pouvait bien trouver un tel enthousiasme à plonger ainsi dans l'inconnu sombre et glacé.

-Restez ici à palabrer ne servira pas Donovan n'est ce pas? Alors autant plonger et puisse nos divinités nous accorder leur bénédiction.

Elle se demanda si adresser une prière à Umberlie serait mal vu par la Déesse.

Le nain ne comptait pas les laisser poursuivre seul mais il ne voyait pas non plus l'intérêt de risquer la vie de tous ses soldats dans ce trou d'allure fort peu prometteuse :

- Je vais vous accompagner : vous avez besoin d'un pisteur qui s'y connait en souterrains. Vous autres, retournez avec le groupe du caporal et sécuriser les tunnels remontant à la surface. Si nous ne sommes pas revenus d'ici une heure, remontez faire votre rapport au commandant.

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Dorian avait remarqué l' air un peut étonné de Galariel devant ses plaisanteries. Non, il n' avait aucun goût particulier pour la plongée impromptue das une eau glacée, noire et recelant de mortelles créatures. Simplement faire de l' esprit c' était sa manière personnelle de ne pas se laisser submerger par le stress et la peur.

" En fait Galariel, je préfèrerais de loin baigner mon auguste personne dans les eaux accueillantes d' une source chaude, simplement en chaque situation, il faut voir les aspects potentiellement positifs non ? " fit-il en riant.

" Bon, je passe le premier, allons-y " ajouta-t-il.

" Si nos amis amphibiens nous tendent une embuscade dans cet aquatique passage, mon cuir bien épais ralentira peut-être leurs coups. "

Et à l' officier nain :

" Content de vous avoir avec nous messire officier. Nous aurons plus de chance dans cette poursuite, d' autant que vous êtes un pisteur en plus d' être un combattant. "

A eux quatre, ils constituaient un groupe à ne pas négliger, Galariel, Aknoll, Dorian et maintenant l'v officier nain. Un groupe averti et qui pourrait taper dur en cas de problèmes. Et puis les hommes du Nain pourraient leur envoyer des secours en cas d' absence prolongée de leur part.

Sur ces bonnes paroles et ces fortes considérations, le bon vampire jeta un regard entendu à ses amis et descendit les marches qui plongeaient dans les profondeurs. Même si ses sens hyperdéveloppés étaient de peu d' utilité dans les profondeurs - sur ce point les amphibiens possédaient sans doute un et avantage aux yeux de Dorian - Dorian n' en n' était pas moins aux aguets, autant qu' il pouvait l' être.

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Frissonnant quand elle pénétra dans l'eau froide - Des armures imperméables, voilà une invention qui ferait le bonheur des aventuriers - Galariel regretta sur le moment de ne pas être une créature amphibie comme les shauhagins. Elle remercia intérieurement Bat de passer en premier, pour une fois cela ne la gênait pas de laisser un mâle la devancer.

- Et c'est reparti pour une virée aquatique soupira la guerrière Avec un peu de chance ils ont assez de mémoire pour se rappeler la raclée qu'on leur a donné plus tôt et ils fuiront sans demander leur reste enchaîna t-elle avec un sourire à l'encontre de Dorian, elle aussi pouvait faire preuve d'humour à l'occasion.

Evidemment, il était aussi possible que toutes les créatures les ayant affrontées personnellement soient...mortes.

L’eau était effectivement glacée et elle avait en outre un goût fortement salé, signe que c’était cette fois la mer qui s’infiltrait jusqu’ici. Nager avec leurs amures n’avait rien d’aisé et ils durent rapidement composer avec la pénombre et un courant qui les attirait vers les parois de la grotte. Fort heureusement, ce passage était bien plus court que le précédent et ils émergèrent tous trois – sans avoir été attaqués – dans une nouvelle caverne de vastes dimensions et située au même niveau de profondeur que la précédente.

Devant eux se découpaient de nouvelles marches sur lesquelles trois créatures amphibies massives se découpaient. L’une d’elle, vêtue d’une armure d’écailles et armée d’une lance s’adressa à eux dans un commun approximatif :

- Jetez vos zzz’armes et rendez-vous ou nous tuerons votre ami !

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C' est en grognant que Dorian avait progressé à travers le passage inondé. Si ses origines semi-elfiques ne l' avaient pas rendu allergique aux univers aquatiques, en revanche l' intrusion de l' eau froide et salée dans son visage, sous l' effet d' un puissant courant ne lui avait pas vraiment plu. Il avait dû fermer autant les yeux et boucher son nez autant que faire se pouvait alors qu' il parcourait le tunnel. Fort heureusement, le passage inondé était court et lui-même bon nageur. A part le caractère pénible de sa progression, il n' eut à l' esprit qu' une pensée : Galariel semblait avoir le sens de l' humour à l' occasion, ce qui ne déplaisait pas au guerrier luménien. Cela signifiait qu' elle aussi savait ou voulait gérer certaines situations un peu délicates.


En émergeant du passage, en montant l' escalier, alors que l' eau à la forte odeur d' iode ruisselait de partout sur son corps massive, le guerrier luménien s' apprêta à s' ébrouer et à cracher ses poumons afin de retrouver dignement et rapidement son souffle. C' est là qu' il entendit la voix désagréable d' un amphibien qui les interpellait tous les quatre. Elle leur intimait de renoncer à leurs armes ce qui ne plaisait pas du tout bien entendu au bon vampire.

Sans prendre le temps de retrouver son souffle, Dorian fixa un, regard lourd sur son interlocuteur et lui lança d' une voix un peu hachée mais néanmoins aussi calme que possible :


" Jetez vos armes vous même. Et d' abord qui nous dit que vous n' occirez quand même pas notre ami ? Qui nous dit que vous êtes dignes de confiance ? "

En fait Dorian ne faisait effectivement pas confiance à ses ennemis mais en outre, il cherchait à gagner du temps. A tout prix il fallait quelque chose pour éviter de se retrouver désarmés. En tous cas, cette affaire prouvait une chose : les amphibiens n' étaient pas des imbéciles. Faute de pouvoir en finir avec les nouveaux venus par les armes, ils utilisaient un moyen plus sournois et plus efficace. Dorian regarda ses compagnons et se demanda si l' un ou l' autre aurait une idée miraculeuse.

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Quand les quatre membres de l'expédition sortirent de nouveau à l'air libre après un passage qui se révéla plus facile que le premier qui fut à l'origine de leur périple ils furent étonnés d'être accueillis par des mots plutôt que par des cris et le fracas des armes. Accueillis n'était peut-être pas le terme le plus approprié puisqu'en terme de bienvenue ils se voyaient imposer un ultimatum, qui d'un autre côté prouvait que la balance des forces penchait désormais en faveur des Luméniens.

- Vous voulez négocier après la dérouillée que vous venez de subir? Soit. Libérez notre guide et ne venez plus nous chercher des noises en enlevant nos ouvriers et en contrepartie, nous ne vous effacerons pas de la surface de Féerune. Cette offre est équitable

Elle resserra la prise sur son arme, ces bestioles pouvaient rêver si elles croyaient qu'elle allait s'en débarrasser comme ça.

La réaction de la créature ne se fit pas attendre, furieuse comme l'on pouvait s'y attendre :

"Arrogants szzangs chauds ! Nous szzommes encore des milliers. Partez ! Partez de czzzette île ou elle szzera votre tombeau ! Dites-le à vos chefs !"

Au moins ne semblait-il pas vouloir attaquer dans la foulée...

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Dorian avait noté le manque d' agressivité immédiate de la créature amphibienne. Au lieu de parler d' une attaque immédiate, elle leur lançait à tous un avertissement au nom de son peuple. Cette prudence était effectivement peut-être dû (comme le pensait Galariel) à la cinglante défaite que leurs semblables venaient de subir dans les tunnels. En tous cas, la créature n' avait pas immédiatement mis à exécution sa menace concernant la vie de Donovan. C' était au moins un point encourageant.


Tout en cherchant à retrouver une allure à peu peu près présentable malgré l' eau qui ruisselait encore de partout sur ses vêtements et sa cotte de maille, Dorian répondit calmement :

" Pourquoi prendre la vie ou garder notre ami actuellement sans défense ? Comme mon amie vient de le dire (Dorian désigna ici du chef, Galariel la guerrière), pourquoi nous entre-tuer ? Dites-nous d' abord pourquoi cette île est si importante à vos yeux alors que les fonds des mers regorgent de sanctuaires inhabités ou vous seriez à l' aise loin de tout ? Puis relâchez notre compagnon actuellement prisonnier et en retour nous irons porter votre message à nos chefs. Si vos raisons sont valables, qui sait peut-être réussirons-nous à trouver un terrain d' entente..."

Après un bref silence, Le guerrier luménien ajouta :

" Vous pouvez tuer notre ami et vous parlez de milliers de guerriers hein...Mais nous, nous sommes ici au nom des cités de Manost et Luménis, des cités qui s' élèvent à la face du ciel, sous le regard de Lathandre le dieu de l' Aube et de Heaume le Vigilant eux-mêmes. Vous parlez de milliers de guerriers mais nos cités peuvent en envoyer ici dix fois plus sur cette île. Qui survivra alors selon vous ? "

Avec son calme habituel, si surprenant pour certains de ses compagnons si prompts à ressentir des émotions, le géant demi-elfe se demanda jusque à quel point la créature amphibienne bluffait...

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La Soeur du Premier Sang commençait à perdre patience, la créature réfléchissait-elle seulement avant de parler. Si ils étaient aussi nombreux que le prétendait ce qui servait d'émissaire à l'adversaire, la colonie aurait certainement rasée depuis longtemps. En tout cas, les deux parties ne perdraient leur temps à palabrer ainsi les pieds dans l'eau.[

Dire que je n'aurais eu aucune blessure sérieuse durant ce périple et que je vais me retrouver avec un rhume carabiné. Grrr maugréa la guerrière.

Le porte-parole amphibien émit un sifflement menaçant suite à la menace à peine dissimulée de Dorian :

- Vous z’êtes idiots ! Le Peuple de Dagon est fort. Vos czzités de surfaczziens ne peuvent pas nous zz’atteindre dans le grand profond. Nous coulerons vos bateaux si vous profanez encore notre temple.

Les luméniens perçurent du mouvement dans la caverne, comme si d’autres amphibiens se massaient pour leur barrer la route.

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Dorian avait écouté les propos de la créature amphibienne qui lui faisait face avec le très net sentiment que cet échange verbal ne déboucherait strictement sur rien. Visiblement les amphibiens étaient totalement persuadés du caractère sacré de l' ilot et de leur invulnérabilité face aux Luméniens en cas de combat marin. Le bon vampire aurait pu répliquer aux propos de l' amphibien sur la puissance militaire des créatures marines, en parlant avec emphase de la puissance militaire de la cité de Lathandre, une puissance digne de celle d' Atkhatla ou de la Porte de Baldur mais il préféra orienter la discussion dans une direction plus...consensuelle.


" Vous ne nous avez toujours pas répondu guerriers de la mer (un peu de flatterie ne fait pas de mal dans une conversation se dit le guerrier luménien) : pourquoi revendiquez-vous tout cet ilot ? Nous pouvons nous le partager : à nous les humains la surface, ç' est à dire l' ancienne forteresse. A vous les tunnels et le temple souterrains à quelques distances d' ici. Vous venez de la mer : la surface de l' ilot à l' air libre ne peut avoir aucun intérêt pour vous : par contre cette surface est très importante pour notre peuple ".


Dorian avait noté que les amphibiens s' appelaient eux-mêmes " fils de Dagon ". Au cours de ses lectures à la bibliothèque municipale de Luménis, le forgeron avait lu dans un grimoire sur les différents cultes de la planète Toril sur laquelle se trouvait Luménis, un passage consacré à deux divinités marines appelées " Père Dagon et Mère Hydra ". Leurs adeptes, des créatures ayant la forme de crapauds géants aquatiques leur rendaient hommage en se rassemblant dans des temples souterrains situés à proximité de la mer , pour y chanter des hymnes en l' honneur de leurs dieux. Le vampire sharessien se demanda si c' étaient ces divinités-là auxquelles la créature amphibienne faisait allusion...

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La discussion pouvait continuer comme ça pendant encore des heures, un Dorian conciliant qui tentait de trouver une solution diplomatique au problème et une créature amphibienne au Commun très basique qui ne voulait rien entendre. N'empêche que pendant ce temps, cela laissait toute latitude aux congénères de l'émissaire adverse de se placer pour les attaquer par surprise.
La mention de ce dieu, Dagon, ne lui disait rien. Elle connaissait la plus grande partie des divinités de Féerune mais certaines lui étaient inconnues, et bien en voilà une.

HRP: C'est pas dans Chtullu ça, Père Dagon et Mère Hydra?

HRP : Dagon est effectivement une référence à l’appel de Chtulhu, bravo !

Aux côtés du vampire, l’officier nain manifesta des signes de nervosité et glissa discrètement à ce dernier :

- Loin de moins l’idée de remettre en cause votre stratégie pour gagner du temps mais je doute que le commandant accepte de négocier l’abandon des tunnels à un ennemi.

L’amphibien, pour sa part, commençait lui aussi à s’impatienter et lâcha en guise d’ultimatum :

- Retournez à la szzzurface diszzzcuter de notre proposition à vos chefs : vous ne devez plus venir dans les tunnels. Nous vous rendrons votre ami et nous n’enlèverons plus vos zzz’ouvriers.

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Et voilà : la " négociation " en était arrivée à un point crucial. Désormais chacune des parties avait indiqué on ne peut plus clairement les limites au delà desquelles elle n' entendait plus faire de concessions. C' était surtout vrai pour les amphibiens d' ailleurs qui revendiquaient la propriété de la totalité des tunnels et autres souterrains de l' ilot. Au dire de l' officier Nain d' ailleurs, les autorités locales de la forteresse n' étaient pas disposer à céder même un pouce de terrain dans les profondeurs de l' ile. Voilà qui rendait visiblement les négociations parfaitement caduques. Dorian toutefois pensa à Donovan : ce dernier demeurait entre les griffes des envahisseurs marins. Voilà pourquoi Dorian et ses compagnons ne pouvaient simplement faire retraite et abandonner - même sommairement - les tunnels aux amphibiens.


Le bon vampire se pencha vers l' officier Nain :

" Si le commandant Vargas refuse l' idée même de laisser les tunnels à nos " amis ", alors ç' est la guerre avec eux. La guerre totale jusque dans les grandes profondeurs de la mer. Mais d' abord il reste le problème de Donovan : nous n' allons quand même pas l' abandonner ? " fit - il avec son habituel sens de la loyauté.

Même si Donovan était plus un camarade (de combat) qu' un ami, il n' allait pas s' éloigner en le laissant à sa triste condition d' otage...

" Nous pouvons toujours faire semblant d' accepter les conditions de paix des amphibiens pour revenir plus tard avec toutes nos troupes. A nous quatre, nous sommes un peu...en position d' infériorité " continua le guerrier luménien.

Et à l' adresse de son interlocuteur qui répandait une forte odeur de poisson fraichement pêché :

" Nous sommes d' accord pour aller porter nos conditions de paix à notre commandant. Cependant en signe de bonne volonté, vous devez libérer sur le champs notre camarade. Aussitôt après, nous quitterons sur le champs vos chers tunnels " fit Dorian avec une pointe d' ironie (mais les envahisseurs marins connaissaient - ils seulement l' existence du concept ?)


HRP : ah tiens je me disais bien moi aussi que qu' il s' agissait d' un clin d' oeil à l' Appel de Cthulhu .

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Galariel n'avait pas entendu toute la phrase du nain mais elle capta néanmoins les mots "...doute que le commandant accepte de négocier...", donc les pourparlers qui se déroulaient maintenant n'auraient au final aucune valeur. Ce qui voulait dire que les hostilités risquaient de reprendre rapidement.
Les quatre aventuriers allaient avoir du mal à récupérer Donovan, les amphibiens semblaient le considérer comme une monnaie d'échange trop importante à leur yeux.
La jeune femme espérait que Dorian ne comptait pas lancer l'assaut maintenant avec eux quatre comme seule force de frappe contre on ne savait combien d'adversaires.

L'amphibien esquissa une grimace agressive - en tous cas c'est ainsi que les luméniens purent apprécier son sourire plein de dents - et répondit d'un ton peu amène au vampire :

- Ne vous prenez pas pour des z'idiots ! Nous n'avons pas confiance en vous : remontez à la surface. Vous avez jusqu'à demain pour nous apporter la réponse de votre chef !

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Dorian avait noté le regain d' impatience teintée d' hostilité dans les yeux de l' amphibien. Si les Luméniens voulaient éviter l' affrontement du moins dans l' immédiat, alors mieux valait ne pas pousser trop loin cette discussion. Lancer l' assaut pouvait s' avérer un peu hasardeux étant donné la disproportion des forces en présences : quatre luméniens, redoutables certes mais isolés, contres des dizaines -au bas mot- d' amphibiens teigneux et tout aussi déterminés. Mieux valait abandonner le terrain, quitte à revenir plus tard...


" Soit nous repartons et demain nous vous apporterons votre réponse " fit le bon vampire d' un air dur qui ne lui ressemblait pas.

" Gardez-donc notre ami jusque à demain...mais traitez-le correctement " fit encore Dorian.

" Si vous l' affamez, l' assoiffez, le maltraitez d' une quelconque manière, je viendrais personnellement vous obliger à rendre compte de votre comportement " continua le guerrier luménien. Puis se pencha vers Galariel, Aknoll et l' officier Nain :

" Si vous le voulez bien, replions-nous. Dans l' immédiat nous ne pouvons rien faire de plus. Ensuite nous aviserons ou plutôt le commandant Vargas nous donnera ses ordres " fit Dorian aussi calmement que la situation le permettait.

Lentement,sans quitter du regard les amphibiens, sans perdre le contact avec ses compagnons, le guerrier-forgeron se recula vers le passage inondé par lequel les Luméniens d' arriver.

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Faire retraite allait à l'encontre du tempérament combatif de Galariel, mais comme disait un vieux proverbe Luskanien "Face à un dragon, envoie une armée plutôt que d'y aller seul, tu as plus de chances de survivre."

-Je ne doute pas de la réponse du commandant Vargass, pas question de laisser ces créatures en paix. Il nous faudra revenir rapidement et avec des lanceurs de sorts si possible, les amphibiens n'avaient que des hommes d'armes à nous opposer, cela nous apporterait un avantage décisif.

L’officier nain acquiesça à son tour mais exigea tout de même de voir Donovan avant de se retirer. L’amphibien hésita un long moment et il fallut à nouveau argumenter mais il accepta finalement de conduire le nain, seul jusqu’à leur prisonnier. S’ensuivit une longue attente au cours de laquelle les trois luméniens eurent largement le temps de s’interroger sur son éventuel retour avant qu’il ne revienne, quelques minutes plus tard, avec une expression de colère :

- Ils n’y sont pas allé de main morte mais il devrait s’en remettre. En tous cas il a compris que nous reviendrons le chercher.

Puis, même si cela lui coûtait manifestement, il ordonna aux aventuriers de le suivre pour rejoindre le reste du groupe.

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Il n' y avait plus rien à dire. Il ne restait plus au quatuor luménien qu' à s' en retourner - un peu tristement - sur ses pas. Au moins Donovan était - il encore de ce monde même si les amphibiens semblaient l' avoir sévèrement malmené. En pensant à cela, le bon vampire sentit une sourde colère l' envahir. Le guerrier luménien espérait bien avoir sous peu l' occasion de revenir dans cette caverne et de tenir l' engagement qu' il avait pris auprès de l' amphibien...L' engagement de lui réclamer des comptes sur la manière dont les amphibiens avaient maltraité Donovan. Mais dans l' immédiat, il ne pouvait rien faire sauf rejoindre le reste du groupe, en traversant à nouveaux le passage inondé.


" Heureusement l' eau ne fait pas rouiller les armes d' acier " se dit Dorian. Par ailleurs, avec toutes ces baignades - un peu forcées - ses compagnons et lui risquaient bientôt de voir leur pousser des nageoires...


Sur ces pensées assez peu philosophiques, le guerrier forgeron s' engagea dans le passage avec un peu d' amertume au coeur cependant, à la suite de l' officier Nain et plongea sans reculer dans l' eau froide.

Comment le commandant Vergass allait - il réagir face à la " proposition " de la créature amphibienne ? Et comment s' occuperait - il du cas de Donovan ? Dorian essaya de ne pas trop songer à ces questions, l' ambiance était déjà tendue comme cela.

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Leur compagnon n'avait pas encore rejoint Sylvanus ou Mailikki ou une autre divinité affectionnée par les rôdeurs, pour le moment. Rien ne prouvait que les créatures amphibies allaient respecter leur part du contrat et ne pas éliminer leur otage avant de s'enfuir dans les profondeurs marines.
Quand ils émergèrent de nouveau à l'air libre, et de nouveau trempés, Galariel partagea ses doutes avec ses compagnons:

- Je ne voudrais pas paraître pessimiste, mais l'un de nous aurait du rester là-bas pour veiller à ce que les faces de poisson respectent notre accord. Qui peut nous assurer qu'ils seront encore là à notre retour?

Il était peut-être déjà trop tard.

Le nain lui répondit avec pragmatisme même si les luméniens purent se rendre compte qu’il lui en coûtait de laisser un bon officier en arrière.

- Je comprends votre amertume et elle vous honore mais si l’un de nous était resté en arrière, nous n’aurions fait que leur livrer un otage de plus sans qu’il puisse tenter quoique ce soit.

Ne leur restait maintenant qu’à rejoindre le reste du groupe si jamais les amphibiens n’avaient pas profité de leur séparation pour les attaquer.