La Couronne de Cuivre

Il croisa des gens fuyant ventre à terre.
Il perçut des invectives, le fracas des armes qui s'entrechoquent.
Il était tout proche du lieu du combat lorsque retentit une détonation assourdissante semblable à un coup de tonnerre.
S'ensuivit en feulement...
Lorsqu'il arriva sur place, quelques instants plus tard, plusieurs civils en armes achevaient d'abattre les derniers survivants de l'escouade ithilienne pourtant forte d'une dizaine de soldats. Certains des trépassés avaient reçu des carreaux d'arbalète, d'autres étaient atrocement brûlés tandis que leurs armures étaient encore parcourues d'électricité statique et un autre encore avait eu la gorge littéralement arrachée...

Albérich chercha le mage responsable d'une telle explosion des yeux, tout en invitant les gens à détaler vers l'étage inférieur, même les plus belliqueux d'entre eux. Deux cents soldats, avait dit Lothar. Leurs ennemis en auraient bien perdu un quart au terme de leur intervention... Evidemment, les Oghmans relèveraient tous ceux qu'ils pouvaient : ils n'avaient pas le respect des Lathandrites pour le cycle de la vie, mais l'affront passerait sans doute très mal. C'était une raison supplémentaire pour soustraire un maximum de gens à leur joug et leur colère.

Il ne vit ni mage, ni arbalétrier, ni l'animal qui avait poussé un feulement : ceux qui étaient venus en aide aux civils s'étaient comme volatilisés.
Les colons secourus obtempérèrent à ses consignes mais non sans avoir, au préalable, récupéré certaines des armes ithiliennes.
Si les environs immédiats étaient calmes, désormais, Albérich entendit des bruits provenant de presque partout ailleurs : le chaos qui sévissait au sein de la forteresse n'était pas prêt de s'achever...

Avant de poursuivre sa route, il interrogea les retardataires : avaient-ils vu les enfants ? Ruth et Alban étaient suffisamment exposés au sein de la communauté pour que tout le monde puisse les identifier. S'ils ne savaient pas, il continuerait sa progression dans le ventre de la forteresse, en espérant que Tymora précipite la gamine dans sa direction...

On ne put malheureusement lui répondre. Tout ce que les gens avaient vu, c'était un éclair frappant l'escouade ennemi, avant que ne surgisse un tigre de belle taille et que ne fusent plusieurs carreaux. Lorsque le combat s'était achevé, lorsqu'on avait regardé dans la direction d'où était venue l'aide aussi étrange que bienvenu, on avait juste vu le fauve disparaissant à un angle du couloir.

***

Hubert avait dû se frayer son chemin jusqu'au premier étage, tant l'escalier était encombré.
Une fois sur le pallier, il avait pris conscience du nombre de civils que la forteresse contenait encore.
Puis il avait entendu les sommations, le coup de tonnerre...

Hubert vit venir un groupe de colons, dont certains étaient armés, tourna le coin du couloir, et découvrit la scène du massacre ainsi qu'une silhouette qu'il ne connaissait que trop bien et qu'il avait espérée depuis le début des hostilités.
" Albérich !"
Ce dernier se retourna et ils franchirent la distance qui les séparait en quelques pas. Le paladin écarta sa lame pour embrasser le clerc, qui se livra une seconde à son baiser. Ils se détachèrent aussi vite qu'ils s'étaient frôlés.
" Qu'est-ce que tu fais ici ? Il faut que tu quittes le forteresse. J'ai envoyé Gaspard et Edgar en bas de la colline. La voie est encore dégagée.
— Il reste encore trop de gens... Je peux les aider à sortir. Je ne suis pas — souviens-toi — sans ressources.
— Albérich. Tu dois partir. Les gens dehors ont besoin de toi. Tu peux les nourrir, les soigner, leur donner le courage qui va leur faire défaut. Les Ithiliens... s'ils te prennent, ils t'enverront tout de suite dans leur capitale. Nous en avons déjà parlé... les risques... Tu ne pourras plus rien faire pour personne, entre leurs mains..."
Albérich avait pâli, signe qu'il se souvenait parfaitement de ce qu'ils avaient évoqué alors : les secrets militaires luméniens que le prince ne manquerait pas de vouloir lui extorquer, par n'importe quel moyen, alors même que Maelwedd avait probablement modifié toute leur organisation depuis.
" J'ai promis à Ingrid... murmura-t-il.
— Je peux m'en charger. Descends et va t'en."
Le Luménien parut hésiter.
" Non. Je ne pars pas sans toi."
Ce fut au tour du paladin de grimacer.
" Albérich, je dois... rester. Mon rôle...
— Ils vont te tuer. Si pas au combat, pour l'exemple. A quoi serviras-tu, alors ? Nous voulons tous bouter les Ithiliens hors d'ici, mais tu ne le feras pas mort. Tu es un symbole, pour la communauté. Et tu as promis... que tu me protégerais. J'ai besoin de toi. Tu le sais. Si tu te fais tuer... Que crois-tu qu'il va rester de moi ?"
Hubert ferma une seconde les yeux.
" D'accord, trouvons les enfants."
Albérich sourit, manifestement soulagé. Hubert se sentit transbordé d'amour et d'angoisse. Mais le clerc était déjà reparti vers le bout du couloir.
" Je pense qu'ils ont utilisé leurs objets magiques... et Giovanni est peut-être avec eux. Suis-moi. Ils ne peuvent pas être loin."
Ils repartirent aussitôt et le paladin se sentit inexplicablement mieux, malgré le chaos environnant et la promesse de la débâcle. Au moins, il l'avait sous les yeux.

Ils ne tombèrent ni sur les écuyers, ni sur Giovanni en franchissant le tournant.
Seulement des colons qui se hâtaient vers les escaliers.
Puis, plus loin, ils perçurent de nouveaux ordres ennemis sommant de se rendre les membres de la Communauté.
Cela aboutit à un combat, encore.
Le temps d'enfiler une portion de corridor, de tourner à un croisement, et ils voyaient une poignée de civils armés encerclés par un contingent ithilien deux fois plus nombreux.

Hubert les compta rapidement. Dix. C'était jouable.
" Flanc droit, Albérich." lui souffla-t-il.
Le clerc avait saisi sa masse.
" Sans bouclier, ça va être plus compliqué."
Ils échangèrent un regard.

Albérich -> Bouclier de la Foi

Hubert -> Protection d'Autrui -> Albérich

Puis le paladin s'avança et s'éclaircit la gorge.
« Hé ! Bande de gratte-papiers ! Venez donc vous en prendre à quelqu’un de votre taille !
— C’était gratuit, ça. » lui souffla Albérich.
Hubert sourit.
« Honnêtement, j’avais envie de dire quelque chose de nettement moins… châtié. »
Puis il passa à l'action, le clerc dans son ombre.

Le combat fût âpre, l'adversaire étant manifestement frais et surtout bien entraîné. Mais entre la surprise et leur supériorité numérique quasiment annulée, ils commencèrent rapidement à avoir le dessous.
-Par là !
Du coin de l’œil, Hubert vit une nouvelle escouade ithilienne fondre sur eux, lame au poing, bousculant sans ménagement les civils qui ne s'écartaient pas assez vite de leur passage.
Et au loin résonnaient d'autres ordres...

" Je crois que nous avons attiré l'attention... souffla Albérich.
— Oui, ce n'était sans doute pas très malin, répondit Hubert.
— Couvre-moi.
— Toujours."
Le paladin s'apprêta à recevoir les premiers Ithiliens tandis qu'Albérich incantait.

Albérich -> Convocation de Monstres VI (1d3 élémentaires de terre (taille M))

-Ça va chier.
La voix retentit de derrière eux au moment même où apparaissaient les créatures.
Et c'est un Thibault fulminant qui, bille en tête, chargea l'adversaire, non sans être accompagné par quelques projectiles magiques et autres rayons ardents.
Ils savaient enfin où étaient le Sunite et au moins une partie des lanceurs de sorts.

Albérich ne put s'empêcher de sourire en voyant débarquer le Sunite furieux. Pendant un moment, alors que les sortilèges pleuvaient sur l'ennemi, il se demanda s'il n'était pas possible qu'ils aient le dessus, tout compte fait. Deux cent soldats. Combien étaient tombés, déjà, et combien tomberaient encore ? Bien sûr, il était arrivé au bout de ses propres possibilités, ou presque, et il ne savait pas depuis combien de temps Thibault et ses compagnons canardaient l'adversaire. Il aurait aimé dire à son ami combien il était heureux de le voir, mais il préféra s'engager à sa suite, histoire de lui prêter main forte. Dans le même temps, il ne perdait pas son objectif de vue : envoyer un maximum de civils vers la sortie tandis qu'ils gagnaient du temps...

L'ennemi, qui ne s'était pas attendu à affronter si forte partie, ne tarda pas à être balayé, à être étendu sur le sol, mort ou blessé.
-Sympa le coup des mercenaires enfermés dans tes propres quartiers grâce à un mur de pierre, fit Thibault à son ami tout en essuyant nonchalamment sa lame. Je peux te dire que Lothar était furieux et qu'il t'a promis des tas et des tas de choses désagréables.
Il eut un sourire embarrassé.
-Moi, j'ai été beaucoup, beaucoup moins efficace. Enfin, jusqu'ici : je vais essayer de me rattraper.

" L'objectif est avant tout de mettre en sécurité les civils, dit Albérich. Et c'était une belle entrée."
Hubert s'était rapproché.
" As-tu trouvé Etienne ?" demanda-t-il.

Il secoua la tête.
-Non. J'ai juste trouvé les lanceurs de sorts. Ils étaient aux mains des otages et... je me suis fait prendre en tentant de les libérer. Mais nous venons d'être libérés à notre tour et il est de mon devoir de redorer le blason des Sunites.
Il jeta un regard autour de lui.
-Je propose que mes amis et moi courrions sus à l'ennemi pendant que vous aidez à l'évacuation.

" J'allais proposer le contraire, dit Hubert avec une grimace.
— Nous devons savoir ce qu'il est advenu d'Etienne, ajouta Albérich.
— Qui vous a libérés ?" demanda encore le paladin.

-Alors là...
Il haussa les épaules.
-Tout ce que je sais, c'est qu'un trou s'est ouvert dans le mur de la pièce, qu'un mercenaire a commencé à se couvrir de feuilles, que ses collègues et lui ont été criblés de carreaux d'arbalète et déchiquetés par un tigre... Oui, parce qu'il y avait un tigre, aussi. C'est même lui qui a tranché mes liens avant de se carapater.
Il sourit.
-Vous savez sans doute mieux que moi qui est capable de faire pareilles choses au sein de la Communauté. Moi, je n'en ai aucune idée, d'autant que le temps que je reprenne mes esprits et que je libère les autres, il était déjà loin.

" Nous devrions peut-être laisser Ruth, Alban et Giovanni libérer tout le monde, plutôt que de leur courir après pour les sauver. Ils n'ont pas l'air d'en avoir besoin, dit Albérich avec un sourire.
— Autant les chercher. Ils nous escorteront vers l'extérieur." répondit Hubert sur le même ton.
Il se tourna à nouveau vers Thibault.
" Si je ne peux pas vous convaincre d'aller encadrer les civils, nous pouvons tout aussi bien continuer ensemble."

-On va faire ça, oui. De toute façon, plus on focalisera leur attention, moins ils s'en prendront aux civils. Et quand rester ne sera vraiment plus possible, on vous couvrira : les gens auront besoin de vous, dehors.
A l'étage retentissaient les sommations et les ordres ennemis. Plus nombreux qu'auparavant.
Des portes claquaient, aussi. Peut-être des colons se claquemuraient-ils en espérant ressortir après le passage des soldats.

Hubert prit la tête du petit contingent et ils repartirent. Albérich ne pouvait s'empêcher de penser qu'il était stupide de mettre en danger tous les lanceurs de sorts de la sorte, mais dans le même temps, il était galvanisé par leurs récents succès et se prenait à espérer qu'ils puissent réussir. C'était sans doute dangereux, car plus ils s'enfonçaient dans la forteresse et plus difficile il serait d'en sortir. Il jeta un coup d'oeil à Thibault, mais le Sunite était animé de cette fièvre un peu folle qui le prenait parfois.
Il contint un léger soupir. C'était de la démence. Il était presque à sec de sortilèges. Hubert avait peut-être raison, peut-être auraient-ils besoin de l'intervention des enfants pour pouvoir ressortir.
" Je vais rejoindre les civils, lâcha-t-il de but en blanc.
— Quoi ? fit Hubert, pris au dépourvu.
— Les enfants n'ont pas besoin de nous, et nous sommes en train... de mettre tous nos oeufs dans le même panier. Si Thibault t'accompagne, il faut que je sorte. Les gens auront besoin d'un clerc et nous n'avons pas trouvé Barthélémy."
L'expression du paladin s'altéra.
" Mais..."
Albérich sourit puis incanta.

Albérich -> Rapport -> Hubert, Thibault, les mages

" Souvenez-vous que nous avons besoin de vous. Ne m'obligez pas à venir vous chercher. Je vous attends aux portes des remparts. "

Il pressa doucement le bras du paladin, sourit au Sunite, puis s'esquiva dans la direction d'où ils étaient arrivés, luttant pour ne pas changer d'avis.

-Je veillerai à ce qu'il ne fasse rien de trop... paladinesque ! lui lança le Sunite.
Albérich progressa en direction des escaliers menant à la grande salle. Il lui fallut une première fois faire un détour pour éviter une escouade ennemie que ses sempiternelles sommations rendait heureusement incapable de prendre quiconque par surprise.
Il était peut-être arrivé à mi-parcours lorsque des détonations retentirent, en provenance du rez-de-chaussée cette fois.

Il s'immobilisa. C'était le même bruit que celui qui avait retenti plus tôt. Le trio héroïque était donc dans la grande salle, en train d'atteindre la sortie. Il fallait qu'il s'en assure, avant de repartir prévenir Hubert et consorts qu'ils étaient en sécurité. Il n'était pas certain que cela suffirait pour que le paladin abandonne la partie, mais il fallait tenter la chose. Aussi se hâta-t-il, tout en restant prudent et discret.

Mais il s'était trompé. Sinon sur la nature du bruit, au moins sur l'identité de ceux qui en étaient la cause.
Il allait s'engager dans le couloir menant aux escaliers lorsqu'il vit refluer des colons littéralement pris de panique.
Ils lui annoncèrent la nouvelle en le croisant, sans en rien ralentir le pas. Peut-être espéraient-ils trouver une issue encore dégagée.
Car la grande salle et le hall venaient de tomber.
Désormais, ils étaient aux mains de l'ennemi.

Il y avait d'autres issues vers l'extérieur et Albérich tenta de diriger les colons paniqués dans les directions adéquates, tout en espérant que la cour était encore aux mains des hommes de Roland. Lui-même accompagna le mouvement : il faudrait qu'Hubert et les autres se débrouillent, mais si Thibault et les mages avaient été impuissants jusque là, ils devaient encore avoir tout leur arsenal à disposition. L'un dans l'autre, il était trop tard pour les rejoindre. Il avait su au moment où il les quittait que c'était une décision risquée, et il la regrettait, mais dans le même temps, Hubert avait raison, il avait un devoir envers les gens, et se faire tuer par les Ithiliens n'en faisait pas partie. Il priait pour que leur petite escouade ait la même révélation avant qu'il ne soit trop tard.

Il fallut renoncer à la première issue envisagée : de ce côté-là aussi, les membres de la Communauté refluaient.
La seconde paraissait plus prometteuse : le secteur était moins animé, les ordres ithiliens y semblaient moins nombreux.
Cela ne l'empêcha pas d'entendre que leur nature avait changé.
Désormais, des officiers ordonnaient à leurs hommes de tirer sur quiconque ferait mine de résister. De tirer pour blesser et non pour tuer, mais de tirer tout de même.
Quelques instants plus tard, quelque chose en lui sut que l'un des mages était touché.

La blessure du mage lui coupa un instant le souffle, mais il se reprit. Hubert et Thibault étaient sur place, ils disposaient de sorts de soin puissants, ils étaient capables de gérer la situation. Lui devait s'occuper de canaliser la panique des civils, de les guider tant que possible vers la liberté, et sortir par la même occasion. Tant qu'ils ne croisaient pas la route d'Ithiliens, ils ne risquaient pas de se faire tirer dessus, et leur fuite demeurait donc possible...

Il fit quelque pas encore avant de savoir qu'un second lanceur de sorts venait d'écoper d'une blessure.
Puis ce fut Thibault, plus gravement.
A son tour, Hubert fut atteint.
A cet instant précis, un colon paniqué annonça que l'escalier vers lequel ils se dirigaient était tombé.

Ils étaient faits comme des rats. Albérich indiqua aux colons la direction à emprunter pour tenter de trouver une autre sortie, mais ensuite, il les abandonna à leur panique et se mit en quête de ses amis. Il se maudit de les avoir abandonnés, tandis qu'il courait à perdre haleine dans les couloirs et dans les escaliers, toujours plus haut. Il pouvait percevoir s'ils guérissaient, il voulait le sentir, la vie reprendre force, le sang cesser de couler. Où étaient-ils ? S'étaient-ils rués stupidement dans une bataille perdue d'avance, juste pour montrer qu'ils n'avaient peur de rien ? A quoi bon ? Hubert n'apprendrait-il jamais ? Thibault était-il à ce point vain ? Il chercha à tempérer sa propre angoisse, à calmer sa colère, conscient qu'elles le rendaient imprudent. Mais si ces imbéciles se faisaient tuer...
Il finit par reprendre pied en invoquant Lathandre. Il avait toujours été son refuge, sa solution, et Il lui était revenu. Cela devait avoir un sens et il voulait penser que ce sens était lié à cette communauté, à cet endroit, et au futur. Tout en courant, il pria pour leur salut à tous.

Mais ni Hubert, ni Thibault, ni les mages n'avaient rien commis de stupide ou d'insensé.
Ils avaient simplement tenté de faire leur devoir et joué de malchance.
Leur progression les avait mené jusqu'à un carrefour. En face d'eux, des colons en armes, éreintés mais refusant de ployer le genoux, luttaient contre une escouade d'Ithiliens.
Alors, ils s'étaient efforcés de les aider : les mages avaient incanté, de même que le Sunite, invoquant pour sa part des élémentaires de flammes, créatures fort accordées à son tempérament.
Enfin, épée brandie, il avait chargé aux côtés du paladin.
C'est alors que les carreaux avaient commencé à fuser. tirés par un autre groupe ennemi arrivé à point nommé pour les prendre par le flanc.
L'un des magiciens avait été touché en premier.
Tandis que ses collègues essayaient de le traîner en arrière, à l'abri, Thibault puis Hubert avaient été atteints à leur tour.
Ni eux, ni les lanceurs de sorts, ni les colons n'avaient baissé les bras, continuant au contraire à se battre avec acharnement.
Mais aussi braves soient-ils, l'affrontement était de plus en plus déséquilibré...
Albérich survint dans le dos des arbalétriers au moment même où Hubert était touché pour la seconde fois.
Et il ne survint pas seul.
-Revenez ! On avait dit qu'on ne fonc... clama une voix familière, en face de lui, au-delà de la ligne des tireurs ennemis.
Si la volée de carreaux passa juste au-dessus de la tête des écuyers volant au secours de leur maître, elle atteignit le barde de plein fouet.
Déjà, les arbalétriers rechargeaient.

Albérich faillit hurler quand il vit Giovanni tomber, mais l'instinct de survie prit le dessus et étouffa le cri avant qu'il ne fuse. D'autres, réels ceux-là, lui firent écho, et le clerc crut entendre la voix d'Hubert. Mais il fallait agir dans l'instant, songer au barde ensuite : il ne pouvait rien pour lui là où il se trouvait.

Albérich -> Mur de Vent -> juste devant les arbalétriers

Ensuite, il les chargea par derrière, visant entre deux hommes, dans l'unique but de traverser leur ligne, puis le vent, et d'arriver du côté de ses alliés.

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Une cité perdue