La Couronne de Cuivre

Après un certain temps passé à ressasser ses souvenirs, à regarder passer les gentes damoiselles, tout en annotant ses cartes d'anecdotes susceptibles de servir d’appâts pour aventuriers en mal de sensations ; il finit par rassembler ses affaires et alla au comptoir régler sa note.

après être passé à son échoppe déposer ses travaux et avoir prit quelques affaires, il se dirigea d'un bon pas vers le port.

Lorsqu'ils revinrent à l'auberge après leur expédition dans lequartier nord, la matinée était déjà bien avancée. La plupart des clients de la nuit avaient disparu, vaquant à leurs occupations, et la salle était particulièrement calme. Seuls quelques habitués sirotaient un thé ou un café, en bavardant paisiblement, tandis qu'un jeune homme installait nappes et couverts sur une partie des tables, en prévision du repas de midi.
" Ah, vous revoilà, s'exclama le patron, occupé à laver quelques verres derrière son bar. Alors, savez-vous si vous restez encore une ou deux nuits supplémentaires ?"

« Toujours pas, navré. Nous devrions être plus éclairé à ce sujet en début d’après-midi. Si jamais nous tardons trop à vous donner la réponse, considérez que nous gardons la chambre pour cette nuit. Il me semble de toute manière probable que nous ne quitterons pas Lumenis avant demain. Au pire, si je me trompe, et qu’il est trop tard, la chambre sera payé, n’ayez crainte à ce sujet. »
Kmir était certes un roublard, mais pas de ceux qui cherchent à escroquer la moindre pièce. Même s’il avait été seul, il aurait été très réglo. Il payait ce qu’il devait, se montrait même moins tatillon sur les prix que durant sa période d’activité commerciale. Ce qui l’intéressait, c’était les gros, les très gros coups.
Il alla s’installer à une table libre, sortit un paquet de cartes et offrit à Bruno quelques parties. Si jamais d’autres se mêlaient à eux, il n’y verrait pas d’objection, mais il refuserait catégoriquement que soit misé de l’argent. Lui et le rôdeur jouaient pour tuer le temps, pour se forcer à penser à autre chose.

Il put constater que Bruno n'avait pas menti quant à ses faibles compétences en ce domaine : malgré une chance indéniable au tirage, il manquait singulièrement de sens tactique, contrairement à Kmir. Ce dernier n'eut aucune peine à gagner les deux premières parties.
L'un des habitués, à la table voisine, suivait du coin de l'oeil leurs échanges, commentant parfois à voix basse un coup particulièrement audacieux ou stupide, et semblait hésiter à s'inviter à leur table, n'attendant peut-être qu'une invitation de leur part.

Puis, derrière lui, deux autres clients vinrent s'installer, discutant avec animation d'une voix un peu forte. L'un d'eux, assez âgé, était peut-être un peu dur d'oreille, Kmir ne put s'empêcher d'entendre quelques mots... qui suffirent à lui faire tendre l'oreille, par habitude. Ils parlaient en effet d'un bijoutier.
" Tu te rends compte, il ne peut plus exercer correctement son métier, ses doigts sont tout raides... Il parle de vendre la boutique, à son apprenti peut-être, mais il n'a pas les fonds... Et je ne sais pas comment il va faire vivre sa famille...
- Bah, écoute, ce n'est pas une si mauvaise affaire, s'il peut vendre sa boutique un bon prix...
- Oui mais j'me fais du souci pour sa santé, c'est pas normal à son âge...
- Et ça lui a pris d'un coup, à ton fiston ?
- Bah... Pas vraiment d'un coup... c'est venu en quelques jours. Je lui ai dit d'aller au temple d'Illmater... mais tu le connais, c'est un dur à cuire, il veut pas admettre qu'il a un vrai souci.

Kmir faillit inviter cet habitué qui lorgnait du côté de leur cartes rien que pour éviter de se laisser tenter par un vol potentiel. Après, il y avait quand même peu de chance, si ce n’était aucune, qu’il change d’avis quant à son programme.
Lorsque cependant il entendit de quoi il retournait, il redoubla d’attention.
Deux choses lui vinrent en tête. La première, c’était que le bijoutier avait dû être au contact d’un des objets maudits. La seconde, c’était que cette piste qui leur tombait dessus par un formidable hasard était un piège. Cette dernière pensée était typiquement svirfnebeline. Cependant, quand bien même en était-il conscient, cela affecta sa réaction. Après un regard lancé à Bruno, il se tourna vers les deux nouveaux venus et s’adressa en eux en ces aimables termes :
« Excusez-moi. Je n’ai pu m’empêcher d’écouter votre conversation car il se trouve qu’un des proches de mon compagnon souffre d’un mal assez similaire. Nous seraient-ils possible d’en savoir un peu plus ? »
Il ne prenait pas de risque, selon lui, à réagir ainsi. Même s’il s’agissait d’un piège, le fait que ces gens aillent s’installer jusqu’à côté d’eux et parlent forts, pile de ce sujet, prouvaient qu’ils en connaissaient déjà beaucoup sur l’affaire, eux où d’éventuels commanditaires.

Damant s’installa à une table à l’extérieur et passa commande d’un bon repas à la serveuse, qu’il suivit du regard lorsqu’elle passa les portes. Puis il se replongeait dans la lecture du journal...
Apparemment Manost était encore agitée en cette saison, cependant il y avait ces étranges disparitions ; Eldrina... Sylveneige...

mmh... qu’est-ce qui à bien pu vous arriver mes jolies?

Le choix était difficile mais la forêt maudite le tentait bien ; secte, garou, damoiselle en détresse. Les légendes ne parlent pas de vacances à Manost, après tout...

HRP : @Damant et Kmir : puisque le hasard fait que vous vous retrouvez là en même temps, vous pouvez décider de vous apercevoir et de bavarder, si vous en avez envie !

Les deux inconnus regardèrent Kmir avec surprise, puis le plus âgé sourit.
" Bah, je suppose que mon fils ne doit pas être le seul, effectivement. D'après un ami clerc, il s'agit probablement de polyarthrite... ou un nom comme ça. Mais il ne veut pas en entendre parler, il ne veut pas l'admettre. Et comme ça, vous avez vous aussi un proche de touché ? C'est assez impressionnant, comme mal... Et il semblerait que ce soit contagieux, en plus"

« Un proche de mon compagnon, précisa bien Kmir. Et, sans vouloir vous alarmer, la chose est grave. Après, symptôme proche ne veut pas forcément dire mal similaire. Cela ne vous dérangerait-il pas de nous donner l’adresse de son commerce ? Nous passerons le voir et, peut-être, pourrons-nous l’aiguiller. »
Une bijouterie à Lumenis, il la connaissait peut-être. Certes, il n’avait pas toutes les adresses en tête, sans compter que certaines bijouteries avaient dû fermer, d’autre, ouvrir, depuis qu’il ne pratiquait plus son métier. N’en demeurait pas moins qu’on tombait là dans un domaine qui lui était très familier.

L'adresse qu'on lui donna ne lui était pas inconnue. La bijouterie se trouvait allée des pêcheurs, à deux pas de la Bienveillance : il suffisait de poursuivre presque jusqu'au bout de la rue, et de prendre une ruelle transversale à droite. Elle existait depuis au moins deux générations : le plus âgé de ses interlocuteurs lui confia y avoir fait toute sa carrière avant de la laisser à son fils.
" Ce n'est pas nécessairement la même maladie... Mais n'hésitez pas à passer, bien sûr, vous tomberez sur son apprenti. Le clerc à qui j'en ai parlé m'a confié avoir rencontré deux personnes présentant des symptômes similaires. Il a pu soigner l'un d'eux, mais pas l'autre, ce qui prouve qu'il y a deux maux distincts, d'après lui. J'espère que celui de mon fils se soigne..."

Après un temps, Damant entreprit de rassembler ses affaires en se disant qu’ergoter sur ses destinations n’était finalement pas dans ses habitudes. Il prit la direction des portes de la ville afin de se rendre dans ce fameux bois où tant de demoiselles disparaissaient

Depuis ici:l-etrange-bosquet-des-docks-6.html#post457369

A moins d'une demi ruelle de la Taverne de la bienveillance...vers l'ouest...Début Uktar 1384...

Aramus arriva non loin de la taverne de la bienveillance...La vieille vistana ne mentait pas...La bâtisse était imposante vue de l'extérieur et devait pouvoir longer sans mal des dizaines de clients..Ce qui n'était pas rien...Continuant a déambuler tel un spectre invisible...personne dans la ruelle le remarquait et a vrai dire...même si il aurait voulu...Il aurait beau faire un tintamarre assourdissant ou essayer de frapper un passant...N"importe qui...cela n'aurait Absolument rien changer...Il est a la fois dans ce plan "matériel"Et a la fois exclu...Il gardait malgré tout en tête qu'il pouvait très bien y être piégé...Dans lequel cas...La vistana le payerait de sa vie...Il en fessait le serment silencieux...Arrivant a l'écurie..Il vint alors quelques chevaux dans l'écurie dont un puissant destrier de guerre...peut-être la monture d'un chevalier qui sait?...mettant pied a terre...Le paladin noir s'en alla pour essayer d'entrer dans la taverne quand deux jeunes elfettes en sortirent...La première était blonde bois aux yeux verts émeraudes...Elle était d'une taille assez moyenne pour une elfe et avait une carrure athlétique...Elle avait une peau hâlée,légèrement mate...Une elfe des bois?Sans doute...accrochée a sa ceinture elle avait une épée qui avait la longueur d'une épée bâtarde et sur le dos un carquois et un arc...Pour le reste...ça semblait être une guerrière ou une rôdeuse peut-être au vu de son armure légère...Puis sur sa gauche se trouvait une drow...Vêtue exactement comme l'elfette...Quand elle tourna la tête...Aramus put ainsi voir son visage...Ses cheveux...Et son regard...D'un violet lilas aussi perçant que magnifique!

C'était donc elle,La drow avec qui il serait lié a un moment ou a un autre??...ça paraissait a Aramus difficilement concevable...Si la drow semblait tout aussi athlétique et féline que l'elfe...Elle était plus petite d'une bonne tête voir légèrement plus...Outre une épée bâtarde...un carquois et un arc...Elle avait également une sorte de gros sac a potions...Sur les épaules les deux elfettes avait pas moins de quatre gros sacs d'or chacune reliés par des cordelettes...Aramus au vu des gros sacs en vin a la conclusion qu'elles venaient a peine d'être payées pour un contrat...ou une grosse quête...En tout cas...Si elles étaient dans le besoin...Elles en étaient désormais a l'abri pour longtemps...Du moins c'était ce que pouvait en déduire le Croisé Bainite...Les deux elfettes se dirigeaient toutes deux vers deux chevaux et commençaient alors a y mettre sur leurs montures diverses choses dont les quatre sacs d'or...Aramus les observa et resta prêt de Tyran pour pouvoir l'enfourcher et les suivre...

"Alors Adrastia?que va tu faire a présent?"*L'elfette.*

"Oh...Je vais voir si je ne peux pas me payer une pension complète a l'ombre de L'arbre pour commencer...J'adore la quiétude de cette pension ainsi que Dame Poikarea et de son fils Sam."*La dénommée Adrastia qui termine de ranger ses quatre sacs d'or.*

"Vu l'or qu'on a récoltées lors de cette quête,ça m'étonnerait que tu puisse pas te le permettre pour plusieurs années."*L'elfette qui ricane de façon tendre et complice.*

"C'est vrai ma sœur...Tu sais...j'aurais aimée que Sylveneige soit la...Avec nous.*...Elle me manque."*La drow qui commence a avoir une humeur virant au spleen.*

"Je sais Adra...Je sais.Qui sait?Un jour peut-être nous la retrouverons?"*L'elfette qui essaye de réconforter la drow.*

"Je l'espère Talianna...Je l'espère,Et toi?Que va tu faire maintenant?"*Adrastia regardant l'elfe des bois.*

"Je vais me rendre au manoir des luned'argents et me remettre a leur service,Reste a savoir si ils sont revenus...Sinon j'attendrais leur retour a l'ombre de l'arbre."*Talianna avec le sourire.*

"Oh,Tu vas demander a t'occuper de nouveau de la jeune Linalenna c'est ça?"

"Oui,Si tout va bien tu la verra d'ici peu."

"Nous verrons,De mon côté je pense me faire prêtresse itinérante,En ville ça sera peut-être pas nécessaire mais ailleurs pourquoi pas."

"Je vois,Allons,Il est temps de nous séparer pour l'instant qu'en pense tu?"*Talianna qui commence a enfourcher sa monture.*

"Oui,La nuit commence a tomber,Je te dis au revoir ma sœur et peut-être a tout a l'heure."*Adrastia qui fait de même.*

"Au revoir ma soeur et a bientôt."*Talianna.*

De son côté...Aramus montait son propre destrier...Peuh!Cette drow est décidément très sensible...Trop sensible même...Une telle mièvrerie risque de fort lui taper sur les nerfs..Le plus surprenant c'était qu'elle ne semble nullement affaiblie ou du moins affectée par le soleil...Aramus avait affronté des drows a quelques reprises dans les petites forêts et grottes entourant la cité de Melvaunt....Ces derniers raffolent des embuscades nocturnes...combien de fois les croisés bainites devaient demeurer d'une vigilance absolue dès la nuit tombée...Les elfes noirs se montrant d'une furtivité et surtout d'une férocité vicieuse au combat...Mais dès que l'aube commençait a poindre...Ces derniers détalaient comme des lapins...éffrayés par le soleil...

Et la...Cette elfe noire ne semble même pas affectée par la boule de feu qui offre chaleur et vie en ce monde contrairement a bien des membres de son espèce...ça ne laissait que peu de possibilités...Soit elle vivait a la surface depuis assez longtemps pour ne plus être affligée par le soleil...Soit elle aura détournée ce problème via la magie...Une troisième possibilité et cette dernière bien qu'éffleurant l'esprit de l'anti paladin lui paraissait absurde au possible...Qu'elle soit née tout simplement a la surface...Secouant la tête devant une idée aussi Absurde...Aramus s'apprêta a suivre la drow...Laissant l'elfe des bois partir vers l'est...Tandis que la Drow elle...Se dirigeait vers le Sud...Le paladin Bainite la suivit au p'tit trot...Alors qu'elle avançait de même avec sa monture...L'ombre de l'arbre...Une pension qui accepterait une drow?Même surfacienne?...Mh!Décidément la réputation de tolérance de Lumenis n'est visiblement pas volée...Certes...Certains citadins regardent la dénommée Adrastia avec curiosité...étonnement...D'autres lui offrent même un salut de tête...Jusqu'a présent seul un homme a détourné son chemin de celui de la drow...Ailleurs,Cette mièvre créature devrait raser les murs constamment et regarder toujours derrière soit...Voila a quoi pensait Aramus tout en constatant très surpris que la dénommée Adrastia n'était ni molestée,ni prise a partie....En descendant une longue ruelle...Ils arrivèrent bientôt non loin d'une petite auberge...a l'allure modeste mais au charme assez...Elfique...C'était donc cela l'ombre de l'arbre?...En tout cas la jeune drow y allait tout droit pour rapidement amener sa monture et l'attacher a une belle barre d'attache pour chevaux...Alors qu'il s'approche...La drow se retourne comme si elle avait sentie une présence...Regardant de ses yeux lilas un peu partout...Assez surprise de ne rien déceler...Elle est définitivement une prêtresse...De la vierge noire a ce que lui avait dit la vieille Vistana...Bah une foi hérétique de plus...mais il devra composer avec...Pensa alors Aramus...Qui mit pied a terre a moins de quatre mètres d'elle...

"Attend moi ici mon ami."

Dit t'il a sa monture Fiélone...

(HRP*: Bon ben je pense que vous aurez compris chers lecteurs qu'il s'agit d'une vision alternative de la fin de la campagne de la morsure du cobra calimshite: Alors pas de panique c'est toujours en cours...Et pour Rune,Ce n'est pas non plus gravé dans le marbre ton personnage peut toujours récupérer sa place dans la troupe vertueuse.* * Voila voila Et merci d'avoir lu ce HRP qui pourrait être superflu mais bon mieux vaut prévenir que guérir... :P)

Quête : De Pierres et d'Or Pur

L'auberge était quasiment vide lorsqu'ils entrèrent. Les murs de pierre maintenaient une température nettement plus supportable que celle de l'extérieur, et Bruno s'affala aussitôt sur une chaise qui craqua sous son poids.
" Je ne fais pas un pas de plus ! J'ai l'impression d'avoir vieilli de vingt ans en quelques jours..."
Il semblait effectivement épuisé, et Kmir avait pu noter qu'il ralentissait insensiblement l'allure au fur et à mesure de leur progression à travers la ville. Il posa ses mains sur la table, et tenta vainement d'étaler ses doigts recroquevillés. Kmir le vit grimacer de douleur.
" Je vous sers quelque chose de frais ?, les interpella l'aubergiste. Vous n'êtes pas obligés, bien sûr... Mais j'ai une bière très légère, si ça vous tente. Il vaut mieux éviter les alcools forts par ces chaleurs."

Quête : De Pierres et d'Or Pur

L'auberge était quasiment vide lorsqu'ils entrèrent, soulagés de quitter la canicule des rues empierrées. Les murs de pierre maintenaient une température nettement plus supportable que celle de l'extérieur, et Bruno s'affala aussitôt sur une chaise qui craqua sous son poids.
" Je ne fais pas un pas de plus ! J'ai l'impression d'avoir vieilli de vingt ans en quelques jours..."
Il semblait effectivement épuisé, et Kmir avait pu noter qu'il ralentissait insensiblement l'allure au fur et à mesure de leur progression à travers la ville. Il posa ses mains sur la table, et tenta vainement d'étaler ses doigts recroquevillés. Kmir le vit grimacer de douleur.
" Je vous sers quelque chose de frais ?, les interpella l'aubergiste. Vous n'êtes pas obligés, bien sûr... Mais j'ai une bière très légère, si ça vous tente. Il vaut mieux éviter les alcools forts par ces chaleurs."

« Oui, cette bière fraiche est la bienvenue », répondit sans hésiter Kmir.
Il observait Bruno. Pour la toute première fois, il se sentit touché par l’état de son compagnon. Il était un gnome des profondeurs, il mettait du temps à s’attacher aux gens. Mais là... Et puis c’était différent. Ils étaient dans la même galère.
« Ne vous en faites pas, dit-il. N’oubliez pas que la pétrification n’est peut-être pas mortelle. Même si vous ne pouvez plus me suivre, je continuerai. Et même si je dois à mon tour m’arrêter, à mon tour me figer, il n’est pas impossible qu’un autre lève la malédiction. Nous avons parlés, nous en parlerons encore. Nous faisons ce qu’il faut et je pense que nous sommes sur la bonne voie. »
Disant cela, il fixa sa propre main et en évalua la souplesse.

Il put constater, en observant sa main, que sa peau avait viré à un doré du plus bel effet. Il la trouva même légèrement brillante, comme s'il avait pris un bain de poussière d'or. En revanche, elle gardait toute sa souplesse, pour le moment. Le mal, dans son cas, se diffusait apparemment depuis la peau vers la chair et l'os, alors que pour Bruno, il commençait à attaquer l'os avant d'être visible au-dehors : son teint n'était pas encore celui de la pierre, même s'il avait pâli.
" Si seulement ça n'était pas douloureux, maugréa le rôdeur. Enfin, c'est douloureux seulement quand je bouge... si je reste au repos, je n'ai pas mal et je me contente de devenir de plus en plus raide."
Il eut un pâle sourire en direction du gnome.
" Par contre, vous avez incroyablement bonne mine, vous ! Le bronzage doré vous va à ravir..."
L'aubergiste, qui apportait leurs bières, entendit la fin de la discussion et haussa un sourcil en observant à son tour Kmir.
" C'est vrai que vous avez bronzé... je ne savais pas qu'un svirfneblin pouvait bronzer. On en apprend tous les jours !"

« Je suis probablement le seul à le pouvoir », répondit Kmir, qui tacha de sembler amusé.
En vérité, sa couleur de peau avait tant changée qu’il aurait du mal à se faire passer pour un gnome des profondeurs. Un svirfnebelin, c’était gris, pas doré. Le seul côté positif, c’était qu’au regard des hommes, il devait sembler moins effrayant, sans doute tout aussi étrange, mais moins effrayant. Il prit sa bière.
« Je bois à nos aventures, maître Desplaces. Puisse-t-elle ne pas devenir des mésaventures ! »

Bruno grimaça sans grande conviction, et leva lui aussi son verre. Il le tenait avec précaution, craignant sans doute que sa main malhabile ne le lâche.
" Buvons à la fin de toute cette histoire. J'avoue que ce n'est pas le genre d'aventure que je recherche particulièrement..."
L'aubergiste s'était éloigné, sans poser de questions, pour aller servir un jeune couple à l'autre bout de la salle.
" Que diriez-vous d'une partie de cartes, à nouveau, pour occuper la fin de l'après-midi ? Je crois qu'on a fait le tour de toutes les démarches qu'on pouvait tenter... et il faut bien tuer le temps en attendant d'avoir des nouvelles. Mais si vous préférez sortir, bouger, n'hésitez pas : chacun combat l'inquiétude à sa manière. En temps ordinaire, j'aurais eu envie de marcher, mais dans mon état, ça ne me tente même plus."

Ils eurent le temps de faire deux parties de crapette et d'en commencer une autre de Damoiselle, avant que Kmir, assis bien en vue de l'entrée, aperçoive un individu pousser la porte, balayer la salle du regard, et se diriger droit vers eux. D'âge moyen, ses cheveux noirs attachés en natte dégageant ses oreilles pointues, il avait les traits fins d'un elfe, mais le corps moins svelte. C'était visiblement un sang-mêlé. Sa peau avait le teint doré des elfes du soleil, ce qui collait mal avec sa chevelure presque bleutée. Sa démarche était un peu raide, son dos légèrement voûté, et il semblait fatigué.
" Bruno ! s'exclama-t-il en approchant de leur table.
- Maëvion ! Je ne t'espérais plus....
- C'est la garde qui m'a dit que tu étais par là, expliqua le demi-elfe.
- Je suis soulagé de te voir. Et je te présente Monsieur Kmir... hum... Longpioche. Un marchand... de vins, mais qui s'y connaît aussi en pierres"
Il hésitait visiblement entre les deux identités du gnome.

« Ha, voici donc le fameux Maëvion. Enchanté. Nous avons beaucoup à nous dire. Je vous en prie, prenez place. »
Kmir, Bruno put le noter, était immédiatement retourné derrière sa froide neutralité. Un réflexe. Il n’en désigna pas moins une chaise libre.
« J’ai été mêlé à vos histoires en désirant donner un coup de main. Monsieur Desplaces pourra vous raconter. Les choses ont un peu pris un tour imprévu, mais c’est ainsi… Vous prendrez quelque chose ? Une bière peut-être ? »

Le demi-elfe s'assit avec un soupir de soulagement.
" Une bière... oui, pourquoi pas. Je ne sais pas si c'est indiqué dans mon état. J'ai évité tout produit potentiellement toxique pour l'organisme ces derniers temps, mais ça n'a servi à rien, donc autant ne pas se priver de bonnes choses. Mais quelque chose de léger, s'il vous plaît", précisa-t-il en se tournant vers l'aubergiste qui s'était approché.
Il reporta son attention sur Kmir, et eut une grimace.
" Je vois que vous avez vous aussi pris un teint... disons, inhabituel. Et donc, ce serait une malédiction ? Liées à des morceaux d'une statue... Un rubis, notamment, si j'ai bien compris, et je le revois très bien en effet. Et d'autres objets également ? Le garde qui est venu à mon domicile n'était pas très clair..."

Kmir fut soulagé de constater que le demi-elfe semble de bonne disposition à leur égard. Il s’était quelques fois demandé s’il n’était pas une sorte d’escroc ou, peut-être pire, de chercheur assoiffé de savoir.
« Oui, en effet, je souffre de la même facette de la malédiction que vous. À nous, l’or, à Monsieur Desplace, la pierre. C’est lié au premier objet maudit qu’on a touché. »
Il attendit que son interlocuteur ait obtenu sa bière et il en profita pour mettre un terme à la partie de cartes. Puis il se lança dans ses explications. Une fois de plus, il ne fut pas avar de détails. Une fois de plus, il cacha la prime raison qui l’avait poussée à se joindre à cette histoire.
« … Ainsi, nous avons une piste pour lever cette malédiction. Il nous faut impérativement réunir tous les objets et les remettre en place. Certes, le spectre peut nous avoir menti, mais nous n’avons rien de mieux. Avec l’aide de mages et de clercs, tout pourrait être assez vite réglé, tout du moins si un objet ne s’est pas perdu dans la nature. Par Tymora, dites-moi que ce n’est pas le cas. »

Le demi-elfe grimaça.
" Et bien... j'aimerais bien pouvoir vous rassurer sur ce point. Mais hélas, ce n'est pas si simple. L'université... enfin, mon unité de recherche... a besoin de financements. Et donc, lorsqu'on découvre des objets n'ayant rien de magique, il nous arrive de les vendre. Et c'est ce qui s'est passé pour certains des objets que nous avons découverts. Pour l'épée, notamment... Mais je sais à qui elle a été cédée, bien sûr, donc je peux la retrouver. Pour le rubis, c'est différent : nous voulions le conserver, à cause des runes qu'on y devinait et que nous voulions étudier. Mais nous l'avons laissé à un bijoutier pour avoir son avis sur la pierre... et il a été cambriolé avant d'avoir le temps d'y toucher."

Kmir eut une moue expressive de profonde contrariété. Il avait déjà en présence de Bruno, prouvé qu’il pouvait de temps en temps être expressif, mais là, c’était le summum.
« Un cambriolage… il ne manquait plus que ça… Nous sommes maudits, doublement maudits. »
Il poussa un long soupire.
« Voici ce qu’on va faire. Vous, Maevion, vous récupérez cette épée le plus rapidement possible, avant qu’on nous la vole aussi. Vous allez également me donner le nom du bijoutier qui avait le rubis, je m’en charge. Si on perd la trace de ce bijou, on est foutu. »
Il s’interrompit, rectifia :
« Non, attendez, j’ai mieux. Vous avez vos entrées dans l’université de la magie, on doit s’en servir. Il nous faut quelqu’un pour localiser via un sortilège le rubis. Ça ira beaucoup plus vite. »
Il se leva.
« Il faut agir tout de suite, Maevion. Vous, Bruno, vous restez ici, vous êtes claqué. Et puis vous pourrez parler aux gens qui viendront du temple. Qui sait, peut-être que quelqu’un nous donnera une information utile. »

Maëvion leva un sourcil un peu interloqué devant la soudaine précipitation du gnome.
" Pour ce qui est de localiser l'objet, le sort n'a qu'une portée relativement limitée, fit-il remarquer. Je l'avais lancé moi-même aux alentours des taudis sans rien détecter, avant-hier, à la demande du bijoutier. Il a porté plainte, bien sûr, mais il est souvent plus rapide de chercher par soi-même, vous comprenez. Bref, je n'ai rien détecté par là-bas. Et je comptais justement le lancer à nouveau dans ce quartier-ci, où on trouve de nombreuses bijouteries ayant pu le racheter... Mais nous allons donc chercher ensemble.
- Je me charge d'attendre des nouvelles éventuelles du temple... et du fort, acquiesça Bruno.
- Pour ce qui est du fort, tu vas attendre un moment, fit remarquer Maëvion. Ils devaient voir l'intendant pour avoir l'adresse du nobliaud qui a racheté l'épée... puis aller voir celui-ci. Ils ne seront pas là tout de suite."

« Je vois. Et bien cherchons ensemble Maevion. »
Kmir n’avait rien à ajouter. Il n’était plus du tout tranquille. Un objet volé, c’était la pire chose qui pouvait arrivée. Cependant, une idée percuta son esprit et il se retourna vers le demi-elfe.
« Mais au fait, comment se fait-il que vous et votre équipe aient pu considérer que cet objet n’était pas magique ? C’est un objet maudit et un objet maudit, c’est un objet magique ! »