La Couronne de Cuivre

Ainsi,Séraphine quitta la taverne de la bienveillance pour se rendre au point de rendez vous qui se trouvait non loin de l'esplanade,La,Elle put voir pas moins de deux bonnes charettes remplies de tonneaux de bières et selon son employeur qui vint la saluer chaleureusement,y'en avait encore trois autres qui attendaient aux portes est de la cité de l'aube.

La jeune moniale remarqua que la jeune clerc lathandrite comme le Barbare étaient présents et ils n'étaient que trois ainsi que deux autres personnes pour escorter le dit convoi...C'était maigre mais après tout,C'était un convoi de bière.

(La suite par ici:19517-lieu-la-campagne-lumenienne-42.html#post476602)

RP : Crise politique

Jordin parvint à la taverne de la Bienveillance alors que la matinée était déjà bien avancée. L'auberge était calme à cette heure-ci, mais non déserte : sans doute ne l'était-elle jamais. Des habitués sirotaient un thé ou une bière, selon leurs goûts, en lisant le journal local, dont Jordin aperçut le nom : le "Luménien libéré".
L'établissement, en comparaison de l'auberge du Bon Barde, lui paraissait lumineux, propre, avenant, presque pompeux, et immense. Il n'y avait aucune silhouette connue, à l'exception du serveur qui vint à sa rencontre et qui parut le reconnaitre et s'approcha, un brin embarrassé.
- Hum... Monsieur... j'ai oublié votre nom... mais... votre chambre vous attend, je vous rassure. On n'est pas complet en cette saison, on a donc pu y conserver vos affaires. Simplement, le patron préfèrerait que vous le préveniez quand vous dormez ici ou non, pour qu'il prévoie les déjeuners... 'fin, vous comprenez...""

Le moine prit un air contrit.

"Navré pour les embêtements que j'ai pu vous causer, des affaires m'ont amené à l'autre bout de la ville et je n'ai pas eu le temps de repasser ici plus tôt. Je vais régler ma chambre et récupérer mes affaires, ce sera plus simple pour le moment. Pas de nouvelles de la jeune halfeline qui m'accompagnait, par ailleurs ?"

Quête : Ailleurs - une autre vie

En provenance de : lacouronne/les-portes-de-la-ville/9820- ... post502178

Une troupe disparate, menée par deux colosses, venait d'entrer dans la taverne. Les deux costauds posèrent les malles qu’ils portaient et attendirent sagement le sourire de remerciement de la femme qui les suivait. Elle n’y manqua pas et ajouta quelques mots sur un ton assez bas pour ne pas gêner les quelques habitués assis au comptoir.

Suivaient un demi-ogre probablement considéré comme rachitique parmi les siens, une jeune naine souriante qui portait un tout jeune enfant, et un petit chien que les odeurs de l’auberge semblaient ravir.

La femme dégageait un magnétisme indéniable. Elle repoussa avec lenteur ses longs cheveux blond-roux et regarda la salle, parcourant des yeux chacun des clients. Son regard s’attarda sur un moine qui posait une question au serveur.

HRP : Vel, n'hésite pas à aller bavarder

Le serveur en question secoua la tête avant de répondre -mais bien sûr Béroalde ne pouvait pas l'entendre.
" Non, je ne l'ai pas vue depuis deux ou trois jours. J'ai cru comprendre qu'elle était partie pour une durée indéterminée, elle a emmené des bagages... Vous souhaitez lui laisser un message ? Nous lui transmettrons à son retour... même dans plusieurs veilles."

Une jeune serveuse, un peu trop pâle et maigrichonne, s'avançait à la rencontre de la petite troupe qui venait d'entrer.
" Bienvenue à la Bienveillance ! Il est encore un peu tôt pour le repas de midi, mais n'hésitez pas à vous installer et à vous rafraichir : nous servons la meilleure bière de la ville ! Et nous avons aussi du lait et du jus de pomme pour les enfants...""
Sa voix flutée s'accordait davantage avec la seconde proposition qu'avec la première, et elle jetait un regard nerveux aux deux armoires à glace qui accompagnaient le groupe, ainsi qu'au chien gourmand.

"Je ne m'attendais pas à ce que Séraphine revienne aussi tôt, ça ne me surprend pas. Je vais vous prendre au mot et lui laisser un message, en revanche, si cela ne vous dérange pas."

Jordin prit un papier de ses affaires et y griffonna un message concis indiquant quelques lieux où son apprentie serait susceptible de le retrouver : au Bon Barde, chez Max et Jeanne (dont il ne connaissait d'ailleurs même pas le patronyme... à moins qu'il l'ait oublié ?), à l'entrepôt qu'il devait louer (si la transaction était effectivement conclue) ou encore à la mercerie où travaillait Marie. Après une hésitation, il indiqua également l'adresse des Joyeux Insurgés, sur une intuition.

Il remarqua alors l'arrivée de la petite troupe disparate qui venait d'entrer dans la salle. Ils avaient tout l'air d'étrangers qui venaient de débarquer en ville, comme lui quelques jours plus tôt. Il remarqua alors que la dame qui semblait à la tête du groupe le dévisageait - et il ne sut dire pourquoi il lui attribua instantanément le statut de "dame". Peut-être parce qu'elle dégageait une aura qui la distinguait instantanément de ses compagnons ?

Se rendant compte qu'il la dévisageait lui aussi, et que cela pouvait paraître impoli, il lui adressa un signe de tête amical.

Béroalde sourit au moine et répondit à la serveuse.

- Oui, excellente idée… Un… Non, deux pichets de bière fraîche et un de jus de pomme. Un gobelet de lait pour ma petite. La table, ici, messieurs*? Les malles dans ce coin, le temps que nous restons… Et je vous offre le repas, bien sûr.

Les messieurs en question rangèrent les malles dans le coin désigné et s’installèrent à table, d’un air faussement grognon. Le demi-ogre et la jeune naine s’assirent également. Béroalde, quant à elle, alla vers le moine et parla, très doucement.

- Pardonnez-moi, messire, mais sauriez-vous me dire quelles sont les bonnes adresses en ville*? J’ai toujours tendance à faire davantage confiance au voyageur plutôt qu’aux habitants… Ils ont rarement un avis objectif sur leur ville, ce qui est au reste tout à fait naturel.

Bien qu'il ne fût pas surpris par le niveau de langage de son interlocutrice, Jordin dut tout de même prendre quelques secondes pour s'ajuster : il venait, après tout, de passer quelques jours à tenter de se fondre dans le parler populaire du coin, et même s'il n'y était pas encore parvenu, il avait mis de côté les tournures de langage.

"Je vous comprends, madame. Lorsque l'on a vécu longtemps dans une ville, on peine parfois à se rendre compte de ce qui attire ou non des nouveaux venus. Je dois cependant avouer que je n'ai pas encore pris le temps de flâner, étant mandaté ici par mes supérieurs. Le quartier gouvernemental, au nord de la ville, possède quelques architectures intéressantes, mais je ne saurais encore vous y recommander des établissements en particulier."

Il réfléchit un instant.

"Ma foi, je n'y ai fréquenté que brièvement une taverne à l'ambiance bon enfant quoiqu'un peu chahuteuse, et où le public nocturne y était un peu trop jeune pour ma vieille carcasse : on l'appelle Aux Joyeux Insurgés. Bien que les habitués y soient plutôt accueillants, ce peut être un lieu un peu trop... bruyant pour des enfants, peut-être. En revanche, j'ai entendu parler du grand parc verdoyant, au cœur de la ville : bien que n'ayant pas encore eu l'occasion d'aller y méditer, ce me semble être un havre tout à fait propice à la détente."

- Je vous remercie pour ce conseil, effectivement un parc au coeur de la ville, c’est toujours fort agréable. Nous comptons rester un certain temps à Luménis et…

Béroalde s’interrompit. La porte de l’auberge venait de s’ouvrir. Rien de bien particulier en soi, mais l’ homme qui venait d’entrer oublia de la fermer. Un chat roux passa la tête… Et une tornade de choses se succédèrent à une vitesse folle.

D’abord le petit chien de la famille installée à table sortit cavaler après l’intrus en aboyant plus que de raison.
Ensuite Perline cria*:
- Bémour*! Mon Bémour*!
Puis posa la petite fille sur les genoux de son voisin, le demi-ogre rachitique.
Puis courut au dehors à la suite de son petit chien.

Béroalde se précipita à son tour.

- Perline*! Reviens*!

Mais c’était déjà trop tard, la petite avait disparu au coin de la rue.

- Voulez-vous que j’aille à sa recherche*?
- Non, Roetir. Je vais y aller. Perline est très débrouillarde, elle ne risque rien. Mais je préfère que ce soit toi qui aille à l’Ombre de l’Arbre pour prendre les chambres. Il nous en faut trois, si possible deux contigües pour Perline et moi, à cause d’Ilvine.

Roetir avait l’air indécis.

- Ne t’inquiète pas, je préfère que ce soit toi simplement parce que j’ai davantage l’expérience des grandes villes, je m’y retrouverai plus facilement. Perline ne risque rien, c’est une ville très sûre.

Le jeune demi-ogre acquiesça et sortit, après avoir aidé les deux costauds à réajuster leur fardeau. Béroalde lui remit un peu d’argent, paya le serveur et salua la compagnie d’un geste gracieux, appuyant aimablement son sourire vers le moine.

Suite : lacouronne/le-complexe-portuaire/9100-c ... post502249

Après avoir rendu son salut à Béroalde, Jordin s'occupa de rassembler ses affaires. L'opération dura peu de temps puisqu'il voyageait léger. Il chargea son sac sur son épaule, remercia le personnel de l'auberge, régla sa note et prit le chemin du retour. En pressant le pas, peut-être aurait-il le temps de rentrer au Bon Barde avant l'arrivée de Cécile.

Se souvenant de sa discussion avec la jeune femme un peu plus tôt, il décida d'en profiter pour traverser le Grand Parc Verdoyant. De toute façon, il était sur sa route.

Il était près de midi : son rendez-vous étant en début d'après-midi, il avait largement le temps de faire un détour. Il fallait juste renoncer à la nourriture plus appétissante de la bienveillance pour retrouver la cuisine roborative mais sans éclat de l'auberge du Bon Barde.
A moins de trouver autre chose en route....

Quête : Influences politiques

L'auberge était la plus grande de la ville, plus grande encore que dans les souvenirs de Gabriel. En poussant la porte, ils découvrirent ses tables nappées des habituelles nappes à carreaux rouges et blanc, sans prétention, sans tape-à-l'oeil. Une simple salle chaleureuse, avec l'âtre au fond de la salle et le comptoir au centre.
Un homme pressé sortit au moment où ils entraient et manqua les percuter. Il ne s'excusa même pas et fila en direction du port. Swan, intimidé, contemplait les lieux en se dandinant d'un pied sur l'autre.
Ils n'eurent pas le loisir de se concerter davantage. Un serveur venait à leur rencontre.
" Vous désirez ?"

Gabriel mit sa main dans la poche interne de son gambison pour vérifier que sa bourse qui contenait 30 PO, était toujours bien à sa place. Puis il s’adressa au serveur.
Nous souhaiterions rencontrer l’aubergiste, mais en attendant nous prendrons le menu du jour…qui me semble être une odorante tourte aux champignons…? Et une bière légère pour moi »
Il regarda son compagnon
» Que veux-tu boire Swan, une bière ou du vin ?

" Heu... Une bière, s'il vous plait. Blonde.
- Je vous propose notre bière locale, la "bienveillante" ? "
Swan accepta poliment et le serveur leur indiqua une petite table en plein milieu de la pièce.
" Je vais prévenir l'aubergiste que vous souhaitez le voir, mais il est un peu débordé à cette heure, s'excusa-t-il. Si vous pouvez attendre la fin du repas...
- Oui, bien sûr...
- Et je vous amène une part de tourte dans un moment. Vous souhaitez un bol de soupe, également ? C'est compris dans le menu."
Swan acquiesça et le serveur s'éloigna en direction du bar, revenant une minute plus tard avec un pot de bière et deux verres qu'il leur remplit à ras-bord avant de filer vers d'autrs clients. A cette heure, la salle était déjà bien remplie, et de nouveaux clients affluaient. Dans un angle de la grande salle, non loin d'eux, une petite scène était montée et un jeune barde accordait une harpe.

L’emplacement de leur table permit à Gabriel d’avoir une vision sur l’ensemble de la salle. Il ne repéra pas Anita, mais il vit le jeune barde. Tout de suite, il en fit part à son compagnon, avec inquiétude.
« Swan, là…dans le coin de l’estrade, un barde… L’aubergiste a déjà son troubadour…Comment allons-nous le convaincre de nous embaucher ?… »

Swan l'avait repéré lui aussi.
" Je n'en sais rien... Peut-être que ce n'est pas un barde attitré... ou peut-être qu'il se partage entre plusieurs auberges et qu'il ne vient pas tous les soirs. Il faudra qu'on demande..."
Il soupira.
" Ou alors il faut que je lui propose de me laisser chanter une chanson dans son spectacle, juste une, bénévolement. peut-être qu'il faut le mettre au courant de l'histoire. En espérant qu'il n'aille pas la répéter à des oreilles ithiliennes. Tu crois qu'il pourrait être un espion ithillien ?"

Les derniers mots de Swan lui firent l’effet d’une cloche d’alarme.
« Si, c’est un espion ithillien, nous ne devons éveiller aucun soupçon. Ne prenons pas de risques… Tu pourrais peut-être l’aborder en tant que confrère et lui proposer que tu chantes en introduction ? Cela, pour évaluer la qualité de ton chant et te permettre de continuer ton voyage initiatique de compagnon-barde ?
Tu pourrais aussi l’inviter à notre table, pour discuter de votre art ? »

Swan hocha vigoureusement la tête.
" Je vais faire ça, oui !"
Et il s'en fut aussitôt en direction de son confrère. Une courte discussion s'ensuivit, que Gabriel était trop éloigné pour entendre, avant qu'il revienne, souriant.
" Il n'a pas le temps de venir discuter tout de suite parce qu'il doit chanter tout de suite au début du repas. Mais il va faire une petite pause quand on va servir le plat principal, il viendra à notre table... et sur le principe il veut bien que je chante une chanson après sa pause, mais il veut que je lui montre les paroles avant. Bref... il me reste peu de temps, faut que je compose ça, très vite... Il me faut une chanson vive, entraînante, un air de marin peut-être... Le Marin qui défiait Umberlie... ou peut-être la Complainte de la Sirène perdue..."
Il releva la tête et grimaça un sourire d'excuse.
" Je suis désolé, je ne vais pas être très bavard pendant ce début de repas, j'ai besoin de m'isoler dans ma bulle... Si tu as un crayon et un bout de parchemin, ça m'aiderait, je n'ai rien... tout est aux mains des ithilliens..."
Sur l'estrade, le barde accordait sa harpe en fredonnant un air mélancolique; et les premières têtes se tournaient vers lui.

Gabriel gardait précieusement une petite bouteille d’encre de voyage en métal, une plume d’écriture et un carnet dans une des poches de son gambison.
Il sourit à son compagnon en sortant les outils d’écriture sur la table.
« Tiens Swan, fais en bon usage ! Ce sont mes objets les plus précieux avec mes épées, ils ne me quittent jamais. Regarde, je pense qu’il reste suffisamment de page vierges pour composer une chanson émouvante. La complainte de la sirène perdue est un excellent titre…je trouve.
Prends tes aises, je ne te dérangerai pas. »
Sur ces mots, il se mit au bout de la table pour laisser travailler son compagnon et il se concentra sur le chant du barde.

Le barde, sur scène, avait terminé d'accorder son instrument et jouait ses premières notes, une mélodie douce et mélancolique, que Gabriel ne connaissait pas et qu'il avait peut-être composée.
Swan se boucha les oreilles, concentré sur sa propre composition. Ses lèvres bougeaient en silence, au rythme des paroles qu'il fredonnait certainement dans sa tête.
Il griffonna quelques mots, réfléchit.
" Il faut que je mette Aquila dans le refrain", marmonna-t-il.
Il ratura ses quelques mots, fronça les sourcils, concentré. Puis il se remit à griffonner.

" Voilà... deux couplets sur le début de l'histoire, et un refrain. J'ai pris un air existant, celui de la Complainte de la Sirène(*), il est entraînant contrairement à ce que laisse penser le titre de la chanson. Donc ça colle bien à des aventures mouvementées. ce que j'ai écrit en penché, c'est parlé, le reste c'est chanté."

Il lui tendit le parchemin.

"Ecoutez bonnes gens, la douloureuse histoire,
de Gabriel le soldat et d'Aquila l'oiseau de nuit !

Il était en mission, perdu dans les marais,
tatadam !
enfoncé dans l'sable, face au feu flollet,
il était perdu !
Il était ridicule !
Mais elle est arrivée, avec Aquila !

refrain :
Aquila, Aquila, oiseau de la nuit,
ta maitresse, héroïque, affronte les périls,
pour sauver la peau,
du soldat penaud !
Aquila, sois fière de ta belle maitresse !

"Ah, je vous vois venir, vous imaginez déjà une idylle ?
Le jeune soldat et sa sauveuse ?
Oh que non ! "

Ils ont pris la route, au coeur des marais,
tadadam !
Le soldat perdu, la belle aventurière,
mais au lieu de la paix,
et d'la sécurité,
ils furent capturés par des esclavagistes
"

Il y avait ensuite un grand blanc.

" Bon, là je refais le refrain, et il me manque un ou deux couplet sur votre fuite puis sur ton aventure avec le poulpe télépathe... Il faut que tu me racontes mieux cette histoire de poulpe. Et à la fin, je ferai un refrain final différent."
Il montra un dernier paragraphe.
"Aquila, Aquila, oiseau de la nuit,
ta maitresse, héroïque, ne craint aucun péril,
car elle va trouver,
pour se réfugier,
un toit amical, à la Bienveillance !"

"Est-ce que tu crois que ça pourrait aller ? J'ai eu du mal pour trouver un air connu qui convienne, j'ai pas le temps de composer... et je suis pas sûr que ce soit l'air idéal, ni les paroles idéales... en fait je vais me ridiculiser... mais si le message pouvait passer... Pour que ça marque, il faut peut-être que je mette la bienveillance dans les autres refrains..."

( * )HRP : dans notre monde, c'est le rythme de "la complainte des Dalton" de Jo Dassin... chanson bizarre, très peu connue, ne me demande pas pourquoi c'est ce qui m'est venu en tête, je ne me l'explique pas !

Gabriel lut les paroles et s’adressa à Swan en souriant.

« Pas mal ! C’est une histoire plutôt bien écrite avec un humour que je ne te connaissais pas…ça me plaît, même si le guerrier est le balluche de la complainte…
Pour que tu puisses enrichir cette chanson entraînante, je vais résumer l’aventure avec l’Être ancien à l’esprit à la fois enfantin et noble.
La rencontre avec le poulpe télépathe fut incroyable et sa quête dangereuse. Cet Être ancien nous avait demandé de récupérer son sceptre volé par un nécromancien,… contre notre liberté ; même si nous étions ses « invités distrayants », comme il aimait nous le rappeler, il nous avait enfermés dans une grotte de son île. Cette grotte semblait n’avoir aucune issue et pourtant…elle était imprégnée d’anciennes magies. Nous avons accepté sa demande,…bien évidemment. Sa notion du temps était différente de la notre et nous ne savions pas si ce mage était encore en vie…

Après avoir traversé un labyrinthe semé de pièges runiques sous la forme d’un damier mouvant et de rencontres avec des gardiens squelettes géants… nous nous rendîmes compte que deux voleurs ithilliens avaient dérobé le sceptre caché dans le dernier coffre du labyrinthe …celui-ci avait été défendu par une gargouille. Ils l’avaient éclatée en plusieurs morceaux…certainement grâce à une solide magie, comme tu as pu le constater avec le prisonnier ithillien… Je les ai poursuivis, mais en vain, ils avaient réussi à embarquer afin de quitter l’île. C’est alors que la créature est intervenue. Elle a fait chavirer leur barque, sans les tuer, et a récupéré son sceptre. Elle a aussi tenu son accord en nous rendant notre liberté et en nous donnant le reste du trésor volé…un luth magique.
En y repensant, ce sceptre aurait été une arme extrêmement puissante pour nos ennemis. Anita et moi-même en avons vu les effets spectaculaires et dévastateurs,…après une petite démonstration joyeuse faite par « notre hôte »…

HRP : »Les daltons » , cette chanson était très connue dans les années 70.

Swan avait écouté avec attention et réfléchissait intensément, tripotant sa plume d'un air pensif. Il écrivit quelques lignes, ratura, réécrit.
Il finit par tendre à Gabriel son morceau de parchemin, où il avait ajouté les deux couplets manquant, arrangeant un peu l'histoire pour qu'Anita en soit l'héroïne principale, aidée par Aquila et Gabriel. Il veillait à ne pas citer le nom d'Anita, connu des ithilliens. Les noms de Gabriel et surtout d'Aquila revenaient dans chaque couplet.
Il n'avait de toute façon pas le temps de changer quoi que ce soit : la musique avait cessé. Les serveurs amenaient la tourte promise, et le barde se dirigeait vers eux. Swan lui tendit son œuvre avec une anxiété visible, mais son confrère se contenta de hocher la tête.
" Ça bougera un peu plus que mes complaintes... Ça tombe bien, je dois finir par des musiques plus dansantes. Ce sera une bonne introduction. C'est une histoire que je n'avais encore jamais lue... vous l'avez inventée ou vous vous inspirez de faits réels ?"
Swan jeta un coup d'oeil incertain à Gabriel.

HRP : je pars lundi pour un mois de vacances ; présence encore plus chaotique en perspective...

Gabriel capta le coup d’œil embarrassé de Swan. Il hocha légèrement la tête en souriant et prit la parole.
« Mon ami a une grande imagination. Sur notre route nous avons pu rencontrer des aventuriers qui nous ont raconté leurs incroyables exploits, leurs découvertes d’êtres étranges dans des contrées lointaines…Je pense qu’il a un don pour recomposer tous ces récits… »
Gabriel posa sa main sur l’épaule de Swan.
« Swan est un merveilleux compagnon de route qui nourrit nos veillées avec des histoires fabuleuses !»

HRP : je te souhaite de ressourçantes vacances

HRP : pas pu poster en vacances, trop pénible sur téléphone et trop peu de temps ou de connexion... désolée !

Le barde hocha la tête d'un air un peu distrait, puis relut l'oeuvre de Swan.
" Étrange histoire en tout cas... Ils exagéraient peut-être un peu, vos compagnons de soirée... ou peut-être pas. Il y a tellement de choses étonnantes dans ce monde... "
Il haussa les épaules.
" Ça conviendra parfaitement. Prenez le temps de manger un bout, tout de même... je vais faire de même et j'introduirai ensuite votre prestation."
Il s'éloigna, tandis que Swan, suivant son conseil, se hâtait d'avaler sa part de tourte.
" Je crois que ça va être le moment. J'ai un peu le trac, avoua-t-il. Mais je me demande surtout comment faire pour que le message parvienne à votre amie Anita. Il faudrait un coup de chance, que quelqu'un présent ce soir la connaisse ou la rencontre, qu'elle parle d'Aquila et qu'il fasse le lien... et ensuite, si elle vient ici, nous n'y serons plus... Désolé pour ces considérations pragmatiques : ça me permet de ne pas penser au trac!

« Tous les commerçants du port connaissent l’auberge et y viennent pour se détendre ; Anita a peut-être vendu des objets pour avoir de la monnaie d’échange. Ils la reconnaîtront certainement. Mais, tu as raison, il faudrait un coup de chance… si tu chantais une seule fois… Mais si c’était chaque soir ? »

Gabriel regarda Swan manger sa tourte, il lui sourit et profita qu’il eut la bouche pleine pour rajouter.

« Pour cela, il faut charmer le public et ton confrère. Je suis certain que tu es en capable, Maître Swan ! »

Le jeune barde rougit et manqua s'étouffer, toussant puis recrachant un morceau de tourte.
Il bafouilla, cherchant une réponse, mais son confrère lui fit signe depuis la scène, tout en introduisant sa prestation de quelques mots.
" Avant de reprendre ce petit récital, je souhaite laisser la place à un jeune confrère, au talent prometteur, qui va vous interpréter un chant qu'il a lui-même composé. Je compte sur vous pour lui réserver l'accueil qu'il mérite !"
Introduction qui fit encore davantage rougir Swan.
Il s'avança toutefois bravement, sans un regard en arrière, semblant oublier Gabriel au fur et à mesure qu'il approchait. Son dos se redressa, sa respiration se fit plus ample, il semblait à la fois confiant et concentré -et vu son état quelques minutes avant, Gabriel savait que ce n'était qu'une façade, à moins qu'il ne fut doté d'une capacité extraordinaire à retrouver l'entière maîtrise de ses émotions.

Après avoir échangé quelques murmures avec son confrère, il s'empara de la harpe, pinça distraitement quelques cordes, puis joua quelques arpèges introductifs.
" Je dédie cette chanson à une jeune femme courageuse, une amie, croisée dans des circonstances difficiles..."
Sa voix ne tremblait pas. Elle était presque... différente de son ton habituel.
Et puis d'un coup, il accéléra le rythme de ses arpèges et se lança. L'air gai et entraînant, le ton humoristique des paroles, accentué par quelques apartés complices pour le public... ce fut un succès : à la fin, toute la salle scandait le refrain en tapant dans les mains.

Puis Swan salua, fier, ignora les rappels et tendit la harpe à son confrère. Celui-ci enchaîna aussitôt, tandis que Swan revenait à sa place sous les applaudissements.

Gabriel était debout quand le jeune barde revint à la table. Il l’attrapa tendrement par les épaules et lui parla avec une joie non contenue.

« Swan, tu as été extraordinaire…toute la salle était suspendue à tes lèvres…ton chant était enchanteur et bouleversant. La salle est conquise. Tu as réussi ! »

" Oh... je... C'est gentil de dire ça... L'essentiel c'est que le message soit passé... et peut-être qu'il me laissera chanter à nouveau demain ou un autre jour. Mais... je suis assez content de moi. Bon mais c'est mon métier, aussi... mon maître disait que je progressais bien, surtout en chant je crois qu'il avait raison !"
Il se rembrunit.
" Je me demande où il est, d'ailleurs, Maître Augustin. On l'a laissé en arrière... Et on n'a pas plus retrouvé ses enfants que ton amie.
Il secoua la tête.
" Mais on va se concentrer sur Anita. Je crois qu'on ne peut pas grand-chose pour mes camarades. Le seul espoir pour eux c'est d'arrêter les Ithilliens"

Gabriel hocha la tête en signe d’acquiescement.
. «Augustin était assez loin derrière quand tu l’as aperçu vers le hameau. Mais il avait dit de ne pas l’attendre et la veille dame a dû lui transmettre notre message…et lui raconter notre poursuite…en barque. Nous le reverrons.

Anita sais…certainement où sont tes amis. J’ai bon espoir pour que ton récital nous aide à la retrouver. Tu as entendu les rappels après ton passage ? »

Le jeune homme rougit légèrement.
" Ou... Oui. Je crois... que c'était pas mal. Enfin, ça leur a plu. "
Il sourit
"Et du coup, on pourra sûrement revenir demain, si mon confrère est d'accord ! Enfin, j'espère que le public sera un peu différent, sinon ils vont se lasser..."

Mais le patron en personne s'approchait de leur table.
" Félicitations ! J'ai ouï dire que vous débutiez, si j'ai bien compris... c'est un début très prometteur !
- Oh... je... J'ai déjà chanté un peu... Mais jamais dans une grande ville et encore moins une si grande auberge !"
Le jeune homme timide s'était redressé, avec un large sourire... presque charmeur. Il affichait plus d'assurance que d'ordinaire, et sans doute plus qu'il n'en ressentait. Le patron, sensible au compliment, se rengorgea et sourit plus largement.
" N'hésitez surtout pas, si vous voulez chanter à nouveau : il me reste encore des soirs sans artiste dans ma programmation."

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