La Couronne de Cuivre

[Quête : l'invasion des ombres]

Un petit bonhomme discret avait suivi le groupe dans les égoûts, arborant un sourire qui contrastait fortement avec les mines épouvantables, fatiguées, inquiètes ou excessivement concentrées, de ses compagnons. Dubnium Nikelkadmium, car c'était lui, se trouvait tout à fait satisfait par cette petite promenade nocturne où il avait prévu, une fois n'est pas coutume, de se distraire généreusement. Ah, heureusement qu'il avait de pareilles occasions pour se dégourdir les jambes et se détendre hors de son laboratoire où le stress et le danger l'assaillaient d'une même ivresse.

Il observa avec attention plus qu'il n'aida à l'élimination du petit groupe qu'ils avaient croisés puis à celle des deux gardes du palais. Ces deux là morts, il se précipita avec les autres vers l'entrée, et essaya d'ouvrir discrètement la porte en jetant un oeil à l'intérieur par l'entrebaillement...

[Quête : l’invasion des ombres]

La porte était verrouillée. Mais aussi épaisse fut-elle, elle n’était pas parfaitement ajustée et le gnome put apercevoir, par l’infime interstice séparant le battant du chambranle, un couloir sombre et désert.
Les membres de la petite expédition n’eurent pas à s’interroger longtemps sur la manière de pénétrer à l’intérieur du Palais : l’un des gardes abattus portait un lourd trousseau à la ceinture, et ils n’eurent guère de mal à trouver la bonne clef. La porte s’ouvrit en grinçant, révélant le corridor absolument vide. Plusieurs portes s’ouvraient dans les parois de pierre nue, et il émanait de la zone une impression d’abandon, de renfermé. Comme l’avait suggéré Folken, cette partie du palais paraissait pour le moins peu usitée, sinon désaffectée.

[Quête : l’invasion des ombres]

En arrivant près de la porte avec le reste du groupe, Kasumi s’était approché des corps inertes gisant sur le sol. Bien qu’il fasse nuit, il était probable qu’une patrouille les trouve et donne l’alerte. Le risque demeurerait évidemment qu’on s’inquiète de leur absence mais il était bien moindre. Le rôdeur en fit part au groupe :

- Nous devrions emporter ces gardes à l’intérieur et les dissimuler dans une de ces pièces. Il y aura moins de chance que quelqu’un les découvre par hasard.

Lune sortit des fourrés où elle s'était mise à gambader dès que son maître se pencha sur le premier corps. Elle reprit rapidement sa place au fond du sac qu'il portait en bandoulière.

[Quête : l’invasion des ombres]

Le paladin acquièsca et s'exécuta immédiatement. Il prit un corps sur ses épaules, peu lui importait le sang qui pouvait couler, le temps leur était compter à partir de maintenant, et chaque seconde étaient précieuses. Il déposa le premier corps à l'intérieur du couloir le plus silencieusement possible

Il refit la même chose avec le deuxième corps, en déposant ce dernier par dessus le premier pour éviter d'encombrer le passage à toute la petite compagnie. Puis il fit signe aux autres de s'avancer, laissant Folken reprendre la tête de "l'expédition".

[Quête : l’invasion des ombres]

Dès qu’Iluvatar eut transporté les deux infortunés soldats dans le couloir, l’ensemble du petit groupe s’y engouffra et, après un dernier coup d’œil au dehors pour s’assurer qu’aucun Garde Rouge ne pointait le bout de son nez, l’on referma soigneusement la porte.
Les pièces voisines s’avérèrent être des réserves, des celliers, des garde-mangers tous également vides et poussiéreux. Deux résistants déplacèrent les corps dans l’une de ces salles puis, à pas feutrés, le commando progressa dans le corridor désert.
Il finit par déboucher dans les vastes cuisines du Palais Présidentiel. Les immenses cheminées étaient éteintes et la cendre qui recouvrait les foyers froide depuis des lustres. Tables, étagères, tout était vide et respirait l’abandon. Il semblait que Nwalk avait bel et bien réquisitionné cette partie du château, en chassant jusqu’au dernier marmiton pour permettre à ses geôliers et tortionnaires d’aller et venir à leur gré pour s’adonner à leurs sinistres besognes.
De l’autre côté des cuisines s’ouvraient plusieurs couloirs identiques à celui qu’ils venaient emprunter. Sans doute desservaient-ils les différentes parties du palais.

[Quête : l’invasion des ombres]

Les voici à l’intérieur du palais, là où tout se jouerait. Des semaines de campagne et tout pouvait être gagné ou perdu aujourd’hui. La petite troupe qui se tenait dans les anciennes cuisines avait enfin l’opportunité de mettre fin aux mois de tyrannie pesant sur Luménis, mettre fin aux batailles impliquant les citoyens de la Cité.

L’approche s’était déroulée sans anicroches grâce aux conseils du mystérieux Folken. La confiance portée à son endroit par le Conseiller Ravestha était apparemment justifiée. Le rôdeur s’adressa donc à lui, le seul à connaître suffisamment les lieux pour les orienter dans le dédale de couloirs :

- M’est avis que nous devrions continuer à éviter les parties habitées du palais. L’effet de surprise nous est vital. Il nous faut frapper au cœur même de notre objectif avant d’affronter les gardes. Messire Folken, connaissez-vous un chemin sûr vers les quartiers d’habitation de Nwalk ? M’est avis que les domestiques des cuisines pouvaient y accéder directement.

[Quête : l'invasion des ombres]

Folken jeta un coup d'œil aux divers corridors.

-Les appartements de Nwalk, la salle du Conseil et, de manière générale, toutes les zones importantes du palais se situent à l'est et dans les parties supérieures des bâtiments. Pour être baignées par les premiers rayons du soleil, le matin... Si on prend le couloir du milieu, on peut y arriver tout droit, via la cour intérieur, mais ça sera sans doute très surveillé. Le couloir de droite nous amènerait à proximité de l'entrée et du principal corps de garde... Donc, si on veut opter pour une approche discrète - mais plus longue - il faut sans doute prendre celui de gauche.

HRP: désolé pour le retard

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[Quête : l'invasion des ombres]

Dorian avait suivit silencieusement le petit groupe.Avec admiration il regarda Thémis et Kasumi se débarasser des sentinelles ,sans presque aucun bruit. A présent ils étaient tous vraiment dans la gueule de la bête.

Le vampire se pencha vers Kasumi:

" Puis-je vous être utile messire ici? Voulez-vous que je fasse usage de mon ouïe surdéveloppée pour repérer d'éventuels ennemis dans le couloir de gauche ?"

[Quête : l'invasion des ombres]

Dubnium répondit à la place du rodeur :

" Allez-y donc, mais discrètement n'est-ce pas ? Il faut leur faire la surprise ! "

Le petit groupe commença à se diriger vers le couloir désigné par Folken comme le plus sûr, bien que plus long. Le vampire en tête inspecta alors le sombre corridor. Que voyait-il ? Pouvait-on avancer ?

[Quête : l’invasion des ombres]

Tout indiquait que la meilleure option était d’emprunter le chemin de gauche. Le groupe de résistants ne tiendrait pas longtemps pied en cas d’affrontement avec le gros des forces défendant le Palais. Il fallait donc éviter de les rencontrer avant de réaliser leur objectif premier : éliminer Morféa. Le rôdeur n’osait pas se bercer d’illusions : le tyran ne serait certainement pas laissé sans défense, quel que soit l’itinéraire. Mais emprunter les couloirs de traverse leur offrait la seule chance de parvenir jusqu’à lui sans être submergés par la garde rouge. Quant à ce qu'il adviendrait alors...

Dorrian était apparemment parvenu à la même conclusion à en juger par sa proposition de même que le gnome Dubnium. Kasumi adressa donc un regard à Folken puis aux résistants les plus proches avant de murmurer :

- Je suis d’avis que Messire Dorian et les plus discrets d’entre nous ouvrent la voie pour anticiper toute résistance. Je peux le couvrir de mes flèches en restant aux avant-postes.

S’adressant cette fois-ci à Thémis, il ajouta :

- Mademoiselle, étant donné voscompétences, vous seriez toute indiquée pour couvrir son autre flanc.

Sa suggestion s’était voulue ouverte à la discussion. Le rôdeur assumait mal l’idée que l’on se fie à lui pour participer aux décisions et il était bien loin de penser avoir la légitimité nécessaire pour donner des ordres aux présentes figures de la rébellion. Il guettait donc leur réaction tout en encochant une flèche sur son arc.

[Quête : l’invasion des ombres]

Dorian acquiéça aux propos de Dubnium et Kasumi et sur la pointe des pieds s'avança dans le couloir sombre qui s'ouvrait à sa gauche,s'éloignant un peu de ses compagnons .

Dorian Cheveux-de-jais - - -> furtivité.

Tout en se glissant dans les ténèbres Dorian promena ses yeux d'aigles à la recherche de la moindre présence.Il pouvait voir avec précision une fourmi se faufilant dans son trou et entendre un battement de coeur ou une respiration à 500m .Il se demanda quels obstacles Morféa avait plcé dans les couloirs.

Après s’être débarrassée du garde, Thémis pénétra avec ses compagnons dans le château, se jetant ainsi dans l’antre du tyran.
Le bâtiment était plongé dans un profond silence, troublé seulement par le bruit de leur pas. Une impression d’abandon se dégageait des murs qui les entouraient.et le groupe progressa parmi les couloirs déserts sans croiser âme qui vive.
Après l’exploration des lieux il fut décidé que l’on emprunterait le chemin de gauche pour atteindre Morféa, le plus long mais aussi le moins risqué… Messire Dorrian se porta volontaire pour partir le premier pour prévenir d'éventuelles attaques. Puis Kasumi lui proposa de le seconder. Elle sourit, et ne put s’empêcher de ressentir un peu de fierté.
- J’essayerai de faire de mon mieux ! fit-elle avant de rejoindre l'avant-garde.

[Quête : l'invasion des ombres]

Le petit groupe s'engagea donc dans le couloir gauche. Dorian marchait en tête, suivi de Kasumi, de Thémis et de deux autres soldats. Venaient ensuite, à bonne distance, le gros des troupes. Chacun avançait le plus discrètement possible, s'efforçant de limiter le plus possible le cliquetis des armes et de la maille, le bruit des pas sur les dalles de pierres.
Le corridor ne tarda pas à donner sur un embranchement. Conformément au plan, ils empruntèrent le couloir nord, et continuèrent dans cette direction pendant plusieurs minutes avant d'enfin tourner vers l'est. Ils ne firent d'abord aucune mauvaise rencontre. A deux reprises, cependant, Dorian entendit du bruit, devant eux, et il fit signe aux autres de s'arrêter. Qui qu'ils fussent, les résidents du Palais ne vinrent pas dans leur direction, et les Résistants purent reprendre leur marche.
Cependant, ils durent bientôt faire une halte prolongée. Le vampire avait perçu une conversation, au delà d'un tournant. Tendant l'oreille, il n'eut guère de mal à percevoir la teneur des propos échangés.
-...rien voulu dire. Mais Ralph, qu'est aux portes, l'a été plus causant. L'messager lui a dit qu'ça s'battait, entre ici et l'quartier ouest.
-C'est des notres ou des rebelles qu'attaquent ?
-Ben, j'crois que c'qui était prévu, c'est que ça soye des nôtres, mais ça résiste plus que prévu.
-Peuvent gagner, t'crois, les rebelles ?
-Tu parles. Avec toutes les troupes qu'on a ici, pis pas d'la bleusaille, vont te les ratiboiser, moi j'dis...
-Ouais, j'pense aussi. Et comment qu'il réagit, l'chef ?
-Chais pas. L'est dans la salle du conseil restreint, avec les autres, là. En sortent pas d'puis des heures, et des Rouges gardent l'entrée et t'font déguerpir si t'as l'malheur d'trop t'approcher, même pour une ronde. Sans doute que z'y préparent un mauvais coup, à la rébellion...
Les voix s'éloignèrent, mais pas de beaucoup. Or, aucune autre voie ne s'offrait au commando, pour l'heure. Il fallait donc attendre, ou songer à passer de force.

[Quête : l'invasion des ombres]

Le paladin avait suivi sans un mot, faisant partie du groupe d'hommes qui fermaient la marche. Ils avaient tous progressé à l'affût du moindre bruit.

Jusqu'ici la marche avait été facile et sans encombre mais soudain Dorian fit immobiliser la troupe, entendant une conversation visiblement. Dans l'attente de savoir ce qui se disait, Iluvatar fit signe aux hommes de ne faire absolument aucun bruit.

[Quête : l’invasion des ombres]

L’ouïe fine du demi elfe avait capté la conversation des deux gardes Luméniens. Ceux-ci ne s’étaient guère éloignés et la troupe serait sans doute repérée si elle continuait d’avancer. D’un autre côté, ils offraient une opportunité à ne pas négliger : à en croire leurs propos, les dirigeants du régime se trouvaient en un même endroit. Un endroit isolé du reste du Palais, sous la surveillance d'un contingent de gardes d’élite. Le rôdeur fit signe à Dorrian et la jeune femme qui avait pris place aux avants postes de revenir sans bruit vers le groupe. Il s’adressa alors à Folken et à Ravestha tout proche. Le paladin Iluvatar s’était également rapproché pour participer au conciliabule :

- Nous avons entendu des gardes discuter. Ils sont tout proches. Nos cibles se trouvent réunies dans une salle du Conseil, où qu’elle soit. Apparemment, Morféa et ses lieutenants sont isolés du reste des troupes du Palais. Mais des rouges les défendent. Ce pourrait être notre chance de les attaquer en n’affrontant qu’une partie des défenseurs. A condition de les empêcher de donner l’alerte. Nous ignorons combien de rouges se trouvent là, peut être pouvons-nous capturer ces deux gardes qui discutaient. Ils savent sans doute ce que nous avons besoin d’apprendre… Mais peut être pouvons-nous tenter de les contourner.

Le rôdeur laissa en suspens sa suggestion. Sa dernière phrase prononcée avec un ton pour le moins dubitatif indiquait quel choix avait sa propre préférence. Une décision devait être prise quelqu’en soient les conséquences.

[Quête : l’invasion des ombres]

Dorian s'était rapproché du groupe une fois sa reconnaissance effectuée.Il écouta les suggestions de Kasumi avec attention:

" Personnellement,je peux en neutraliser un sans le tuer grâce à ma furtivité.Je m'avance jusque à eux et j'en assomme un vite fait bien fait et sans bruit.Par contre il faudrait que l'un d'entre nous s'occuppe de l'autre....."

Il se demanda qui irait éventuellement affronter les gardes à ses côtés.Thémis peut-être...Elle paraissait douée pour ce genre de choses.

[Quête : l’invasion des ombres]

Ravestha n’était pas vraiment à son aise. Evoluer dans la discrétion, tenter d’être aussi furtif que son équipement et ses propres mouvements le permettaient n’était pas une mince affaire. Chaque fois qu’il posait le pied sur le sol, il avait l’impression que le bruit de la semelle de ses bottes contre la pierre du palais résonnait comme un gong de temple.
Et sans parler de lui, un groupe aussi imposant n’était pas l’idéal pour mener une mission d’infiltration. Il ne donnait pas longtemps avant que l’alarme soit finalement donné, mais d’un autre coté, il faisait confiance aux capacités sensorielles du rôdeur ou de Dorian. Lui-même, l’obscurité le gênait peu. Ses pupilles rouges témoignant de l’activité de son don d’infravision.
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Lorsque Kasumi fit son rapport, Ravestha avait l’impression d’être à une portée de bras de son ennemi. Et pourtant, ils avaient encore du chemin à parcourir et des obstacles à passer. A commencer par ces deux gardes.
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« Un seul des gardes est suffisant. En en gardant deux en vie, on prend des risques inutiles. »
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Il avait parlé avec son habituelle froideur dont il ne se départait que rarement lorsqu’il s’agissait d’établir une stratégie.
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« J’ai une sphère d’invisibilité. Je peux camoufler plusieurs personnes à condition qu’elles ne me lâchent pas. En nombre suffisant, ces gardes ne se rendront même pas compte de ce qui leur tombe sur la tête. Tant qu’à faire, je préférerais garder cette surprise pour les gardes de la salle où se trouve Morféa. Mais si personne d’autre n’a de solution, je peux faire ça. »

[Quête : l’invasion des ombres]

Dubnium Nikelkadmium les regardait réfléchir sans oser prendre de décisions, déblatérer sans agir, et manquer par leurs parlottes incessantes de les faire repérer. Heureusement qu'il était là pour faire tout le boulot, sinon on n'était pas près de faire passer le goût du pain d'épice à ce Morféa N'walk.

Le gnome ouvrit sa malette et en tira une petite outre pleine et rebondie ainsi qu'une longue fiole remplie d'un liquide bleuté qu'il vida à l'intérieur de la gourde avant d'agiter celle-ci avec insistance. Il la reposa ensuite sur le sol et incanta doucement :

Dubnium -> Déguisement-> Dubnium

A la place du gnome espiègle apparut alors un halflelin souriant et débonnaire, vêtu d'un tablier de cuisine maculé de tâches de gras qui contenait avec difficultés un ventre proéminent. Dubnium ramassa alors l'outre et s'avança à découvert vers les deux gardes qu'il apostropha d'une voix grasseyante :

" Ah ! Je vous trouve enfin ! J'ai fait tout le tour du palais pour faire part de la nouvelle aux gardes à l'extérieur, et je désespérais de vous l'annoncer : les autres n'étant pas particulièrement pressés de voir s'échapper le nectar de la victoire m'avaient mis sur une fausse route ! "

Il rit bruyament et rota un coup.

" Ah mais tout ça pour dire que nous avons gagné ! Le Seigneur Morféa vainqueur a repoussé les résistants et repris les quais. Il paraît que leurs chefs sont soit capturés soit en fuite. On les aura tous bientôt au bout d'une corde. Et moi je fais le tour des postes de gardes pour distribuer de petites outres de vins des caves même du Seigneur Morféa ! Ah mais c'est qu'il vous gâte hein ! "

Dubnium tendit alors l'outre au plus proche des deux hommes avant de reprendre :

" Profitez-en bien, je ne suis pas sûr qu'il en reste pour les Rouges ! Et c'est du bon, c'est moi qui vous le dit ! Bon vais terminer ma tournée, bon courage les gars ! "

Il n'y avait plus qu'à attendre que le narcotique fasse sont effet... Ce qui ne devrait prendre guère de temps étant donné la dose qu'il avait versée !

[Quête : l'invasion des ombres]

-Hey, revenez ! s'exclama, éberlué, celui des deux gardes qui avait écopé de l'outre. Mais l'étrange bonhomme avait déjà disparu dans les ombres.
-Jamais vu ce type auparavant; grommela l'autre. Et toi ?
-Non plus. Mais j'connais pas tout l'monde. Pis paraît qu'pas mal d'larbins ont pris le large, ces derniers temps. Doivent bien remplacer, hein...
-Probab'ment. Mais r'niffle un peu c'qui t'a donné, on sait jamais, c'est p't'être aut' chose que la piquette qu'on nous sert d'habitude.
-Ouais...
L'homme déboucha l'outre et renifla avec circonspection.
-M'a pas l'air dégueulasse; En tout cas, ça a pas la même odeur qu'notre vinasse...
-Goûtes-y, alors? Pis fait tourner.
-Attends... ça t'paraît pas bizarre, c'te soudaine générosité ? Qu'on ait gagné, j'veux bien, ça été super rapide mais bon, p't'être les Résistants, c'tait qu'du bluff... M'enfin que l'chef s'mette à ouvrir sa cave à nous autres...
-Bah, l'est p't'être super content. On l'a rarement vu super content, on sait pas comment qu'il est dans ces moments-là.
-Ah ça, c'est sûr... si l'est ausi extrême, va p't'être aussi nous ouvrir l'trésor !
Inclinant la tête en arrière, le s'envoya une longue rasade de vin.
-Bizarre, l'goût... murmura-t-il en tendant l'outre à son collègue.Pas mauvais, mais bizarre.
-Allons, t'as oublié ce que c'était que le bon vin, dit l'autre en s'en saisisant. A moins qu'ça soit du poison, hein ? Des résistants infiltrés dans l'palais qu'veulent nous zigouiller...
-Ouais, j'crois bien. J'crois qu'z'ont raison. Tu racontes trop d'âneries, faut d'abattre !
L'autre s'esclaffa, goûta au breuvage, en reprit et rendit l'outre à son camarade.
Ils échangèrent d'autres plaisanteries et vidèrent le récipient jusqu'à la dernière goutte, Du moins était-ce là leur intention, goût bizarre, poison ou non. Mais ils dodelinèrent de la tête avant d'avoir bu leur content et, sans presque s'en rendre compte, s'affalèrent le long du mur où ils s'étaient adossés.

[Quête : l’invasion des ombres]

Kasumi jeta un regard appréciateur au gnome. Apparemment, ce dernier était un allié précieux disposant de plus d’un stratagème dans sa besace. Deux soldats traînèrent les prisonniers endormis vers le groupe de résistants. Le rôdeur s’approcha en fouillant dans son sac de voyage. Il en extirpa deux longueurs de tissus à la propreté discutable qu’il noua prestement sur la bouche des deux malheureux pour éviter qu'ils ne puissent crier s'ils se révaillaient. Se relevant à demi (à hauteur de gnome), il s’adressa à Dubnium :

- Avez-vous de quoi les ramener à la conscience Maître Gnome ou devrons-nous employer des moyens moins élaborés ? Nous devons apprendre en urgence comment sont défendus les couloirs devant nous et la salle de conseil.

[Quête : l’invasion des ombres]

Le gnome regarda le rodeur d'un air intéressé : il n'y avait jamais pensé, mais ce serait bien le diable si en mélangeant quelques sels il ne parvenait pas à mettre au point une substance capable de réveiller un mort ! Malheureusement, il n'avait rien de tout cela sur lui. Considérant d'un autre oeil cet homme plein de ressources, Dubnium Nikelkadmium lui rendit sa politesse d'une courbette et répondit :

" Je crains malheureusement heu... de ne pas avoir encore préparé une telle potion. Cela attendra notre retour ! N'hésitez donc pas à utiliser les moyens traditionnels, je vous en prie."

Et il lui indiqua les prisonniers d'un geste de la main.

[Quête : l’invasion des ombres]

Le demi elfe eut un sourire légèrement sournois en fouillant à nouveau dans sa besace. Il en sortit une petite gourde dont il déversa le contenu sur le visage du premier prisonnier.

Celui-ci ne réagit même pas au stimulus au grand dam du rôdeur à court d’argument. Fort heureusement, il fut secondé par sa fidèle compagne dérangée par ces investigations intempestives dans son domaine légitime. Elle sortit du sac l’air furibonde, prête à en découdre. Kasumi retira la botte gauche du malheureux cobaye (le garde) et l’hermine se chargea de stimuler son gros orteil du luménien à grand renfort de petites dents pointues. Peut être le captif serait-il coopératif à présent…

[Quête : l'invasion des ombres]

L'hermine dut cependant s'échiner pendant de longues secondes et recourir à des morsures plus sévères pour que le garde consente un tressaillement. Encore quelques coups de dents, et il ouvrait des yeux bouffis et de sommeil. Lesquels, toujours aussi vitreux, se chargèrent néanmoins d'incrédulité devant le tableau qu'il découvrit.
Un sourire vint bientôt étirer les commissures de ses lèvres.
-Sacré bon vin... murmura-t-il. Jamais halluciné autant. Sacré bonté de bon vin...

[Quête : l’invasion des ombres]

Le rôdeur récupéra la chaussette pleine de bave qui avait glissé hors de la bouche du captif pendant qu’il s’agitait. Il la regarda avec tristesse : jamais il n’oserait la remettre à son pied maintenant. Elle avait pourtant constitué, avec sa comparse toujours fermement enfoncée dans la bouche du second garde, la plus belle paire que possédait Kasumi. Bah ! Peut être lui en offrirait-on une nouvelle si l’expédition visant à destituer le tyran était un succès. Pour l’heure il y avait un sujet plus urgent dont il fallait se préoccuper : le prisonnier était revenu à la conscience, arraché à ses doux rêves éthyliques par un rôdeur agacé par la perte de chaussettes à peine rapiécées et son hermine qui mordilla une dernière fois dans le pied du malheureux. Kasumi posa sa première question d’une voix qu’il voulait rassurante :

- Je suis Kasumi, quel est ton nom soldat ?

Bien qu’il se moque éperdument de la réponse, le demi elfe voulait simplement évaluer la propension à s’épancher du Luménien avant de passer aux questions sérieuses.

[Quête : l'invasion des ombres]

Le soldat baissa les yeux sur l'hermine blanche qui s'était fait les dents sur son gros orteil puis, toujours souriant, les releva sur le rôdeu qui venait de l'interpeller; Tout à coup, il se mit à glousser.
-C'est la première fois qu'une hallucination m'parle ! s'exclama-t-il. Hey, Ro...Rodlo... Rodolphe, c'est-y qu'ça t'fait l'même effet ?
Il tourna la tête vers son camarade toujours inconscient et resta un long moment à le contempler, bouche bée.
-Ah ça... ricana-t-il. Pour sûr qu'ça t'fait d'l'effet. T'en a même essayé d'boulotter tes chaussettes !
Et de s'esclaffer à nouveau, plus réjoui que jamais.

[Quête : l’invasion des ombres]

Le demi elfe releva un sourcil commençant à appréhender l’étrange état d'esprit de son prisonnier. Réfléchissant un instant, il tenta une approche différente :

- Dis-moi l’ami, mes camarades et moi n’avons pas eu droit à la cuvée spéciale victoire. Tous les autres ont refusé de partager. Mais j’ai entendu dire que des rouges gardent tout ce qui reste dans la salle du Conseil. Mes amis et moi nous demandions si nous pouvions réclamer notre part. Peut être que s’ils ne sont pas trop nombreux, ils accepteront de trinquer avec nous. Nous aurions l’air bête de nous pointer là-bas alors qu’ils sont trois fois plus que nous et ont déjà tout sifflé, tu comprends ?

A court d’idée, le rôdeur dévisagea l’homme allongé espérant obtenir un renseignement utile de sa part.

[Quête : l'invasion des ombres]

Le soldat leva un doigt tremblant et se mit en devoir de dénombrer la petite bande. Il s'embrouilla rapidement, recommença, s'embrouilla derechef et finit par hausser les épaules.
-Bah, heu, pas trois fois plus nombreux que vous qu'y sont; Ni deux fois. Tout pareil, ou même moins, que je dirais. Ouais. Mais c'est pas du vin qu'y gardent, les Rouges. Hé hé. Nan nan, pas du vin, ni d'la bière. Mais du haut conseiller ! Ho oui ! Et pis du Seigneur Noir, aussi ! Alors f'rez mieux d'pas aller chercher du pinard par là, tout c'que vous récolterez, hein, c'est des embêtements. Sont coriaces, les rouges. Oh oui ! Hé, hé, coriaces...

[Quête : l’invasion des ombres]

Le rôdeur leva les yeux vers les autres résistants réunis autour des prisonniers. Autant que l’on pouvait faire confiance au garde ennemi en pleine hallucination éthylique, il semblait que la chance souriait à leur expédition. Si le prisonnier disait vrai, Morféa Nwalk et ses conseillers étaient plus vulnérables qu’ils ne le seraient peut être jamais. Pour avoir déjà combattu les rouges, Kasumi savait combien il serait erroné de croire que le combat serait facile même à égalité numérique. Cependant, les membres qui composaient le commando avaient été sélectionnés pour leur habileté au combat tout comme ceux formant la garde privée du tyran. Il y aurait des morts sans aucun doute, pensa-t-il avec amertume. Mais si Tymora les favorisait, ce serait peut être le combat menant à la libération de Luménis. Délaissant l’informateur zélé, Kasumi s’adressa à Dubnium :

- Auriez-vous une idée pour retarder l’arrivée des renforts maître gnome ? Si nous sommes pris à revers avant d’atteindre notre but, je ne donne pas cher de nos chances de nous en sortir vivants. Et peut être vous reste-t-il de quoi renvoyer cet homme à ses doux rêves ? ajouta-t-il en désignant le soldat allongé.

[Quête : l’invasion des ombres]

Le gnome avait ramassé l'outre de vin soporifique encore à moitié pleine et il la tendit au rodeur :

" Tenez Messire, je crois qu'il reste suffisamment de potion pour renvoyer ce Morféen au pays de Morphée ! "

Dubnium gloussa doucement tandis que Kasumi faisait couler quelques gorgées de vin dans la bouche du garde qui se rendormit rapidement avec un sourire béat.

" Ils vont dormir quelques heures, observa le gnome. C'est plus de temps qu'il ne nous en faut ! Tant qu'il n'y a pas de relève bien sûr... "

Les résistants cachèrent les corps endormis avec autant de soins qu'ils le purent et s'apprêtèrent à repartir, toujours aux aguets.

[Quête : l’invasion des ombres]

L’opération ne dura que quelques instants que Kasumi mit à profit pour demander à leur guide la route à suivre pour se rendre à la salle du Conseil. Le groupe pouvait à tout instant être surpris par une patrouille et chaque minute perdue accroissait ce risque. Néanmoins, il était plus prudent de progresser discrètement et il demanda de nouveau à Dorrian et Thémis d’ouvrir la voie, se plaçant lui-même à leur suite, prêt à abattre le premier ennemi qui croiserait leur route.

Le demi elfe essayait de s’imprégner de la configuration des lieux pendant leur progression. Cela s’avèrerait utile si le combat devait être livré dans les couloirs pour assurer leur retraite. Mais le rôdeur aurait, et de loin, préféré traquer sa proie en milieu naturel que dans ce bâtiment où l’avantage de son arc était rendu presque inutile. Certains de ses compagnons s’en sortaient bien mieux dans cette configuration se fit-il la réflexion en observant Thémis et Dorrian se mouvoir dans les ombres du couloir. Il ne doutait pas que d’autres parmi le groupe progressant dans son dos étaient tout aussi habiles que ces deux là. Espérons que cela suffira pour que certains s'en sortent vivants ! songea-t-il amèrement.

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[Bâtiment] Le Palais Présidentiel

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Le commando de la mort qui tue les méchants Morféens

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