La Couronne de Cuivre

Le Juge concéda la remarque en hochant la tête avant d'ajouter :

- Oui, nous avons le temps pour un témoin encore aujourd'hui ensuite nous ajournerons la séance pour finir d'étudier vos témoignages écrits.

« Très bien. J’appelle à la barre le capitaine Constance Lamalice. »
La jeune femme que Taliesin connaissait bien se présenta à la barre. Elle déclina son nom, son âge, son activité en restant très évasive.
« Capitaine Lamalice, pouvez-vous nous dire dans quelles circonstances vous avez rencontré Taliesin ?
— Il a fait appel à mes services, et ceux de mon organisation, pour aller récupérer sa compagne à Mélandis. Personnellement, j’étais juste censée le convoyer jusque là.
— Mais… ?
— Nous avons eu des ennuis en route. Des pirates nous ont aculé sur une île. »
Elle entreprit alors de raconter les événements de Mersant, surtout la partie dont elle avait été témoin, la seconde, quand Taliesin l’avait libérée des griffes du Squale, puis la manière dont il avait décidé d’aller à l’assaut du navire amiral de ce suppôt d’Umberlie, pour l’amour d’un enfant.
Elle parla ensuite de Mélandis, de la manière dont Taliesin avait participé au sauvetage des enfants et du paladin Deverell, comme il l’avait promis à ses parents, insistant sur sa générosité, son abnégation, son courage et sa détermination.
« L’avez-vous vu commettre des actes cruels ou violents sans raison valable ?
— A aucun moment. Mélandis est une ville rude, il a dû prendre sur lui, bien sûr, comme nous tous. C’était sans doute pire pour lui, vu les souvenirs… mais il est resté digne, mesuré et sensible, même dans des situations critiques. A aucun moment, je n'ai craint de débordements. Or, j'étais déjà au courant des faits, à ce moment-là... »

Taliesin n'avait pu s'empêcher de trouver le procureur gonflé en entendant ses arguments : n'avait-il pas entrepris, la veille, d'aligner les témoins défavorables ayant une dent (légitime) contre lui et répétant grosso modo la même chose ? Le sieur de l'Atalante n'avait fait, somme toute, que rétablir l'équilibre... Mais il oublié ces considérations quand intervint Constance. Ce qu'elle dit à son sujet lui laissa une étrange impression : il fut profondément touché, bien sûr, mais il se demanda s'il méritait vraiment toutes ces louanges, car lui-même ne s'envisageait pas d'un œil aussi favorable. N'y avait-il pas, néanmoins, une leçon à en tirer ? Ne devait-il pas estimer qu'il méritait ne serait-ce que partiellement de s'en tirer, et pas seulement pour éviter de nouvelles épreuves à ses proches ?

Le procureur fit savoir qu'il n'avait pas de question à poser au témoin. L'exposé avait été complet, et en matière de faits, il avait tout ce qui lui fallait. Il ne chercha pas à savoir précisément comment elle était au courant des faits reprochés à Taliesin.
Il ne put s'empêcher, néanmoins, de faire une remarque un peu ironique sur l'admiration que semblait vouer à Taliesin la jeune capitaine de frégate, insistant à nouveau sur le charisme de l'accusé qui semblait, par ailleurs, avoir une certaine propension à attirer les ennuis.

La séance étant levée, Taliesin fut à nouveau escorté vers l'extérieur. Henri s'attarda dans la salle, promettant de le retrouver à la prison dans la soirée. Apparemment, il avait l'intention de discuter avec le juge ou le procureur. Constance était sortie.
Suivi donc le parcours que le barde connaissait bien : antichambre pour être libéré de ses fers, puis couloirs, cour, chariot... Il ne croisa personne de familier sur le trajet : Constance, Mathilde et Valaellyn devaient emprunter d'autres corridors.
Puis le trot des chevaux retentit et il retourna vers la prison...

Le trajet depuis la prison lui parut tout aussi long que la première fois. La luminosité, aujourd'hui, indiquait que le soleil brillait au-dehors. S'il se laissait aller à écouter, il entendait des rires d'enfants, des appels, quelques mots du boniment d'un vendeur de journaux, des sabots claquant sur le pavé. La vie à l'extérieur poursuivait son cours, insensible à ses tourments.

Comme la veille et l'avant-veille, on lui entrava les poignets à l'entrée du Palais. L'assistant d'Henri, venu l'accueillir, avait l'air vaguement préoccupé, mais il ne précisa pas ses pensées. Au moment où ils s'apprêtaient à se diriger vers la salle d'audience, accompagnés de l'escorte habituelle de gardes, un officier surgit devant eux et les arrêta.
" J'ai le regret de vous informer que les audiences sont ajournées. Elles auront lieu plus tard dans la journée, cependant. Nous allons vous installer dans une des cellules du Palais de Justice pour attendre."

Ajouté à la préoccupation manifeste de l'assistant d'Henri, ce report de dernière minute ne manqua pas de l'inquiéter. Le procureur, acharné comme il l'était, avait-il abattu une nouvelle carte, une nouvelle carte susceptible de changer la donne et réclamant donc la réunion des acteurs du procès ? Malheureusement, il n'avait aucun moyen de le savoir dans l'immédiat : il lui faudrait patienter, essayer de ne pas trop se ronger les sangs, songer que les raisons de ce délai pouvaient être anodines - un simple empêchement pour le juge, par exemple... Quoi qu'il en soit, il acquiesça aux paroles de l'officier et se laissa conduire en cellule, docile comme de coutume.

Une heure, une deuxième s'écoulèrent. Les lieux étaient moins tranquilles et confortables qu'à la prison. Il flottait une odeur un peu rance dans l'air, bien que la cellule soit propre, et le couloir était bruyant. Taliesin entendit passer plusieurs personnes, des gens qui juraient, se rebellaient et même une femme qui pleurait. Bien d'autres drames devaient se dérouler entre les murs du bâtiment...
Une clé finit par tourner dans la serrure et une silhouette s'encadra dans l'embrasure de la porte. C'était l'assistant d'Henri et il s'excusa pour le délai. Il ne pouvait malheureusement rien en dire, mais il ne fallait pas s'inquiéter, les audiences reprendraient rapidement. Après s'être assuré que Taliesin était relativement bien installé, il repartit, manifestement embarrassé par ce contretemps.

Ne pas s'inquiéter ? La bonne blague ! Comment voulait-on qu'il ne s'inquiète pas, alors qu'on le maintenait lui, le premier concerné par ce qui se tramait, dans le plus absolu des secrets ? Alors que s'il avait s'agit d'un incident logistique ou extérieure à son procès, on l'aurait tout simplement prévenu en prison, où il aurait passé la matinée ? Sans compter qu'Henri était manifestement trop pris par cette affaire pour pouvoir lui rendre visite... Bref, en un mot comme en cent, tout se combinait pour qu'il s'inquiète au plus haut point... Et cela se traduisit dans son attitude puisque, incapable de rester en place, il se mit à faire les cent pas dans sa cellule, se demandant combien de temps encore on lui infligerait ce qui s'apparentait fort à de la torture psychologique.

Son attente ne prit fin qu'à la mi-journée. Henri survint en même temps que son repas et s'installa face à lui dans la cellule.
" Désolé pour ce matin. Beau-Trio a été convoqué au Fort. Il ne veut rien dire de ce qui s'est échangé, évidemment, mais je suppose que Maelwedd l'a fait appeler. Bon, ce n'est pas la seule affaire concernant la dictature qu'il juge, donc rien ne nous dit que cela nous concerne. Mais dans le même temps, je m'attendais à ce que les conseillers s'intéressent à nous. Il n'y a que Maelwedd pour avoir la maladresse d'aller chercher Beau-Trio de manière aussi cavalière. Et le juge est intègre, très intègre, je ne pense pas qu'il soit du genre à se laisser impressionner. Bref, pas de stress."

C'était plus facile à dire qu'à faire, surtout quand on venait de passer des heures et des heures à se ronger les sangs sans savoir à quelle sauce on serait mangé. Néanmoins, il ne vit pas l'intérêt de verbaliser cela, ni de verbaliser l'inquiétude légitime que faisait naître en lui l'intervention des conseillers : bien sûr, il y aurait eu encore plus matière à angoisser si le juge avait été convoqué à l'Université de la Magie mais, malgré tout, cette histoire ne lui disait rien de bon.
-L'essentiel, c'est que les choses reprennent leur cours, répondit-il simplement.

" Oui. Dès que vous aurez mangé, nous nous y remettrons. Nous serons fixés rapidement : la balle est dans le camp de Beau-Trio ou de l'accusation. Je verrai en fonction de leur attitude si je dois convoquer d'autres témoins. J'ai toujours fait prévenir Deverell, comme vous l'avez suggéré, mais je choisirai mes atouts en fonction de la main adverse... Je ne sais pas où Duchesne va essayer de nous prendre en défaut."
Il sourit, déjà moins nerveux.
" Bon, je vous laisse. On se retrouve dans une demi-heure."

Il salua poliment son avocat et, quand celui-ci fut sorti, il entreprit de se sustenter. Il n'avait pas le moindre appétit - encore trop nerveux pour cela - mais comme il ne pouvait pas se permettre de se laisser aller, il se força autant que possible. Ensuite, il attendit patiemment que les gardes viennent le chercher, l'enchaîner puis le conduire à la salle d'audience. Il espérait que les mauvaises surprises ne seraient pas trop déprimante, que le cours du procès ne serait pas trop infléchi mais, quoi qu'il advienne, il conserverait son attitude coutumière - c'était tout ce qu'il pouvait faire, à son niveau.

Cette fois, quand Taliesin arriva dans la salle d'audience, le procureur manquait encore à l'appel. Henri lui fit signe d'approcher avec le sourire. Son assistant, juste à côté de lui, triait des parchemins. Petit à petit, les différents rouages du procès prirent place : le greffier, un secrétaire, les gardes bien sûr, dont un mage à la mine revêche. Les choses allaient pouvoir reprendre leur cours normal après l'interruption matinale...

Le procureur arriva peu après, affichant un air satisfait, presque un demi-sourire. Il salua d'un signe de tête les quelques personnes déjà présentes, accordant à peine un regard à Taliesin, et rejoignit sa place, étalant une liasse de parchemins devant lui. Il semblait attendre avec impatience le juge.

Le barde ne put que noter l'expression réjouie du procureur et son sourire en coin. S'il était si heureux, c'est qu'il avait trouvé un moyen de lui nuire. Nouveaux témoins choisi parmi ses ennemis ? Soutien de quelque conseiller, qu'il s'agisse de Malwedd ou de Lathiriel - qui avait fort bien pu se manifester plus discrètement que le militaire ? Beaucoup pouvaient sans doute répondre à ces questions mais... pas lui. Il n'vait d'autre choix que de donner le change et d'attendre que cet homme - dont il doutait de plus en plus des motivations réelles - lui porte son prochain coup bas.

Mais le juge entra enfin pour reléguer – un temps du moins – ces interrogations de la part de Taliesin. Le magistrat semblait toujours aussi impassible que les jours précédents et affichait un masque de neutralité difficile à percer : le résultat – bon ou mauvais - de la rencontre avec le ou les conseillers ne filtreraient pas aussi aisément. Beau-Trio rouvrit les débats comme si de rien n’était, laissant à nouveau la parole à maître de l’Atalante : fallait-il y voir un signe ou simplement la continuité de la séance de la veille ? Toujours est-il que le juge semblait regarder plus régulièrement dans la direction du barde et semblait afficher une volonté inflexible.

- Maître de l'Atalante, la cour a étudié précisément tous les témoignages écrits que vous avez recueillis. Souhaitez-vous y adjoindre d'autres témoignages oraux ?

Henri se leva.
" Pas pour le moment, Votre Honneur, déclara-t-il. J'userai de mon droit d'adjonction en fonction des éléments nouveaux apportés par l'accusation."
Malgré le sourire narquois de Duchesne, l'avocat de la défense paraissait parfaitement détendu.

Le procureur, semblant n'attendre que cela, s'approcha du bureau du juge avec empressement.
" Votre honneur... Je souhaite justement apporter de nouveaux éléments. Un témoignage qui n'est pas directement lié à notre affaire mais qui me semble assez éclairant. Il ne figure pas dans le dossier, puisque je n'en ai eu confirmation que ce matin. Il y a même, en l'occurrence, deux témoins que je pourrais faire citer. Le premier est un officier de la garde, qui se tient à notre disposition dans le couloir pour nous parler d'un criminel qu'il a interpellé. Mais le second, le criminel en question, ne pourra être là que demain voire après-demain, si toutefois vous souhaitez l'entendre. Il a écopé d'une peine lourde et les délais d'obtention d'un laisser passer ne sont pas incompressibles.

Le Juge prit le temps d’écouter la question et d’en mesurer les implications juridiques – en silence et sans rien laisser transparaître de l’état de ses pensées – avant de livrer sa réponse au procureur :

- La cour accepte l’audition de ces témoins si vous pensez vraiment qu’ils puissent éclairer l’affaire qui nous intéresse. Sachez cependant que je laisserai maître de l’Atalante mener un contre-interrogatoire après avoir pris connaissance de la nature de leur témoignage. Vous pouvez appeler votre premier témoin, maître.

" Très bien. J'appelle à la barre le lieutenant Roussau."
Un homme en uniforme d'une quarantaine d'année, escorté par un greffier, entra dans la pièce. Lorsque le procureur lui demanda de se présenter, il précisa qu'il était spécialisé dans les enquêtes concernant des meurtres.
" Tout d'abord, je vous remercie d'avoir accepté de prendre sur votre temps libre pour venir répondre à nos questions. Si je vous ai fait venir aujourd'hui, c'est pour évoquer un cas bien précis, concernant un homme que vous avez arrêté l'année passé. Alfonse Dumenceau. Vous vous en souvenez ?
- Oui, bien sûr."
Le nom, en revanche, ne disait strictement rien à Taliesin.
" Pouvez-vous nous expliquer dans quel cadre vous avez procédé à son arrestation ?
- Et bien... Il s'agissait du meurtre de deux personnes. Plus précisément, de sa femme et de son employeur.
- Vous dites... qu'il les a tués ?
- Oui. Il a été reconnu coupable de ces crimes, et condamné. Il les a d'ailleurs reconnus, même s'il a commencé par dire qu'il ne se souvenait plus de rien. Il semblerait qu'il ait agi sur un coup de folie."

Tandis que le procureur distillait peu à peu des informations concernant sa prochaine manœuvre, Taliesin s'était évidemment interrogé sur celle-ci, se demandant qui seraient ces mystérieux témoins, en quoi consisterait l'affaire à laquelle ils étaient liés, si cela aurait de près ou de loin un rapport avec son propre passé... Désormais, il était fixé : non, c'était totalement extérieur à son histoire. L'avocat de l'accusation essayait simplement de recourir à la jurisprudence : sans plus nier la folie, il entendait montrer que même avec cette circonstance atténuante, on pouvait être reconnu coupable et condamné à une très, très lourde peine. C'était bien joué de sa part. Toutefois, il devait exister des différences notables entre les deux dossiers, sans quoi ni Kerun ni Henri ne se seraient montrés aussi confiants quant à l'issue positive du procès... En tout cas, il fallait l'espérer.

Henri paraissait presque ravi de l'intervention du témoin, mais il se garda bien de dire quoi que ce soit. Après tout, le procureur n'avait pas indiqué qu'il en avait terminé avec son officier et l'avocat n'avait manifestement pas d'objection musclée à faire. Il l'interrogerait sans doute plus tard.

" Ce n'était pas la première fois qu'il était coupable de ce genre de chose, si j'ai bien compris.
- Non. Il avait déjà, trois années auparavant, commis un triple meurtre.
- Et n'avait-il pas été condamné ?
- Non. Il avait été reconnu dément, et interné dans un hospice, à Evendum. Je ne me souviens plus du nom...
- Et il en était ressorti ?
- Oui, au bout de quelques mois. Guéri, soi-disant.
- Et donc... il a récidivé ?
- Oui.
- Savez-vous qui l'avait déclaré guéri ?
- Non, je ne sais pas.
- D'après les dossiers, il était interné à l'Hospice des Saints-Serments. Là où officie Messire Anthime de Fenelroc..."
Se tournant vers le juge, le procureur ajouta.
" Voici donc la preuve qu'un meurtrier soi-disant dément peut récidiver..."

Ah, ce n'était donc pas sur la jurisprudence en matière de crimes commis sous l'emprise de la folie que le procureur souhaitait avant tout insister, mais bien davantage sur les cas de récidive... C'était finement manœuvré : l'argument risquait d'avoir du poids. Assez pour faire pencher la balance en sa défaveur ? Peut-être pas. Le clerc amené à témoigner la veille n'avait-il pas dit que le risque de récidive, tout en existant, demeurait infime ? Envisagé sous cet angle, le rebondissement du jour perdait de son importance : on pointait juste du doigt une exception à la règle ce qui, théoriquement, ne remettait pas en cause cette dernière... Du moins l'elfe croisait-il les doigts pour qu'il en aille ainsi.

Le Juge hocha la tête à l’adresse de maître Duchesne mais se tourna ensuite vers le témoin et fit ce dont il n’avait encore jamais pris l’initiative jusqu’ici :

- Lieutenant Roussau, vous êtes spécialiste dans la résolution des affaires de meurtres. Pouvez-vous éclairer la cour sur un point : est-ce que les crimes que vous pouvez attribuer à la récidive d’un esprit dérangé sont choses communes dans les affaires que vous avez été amené à traiter ?

Le témoin réfléchit un instant.
" Je suis spécialiste des affaires de meurtres, mais pas spécialement des affaires de démence. Toutefois, j'ai rencontré effectivement des cas de récidives durant ma carrière. Je dirais qu'il y en a de deux sortes : soit il s'agit d'un criminel endurci n'ayant aucun scrupule à tuer, soit il s'agit d'esprits dérangés qui n'ont pas été correctement soignés. Les premiers cas de récidives sont de loin les plus fréquents, bien sûr. Pour les seconds... J'ai rencontré un seul autre cas dans ma carrière, mais c'était différent. Il s'agissait d'un homme dont le passé était tellement lourd de souffrances qu'il était peu probable qu'il puisse un jour guérir de sa folie, malgré des années de soins... et c'est ce que les faits ont prouvé."

Le Juge hocha calmement la tête et prit une note sur son parchemin avant de répondre à son tour :

- La cour vous remercie de ces précisions, lieutenant. Maître de l’Atalante, souhaitez-vous poser d’autres questions au témoin avant que nous ne le libérions ?

Henri se leva.
" Votre Honneur, j'ai quelques questions pour le témoin, oui."
Souriant doucement au procureur, l'avocat de la défense se dirigea vers le témoin.
" Lieutenant Roussau. Pouvez-vous nous dire depuis combien d'années vous travaillez dans le domaine des homicides, pour la garde luménienne ?"

Le lieutenant hocha la tête.
" Je mène ce genre d'enquête depuis sept ans. J'ai eu affaire à quelques homicides auparavant, mais je n'étais pas chargé d'enquêter : mon rôle se bornait à faire un rapport sur les circonstances de découverte du corps."
Le procureur, lui, se tenait coi, l'air vaguement contrarié -sans doute par les réponses indiquant la rareté de ce genre de récidive.

La Couronne de Cuivre

[Bâtiment] Le Palais de Justice