[Lieu] Embarcadère-Débarcadère

[Kasumi]

- Alors j'ai vraiment deux bonnes raisons de plus d'espérer que la ville sera paisible !

Il s'apprêtait à ajouter autre chose quand on frappa à la porte. Le capitaine autorisa le messager à entrer et un jeune marin vint annoncer que la manœuvre de chargement avait été menée à bien. La grimace fugace de Lachance apprit que le capitaine n'était pas tout à fait réjoui par cette bonne nouvelle. Sans doute parce que Vimaire n'avait plus aucune raison logique de rester à bord à présent...

[Althéa]

Vimaire se leva, grimaça en s'appuyant sur sa jambe.

"Hé bien, je vous remercie pour cette partie. Je vais aller féliciter mes hommes."

Elle semblait avoir retrouvé sa réserve. Mais elle se retourna avant de passer la porte.

"Si vous aviez besoin d'aide, ma maison se trouve dans le quartier d'habitation, tout près du Loyal. Vous trouverez sans mal, je pense. Au pire, demandez Juliet Vimaire et on vous indiquera le chemin."

[Kasumi]

Lachance la raccompagna à la porte et la suivit dans la coursive pendant quelques pas tout en répondant avec amabilité :

- C’est moi qui vous remercie pour la partie. Je vous dois une revanche et je crains que le résultat sera tout autre maintenant que je ne bénéficierai plus de mon atout fétiche ! Comptez sur ma présence au Loyal Paladin ce soir. Et pour ce qui est de vous trouver si j’avais besoin d’aide, je vous remercie une fois encore et ce sera avec grand plaisir, Juliet.

[Althéa]

Vimaire sourit.

"Le plaisir est partagé capitaine ... Lachance. Il ne me semble pas vous avoir entendu prononcer votre prénom. Ou peut-être ais-je mauvaise mémoire."

Elle sembla tout d'un coup un tantinet inquiète.

[Kasumi]

Le capitaine lui rendit un sourire charmant et répondit simplement "Jack" avant d'ajouter d'un ton plus enjoué que ne laissaient penser ses paroles :

- Oui, je sais, cela n'a rien de grandiloquent mais c'était le choix de mes parents. Vous n'êtes pas obligée de vous en souvenir, cela dit : ce n'est pas un prénom aussi joli que Juliet.

[Althéa]

"Juliet ... Je n'ai jamais vraiment aimé ce prénom là. Mais vous dites qu'il vous plait. Moi, j'aime bien le prénom Jack. Si vous voulez, nous pourrions échanger."

Elle lui sourit.

"Au Loyal Paladin, alors."

[Kasumi]

Le luménien partit d'un rire franc avant de prendre congé de sa passagère : il laisserait son second superviser la fin de la manœuvre sur le pont tandis qu'il avait l'intention de rejoindre ses hommes au travail dans les cales. Il prit néanmoins le temps de répondre à la manostienne :

- Je ne serai pas en retard au Loyal Paladin ! J'ai hâte de découvrir à quoi ressemble votre meilleure taverne.

[Althéa]

Vimaire sourit franchement.

"Je l'espère pour vous. Sinon, vous verrez ce que cela fait de devoir boire à l'envers. C'est assez exotique mais ce n'est pas très agréable. Surtout quand la bière ressort par votre nez. Mais c'est une expérience à tenter ..."

Quelques instants plus tard, elle retrouvait ses hommes.

[Kasumi]

Les luméniens étaient à l'ouvrage et les outils de charpentiers résonnaient à l'avant de la Surprise. La brèche dans les ponts inférieurs avait enfin été réduite puis colmatée et les opérations d'écopage prenaient enfin bonne voie. Quand la bonne nouvelle parvint à Jack Lachance, il décida que les marins impliqués dans cette réparation vitale et qui avait lutté des jours durant pour ne pas voir la caraque sombrer méritaient bien une récompense. L'équipe de quart qui avait sauvé la Surprise était - par chance - la même qui apportait la dernière touche à cette tâche et le capitaine convoqua ces dix hommes méritants dans sa cabine :

- Vous savez que je n'aime pas les longs discours, les gars. Alors, félicitations pour votre excellent travail. Maintenant que la Surprise est sauvée, que diriez-vous de boire une bière en son honneur ?

La réponse fut bien entendu unanime et, une heure plus tard, ce fut donc un groupe de dix marins dont un officier et un sous-officier qui accompagnèrent le capitaine de la Surprise à son rendez-vous au Loyal Paladin. C'était risqué mais s'y rendre sans escorte l'aurait été plus encore de son point de vue.

[Kasumi]

De retour dans sa cabine après une soirée agréable et arrosée à terre, le capitaine Lachance avait eu la surprise de découvrir un pli qui l’attendait sur son bureau. Bien que n’aspirant qu’à s’effondrer sur sa couchette, sa curiosité était suffisamment piquée au vif et son sens du devoir malgré tout trop ancré pour qu’il ignorât la missive. Son étonnement ne fit que croître quand il lut le nom du destinataire soigneusement apposé sur la face extérieure du message : Grégoire d’Estremont, le héros de la résistance devenu ambassadeur à Manost. C’était des plus inattendus et le caractère officiel du pli le dégrisa suffisamment pour qu’il l’ouvre sur le champ pour en prendre connaissance.

Le langage était simple et direct, loin des discours ampoulés des diplomates et politiciens de formation. Il était aussi poli et conciliant : Grégoire ne faisait à aucun moment valoir sa position pour avoir l’air de donner un ordre. Non, il s’agissait d’une demande d’invitation courtoise agrémenté d’une excuse toute trouvée pour que la réponse ne fasse plus de doute. L’ambassadeur sollicitait de se rendre à son bord au matin pour décerner au commandant de la Surprise les insignes gagnés de par ses victoires récentes.

Le capitaine ne perdit pas un instant pour commencer à rédiger sa réponse, reléguant à plus tard le sommeil qui avait failli le terrasser dès son retour. Il acceptait l’honneur, évidemment, et s’en faisait même une joie. Le seul point négatif était qu’il allait falloir se lever tôt pour apprêter dignement la caraque à une telle visite de marque. Les ouvriers à l’œuvre allaient devoir interrompre leurs travaux et retarder d’autant les réparations. Mais qu’à cela ne tienne, on ne recevait pas une telle personnalité sur son pont tous les jours !

[Kasumi]

Grégoire d’Estremont n’était guère un homme de protocole mais il avait tout de même sacrifié à l’événement la présence d’une petite garde d’honneur composée de trois soldats de l’ambassade luménienne. L’ambassadeur ne portait toutefois aucune marque distinctive de sa fonction mais ce n’était pas nécessaire pour que le capitaine Lachance le reconnaisse au premier coup d’œil : même s’il s’en défendait, l’ancien résistant avait acquis une solide réputation pendant la sombre période de l’histoire récente de Luménis et sa charge depuis lors n’avait fait qu’accroitre son aura parmi les publics les plus avertis.

Le capitaine, accompagné de trois de ses officiers de bord, attendait la visite sur l’un des pontons du port manostien et s’avança aussitôt vers les nouveaux arrivants, pile à l’heure prévue.

- Ambassadeur, c’est un réel plaisir de vous recevoir. Je suis le capitaine Lachance. Si vous voulez bien me suivre jusqu’au canot ?
Grégoire tendit sa main pour saluer l’officier qui s’était souvenu à temps de remplacer le traditionnel salut militaire par une version civile correspondant mieux à son interlocuteur.

- Tout le plaisir est pour moi, capitaine. Si je puis me permettre, je gage que vous avez bien mieux à faire que de recevoir un notable si j’en juge d’après votre mine fatiguée et je vous remercie donc d’autant plus d’avoir accepté ma requête.

L’échange de politesse se poursuivit encore un peu avant que les luméniens ne gagnent la chaloupe qui les transporta vers le navire. L’ambassadeur s’étonna de ce que celui-ci n’ait pas trouvé place aux amarres et qu’il faille recourir à ce moyen mais le capitaine s’empressa de lui expliquer les motivations de cette décision.
Une petite cérémonie se déroula en présence de l’ensemble de l’équipage, à l’issue de laquelle la Surprise arborait trois nouveaux insignes sur sa coque, symbole des navires mélandiens vaincus dans l’affrontement. La suite de l’entretien se révéla bien moins formel et fut ponctué par une visite de la caraque et un petit buffet préparé en l’honneur de l’ambassadeur.

Au moment de se quitter, les deux hommes échangèrent de nouvelles amabilités et des sourires sincères, Grégoire se plaisant à souligner que la Surprise était définitivement un navire exceptionnel. Après le départ de l’ambassadeur, les travaux de réfection reprirent de plus belle, motivés sans doute par une visite un peu crainte qui s’était somme toute très bien déroulée et dans une atmosphère de franche cordialité.

[Kasumi]

La nuit tombait mais la marée était favorable au départ. Les travaux n'étaient pas achevés et se poursuivraient en mer mais la Surprise était opérationnelle et prête pour le combat. Le capitaine Lachance n'avait pas jugé nécessaire d'attendre un jour de plus quoique cette décision puisse lui coûter : les mélandiens n'attendaient pas.

La caraque luménienne avait retrouvé son assise et quitta donc le port de Manost avec bien plus de grâce et de dignité qu'à son arrivée moins de trois jours plus tôt.

- Timonier, cap au sud : nous avons une guerre à gagner !

[Althéa]

Elles se rendirent donc à l'embarcadère sans plus tarder. Il faisait encore beau mais le vent commençait à souffler, irisant doucement la crête des vagues. Il pleuvrait sûrement le lendemain matin. Angèle avait l'impression de le sentir dans ses os. Mais c'était sûrement une question d'habitude.

Elles gagnèrent d'un pas vif la guérite où Juliet Vimaire se trouvait entre deux rondes le temps de rédiger quelques rapports et manipuler la paperasse. Angèle frappa à la porte, espérant une réponse.

[Kasumi]

Quête : œil pour œil

En ces temps troubles, le port de Manost - d'ordinaire bruissant d'activité - était presque à moitié vide, donnant une allure presque irréelle au front de mer. Le temps clair et le vent ne faisaient que renforcer cette impression d'absence. Fort heureusement, les deux jeunes femmes en provenance du clos des roses n'eurent pas à patienter longtemps avant qu'une voix connue ne se fasse entendre de l'autre côté de la porte :

- Vous pouvez entrer, c'est ouvert !

[Althéa]

Si Juliet Vimaire était là, c'est qu'elle était plongée dans la paperasse ce qui, de notoriété publique lui plaisait assez peu. Elles avaient de la chance. Restait à espérer que la préposée aux affaires maritimes ne serait pas trop de mauvaise humeur. Angèle eut un sourire encourageant en direction de sa cadette avant de pousser la porte.

"Pouvons-nous vous déranger quelques minutes ?", demanda-t-elle.

[Kasumi]

Comme elles s'y attendaient, Vimaire était à demi dissimulé derrière une montagne de paperasse, des manifestes de commerce pour la plupart sans doute mais aussi peut-être un ou deux rapports des gardes pour quelque altercation de marin histoire de pimenter un peu cette tâche des plus ingrates. Loin de se sentir de mauvaise humeur, la capitaine sembla même plutôt ravie d'être interrompue et d'avoir une bonne excuse pour interrompre son travail :

- Avec plaisir ! Que puis-je pour vous ? Par contre je suis désolée mais toutes les chaises sont encombrées : ces mesures de restriction de trafic vont me rendre dingue !

[Althéa]

Angèle fut surprise par autant de désordre dans une pièce si petite. Cela en devenait presque angoissant. Aussi, ne put-elle s'empêcher de lui proposer.

"Si vous avez besoin d'aide pour le classement et même pour les problèmes juridiques, n'hésitez-pas."

Vimaire n'avait pas du tout l'air de mauvaise humeur. Elle ne put s'empêcher de penser au luménien dont parlait Louison. Peut-être y était-il pour quelque chose. Enfin ... Cela ne la regardait en rien et elle préféra laisser de coté ces ratiocinations.

"Nous sommes venues vous voir à propos d'un patient au temple d'Ilmater. Peut-être en avez-vous déjà entendu parler. Il est amnésique et la seule chose d'à peu près tangible que nous avons sur lui est un document mentionnant d'un certain docteur Malorne. Nous nous demandions si par hasard vous auriez entendu parler de lui."

Elle se tut pour laisser le temps à Vimaire d'enregistrer les informations.

"Ou peut-être pouvez-vous, vous qui connaissez beaucoup de monde en ville demander aux gens s'il dit quelque chose à quelqu'un et s'il est en ville."

[Kasumi]

Vimaire haussa un sourcil devant cette requête des plus inattendues et inhabituelle. Après avoir réfléchi un instant, elle fut bien forcée de secouer la tête en signe de dénégation avant d'ajouter aussitôt :

- Cela ne m'évoque rien mais je peux poser quelques questions. C'est mon métier après tout ! D'ailleurs j'en aurais une : savez-vous de quoi il est professeurs, ce Malorne ? Ça m'aiderait à restreindre les recherches. Mais je peux commencer par consulter les registres du port et aussi envoyer une estafette aux portes pour savoir s'il est mentionné dans les leurs.

[Althéa]

"Dans le document, il est associé à la découverte d'une civilisation naine disparue. Il est peut-être spécialiste d'histoire, je ne sais pas vraiment."

Elle avait failli oublier les croquis d'Amélie.

"Nous disposons aussi de croquis représentant notre inconnu. Peut-être pourriez-vous également demander autour de vous si quelqu'un le connaît ?"

[Kasumi]

Juliet hocha la tête, enregistrant l'information pour el cas où elle se révèlerait utile par la suite mais il fallait reconnaître que cela ne l'avançait guère pour l'heure. Elle demanda ensuite à voir les croquis et les examina un instant avec insistance avant de déclarer d'un ton amusé :

- Il est plutôt bel homme ! Je vais vous en garder quatre et envoyez autant d'hommes interroger les gardes : s'il est entré ou a quitté la ville lors de la dernière veille, ils s'en souviendront peut-être. Je vous ferai savoir si j'obtiens quelque-chose.

[Althéa]

Angèle reconnaissait là l'efficacité de Vimaire. Dans peu de temps, elle saurait si l'inconnu disait quelque chose aux gardes, elle en était certaine.

"Hé bien, je vous en remercie. Nous n'allons pas vous déranger plus longtemps."

Elle ne put s'empêcher une nouvelle foi de regarder autour d'elle. Tyr, que de désordre.

"Et bon courage."

Suivie par Amélie, elle laissa Vimaire en compagnie de la paperasse.

[Kasumi]

Vimaire les salua avant de pousser un soupir à fendre l'âme en jetant elle aussi un coup d'œil aux piles de documents. Au moins cette interlude la tirerait-elle quelques instants encore de la sombre tâche de tamponner, classer, signer ou contresigner tout ce fatras.

Quand elles furent dehors, Amélie esquissa un léger sourire et faillit sur le point d'ajouter une remarque de son cru mais elle se ravisa juste à temps.

- Bon, on a réussi à recruter une enquêtrice de plus ! Quelle est la prochaine étape, investigatrice en chef ?

[Althéa]

"Mais c'est toi l'instigatrice en chef. C'est grâce à toi et tes croquis que l'enquête risque de progresser."

Elle se sentait un peu plus optimiste qu'elle ne l'avait été précédemment. Amélie avait raison : plus de personnes méneraient l'enquête, plus vite elles trouveraient.

"Nous pourrions peut-être demander à Titoeil Debeurré si le professeur Malorne n'a pas séjourné au Loyal. Peut-être était-il en compagnie de notre inconnu, sait-on jamais. Et puis, on pourrait peut-être déjeuner là-bas. Je t'invite."

[Kasumi]

"J'accepte avec plaisir !" L'enthousiasme de la jeune barde faisait plaisir à voir et elle ajouta aussitôt :

- Toute cette marche au grand air, ça creuse ! Mais ne t'y trompe pas : c'est moi qui est fait les croquis mais c'est bien toi qui en a eu l'idée et est venue me trouver. Tu as des talents de chef : tu sais reconnaître la meilleure dessinatrice de tout Manost quand tu l'as sous le nez ! Enfin, peut-être pas de tout Manost. Et peut-être pas la meilleure non plus mais l'idée est là. Mais ça ne m'empêchera de me commander leur plus gros steak alors si ça te dit à toi aussi, il y a intérêt à en avoir deux !

[Mortis]

Sortant d'une ligne d'horizon légèrement floutée par la chaleur du soleil, un navire de taille modeste s'approchait du port de Manost...
Ah Manost dite la citée Bénie, citée protégée par le regard scrutateur de celui que l'on nomme le Vigilant... l’équipage pouvait certainement déjà admirer la magnificence de la ville... peu à peu, à mesure que le navire approchait de la côte, les badauds pouvait voir plus distinctement le navire : une figure de proue à l'allure des plus inhabituelle, puisqu'il s'agissait d'un pied ! Aussi surprenant que cela puisse être, l'armateur était peut-être un fétichiste, ou un original, qui sait... On pouvait voir aussi une voile triangulaire qui laissait penser que le navire venait des contrées sud de féerune...
Avançant toujours plus, le vaisseau laissait apparaitre d'autres détails : une figure venant meubler le blanc terni par l'iode marine de la voile, c’était encor un pied... les passants légèrement circonspect par cet étrange caboteur à l'air cabotin, pouvait admirer aussi un équipage à l’accoutrement bariolé, à la peau mate et aux chapeaux avec des plumes sur le devant, étrange pour toute personne ayant un minimum de bon gout ou qui avait peur du ridicule.
Arrivé au quai le navire qui avait déjà cargué la voile, mouilla l'ancre et les passagers pouvaient enfin descendre par la passerelle.

La gente ici assemblée pour bigler ce drôle d’équipage, put voir apparaitre une figure tout aussi étrange un homme vêtu d'un long manteau rouge doublé d'or et portant un masque blanc...
Celui-ci feignant d'avoir à l'instant seulement remarquer l'attention que lui porte la masse des passants, dit à l'un des matelots qui déchargeait des caisses, sur un ton marquant une pointe d'humour :

- Quelle entrée ! Je pense avoir fait forte impression... Ne pensez vous pas ?
- Justement... dites voir Mortis le barde, vous ne croyez pas que vous auriez du essayer de vous faire plus petit... au vu de ce qu'il s'est passé à Athkatla... répondit le marin, qui enchaina ne laissant pas le temps au barde de répondre. Vous nous avez même demandé de porter ces habits à rougir de honte...
- Rougir de honte ?rétorqua Mortis. Vous portiez il y a peu des loques trouées, puant la sueur et l'alcool bon marché... et c'est porter de la soie fine qui vous fait honte ? Par Cyric... et puis bon il y a une chose importante dans un spectacle c'est l'entrée en scène, faire son entrée... après tout le premier contact est très important ; il va conditionner la suite des événements...
- Bon ! bon ! bon ! Vous avez certainement raison, mais du coup là vous allez faire quoi maintenant ? Demanda le marin
- Attendre la venu d'un responsable de la ville ! Répondit Mortis Avec une entrée pareille on risque pas de m'avoir loupé, d'ailleurs c’était un peu le but ! dit-il d'une voix amusée.
- Ça il n'y a pas de doutes... répondit le marin d'un air fatigué allez je vous laisse et puisse Tymora vous accompagner...

Après un rapide signe de la main entre les deux personnages, le marin retourna à ses caisses, il avait autre chose à faire... le bateau partira sans doute dès que la cargaison sera déchargée...

[Althéa]

Trois gardes en faction attendaient sur le quai, interrogeant les nouveaux arrivants, fouillant les bagages avec un certain zèle. Visiblement, la guerre de Dorrandin rendait les hommes nerveux et ceux qui débarquaient étaient regardés d'un œil quelque peu suspicieux voire hostile. Les manostiens n'étaient pas réputés pour leur ouverture d'esprit. L'équipage aux mille couleurs, bien loin des gris de coutume d'usage dans la ville attira bon nombre de regards et pas des plus amènes. L'homme qui portait un masque fut la cible d'un bon nombre d'attentions. C'est en priorité vers lui que se dirigea l'un des gardes, un briscard aux cheveux aussi ternis que sa cotte de maille et à l'air revêche. Des ombres sous ses yeux trahissaient qu'il était en faction depuis une heure sûrement très matinale et qu'il attendait sûrement la relève. Ce qui ne l'empêcha pas de se montrer revêche.

"Nom, prénom, âge et profession. Raisons pour lesquelles vous portez un masque. Raisons de votre venue à Manost. Armes à déclarer"

Il répétait mécaniquement un discours sûrement répété de nombreuses fois par jour et qu'il comptait expédier au plus vite.

[Mortis]

Mortis se rendit compte rapidement fin psychologue qu'il était de l’état de fatigue tant physique que morale dans lequel se trouvait le garde qui se tenait devant lui, échafauda en quelques secondes, en utilisant ses connaissances sur la politique amnienne (après tout il y a avait vécu près de 10 ans), un plan pour se tirer de ce mauvais pas sans avoir à forcement retirer son masque à savoir monter un flan !

- Vous avez l'air d'une personne d’expérience déclara t-il et en qui l'on peut aisément faire confiance...
Il regarda à gauche et à droite de manière insistante pour feindre la crainte d’être entendu...
- Je vais tout vous dire, mais à l’écart des oreilles indiscrètes ! dit-il dans le but de le mettre en confiance en lui faisant croire que Mortis lui faisait confiance... Je suis Albus Bubbledoor, un émissaire d'Amn, je suis la pour retrouver la trace d'un traitre à la nation Amnienne... dit-il à voix basse avant de recommence ses mouvements de tête à droite et à gauche... puis il enchaine ! Il possède des informations capitales que le conseil des 6 désire récupérer au plus vite... c'est la raison pour laquelle je porte un masque si l'homme en question me voit, ma mission risque d’être un échec... Il s'agit ici pour Mortis de mettre le pauvre garde face à une situation qui le dépasse et qu'il n'a ni l'envie, ni les moyens de gérer
-Je vous pris, je vous conjure de garder cela pour vous, le conseil des 6 aimerai autant que cette affaire reste de l'ordre de la politique interne et non pas une affaire diplomatique qui éclabousserai les relations entre notre nation et votre cité... là Mortis enfonce le clou : il soumet son interlocuteur à un dilemme : soit il fait son boulot jusqu'au bout et les conséquences pourrait être désagréable pour lui (du boulot en supplément) et désastreuse pour tout le monde (grave problème politico-diplomatique avec l'une des plus grandes puissances de tout Toril) ; soit il laisse passer un pauvre gugusse qui de toute façon n'a pas l'air bien dangereux et en cas de problème il sera facile de le repérer...

[Althéa]

Et au pauvre garde de regarder de gauche à droite d'un air subitement soupçonneux comme s'il se voyait déjà entouré d'ennemis imaginaires. Ses sourcils, qu'il avait au demeurant très broussailleux se réunirent pour former une épaisse virgule.

"Vous ... vous dites qu'il y a un traitre ici que vous voulez appréhender ? Mais avez-vous besoin d'aide ?"

Lui aussi, quelque part avait l'air de vouloir un petit quart d'heure de gloire. Ses périodes d'héroïsme appartenaient depuis longtemps au passé.

"Mais rassurez moi. Vous ne comptez pas mettre le désordre en ville ? Vous ne tuerez personne ? Sinon, nous serions obligés de vous arrêter."

[Mortis]

Mortis jubilait intérieurement non seulement notre ami le garde ne constituait plus une gène mais il allait peut-être, si Mortis la jouait finement, se montrer utile...

- Semer le désordre ? Tuer quelqu'un ? Bien sûr que non ! Rétorqua t'il. Cela irai à l’encontre de la mission et de ses finalités, cette mission doit rester secrète ; semer le désordre dans cette ville ne ferait qu’éveiller des soupçons, ce qui mènerai immanquablement à une enquête, et vous connaissez la suite... Le laissant s'imaginer ce qu'une confrontation armée avec l'Amn pourrait donner... avant de reprendre son petit exposé à voix basse entrecoupé de quelques mouvements furtifs de la tête
- Quant à tuer quelqu'un... Le conseil des six m'a envoyer le récupérer vivant, ils ont besoin des informations qu'il détient ! Vous n'avez pas à vous inquiété pour cela... les idées fusaient comme si Mortis était empreint d'une inspiration bardique... Je le capture, le ficelle, et l'envoie par bateau à Athkatla où ils sauront quoi faire ! Pas une goutte de sang, pas de tapage, tout le monde est content... déclara t'il pour rassurer le garde avant d'enchainer
- Quant à l'aide...humm... dit-il tout en se tenant le menton Il est vrai que je suis un étranger ici, il me faudrait l'aide d'une personne qui connaisse bien le coin, qui ai accès aux informations qui pourrait m'aider dans ma mission sans que cela éveille les soupçons, une personne intelligente, droite et digne de confiance... Mortis à ce moment précis regarda le garde dans les yeux laissant échapper un reflet solaire vert de ses iris à travers son masque, pour un meilleur effet dramatique... et dit : Je pense l'avoir trouvée !

[Althéa]

Le garde suivait les mouvements de tête du nouvel arrivant si bien qu'au bout d'un moment, il eut l'air d'une poule aux abois. Un petit garçon passant tout près s'arrêta quelques secondes pour observer le spectacle, un rire suspendu à ses lèvres. On ne se moquait pas des autorités à Manost. Le représentant de l'ordre était heureusement trop empêtré dans la tirade de son vis à vis pour le remarquer.

Quand l'inconnu parla de la personne droite qui pouvait lui venir en aide, il regarda mine de rien derrière lui pour voir de ses propres yeux la personne digne de confiance avant de se rendre compte qu'il s'agissait de lui.

"Vous voulez dire ... Moi !"

Il remonta fièrement sa ceinture tombant sous une bedaine remplie par quelques excès culinaires et le manque d'exercice.

"Je suis votre homme."