La Couronne de Cuivre

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Kasumi remarqua l’attention que portait sa compagne aux passes d’armes que s’échangeaient Damant et Joon. Le simple entraînement tournait à l’affrontement et le rôdeur se fit plus d’une fois la réflexion que les adversaires y mettaient un peu trop de cœur, au risque de se blesser. Evidemment, les combats qui les attendaient n’auraient rien de factice mais ce n’était pas une raison pour risquer une blessure avant même de rencontrer le premier ennemi.

- Ils y vont de bon cœur, tout de même, se fit-il la réflexion à voix haute.

Regarder le combat donna des fourmis dans les jambes du demi-elfe, et après avoir consulté Astrée, il s’approcha de Streen qui maniait seul son épée à deux mains. Il n’avait pas tout à fait l’intention de prendre part au combat mais ne put s’empêcher de lui donner quelques conseils :

- Vous devriez écarter juste un peu vos mains si je puis me permettre un conseil, cela vous donnera plus d’amplitude et de stabilité dans votre frappe verticale.

HRP : Arya a fait un petit tour vers le comte et revient vers Dorian

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Saluant silencieusement, le comte, la magicienne s'éloigna pour laisser les deux discuter en toute discrétion. Sans avoir parlé avec son congénère, elle était certaine de la réponse qu'il donnerait, les elfes ne sont pas des pleutres et à moins qu'il soit allergique au non-elfe, ce qui ne semblait pas le cas, il n'hésiterait pas une seconde malgré les risques qui étaient grands.

En revenant vers Dorian, elle croisa Nynaeve et ralentit un peu son pas, s'arrêta juste le temps de la saluer ne souhaitant pas le cas échéant que la jeune femme pense qu'elle voulut l'empêcher d'écouter la conversation entre le comte et Zaiu. Si elle s'ennuyait ou avait envie de parler, Arya ne doutait pas qu'elle rejoindrait leur petit groupe.

Bonjour, j'espère que nous aurons le plaisir de faire plus ample connaissance.

Puis, l'elfe continua sur le pont et lorsqu'elle eut rejoint le vampire, s'amusa de sa réponse, imaginant aisément les mages s'acharner avec des sorts qui resteraient inefficaces tout en ne découvrant aucune magie émanant de lui. Elle le regarda le regard enjoué.

C'est un avantage indéniable, un mage peut se protéger, mais sa magie est décellable et sa présence peut être découverte, pas la vôtre. Maintenant, ils peuvent avoir plus d'un mauvais tour dans leur grimoire et il faudra tout de même rester prudent car tu es un allié précieux.

Joon revenait à la charge avec vigueur, les coups d'estocs étaient rapide et par deux fois Damant senti le bois ripper contre son épaule, mais il lui suffisait de garder son bâton parrallèle à son corps et à écarter les coups lorsqu'ils arrivaient pour les dévier vers l'extérieur, il ne pouvait en revanche pas attaquer facilement, tout en reculant pas à pas pour tenter de gagner une marge de manoeuvre il tenta de trouver une parade sûre et efficace.
Il avait pensé à plonger vers l'avant en esquivant un coup tout en envoyant l'extrémité de son arme dans les côtes ou la cheville en retrait de Joon, mais dans un cas comme dans l'autre, il lui aurait brisé les os visés, ce qu'il voulait éviter...
Joon avançait toujours en estocs, la mine résolue. Damant fronça les sourcils, au lieu de reculer à l'approche du coup porté en direction de son torse, il sauta vers l'elfe. Le coup lui érafla le flanc et la chemise légère qu'il avait passé au matin se déchira, le bois de la lance de fortune était usé et il récolta une belle poignées d'échardes de taille moyenne. Tout en serrant les dents il retomba en coinçant l'arme de Joon sous son bras, passant son poignet plus en avant vers la position de Joon, vers l'intérieur de l'arme, pour exercer une pression soudaine vers l'exterieur et tenter de désarmer à nouveau le rôdeur... qui tint bon mais effectua malgré lui quelques pas chassés sur sa gauche pour ne pas lâcher le manche.
Ce faisant, il se retrouva adossé à un mât ; Damant, tenant toujours l'arme sous son épaule, le repoussa contre le mât tout en appuyant sa propre "lance" contre la gorge de Joon, qui déglutit avec difficulté.

Bien!

Il le fixait avec un sourire et relachâ très légèrement sa prise sur les deux bâtons, le frottement de celui de Joon sur l'écorchure toute fraîche lui arracha un grognement et il haussa un sourcil, partant d'un rire en déclarant :

Une minute de répis pour l'ours et son fougueux tortionnaire! ça te convient l'ami?

Le blocage de sa gorge par le bâton avait passablement calmé Joon. Il acquiesça, et regarda avec inquiétude, et un peu d'embarras, l'erraflure de Damant.

«Je peux peut être te soigner ça... Je m'en veux un peu !»

Quête : tel est pris qui croyait prendre

Astrée sourit en voyant que Kasumi n’avait pu résister à l’envie de se mêler de l’entraînement. A côté, Damant et Joon ne ménageaient pas leurs efforts. Son compagnon n’avait pas tort : ils risquaient de se faire mal…
Un appel, à la limite de sa conscience. La sensation que Prince des Frelons avait besoin d’elle. Cela faisait un moment qu’il avait quitté le confort de sa capuche… Elle fronça les sourcils, se concentra, retrouva le lien ténu avec l’animal. Il était enfermé…
Elle se désintéressa de l’entraînement qui touchait à sa fin.
- Je reviens tout de suite, souffla-t-elle à son compagnon avant de se diriger vers les escaliers quii descendaient aux ponts inférieurs.
Elle dut parcourir le bateau de long en large, s’arrêtant devant toutes les portes fermées, tendant son esprit pour essayer de ressentir la présence de l’animal… avant de s’arrêter devant la bonne. Fermée à clé, bien entendu. Peut-être la pièce contenait-elle des choses importantes, ou précieuses, ou secrètes… Et personne à proximité. Elle se voyait mal aller accoster un marin : « vous pouvez m’ouvrir cette porte, y’a mon écureuil coincé dedans ! » - en supposant bien sûr qu’il soit sous forme d’écureuil. Elle vérifia mentalement qu’il l’était bien, parvint à le convaincre de ne pas s’amuser à changer de forme intempestivement, et partit chercher de l’aide, un clé, ou n’importe quoi.

Myrhela… elle se souvint que la jeune femme avait dit qu’elle savait crocheter des serrures… Oui, mais… cela risquait de se voir. Ou peut-être pas, elle n'en savait rien. Elle hésita. Et se dit que seule la spécialiste en question pouvait la renseigner.
Elle la trouva sur le pont, en train d’écouter sans y participer la conversation entre Arya, Zaïu et le Comte. Arya s’éloigna alors qu’elle s’approchait, hésitant toujours. Elle croisa le regard de la jeune femme, lui fit signe de s’approcher, et l’entraîna un peu à l’écart.
- Myrhela… Tu as bien dit l’autre jour que tu savais crocheter des serrures ? Je voulais juste savoir… est-ce que ça laisse des traces ? Je veux dire… si on ouvre une porte fermée à clé, est-ce qu’on peut la refermer derrière nous sans que personne n’en sache rien ?
Elle réalisa qu’elle ferait mieux de préciser son projet avant que son interlocutrice la soupçonne de vouloir voler quelque chose ou faire je-ne-sais quoi d’illégal.
- Oh, ce n'est pas pour cambrioler quelqu'un, je te rassure ! C’est simplement que j’ai un petit animal, un écureuil, qui voyage avec moi, et il s’est bêtement fait enfermer dans une pièce où je ne sais pas si on a le droit d’aller… Et je ne voudrais pas déranger le capitaine pour ça. Mais je ne veux pas non plus qu'il croie que quelqu'un a cambriolé le bateau.

Les questions de la rôdeuse surprirent la jeune femme, mais à l'évocation d'un écureuil elle fut véritablement ébahie..
"Pas déranger le capitaine.. ou plutôt ne pas le mettre au courant, non?" fit-elle, accompagnant ses paroles d'un clin d'œil.
Myrhela avait surtout appris à crocheter une porte pour l'ouvrir et non l'inverse, mais elle en avait certaines bases qui, l'espérait-elle, seraient suffisantes.
"Hé ben cela dépend de la serrure et de si on l'a abimée en la crochetant pour l'ouvrir."
Astrée la mena à la porte séparant l'écureuil de l'extérieur et la breteuse l'analysa quelques instants.
"Serrure à gorge.. parait pas trop complexe.. oui ça devrait être possible de l'ouvrir facilement.. de la fermer.. pour quelqu'un d'habitué aussi je dirais. Mais tu ne comptes pas crocheter cette serrure toi-même je suppose, non?" ajouta-elle avec un léger sourire espiègle.
Astrée acquiesça. Cependant Myrhela doutait de savoir verrouiller la porte après l'avoir ouverte, mais si elle échouait les gens penseraient surement à un simple oubli de quelqu'un en remarquant la porte non verrouillée se dit-elle.
"Bien.. je vais chercher mes "outils".. aah non je les ai encore dans poche.. bon je libère ton petit écureuil mais j'aurai droit à avoir ma curiosité toute émoustillée comblée j'espère.."
La jeune femme se mit au travail, insérant ses deux bouts de métal dans la serrure, mettant les unes après les autres les gorges à la bonne hauteur pour que le pêne puisse avancer. Myrhela s'appliqua le plus possible, ne voulant pas échouer devant l'un des aventuriers du voyage. Elle finit par entendre un "clic": la porte était déverrouillée.
"Voilà.. je te laisse ouvrir la porte toi-même, je ne voudrais pas faire peur à ton petit animal.."

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Astrée observa avec intérêt le travail de sa complice. Elle n’avait jamais eu l’occasion de voir comment on crochetait une serrure, et se surprit à épier les gestes, se demandant si elle serait capable de les reproduire. Pour quoi faire ? s’insurgea sa conscience…

Lorsque Myrhela eut fini, elle poussa la porte. Un éclair roux fila immédiatement par l’entrebaillement, grimpa le long de sa jambe et se glissa dans la capuche de sa cape.
- Il s’appelle Prince. Prince des Frelons. Il est monté à bord clandestinement, et je crois qu’il a commencé à dévaliser le garde-manger. Il a un appétit d’ogre. Il va finir par m'attirer des ennuis...
Elle devinait que Myrhela espérait en savoir plus, soupçonnait quelque chose. Mais elle ne pouvait pas le dévoiler. Il existait comme un accord tacite entre Prince et elle, elle ne voulait pas trahir son secret sauf nécessité absolue. En même temps, elle comprenait la curiosité de la jeune demi-elfe.
- Normalement, je ne comptais pas l’emmener… Mais il n’en fait qu’à sa tête. Et il… il sait parfaitement se dissimuler aux regards. Très pratique dans certaines circonstances. Mais… c’est son secret.

Elle sourit mais n’en dit pas davantage. Machinalement, elle jeta un coup d’œil par la porte entrebaillée. Une cabine, apparemment. Confortablement meublée. Peut-être celle du comte ou du capitaine. Et bien en évidence, sur le parquet ciré, un petit sachet de gateaux secs, renversé… et nettement entamé.
- Oh non, gémit-elle. Il a dévalisé un des officiers…
Elle ôta ses chaussures, désireuse de ne laisser aucune trace de pas, et entra sur la pointe des pieds pour tenter de réparer les dégâts. Prince des Frelons, peu coopératif, fit mine de ne pas comprendre lorsqu’elle tenta de lui demander où se trouvaient les gateaux à l’origine. En désespoir de cause, elle le plaça sur l’une des étagères, espérant que personne ne se demanderait pourquoi il avait été déplacé. Ni qui l'avait entamé... Puis elle ressortit, s’efforçant de masquer toute trace de son passage.
- Merci en tout cas, fit-elle à Myrhela. J’espère que personne ne s’apercevra de rien…
Elle jeta un coup d’œil inquiet à la serrure.
- Ca n’a pas l’air abîmé du tout… Moi, en tout cas, je ne vois rien. Ils croiront simplement qu’ils ont oublié de fermer. A moins bien sûr que tu ne puisses la refermer ?

Damant sourit et alla reposer les "armes" sur le ratelier de fortune.

Ne t'inquiète pas de ça, je vais commencer par aller enlever cette chemise et prendre quelque chose à boire.

Se tourne vers les escaliers menant sous le pont et s'y dirige.

Je te ramène quelque chose à boire Joon? On s'occupera de cette entaille une fois désaltérés!

Joon secoua la tête.

«Non ça va, merci ! Je t'attends là.»

Il se tourna ensuite vers Streen qui maniait une très grande épée. Un bien étrange objet... Elle semblait très lourde et difficile à manier. Joon ne fut pas sûr de pouvoir en soulever une. Il regarda donc les passes de Streen, et écouta les conseils de Kasumi, bien que le maniement de l'épée en soit ne l'intéressât pas.

Myrhela vit que la rôdeuse était assez embarrassée de parler de son écureuil, cela ne fit qu'amplifier sa curiosité à ce sujet. Néanmoins, il valait mieux d'abord penser à effacer toute trace d'effraction et à aller trainer ailleurs.
"Je vais essayer, mais sur ce coup je ne promets rien."
Myrhela se mit à nouveau au niveau de la serrure et essaya de replacer chacune des gorges dans leur position d'origine. Ce dont elle avait peur c'était de véritablement verrouiller la porte que même la clé adéquate n'ouvrirait plus. Mais c'était une serrure qui finalement ne posa pas énormément de problème, et au bout de quelques minutes, la demi-elfe tendit sa main vers la poignée et la porte ne s'ouvrit pas. Myrhela contente de son travail se retourna souriante vers la rôdeuse.
"Voila.. ni vu, ni connu, il vaudrait mieux s'éloigner un peu de cette porte maintenant"
Tout en marchant, Myrhela commença à poser l'une des questions qui tournait depuis plusieurs minutes dans sa tête.
"Prince des Frelons.. tu n'as pas réussi à trouver plus simple comme nom?, fit-elle en souriant essayant de ne pas trop mettre mal à l'aise Astrée, Tu as dit "C'est son secret".. Tu lui parles?"

Damant hocha la tête en direction de Joon avant de pénetrer dans le couloir menant aux différents quartiers ; sur sa gauche, après un tournant, il entendit des voix, Astrée et quelqu'un d'autre. En tendant l'oreille il entendit les mots "serrure à gorge" et "crocheter", il haussa un sourcil dubitatif et regarda en haut des marches et vers la salle commune : Personne... Il se dirigea nonchalamment vers les deux femmes et apparut à l'angle du couloir, juste à côté de la porte qu'elles cherchaient apparemment à refermer. Elles ne l'avaient pas remarqué, souriant, il chuchota à leur attention.

Pour une serrure à gorge, il suffit de dégager ses outils gorge par gorge en repoussant le pène pour qu'il s'y recoince cran après cran, la porte sera refermée à clef...

Il fit semblant de ne pas les voir sursauter et posa le doigt sur ses lèvres avec un clin d'oeil.

Shht!

Puis il se retourna vers le chemin des parties communes en sifflotant, allant chercher une outre d'eau avant de retourner sur le pont avec Joon en s'étant débarassé de sa chemise qu'il tenait en boule dans une main.

Quête : tel est pris qui croyait prendre

Les deux jeunes femmes avaient sursauté en entendant Damant, Astrée avait rougi de se touver ainsi prise en flagrant délit... Mais le cartographe s'était éloigné avant qu'elles n'aient le temps de réagir. Drôle de cartographe, songea Astrée, pour avoir tant de connaissances en matière de crochetage de serrure. Outre le fait qu'il savait se battre... Un bien étrange personnage, conclut-elle. Trop de mystères autour de lui pour qu'elle ose lui faire pleinement confiance. Mais quelle importance, après tout ? N'était-ce pas le cas de bien des membres de l'équipe ? Au sein d’un groupe d'aventuriers, la plupart recherchent sans doute simplement leur propre profit, et ne sont là que parce qu’ils en espèrent une récompense conséquente…

Mais l’essentiel était que la serrure soit refermée, après tout. La rôdeuse fut tirée de ses pensées par les questions de sa compagne, qui la firent sourire.
- Ce n’est pas moi qui ai choisi ce nom, et je t’avoue que j’aurais certainement choisi quelque chose d’un peu moins long… Mais l’ami qui me l’a donné l’avait déjà prénommé, et il n’accepte de répondre qu’à ce nom, donc je n’ai pas eu le choix.
Et le nom lui correspondait tellement bien, finalement. Elle eut une pensée pour Belenn, le clerc qui avait disparu lors de leur mission de sauvetage du conseiller Megrall, et pour la façon bien mystérieuse dont il lui avait fait parvenir ce présent.
- Quant à savoir si je lui parle… Je suis rôdeuse, j’ai une sorte d’empathie avec les animaux, et celui-ci je le connais bien donc on peut communiquer dans une certaine mesure. Ce n’est pas vraiment parler, disons qu’il arrive à me transmettre des sensations, il peut me faire savoir ce qu’il a vu par exemple, ou s’il a peur, s’il est en danger… ou en colère.

"Oh ça doit être bien.. puis ça nous sera surement utile pour.. 'fin.. dans les semaines à venir.."
Myrhela avait bien saisi qu'elle n'en saurait pas plus.. puis de toute façon c'était juste un animal.. un de plus ou de moins sur le bateau quelle importance? Puis il était si petit, il n'allait surement pas dévorer toute les réserves prévues pour la traversée..
"Hé bien, ce petit compagnon devrait aller se cacher, je pense, et dans un endroit plus adéquat que la cabine du capitaine.. Sinon en dehors des deux loups et de celui-ci, il y a encore d'autres animaux sur le navire à découvrir?"

Quête : tel est pris qui croyait prendre

Astrée sourit.
-Oh, à mon avis, non. Enfin... il y a le corbeau du vieux magicien, et j'ai entendu dire que le cuisinier a un perroquet, il faudra que j'aille voir ça à l'occasion. Il y a sûrement quelques rats, aussi, mais j'espère pour toi que tu n'auras pas à les croiser, ils doivent être à fond de cale. Attends, si je me concentre je dois pouvoir savoir s'il y en a d'autres...

Elle sourit et s'efforça de faire le vide dans son esprit durant quelques instants, à l'affut des autres vies présentes sur le bateau. Plusieurs rats, en effet. Et un chat, aussi. Quelques oiseaux de mer. Et bien sûr les deux loups, le corbeau, le perroquet, Prince des Frelons, toute une ménagerie finalement.
- Il y a aussi un chat, apparemment, ce qui explique qu'il n'y ait pas tant de rats que ça. Mais sinon, rien d'autre que ceux qu'on a déjà cités.

Tout en bavardant, elles étaient revenues sur le pont, où Joon et Damant avaient apparemment décidé de faire une pause bien méritée. Elle adressa un sourire à Kasumi, qui la cherchait du regard.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Durant l'absence des deux "cambrioleuses", le capitaine avait quitté le pont. Il y revint moins d'un quart d'heure plus tard, la mine fermée, et glissa quelques mots à l'oreille de l'un de ses officiers. Lequel actionna aussitôt une cloche, et lança d'une voix forte :
-Rassemblement ! Rassemblement ! Tout le monde sur le pont !
Ce fut aussitôt le branle-bas de combat sur la Nébuleuse : tous les marins cessèrent aussitôt leur travail et se regroupèrent en bon ordre, imités par les soldats et par les passagers, quoi que l'organisation de ceux-ci fut plus chaotique.
Lorsque tous les occupants du navire, jusqu'au dernier, furent alignés, silencieux, le capitaine se posta face à eux, les mains sur les hanches, dans une attitude qui n'augurait rien de bon.
-L'heure est grave, commença-t-il, sombre et solennel. Il se passe à notre bord des choses que l'on ne peut tolérer sur un bâtiment de la flotte luménienne. Le coq, qui tient un inventaire précis de nos réserves de nourriture - je n'ai pas besoin de vous rappeler à quel point un strict rationnement est primordial - m'a rapporté la disparition d'une quantité non négligeable de vivres. Or, les rats ne sont pas en cause, il est affirmatif : Gredin les tient éloigné des cuisines.
Personne ne broncha, attendant la suite.
-Pire encore, si telle chose est possible, reprit le capitaine. Je viens de découvrir qu'on avait forcé la porte de ma cabine, et pris certaines choses que j'y conservais. Compte tenu de l'endroit où elles étaient rangées, nos ennemis les rongeurs ne peuvent, une nouvelle fois, être accusés de ce forfait.
Le silence était pesant, tendu, lourd de menaces encore tues.
-Celui-ci, et l'autre précédemment cité, choses qui pourraient paraître anodines sur terre, sont d'une gravité extrême à bord d'un navire de guerre. Par conséquent, elles ne peuvent rester impunis, et si je vous ai fait rassembler, c'est pour désigner le coupable et lui infliger la sentence qu'il mérite.
Son regard parcourut l'assistance, comme chacun semblait désireux de se faire tout petit pour échapper au feu de ses prunelles brillantes. Le capitaine en imposait, c'était le moins que l'on puisse dire.
-Mousse Léobald Longuehune, sortez des rangs, lâcha-t-il enfin.
Il y eut un murmure parmi l'équipage, et l'on poussa bientôt en avant un garçon qui avait tout au plus douze ans. Roux, serrant son bonnet dans ses mains, les yeux rivés au sol, c'était le mousse auquel Astrée et Kasumi avaient offert une tasse de thé, quelques heures plus tôt.
-Ta gourmandise est chose connue, dit le capitaine, sans s'émouvoir nullement du trouble de l'enfant. Deux fois déjà, par le passé, on t'a pris à piller nos réserves. Expert en l'art de forcer les portes des gardes-manger, voilà que tu t'en prends à celle de ma cabine, gradation qui aggrave grandement ton cas. Comme l'aggrave le fait que tu aies agi en sachant ce que tu risquais : je t'avais prévenu, la dernière fois, tout le monde ici peut en témoigner. Malgré cela, tu as récidivé. Il est donc l'heure pour toi de recevoir un juste châtiment.
Le gamin l'observait, bouche bée, pâle comme un linge. Manifestement, il voulait parler, mais en était incapable. Il ne put pas davantage protester quand le maître d'équipage, envoyé par son supérieur, l'entraîna au centre du pont, lui prit son bonnet des mains et entreprit de le dépouiller de sa tunique.
Lorsque le petit garçon fut nu jusqu'à la taille, on le fit s'agenouiller, tandis que le capitaine s'approchait d'un pas terriblement lent.
-Un coup pour le premier pillage ; deux pour le second ; sept pour tes derniers forfaits. Dix coups, pas un de plus, pas un de moins. Ainsi à parlé le capitaine de la Nébuleuse. Ainsi sera fait.
Il leva alors le bras, exhibant un long fouet. L'instrument était imposant, doté de multiples lanières de cuir que terminaient des griffes de métal acérées.
Le sinistrement célèbre chat à neuf queues.

Arya avait suivit le mouvement, plutôt moins disciplinée que d’autres et interloquée avait écouté le capitaine. Mais à ses mots menaçant son propre fils, la magicienne était devenue livide, son teint pâle en était translucide et dans un réflexe, comme si ce fut son pupille qui était menacé, elle entoura l’enfant d’une aura magique pour le protéger, alors qu’elle s’avançait l’indignation dans le voix sans réfléchir aux conséquences autres que celles qui planaient sur la tête du moussaillon. Le terrible traumatisme de Podrick empreignait son âme et la discipline qui semblait être celle du capitaine ne lui plaisait pas du tout.

Vos menaces sont …. je ne peux accepter. Certes, je comprends la gravité de la chose, mais ce jeune garçon n’est pas forcément le coupable, chacun de nous peut l’être et avant d’abattre votre courroux … qui de toute façon est disproportionné … je ne suis pas … vous ne toucherez pas à un de ses cheveux tant que je serai là …

Arya n’avait pas face à elle l’être suprême dont l’autorité était incontestable, mais l’un de ces bourreaux d’enfants qui semaient la peur dans l’esprit de jeunes innocents et elle n’était pas prête à baisser sa garde. Certes, le capitaine devait probablement penser que ce fut tout autre que son propre fils et que le ou les coupables se dénonceraient, mais l’elfe ne chercha pas si loin, c’était l’horreur que vivait son âme qui se reflétait dans son regard, l'horreur qu'avait vécu son pupille.

Quête : tel est pris qui croyait prendre

Astrée, qui venait de rejoindre Kasumi, avait suivi le mouvement, se demandant bien ce que le capitaine pouvait leur vouloir. Sans doute des informations concernant la traversée. Les deux rôdeurs se trouvèrent, comme le reste de leur groupe hétéroclite, juste à côté des membres de l'équipage.

Elle devint blême en entendant la tirade du capitaine. Le gosse n'y était pour rien, ce n'était pas possible, c'était Prince... Elle maudit la gourmandise de l'animal, se maudit de n'avoir pas dénoncé sa présence plus tôt. Elle ouvrit la bouche pour parler mais seul un filet de voix inaudible paraissait vouloir en sortir. Mais déjà, sous ses yeux horrifiés, le capitaine sortait un fouet... Il n'allait quand même pas frapper le mousse ? Son… fils ?
Elle se précipita, vaguement consciente que son compagnon la suivait des yeux, prêt sans doute à venir l’épauler. Elle tenta de négliger le regard noir que lui lançaient les membres de l’équipage, tous impeccablement alignés, certainement outré qu'on ose ainsi rompre le rang. Non, c’était certainement un cauchemar… Elle ne vit pas l'intervention magique d'Arya, trop concentrée sur ce qu'elle devait dire.

Elle arriva près du capitaine juste au moment où Arya parlait, mais n'entendit pas vraiment ce que disait l'elfe. Elle avait la vague impression que tout le monde avait les yeux rivés sur elle – ce qui était certainement le cas.
- Attendez !
Sa voix était à peine audible, toute enrouée. Elle sentit son teint virer au rouge écarlate. Elle n’était même pas sûre que le capitaine l’ait entendu.
- Attendez... Je…. Ce n’est pas lui !
Elle avait parlé un peu plus nettement, mais guère plus fort, et devinait que les "spectateurs" tendaient l'oreille pour essayer d'entendre. Elle aurait volontiers disparu dans un trou de souris...

Myrhela écouta avec attention le discours du capitaine pensant qu'il avait d'importantes révélations à faire. Mais lorsqu'il parla de l'effraction de sa cabine, la demi-elfe aurait voulut se faire toute petite. Elle n'osa même pas croiser le regard d'Astrée. Elle avait échoué, on avait remarqué le crochetage de la serrure, comment cela était-il possible se demanda-t-elle. Elle tenta de se convaincre que c'était juste le fait qu'il manquait quelque objet dans la cabine qui lui avait fait dire cela.
C'est alors qu'il accusa un mousse.. pouvait-elle le laisser l'accuser et surtout le punir? Non bien sur, mais que pourrait-elle bien dire? Si elle se dénonçait elle devrait alors dévoiler la présence de l'écureuil que la rôdeuse cachait à tous.
Elle commença à pousser certains matelot pour s'approcher du capitaine, ayant l'intention de lui expliquer que l'on ne punissait pas sans preuve et surtout sans même interroger l'accusé un minimum. Cependant à l'instant où elle allait prendre la parole, ce fut Arya qui la pris. Alors Myrhela préféra se taire, réservant ses arguments contre les actes du Capitaine pour plus tard si cela s'avérait nécessaire..

Joon se tenait sur l'extérieur du cercle formé par l'équipage autour du mousse et du capitaine. Il perçut le visage paniqué du jeune mousse. À l'inverse, le fouet semblait davantage à l'usage du combat à mort que de la correction d'un jeune enfant. Joon saisit sa lance, la pointe noire cracha un reflet sur le sol, et le louveteau se mit à grogner. Le jeune elfe rejoignit Arya et s'interposa entre elle, l'enfant, et le capitaine. Il n'était pas bien grand, la mine très pâle, plutôt fragile, mais son regard brûlait de colère sous le capuchon de sa cape.

«Avancez vos preuves, et n'osez même pas toucher cet enfant avec ça !»

Joon ne savait pas bien si les regards qui les entouraient étaient amicaux ou révulsés devant l'affront... Mais peu importait.

HRP : mince j'ai oublié de réactualiser la page avant de poster é_è

Quête : tel est pris qui croyait prendre

Eomer doutait que le mousse ait eu assez de courage pour forcer la porte du capitaine, en effet, il n'était même pas capable de répondre à l'accusation que l'on lui faisait et il tremblait tellement sous le regard courroucé de son père qu'il imaginait pas que ce garçon ait eu le cran de mener à bien cette tâche. D'autant que forcer une porte n'est pas la chose la plus simple à réaliser . Le rôdeur s'y était exercé à une époque pour le plaisir d'appliquer son habilité manuelle et n'arrivait à crocheter des serrures simples que depuis peu et en général cela se voyait...

Regardant l'assistance il remarqua le regard fuyant de la voleuse Nynaeve qui semblait ne pas vouloir croiser le regard de quelqu'un d'autre dans l'assemblée, un air gêné sur le visage.
C'est à ce moment que Arya et Astrée intervinrent, dans la confusion Eomer n'entendit pas toutes leurs paroles mais il vit que Arya était bouleversée et sa réaction semblait plus émotionnelle et disproportionnée. L'Elfe ne semblait pas réagir pour le mousse mais plutôt par conviction... Par contre Astrée qui se trouvait non loin de Eomer semblait honteuse et intimidée et dit "Ce n'est pas lui..."
Mu par une inspiration soudaine, Eomer regarda de nouveau Nynaeve qui regardait la rôdeuse l'air surprise... Apparemment toutes deux savaient quelque chose qu'elles auraient préférer cacher. Mais bon leur plan avait échoué et en y réfléchissant il était évident que la personne la plus suspecte aurait dû être la voleuse, pourquoi le capitaine faisait il cette mise en scène ? Etait-ce calculé pour que le coupable se trahisse ?
Le rôdeur, d'un pas étonnemment rapide et agile, s'approcha alors du capitaine et interrompit son geste alors qu'il allait abattre son fouet sur le dos du jeune homme (Eomer ne vit pas la protection d'Arya):

"Excusez moi capitaine, il me semble que Dame Astrée et Myrhela souhaitent vous faire part de quelque chose..."

Myrhela fut rassurée de voir Asrée aborder le capitaine. Avec la protection de Arya et de Joon en plus, le mousse allait surement échapper à son sort. Se disant que tout allait finalement bien se passer, la demi-elfe resta attentive au cas où elle dût intervenir mais ne croyant pas que cela arriverait.

C'est alors qu'elle entendit les propos d'Eomer..

Elle le foudroya du regard, perdant tout trait de son air gêné des minutes passée. Pour qui se prenait-il? Dénoncer ses futurs compagnons alors que justement l'un d'entre eux était en train de le faire.. Myrhela sentit la colère monter mais tenta de se calmer surtout qu'elle se doutait que le capitaine la regardait.
"Il semble que vous aussi accusez sans preuve, messire Eomer, laissez parler les gens qui ont quelque chose d'utile à dire plutôt", fit-elle acidement.
Il regretterait d'être ainsi intervenu, elle ne savait pas encore comment mais elle trouverait.. mais pas maintenant.

La demi-elfe tourna son regard vers le capitaine, puis vers Astrée attendant ce qu'elle allait dire avec appréhension mais le cachant.

HRP: C'est "Myrhela" son prénom! x)

Mais quelle dépense d'énergie et de temps pour résoudre le mystérieux délit du "vol de biscuits de la cabine du capitaine. C'est en tout cas ce que pensait Zaiu qui trouvait les mœurs humaines pour le moins étranges bien qu'il pouvait comprendre... Déjà, la sentences du maître de bords créait l'émoi parmi les civils. Comment réagirait les matelots fasse à pareil emportement ? Ce n'était pas le problème de Zaiu qui avait déjà déserté l'assemblée. Il regagna le château arrière et s'accouda sur la balustrade. Pour la première fois son départ, il commença à réfléchir sur ce qu'il avait fait : fuir son chez lui pour se retrouver embarqué dans une expédition périlleuse. A la question du Comte, il avait répondu par l'affirmative ,malgré le risque, malgré le peu de détails fournis. En fait, sa nature toujours relativement juvénile le poussait encore à chercher ses limites : il se demandait bien comment il réagirait dans le feu de l'action. Il faudrait maintenant qu'il retrouve le chef de l'expédition où tout autre personne pouvant le renseigner sur la mission (à cause du rassemblement, sa conversation n'avait pu se poursuivre).

Sur le pont, des éclats de voix commençaient à se faire entendre, tirant Zaiu de ses pensées. Son oreille distraite lui affirma qu'il n'y avait pas de risque de mutinerie ; il replongea dans une espèce de transe contemplative ayant pour objet l'horizon ...

Les interventions successives remirent les idées de la magicienne en place, mais ce n'est pas pour autant qu'elle retirait sa protection à l'enfant. Si un sourire était venu sur son visage en constatant la réaction de son congénère qui venait de s'interposer entre eux, elle resta interdite devant l'intervention d'Astrée, persuadée que celle-ci laissant son coeur parler allait se dénoncer pour éviter au mousse de se faire corriger, car elle ne pouvait avoir voler de la nourriture et encore moins crocheter la porte de la cabine du capitaine, ce qui était un délit particulièrement grave.

L'intervention d'Eomer la surpris et son ouïe fine lui ayant permis d'entendre les mots de Myrhela, ses yeux passèrent de celle-ci à la rôdeuse avec un étonnement évident. Les deux femmes semblaient savoir plus qu'elles n'auraient dû, voir à la réaction de Myrhela, y être de près ou de loin impliquée se qui la confortait que le capitaine avait accusé et menacé son propre fils publiquement pour des faits qu'il n'avait pas commis. Ce fut dès lors un regard dédaigneux qu'elle porta sur l'homme, celui qu'un elfe porte sur un humain qu'il considère comme une brute épaisse. Tout en restant silencieuse, elle l'observait se demandant ce qui allait maintenant se passer et s'il allait oser porter sur des civiles la correction qu'il dédiait à un enfant si les deux femmes étaient les auteurs des méfaits.

Damant était allé s'asseoir sur une caisse en haut des marches à bâbord du château arrière, peu intéressé par l'affaire en elle même, il avait toutefois une vue d'ensemble sur la scène, s'amusant de voir une grande partie de ses compagnons rompre les rangs pour former ue muraille entre le capitaine et le mousse.
Il avait l'habitude des bateaux, y avait passé la majeure partie des deux dernières années et ce genre de scène en cas de vol ou de problème lui était familier ; les choses se réglaient à la dure pour chacun en mer, cela faisait partie des "traditions" marines. Ses compagnons étaient juste trop "terrestres" pour remarquer l'indignation générale des matelots...

Il posa sa chemise à côté de lui et entreprit de retirer les quelques échardes qu'il avait pris dans le flanc, jetant de temps à autres un regard à la scène, soupirant dans sa barbe ; ce fouet était ridiculement disproportionné pour une simple semonce, ce qui lui laissait à penser que le capitaine cherchait avant tout à faire se dévoiler les vraies coupables avec cette mise en scène mélodramatique entre père et fils. Il ne semblait pas homme à garder pour plus d'un voyage un chapardeur à bord de toute manière, les hommes de bord devaient avoir toute sa confiance.
Le vieux renard savait dès le départ qu'aucun d'entre eux n'était coupable!
Il sourit en se concentrant à nouveau sur les aiguilles de bois et ne remarqua pas tout de suite Zaïu, qui était monté par l'escalier tribord.

HRP. Kasumi étant en panne d'internet, je l'inclus dans mon post

Quête : tel est pris qui croyait prendre

Astrée, reprenant petit à petit le contrôle de ses émotions, avait observé bouche bée les réactions des autres spectateurs de la scène. Elle avait pâli encore davantage : l’attitude de ses camarades ne pouvait être considérée, sur ce navire militaire, que comme une remise en cause de l’autorité du capitaine. Qui sait comment il allait réagir face à une telle insubordination ? Et s'il décidait de tous les arrêter ? Dans tous les cas, cela n'était pas bon pour la cohésion de l'équipe. Même si, en un sens, elle comprenait parfaitement - et appréciait en un sens - que certains sachent réagir face à une punition largement injustifiée. Tout ça à cause d’un vol de biscuit… Et par sa faute. Elle n’avait pas besoin de se retourner pour deviner la réprobation des membres de l’équipage.
L’intervention d’Eomer la fit blêmir. Il ne fallait surtout pas que Myrhela soit accusée, elle n’y était pour rien… Le principal coupable, quant à lui, se tenait coit au fond de sa capuche, ressentant l’angoisse de la rôdeuse.

Kasumi s’était approché lui aussi, sans doute inquiet pour elle et désireux d’intervenir, connaissant son peu d’habitude des protocoles, quels qu’ils soient. Elle devinait sa réprobation : on ne remet pas en cause l’autorité d’un capitaine devant ses hommes, jamais. Pas comme ça en tout cas. Il fallait absolument qu'elle fasse quelque chose...
A nouveau, elle prit la parole, sans laisser à son compagnon le temps d’intervenir. Elle s’efforça d’affermir sa voix, sans vraiment y parvenir.
- Je suis désolée, monsieur – elle ignorait par quel terme on devait s’adresser à un capitaine -, je crois qu’il s’agit d’un malentendu. Je pourrai tout vous expliquer, si vous acceptez de m’accorder une entrevue...

Eomer eut un mouvement de recul instinctif devant le regard foudroyant de colère de la voleuse, il se demanda en une fraction de seconde si il devait se mettre à surveiller ses arrières sur le bâteau lui même...
"Je suis désolé Dame Myrhela, je ne voulais pas sembler indiscret mais je pense que le Capitaine est tout à fait à même d'écouter ce que l'ont peut avoir à lui dire, nous ne sommes plus des enfants, et il me semble juste évident que en terme de preuve il y a plus de chances qu'une experte ait ouvert sa cabine qu'un jeune mousse... Après il est possible que Dame Astrée ait une autre explication." Ajouta Eomer en entendant la petite voix d'Astrée. Le rôdeur était curieux de connaître la vérité...

Le mouvement de recul avait ravi la jeune femme, ainsi elle avait réussi à l'intimider avec seulement un regard, magnifique!
La réflexion d'Eomer tenait hélas debout mais Myrhela ne comptait pas le laisser s'en sortir comme cela. Elle comptait bien avoir le dernier mot..! Parce que même s'il avait raison sur l'auteur du délit, sa réaction n'avait rien pour plaire à la bretteuse. N'aurait-il pas pu simplement protéger le mousse en silence? Il semblait qu'il préférait plutôt offrir deux femmes au fouet du capitaine..

"Avec de telles réflexions, si vous perdez votre doudou vous allez m'en accuser aussi je sens.."

Myrhela commençait à angoisser un peu.. Qu'allait bien pouvoir dire Astrée? Ferait-elle croire qu'elle avait déverrouillée elle-même la serrure? Ou dirait-elle la vérité? Elle ne connaissait pas assez la rôdeuse pour le deviner.
Elle ne voulait surtout pas que cet Eomer ressorte fier de cette assemblée improvisée.. mais cela ne dépendait pas d'elle..

Quête : tel est pris qui croyait prendre

Eomer se demanda pourquoi Myrhela semblait si inquiète... Après tout la mise en scène du capitaine semblait plus de l'ordre de l'action théatrale que quoi que ce soit d'autre, surtout que pour un vol de nourriture cela semblait bien disproportionné même si le mousse en était réellement l'auteur.
Après si un coupable différent devait être trouvé parmis les passagers du bateau, Eomer n'imaginait même pas qu'il puisse recevoir des coups de fouet en punition. Un capitaine est le maître à bord pour ses matelots mais ses passagers ne sont pas vraiment sous son autorité (en tout cas Eomer ne le voyait pas comme ça), surtout si ils sont tous adultes. Un vol de nourriture est un problème à rêgler mais lever le voile sur le mystère devait être la motivation du capitaine d'après Eomer, et ce plus que de chercher à le châtier.
Pour ce qui est de Myrhela, Eomer préféra ne pas relever ses derniers propos agressifs, il ne voyait pas en quoi forcer une porte et voler de la nourriture pouvait autant la rendre si incisive et mal à l'aise...
Qu'allait donc pouvoir révêler Astrée ?

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

HRP : Je me permets une petite mise au point

Sur un navire, particulièrement sur un navire militaire, et encore plus dans un univers médiéval, le capitaine est seul maître à son bord. Tous doivent se soumettre à son autorité, passagers comme équipage. Tous doivent respecter ses consignes et accepter sa justice en cas d’infraction. On ne va pas se détourner, gagner un port et remettre un passager fautif au juge local, ce serait assez peu réaliste. Bref : vos personnages (au moins ceux qui ont l’habitude de la marine et plus largement de la civilisation) doivent être conscients de cet état de fait. Et être conscients que contredire ouvertement ou, pire, désobéir au capitaine ou le menacer peut être considéré comme un acte de mutinerie.
Plus généralement, en s’engageant dans la quête, vos personnages se sont placés sous l’autorité du comte d’Aiglepierre. Évidemment, rien ne les empêche de lui désobéir, mais… ils doivent le faire en toute connaissance de cause, savoir ce qu’ils risquent. On est dans un cadre « militaire » où la hiérarchie est stricte et où l’on attend qu’elle soit respectée.

Sur le pont de la Nébuleuse, la tension était brusquement montée. L’équipage, les soldats, les officiers et une partie des passagers – les mages de guerre, notamment – avaient regardé, ébahis, ceux qui s’étaient placés entre le capitaine et le mousse, défiant ouvertement l’autorité du premier, sa sentence, voir, pire, le menaçant avec une lance ! Des murmures s’élevèrent, indignés, courroucés, et plus d’un militaire porta la main à son arme, prêt à intervenir en cas de débordement.
Le capitaine, lui, ne se démonta pas un seul instant. Certes, il dévisagea avec intensité chacun de ceux qui s’étaient portés en avant, écouta leurs déclarations, impassible, le fouet toujours levé. Puis, alors que le silence se prolongeait, presque insoutenable de menaces, il l’abaissa et se fendit d’un large sourire.
-Ça marche à tout les coups… lança-t-il. Merci beaucoup pour ton aide, Léo.
-De rien, p’pa ! fit le gamin en se relevant, tout sourire.
Son père lui ébouriffa affectueusement les cheveux, puis lui tendit un paquet de biscuits, celui-là même qu’avait largement entamé Prince des Frelons.
-Tiens, tu l’as bien mérité.
Comme le mousse s’éloignait, radieux, le capitaine se tourna vers l’assistance.
-Allez, c’est terminé : mission accomplie. Tout le monde retourne au boulot !
Les marins se dispersèrent lentement, non sans jeter des regards attentifs aux Luméniens toujours debout près de leur supérieur. C’est à eux que s’adressa ensuite Longuehune.
-Mesdames, messieurs, il faudra que nous ayons une petite discussion à propos des règles en usage à bord d’un bâtiment de la marine de guerre et du respect de la discipline. Mais cela peut attendre. Pour l’heure, dame Astrée, j’aimerais que nous nous entretenions en privé. Dans ma cabine.

Quête : tel est pris qui croyait prendre

En entendant la tirade du capitaine, Astrée s’était faite toute petite. Elle aurait bien voulu disparaître aux regards, mais… c’était impossible. Le feu aux joues, tête baissée, elle n’osait regarder personne. Elle sentit la main de Kasumi saisir la sienne, et s’y accrocha de toutes ses forces. Elle l’entendit vaguement parler au capitaine, sans parvenir à en comprendre un traitre mot tant elle était troublée. Peut-être voulait-il s’excuser, certainement tenter de la soutenir. Elle devina qu’il voulait l’accompagner, ce que le capitaine allait certainement refuser.

Elle inspira profondément, leva la tête, croisa le regard du capitaine.
- Je vous suis, fit-elle d’un ton soudain presque calme. Elle allait pouvoir s’expliquer, et la tension allait retomber. C’était tout ce qu’il y avait à faire… D'un regard, elle fit comprendre à Kasumi qu'il ne devait pas s'inquiéter.
Petit à petit, les émotions refluaient. Elle commençait seulement à réaliser que tout cela n'avait été qu'une mise en scène.

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Entre Helonna et Dorrandin

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