La Couronne de Cuivre

Taliesin hésita. D'un côté, la perspective de se mêler à la foule ne lui plaisait guère : au milieu de tant d'elfes, la présence de Victor ne passerait pas inaperçue, et les risques d'en voir certains s'offusquer ouvertement serait accru, même si, jusqu'ici, les mécontents s'étaient tus. De l'autre, échapper un moment à la froidure hivernale était plus que tentant. Sans parler de l'idée de trouver quelque chose à manger : son ventre commençait à crier famine.
-Je dirais que oui... finit-il par répondre. Ton laisser-passer, à ma souvenance, n'incluait pas de restriction... Mais on peut toujours se renseigner, histoire de ne pas faire d'impair.
Et de se mettre aussitôt en devoir de trouver quelqu'un susceptible de leur donner l'information.

L’elfe que Taliesin interrogea toisa Victor sans aménité, comme on détaille quelque chose de vaguement répugnant dont on veut s’éloigner au plus vite. Le gosse n’y prêta aucune attention : il ne comprenait pas l’elfique et était nettement plus intéressé par ce qui se déroulait de l’autre côté de l’hiver. Mais aussi désagréable soit son attitude, l’interlocuteur du barde n’en profita pas pour repousser le petit garçon : tant qu’il se tenait convenablement, il avait accès au marché. Rares étaient les humains qui y venaient, cependant. Mais il n’y avait pas d’interdiction.

Le barde remercia courtoisement son interlocuteur, même s'il lui vouait d'emblée une certaine antipathie, à case de son aversion manifeste pour Victor. Mais il devait faire bonne figure, et il s'y employa.
Quand l'elfe se fut éloigné, il se retourna vers l'enfant.
-C'est bon, rien n'interdit que tu entres... Je propose donc que nous y allions sans plus tarder : je commence a avoir grand faim. Pense juste a enlever ton manteau sitôt que nous aurons gagné le printemps, d'accord ? Le changement brutal de température, il n'y a pas mieux pour tomber malade.

Victor traversa la frontière entre les saisons avec félicité et retira son manteau aussitôt, obéissant aux injonctions de son aîné. Il resta ensuite dans son ombre : la foule était dense autour des étals et composée uniquement d’elfes, de la lune et des bois, qui devisaient, marchandaient et achetaient. Les stalles étaient couvertes de tout et n’importe quoi, vêtements, victuailles, armes, colifichets, objets divers, usuels ou mystérieux. Victor demeura immobile, un peu hypnotisé.
« Tu… Tu vas nous trouver à manger ? » balbutia-t-il, timidement.

Taliesin acquiesça
-Bien sûr. Je suis sûr qu'on va trouver quelque chose qui te plaira...
Il lui adressa un sourire encourageant.
-Et qui n'aura ni goût de vieilles racines, ni goût de terre... ajouta-t-il tout bas.
Puis il hésita et finit par lui tendre la main. Il aurait pu prendre la sienne d'emblée, mais préférait lui laisser le choix. Après tout, il voulait le rassurer, pas l'humilier. Victor n'avait pas fait de manière durant l'exploration de la ville. Mais ils n'avaient pas croisé grand monde,. Alors qu'Ici, la foule était dense, et les regards nombreux...

Victor lui prit la main avec un regard reconnaissant, et ils s'enfoncèrent dans le marché. Les étals de nourriture étaient disséminés un peu partout dans la clairière : certains offraient des denrées brutes, oiseaux plumés, fromages colorés ou fruits murs, d'autres proposaient des en-cas fumants et odorants, en croûte ou en sauce, au miel ou au piment. Ils n'avaient que l'embarras du choix.
" Choisis pour moi. Tu dois pouvoir me conseiller. Mais sans tomates, de préférence." déclara le petit garçon alors qu'ils s'immobilisaient devant un marchand de tourtes.
Le marchand jeta un coup d'oeil curieux à l'enfant, mais se garda bien de faire le moindre commentaire.

Taliesin sourit au commerçant puis examina les tourtes, cherchant, entre toutes, celles qui seraient le plus à même de convenir au palais de l'enfant. Il écarta celles dont certains ingrédients lui étaient inconnus ou dont la composition était trop elfique, finit par se rabattre sur deux représentantes d'une recette à base de volaille dont l'odeur alléchante et la mine avenante de la croûte dorée faisaient hurler son estomac affame.
-Je crois que ça devrait te plaire..., dit-il après avoir exposé son choix au marchand.

Ils mangèrent de bon appétit, assis dans l'herbe hors du marché, et la tourte se révéla aussi délicieuse que pressenti. Ils s'en tachèrent copieusement les doigts, mais parvinrent, miracle, à ne pas ruiner leurs vêtements.
" On nous espionne." grommela cependant Victor, alors qu'ils terminaient.
En effet, Taliesin repéra, derrière un buisson voisin, une série de petites silhouettes embusquées. Des enfants. Ils essaient d'être discrets mais ils étaient trop nombreux pour être parfaitement dissimulés. De plus, gloussements et chamailleries s'échappaient de l'arbuste, chants d'oiseau des plus originaux.
" Tu crois qu'ils regardent quoi ? L'elfe du soleil ou le petit humain ?" continua Victor.

Taliesin sourit. Ce genre d'espions-là ne le dérangeaient pas.
-Je crois qu'il regardent l'elfe du soleil et le petit humain, répondit-il. Qu'ils s'étonnent de l'apparence de l'un comme de l'autre... et de celle de l'étrange duo qu'ils forment. Mais n'y voit pas malice : c'est normal que ça les intrigue. Et puis, souviens toi comme nous avons regarde Borgporkniel, la première fois que nous l'avons vu... C'était juste de la curoisité et de l'étonnement, pas de la malignité...

« Ça m’énerve quand même… » grommela Victor en lançant des coups d’œil appuyés vers le buisson.
Puis brusquement, il tira la langue dans leur direction. Le massif de fleurs éclata de rire. Puis une pomme de pin en fusa et s’écrasa à quelques pas d’eux.
« Ils me cherchent… »

Le barde haussa les épaules.
-Hé, c'est toi qui as ouvert les hostilités, bonhomme !
Il lorgna le buisson, plus amusé qu'inquiet pour la suite des événements
-Je ne vois que deux solutions pour résoudre cette situation. Soit nous replier vers notre auberge, s'ils t'ennuient trop. Soit... Les inviter à sortir du bois. Qu'en dis-tu ?

« Je vais leur montrer ! » s’exclama l’enfant, et il bondit sur ses pieds avant de se ruer vers le buisson.
L’effet fut immédiat : une nuée de jeunes elfes s’en échappa en hurlant de rire, s’éparpillant dans toutes les directions. Ils étaient au moins dix, garçons et filles, et Victor ne sut lequel prendre en chasse. Ils s’immobilisèrent tous à courte distance, et se remirent à glousser. Piqué au vif, le petit garçon revint vers Taliesin.
« Ah, on rigole… » grommela-t-il.
Il se pencha sur son manteau et en extirpa, revanchard, le pipeau de Belenn.

Taliesin posa une main qu'il voulait apaisante sur le bras de l'enfant.
-La charge n'était pas dans les options que j'avais proposées, si ?
Il lança un regard aux petits elfes, puis reporta son attention sur Victor.
-Je ne crois pas qu'ils rient méchamment... Peut-être même ont-ils pris ton assaut pour un jeu... Ne te mets donc pas martel en tête pour si peu.
Il grimaça légèrement en regardant le pipeau.
-Je ne crois pas que ça soit une bonne riposte, ça... Si un adulte passe par là et comprend que tu leur jettes un sort... On sera dans le pétrin. Non, franchement, messire, je requiers l'honneur d'être votre ambassadeur. Ou votre champion, s'il vous agrée.

Victor parut hésiter, puis se fendit d'un petit sourire contrit et rangea le pipeau dans la poche de son manteau. Il s'assit ensuite dessus, feignant d'ignorer les petits elfes qui les lorgnaient toujours ostensiblement.
" Soit. Tu peux être mon porte-parole et mon champion, si tu veux. Agis en fonction de l'accueil que tu reçois." déclara-t-il, bras croisés.
Les enfants s'étaient regroupés à nouveau, circonspects et amusés.

-J'essaierai de me montrer digne de votre confiance, monseigneur...
Il se leva, soulagé que Victor ait abandonné son idée première, et fit quelques pas en direction des enfants, prenant cependant soin de s'arrêter à bonne distance, avant qu'ils ne détalent à nouveau.
-Jeunes gens, jeunes filles, désignerez-vous un ambassadeur pour venir ici négocier avec moi ? déclara-t-il en elfique.
Il arborait une mine avenante, décidé à leur montrer que, pour l'instant du moins, il n'avait pas l'intention de les réprimander.

Les enfants s'éparpillèrent à nouveau en riant, tel un essaim de petits oiseaux. Ils revinrent cependant, un à un, et poussèrent une petite fille devant eux. Elle n'était pas plus grande que Victor et pourtant, Taliesin le savait bien, nettement plus âgée. Elle avait un visage extrêmement elfique, allongé, le nez pointu, les yeux en amande, bleu sombre, qu'elle posa, curieux, sur son interlocuteur.
" C'est moi qui parlementerai." déclara-t-elle d'un ton buté.
Les autres se rangèrent dans son ombre, sans parvenir à contenir leur hilarité teintée d'inquiétude. Taliesin sentait qu'au moindre mouvement, ils fileraient à nouveau.

Le barde balança un moment entre l'envie de lancer un "bouh" tonitruant et celle de demeurer immobile, mais finit par opter pour la deuxième solution. Moins amusante, elle était, tout de même, plus raisonnable.
-Très bien... fit-il, toujours souriant. Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, sans doute convient-il de procéder aux présentations. Je me nomme Taliesin, et le garçon s'appelle Victor. Nous ne sommes arrivés à Loth Imarhil que depuis avant-hier.

La petite elfe le dévisagea avec suspicion, fronçant les sourcils et le bout du nez.
" Je me nomme Maliondel, et eux, ce sont Ferranon, Halion, Jaroniel, Garellan, Daffodil, Tollinn, Moliann, Ramunnyl et Villnilunn... Victor, c'est un nom bizarre, c'est un nom de zumain. Pourquoi donnent-ils des noms bizarres à leurs enfants ? Parce qu'ils sont bizarres ?"
Ses compagnons semblaient impatients de connaître la réponse à cette question fondamentale.

Taliesin haussa les épaules.
-Les humains ne parlent pas la même langue que les elfes. Du coup, leurs noms sont différents des nôtres. Et je peux t'assurer qu'ils trouvent les noms elfiques aussi étranges que vous trouvez les leurs bizarres. Tout ça n'est qu'une simple question d'habitude.

Cette réponse innocente et des plus raisonnables fut comme le signal de départ des "hostilités". Les petits elfes se déployèrent en éventail devant Taliesin et le bombardèrent de questions.
" Est-ce que c'est parce que tu es puni que tu as un enfant humain ?"
" Est-ce que c'est vrai qu'ils mangent les elfes rôtis avec des pommes ?"
" Est-ce qu'ils sentent vraiment le vieux fromage ?"
" Est-ce qu'il ronfle la nuit ?"
" Pourquoi ils meurent si vite ?"
" Est-ce qu'ils ont vraiment des sabots fourchus dans leurs bottes ?"
" Pourquoi leurs oreilles sont si moches ?"
" Comment ils font pour aller faire pipi la nuit s'ils voient rien dans le noir ?"
" Je peux aller le toucher ?"

Le barde leva la main pour essayer d'interrompre - ou du moins de réduire' - la déferlante.
-Un à la fois, un à la fois... fit-il. Sinon, comment voulez-vous que je réponde ? Hum, alors... Non, je ne suis pas puni, je suis même très heureux d'avoir Victor avec moi, d'autant qu'il ne ronfle pas la nuit. Ensuite, les humains ne mangent pas les elfes rôtis avec des pommes : ça, ce sont les trolls qui le font. Ils ne sentent pas non plus le vieux fromage, ou alors, c'est qu'ils ne se sont pas lavés depuis des lustres. Pour les oreilles et leur courte vie... Heu... C'est la nature, j'imagine. Autant demander pourquoie les nains sont barbus et pourquoi les haleflins ont les pieds poilus... Ah, d'ailleurs, tant qu'on y est : les humains n'ont pas de sabots fourchus, dans leurs bottes, mais des pieds très semblables aux nôtres. Par contre, oui, ils n'y voient rien dans le noir, et pour pouvoir aller faire pipi la nuit, ils mettent juste une chandelle sur leur table de chevet et l'allument en cas de besoin...
Au fur et à mesure qu'il parlait, il avait compté sur ses doigts, comme pour vérifier qu'il n'oubliait rien. Restait une question, cependant...
-Ah, et pour aller le toucher, heu... C'est à lui qu'il faudrait demander la permission, mais je ne suis pas sûr qu'il ait très envie : ce n'est pas un chat qu'on caresse ! Imaginez votre réaction si vous arriviez dans une ville humaine et que des enfants humains demandent à vous toucher...

La curiosité des petits elfes n'était pas assouvie, malgré les efforts du barde.
" Vaut mieux pas le toucher, il pourrait te filer des maladies."
" C'est vrai, mon papa il dit que les zumains, ils ont des germes, puis eux ils sont pas malades, parce qu'ils sont habitués à vivre dans la crasse, mais nous, comme on est raffinés, et purs, et propres, on serait trop malades."
" A cause de la zygène."
" La higène, on doit dire. Avec un I."
" Ah oui ? Moi mon papa il dit que les zumains, ils boivent du sang d'elfe pour pas vieillir. Que si on fait pas attention, ils vont nous saigner."
" Tu lui donnes un peu de sang en échange qu'il reste gentil avec toi, alors ?"
" Ça c'est les vampires, t'es bête."
" Les vampires sont des zumains. Ou bien les zumains des vampires, je sais plus."
" Moi, mon papa il dit que les zumains ils coupent les arbres pour faire du feu."
" Oh !"
" Et aussi pour faire des maisons."
" C'est pas bien."
" Non, c'est pas bien."
" Pourquoi tu préfères pas un petit elfe normal, plutôt que le zumain maléfique, alors ?"

Taliesin leva les yeux au ciel, se demandant comment il allait se tirer de ce mauvais pas. Il avait l'impression de se retrouver au milieu d'enfants humains découvrant pour la première fois un elfe... Situation bien plus répandue que celle à laquelle il assistait en l'instant. Et il l'avait vécue de nombreuses fois, y compris au cours de la dernière année : d'abord aux abords de Hautépine, dans la première ferme où Galathée avait officié. Puis dans la forêt, juste à côté de leur maison, avec Estelle, la petite fantôme à laquelle s'était lié Victor. Elle avait même voulu toucher ses oreilles pointues.
Oui, une situation similaire, quoi qu'en miroir. Et, étrangement, il voyait mal Victor se laisser toucher les oreilles.
Il se tourna vers l'enfant, lui adressa un sourire encourageant, manière de lui dire que tout allait bien. Puis il refit face aux petits elfes.
-Victor n'est porteur d'aucun germe ou d'aucune maladie. Sinon, vous pensez bien que les autorités ne l'auraient pas laissé entrer, qu'elles ne lui auraient pas donné de laisser passer. En plus, si les maladies humaines étaient si graves pour les elfes, elles l'auraient soumis à un examen poussé ! Et moi, je serais mort depuis longtemps.
Il sourit.
-Quant à l'hygiène... Beaucoup d'humains sont aussi propres que nous, se lavent très régulièrement et ont horreur de la crasse. Ils ne boivent certainement pas le sang des elfes ! Les vampires existent, oui, mais ils sont de toutes races... Et heureusement peu nombreux. En revanche, c'est vrai, certains humains coupent des arbres, s'en servent pour faire du feu ou construire des maisons. D'autres, en revanche, respectent autant la nature que les elfes. C'est le cas de la mère de Victor, qui est rôdeuse. Et ni lui ni elle ne sont maléfiques, je peux vous le garantir.
Encore une fois, restait la dernière question. Il ne se déroba pas, pourtant. Chercha à être diplomate.
-Et je n'aurais rien contre avoir un petit elfe en plus de Victor. Mais pas à la place : je le répète, je suis très heureux avec lui.

Les petits elfes demeurèrent silencieux quelques secondes. Puis ce fut l'explosion : ils se ruèrent tous sur Taliesin et se mirent à lui tirer les vêtements.
" Moi ! Moi !"
" Non moi !"
" Moi je viens avec toi !"
" MOOOOOOOOI !"
" Prends moi, je suis le plus fort !"
" Je suis la plus maligne !"
" Je sais coudre des boutons !"
" Moi je sais vider un poisson !"
" Moi je pèse pas lourd, pour tes épaules !"
" Prends-moi !"
" Non, moi moi moi !"
Les cris hystériques des enfants finirent par attirer l'attention de plus d'un adulte. Aucun n'intervint, cependant. Ils se contentèrent de les regarder avec incrédulité, alors qu'ils continuaient leurs emplettes. Victor, quant à lui, paraissait théâtralement inquiet.

Taliesin adressa un sourire embarrassé aux curieux... et un haussement de sourcils significatif à l'intention de Victor. Non, il ne comprenait pas ce qui s'était passé, comment sa réponse avait pu déclencher un telle réaction. Certes, les elfes du soleil étaient une rareté ; mais de là à susciter un tel enthousiasme chez ces gamins, de là à ce qu'ils soient prêts à le suivre dans l'instant... Il y avait un monde.
A moins, bien sûr, que quelque chose ne lui échappe...
-Hé, du calme ! lança-t-il en levant les mains. Je parlais dans l'absolu ! Vous n'allez pas suivre un inconnu comme ça, tout de même ? Que diraient vos parents ?

Ils parurent peser les paroles du barde.
« Si on rentre pour l’heure du dîner, ils diront rien, les miens. »
« J’crois qu’mon père, y serait content que je parte, parce qu’il dit tout le temps que je suis une mauvaise graine. »
« Moi, si on d’vient super riche, ils seront contents, je crois. Il paraît que les elfes dorés ont toujours plein d’or. »
« Ça c’est pas les elfes dorés, c’est les nains. »
« Non, c’est les dragons. »
« Ah, zut alors. Alors ça m’intéresse pas. »
« Moi j’voudrais être un aventurier ! Oui d’abord ! »
« Moi j’dis pas à mon papa, et il en saura rien. »
« Mais si j’demande à mes parents de venir avec, ça ira, non ? »

Le barde secoua la tête, incrédule.
-Hum, je crois que vous vous faites une drôle d'idée de ce qu'est la vie d'aventurier... Si vous me suiviez, il vous faudrait quitter Loth Imarhil, quitter la forêt, et voyager au cœur des terres humaines. Longues journées de marche ou longues chevauchées, au milieu du froid, de la neige et du vent ; nuit à la belle étoile ou dans quelque auberge isolée, voir dans la paille d'une grange abandonnée... Et pas de retour le soir suivant, avant l'heure du dîner. Ni avant l'heure de dîner du lendemain, du surlendemain... Des mois entiers, vous seriez absents. Au bas mot ! Non, franchement, mieux vaut pour vous rester tranquilolement en votre magnifique cité.

« Ah. » fit un enfant, et cette intervention semblait refléter l’opinion générale de leur petit gang.
Ils se jetèrent des coups d’œil furtifs, sans plus regarder le barde.
« Je crois que mon père me cherche en fait. »
« Oui, je suis en retard, oh la la, oui ! »
« Moi aussi ! »
« Hum. »
Et ils s’éparpillèrent en une seconde, rejoignant les rangs des adultes empressés pour y disparaître en moins d’une minute.
« Qu’est-ce que c’était que ça ? » demanda Victor, étonné, en rejoignant Taliesin, et glissant, d’autorité, la main dans la sienne.

-Oh... fit le barde en lui souriant, soulagé que les choses se soient terminées ainsi. Et bien... Pour résumer notre échange, j'ai d'abord dû les détromper sur certains aprioris qu'ils pouvaient avoir sur les humains. Et ça a prit un certain temps. Ensuite... je leur ai fait un bref descriptif de ce qu'était la vie d'aventure., Bizarrement, tout de suite, ça a réfréné les ardeurs de ceux qui voulaient me suivre sur les routes... Et tu viens d'assister à la conclusion : ils ont préféré fuir !

" Ils sont bêtes." grommela Victor en lorgnant la foule d'un air mauvais.
Puis il se tourna vers Taliesin.
" Alors, est-ce qu'on achète des trucs ? Moi je pense qu'on devrait trouver un cadeau pour Galathée, tu sais ! Parce que sinon, elle nous croira pas qu'on est venus ici. Elle dira qu'on fabule. Et puis comme c'est pas juste qu'elle puisse pas voir tout ça... Je pense vraiment qu'on devrait lui trouver quelque chose."

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Loth Imarhil

Quête : Les Squelettes du Placard, chapitre 5.

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Quête : Brumes

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Re : [Lieu] Loth Imarhil

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