[Lieu] Les Commerces du Port

[Maël Maëviàn]

Savoir pourquoi et par où l'on était arrivé là où l'on se trouvait était généralement assez dur, passé une certaine heure, et donc un certain nombre de pintes, pour les marins rentrant au port. Et si c'était déjà difficile pour ceux qui étaient venus directement et dans un but précis, ce l'était plus encore pour quelqu'un qui avait, vraisemblablement, erré au hasard. Mais le lieu semblait valoir le coup.
Assez curieusement, certains réflexes d'habitué de la nature sauvage lui revenaient assez naturellement dans ce genre d'endroit : là où d'autres marins proféraient juron sur juron – une marque de fabrique, pour les habitués de la mer – et n'hésitaient pas à se chercher querelle, en y trouvant même un certain plaisir, Maël adoptait d'instinct, face aux humains un peu trop nombreux et alcoolisés, la même attitude prudente qu'il avait, en pleine jungle, en tombant face à face avec un grand fauve. Si la garde luménienne avait besoin d'intervenir, ce ne serait sans doute pas de son fait ; même si cela ne changerait sans doute que peu de choses au final.

[Galathée]

La bière était bonne, cela dit, et peu onéreuse pour l'occasion. On chantait dans un coin de la salle, on jouait aux cartes et au bras de fer un peu plus loin, un petit cercle s'était formé autour d'un vieux loup de mer qui racontait une chasse à la baleine mémorable.
La tenancière s'approcha de Maël et lui tendit une nouvelle chope.
" Dis, beau blond, il y a le capitaine Joffren qui veut te parler. C'est le moustachu, là, assis dans le coin, qui parle avec la halfeline."

[Maël Maëviàn]

Curieux. Non pas qu'on puisse le remarquer spécialement, après tout, mais qu'il attire précisément l'attention d'un capitaine de navire le jour de son retour, et alors qu'il n'avait pas spécialement l'intention de reprendre la mer.

« Merci… »

Le nom de Joffren, dans l'immédiat, ne lui disait rien. Mais les conditions n'étaient pas spécialement celles qui rendent la curiosité dangereuse : cela ne coûterait sans doute rien de prendre quelques renseignements. Aussi le druide s'approcha-t-il de la table désignée, se demandant si l'homme à la moustache lui adresserait la parole en le voyant faire ou s'il devrait lancer lui-même la conversation.

[Galathée]

" Viens t'asseoir, petit." lui dit aussitôt Joffren en lui désignant une chaise.
La halfeline lui sourit mais l'examina aussi de la tête aux orteils.
" Tu es le matelot qui est descendu de la Mécréante tout à l'heure, pas vrai ? Carl m'a parlé de toi. Il dit que t'es pas prêt de remonter à bord, mais c'est pas sur des on-dits qu'on s'ficelle un équipage, pas vrai ?"

[Maël Maëviàn]

Maël ne fit guère de difficultés pour s'asseoir, même si quelque chose – peut-être le regard insistant de la petite personne – le rendait quelque peu nerveux. Il n'en laissa cependant rien paraître.

« Les on-dits peuvent tout de même parfois avoir du vrai. En l'occurrence, je n'ai effectivement pas prévu de rembarquer tout de suite. »

Mais il n'était pas catégorique à ce sujet. Depuis quelques années maintenant, druide était son métier, et les séjours en mer correspondaient, en quelque sorte, à ses vacances. Celles-ci ne duraient jamais plus qu'il n'était raisonnable, et il était présentement temps pour lui de se remettre à travailler – ou, du moins, ce serait le cas à partir du lendemain. Mais si son dernier capitaine avait parlé de lui, il n'était pas impossible que sa situation particulière soit ce qui ait attiré l'attention chez ce Joffren – car il n'avait pas la prétention d'avoir des talents de marin suffisamment exceptionnels pour qu'on veuille spécifiquement de lui pour ce seul motif. Certaines expéditions maritimes pouvaient, après tout, avoir besoin d'un druide, comme d'autres avaient besoin d'un prêtre ou d'un magicien. Si tel était le cas et que l'offre qu'on lui ferait lui permettait d'accomplir ses devoirs envers la nature, ce serait assurément une possibilité intéressante à étudier.

[Galathée]

" Mais p't'être que t'as envie de te déplacer gratuitement vers des zones moins... urbaines, qui sait ?" dit le capitaine.
Il croisa les bras.
" T'as déjà navigué sur rivière ? Tu y connais quelque chose, ou bien c'est juste la mer, ta spécialité ?"
Il fit signe, au passage, à une des serveuses pour qu'elle remplisse leurs chopes.

[Maël Maëviàn]

Il n'y en avait guère besoin, dans l'immédiat, pour celle de Maël : il n'avait bu que quelques gorgées depuis que la tenancière la lui avait apporté. Quelques gorgées qui s'ajoutaient toutefois à toutes les précédentes.

« J'ai déjà navigué en rivière, mais cela remonte à un certain temps. J'aurais sans doute besoin d'une remise à niveau. De quoi s'agirait-il, au juste ? »

Jusque là, Joffren avait montré qu'il savait à qui il parlait, mais sans dévoiler grand chose de ses intentions. Ne pas étaler toutes ses cartes d'un coup lui semblait sans doute naturel, mais le druide avait besoin de savoir ce qu'on lui proposait pour pouvoir étudier la question.

[Galathée]

" On m'a demandé de descendre une rivière. La Ronde, c'est un des cours d'eau du sud de l'île, qui sort de la Forêt Maudite et va jusqu'à la mer. Bref, les bateliers ne descendent plus parce qu'il y a des soucis dans une zone escarpée et ils ont demandé des gars un peu plus costauds... Moi, piloter ces rafiots à fond plat, ça me gêne pas, mais je trouve les marchands drôlement flous sur la raison pour laquelle ils ont besoin d'un coup de pouce."
Joffren se lissa la moustache.
" Certains disent qu'il y a des bestioles sur le chemin, qui coulent les navires. Ça me parait gros, mais pas impossible. Et vu que, si j'ai bien suivi, les bestioles c'est un peu ton truc... Je me disais que je te ferais la proposition."

[Maël Maëviàn]

« S'il y a des soucis suffisants pour nécessiter un équipage sortant de l'ordinaire, ces hommes sont stupides de garder des secrets : davantage d'informations aiderait à choisir les bonnes personnes, et surtout éviterait la panique durant le trajet. »

Tout marin savait à quel point une incertitude teintée de peur quant à la route empruntée pouvait avoir des conséquences funestes.

« Mais si ce sont effectivement des bestioles, comme vous dites, qui sont à l'origine de ça… Il se peut en effet que je vous sois utile. »

Suivre la Ronde… Maël situait très bien l'endroit sur une carte, mais ne l'avait jamais approché. En fait, Luménis était, à peu de choses près, le point le plus au sud d'Helonna qu'il ait eu l'occasion de visiter jusque là. Non pas par manque d'envie : il avait déjà plusieurs fois entrepris de s'y rendre ; mais chaque fois qu'il prenait la route dans cette direction, se produisait un événement imprévu qui le ramenait à Lumenis, ou plus au nord encore. Lors de sa dernière tentative, ç'avait été une rencontre avec une amazone, un paladin et quelques infortunés poissons, qui avait conduit à sa première visite à la forêt maudite. Pour quelqu'un qui aimait à considérer les signes du destin, sans doute y en avait-il un à considérer ici : peut-être, après tout, ne devait-il faire connaissance avec cette partie du monde que par la voie des eaux ?

[Galathée]

" L'idée est de chevaucher jusqu'au village d'embarquement. J'ai oublié son nom, un truc en -ell ou en -all. Bref. Là, on embarque sur le rafiot et on fait la descente. Honnêtement, je ne sais pas ce qu'il se passe sur ce parcours, mais j'ai l'impression qu'on n'en saura pas plus si on n'interroge pas les gars sur place."
Il haussa les épaules.
" Je peux pas vous en dire plus. Ça vous tente ou ça vous tente pas. Si ça se trouve, c'est juste des superstitions et on se baladera au soleil sur la Ronde. Mais vu qu'elle sort de la Forêt Maudite, c'est pas impossible qu'elle charrie des horreurs en aval."

[Maël Maëviàn]

Partir à cheval d'un port, dans le seul but d'en rejoindre un autre. Voilà en tout cas quelque chose qu'il n'avait pas fait souvent.

« Je ne connais pas vos marchands, mais il me semblerait très surprenant qu'ils montent ce genre d'opérations sans aucune raison. Il y a sans doute quelque chose… à nous de découvrir ce dont il s'agit. Quand partons-nous ? »

Voilà qui lui éviterait, le lendemain, de réfléchir à sa prochaine destination.

[Galathée]

" Parfait ! dit le capitaine Joffren. J'espère que le voyage vaudra le coup, et pas seulement sur le plan financier."
Il tendit la main à Maël, pour la lui serrer.
" Avez-vous un cheval ?"

[Maël Maëviàn]

« Pas personnellement. »

Maël avait déjà eu l'occasion de monter diverses créatures – pas uniquement des chevaux, d'ailleurs –, mais avoir une monture attitrée ne lui semblait pas la spécialement une bonne idée. Il lui faudrait sans doute trouver un refuge pour la pauvre bête chaque fois qu'il repartirait en mer ou la laisser se débrouiller seule en pleine nature – si encore il revenait au port d'où il était parti, ce qui n'était pas toujours le cas. Sans compter le fait qu'il lui arrivait de parfois séjourner en Dorrandin, où il connaissait quelques druides plus sédentaires que lui. Avoir à ses côtés un animal ne pouvant être embarqué sur le premier navire venu serait, de son point de vue, si peu respectueux que ses engagements envers la nature l'empéchaient de considérer sérieusement cette option.

[Galathée]

" Bon, je vous en trouverai un. Nous partons demain matin, une heure après le lever du soleil, de la porte est. Ne vous encombrez pas : nous avons de quoi loger à l'auberge, et plus nous voyagerons léger, plus vite nous atteindrons notre destination."
Il sourit.
" Une heureuse rencontre, Maître Maëviàn. Puisse Valkur nous accorder des courants favorables. Et prenez encore une bière, je vous l'offre."

[Maël Maëviàn]

« Je ne m'encombre que rarement. »

Besace, gourde, lance, harpons, et quelques menus objets aisément transportables, voilà ce qu'il avait avec lui d'ordinaire. Pour le reste, soit il se servait du matériel commun à bord du navire, soit il comptait sur la nature pour lui procurer ce dont il avait besoin. La plupart du temps, c'était amplement suffisant – c'était parfois même trop, puisqu'il lui arrivait, comme c'était présentement le cas, de devoir laisser tout ou partie de cet équipement derrière lui. En l'occurrence, l'essentiel l'attendait à son auberge.

« Heureuse rencontre, en effet. Et merci pour la bière. »

Il leva sa chope en direction du capitaine, avant de s'en éloigner. Il en profiterait – certaines choses ne savaient être refusées –, mais, hors nouvelle rencontre, il s'agirait probablement de sa dernière : il avait déjà beaucoup bu, et n'aurait désormais plus la matinée pour émerger. Mieux valait interrompre la soirée à temps pour être frais et dispos au rendez-vous.

[Galathée]

Mais si on lui proposa bien un duel de bras de fer ou une danse, plus personne ne s'enquit réellement de sa personne en tant que telle ou de ses projets. Il put donc terminer sa bière, retraverser l'auberge encombrée, puis regagner la rue, et tracer son chemin parmi les fêtards jusqu'au seuil de son auberge où la salle principale était déjà plongée dans la pénombre. Il ne lui restait plus qu'à trouver le sommeil puis se préparer en vue de son rendez-vous aux Portes Est du lendemain...

[Maël Maëviàn]

Trouver le sommeil n'était jamais une difficulté après une soirée de ce type. Refaire surface le matin suivant était parfois plus délicat ; mais il avait, pour cette fois, su se montrer raisonnable et sa méditation quotidienne, au cours de laquelle il renouvelait entre autres sa magie, acheva d'en effacer les dernières traces. Le reste des préparatifs fut assez bref : il était déjà rasé et voyageait aussi léger que de coûtume. Il prit tout de même le temps de mettre un peu d'ordre dans sa coiffure, et, les harpons attachés dans son dos, la besace à sa place, sortit de l'auberge – non sans avoir, bien sûr, réglé ce qu'il devait – pour se diriger vers le lieux du rendez-vous.

[Galathée]

Taliesin retrouva Baptiste et Galathée dans leur première étape commerciale, un magasin qui vendait, effectivement, des épices. Quand il le vit arriver, l'enfant se fendit d'une grimace.
" Ah non, hein, je viens seulement de commencer. Je suis désolé si ton rendez-vous mystérieux à toi a été court, mais moi, j'ai bien l'intention d'épuiser les ressources de cette cité avant de la quitter !"
Galathée posa la main sur l'épaule du garçon, dont le bras gauche était toujours inerte et en écharpe.
" Si tu veux, tu peux rentrer. Je reste avec lui."

[Taliesin]

-Je vais rentrer, oui.
Il s'arracha un sourire.
-Mais pas avant que tu ne m'aies dit ce qu'il en est pour Baptiste.
Et de croiser les doigts pour que cela soit dans leurs moyens.

[Galathée]

Galathée abandonna Baptiste près d'une étagère de flacons et entraîna Taliesin un peu à l'écart.
" Selon eux, tout vient de la tête. Le bras n'a rien, il est parfaitement fonctionnel, mais il y a quelque chose qui s'est cassé dans sa tête. Ils étaient cependant un peu surpris que les sortilèges ordinaires n'aient pas fonctionné... et comme je ne savais pas ce que je pouvais raconter sur... le pipeau, tout ça... Je suis restée vague. Bref, il faudrait que tu voies ce que tu penses que tu es prêt à leur raconter pour progresser. Ils disent qu'un sortilège de guérison très puissant pourrait fonctionner, mais qu'il n'y a pas de certitude, vu que... quelque chose coince."

[Taliesin]

-Je vois.
Soupir.
-Quand j'ai utilisé le pipeau pour obtenir de l'aide, quand la potion est apparue, j'ai entendu une voix, un avertissement. On m'a dit d'être prudent, que rien ne pressait, que l'important était que son esprit demeure intact... Alors oui, à ce moment là, Baptiste était stabilisé, mais il demeurait en triste état et je n'ai pas eu le courage de le laisser ainsi...
Il frissonna.
-Je peux toujours aller au temple pour leur expliquer cela. De toute façon, l'explication est claire : ce trop plein de magie, d'une magie d'une nature bien particulière, est la cause de ce quelque chose qui coince dans sa tête.

[Galathée]

" Mais est-ce que tu es prêt à leur montrer le pipeau, à leur expliquer d'où il te vient ? C'est... un Temple de Lathandre... Que tu sois, toi, un elfe, même pas de leur religion, en possession d'un tel artefact... Ils ne vont pas pouvoir se contenter de te voir entrer et sortir, comme si de rien n'était... Ils vont chercher à comprendre. Ils vont vouloir étudier l'objet. C'est... sans doute plus risqué que ce que tu n'imagines. Je persiste à penser que Valaellyn serait une option plus sûre..."

[Taliesin]

-Nous n'avons malheureusement pas le temps de recourir à Val...
Il baissa encore d'un ton.
-Henri a confirmé ce que nous savions déjà : à moins que le père de Baptiste ne soit un criminel ou quelqu'un d'incapable de s'occuper de lui, nous n'avons absolument aucune chance de l'empêcher de le récupérer si tel est son désir. Par ailleurs, chaque jour qui passe sans que je l'aie contacté joue en notre défaveur et si nous tardons trop, un tribunal risque d'estimer que nous avons fait traîner par intérêt pour la fortune dont Baptiste est l'héritier.

[Galathée]

" Mais quelle importance ? Ça aurait été bien que Baptiste ait été guéri, mais s'il ne l'est pas... Les accidents arrivent ! C'est un gosse qui a été vendu comme esclave, enfermé chez les Bainites, promis à un trépas répugnant... Cet homme devra s'avouer satisfait de le récupérer vivant, si c'est à cela que nous en arrivons, et avec son bras paralysé si c'est comme ça..."
Elle pinça les lèvres.
" Nous sommes des parents comme les autres : nous ne pouvons pas protéger nos enfants, biologiques ou adoptés, de tout."

[Taliesin]

-Mais... Et s'il nous accusait de maltraitance ? C'est toi même qui a pensé à ce risque, quand je t'ai appris la nouvelle...
Il fit la moue.
-Enfin, pour cela comme pour le reste, je te laisse juger : tu es sans doute plus objective que moi.
Mais en ce qui le concernait, dans la mesure où un inconnu demeuré invisible plus d'une dizaine d'années pouvait subitement reparaître, claquer des doigts et lui arracher son fils, que les Lathandrites lui confisquent un artefact pourtant acquis de manière tout à fait légitime ne lui aurait pas fait plus d'effet que ça.

[Galathée]

" Non, c'est à toi de voir. Moi je ne connais rien de cet homme. Je veux que tu fasses ce que toi, tu penses bien. Après tout... C'est toi qui as sauvé Baptiste du Temple de Baine... et c'est toi qui utilises cet objet magique."
Elle croisa les bras.
" Réfléchis-y. Rien ne t'empêche de repasser par le Temple de Lathandre... Moi je ne jugerai de rien avant d'avoir rencontré son père."

[Taliesin]

-Je rédigerai cette fameuse lettre dans l'après-midi : ainsi, je pourrai te la montrer ce soir et, si elle te convient, l'envoyer demain. A partir de là, j'imagine que la rencontre devrait avoir lieu d'ici peut-être deux mois... Sinon, je suis passé chez Mathilde, en me disant qu'elle pourrait peut-être faire passer un mot à Kerun, mais fort logiquement, elle était absente : le plus simple sera donc de passer par courrier, de ce côté-là aussi. J'aimerais vraiment avoir des information sur cet homme : si c'est quelqu'un de bien, cela rendra la situation un peu moins difficile.
Il avait la désagréable impression de s'agiter sinon pour rien, au moins pour se donner l'illusion d'avoir prise sur des événements en réalité inéluctables. Mais sans doute était-ce toujours mieux que rien.
-Et pour le bras de Baptiste... Je n'ai aucune idée de ce qu'il convient de faire. Mais je pense comme toi que tout dire aux Lathandrites est le meilleur moyen de nous attirer des ennuis. Sauf que, dans le même temps, c'est le meilleur moyen de le soigner.

[Galathée]

" Deux mois ? dit Galathée, un peu surprise. A mon avis, il sera là dans la quinzaine, Taliesin. Il attend des nouvelles de son fils depuis plus d'un mois. En imaginant même qu'il a des moissons à superviser, comme la plupart des gens à la campagne en cette saison, il viendra dans le mois."
Elle croisa les bras.
" Pour le reste, je ne sais pas décider pour toi. En fonction de la date à laquelle il se présente, nous avons peut-être le temps d'aller jusqu'à Loth Imharil. Tu voulais y aller pour Victor aussi, souviens-toi."

[Taliesin]

-J'ai sans doute surestimé le temps de voyage entre Luménis et la Trouée, mais je crains que tu ne sous-estimes celui entre chez nous et Loth Imarhil : c'est au bas mot deux fois plus loin. Alors à moins que le père de Baptiste ne fasse vraiment beaucoup trainer les choses en longueur, ce qui, comme tu l'as dit, paraît fort peu probable... Il faut oublier, sauf à recourir à des moyens de transport magiques.
Soupir.
-Enfin : à l'impossible nul n'est tenu. Nous faisons ce que nous pouvons pour guérir Baptiste, et si son père veut le récupérer avant que nous n'ayons pu nous en charger, alors c'est à lui que cela incombera. Et au moins ne pourra-t-il pas nous accuser d'être restés inactifs face au problème.

[Galathée]

" Et si nous demandions à quelqu'un d'un autre culte ? Tu viens de rendre un service à Tim... Il est milite, non ? Bon, ça nous enverrait à Eredhun, mais si j'ai bien compris, c'est de toute façon par là qu'habite le père de Baptiste... Ce serait l'occasion de faire d'une pierre deux coups... Surtout s'il invite Baptiste chez lui, ce qui est probable, même si la première rencontre n'a pas lieu là..."
Elle haussa les épaules.
" J'anticipe. Envoie ton courrier. Nous verrons bien ce qu'il répond. Mais s'il prend trois veilles à se manifester, nous serons bien obligés de faire des plans sans l'attendre."