La Couronne de Cuivre

Quelle insistance sur le fait de rester silencieux... Mais bon, peut-être n'ont-ils pas tout à fait tort.

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Mise à jour windows [ha non pas ça !]

Corrigeant sa position afin de mettre son buste en avant, se tenant droit comme un militaire au garde à vous, Zaiu offrit son plus beau sourire livré en prime, avec son visage le plus affable, le plus aimable, un tantinet insondable, sans être pour autant irrévocable (?).

Bellatrix hocha la tête et se tint parfaitement coite. Discrètement, elle laissa échapper un vent sournois qui, s'il était muet n'en était pas moins odorant. Sans doute une sorte de phéromone à laquelle Zaiu ne pourrait pas se dérober.

Quelque chose lui disait, que dès à présent, elle devait se tenir tranquille.

Hum, bon. Le mage n'avait l'air qu'à moitié convaincu, mais force était de constater que le vampire et la magicienne paraissaient avoir un certain contrôle sur le couple, en tout cas pour l'instant.

"Hum, bref, on va laisser Blanche-Mine en juger, de toute façon. Ramassez vos affaires, on vous emmène. Il verra bien si vot' tête lui revient. Vaudrait mieux."

Sur cette douteuse promesse, le groupe leur laissa le temps de plier bagage, puis les conduisit sous étroite surveillance à travers la forêt. Au moment où, souffrant de leurs longues heures de marche et de leur nuit écourtée, ils en venaient à se demander combien de temps cela durerait encore, ils parvinrent devant une anfractuosité à flanc de colline, gardée par deux types patibulaires que les premiers saluèrent et mirent au parfum. Les deux gars hochèrent la tête.

"Mouais, on a toujours besoin de renforts, mais les consignes sont claires : pour la première présentation et tant que le chef leur fera pas confiance, ils vont devoir laisser leurs armes à l'entrée."

Dorian essaya de ne pas frissonner, du moins pas trop ouvertement en entendant parler du jugement que Blanche - Mine allait porter sur leur groupe. Il valait mieux plaire au dit chef des pillards : dans la bouche du nécromancien, ce n' était pas une mise en garde à prendre à la légère. Le guerrier - forgeron luménien ne voulut même pas imaginer à ce qui arriverait à leur groupe si Blanche - Mine décidait de ne pas les intégrer à sa bande...Nul besoin était pour le bon vampire d' affaiblir son moral avant même les épreuves à venir.

Après quelques heures de marches, pillards et luméniens arrivèrent devant ce qui tenait lieu de logis au chef des forbans. Jusque là Dorian n' avait rien dit de particulier. Pendant tout le trajet, il avait délibérément fait profil bas, gardant un silence résolu. Mais à présent que les Mélandiens exigeaient que les aventuriers entrent désarmés, cela n' allait plus du tout. Se défendre à mains nues ne serait pas chose facile si d' aventure Blanche - Mine décidait de compter les nouveaux venus comme des ennemis...Et pourquoi ce nom d' ailleurs ? S' agissait - il d' un autre vampire qui devait son nom à son teint...pâle ? Dans ce cas, la confrontation entre les deux non - morts, Dorian et Blanche - Mine allait être...intéressante.

" Aucune arme hein ? " fit Dorian au garde qui avait exigé leurs armes à tous.

" Votre Maître est méfiant : au moins il vivra plus longtemps " ajouta t il d' un air entendu. Pour lui, discuter aurait été inutile : il préféra déposer arc, épée, dague et carquois flèches aux pieds du garde. Il évita toutefois de se séparer de ses griffes cachées sous ses vêtements, espérant qu' elles passeraient inaperçues.

Il espérait qu' Ailyn, Bellatrix et Zaïu feraient de même...Dans l' immédiat, il fallait " finasser " jusque au bout : on le leur avait bien dit au campement de l' armée manostienne : seule la ruse leur permettrait d' arriver sans soucis jusque aux otages à libérer....

HRP : désolé pour les 4 jours mis à répondre . Problèmes d' accès au net et ordinateur des Bat - parents à réinstaller entièrement . Encore désolé Lothy et les autres joueurs .

Ailyn tâcha de garder un air détaché pendant tout le temps du trajet, mais elle sentait parfois qu'il lui était très difficile de déglutir...

Le rythme des battements de son cœur accéléra douloureusement lorsqu'elle vit Dorian poser ses armes. Elle ne voulait pas quitter la dague empoisonnée sous sa robe, mais elle savait qu'elle ne pourrait de toutes façon pas pigeonner ces gens là : ils n'avaient peur de rien, et surtout pas de quatre zigotos comme eux, il était donc hors de question de jouer les héros... Enfin, pas pour l'instant.

La jeune femme soupira et se délesta alors de son bâton mais aussi de sa dague empoisonnée qu'elle fit sortir des replis de sa robe avec une aisance qui la surprit elle-même. Elle avait pourtant l'impression qu'ils se jetaient dans la gueule du loup comme jamais, et elle sentait que la peur était bien présente, comme un poison glacé qui s'infiltrait avec patience dans le moindre de ses muscles. Elle était mal à l'aise et avait à chaque instant à l'esprit l'image de leurs têtes plantées sur des pics.

Malgré son impression de se rendre dans un abattoir, elle franchissait chaque étape de leur épreuve avec une dignité qui aurait eu de quoi faire pâlir plus d'un martyr d'Illmater... C'était comme avancer dans un rêve, ou alors être assisté pour son propre suicide. Pourtant, il y avait bien un but derrière tout ça, et il n'était pas évident de le sentir comme une chose tangible à laquelle se raccrocher.

Sans arme, elle avait encore ses sorts pour se défendre. Si elle avait le temps de les utiliser. Et si tout cela fonctionnait... correctement.

Pour l'instant, il valait mieux continuer à donner le change :

"Charmant, votre petit coin... Pas beaucoup de visiteurs, j'imagine ?"

Bellatrix regardait de tous ses yeux, regardait de toutes ses oreilles, humait de toutes ses narines mais cela avec discrétion et politesse. Si bien que personne ne voyait ce qui se passait en son for intérieur. Elle appréhendait elle aussi un peu la suite des événements. Elle n'avait pas d'arme à cacher, tout résidait dans ses mains, dans l'entropie et dans le coté obscure de la force.

Mais cela, personne n'était obligé de le savoir.

"Pas beaucoup de visiteurs qui repartent, en tout cas", répliqua le garde, qui se prenait pour un gros dur, et éclata d'un rire gras de circonstance. Une fois tous débarrassés de leurs armes, ils furent invités à pénétrer dans les lieux. Il s'agissait d'anciennes mines abandonnées depuis quelques décennies ; on y trouvait des étais en plutôt bon état, des rails au sol et des chariots à peine rouillés dans l'un ou l'autre coin. Des torches accrochées au mur à intervalles réguliers y répandaient une lumière plutôt parcimonieuse. De temps en temps, à gauche ou à droite du couloir principal, ils apercevaient de véritables petits pièces aménagées, avec coffres et couchages, et divers effets sans doute volés dans les maisons des environs. Ce genre de repaire gagnait en confort ce qu'il perdait de discrétion : n'importe quel habitant du cru un peu âgé devait connaître l'existence de ces mines. Heureusement pour les déserteurs, à cause de la progression de leur armée et de la terre brûlée, il ne restait plus beaucoup de locaux... Et il fallait reconnaître que l'entrée était bien cachée, au beau milieu de la forêt. S'ils survivaient à tout ceci, les quatre aventuriers auraient au moins réussi la première partie de leur mission, qui était de localiser la base des déserteurs. Restait à survivre.

On les conduisit jusqu'à une salle profondément enfouie dans les mines. On y trouvait un vieux tapis magnifique mais couvert de terre et de poussière, vraisemblablement volé chez un hobereau local, et sur ce tapis, assis sur des coffres, une belle brochette de vilains pas beaux. Ils n'étaient que quatre, mais il fallait y rajouter les six qui les avaient accompagnés. Sur une chaise mal rempaillée qui semblait faire office de trône, ils découvrirent le nommé Blanche-Mine. Il était bien comme Mersad l'avait décrit : semi-orc. Et albinos. Blanche-Mine jouait avec le manche de sa hache, et il les regarda avec de petits yeux rouges et méfiants quand le nécromancien lui eut exposé son affaire à l'oreille.

"Mouais. Donc il paraît que ça vous tenterait de nous rejoindre ?"

Et bien Zaiu hésite... D'habitude, il préfère s'engouffrer dans des gouffres humides plus chaud...

Il resta coi quelques instants afin que toute la puissance poétique de cette assertion puisse vibrer au plus profond de chaque être.

Mais bon, faute de merle, on porte le carrosse comme on dit. Et puis Zaiu préfère la survie à la chevalerie, d'où notre ... retrait et notre mise à distance de l'armée Alliée. Tant de blanc sur les capes et les écussons, de la lumière partout ! De la gloire et de l'honneur qui repose sur l'ancienne chaire-à-épée que vous voyez devant vous.

Eh voilà ils y étaient. Dans les entrailles de la colline, au coeur des anciennes mines. Curieusement, il ne semblait y avoir qu' un seul niveau ou du moins les forbans n' avaient pas emmené les aventuriers en direction des niveaux inférieurs. Ces conduits souterrains rappelaient à Dorian, les mines de Nashkel et de Bois - Manteau : les unes et les autres avaient été dévastées au cours d' évènement dont on parlait encore dans tout Féérune. Dans l' immédiat toutefois, l' esprit du bon vampire était préoccupé par un problème plus urgent : l' individu sinistre qui faisait face à leur groupe ainsi que 9 acolytes parfaitement patibulaires qui entouraient leur chef.

Dorian retint l' envie de courir se taper la tête contre les murs de la salle après avoir entendu les propos de son ami Zaïu. Le dénommé Blanche - Mine qui leur faisait face à présent était sûrement encore moins accommodant que le nécromancien que les aventuriers avaient rencontré dans la forêt...

Que dire au chef des forbans pour restaurer le - sans doute faible - crédit du quatuor de pseudos déserteurs ?

Le guerrier luménien se retint d' échanger un regard catastrophé avec Ailyn et rassembla aussi vite que faire se pouvait toutes les idées qui lui passaient par la tête afin de fournir une réponse relativement satisfaisante à Blanche - Mine et à aux individus qui constituaient visiblement sa " garde prétorienne ".

" Mon ami ici présent vient de vous exposer les motivations qui sont à l' origine de notre décision de déserter les rangs manostiens etr de rejoindre vos troupes. Une désertion d' autant plus nécessaire pour nous que nous avons été enrôlés de force et que les projets de l' Etat - Major manostien à notre égard étaient disons...incompatibles avec notre objectif premier : survivre. Après tout nos existences nous importent non ? " fit Dorian en regardant la surprenante figure de son interlocuteur.

Le vampire neutre bon parlait lentement à dessein afin de donner une impression de sérieux et de fiabilité aux forbans. Cela joint à sa stature de géant jouerait peut - être en faveur du groupe luméno - manostien.

" Bref nous souhaitons rejoindre vos rangs loin de ces guerres qui nous concernent si peu... " continua Dorian de sa voix naturellement grave...

Ailyn était très mal à l'aise. Plus elle regardait le visage de son interlocuteur, plus il lui rappelait quelque chose. Oui, quelque chose. Des terreurs nocturnes dont elle se serait passée, quand elle rejoignait péniblement la civilisation en se tapissant dans les fossés au moindre passage de groupes étranges...Un peu comme le leur d'ailleurs.

Elle se retint de ne pas tabasser Zaïu à la force de ses misérables poings lorsqu'il prit la parole. Elle aurait aimé éviter ce genre d'écueil, mais il fallait croire que Tymora les avait définitivement abandonné. Rien que de penser à ce que pouvait se dire le demi-orc, elle avait la nausée comme jamais auparavant.

Pourtant, encore et toujours, il fallait donner le change. Dorian s'en sortait pas mal du tout. Il fallait donc lui prêter main forte.

"Ah, bien sûr que ça nous tente de vous rejoindre ! On a de la ressource à revendre, et on a décidé de ne pas servir d'appât à un camp ou à un autre... Comme vous, j'imagine. Travailler avec vous, ça paraît donc être ce qu'il y a de plus logique."

Mais qui c'est qu'est ce qu'il a qui c'est celui là ? Des pensées se bousculaient dans le cerveau multidirectionnel de Bellatrix. Son crâne tempêtait tant que ça aurait pu en être audible. Une marée haute d'impression multiple et variées se bousculait.

Mais quelque part, au milieu de la myriade parcellaire du fatras de son crâne, la jeune femme se disait également qu'elle gagnerait fort à rester totalement silencieuse. Et c'est ce qu'elle fit.

Durant tout le temps où Dorian, puis Ailyn avaient pris la parole, Blanche-Mine n'avait pas quitté l'elfe des yeux. Et quand le petit groupe se fut tu, il laissa planer un silence très théâtral, mais aussi un petit peu angoissant, un bon moment. En réalité, le chef orque soupesait ce qui venait d'être dit, et délibérait sa décision. Autour de lui, ses hommes s'abstenaient soigneusement d'intervenir. La réponse finit enfin par arriver.

"Première chose, l'elfe bouffon qui a dit s'appeler Zaiu est manifestement incapable d'adapter son discours à la situation, c'est donc un danger pour tout le monde et vous nous remercierez de vous en avoir débarrassés..."

"Chef, laissez-moi m'en occuper ce soir : ça nous fera une distraction pour la veillée." intervint un de ses acolytes, un barbare à la voix caverneuse.

"Non, on va faire mieux que ça", le coupa Blanche-Mine d'un ton catégorique. "Vous autres, vous dites vouloir nous rejoindre essentiellement parce que vous avez vous aussi déserté l'armée. Mais on n'a pas besoin de lâches ici. On a tous du sang sur les mains, et si vous n'en avez pas, vous nous trahirez dès que ça sentira mauvais. Que l'un d'entre vous tue votre petit camarade, là, et vous serez acceptés. On vous prêtera même une arme pour l'occasion. Alors ?"

Un nouveau silence embarrassé plana quelques instants. Blanche-Mine eut un sourire mauvais.

"Allons, réfléchissez, c'est une oeuvre de charité : on va le tuer, de toute manière - et mon ami Nestor est déjà prêt à le découper longuement sur fond de hurlements..."

Le nouveau silence qui venait de s'installer fut interrompu par des claquements de mains : Zaiu applaudissait aussi bruyamment que lentement Blanche-Mine et son assemblée de coupe-jarrets.

Un trône en paille... Un tapis de paysan... Et la caverne la plus profonde du mine désaffectée... Et ça nous parle de courage... Zaiu s'interroge, vous avez volé le tapis à quel moment ? Alors que le chien de garde était encore là ou vous avez attendu qu'il meurt de faim ?

Silence théâtral (en espérant qu'Aylin ne fasse pas une syncope), parce que Zaiu aussi maîtrise, au moins par imitation. Puis avec un pas en avant pour se démarquer de ses compgnons.

Maintenant Face de Draps, si c'est possible, tu vas lever ton plus beau profil de ce fauteuil et venir toi-même chercher ce que tu réclames !

L'elfe n'avait pas quitté le semi orc du regard. En lui un sentiment étrange de peur et d’excitation. Que quiconque lève la main sur lui, ami ou pas, et il perdait au moins le bras. Et si suite il y avait, un certain Mersad perdrait aussi quelque chose...

Dorian ne savait plus que penser de l' attitude de Zaïu : voulait il hâter sa fin ou bien prouver à Blanche - Mine qu' il était trop dérangé pour constituer une authentique menace pour les forbans...Si c' était le cas, la manoeuvre avait manifestement échoué. A présent le chef des brutes à la surprenante apparence - exigeait l' impensable et pourtant son attitude était logique pour un Orque chef d' un groupe de criminels.

Zaïu était prêt à se défendre farouchement mais à 4 contre 12 ç' est à dire à 1 contre 3, les pseudos déserteurs n' iraient pas très loin...Peut - être que le Verbe restait leur meilleure arme.

" Pourquoi tuer Zaïu messire Blanche - Mine ? Regardez son courage face à vous, alors qu' il n' a ni armes ni espoir...Que ne ferait il pas dans une situation moins délicate ? Utilisez - le au combat plutôt que de prendre sa vie et tous ceux qu' il combattra seront bientôt à vos pieds messire. "

Dorian se tut quelques secondes puis reprit :

" Son bras et son coup d' oeil sont meurtriers. Son attitude quoique surprenante dissimule sa vraie nature...Celle d'une machine à tuer dont nul ne se méfie..."

Belles paroles que tout cela...Mais il fallait bien dire quelque chose. Aussi pourquoi ne pas utiliser la logique des forbans (celle de la fourberie et de la violence) pour mieux les tromper ?

La situation n'était pas à leur avantage et ce n'était pas le moment de laisser parler la folie. Non, trois fois non. Bellatrix fit le vide dans sa tête et se sentit étrangement calme. Puis elle pesa le pour et le contre et dit.

"Ce n'est pas par lâcheté que nous avons déserté. Manost enrôle à tour de bras, sans vraiment demander l'avis de qui que ce soit. Comme si nous partagions ses idéaux ce qui est loin d'être le cas. Mais nous sommes deux mages et deux guerriers puissants et nous n'avons pas eu le choix. Nous sommes là par hasard mais nous souhaitons tous nous joindre à votre troupe et tant mieux si nous donnons du fil à retordre à toutes les boites de conserve qui se mettent sur notre chemin."

Elle montra Zaiu.

"Celui-là, il a un humour un peu particulier mais comme le dit mon comparse, le bougre sait se battre. Sans lui, nous serons deux bras, deux jambes et le reste en moins."

Ailyn écouta ses camarades, prit le temps de réfléchir, trouva l'intervention de Zaïu tout à fait appropriée (pour une fois !), avala sa salive et... se lança, en désespoir de cause :

"Ce serait quand même dommage de se priver ses talents. Un drôle de langage, il est vrai, mais des capacités hors du commun quand il s'agit de se débarrasser d'autres individus, si sauvages soient-ils. Mes camarades ont raison : j'ai des scrupules à accéder à votre requête, non par lâcheté, mais parce qu'il me semble que ce serait regrettable."

Le sang battait à ses tempes comme un incroyable tambour. Pourvu que leur argumentaire fonctionne...

Blanche-Mine les avait tous laissés parler, sans les interrompre, sans se ruer hache la première sur la demi-portion qui venait de l'insulter, et en retenant du geste ses laquais prêts à le faire pour lui. Il faut croire qu'un guerrier semi-orque n'est pas forcément l'abruti qu'on s'imagine.

Encore une fois, il laissait sa réponse se faire désirer. Il se tourna d'abord vers Zaiu.
« Et c'était quoi, votre idée, au juste ? Admettons que je relève le défi et que vous l'emportiez, vous vous imaginez peut-être que mes camarades vous auraient laissés repartir vivants ? Ils auraient juste tué les trois autres avec. Sans armes en plus... Non, décidément, vos amis parlent d'or, mais votre courage n'a d'égal que vos deux sous de jugeote. Incontrôlable, avec pas plus de respect que d'à-propos. Pas de ça chez moi. »

Il s'adressa à deux de ses hommes. « Ôtez-moi ça de la vue, il m'insupporte. Nestor, tu auras ton jouet. »

L'elfe fut traîné sans ménagement hors de la pièce, sans même avoir la possibilité d'une dernière tirade.

Pour Zaiu

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Pour les autres

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Dorian frémit de colère et d' inquiétude en entendant la " sentence " prononcée par le chef Orque contre son ami Zaïu. Qu' allait - il donc arriver au pauvre Elfe tombé au main de ces forbans ? Son apparente déraison pouvait le protéger de bien des choses mais combien de temps pourrait - il tenir face à la cruauté sanglante du dénommé Nestor ?

Mais peut - être tout cela n' était - il qu' une mise en scène habile et sinistre de Blanche - Mine...Peut - être voulait il pousser les autres déserteurs à la faute ? Peut - être voulait -il voir jusque où allait leur loyauté envers lui...Dans l' immédiat, Dorian se contenta de ne pas réagir. Il leva très droit sa massive personne, son visage aussi sombre que calme. Il ne jeta qu' un bref regard à l' Orque albinos, volontairement pour ne pas le provoquer. Puis il lui tourna le dos et s' approcha d' Ailyn et Bellatrix :

" Je m' en vais effectivement explorer un peu les galeries Dames " fit - il avec sa civilité habituelle et sans préciser ce qu' il compter faire exactement.

" Si le coeur vous en dit, vous pouvez m' accompagner..." continua le bon vampire. Il huma l' odeur de la pièce où il se trouvait afin de la retrouver sans trop de difficultés au cas où il perdrait son chemin dans les couloirs puis se dirigea vers les cellules. Obéissant à l' ordre donné par Blanche - Mine, il s' arrêta à bonne distance du sinistre endroit, s' appuya au mur et se lança dans une détection sensorielle. Qui sait, peut - être ses sens ultra - aiguisés lui apprendraient - ils quelque chose sur le sort du malheureux Zaïu ou lui apporteraient d' autres informations importantes.

Le vampire sharessien contrôola sa respiration et se concentra sur les bruits et odeurs qui lui parvenaient du bloc pénitentiaire...

Dorian - - -> ultra - ouïe + ultra - odorat - - -> le quartier des cellules

HRP : @ Lothy : si quelque chose m' arrive sur le chemin des cellules fais - le moi savoir, j' éditerais mon message en conséquence .

Dorian n'avait pas eu beaucoup de peine à trouver le chemin des cellules ; il lui avait suffi de suivre d'abord la direction prise par les ravisseurs de Zaiu et leurs traces de pas - ensuite, il suffisait de remonter le couloir de la mine, qui s'enfonçait de plus en plus dans les profondeurs de la colline. En revanche, il fallait espérer que personne n'avait remarqué sa démarche un peu trop prévisible et trop peu discrète, si peu de temps après l'incident.

Le quartier des cellules était en réalité tout petit - on apercevait une pièce carrée, avec quelques portes closes, le tout mal éclairé par des torches. Les ultra-sens du vampire perçurent des bruits de pas, rares - il devait y avoir une ou deux sentinelles, qui circulaient peu, pour ne pas s'engourdir. Il n'entendait pas Zaiu faire d'esclandre, pour l'instant. Ni hurler de douleur, ce qui était plutôt rassurant, en un sens.

Au niveau des odeurs : de l'urine, de l'herbe à pipe, du bois, de la boue séchée.

Plus lointains, venant d'un autre couloir qui bifurquait à dix pas de là, il crut distinguer des rires d'enfants.

Ailyn répondit aux propos de Blanche Mine par un signe de tête respectueux. Pas la peine d'en rajouter, il y avait eu suffisamment d'activité pour 10 jours. Transie de peur par ce qui venait d'arriver à Zaïu, elle tâchait de rester la plus calme possible. Calme comme l'eau qui dort. Qui ne demande qu'à frémir, s'éveiller, provoquer la houle et tout engloutir sur son passage. Mais il n'était pas temps de tempêter, pas encore. Calme comme l'eau qui dort.

Ailyn quitta tranquillement la pièce juste après le départ de Dorian. Elle ne savait pas ce qu'il comptait faire exactement, mais si il comptait se rendre aux geôles, il fallait lui laisser du temps. Visiter, faire un peu de bruit, mais pas trop. La tranquillité avait ses vertus, il fallait absolument en profiter.

Ailyn invita Bellatrix à se joindre à elle, prétextant la nécessité de se dégourdir les jambes et de découvrir pour la première fois la beauté d'une mine à l'abandon.

Mémorisant de son mieux l'organisation des lieux, sans en avoir l'air s'il vous plaît, elle tâcha de rejoindre le couloir principal de la mine, espérant de tout son cœur être suivie par Bellatrix.

Dorian s' arrêta très surpris : il ne s' attendait pas à ne rien entendre ou sentir en provenance des cellules. Mais peut - être les maraudeurs avaient -v ils délibérément emmenés Zaïu son ami dans un autre endroit pour y accomplir leur sinistre besogne, un endroit de la mine moins évident que les cellules. Le bon vampire laissa cette question de côté dans l' immédiat à cause du 2 ème évènement qui provoquait son étonnement : les bruits des rires d' enfants. S' agissait - il des enfants des pillards mélendiens ? C' était peu probable. Peut - être des enfants vagabonds qui faisaient volontairement équipe avec les forbans adultes...Ou des spectres d' enfants depuis longtemps disparus. Ou plus banalement -et tristement- d' enfants esclaves qui profitaient de leurs moments de détente pour se livrer à quelques innocents jeux...

Quoi qu' il en soit, il fallait voir....Dorian s' approcha du couloir qu' il emprunta oreilles pointées...Se guidant au son produit par les enfants il s' avanca en direction des rires juvéniles. Après tout Blan che - Mine l' Orque albinos ne lui avait pas interdit de s' engager dans cette direction là...

Curieuse mine se dit le guerrier - forgeron sharessien...

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C'était beau, c'était faste, c'était doux, c'était bucolique à vous en donner la ... Mais chut, gardons sur ce détail un oeil punique car Bellatrix observa un calme mutique. Zaiu le fou avait été enfermé. Et elle savait ce qui pourrait lui arriver. Elle joua donc les muettes tout en s'abstenant de chanter à tue-tête. Mais en esprit, elle entendait les trompettes de l'apocalypse clamer comme une trompette. Un petit refrain mille fois entendu : "Yoho, yoho, j'ai des poils au dos. Youhu, youhu, j'ai des poils au ...

Elle suivit docilement Ailyn dont la présence la rassurait. Elle lui glissa seulement un petit commentaire à l'oreille.

"Les mines, ça pue comme s'ils avaient tous pété puis agité leurs mains. Mais ça me plait bien."

Pour Ailyn et Bellatrix

La mine en question n'était pas immense, c'est le premier constat qui découla de leur visite des lieux. Elle semblait ne s'étendre que sur un seul étage. Il y avait un couloir principal qui débouchait sur l'extérieur, et qu'elles avaient emprunté en arrivant. Si on le suivait jusqu'au bout, on arrivait à la salle où séjournaient Blanche-Mine et ses acolytes, qui semblait tenir lieu de salle d'audience, de réunion, de veillée. C'était une impasse. Deux couloirs latéraux en bifurquaient à quelques dizaines de mètres en amont. Celui de gauche conduisait à des dortoirs - on trouvait là des galetas, des vêtements sales, des effets personnels laissés sans surveillance en raison de leur peu de valeur. C'était là encore une voie sans issue. Dans le couloir de droite, on tombait sur les cuisines - sommaires, et si on allait un peu plus loin, leur expliqua un de leurs nouveaux amis, on tomberait sur les cellules. C'était la direction qu'avait prise Dorian en sortant...

Pour Dorian

Le couloir menant aux cellules se scindait en deux à son tour et Dorian remonta la voie menant à l'endroit d'où provenaient les rires d'enfant. Le passage était très mal éclairé et ne semblait pas couramment emprunté par les criminels dont ils avaient rejoint le groupe. Se mouvant sans bruit, il put approcher des lieux. Et eut la surprise de voir deux enfants jouer par terre, cherchant à se chiper mutuellement un jouet en bois. L'aîné était un garçon d'une dizaine d'années, blond et maigre, le plus jeune un garçonnet de cinq ans peut-être, blond comme les blés lui aussi, qui présentait un curieux air de famille avec son camarade. Ils semblaient bien nourris et en bonne santé. Pour l'instant, inconscients de la présence vampirique à leurs côtés, ils semblaient bien s'amuser.

Pour Zaiu

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Dorian s' avanca vers les enfants, les mains bien en évident et l' air souriant afin de ne pas leur faire peur. Il se doutait bien que sa silhouette massive et son air martial pouvaient en effrayer plus d'un. D' un ton aimable il s' adressa aux deux gamins :

" Bonsoir jeunes gens. Vous êtes les premiers enfants que je vois dans cet endroit désert. Pourrais - je savoir qui êtes vous et ce que vous faites ici ? "

En même temps qu' il leur parlait, le bon vampire avait sorti de son sac à dos des viennoiseries qu' il avait emporté pour ses propres petits - déjeuners pendant la quête : tendant sa vaste main, il offrit un croissant à chacun des deux garçons. il voulait les mettre en confiance.

Ce qui intriguait le plus Dorian était l' absence de peur apparente chez ces deux enfants : avaient ils passé toute leur enfance dans cette sinistre mine sans être maltraités par les divers occupants des lieux, ce qui expliquaient leur attitude tranquille ? Ou bien les pillards mélandiens s' étaient - ils assurés leur tranquillité en les terrorisant ?

Dorian frissonna à cette idée et attendit la réponse des deux possibles frères...

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Intriguée, et surtout désireuse de laisser du temps à Dorian, Ailyn se mit à poser des questions, vu qu'apparemment, les brigands les renseignaient. Elle s'adressa aux personnes qu'on pouvait trouver du côté des cuisines, et surtout pas à Banche-Mine. Il valait mieux évier de lui donner des maux de tête à celui là...

"Hum, ça doit être une sacrée gestion tout ça... Vous accueillez souvent des nouveaux venus ?"

La jeune femme avait très envie de se mordre la lèvre. Elle avait même très envie de se précipiter dehors et de fuir à toutes jambes. Mais elle ne fit pas. A la place, elle esquissa un aimable sourire.

Pour Ailyn et Bellatrix

Les brigands s'étaient dispersés les uns après les autres lorsque l'"audience" dans la salle de vie commune avait pris fin, et Ailyn et Bellatrix, si elles pouvaient circuler librement, ne pouvaient certainement pas compter sur la solitude. On approchait de l'heure du déjeuner, et les cuisines étaient effectivement occupées par deux hommes suant et grognant, peut-être un peu trop occupés pour leur faire durablement la conversation. Le plus jeune leva néanmoins le nez de sa grosse marmite de soupe.

"Des nouveaux ? Ah bah oui, le noyau du groupe a déserté l'armée mélandienne ensemble, mais on a accueilli quelques nouveaux au fil du temps, pour remplacer les pertes, et aussi pour pouvoir mieux résister si jamais on tombe sur une attaque armée... tenez, vous êtes même pas les premiers manostiens. M'enfin, manostiens, melandiens, vu qu'on s'en fiche de leur guerre, ça on s'en fiche aussi."

Et l'homme - un grand échalas un peu trop maigre - leur décerna son plus gracieux sourire.

"Ils vous avaient affectées où ? Moi on m'avait mis aux cuisines..."

Pour Dorian

Les deux garçons écarquillèrent un peu les yeux en le regardant, à cause de la pénombre mais aussi d'un soupçon d'inquiétude dont ils ne savaient déterminer l'origine. L'homme qui leur parlait semblait aimable, mais un peu étrange aussi... Le plus jeune se cacha derrière l'autre, qui prit un air résolu de défenseur des opprimés avant de prendre courageusement la parole.

"Je m'appelle Jean et c'est mon petit frère, Maheu. En fait, on habite ici, alors ce serait plutôt à vous de vous présenter. Vous êtes nouveau ?"

Pour Zaiu

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Eeeeeeet... que le spectacle continue...

Ailyn fut prise d'un soupçon d'inquiétude. Quelqu'un qui venait de Manost ? Avait-il quitter l'armée depuis longtemps ? Elle l'espérait, elle n'avait pas tellement envie d'être reconnue par l'un de ces types... Il valait mieux essayer de rester dans le flou, mais coller à la réalité restait impératif pour que tout le monde s'entende.
La jeune femme repoussa une mèche de cheveux derrière son oreille puis fit un geste englobant Bellatrix et elle même de sa main libre, gardant une attitude détachée et confiante.

"Ouai bah... On nous a collé avec les magiciens nous... On a appris qu'en tant que "jeunes", on allait passer devant. Ca nous a... très moyennement convenues, je dois dire."

Elle sourit à nouveau.

"Vous savez ce qu'on dit hein... Passez devant, vous reviendrez les pieds devant !"

"Et puis on dit aussi les dames d'abord. Parfois, la galanterie, ça a du bon."

Bellatrix eut un léger rire et sourit de toutes ses dents. Peut-être que si le cuisinier les avait à la bonne, il leur dirait ses petits secrets. si les gamelles contenaient du chien, du rat ou du renard. Et accessoirement où se trouvaient les prisonniers.

"ça a l'air très bon ce que vous nous mitonnez dans tous les cas. Moi, j'avais une maman cuisinière dans le temps. Elle portait une barbe. Non, ça devait être papa."

La Couronne de Cuivre

Quête : Guerre des Plaines Brûlantes - Ailyn, Bellatrix, Dorian, Zaiu