La Couronne de Cuivre

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Le voleur haussa les épaules.
-Bah, on a évité les pires coins des taudis et l'immeuble qu'on a visité était relativement propre - un autre exploit à mettre au compte de notre fameuse concierge. On peut donc aller voir Fagin sans tarder !
Ce qu'ils firent, le trouvant dans son bureau, penché sur des documents. Il examina la bague tout en écoutant attentivement le rapport dont se fendit Terence, un rapport concis mais précis.
-Parfait, fit Fagin lorsqu'il en eut terminé. Une affaire rondement menée. Et un essaie concluant vous concernant, Silmandel. La prochaine fois, nous essaierons de vous trouver quelque chose de plus palpitant... Mais dans l'immédiat, vous avez quartiers libres. Et n'oubliez pas de vous présenter auprès de l'économe pour votre rétribution.

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Voilà exactement le moment que Silmandel avait espéré lorsque ce matin, il avait quitté le bureau de Fagin : y revenir avec la satisfaction du travail bien fait. Toujours sûr de lui, il demeura silencieux alors que son collègue de mission faisait son rapport. Il avait maintenant quartier libre. Il trouverait bien de quoi s’occuper. Il allait y songer après s’être rendu chez l’Econome. Sa rétribution, bizarrement, il n’y avait jamais pensé. Mais il n’allait pas la refuser non plus, il n’était pas fou.
« Très bien. Où se trouve l’Econome ? Je l’ignore encore. »
La question s’adressait plus à Terence qu’à Fagin.

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-Je vais te montrer, fit Terence.
Ils saluèrent Fagin puis regagnèrent les couloirs de la Guilde, encore déserts, avant de rallier une porte située non loin de là. De l'autre côté, une petite salle dévolue à l'intendance. Contrairement à ce qu'on aurait pu croire, il n'y avait pas de longs rayonnages croulant sous une infinité de registres mais seulement un coffre fermé, un bureau supportant quelques épais volumes et, derrière, un homme mince, au crâne chauve et à l'air sévère. Il les salua poliment puis, sans leur poser la moindre question, tendit cinq pièces d'or à chacun d'entre eux.
Pour une mission ayant duré moins d'une demi-journée, c'était un salaire élevé !

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Une preuve de plus que la guilde avait de gros moyens. Silmandel, après un regard curieux sur la pièce et l’économe, empocha l’or qu’on lui tendait, puis salua poliment avant de regagner le couloir. Là, il s’adressa à Terence.
« Bon. Si ce n’est pas indiscret, qu’est-ce que tu fabriques quand tu as quartier libre ? »
Il tenait à savoir même s’il avait déjà en projet de retourner voir rapidement Alexandre, ne serait-ce que pour vérifier comment il se portait après sa prouesse du matin.

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-Oh, ça dépend de mon humeur, du moment de la journée, des gens qui se trouvent à la guilde... répondit le jeune homme. S'il y a du monde dans les salles de détente, j'y traîne pour discuter, jouer aux cartes, des trucs du genre. Il m'arrive aussi de passer du temps dans notre taverne pour boire un coup. Sinon, je sors pour me balader, faire des achats... Parce qu'on n'est pas reclus ici, évidemment. Certains habitent même à l'extérieur. Le tout, c'est d'être discret quand on vient, quand on repart...

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« Ok. Et bien, cette première mission fut un plaisir. J’espère qu’on sera ramené à refaire équipe pour affronter... de nouvelles mégères diaboliques ! »
Il avait conclut d’une façon théâtrale.
« Bon, je monte jeter un coup d’œil sur le frère de Clémentine. Puis après... après je verrais bien. A tout hasard, je pourrais te défier aux cartes. Je me débrouille bien. »
Petit sourire amusé. Avec tout ce qui avait été dit sur le sujet, hier, Terence devait avoir une petite idée sur la question.

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Il en avait une, oui, et il ne se priva pas pour la faire connaître.
-Il semblerait que tu triches bien, surtout ! Gare, cependant : semblables pratiques sont interdites en ces murs ! Enfin, sauf durant les concours de triche. Mais là, c'est un cas à part...
Sur ce, il s'en fut, laissant l'ensorceleur libre de gagner les étages. Lorsqu'il toqua à la porte de la chambre où il pensait trouver Alexandre, il n'obtint aucune réponse. Il ne perçut pas davantage de sons en tendant l'oreille. Manifestement, le gamin n'était pas là.

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Ha, personne ? Silmandel, s’il le pouvait, ouvrit la porte afin de jeter un rapide coup d’œil dans la chambre. S’il n’y avait effectivement personne, il retournerait en bas pour se rendre dans la salle de détente. Peut-être qu’Alexandre s’y trouvait. Sinon, c’était qu’il était occupé ailleurs. Il faudrait alors songer à comment s’occuper. Peut-être sortirait-il de la guilde, mais pas avant le repas de midi, pas avant de savoir si on avait un autre travail à lui confier rapidement.

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La porte n'étant pas verrouillée, il put sans peine jeter un coup d’œil à l'intérieur de la chambre, où les lits étaient faits, où pas le moindre objet personnel ne traînait - les sacs semblaient bouclés et prêts à être emportés - et où il n'y avait pas âme qui vive.
La salle de détente se révéla plus peuplée, quoique l'ensorceleur n'y vît ni Alexandre, ni la moindre personne avec qui il avait déjà eu l'occasion de lier conversation. Toutefois, Terence ne tarda guère à paraître, propre et habillé de frais.
-Si tu cherches le frère de Clémentine, t'es au mauvais endroit, lui dit-il, tranquille. Si j'ai bien compris, il est en cuisine où il aide à la préparation du repas.

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« Ha, très bien. Merci pour l’infos. »
Silmandel n’allait pas le déranger en plein travail, un travail qui, il s’en réjouit, n’allait pas déplaire à Clémentine.
« Bon. Je prends un bain et si tu es dans le coin à mon retour, je te montrerai que je sais gagner aux cartes et... à la loyale ! »
Il avait appuyé sur ses derniers mots. Le programme pour les heures à venir semblait se dessiner : décrassage, détente, repas et après, s’il avait de la chance, mission, sinon, balade. Ce serait certainement le soir qu’il pourrait tranquillement discuter avec le frère et la sœur.

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Ils n'eurent le temps que de disputer deux parties de cartes - en remportant chacun une - avant que n'arrive l'heure du repas. Ils mangèrent en compagnie de Wilma, de Guilbert et de leurs habituels compagnons de tablée - exception faite de Clémentine et de son frère, dont ils ne virent nulle trace - et en profitèrent pour raconter leurs aventures matinales, décrivant en particulier la pittoresque figure de la terrible concierge qui ne manqua pas d'impressionner et de faire rire les autres. Puis ils se séparèrent, retournant à leurs occupations respectives. Comme Terence avait lui aussi prévu une promenade en ville, il proposa à Silmandel de lui montrer l'une des nombreuses issues que possédait la guilde : mieux valait ne pas trop employer la même dans une seule journée.

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Silmandel accepta. Et il profita de cette balade pour demander à Terence de lui montrer les deux rues des Remparts. C’étaient les seules destinations précises qu’il avait en tête. Pour le reste, tout était bon à voir. Cette ville dangereuse, où l’aventure pouvait se montrer à chaque carrefours, l’intéressait. Il ne ressentait toujours pas le besoin de la quitter. Tellement encore à découvrir ! Le cimetière, les cryptes, que de mystères devaient s’y cacher. Les nobles manoirs, lequel finirait-il par devoir infiltrer pour le compte de la guilde ? Les belles façades, que se cachait-il derrière ? Durant toute la sortie, il se montra curieux mais mesuré. Des plaisanteries quand l’occasion se présentait, oui, mais pas de folie.

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Terence, qui n'avait pas eu de projet personnel plus précis qu'une simple balade, accepta volontiers de jouer les guides touristiques. Qu'il n'ait pas les connaissances nécessaires ou que ce ne soit pas son genre, il ne se lança pas dans de longues descriptions historiques ou architecturales : il désignait simplement les rues et les édifices par leur nom, expliquait brièvement ce qu'on y trouvait puis se fendait de quelques anecdotes qu'il avait lui-même vécues ou dont il avait entendu parler et qui, toutes, s'avérèrent à la fois pittoresques et intéressantes.
Ils rentrèrent alors que l'après-midi s'acheminait lentement vers son terme, trouvant la guilde encore en grande partie déserte. Nulle doute cependant que ses membres referaient peu à peu leur apparition.

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Silmandel avait apprécié cette balade. Elle n’avait rien eu d’excitant en soi, mais elle lui avait changé les idées tout en lui étant aussi agréable qu’utile. Une fois de retour à la guilde, il demanda à Terence s’il était nécessaire d’à nouveau se laver. Il se conformerait à la réponse, puis passerait faire un tour dans la salle de détente avant de s’installer, si rien ne l’avait retenu d’ici là, dans la taverne qui servait de couverture. Ce qu’il attendait, c’était le retour de Clémentine. Il espérait la voir au repas du soir.

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Terence lui expliqua que les membres de la Guilde n'étaient tenus de se laver qu'une fois par jour et qu'un bain supplémentaire ne s'avérait obligatoire qu'après une expédition particulièrement salissante ou s'étant déroulée en des lieux crasseux et infestés de vermine. Fagin, bien sûr, s'était montré un peu plus strict dans ses propos mais... C'était pour que l'habitude soit prise.
Comme il n'avait croisa aucune connaissance dans la salle de détente, Silmandel gagna la taverne qui, pour être une simple couverture, avait cependant tout d'un véritable établissement, depuis le comptoir jusqu'aux imposants fûts de bière, en passant par le tenancier, la serveuse et... les clients. Il y avait là maints visages jamais entraperçus : s'agissait-il de voleurs, d'habitués, d'indics, de simples passants ? Impossible à dire. En tout cas, les conversations allaient bon train et l'ambiance était exactement celle d'une gargote située dans un quartier peu favorisé.

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En voilà une couverture plus vraie que nature ! Silmandel se fit discret. Prenant place à une table dans un angle de la taverne, il se contenta de vider un ou deux verres et d’écouter ce qui se disait. Il pensait à sa journée, débutée de façon catastrophique, continuée de manière exemplaire. Séluné était-elle responsable de ce fait ? Apparemment, non, seule l’intervention de Clémentine, puis celle de son frère, l’avaient sorti d’affaire. Mais eux-mêmes étaient fidèles à la dame d’argent. Une petite inspiration divine n’avait-elle pas un brin influencé le destin ? Comment savoir... Ce qui était certain, c’était que l’elfe, après sa prière désespérée de la nuit, se sentirait mal s’il ne priait pas à nouveau, cette fois pour ne rien demander, juste pour remercier. Sinon, il aurait l’air de quoi ? D’un opportuniste qui prenait les dieux comme des solutions de secours ? C’était décidé, la nuit qui venait, il allait prier. Et il allait également à nouveau s’entrainer, mais cette fois, il allait prendre ses précautions. Il ne commencerait que peu de temps avant l’aube. Ainsi, il y avait très peu de chance qu’il soit dérangé et même s’il l’était, il pouvait raisonnablement attendre le jour pour régler le problème. En multipliant les courtes séances, il finirait bien par arriver à ses fins, à savoir parvenir par lui-même à retrouver sa forme normale. L’ensorceleur, à l’approche du repas, gagna le réfectoire.

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Celui-ci était déjà presque comble. Néanmoins, on lui avait gardé une place à sa table habituelle où se trouvaient déjà, outre Terence et le reste de sa bande, Clémentine et son frère. L'aînée avait l'air plutôt de bonne humeur tandis que son cadet, lui, arborait une expression quelque peu renfrognée.
-Alors, il paraît que tu t'en enamouré d'une accorte concierge ? s'enquit la jeune femme, souriante.
Il y eut des rires discrets et Terence adopta une mine innocente.

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« C’est exact Clémentine. J’entends bien la demander en mariage dans les plus brefs délais. Une femme de caractère ! Ho oui, de caractère ! répondit joyeusement Silmandel, tout en prenant place. On songeait aussi, avec Terence, à proposer à Fagin de l’embaucher pour surveiller la guilde. Il ne peut exister sur tout Toril gardien plus terrible ! Et toi, de quoi a été faite ta journée ? »
A l’entendre parler, on aurait presque pu croire que l’ensorceleur était un habitué des lieux. En tout cas, il était content que le frère et la sœur soient présents. Sans cela, il se serait posé des questions.

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Manifestement embarrassée, la jeune femme haussa les épaules.
-Oh, rien de très spécial : j'ai simplement fait le petit travail qu'on m'avait confié...
Les autres rirent à nouveau.
-"Petit travail" ? Qu'est-ce qu'il faut pas entendre ! s'exclama Wilma.
-C'était une mission de haut vol, ouais ! renchérit Guilbert.
-Et Clémentine s'en est tiré comme un chef : Fagin est littéralement ravi, conclut Terence.

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« Ho mais, tout le monde ici à l’air d’être au courant ! Sauf moi, c’est ennuyeux. Ma curiosité n’en est que plus attisée. Cependant, que tu te sois acquitté de ce... petit travail ne m’étonne pas. »
Tout sourire, Silmandel balaya la table de son regard brillant.
« Quelqu’un pourrait-il éclairé ma lanterne ? Quel exploit a accompli Clémentine ? »

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-Non non, c'est trop tard, tu n'avais qu'à moins trainer à la taverne ! fit Guilbert.
-Ça, c'est l'hôpital qui se fout de la charité ! s'esclaffa Wilma.
-En fait, Clémentine a... commença Terence.
-Dites, on n'est pas tenus par une sorte de secret professionnel ? l'interrompit l'intéressée.
-Pas entre membres de la Guilde, ou alors seulement pour certaines missions très spéciales, répondit le jeune homme sans se laisser démonter. Et ce n'est pas le cas ici...
Il refit face à l'ensorceleur.
-Elle a sauvé la mise d'un jeune marchand. Il avait repéré une très, très bonne affaire mais pour la mener à bien, il avait besoin d'argent, de beaucoup d'argent. Il avait donc fait appel à un bâilleur de fonds et signé avec lui un contrat d'apparence tout ce qu'il y a de plus correcte : bien sûr, il incluait une clause un peu embêtante, selon laquelle le marchand devrait céder absolument tous ses biens s'il s'avérait incapable de rembourser. Mais cela ne pouvait arriver que dans un cas de figure bien particulier ayant très peu de chances de se produire... Sauf que le bâilleur de fonds était un escroc et qu'il s'est arrangé pour que ça se produise...
-En gros, il a fait voler la marchandise, à savoir des pierres précieuses d'une qualité exceptionnelle, juste après leur arrivée à Melandis et juste avant leur livraison, précisa la jeune femme, toujours embarrassée. C'était seulement si cela se produisait à ce moment-là que le marchand se retrouvait dans la panade. Il le savait et avait pris toutes les précautions possibles et inimaginables mais... C'était sans compter sur les moyens et la détermination de l'escroc.
-Bref, Clémentine est allée récupérer les joyaux ni vue ni connue là où ils se trouvaient. C'est-à-dire dans un bâtiment du genre très, très bien protégé. Désormais, ils sont de retour entre les mains du marchand et l'escroc... est dans la mouise à son tour.

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« Et bien, sacrée histoire ! Et belle prestation ! » commenta Silmandel qui, pour le coup, parlait sérieusement.
Il ne comprenait pas trop l’embarra de Clémentine. Même si elle avait des scrupules à voler, ce vol ci avait corrigé une injustice, puni un escroc... un peu comme le vol de la bague d’ailleurs, dans une moindre mesure. L’avantage d’œuvrer dans une cité aussi corrompue, les cibles immorales ne manquaient pas. La guilde devait en partie faire son bisness sur ce genre de coup bas à corriger qui étaient pour elle autant de contrats.
« Mais si notre ogresse de mégère avait surveillé les pierres précieuses, jamais personne n’aurait pu les dérober et rien de tout ça ne serait arrivé ! Ha, vraiment, que de monde qui devrait faire appel à elle ! » plaisantât-il ensuite.

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-Dites donc, elle vous a sacrément marqués, celle-là ! fit Wilma.
Terence rit de bon cœur.
-Oh que oui ! Et on devrait vraiment vous la présenter : un phénomène pareil, il faut le voir pour le croire ! Remarquez, c'est peut-être pas très prudent d'être confronté à elle. Mais rien qu'en vous baladant dans sa rue, vous pourriez entendre plein d'histoire la concernant. Peut-être même que vous croiseriez certaines de ses victimes, comme celle qu'elle a estimée responsable de l'ouverture de la porte d'entrée... Ah, quand je pense que Silmandel voulait payer un gosse pour qu'il fasse diversion !
-C'est vrai ? s'étonna Clémentine.

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« Ben oui. Une pièce d’argent juste pour aller faire le pitre dix secondes devant une porte puis se barrer, pas mal de gamins seraient prêts à le faire. Moi-même, mioche, je l’aurais fait. Et avant de vraiment prendre la mesure de l’ogresse, la chose ne me semblait pas très risqué. Maintenant, hum, j’ai comme quelques doutes. »
Silmandel se tourna à demi vers Terence et ajouta :
« En fait, je suis prêt à parier que bon nombre de gamins s’amusent à l’asticoter notre mégère. Ce doit même être une sorte d’épreuve pour prouver son courage. Ou un gage bien cruel. "Le dernier arrivé doit faire le pitre dans le hall de la dragonne !" Qui n’aime pas se faire peur ? Et cette femme, hurlant et lancée comme une furie, elle fait peur ! »

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-Tu sais, à Melandis, il y a une chose que tous les enfants apprennent très vite : mieux vaut être prudent et ne pas tenter les diables, fit Clémentine.
-Pas faux, acquiesça Terence. Mais admets que Silmandel n'a pas forcément tort : les gosses aiment bien se faire peur et se lancer des défis idiots.
-Je parie que je peux aller défier cette ogresse et m'en tirer sans aucun problème ! intervint alors Alexandre.
-Qu'est-ce que je disais ! s'exclama Terence, tandis que Clémentine levait les yeux au ciel et que son cadet arborait une mine radieuse, pas peu fier de son coup.

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Silmandel rit de bon cœur face à cette amusante scène.
[color=#DDDD0]« Je crois qu’Alexandre vient de trouver la meilleure conclusion à cette histoire ! Toutes mes félicitations ! »[/color]
Rien de tel qu’un frère pour contredire une sœur. La preuve en était à nouveau faite. Tout avait sans doute été dit sur le sujet. Bien sûr, l’ensorceleur n’allait pas manquer de participer activement à tous les échanges qui allaient avoir lieu durant le repas. Cependant, ce ne serait qu’après celui-ci, lorsqu’il pourrait être tranquille avec Clémentine et Alexandre, qu’il pourrait aborder le sujet auquel il tenait vraiment.

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Les aventures de Terence, Silmandel et Clémentine ayant déjà été largement abordées, la conversation se porta sur celles des autres membres de la tablée, peut-être moins palpitantes mais malgré tout intéressantes. Le repas s'achemina ainsi lentement vers son terme, dans une ambiance chaleureuse et détendue, puis chacun s'en alla rapporter vaisselle et couverts à la cuisine avant de s'en aller vaquer à ses occupations, Certains envisageant de passer un moment dans la salle de détente, d'autres de gagner leur chambre. C'est ce que Clémentine semblait vouloir faire, ce qui ne paraissait guère réjouir son cadet.

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« J’ai cru comprendre qu’Alexandre avait travaillé aux cuisines aujourd’hui, dit Silmandel en s’approchant de Clémentine. Peut-être qu’un petit moment de loisir dans la salle de détente lui ferait plaisir. Une ou deux parties de cartes, ou d’échec, profiter de la bonne ambiance. Je resterai avec lui, si tu ne veux pas rester. »
Il proposait cela de son ton léger et c’était contraire à son désir de discuter avec eux tranquillement. Seulement, en se mettant à la place du gamin, retourner tout de suite aux chambres après une journée de labeur, ce n’était vraiment pas drôle. Sa sœur voulait le préserver, cela il le savait bien, mais ils allaient sans doute rester ici un moment, autant que ce ne soit pas trop rude.

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Clémentine jeta un regard à son cadet puis sourit.
-Oh, il n'a pas aidé qu'en cuisine, tu sais. Mais il a aussi pu profiter de la salle de détente, notamment quand tu étais occupé à écluser des bières à la taverne. Non, s'il arbore cette mine, c'est parce qu'il craint que notre repli dans nos quartiers cache quelque chose. Comme... Une longue et intense leçon de morale suite à sa déclaration à table ! Mais en réalité, il s'inquiète pour rien : je pense juste que nous avons besoin de repos après cette journée qui a commencé tôt et qui a été bien remplie.

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« Bien bien. Dans ce cas, je monte aussi. Il est vrai que la journée a été chargée. Et si Alexandre a pu s’amuser, tout est parfait. »
Aborder l’événement de la matinée, et surtout la prouesse du garçon allait donc être possible. Silmandel y avait réfléchi à plusieurs reprises et il commençait à être persuadé que le frère de Clémentine avait un don. Plusieurs éléments troublants semblaient le confirmer. Et s’il avait vu juste, peut-être faudrait-il en prendre compte. Au moins, il fallait en discuter. Toujours aussi jovial, il souhaita la bonne nuit à Terence et aux autres membres du groupe, puis prit la direction des escaliers...

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[Bâtiment] La Guilde des Voleurs