La Couronne de Cuivre

-La question est plutôt de savoir quelles nouvelles sont susceptibles de vous intéresser : je puis vous en transmettre beaucoup. En effet, je mets un point d'honneur à me tenir au courant de tout ce qui se passe en notre belle cité, et ce en tendant l'oreille ou en lisant les journaux... D'ailleurs, si vous le souhaitez, en attendant que vous puissiez vous en procurer par vos propres moyens, je pourrai vous en ramener lors de mes visites à venir... Votre prédécesseur paraissait les négliger et, pourtant, ce sont une source inépuisable de distraction et d'information.

Asmodeus esquissa un sourire : l'idée des journaux était excellente d'autant qu'elle signifiait des visites fréquentes du fantôme fantasque mais de très agréable compagnie. L'élu divin réfléchit un instant à sa question et à ses implications avant de livrer sa pensée :

- Sur un plan professionnel, Asmodeus se demande déjà si les Kelemvorites donnent des signes de vouloir remonter une expédition. Et aussi si les Bois-Suaires ont été informés de leurs méfaits et comptent réagir. Sur un plan plus personnel, il se demande si une fête sera donné prochainement : une bonne occasion de se faire connaître ou de se rappeler au bon souvenir de certains... Quant aux journaux, Asmodeus vous serait effectivement très reconnaissant si vous pouviez les lui apporter.

-Fort bien. Vous apporter des objets de l'extérieur sera plus aisé lorsqu'il sera possible d'utiliser le passage secret dont dispose votre sanctuaire mais, d'ici là, je n'aurai aucun mal à me débrouiller. Pour le reste, les Kelemvorites se font discrets, pansant sans doute leurs plaies avec la satisfaction du devoir accompli, tandis que les Boissuaire, s'ils ont été mis au courant de leurs actes, n'en laissent rien soupçonner Enfin, concernant les fêtes... J'étais justement venu vous annoncer que des réjouissances seront organisées après-demain soir, et que nous serions heureux de vous compter parmi nous.

« Nous ». Cela signifiait qu’il ne s’agissait pas uniquement de Lord Ebenezer et Asmodeus était curieux de découvrir qui d’autre attendait qu’il se montre aux réjouissances : s’agissait-il de Kurt, le fossoyeur sympathique ? De la dame qu’il avait brièvement rencontrée le soir précédent sa transformation ? D’autres membres dont il ferait la connaissance à cette occasion ? Une fois n’étant pas coutume, la momie avait envie de se laisser la surprise intacte en ne demandant pas au fantôme qui composait exactement ce « nous ».

Et pour le reste, il abordait un sujet qu’il avait volontairement laissé de côté au cours des derniers jours : le passage secret qui menait à la surface mais aussi, si l’on se plaçait sous un autre point de vue, à son sanctuaire. Un passage qu’il allait devenir urgent d’explorer ne serait-ce que pour s’assurer qu’il ne représentait pas de danger en fournissant un accès direct à ses ennemis. L’élu divin avait formulés ces idées en l’espace d’un instant et il ne tarda donc pas à répondre avec son flegme coutumier :

- Asmodeus aura le plaisir de se joindre à vous et il espère que la réciproque sera tout aussi vraie. Et concernant le passage, il comptait se pencher sur le problème au cours des prochains jours : peut-être avant cette fête ? Il serait regrettable qu’il laisse un accès libre vers chez lui alors qu’il va s’absenter pendant plusieurs heures : il ne faudrait pas que des vandales en profitent !

-Je pense sincèrement que vous n'avez aucune inquiétude à vous faire sur ce point : l'autre issue de ce passage devait être connue uniquement de votre prédécesseurs et pour peu que d'autres en aient eu vent, et bien... Il se sera arrangé pour qu'ils ne constituent plus une menace. Quant à savoir où mène exactement cet escalier... Sans doute dans la cave de quelque bâtiment. Il n'est pas impossible, d'ailleurs, que le défunt maître des lieux l'ait acheté pour assurer sa tranquilité. Dans le cas contraire, les occupants ne se doutent assurément de rien.

La réponse de la momie ne tarda pas à se faire entendre :

- Il vaut peut être mieux qu'ils continuent de l'ignorer dans ce cas mais Asmodeus ne se sentira pas vraiment serein tant qu'il ne saura pas qui habite là haut s'il y a bien une maison à l'autre bout du passage. Peut-être devrait-il faire appel à une divination ou un espion pour tenter de le savoir sans donner l'alerte. Qu'en pensez-vous, lord Ebenezer ?

-J'en dis que je serais ravi de jouer les espions pour vous : non seulement j'ai toujours aimé les passages secrets mais, de surcroit, il y a peu, très peu de chances pour qu'on me remarque. Néanmoins, le dicton n'a pas tort : "A tout seigneur, tout honneur". Ainsi, si vous avez des moyens magiques de découvrir ce qui se cache là-haut, des moyens qui passeraient inaperçus, j'aurais tendance à vous encourager à en user car il me paraît normal que vous ayez la primauté de cette découverte.

Asmodeus avait largement eu le temps de réfléchir à la question au cours des derniers jours : il avait la possibilité d'interroger les cadavres mais il n'y en avait plus aucun à proximité et la chance d'en trouver un connaissant le secret de la momie précédente étaient quasi nulles. Il pouvait aussi tenter de se procurer un parchemin pour contrôler un zombi à envoyer en éclaireur mais cette solution - outre n'être pas particulièrement aisée - avait en outre l'inconvénient d'être tout sauf discrète. Non, il devait bien le reconnaître : malgré son état et les nouvelles capacités qu'il en tirait, ce genre de choses restaient hors de sa portée. Il ne l'aurait certainement pas reconnu mais les lanceurs de sort profanes avaient eux aussi leurs avantages en certaines situations, et encore plus les fantômes :

- Asmodeus n'a pas vraiment de moyen d'accomplir ceci mais il devra certainement se pencher sur la question de pouvoir changer d'apparence s'il veut maintenir un contact direct avec l'extérieur. Ce n'est cependant pas encore à son ordre du jour et il vous serait gré pour ce service. Alors, si vous y trouvez vous aussi votre compte, il ne voit pas pourquoi tergiverser : les questions de primauté n'ont pas vraiment de sens de son point de vue : le passage sera toujours là après votre exploration !

Ebenezer sourit.
-Fort bien : puisque cela vous agrée, je vais donc séance tenante remonter cet escalier, jeter un œil sur l'endroit où il débouche et, le cas échéant, sur les personnes qui l'occupent. Ensuite, je reviendrai vous dire ce qu'il en est. A mon avis, je ne serai pas absent plus d'une dizaine de minutes !
Aussitôt dit, aussittôt fait : sur un salut, le fantôme se volatilisait.

Asmodeus était sur le point de proposer d'utiliser son artefact pour ouvrir le passage mais le fantôme s'était déjà volatilisé et - de par sa nature si particulière - il n'était de toute façon pas soumis aux mêmes contingences que tous les êtres purement matériels comme lui-même. Par prudence, ou par curiosité, la momie se déplaça tout de même jusque devant le passage qu'avait dû emprunter le fantôme, prête à devoir agit si cela s'avérait nécessaire.

[Quête : Retrouvailles]

Les minutes s'écoulèrent. Plus de dix, du moins Asmodeus en eut-il l'impression. Et puis...
-Me revoilà !
Sans qu'il ait rien vu venir, le fantôme s'était matérialisé juste derrière lui.
-Désolé d'avoir été si long mais il y a là-haut une créature dont la beauté m'a laissé pantois ! J'ai succombé à la tentation de l'admirer un moment et je n'ose vous dire à quel point il a été difficile de résister à celle de lier conversation...

Bien qu'il ne le montra pas extérieurement, Asmodeus fut soulagé de voir Ebenezer réapparaître après tout ce temps. Mais les nouvelles qu'il apportait compliquaient assurément les choses : l'endroit où menait le passage était donc habité. Il convenait donc d'en apprendre davantage et sans froisser la susceptibilité du fantôme si possible :

- Asmodeus est heureux que vous ayez pu joindre l'utile à l'agréable mais il est curieux d'en entendre davantage. Au sujet de cette créature et de l'endroit où elle vit. Et ce dans le but d'assurer des relations de bon voisinage, vous comprenez !

Au moins avait-il résisté à la tentation de se manifester ce qui n'aurait pas manqué d'être calamiteux pour la discrétion qu'il entendait conserver.

[Quête : Retrouvailles]

-Oh, n'ayez crainte : malgré le spectacle divin qui s'est offert à mes yeux ébahis, je n'ai pas oublié la raison de cette expédition... Je puis vous dire que l'escalier aboutit dans une cave, que son entrée est fort bien dissimulée et qu'il est nécessaire de disposer de votre médaillon pour l'ouvrir : si les risques qu'on la découvre sont donc extrêmement faibles, ceux pour qu'on parvienne à la franchir sans votre accord paraissent pour le moins inexistants ! La cave est celle d'une coquette résidence du Havre Bourgeois. Elle ne se dresse pas dans sa partie la plus cossue mais dans un secteur tout à fait respectable à proximité relative du quartier du cimetière. Enfin, l'adorable jeune femme que j'ai aperçue semble avoir emménagé depuis très peu de temps. Et elle ne l'a pas fait seule, quoiqu'il n'y ait personne avec elle en l'instant présent : à mon avis, sa famille est simplement de sortie.

Le fait qu'il s'agisse de nouveaux arrivants constituait tout de même une difficulté car Asmodeus était bien placé pour savoir qu'un nouvel occupant était bien plus curieux qu'un résident de longue date et risquait donc plus facilement de tomber sur le passage secret.

Toutefois, les explications du fantôme l'avaient tout de même quelque peu rasséréné. En outre, le mystère sur le passage secret s'éclaircissait quelque peu ce qui n'était jamais une mauvaise chose en soi. La momie fit donc part de sa satisfaction :

- Asmodeus vous remercie une nouvelle fois ce qui ajoute immanquablement à sa dette. Et à ce propos, savez-vous s'il serait possible d'organiser une rencontre avec maître Gristertre pour que soit abordé la question d'un paiement en faveur de son mouvement ? Il n'est jamais très bon de laisser traîner ce gente de choses...

[Quête : Retrouvailles]

-Je suis certain que Wilhelm et lui ne tarderont pas à se présenter ici de leur propre chef et pas uniquement pour demander une quelconque récompense : ils voudront simplement avoir de vos nouvelles et voir dans quelle mesure il est possible d'envisager des collaborations futures, répondit le spectre. Néanmoins, si vous le souhaitez, je puis aller leur rendre visite en repartant et leur transmettre votre proposition : cela ne rallongerait guère mon trajet.

Asmodeus réfléchit soigneusement à la question avant de livrer sa pensée car elle lui semblait revêtir une grande importance dans sa gestion des relations futures avec la secte de Myrkulites.

- Bien qu'il répugne à vous confier des tâches aussi modestes eu égard à vos talents, Asmodeus apprécierait en effet que vous transmettiez son invitation à maître Destertre ainsi qu'à maître Wilhelm et leur escorte.

Il avait insisté sur le mot "invitation" et savait pouvoir faire confiance au fantôme pour en retranscrire toute la connotation incitant à une bonne entente.

[Quête : Retrouvailles]

-Oh, comme je vous le disais, c'est quasiment sur mon trajet. Enfin, sur le trajet que je prendrai en partant...
Il leva les yeux vers le plafond. Vers la surface.
-Auparavant, je me demande si je ne vais pas remonter là-haut. J'ai une furieuse envie d'observer à nouveau cette charmante damoiselle... Car je vous l'assure, mon ami, elle est charmante. Non, en réalité, ele est plus que cela. Bien plus... Elle est proprement... irrésistible !

Asmodeus esquissa un sourire - ou ce qui pouvait passer pour tel dans son cas - et répondit une nouvelle fois d'un ton amical :

- Vous auriez tort de vous en privez mais prenez tout de même garde : il se pourrait que la donzelle ne s'effraie si elle venait à vous repérer. Tous ne savent pas aussi bien passer les apparence pour découvrir le sémillant et instruit compagnon que vous êtes !

[Quête : Retrouvailles]

Ebenezer prit un air chagrin.
-C'est malheureusement un fait connu que la plupart des gens se fient par trop aux apparences et sont persuadés que l'habit fait le moine. Ainsi, il me faut l'admettre, à de rares exceptions près, tous les vivants à qui je me montre sont persuadés que je suis un monstre... Ah, que les préjugés ont la vie dure !
Il soupira, arbora un petit sourire en coin.
-Certes, il me faut le confesser, il m'arrive de les terroriser, de les tourmenter jusqu'à ce qu'ils se soumettent à ma volonté, parfois de prendre possession d'eux... Mais franchement, faut-il y voir malice ? Ne devraient-ils pas comprendre que je ne serais pas digne de ma condition de fantôme si je ne leur faisais pas peur ? Ne devraient-ils pas, plutôt, se sentir dignes de l'intérêt que leur porte un artiste de mon accabit et de l'honneur que je leur fais quand je les juge dignes de me servir d'enveloppe charnelle temporaire ?

Asmodeus répondit d'un air entendu à la tirade du fantôme, conscient qu'elle comportait à la fois une part d'autodérision et aussi un certain goût pour cette forme de jeu qui consistait à duper et terroriser les faibles d'esprits :

- Si fait, si fait : vous vous trahiriez si vous ne suiviez pas les élans de votre vocation et de votre âme ! Et quelle tristesse ce serait si vous n'en faisiez rien et que vous vous contentiez de ruminer dans votre coin. Non, un talent comme le vôtre se doit d'être partagé, indubitablement !

[Quête : Retrouvailles]

-Vous me flattez. Néanmoins, j'espère avoir l'occasion de faire un jour la démonstration de mon art devant vous, afin que vous puissiez juger sur pièce... Et pour en revenir à cette accorte damoiselle qui réside là-haut, il y a somme toute peu de risques que je lui révèle ma présence avant longtemps : si elle était par trop effrayée, si elle décidait de déménager, il me faudrait la rechercher, ce qui prendrait du temps... Non, mieux vaut qu'elle s'installe, qu'elle se sente à l'aise, qu'elle se sente chez elle. Ensuite, je songerai aux moyens de l'approcher. Sous une forme ou sous une autre.

La réponse de la momie ne se fit à nouveau pas attendre, légère et sincère :

- Asmodeus vous souhaite bonne chance dans cette entreprise qui semble vous tenir à cœur ! Et il doit bien reconnaître - d'un point de vue pragmatique - qu'il vous encourage d'autant plus que ce voisinage lui convient parfaitement : point de risque que la donzelle en question se mette en tête de venir le déranger, n'est-ce pas ?

[Quête : Retrouvailles]

-Comment le pourrait-elle ? A moins qu'elle ne soit prise d'une irrépressible envie de récurer le moindre pouce carré de la cave, il n'y a aucune chance pour qu'elle découvre la porte dérobée. Et quand bien même la découvrirait-elle : sans votre médaillon, point d'ouverture possible. En réalité, sa présence et celle de sa famille ne posera problème que le jour où vous souhaiterez utiliser ce passage secret car, sauf à trouver des moyens d'être très discret, ils se dresseront sur votre route... Enfin, vous n'y êtes pas encore, mais c'est aussi l'une des raisons pour lesquelles je me garderai de me montrer là-haut.

Asmodeus ne pouvait s'empêcher de penser qu'Ebenezer cherchait à le dissuader en partie pour préserver la donzelle dont il était question. Mais quels que soient ses motifs, son conseil restait malgré tout sensé et la momie ne voyait pour l'heure aucune raison de quitter son sanctuaire qui plus est pour se retrouver en ville où il ne passerait pas inaperçu et où il serait bien plus vulnérable à une action de ses ennemis.

- Asmodeus va suivre votre conseil mais peut-il vous demander de jeter un œil sur cette maison et ses occupants de temps à autre et de lui retranscrire si un événement digne d'intérêt venait à s'y dérouler ? Voyez cela comme une deuxième excellente raison de contempler la beauté que vous lui vantez tant !

[Quête : Retrouvailles]

Ebenezer acquiesça avec gravité.
-Fort bien. Pour être certain de ne manquer aucun événement digne d'intérêt, et bien que cela soit fort peu courtois, ce qui m'embarrasse beaucoup, moi qui suis très attaché aux bonnes manières, je veillerai à garder un œil sur cette damoiselle aussi souvent que possible, y compris quand elle prendra son bain... Et soyez assuré que je ne manquerai pas de vous rapporter mes découvertes, pour peu qu'elles soient susceptibles de vou sêtre utiles.

Asmodeus émit un ricanement amusé de cette nouvelle sortie de cet impayable fantôme qu'était Ebenezer. Il reprit néanmoins bien vite un semblant de sérieux tout en gardant un ton léger :

- Asmodeus ne peut que vous encourager dans cette voie puisqu'elle joint l'utile à l'agréable ! Mais il comprend aussi tout à fait vos scrupules : rassurez-vous du fait que vous aiderez - de cette façon - un ami. En tous cas quelqu'un qui vous considère comme tel !

[Quête : Retrouvailles]

-Et qui est considéré comme tel en retour.
Le spectre sourit.
-Sur ce, Asmodeus, je vais me retirer, aller passer quelques instants là-haut puis faire un crochet par la résidence de nos camarades myrkulites pour leur transmettre votre invitation. Je reviendrai vous voir au plus tard après-demain, pour vous conduire sur le lieu de nos petites réjouissances, et bien sûr avant cela si j'ai du nouveau.

Asmodeus hocha la tête et - même s'il n'était pas tout à fait dupe de la loyauté qu'il pouvait attendre d'une amitié avec le fantôme en cas de litige - il était tout à fait satisfait de sa réponse. Il souhaita donc chaleureusement un au-revoir à Ebenezer, lui confiant au passage qu'il était enthousiaste et impatient d'assister aux réjouissances prévues le surlendemain.

Pour sa part, dès que le fantôme aurait disparu, il entendait reprendre l'étude de ses grimoires pour quelques heures avant - peut-être - de s'autoriser une petite promenade dans les catacombes environnantes : il était plus que temps qu'il prenne des repères en ces lieux où il était appelé à passer l'éternité.

[Quête : Retrouvailles]

Cette première excursion dans les cryptes - du moins, la première depuis sa transformation - ramena Asmodeus sur les lieux qu'il avait déjà explorés en compagnie de Wilhelm et de ses hommes. Il revit les mêmes couloirs, les mêmes salles, en particulier celles abritant à la fois des pièges et des tombeaux et celle dont le plafond s'était effondré : sous les décombres devaient encore se trouver les corps des ennemis victimes de ce traquenard, à moins qu'ils n'aient été récupérés entretemps.
Cette partie des catacombes était toujours aussi déserte : les monstres appelés par son prédécesseur avaient sans doute été exterminés jusqu'au dernier au cours des combats et aucune bande errante, manifestement, ne s'était depuis aventurée ici.

Il avait conscience que cette absence qui aurait pu le rassurer autrefois le rendait maintenant plus vulnérable. En effet, il avait assimilé qu’une partie de son pouvoir de gardien mortuaire provenait directement des morts et des morts-vivants présents dans la zone à laquelle il était lié. Sans cette matière première, il ne disposait pas d’yeux et d’oreilles capables de détecter une intrusion. Il allait donc devenir prioritaire de s’organiser pour repeupler ces lieux. Et pour cela il pouvait explorer plusieurs pistes : Destertres étant la première mais il ne fallait pas non plus négliger d’envisager un service que pourrait lui rendre un certain fossoyeur avec qui il avait sympathisé. Cela tombait donc à merveille qu’il puisse rencontrer l’un et l’autre très prochainement. En attendant, il pouvait toutefois entreprendre une action potentiellement utile : il allait vérifier que la structure de la salle dont le plafond s’était écroulé était solide et – si c’était le cas – il entreprendrait de la dégager. Son objectif était de retrouver les cadavres des Kelemvorites - s’ils étaient toujours présents – et de les interroger sur les meneurs et les objectifs précis de l’attaque contre son prédécesseur.

La Couronne de Cuivre

L'antre d'Asmodeus