[Rencontres] La promenade des docks

[Umbre]

Umbre commençait à légèrement surveiller ses arrières, il valait mieux avec ce genre de femme. Il commença à réfléchir sur les causes possibles de sa réaction. Avait elle été violé à cause de son physique superbe et cherchait donc à l'oublié? Une jeune femme frigide? Ou se voyait elle uniquement à travers ses compétences? Peut être à cause de ça elle ne voulait pas passer pour une écervelé? Peut être avait il mit le doigt sur quelque chose de sensible, surtout si elle c'était toujours refusé d'utilisé son charme pour se faciliter la vie. De nombreuses suggestions, mais pas encore de solution...

"Mmmh, oui, allons faire un tour, tu es d'accord Brienna?

Cette simple approche avait pour but de détendre l'atmosphère entre lui et la jeune femme. Si dans quelques temps elle n'avait toujours pas changé, il essaierait de lui parler pour calmer les choses. Il voulait travailler avec des gens sur qui il pouvait compter, être aimé ou non était bien moins important... quoique avec une aussi charmante créature...

[Mornagest]

L'elfe se détendit quelque peu, mais elle semblait conserver un certain ressentiment envers Umbre, ressentiment qu'elle-même ne s'expliquait pas clairement. Elle acquiesça en hochant la tête silencieusement, et les trois assassins déambulèrent tranquillement dans les ruelles étroites jouxtant le port.

Les odeurs étaient multiples. Les embruns étaient bien sûr omniprésents, mais l'odeur de poisson frais - ou moins frais - revenait fréquemment, pour peu qu'ils passassent près d'un chalutier dont la pêche était déchargée. D'autres odeurs moins agréables flottaient parfois vaguement dans l'air, indiquant que le port était avant tout un quartier populaire et plutôt indigent.

Les gens étaient nombreux, également. Ils venaient acheter leur nourriture pour le repas à venir, et les étals étaient bien garnis, mais certains biens étaient hors de prix, notamment les légumes quelque peu exotiques. Umbre en reconnut quelques variétés en provenance des contrées plus désertiques, comme l'Empire pouvait en faire pousser.

Gyzen finit par briser le silence lourd qui s'était établi dans le groupe.

"Tu penses rester ici après notre mission ?" demanda-t-il à Umbre. Finalement, ce tieffelin était très secret...

[Umbre]

Umbre garda les yeux dans la vague, il ignorait encore précisément ce qu'il allait faire mais il ne doutait pas que Shar aurait des projets pour lui, mais sous quelles formes?...

"J'irais là où je dois aller, comme toujours. Et vous?"

Umbre continuait de garder à l'œil Brienna, mais le "pire" semblait passer, si elle voulait en parler elle le ferait, mais dans sa profession, garder ses secrets était primordiale, il ne serai peut être jamais le pourquoi de sa réaction. Et il ne ferai certainement pas le curieux, car elle risquait de mal le prendre et de se braquer définitivement contre le moine. Si il n'était pas un symbole de vertu, bien au contraire, sa formation lui avait donner un minimum de bon sens et de sagesse.

[Mornagest]

Pour une réponse évasive, c'était une réponse évasive... Gyzen n'avait quant à lui pas de projets particuliers, hormis celui de retourner à Melandis pour poursuivre sa carrière. Brienna n'était pas encore fixée.

"Je ne suis pas certaine de passer ma vie à être membre de la guilde. Aucune obligation ne me lie à elle."

Le fonctionnement de la guilde était totalement inconnu d'Umbre, pour l'instant, et ses compagnons n'avaient rien fait pour lui en apprendre plus. Après tout, le moine n'était qu'un "extra", à qui ils ne devaient rien, sinon prendre garde, eu égard à l'importance que leur maître semblait attacher à ce tieffelin. Là aussi, ils n'en connaissaient pas la raison, et peu leur importait.

[Umbre]

"Ainsi vous faites parti d"une guilde... Intéressant. Je suis le seul à ne pas en faire parti?"

Si tel était le cas, de nombreuses questions supplémentaires commençaient déjà à se former dans l'esprit d'Umbre, ainsi que de nombreuses explications sur certaines réactions du groupe le concernant. Après tout ildébarquait de nul part et ne pratiquant pas les mêmes disciplines...

[Mornagest]

Les deux assassins opinèrent du chef en même temps.

"Nous devions te contacter quelque part en-dehors de Melandis, c'est tout ce que nous savions. Seul notre chef connaît tous les détails nécessaires au déroulement de la mission. Nous ne faisons qu'exécuter les ordres.
- Tu fais bien partie d'un ordre, tout de même ? Les moines ne sont jamais seuls..."

[Umbre]

En effet il appartenait bien à un ordre, celui de la Lune Noire, les servants de Shar la déesse des Ombres et il était une de ses armes, du moins il était encore en "fabrication" d'une certaine manière car il était loin d'avoir tout son potentiel. Mais la déesse des ombres aime les secrets et lui aussi...

"Oui, j'appartiens à un ordre. Vous vous connaissez donc depuis quelques temps..."

Ce qui explique qu'il ai eu un peu de mal à s'intégrer dans le groupe, il était toujours en phase de socialisation d'ailleurs, et plus les membres seraient soudés et possédant des valeurs communes et plus il aurait du mal à s'intégrer car il était différent sur bien des plans.

"Pourquoi me cherchiez vous? Certaines personnes semblent en savoir beaucoup plus sur moi que ce que je croyais. Et quel est votre guilde?"

En effet Umbre obéissait aux ordre, il était loyal, en particulier envers sa maitresse, mais mis à part cette dernière il avait horreur d'être manipulé par d'autres, en particuliers des mortelles, lui, le demi-elfe au sang diabolique. Si tel était le cas il aurait sa vengeance lorsqu'il serait qui tire les ficelles.

[Mornagest]

"Apparemment, tu t'es fait connaître d'une façon ou d'une autre à nos supérieurs. Grâce à quoi, je l'ignore, mais on peut supposer que tes actes les ont suffisamment impressionner pour qu'ils t'associent à cette mission difficile."

Brienna revint un instant sur les premières paroles d'Umbre. "Je suis dans la guilde depuis plusieurs années. D'autres membres sont plus jeunes. Tu imagines qu'une organisation comme la nôtre a du personnel parfois... temporaire.
- C'est une guilde d'assassins. La seule, en réalité, à Melandis. La guilde de Zaefal est mourante, et la disparition de l'ancien conseil ne l'a pas aidée. C'était, en quelque sorte, son bras droit... rôle que notre guilde a plus ou moins repris avec l'arrivée de l'Empereur."

Ils marchaient tranquillement dans les rues tandis qu'ils marchaient, évitant distraitement les passants et les quelques obstacles qui se trouvaient sur leur chemin, entre les étals et les tonneaux, les charrettes et les mendiants. Personne ne semblait faire attention à eux, et ils parlaient sur le ton d'une conversation légère, suffisamment bas cependant pour éviter les oreilles trop indiscrètes.

[Umbre]

Il c'était fait connaitre... Voilà qui était vraiment étrange, il faudrait qu'il éclaircisse ce point. Il apprenait aussi qu'il y avait deux guildes d'assassins à Melandis, restait à connaitre la vérité sur ces capacités, ses compagnons n'allaient pas en vanter les mérites il faudrait donc qu'il trouve ses renseignements ailleurs. Par contre que cette guilde soit le bras "gauche" de l'empereur de Melandis semblait logique vu la mission qu'ils devaient effectuer. Mais avoir accès aux sommets du pouvoirs tout en restant dans l'ombre était une opportunité intéressante, peut être chercherait il à être plus qu'un simple mercenaire pendant quelques temps, la question était à creuser, surtout si il voulait savoir qui en savait si long sur lui.

"Vous vous y connaissez en fabrication de poisons? Ou avez vous un fournisseur?"

Peut être que Led Shark était leur fournisseur et qu'il avait servi d'intermédiaire...

[Mornagest]

La question eut pour effet de les surprendre quelque peu, le lien avec la conversation n'étant pas évident. Ils secouèrent ensuite la tête de concert, leur donnant une allure comique.

"Quelques-uns de nos membres savent préparer des mixtures simples, mais les plus complexes - et efficaces - sont originaires d'ailleurs. Qui les fabrique, je ne sais pas. C'est l'intendant qui gère ce genre de choses, tout comme l'équipement, les repas..."

Un jeune homme, presque encore un adolescent, passa près du groupe d'assassins et reluqua sans grande discrétion Brienna, avant de s'en aller à vive allure, suite au regard furieux qu'elle lui darda pour son outrecuidance.

"Ces hommes qui nous prennent pour des juments...", pesta-t-elle.

Ils continuèrent leur chemin.

"Pourquoi cette question, au fait ?"

[Umbre]

"Oh rien, une question comme une autre, pour en savoir un peu plus sur vos compétences..."
Ce qui n'était pas entièrement faux, mais aussi qui l'informait que Led Shark était un fournisseur potentiel de leur guilde, et donc il était tout à fait possible qu'il soit la personne qui les ai renseigné sur lui, mais il en savait relativement peu... Donc il y avait quelque chose d'illogique dans cette idée. Peut être que plusieurs personnes avait donné des renseignements et que la guilde avait fait des recoupements... à creuser... Jusqu'où étaient ils remonté???
Par contre la réaction de Brienna l'éclaira sur la réaction de la jeune femme face à ses propos; Visiblement elle refusait d'être jugé sur son physique, mais voulait démontré son aptitude par ses capacités. Restait à connaitre l'origine de cette idéologie. Le plus souvent c'était les femmes laides qui avaient ce genre de discoure car elles devaient démontrer leurs valeurs pour être accepté, contrairement aux "princesses" à qui on donnait tout grâce à leurs beautés. Cette réaction pouvait montrer un recule face aux réactions basique des mortelles et donc une grande intelligence... ou un traumatisme ancien... Il préféra se taire pour l'instant car insister sur le sujet risquait de braquer la jeune femme.

[Mornagest]

Leur "promenade" se déroula sans incident, et le temps passa rapidement à flâner dans les rues du port et de ses alentours. Plus d'attaque, plus de passant reluquant Brienna de trop près, plus de questions quelque peu indiscrète quant aux passés respectifs des trois assassins.

Vint l'heure de manger, et ils avisèrent une petite taverne simple mais confortable qui se tenait non loin des quais. Beaucoup de poissons à la carte, évidemment. Ils s'installèrent et commandèrent trois repas, avant de poursuivre leur conversation parmi la rumeur ambiante dans la salle commune.

"Alors, tu es devenu moine d'une façon ou d'une autre, non ? C'était il y a longtemps ? Les moines sont assez rares, à Melandis, à vrai dire."

La question revenait sur le tapis.

[Umbre]

"Je ne viens pas de Melandis, je suis ici depuis peu. Mes jambes m'ont faites parcourir des chemins obscures avant que je ne vous rejoignes. J'ignore encore beaucoup de chose sur ces terres et sur leurs conflits. Mais visiblement les occasions de travailler ne manquent pas et ce n'est pas pour me déplaire..."

En effet, tout était à faire même, car Shar n'était pas très présente dans la région visiblement, mais avec les Sharites on ne savait jamais vraiment à quoi s'attendre. Il n'était pas rare que des serviteurs subalternes la servent sans même le savoir, car sa déesse aime les secrets. L'invitation était lancé pour que ses deux compagnons en disent un peu plus sur leurs activités ou sur les conflits de la région.

[Mornagest]

"Tu dois venir de loin, dans ce cas. Excepté dans les grandes cités du continent, les moines sont exception sur Dorrandin."

Brienna plissait les yeux en disant cela, tout en scrutant ceux d'Umbre, aux reflets orangés. Elle avait depuis longtemps compris son origine réelle, mais son parcours était plus obscur encore. Secret, distant, cet "homme" était une énigme à part entière. Pourquoi il avait intéressé ses supérieurs, elle ne savait encore. Peut-être se révélerait-il durant la suite de leur mission.

"La situation religieuse par ici doit paraître un peu curieuse... les guerres de cultes sont bien plus marquées qu'ailleurs, d'après ce que je sais. Récemment, la chute de Talos à Melandis, remplacé par Cyric. Et ici même, on dirait bien qu'il se passe quelque chose d'étrange. Une rivalité entre les cultes manostiens ?"

Gyzen réfléchissait tout haut, posant les questions simples mais importantes sur la situation actuelle dans la Cité Bénie. Ils pourraient peut-être profiter du désordre momentané pour se frayer plus facilement un chemin vers leurs cibles...

[Umbre]

"Peut être qu'ils restent discret." dit Umbre à Brienna en parlant des moines. Par contre les conflits religieux l'intéressaient énormément. rien de mieux que des ennemis qui se battent entre eux et s'affaiblissent avant de venir rafler la mise, en l'occurrence les âmes de mortels du continent.
"Intéressant" dit Umbre à Gyzen. Il était tout à fait possible qu'une divinité soit à l'origine de ces troubles... Peut être Shar, cela ne l'aurait pas surprit. Il lui faudrait plus de renseignement...
Par contre il semblait que Brienna soit de nouveau plus détendus, du moins elle semblait moins agressive, mais comme disait un de ses vieux maitre:" N'oublie pas jeune disciple, loup qui dort peut faire plus de dégâts qu'un chien qui aboie." L'eau qui dort peut être trompeuse pensât il, surtout avec une telle femme.

[Mornagest]

Leur repas était terminé, et l'heure avançait tout doucement au rythme des conversations plus banales entrecoupées de silences pas aussi embarrassants que l'on aurait pu le penser. Une sorte de relation de copinage se nouait peut-être déjà entre les trois comparses, même si les relations de confiance, dans le milieu des assassins, étaient à prendre avec précautions.

"Il est peut-être temps de retourner voir où en sont les autres. Ils ont sans doute terminé leur petite enquête..."

[Umbre]

"Bonne idée, surtout que nous avons appris des choses."

Il se leva tranquillement en jetant négligemment sur la table de quoi payer leurs repas. Il se demandait ce qu'avait trouvé les autres. Une chose était sur, si ils avaient trouvé des choses contradictoires il y avait un énorme problème pour eux. Dans leurs métiers, les attaches avaient des bons et des mauvais côtés. Le risque de perdre un collègue était énorme et si les sentiments s'en mêlaient la souffrance augmentait. Comme Umbre n'aimait pas souffrir il avait toujours su garder ses distances par le passer, mais cette Brienna faisait fondre la glace lentement... Elle était encore d'avoir réussi à lui toucher le cœur, mais il ne pouvait pas nier qu'il appréciait la compagnie de la jeune femme. Ce qui le dérangeait d'une certaine manière car il en savait très peu sur elle, elle était dangereuse et servait peut être des intérêts très différents des siens ainsi que ceux de sa déesse...
La prudence était donc de mise...

En route vers

[Althéa]

Le poing levé

Ils s'étaient rassemblés presque spontanèment. Jeunes et vieux, hommes et femmes. Des enfants morvant dans les jupes de leurs mères. Des inquiets, effrayés par les rumeurs. Sous la coupe d'un dieu qui ne les protègeait plus.

Auparavant, ils avaient baissé la tête devant les helmites, respecté ceux qui maintenaient la loi et l'ordre. Ceux qui les protègeaient. Aujourd'hui, ils les traitaient d'usurpateurs. Et ils voulaient mettre fin à leurs règne.

Des barricades se dressèrent. On envoya la garde. Hurlements. Du sang, des cris. Quelques morts. La révolte fut vite matée.

On donna aux helmites le nom d'assassins ...

[Lothringen]

Brus, arrivant du Coeur Radieux

Le jeu de cache-cache avec les patrouilles lui faisait perdre du temps, mais la prudence était de mise. Ce n'est donc qu'après nombre de détours et de guets attentifs que Brus parvint enfin dans le quartier du port, où il se sentit tout de suite plus à l'aise, sachant que l'endroit était de beaucoup moins surveillé que le quartier chic qu'il venait de quitter. Ombre parmi les ombres qui s'épaississaient, il se sentait un peu chez lui... Il déambula quelques temps sur la promenade des docks, s'amusant à regarder les couples enlacés, les navires qui chargeaient... Certaines choses ne changeaient pas. Si on lui avait dit qu'il y avait eu une émeute ici une semaine plus tôt, il ne l'aurait pas cru.

Il lui restait à se trouver un endroit où passer la soirée, et il n'avait que l'embarras du choix. En s'éloignant un peu des quais, il tomba ainsi sur une auberge anonyme d'assez belle apparence. Non loin de là, un nom d'établissement à moitié effacése déchiffrait au-dessus d'un porche. Sans savoir lire, Brus aurait juré que c'était mal fait. En tout cas cela semblait indiquer la présence d'un bar ou d'une taverne dans la cour...


HRP : le Poing Levé et Aux quatre vents étant strictement contemporains, tu as le choix ; si tu entres dans la Discrète, tu trouveras un jeune homme au bar, en train de boire une bière et de discuter avec la serveuse.

[Garfield]

[JUSTIFIER]L'air des docks était chargé d'embruns et de promesses. Rodolpho venait de quitter le Moelleux Manostien et pensait s'aérer l'esprit à faire quelques vers et jouer quelques notes sur un banc (enfin, sur une flûte, mais assis sur un banc), face à la mer. Il glissa la main dans sa besace, et y récupéra sa flûte (logée entre un petit pain aux olives et une facture du meunier.) Il essuya rapidement l'instrument contre son pantalon (le pain au olive à tendance à être un peu gras, surtout depuis que son oncle s'était mis à y incorporer du fromage. Et pour couronner le tout, ça ne se vendait pas (sinon, Rodolpho n'aurait pas eu l'autorisation d'en manger un. CQFD.).)
Portant l'instrument à sa bouche et posant ses lèvres sur le bec, Rodolpho tenta ensuite de produire quelques notes. Après des efforts surhumains, il n'eut d'autre choix que de se rendre à l'évidence: les dures journées de pétrissage de pains et diverses pâtes lui avaient complètement abîmé les articulations. Tant qu'il continuerait ce travail, adieu flute, guitare, piano, clavecin et accordéon!

Dépité, il tourna la tête vers l'océan et observa de longues minutes l'activité bourdonnante des docks:[/JUSTIFIER]
[JUSTIFIER]Voici que des foules nouvelles arrivent, fonçant droit vers l’eau, destinées, semble-t-il, à un plongeon. Étrange ! Rien ne paraît devoir les satisfaire hormis l’ultime limite de la terre, une halte dans l’ombre abritée des entrepôts ne leur suffit pas. Non. Il leur faut s’approcher de l’eau d’aussi près qu’ils le peuvent sans y tomber.1[/JUSTIFIER]
[JUSTIFIER]
Le barde tenta d’évacuer son vague-à-l'âme par un profond soupir. Peut-être était-ce ça la solution: cesser de penser, de rêver. S'il ne pouvait être boulanger et aventurier, il ne restait plus qu'à choisir la voie la plus facile des deux.[/JUSTIFIER]
Destin de farine, perspective de petits pains.
Adieu, terres lointaines, je retourne à mon pétrin.

[JUSTIFIER]Et de trébucher en repartant, s'écrasant lourdement sur le sol de la promenade. Un petit bruit sec fendit le cœur de Rodolpho: comme si les dieux se moquaient de lui, dans sa main, la flute de bois gisait en deux morceaux. [/JUSTIFIER]

1-Moby Dick

[Althéa]

Le soleil donnait à la ville des allures nouvelles. Hommes, femmes et enfants vaquaient à présent dans les rues, et surtout dans les lieux de promenade qui à défaut d'être totalement bucoliques offraient l'avantage d'avoir un peu de verdure. Souvent l'on souriait, les yeux rivés au ciel avec l'espoir manifeste qu'il ferait aussi beau demain.

Le petit groupe avançait désormais plus lentement, pour accorder ses pas avec celui de l'halfelin qui les accompagnait à présent. Il regardait autour de lui, comme pour capturer les moindres détails des lieux qui l'entouraient. A coté de lui, Amélie et Louison parlaient à bâtons rompus. La jeune tyrite, réservée ces temps-ci semblait avoir retrouvé sa bonne humeur, du moins le temps d'une accalmie.

"Alors comme ça, tu es barde ... J'aime bien les bardes. Une fois, ma sœur Arthemis m'a emmenée voir un duo à la Taie Dorée. Bon ... ils se produisaient un peu frauduleusement et ils n'étaient pas beaucoup habillés. C'était un homme et une femme. Elle se faisait appeler Sunie et lui Chair. Est-ce que tu connais ?
- Non, je ne connais pas du tout. Mais ça devait être ... particulier.
- Oui, surtout qu'à la fin, il a fallu s'enfuir très vite quand le guet est arrivé.
- Je m'en souviens très bien, sourit Séraphin, quand ils sont arrivés, Chair a montré ses fesses à Hilare qui n'a pas ri du tout.
- Moi qui croyais que Manost était une ville sérieuse, s'amusa Barnabé, entre les étranges récitals et les jeunes filles qui essayent d'envoyer les halfelins en orbite avec un bon coup de pied au cul ..."

Louison grimaça et devint écarlate. Il lui tapota affectueusement la main.

"Je plaisante."

Ils finirent par s'assoir sur des bancs de pierre non loin de la jetée. L'air marin ébouriffait leurs cheveux, leur apportant l'écho lointain des aventures de marins se déroulant loin d'eux. Soudain, un cri se fit entendre non loin d'eux.

"Bisous bisous Dimitrius !"

Louison et Dimitri s'entre-regardèrent inquiets.

"C'est lui, murmura l'avocat.
- Il est tout près, murmura la jeune femme.
- Et il est en forme.
- Et il est tout près."

En effet, ils entendirent non loin un battement d'ailes. Roger était passé.

[Althéa]

Il faisait beau mais un vent frais soufflait sur la promenade des docks. Ici, les gens se comportaient de façon différente. Leurs pas se faisaient moins rapides. Certains s'arrêtaient pour discuter et d'autres poussaient même le vice jusqu'à s'assoir sur les bancs de pierre.

Dans les conversations, la guerre revenait pourtant toujours. Et, fait plus étrange, on parlait d'une sorte de fantôme qui parcourait la ville en criant après un certain "Dimitrius" que l'on avait pas encore identifié. Certains le prenaient pour un esprit malin, les autres pour une bénédiction ...

Angèle conduisit la petite troupe vers un des bancs inoccupés juste à coté d'un saule. Elle avait l'habitude de venir s'assoir là quand elle avait besoin de réfléchir.

[Kasumi]

Malo attendit que les deux femmes se soient installées pour prendre sa place entre elles deux. son regard se porta et se perdit un long moment vers le front de mer et un lourd navire marchand qui manœuvrait non loin des cotes, énorme bête de bois qui faisait paraître les petits bateaux de pêcheurs pour des jouets.

- Dîtes-moi ? Est-ce que vous avez déjà pris la mer ? Cela doit être une drôle de sensation de se retrouver entouré par toute cette eau, non ?

[Althéa]

"C'est une impression étrange oui ...", répondit Angèle aux deux questions à la fois.

Avant le décès de Morgan, elle n'avait presque jamais franchi les limites de Manost et avait toujours suivi des itinéraires balisés. Elle ne savait pas pour Amélie. La jeune femme avait des talents de conteuse et de maître-verrier. Mais elle était peut-être sédentaire. Elle continua

"Le plus impressionnant ce sont les nuits sans lunes et sans étoiles où l'on a l'impression de naviguer sur une mer d'encre."

Ou un gouffre sans fin, c'était ce qu'elle avait ressenti lors de l'aller jusqu'à Luménis. Mais elle ne le dit pas.

[Kasumi]

Le regard de Malo s'attarda encore un moment sur le navire jusqu'à ce qu'il disparaisse à la faveur d'un repli de terrain puis il le tourna vers Angèle. La jeune femme s'aperçut qu'il n'était plus trouble, en tous cas bien moins que la veille.

- Sans lune et sans étoiles ? Le ciel doit être bien triste quand c'est le cas. Vous avez voyagé loin d'ici ? Il parait que ces navires peuvent faire le tour du monde. Non pas que je veuille me montrer trop indiscret bien sûr...

Il lui adressa un sourire encourageant comme pour l'inciter aux confidences.

[Althéa]

Elle hésita un peu avant de répondre. Elle n'avait pas l'habitude de se livrer. Si elle ne mentait jamais, elle prenait toutefois la liberté de ne pas tout dire.

"Je suis allée à Lumenis il n'y a pas très longtemps. Je n'avais jamais véritablement bougé avant."

Et il avait raison : un ciel sans étoiles était triste, presque autant qu'une vie sans Morgan.

[Kasumi]

La mention de Luménis retint l'attention de leur invité et les yeux d'Amélie se mirent à pétiller de malice. Sans doute la jeune femme s'attendait-elle à ce que Malo pousse Angèle à quelque confidence inédite. En tous cas, elle se tint silencieuse, tout à l'écoute de la réaction de ce dernier. Elle semblait même ne pas oser ouvrir leur panier de victuailles de peur de briser quelque élan de la conversation. La réponse de Malo ne se fit pas attendre :

- Luménis ? La cité des lumières... J'ai toujours espéré la visiter un jour. Mais j'imagine que les choses sont bien différentes de ce qu'on imagine, pas vrai ? Mais parfois, lorsqu'on a de la chance, elles se révèlent plus belles en fait !

Il dédia à Angèle un regard un peu plus appuyé et son sourire atteignit ses yeux. Des yeux qui voyaient sans doute bien mieux aujourd'hui que lors de leur première rencontre. La veille à peine.

[Althéa]

"Oui, la ville est belle. Elle l'est d'autant plus qu'elle se remet doucement de la guerre civile. Les empreintes sont encore là et il y a encore des rancœurs, des cicatrices ... Mais la ville reste belle et les gens là-bas sont plus ... optimistes."

Et le dieu tutélaire de leur ville n'était pas mort.

[Kasumi]

Les réflexions d'Angèle laissèrent Malo plutôt songeur et il garda le silence un bon moment avant qu'Amélie ne rompe le silence un peu pesant en ouvrant son panier. L'effet des senteurs de nourriture et la vue d'une bouteille de vin ne manquèrent pas d'atteindre leur objectif : apporter un peu d'enthousiasme hors de la lointaine Luménis.

- Je gage que les gens d'ici panseront un jour les leurs. Il le faut. Je l'espère en tous cas.

[Althéa]

Elle sentit que son manque d'enthousiasme avait jeté un froid. Elle s'en excusa d'un sourire penaud.

"Mais parlons plutôt de vous. Vous avez l'air de bien vous rétablir. Avez-vous eu d'autres souvenirs depuis que nous vous avons laissé ?"

C'est ce qu'elle espérait pour lui, tout du moins.