[Lieu] La ferme Desmoulins

[Taliesin]

Peut-être, mais il faudrait mener des recherches et cela risquait de prendre du temps. Or, il avait décidé de travailler dès le matin sur la traduction, estimant que cela serait - et ferait - plus sérieux. Bref, comme les deux garçons étaient déjà sortis seuls sans que quoi que ce soit de grave ne se produise, il leur donna une nouvelle fois son autorisation, leur demandant simplement de ne pas trop s'éloigner de l'auberge, d'être sages et prudents et de revenir de temps à autres le voir, pour lui montrer que tout allait bien.

[Galathée]

Il poursuivit donc son travail tandis qu'au dehors, la brise marine soufflait doucement sous le soleil printanier. Victor remonta une fois, Baptiste une autre, mais dans l'ensemble, ils demeurèrent à distance. Le texte prenait forme peu à peu, les imprécisions cédant au fur et à mesure qu'il découvrait le contexte et parvenait à décrypter les formulations les plus obscures. Il termina son travail un peu avant midi, alors que son estomac gargouillait, lui recommandant de poser sa plume pour songer à la survivance de son corps.

[Taliesin]

Par acquis de conscience, il procéderait à une ultime vérification, pour être certain de n'avoir commis aucune erreur. Néanmoins, cela ne lui prendrait guère de temps : l'essentiel était fait. C'était presque dommage, quelque part, car cela signifiait qu'ils n'avaient plus vraiment d'excuse pour rester à Vallonsec. Enfin, ils pourraient toujours partir le lendemain matin sans paraître pour autant abuser... Quoi qu'il en soit, dans l'immédiat, il allait satisfaire sa faim. Après avoir tenté de rameuter la marmaille, bien sûr.

[Galathée]

Le patron accueillit Taliesin au bas des marches et excusa les enfants : ils étaient sortis acheter des grenouilles avec le cuisinier. Mais ils ne tarderaient probablement pas et le barde pouvait déjà manger un hors d'oeuvre ou boire un apéritif en les attendant. Les deux gamins parurent effectivement un peu plus tard, joyeux, et racontèrent au barde leurs aventures chez le pêcheur de grenouilles. Ils lui demandèrent ensuite s'ils pourraient retourner à la plage dans l'après-midi car la mer, bien qu'invisible à Vallonsec, leur faisait de l'oeil.

[Taliesin]

La mer, les gosses ne la voyaient plus si souvent que cela, maintenant qu'ils étaient installés à la ferme. Et vu le temps radieux qu'il faisait, pourquoi s'en priver ? Ils passeraient donc une bonne partie de l'après-midi. Ensuite, il vérifierait sa traduction - cette pause ne lui ferait pas de mal, dans la mesure où il aurait pris un peu de distance et donc parviendrait mieux à repérer d'éventuelles maladresse.
-Bien sûr ! répondit-il par conséquent, sans la moindre hésitation.

[Galathée]

Et ils retournèrent à la mer pour la dernière fois. Les garçons gravirent la colline avec énergie, comme de coutume, puis se laissèrent glisser dans les herbes et mirent, comme la veille, un certain temps à gagner la berge. Comme la mer était haute, ils affrontèrent les vagues dès leur arrivée. Le fond de l'air était frais et Taliesin fut forcé, une fois de plus, d'allumer un feu pour les protéger d'un refroidissement. Une fois rassasié de natation glacée, ils se séchèrent, se rhabillèrent et profitèrent de la marée descendante pour rechercher des trésors sur le sable. Ils firent de grands dessins de coquillages sur le sable, puis s'affrontèrent dans des duels, avant de retomber dans les aventures épiques de Corwin le chevalier et Brand le magicien, qui étaient parfois frères, parfois ennemis, et finissaient par vaincre le mal ensemble (malgré de nombreux désaccords sur les méthodes).
Enfin, recrus, ils reprirent la route de l'auberge, à moitié dans leur jeu, à moitié en dehors, prévoyant manifestement d'en écrire une histoire en dessins, comme ils l'avaient déjà fait pour les aventures du blaireau voleur de doudous.

[Taliesin]

Et ce n'était certainement pas lui qui allait réfréner leurs élans créateurs !
Après avoir partagé un solide goûter en leur compagnie, il leur laissa quartiers libres et regagna la chambre, pour procéder aux ultimes vérifications de sa traduction. Quand il serait sûr de son fait, ce qui devrait survenir assez rapidement, il irait sans tarder trouver le bailli pour lui remettre son texte. Dès lors, une soirée paisible s'écoulerait, suivie par une nuit réparatrice... et par le voyage de retour.

[Galathée]

Taliesin fut accueilli à l'hôtel de ville avec surprise et enthousiasme. Il ne put se contenter de remettre le texte au bailli : elle lui demanda d'attendre qu'elle et son assistant l'aient lu pour qu'ils puissent lui demander des détails et des éclaircissements. Finalement, la discussion dura une petite heure, avant que le barde ne puisse retourner à l'auberge. Là, les garçons l'attendaient déjà à table, et ils l'accueillirent avec des questions concernant la structure de leur récit d'aventures. Enfin, ils passèrent au souper, qui fut aussi copieux et fantastique que les jours précédents.
" Galathée va trouver qu'on a grossi, remarqua Victor.
— Elle grossira aussi, dès que je mettrai en oeuvre ce que j'ai appris dans cette cuisine..."

[Taliesin]

Il sourit : Baptiste n'avait pas perdu son temps ! Mais il l'avait aussi vu s'amuser, beaucoup même, ce qui était assez rare pour être souligner. Ah, décidément, il n'y avait pas eu la moindre ombre durant ce séjour ensoleillé, et il pourrait y puiser de la lumière et de l'espoir quand il serait en prison... Oui, tel devait être le but qu'avaient eu en tête les organisateurs de cette excursion... Il s'efforcerait de les en remercier dignement en tenant bon durant les épreuves à venir.

[Galathée]

Bombance et exercice physique eurent raison des enfants assez rapidement : ils faillirent s'endormir le nez dans leur dessert. Ils voulaient cependant que Taliesin leur raconte un épisode — pas forcément long — des aventures de Corwin et Brand, à leur sauce, cependant, car les personnages avaient sensiblement évolué depuis la première épopée qu'il leur avait racontée, le premier soir... Ils se changèrent donc rapidement, se pelotonnèrent dans leur lit, et attendirent, les yeux fatigués mais attentifs.

[Taliesin]

Il leur donna satisfaction sans se faire prier, tant pour le sujet de l'histoire que pour les adaptations qu'ils avaient requis. Son récit terminé, il leur souhaita bonne nuit et gagna sa propre couche. Point de tentative de veille elfique, ce soir, mais le sommeil dont il avait l'habitude et auquel il revenait quels que soient ses efforts. Il ne doutait pas qu'il serait réparateur et que, le lendemain, il se sentirait en pleine forme pour affronter la chevauchée qui les ramènerait à la ferme. Une chevauchée qui s'annonçait par ailleurs agréable et ensoleillée.

[Galathée]

Ainsi ils repartirent au soleil, sur leurs montures, avec les bons voeux des gens de Vallonsec. Baptiste, qui s'était levé plus tôt que les deux autres, avait un gros sac sur la croupe de son cheval qui, Victor ne put s'empêcher de poser des questions, contenait des écrevisses, comme prévu. Les deux garçons étaient d'avis que la destination avait tenu toutes ses promesses et espéraient que Taliesin serait d'accord pour qu'ils reviennent en vacances dès que possible. Ils avaient appris l'existence d'une grotte dans les parages et aussi d'une épave qu'on ne voyait qu'à marée basse, et on leur avait parlé de dauphins et aussi d'un monstre des marais qui ne sortait que la nuit.
Bref, ils estimaient que trois jours avaient été bien trop courts !

[Taliesin]

Taliesin était de leur avis et les assura donc qu'ils reviendraient : Vallonsec était beaucoup, beaucoup plus accessible qu'Antelucas, où ils avaient jadis envisagé de faire un voyage. Le seul point qui l'ennuyait, c'était qu'on le connaissait désormais dans ce bourg comme maître Aranel... Enfn, à tout problème, il y a une solution : il suffirait d'y réfléchir en temps utile.
Pour l'heure, il entendait bien profiter de la chevauchée, laquelle scellerait la fin de ses quelques jours de liberté.

[Galathée]

Ils atteignirent bientôt l'endroit où ils devaient faire jonction avec Callie. Bien sûr, la jeune femme ne pouvait pas savoir qu'ils avaient quitté Vallonsec, aussi leur fallut-il gagner la petite forteresse qu'ils avaient repérée en arrivant pour se signaler. Elle fourmillait de gardes luméniens, mais personne ne parut offusqué de les voir et Taliesin eut la certitude qu'ils ne savaient pas qui il était. Victor et Baptiste, curieux, réussirent à obtenir le droit de déambuler dans la cour pour regarder les hommes à l'entraînement, tandis que le barde restait avec leurs chevaux.
Leur jeune compagne finit par les rejoindre, ravie de les revoir. Elle enfourcha sa monture tout en questionnant les garçons, et le déferlement de leurs aventures occupa la majeure partie du voyage. Callie avait toujours une question supplémentaire pour les relancer, ce qui lui permit de ne rien dire de son propre séjour.

[Taliesin]

Technique intéressante, et bien menée, qui plus est ! Mais peut-être Callie ferait-elle quand même l'objet de questions, au bout d'un certain temps. Peut-être même que c'est lui qui les poserait... Pas tout de suite, cependant : il prenait trop de plaisir à écouter les enfants narrer leur séjour, leurs exploits. à les voir si complices et si enthousiastes. Ah, Kerun avait eu une excellente idée en suggérant de les embarquer pour cette expédition. Il faudrait qu'il l'en remercie, à l'occasion...

[Galathée]

Ils atteignirent la ferme à la mi-journée, passablement affamés. Le capitaine de Rivecendre les accueillit avec le sourire et ils pénétrèrent dans le sentier qui menait à la cour. Ils n'étaient pas attendus mais Félix qui essayait manifestement de compter les poussins dans le fumier donna l'alerte dès qu'il les vit arriver. L'intégralité de la famille, ainsi que Galathée et les jumeaux, vinrent leur souhaiter la bienvenue. Tandis qu'on les délestait de leurs affaires et qu'on emmenait leurs chevaux, Galathée vint à la rencontre du barde.
" Alors ? Bon séjour ? A voir ton expression et leur excitation, je dirais que oui."

[Taliesin]

-Très bon séjour, répondit-il, souriant. Mais je ne peux point trop t'en dire, car les garçons auront envie de te raconter... Je me contenterai donc de pallier à leurs oublis !
Il l'embrassa.
-Et de ton côté, comment ça s'est passé ?

[Galathée]

" Comme de coutume. Nous avons bien travaillé, bien mangé — même si l'absence de Baptiste se fait immanquablement ressentir en cuisine —, bien bavardé... Rien à signaler. Les bêtes vont bien, les naissances se succèdent... C'est une période agitée et passionnante, en somme."
Elle eut un petit sourire mutin.
" Mais entrez. Nous avons déjà mangé mais il y a de quoi vous bricoler quelque chose."

[Taliesin]

-C'est vrai que je n'aurais rien contre grignoter un morceau...
Et de lui emboîter le pas.
Il se sentait vaguement dépaysé et cela ne lui paraissait guère étonnant : revenir d'une excursion, après des mois passés sans franchir les limites du domaine... Pour autant, il ne doutait pas que dès le lendemain, il se serait totalement réadaptée à leur agréable quotidien.

[Galathée]

La table fut rapidement mise et les enfants continuèrent à narrer leurs aventures, jusqu'à ce que tous les petits Merlus soient verts de jalousie. Ils se mirent alors à harceler leur père pour qu'ils puissent aller passer quelques jours à Vallonsec pendant l'été. Guillhem parut embarrassé mais Baptiste vint à sa rescousse en lui annonçant qu'il y avait un pré mis à disposition des voyageurs juste en périphérie du bourg et que pour peu qu'on ait un anti-moustiques efficace et une tente, on avait le droit de s'y installer. Les gamins n'en furent que plus motivés, et le fermier concéda que, peut-être, plus tard, ils pourraient y songer.

[Taliesin]

Le barde espérait vraiment que cela se ferait. Et il n'y avait aucune raison pour que ce ne soit pas le cas, puisque l'expédition ne serait pas trop onéreuse... C'était vraiment une chance d'avoir, à une demi-journée de trajet seulement, un lieu de villégiateur aussi dépaysant et agréable que Vallonsec ! De quoi permettre à la famille Merlu des vacances qu'elle avait largement mérité et qui lui feraient du bien... Alors, même s'il n'en dit rien sur le moment, il se promit de soutenir les enfants dans leur projet et de venir à bout des hésitations de Guilhem.

[Galathée]

De toute façon, les enfants avaient déjà commencé à faire de grands plans et une fois qu'ils eurent terminé de manger, ils sortirent dans la cour en bavardant pour se détendre un moment avant que les travaux agricoles ne les rattrapent. Seul Baptiste resta en arrière pour discuter avec Galathée de la meilleure manière d'installer les écrevisses qu'il avait rapportées de Vallonsec. Ils sortirent bientôt, à la recherche d'un tonneau à récupérer. Seul Guillhem resta en arrière, ainsi que les jumeaux, un sur chaque genou de leur père. Ils commençaient à peser drôlement.

[Taliesin]

Tout en profitant de ses retrouvailles avec les jumeaux - ils lui avaient sacrément manqué, mine de rien ! - l'elfe bavarda avec Guilhem, s'enquérant de la manière dont les choses s'étaient déroulées en son absence, du travail qui avait été accompli, de celui qu'il y aurait à faire dans la journée et dans celles qui suivraient... Il n'avait pas l'intention de demeurer oisif, préférant de loin replonger d'emblée dans le bain. Cela lui éviterait de trop se concentrer sur ce qui l'attendait désormais et, surtout, ce serait utile à leur petite communauté.

[Galathée]

Effectivement, pendant les quelques jours suivants, les choses reprirent leur rythme habituel. Baptiste et Victor offrirent à Galathée et aux jumeaux leurs cadeaux de Vallonsec, et la rôdeuse félicita le barde et les enfants pour leurs bons choix. Les écrevisses furent installées dans un demi-tonneau dans la grange, jusqu'au jour où elles apparurent au menu, ravissant les papilles. Baptiste remplissait désormais des cahiers avec ses bonnes recettes, qu'il laissait à disposition dans la cuisine, les agrémentant de petits conseils et de petits schémas. Il faisait la même chose avec ses expériences d'alchimie, sauf que ces recettes-là n'étaient pas publiques. Galathée l'observait parfois avec appréhension, mais jusqu'ici, il n'avait mis le feu à rien, ni la ferme, ni ses vêtements, ni ses cheveux.
Victor, de son côté, s'appliquait à motiver les troupes pendant les travaux agricoles, en transformant souvent une tâche anodine en une aventure incroyable. C'était une méthode efficace, souvent drôle, mais parfois, Guillhem demandait à ce qu'on lui apporte des bouchons de cire, tant le débit vocal du petit garçon était élevé. Il demeurait un peu dégoûté par les animaux et leurs fluides mais ne rechignait pas aux tâches plus physiques.
Les jumeaux demandaient désormais une surveillance quasi constante et dormaient de moins en moins. Vu que le temps s'était amélioré, ils pouvaient suivre les travailleurs dans les champs ou le potager, et y ramper joyeusement. Il fallait juste surveiller qu'ils n'ingurgitent pas trop de terre et de feuilles mélangées.

Au bout de trois jours, cependant, un messager vint à la ferme porter un pli émanant de Luménis. Henri annonçait à Taliesin que la date de début du procès avait été fixée. Un chariot officiel viendrait le chercher trois jours plus tard. L'avocat lui conseillait de préparer sa valise : des vêtements en suffisance, bien qu'il aurait la possibilité de les laver sur place et de bons livres, en particulier. Et d'ici là, boire du bon vin et profiter de la bonne cuisine du terroir...

[Taliesin]

Malheureusement, il n'avait pas envie d'arroser quoi que ce soit et l'appétit vint à lui manquer. Mais il ne jeunât pas pour autant, afin d'éviter de susciter l'inquiétude de sa compagne et des autres occupants de la ferme. En fait, hormis préparer son sac - opération rapidement menée -, il ne changea absolument rien à ses habitudes, à ses occupations et, intérieurement, il s'efforça de surtout songer à un avenir moins immédiat que le procès. Et ce fut la seule modification notoire que l'on put remarquer chez lui : il évoquait parfois des projets pour l'été. Après tout, il serait rentré à ce moment-là, non ?

[Galathée]

Galathée savait bien sûr ce qui se tramait, mais elle ne dit pas grand chose les premiers jours. C'est seulement le dernier matin avant celui où ils devraient se séparer, qu'elle aborda frontalement le sujet.
" Tu dois parler aux garçons, Taliesin. Tu ne peux pas faire semblant de rien. Ils ont besoin que tu leur fasses suffisamment confiance pour leur dire un minimum. Au moins leur donner des conseils ou des directives. Même leur faire la morale. Tu ne peux pas juste prétendre que rien ne va se produire."

[Taliesin]

Il grimaça.
-En même temps, si on pose objectivement les faits, je ne fais que partir pour quelques jours, quelques veilles au pire, avant de revenir : l'épisode sera pénible mais l'issue, elle, ne fait aucun doute. Alors, pourquoi en rajouter ? Que pourrais-je leur dire qu'ils ne sachent déjà ?
Il soupira.
-Je crains aussi que si je fais quoi que ce soit sortant de l'ordinaire, cela prenne aussitôt l'air d'adieux.

[Galathée]

" Ils veulent simplement que tu prennes le temps de leur dire au revoir. Ils sont plus anxieux qu'ils ne veulent bien le dire, et même si nous espérons, nous savons, que l'issue sera heureuse, ils ont besoin que tu leur dises, toi, que tout ira bien. Ils ont sûrement des questions à te poser, et ils ont besoin de pouvoir déposer leur inquiétude à tes pieds. Et c'est ton rôle, en tant que père, de l'accepter. Si tu joues les anguilles insaisissables... Ils commencent à se demander si tu leur caches quelque chose."

[Taliesin]

-Mais je n'ai pas joué les anguilles... S'ils étaient venus me trouver, je n'aurais pas éludé...
Nouveau soupir. Résigné, celui-là.
-Mais soit, s'ils ont cette impression... Enfin bref, tu as raison, je leur parlerai.
Il aurait préféré s'épargner cela. Toutefois, les arguments de sa compagne étaient plus que fondés et... il devait assumer.

[Galathée]

Il ne fut pas très difficile de trouver un moment avec les deux garçons dans l'après-midi. Ils s'installèrent à l'extérieur, sur un tronc en bordure de la forêt, qui attendait d'être débité par leurs haches. Victor avait l'air détendu, mais Baptiste nettement moins. Après quelques commentaires distraits sur le beau temps et le travail à abattre, le plus âgé des deux garçons prit la parole.
" Tu crois que tu seras absent combien de temps ? Galathée dit que ça pourrait durer un mois... C'est vraiment vrai ?"
Victor, sous ses airs sereins, était subitement devenu plus attentif.