La Couronne de Cuivre

Arya sourit au garnement tout prenant un marron qu'elle fit passer d'un main à l'autre tant il était encore brûlant. Elle caressa doucement sa joue, elle aurait bien passer deux ou trois heures avec lui comme tous les jours depuis son arrivée à Lumenis, mais aujourd'hui, comme demain et, elle ne savait même pas combien de temps encore, elle ne pourrait pas venir.

Se mettre au chaud, oui tu as raison que ce serait bien mieux que de discuter ici, mais aujourd'hui, je n'ai pas le temps de te donner ton cours ... et puis pendant quelques jours encore, je ne pourrai venir car je serai trop occupée, tu seras en congés en quelques sortes. Mais marchons un peu, à défaut de nous réchauffer, nous aurons moind froid. Elle prit un ton des plus sérieux. Mais ce n'est pas pour cela que tu seras en vacances ... Elle le regarda avec regard rieur. Cela ne te manquera pas trop j'espère ?

Le gamin grimaça...
-Ben... Si vous êtes trop occupée... Moi je dis rien, parce que vous avez déja passé plein de temps pour ces cours et... Mais...
Il hésita, regarda ailleurs.
-C'est pas parce que j'ai fait une bêtise, au moins ? Ou dit quelque chose qui vous a pas plu ? C'est pas parce que j'ai été en r'tard avant-hier ? C'est vraiment que vous povuez pas, et pas juste que vous voulez plus ?

Arya ne pu retenir un élan de tendresse face à son interrogation qui laissait transparaître qu’il craignait qu’elle le laisse croupir dans la misère qu’il espérait fuir par les efforts n’avait eu de cesse de faire pour qu’elle fut satisfaite de son travail. L’Elfe prit l’enfant dans ses bras. Elle craignait qu’il eut une telle pensée ce qui était la raison de sa venue. Elle voulait le prévenir qu’elle ne l’abandonnai pas, qu’il lui faisait confiance et qu’il avait raison.
 <o></o>
Podrick, c’est que je ne peux pas. Cela me manquera de ne pouvoir te voir. Si tu faisais une bêtise énooormeeeee, je ne te dirai pas que pendant quelques jours je ne pourrai venir, je te réprimanderai comme tu ne l’as jamais été avant pour t’enlever l’envie d’en faire une deuxième. Elle prit un faux air sévère tout en le tançant doucement. Mais raconte-moi la bêtise qui t’a fait craindre que je sois fâchée !

Lorsqu'Arya l'avait serré contre elle, Podrick était devenu rouge comme une pivoine mais, loin de se dérober, il lui avait brièvement rendu une étreinte. Or, il n'était guère coutumier de ce genre de marques d'affection.
A présent, il blêmissait.
-Mais j'ai pas fait de bêtise ! protesta-t-il. Enfin, j'crois pas. C'est pour ça que ça m'a inquiété.
Il sourit, mutin.
-Pis j'ai déjà été bien réprimandé, des fois ! Vous, ça pourrait pas être pire. J'crois pas que vous m'donneriez l'fouet... Mais donc, ça va, si c'est juste que vous pouvez pas. Je ferai la liste des habitants du quartier, en attendant que vous reveniez.

C’était la première fois que Podrick lui montrait son affection et Arya ne dut qu’à l’air mutin qu’il prit de ne pas laisser monter des larmes d’émotion qui l'étreignirent, l’envie d’éclater de rire à la répartie implacable qu’avait le chenapan de trouver des réponses à chaque fois qu'elle le tançait, miroir de son caractère affirmé.

 Tu ne crois pas … mais tu n’en ais pas sûr … les coups de fouet s’était peut-être même quand tu n’avais pas fais de bêtises ou pas des vraies, mais tu sais que je suis magicienne … et que les magiciennes ….<o> </o>Elle finit sa phrase en prenant un air mi-mystérieux, mi-amusée en se pendant vers lui. C’est vrai que si tu travailles vraiment bien tes cours et que tu as beaucoup progressé, la liste des habitants du quartier, elle est restée sous les bottes de paille depuis belle lurette. L’Elfe aurait voulu l’embrasser d’avoir ouvert innocemment la porte pour le renseignement qu’elle voulait lui demander, mais elle garda un air mi-sévère, mi-amical. As-tu déjà au moins fais la liste des dames qui travaillent avec ta maman ? Celle-là, elle est facile pour toi.

Le petit garçon acquiesça.
-Ouais, je les connais toutes, mais elles se donnent des noms à coucher dehors, du genre Orchidée Sauvage, Édelweiss ou Primevère, et j'sais même pas comment ça s'écrit. Elles devraient garder leur vrai nom, j'dis... Mais eux, je les connais pas. Je leur parle pas, vous savez, j'ai pas l'droit d'rentrer dans la maison, sinon je me ramasse des coups de pied aux fesses par la patronne. Et elle a des chaussures pointus, j'vous dis pas comme ça fait pa sdu bien ! Elle prétent que ça fait joli, mais moi j'trouve que ça s'rait plus pratique pour les voleurs qui veulent escalader les murs des maisons.,

L'Elfe sourit, un vrai jardin d'agrément cette maison close ! Mais elle ne pourrait savoir si une Elsa y travaillait restait à trouver comment introduire une éventuelle disparition. Elle ne savait comment abordé le sujet pour savoir si l’une d’entre elle serait absente, mais il suffisait d’avancer, elle trouverai bien en parlant.
 <o>
</o> Eh oui, tu en as encore des choses à apprendre Pod ! Et puis, moi je trouve qu'elles n’ont pas des noms à coucher dehors, ce sont toutes de fleurs et même pour certaines très rares. En somme,cela fait comme un jardin où les beaux messieurs viennent butiner. Si leurs vrais prénoms ne sont pas aussi fleuris peut-être que les clients ne viendraient pas. Elle sourit comme si ce fut la réalité, le conte de fée pour certaines d’entre elles. Et puis de temps en temps, un prince charmant vient en enlever une en cachette sur son beau destrier noir et tout le monde se demande où elle est passée. Cela doit bien arriver quelques fois ? Et surtout ça doit être drôle de voir la tête de la matrone dans ces moments là.

Podrick écarquilla les yeux.
-Heu... P't'être que ça arrive dans d'autres endroits, ça... Mais pas dans cette maison close là. Les clients, ils ont leurs préférées, des fois, mais il les embarquent pas avec eux. Y sont mariés, souvent. Non, c'est plutôt les filles qui voudraient bien partir avec eux, des fois, surtout quand ils sont nobles et qu'ils ont de l'argent. Même que certaines, elles gardent les bébés exprès, et après elles vont voir les clients pour leur dire que c'est le leur, de bébé, et qu'ils devraient leur donner de l'argent, ou reconnaître le bébé et dire que c'est leur bâtard ou un truc comme ça... Ma mère, elle l'a fait avec moi. Avec deux barons et un chevalier. Elle s'est fait jeter ! . M'étonne pas remarquez : j'suis p't'être bête mais même si ça arrive que les gens y fassent des trucs bizarres, m'semble pas qu'on puisse avoir trois pères quand même...
Il haussa les épaules et enchaîna.
-Mais de toute façon, la patronne, elle voudrait pas que les filles partent, ou que les messieurs les amènent avec eux. Déjà, elle se fout en rogne quand y en a une qu'est malade ou en r'tard. Elle est pas commode, même si elle est plus gentilles avec ses chouchoutes, celles que les clients y préfèrent... Fin bref, y a aucune fille de la maison qu'est partie récemment. Ni sur un beau cheval ni sur ses pieds. Mais y a d'autres prostituées à Luménis. Tout plein qui travaillent dehors et pas pour la patronne. J'peux vous dire que ça aussi, ça la met en colère...

Arya sourit, pourtant une colère sourde l’envahissait en pensant à tous ces messieurs bien sous tout rapport, certainement comme le Conseiller pour lequel elle risquait peut-être sa vie, qui engrossaient des femmes pour satisfaire leur libido et laissaient à la dérive leur propre progéniture. Si elle tenait le père de Podrick, elle n’aurait pas peur de lui dire en face ce qu’elle pensait de son comportement. Mais il n’était pas temps de s’engager sur un autre chemin que celui qui était le sien depuis ce matin.
 <o></o>
Oh que non que tu n’es pas bête Podrick ! Et loin de là, je ne sais qui est le beau monsieur qui a offert à Lumenis un tel phénomène que toi, mais il doit être drôlement fort et intelligent vu ce que tu es. Si tu n’as pas trois pères, tu en as obligatoirement un ! Et si il te connaissait ….<o>

</o> Arya aurait pu regretter de n’en savoir pas plus dont elle aurait pu se servir le lendemain, que ce fut qu’Elsa ignora l’enfant ou qu’elle lui apporte quelques attentions, mais le contact avec l’enfant était bien plus important pour l’Elfe que la mission qu’elle avait acceptée et elle était heureuse qu’il fut prêt d’elle. Pourtant, il fallait bien qu’elle le laisse pour préparer ses potions et malgré qu’elle paru détachée, elle ressentait de la tristesse à la perspective de ne pas le revoir un certain temps ou un temps certain.<o>

</o> Maintenant, il faut qui j’y aille Podrick, j’ai beaucoup de travail qui m’attend et …. il n’aime pas attendre. Bon, c’est vrai qu’il ne me gronde jamais ! Elle déposa un baiser sur son front glacé. Je passerai te voir au port dès que l’on pourra reprendre les cours, elle sourit malicieusement, Surtout, promets-moi que tu ne choisiras pas un autre professeur pendant mon absence.

-Oh, ça, ça risque pas ! Vous faîtes pas d'soucis ! s'exclama Podrick en souriant.
Il recula d'un pas, lorgna la rue derrière lui.
-Bon ben j'y vais, alors... Bon courage, alors. Et à bientôt ! T'façon, vous savez où metrouver !
Il lui fit un signe de la main, puis se détourna et détala en direction du quartier des taudis, disparaissant bientôt à un croisement, non sans un dernier regard en arrière.

Je sais, cela ne risque pas pensa Arya, mais tu n’en es pas la cause petit Podrick, toute la tendresse qu’elle portait à l’enfant était lisible dans son regard qui le suivit jusqu’à ce qu’il disparaisse au coin de l’allée et qu’elle accompagna d’un dernier signe de la main et d'un sourire.<o>

</o> Elle resta songeuse quelques instant, puis se dirigea vers le bâtiment de en allongea le pas se forçant à des pensées certes moins agréables, mais plus actuelles et utiles à sa survie les jours à venir.<o></o>

Arrivant mine de rien du Syndicat du Commerce, leur pas mesuré et leur mine dégagée faisant penser à tout sauf à des enquêteurs en plein travail, Arya et Taliesin parvinrent aux abords du parc. Les deux elfes franchirent un portail, suivirent un moment une allée gravaillonnée, et ce n'est que parvenus parmi les arbres centenaires qu'ils s'autorisèrent une halte. Pour l'heure, il n'y avait nul promeneur en vue : ils pouvaient donc parler tranquilles.
-Alors... fit le barde, sans détours - ils savaient tout deux la raison de leur présence en ces lieux, et il n'était nul besoin de préliminaires ou de longues introductions, j'irai voir à l'adresse que nous a donnée le préposé du syndicat pour l'entrepôt des Megrall, tout à l'heure, en rentrant chez moi. Cela vous évitera d'être trop vue aux abords des quais.
Arya n'avait pas clairement exprimé la raison pour laquelle elle ne désirait pas y être reconnue. Mais si c'était en rapport avec l'enfant qu'elle avait évoqué la veille, et auquel elle s'était liée, Taliesin comprenait parfaitement. Lui-même n'avait aucune envie d'impliquer dans l'affaire Galathée ou Victor : il voulait au contraire les tenir éloignés, les protéger, autant que possible.
-Quant à notre rencontre avec Siegfried Megrall, pour autant qu'il accepte de nous recevoir... Mon idée de jouer les trublions polémistes vous convient-elle ? Je pense sincèrement que c'est un bon angle d'attaque. Mais si endosser ce rôle ne vous convient pas, ce que je peux fort bien comprendre, nous pouvons sans mal nous partager la tâche : vous pourriez demeurer neutre ou bienveillante à l'égard du conseiller, et moi-même m'ingénierai à me montrer hostile à son égard, désireux de lui trouver des vices, des aspects cachés. Nous allierions ainsi deux approches opposées, et si nous perdrions aux yeux des Megrall en matière d'unité de groupe, nous pourrions peut-être ratisser plus large... Au pire, l'un de nous deux leur plaira, et pas l'autre... Mais j'anticipe, pardonnez-moi : dites-moi plutôt ce que vous en pensez.

Alors qu’ils avançaient lentement dans le parc, le bien-être d’Arya était palpable tant le fait de se trouver entourée de nature lui apportait de contentement, elle caressait chaque tronc qui se trouvait à la portée de sa main alors qu’ils cheminaient. Elle remercia le barde d’un sourire pour la proposition de se rendre seul sur les quais après leur entretien. Mais pour le déroulement de celui-ci, son avis divergeait totalement pourtant sa voix restait allègre et souriante.<o>

</o> N’oublions pas que nous sommes journalistes, que nous recherchons la vérité pour l’article que nous écrivons, nous ne devrions être ni pour ni contre au départ tout en laissant comprendre que nous avons déjà bien des renseignements, mais que ceux-ci sont ceux que tous connaissent. D’autant que si les gens aiment à critiquer ceux qui leur sont proches, parfois, ils n’apprécient pas que leurs interlocuteurs critiques ceux-ci et puis nous empruntons un droit et il ne serait pas correct de porter préjudice au Luménien Libéré, enfin je pense … J’aurai plutôt entrevu que nous partions sur un intérêt porté à ses parents … dans l’idéal que nous arrivions à les questionner séparément, ils sont peut-être du même avis, mais peut-être pas. Chez les humains, les hommes sont en général les chefs incontestés et madame pourrait par habitude rejoindre ses dires. En t’intéressant aux armes et moi à leur intérieur, elle fit une grimace car elle craignait que ce fut de mauvais goût, nous arriverions rapidement à entrer dans un contact personnel avec eux surout si les fils sont là. Ensuite, nous pourrions nous offusquer au comportement d’Albérich, par exemple qu’il ne veuille pas les aider. Disons que nous pourrions leur tendre des pierres pour qu’ils les jettent à leur fils sans pour autant le faire nous-même en restant neutre tout en leur accordant crédit sur leurs dires et en les poussant à la confidence, le sourire de l'Elfe se fit radieux, je suis certaine que tu y arriveras encore mieux que moi. L’idéal serait que tu arrives à ce que son père t’emmène aux entrepôts pour te montrer son œuvre, alors que je resterai en leur demeure avec madame. J’ai de quoi écrire, et si cela fait partie de tes connaissances de quoi dessiner. Les gens vaniteux apprécient que l’on fasse leur portrait et lorsqu’ils posent, ils ont tendance à se laisser aller à des confidences. Ceci est mon idée, je pense que tu devrais développer la tienne afin que nous prenions le meilleur des deux pour que notre interrogatoire soit optimum, elle sourit comme si au fond d’elle même elle était persuadée qu’ils n’en retireraient rien d’autres que des paroles haineuses contre Albérich, même s’il reste vide de vraies réponses à nos questions, un sourire vint clore ses paroles, ne t'inquiète pas pour moi, je me suis rendue compte que l'enjeu m'offre des capacités que je pensais en pas avoir et si cela était, je ferai front sans sourciller à toutes leurs médisances et serait même capable d'y participer, certes à contre-coeur, mais ces derniers mots restèrent muets.

Lorsqu'Arya parla du rôle dominant des hommes chez les humains, Taliesin ne put réprimer un léger sourire. Il n'en allait pas ainsi dans sa petite famille. S'il devait y avoir un chef, c'était Galathée, sans conteste. C'était elle qui avait sauvé Victor. Qui l'avait sauvé, lui. Et ils s'étaient tout deux ralliés à sa bannière, lui faisant aveuglément confiance quant aux grandes décisions concernant leur foyer. La situation lui convenait parfaitement, mais sans doute était-ce là quelque chose de relativement atypique... Dans tous les cas, ce n'était pas le genre de réflexions qui importait, pour l'instant, et il se reconcentra bien vite sur leurs préoccupations actuelles.
-Parler du manque de loyauté d'Albérich envers sa famille me paraît un bon angle d'attaque. Et tendre des perches aux Megrall sans nous mouiller serait l'idéal. Toutefois, je ne sais pas si nous le pourrons. La description que nous en a donné Belenn n'augure rien de bon. S'ils sont pinges, ils le sont autant de leur or que de leur temps, et nous risquons fort d'apparaître comme un désagrément les détournant de leur travail. Je ne suis pas certain, dès lors, que nous puissions vraiment avoir des rapports et des échanges personnels... Si on nous accorde quelques minutes, ce sera déjà un miracle. Il faut donc que nous soyons efficaces d'emblée, que nous réussions, sinon à nous les mettre dans la poche, du moins à nous attirer leur intérêt... Peut-être alors qu'effectivement, comme vous le suggériez, la meilleure solution serait de dire que nous voulons un article réaliste, complet sur Albérich. Que tuot le monde nous en a dit du bien, mais que cette histoire de manque de loyauté à leur égard nous a intrigué, et que nous aimerions qu'ils nous disent ce que d'autres one peut-être tu...

Le barde était vraiment différent de la magicienne et Arya se demanda si Taliesin avait toujours vécu parmi les humains ou s’il eut la chance de vivre parmi leurs congénères. Il semblait ne jamais prendre les sentes qui cheminaient laissant l’âme se reposer, mais toujours la route principale et directe. Peut-être devrait-elle se rallier à sa manière de pressentir cet entretien, mais cela lui semblait partir perdant, et comme à son habitude, elle pensait qu’il serait toujours temps d’aviser une fois sur place. Un sourire amusé éclairait son visage.<o>

</o> Nous formons une paire parfaite, je suis trop optimiste et toi ... un peu ... beaucoup pessimiste, alors en faisant une moyenne nous serons certainement dans la réalité. Elle reprit son sérieux. Les fils ne nous offriraient certainement que peu de leur temps et je reconnais que j’espère bien qu’ils ne soient pas là, mais selon les dires du préposé du Syndicat, en tout cas lui est âgé, ce qui veut dire qu’il ne doit pas avoir tant de distractions que cela et nous serons peut-être justement les bienvenus. Ne s’occupant plus de son affaire, ou peu si cela devait encore être, le flatté de sa réussite, que l’on apporte de l’intérêt à sa personne … la magicienne se mit à rire et son regard enjoué se posa sur son congénère … qui sait si ce soir tu seras à l’heure à Taverne. Les vieilles personnes sont parfois bien bavardes et là la race n’a rien à voir avec le fait. Mais peut-être as-tu raison, nous verrons bien une fois sur place s’ils sont trop rats dans leurs paroles, nous leur mettrons les pierres sous le nez et dessinerons une cible bien visible en la personne du conseiller. Bon, alors allons-y et que Lathandre nous offre l’opportunité d’apprendre quelque chose d’utile.<o></o>

Taliesin ne répondit pas tout de suite. Il cherchait à se rappeler les paroles exactes de Belenn. Il avait dit que Siegfried Megrall dirigeait toujours son affaire, avec deux de ses fils, mais il n'avait effectivement pas précisé son degré d'implication. Alors peut-être qu'Arya avait raison et que le vieil homme était beaucoup plus oisif qu'autrefois, auquel cas, ils ne le dérangeraient pas tant que ça... Le barde en doutait, cependant.
-Très bien... fit-il finalement. Allons-y. De toute manière, nous ne pouvons pas tout prévoir à l'avance. Et quand bien même le ferions nous... Les choses aiment à prendre un tour inattendu, quelles que soient les précautions prises.
D'un pas toujours tranquille, il bifurqua sur une allée menant dans la direction du quartier ouest. Avec un peu de chance, la demeure des Megrall ne serait pas trop compliquée à trouver. Ils avaient l'adresse, mais dans le dédale de la zone portuaire, on ne savait jamais à quoi s'attendre...

Arya se sentait légère, les mots haineux entendus dans la s’étaient envolés, ne restaient que ces images douces d’un amour qui lui manquait. Son cœur était léger, son âme se laissait porter par cette certitude totale et absolue que malgré des indices qui leur faisaient cruellement défaut, ils réussiraient.<o></o>

Dans le parc au sol recouvert de feuilles mortes aux couleurs flamboyantes, les chemins étaient désertés par les promeneurs qui avaient préféré la douceur de l’âtre à la froidure du temps. Seuls quelques passants pressés de rentrer parcouraient l’allée principale pour abréger au plus vite cette sortie incontournable les obligeant à affronter le vent glacé et le grésil.<o></o>

L’elfe se dirigea vers les sentes qui filaient dans les sous-bois, elle n’avait pas froid, elle marchait d’un pas léger laissant courir à leur guise ses pensées, esprits de réussite, d’espoir, d’amour et de bonheur. Elle priait Corellon, elle priait Lathandre de mettre sous leurs pas cette piste qui les amèneraient au plus vite auprès d’Albérich, que celui-ci fut en vie, qu’aucun d’entre eux ne paie de sa vie pour chasser le machiavélisme d’âmes sombres. Que Lumenis soit et reste lumière.<o></o>

Arya était lucide et savait paraître aux yeux de tous insensée, comme si elle était inconsciente des réels dangers, de leur possible échec, de leur possible mort, que Lumenis ne soit plus que désert et cendre. Mais comment pouvait-elle expliquer que tout cela n’était que probabilité des plus pessimistes, comment pourraient-ils comprendre que son éducation l’amenait à vivre chaque instant intensément, il y avait hier, c’était aujourd’hui, il y aurait demain et ce demain toujours le regarder comme un jour éblouissant. Le temps s'écoulait alors que la magicienne puisait dans la nature qui l'entourait force et vigueur. Elle n'était pas pressée, la maison serait vide, personne ne viendrait à s'inquiéter qu'elle rentre maintenant ou plus tard, elle avait tout son temps.

Arya était seule avec les bruits de la nature, le crépitement d’une légère pluie sur les dernières feuilles, le craquement du vent dans les branchages, les mille et un cris des animaux qui arpentaient les buissons. Dans le ciel croassaient les célèbres corbeaux de Luménis, dont le nombre s’était réduit, mais qui restaient une vision pittoresque de la cité. Certains leur prêtaient de mauvaises intentions, mais c’étaient des oiseaux très intelligents, et ils contribuaient au maintien d’une certaine propreté dans les rues, les nettoyant de tout détritus vaguement comestibles.
Les derniers champignons bourgeonnaient au pied des troncs, et les fougères se dandinaient sous l’ondée, tandis que quelques sapins verdoyants narguaient, provocateurs, les feuillus dénudés. Le tapis coloré était jonché de pommes de pin et de bogues de châtaigne entrouvertes, de glands ventrus et de brindilles. Une odeur d’humus, prégnante, s’échappait de toute la zone boisée.
Puis, soudain, Arya entendit un cri humain. Un second. Ce n’étaient pas des cris de peur ou de douleur, mais des cris de rage, elle le sut tout de suite. S’approchant de la source du tumulte, elle finit par apercevoir, entre deux troncs, une vague silhouette dans des vêtements détrempés. C’était un jeune homme, dans une robe marron salie, à genoux devant un arbre qu’il martelait de ses poings avec une violence inouïe. La pluie avait noyé ses cheveux et son visage, et il frappa à nouveau l’arbre, puis il cogna son crâne, étouffant un sanglot dans sa fureur.

HRP : c'est une proposition d'interaction... si Arya préfère profiter de sa sérénité, ne te sens pas obligée d'intervenir...

HRP : hummmm, je prends

Stupéfaite, Arya s’était arrêtée à quelques pas, devait-elle intervenir ou laisser l’homme, peut-être un clerc au vu de la robe marron qu’il portait, dans cette colère qui l’habitait, malgré ses vêtements détrempés qui laissaient à penser qu’il fut aux prises de sa détresse depuis quelques temps déjà. Elle hésita quelques instants, mais lorsque elle le vit envoyer sa tête contre la surface dure et rugueuse du tronc, elle ne réfléchit plus. Elle se précipita pour tenter de lui apporter un peu de réconfort, de le raisonner, de partager ce qui l’avait amener à tant de rage. Elle ne regardait que l’homme lorsqu’elle avança, ne fit pas attention à cette branche morte traîtresse qui vint accrocher son pied et s’étala de tout son long dans les feuilles mortes, s’accrochant à la première chose que ses mains désespérées rencontrèrent, la chevelure dégoulinante de celui qu’elle voulait tenter de réconforter.
 <o></o>
Mais ce geste désespéré, ces cheveux salvateurs n’empêchèrent pas sa tête de plonger dans un légère dépression du sol remplie de pluie glacée où la terre avait prit ses quartiers et qui semblait là juste pour que le visage qu’elle présenta à l’inconnu reflète celui que lui même présentait. Tout en se relevant et en essuyant son visage, elle tenta de sourire malgré qu’elle sentit une légère douleur à son genou gauche.
 <o></o>
Excusez-moi, j’espère ne pas vous avoir fait trop mal … , je suis maladroite … elle montra de la main, l’emplacement où elle se trouvait quelques instants auparavant. Je vous ai entendu et, me suis dit que peut-être … je pourrais vous apporter un sourire pour apaiser votre colère.

Le jeune homme se frottait la tête, la mine complètement éberluée. Il ne s’était certainement pas attendu à voir débouler quelqu’un dans son refuge forestier, et encore moins le prendre à parti de la sorte. Mais en se redressant, Arya le reconnut. C’était le novice lathandrite qu’elle avait rencontré autrefois, dans ce même parc, alors qu’il traquait une « vermine » vagabonde. Ses cheveux roux étaient plaqués sur son visage écarlate, strié de larmes et de boue. Il ne sembla pas reconnaître l’elfe échevelée qui lui faisait face et ne dit rien, contrôlant avec peine les tremblements de ses épaules.

Surprise en reconnaissant le jeune novice qu'elle avait déjà rencontré dans ce même parc, il y avait de cela quelques mois, Arya resta sans voix quelques instants, puis, souriante, elle s’approcha de lui tout en chassant une mèche de cheveux qui était venue sournoisement lui rappeler qu’elle ne devait pas avoir bonne figure. Elle passa un bras amical autour de ses épaules, elle avait compris que lui-même ne l’avait pas reconnue et préféra évoquer le sujet de leur rencontre pour se rappeler à son souvenir.
 <o></o>
Bonjour Tybert ! Rassurez-moi, ce n’est pas cette hermine disparue que vous met dans une telle rage ? Car là, je ne pourrai vous être d’aucun réconfort, elle n’a jamais daigné croiser mon chemin.

L’expression de l’adolescent refléta la plus totale incrédulité tandis qu’il dévisageait l’elfe, sans comprendre. Il n’avait pas l’air en état de plaisanter, mais la lumière se fit dans son esprit, et il écarquilla les yeux. D’un geste rageur, il essuya l’eau qui lui ruisselait sur le visage, étalant la boue sur ses joues.
« Vous pouvez rien pour moi. » grommela-t-il sans agressivité, à mi-voix, puis il fit volte-face et s’éloigna.

Arya ne pouvait savoir quelle était la cause qui avait mené le jeune novice à ainsi frapper un arbre avec rage, ce qui rendait son visage si fermé, elle avait mille idées qui pouvaient être avancées, probablement peu de chose, mais suffisamment importantes aux yeux d’un adolescent pour qu’il en prenne autant ombrage. Il l’avait reconnue, cela était le seul fait dont elle pouvait être certaine.<o>

</o> Elle se sentait démunie, elle dont le cœur était heureux, elle aurait voulu lui apporter un peu de chaleur, mettre du baume sur son âme en peine. Ce n’était pas le fait de pouvoir faire quelque chose ou pas. Elle ne savait si elle devait le rappeler, aller vers lui alors qu’il s’éloignait déjà. <o>

</o> Elle voulut faire un pas, son genou lui rappela qu’elle fut imprudente, que de ne pas regarder où l’on met les pieds pouvait être douloureux. Il était certain qu’elle ne chercherait pas à le rejoindre.<o>

</o> Au revoir Tybert, si tu changes d’avis …<o>

</o> Elle regarda sa cape, trempée de terre et d’eau, en secoua les feuilles qui étaient venues si coller, revint boitillante sur la sente tout en regardant le jeune garçon s’éloigné auquel elle adressa un sourire de compassion qu’il ne pouvait voir. <o>

</o> Maintenant, Arya n’avait pas à se poser de question pour savoir ce qu’elle allait faire, au vu de l’état de sa cape, de son genou et elle n’osa même pas imaginé son visage, la seule destination possible était le retour à leur repaire .<o>

</o>

Quittant le couvert du temple, Kasumi s’était enfoncé dans le parc, sur la piste du Sharite. Il avait dû faire appel à toute sa science du pistage et puiser loin dans ses forces : l’homme avait couru longtemps et connaissait manifestement le secret des ombres. S’il ne s’était pas subitement senti en sécurité, le rôdeur aurait pu le dépasser sans le voir.
Lorsque la flèche partit, le son de la corde qui claque lui fit relever les yeux. Il était cependant trop tard, et il fut touché à l’abdomen. Cependant, il portait manifestement une armure sous ses vêtements noirs, car la flèche, si elle le fit faire un pas en arrière et pousser un cri de surprise, ne s’enfonça pas profondément. Loin de se mettre à incanter, l’individu masqué porta une main à son épaule, puis quelque chose à sa bouche. Une seconde plus tard, il avait disparu.

Quête : un désir de crépuscule

Le rôdeur se maudit de sa négligence. Il aurait du se douter que les assaillants s’étaient préparé à combattre au cas où ils soient découverts. Cela montrait qu’ils se méfiaient ce qui les rendaient d’autant plus dangereux. Kasumi prit néanmoins le risque de sortir du couvert des fourrés, épée en main. Il resta vigilant, cherchant son hibou, le Sharites pouvait être encore dans les parages ce qui mettait le rôdeur dans une position délicate. Le demi-elfe s’approcha de l’endroit où le clerc avait disparu, les sens en alerte. le rôdeur espérait à demi y trouver les traces du clerc si celui-ci avait simplement fui.

Le Sharite avait effectivement quitté sa position initiale et sa piste était visible dans les feuilles mortes humides. Le vent soufflait dans les branchages, au-dessus du rôdeur, l’empêchant d’entendre le déplacement de son adversaire. Il était difficile de savoir combien de temps durerait la potion d’invisibilité qu’il venait de prendre, s’il n’en transportait qu’une. Comme l’avait dit Belenn, les clercs sharites cultivaient leurs affinités avec les ombres, et certains embrassaient une carrière parallèle de voleur ou d’assassin. A présent qu’il se savait traqué, l’adversaire de Kasumi était devenu plus dangereux, bien que le rôdeur soit certain de l’avoir touché. Les traces du fuyard s’éloignaient vers les zones les plus fréquentées du parc, d’où il pourrait rejoindre la rue, et un environnement qui lui était probablement plus familier.

Quête : un désir de crépuscule

Le rôdeur commença sa traque. Sa progression était d’autant plus lente qu’il devait à la fois détecter les traces de son ennemi et se tenir prêt à réagir en cas d’attaque. Kasumi envoya son hibou en avant sur la trajectoire supposée de sa proie. L’oiseau devait le prévenir en cas de fuite, son propre rôle consistait à ne pas perdre la trace du criminel qui pouvait se retourner contre lui à tout instant s’il se sentait acculé ou se fondre dans son milieu en laissant le rôdeur bredouille. Il fallait à tout prix l'intercepter avant qu'il ne quitte le parc. Le demi-elfe souhaitait affronter le clerc dans un environnement familier pour ratablir la balance en sa faveur maintenant que l'effet de surprise ne jouerait plus. Il n'était cependant pas question de renoncer si vite.

Mais le vieux hibou ne voyait plus rien, d’autant qu’il pouvait difficilement voler sous la ramure basse des arbres qui constituaient les taillis. Le Sharite était toujours invisible et l’oiseau hésitait sur la piste à suivre. Kasumi constata bientôt que les traces qu’il suivait partaient dans une direction tout autre que celle que son compagnon empruntait désormais, probablement perdu. Le rôdeur atteignit un chemin de terre dure et décela les marques du passage de sa proie, même si elles étaient désormais plus ténues. Il resta dans l’ombre, pour ne pas s’exposer au milieu de la voie, à découvert. Soudain, la piste s’interrompit. Il entendit une respiration. Son ennemi était manifestement debout sur la route, à seulement quelques mètres de lui. Impossible de savoir ce qu’il faisait, dans quelle direction il regardait. S’il attaquait ou incantait, il redeviendrait certes visible, mais peut-être trop tard pour agir efficacement.

Quête : un désir de crépuscule

Le rôdeur retint son souffle. Son ennemi se tenait à peine à quelques mètres de lui sans qu’il puisse le voir. Kasumi ne pouvait qu’espérer que l’inverse aussi était vrai et que le clerc ne l’avait pas repéré. Le demi-elfe ne comptait pas laisser l’opportunité de surprendre à nouveau la Sharite mais tant qu’il ne pouvait pas voir avec précision où il se tenait, il risquait aussi bien de le manquer que de le tuer, deux hypothèses aux conséquences fâcheuses.

Kasumi prit une poignée de la terre crayeuse et sèche du chemin au creux de ses mains et la jeta en nuage dans la direction supposée du fuyard. Il espérait ainsi révéler sa position pour l’assommer avec une buche. Une tactique risquée et assez primaire mais qui avait déjà fait ses preuves.

L’ombre du Sharite se dessina dans l’air pendant une seconde, silhouette de poussière et de feuilles mortes, et il fit un pas en arrière lorsque Kasumi fondit sur lui. Le poison de la flèche l’avait manifestement ralenti car lorsqu’il vit arriver la bûche, il tenta de se pencher pour l’éviter. Il ne fut cependant pas assez rapide, et le morceau de bois le heurta sur le sommet de la tête, l’envoyant voler quelques mètres plus loin, inconscient. Kasumi constata cependant qu’il respirait toujours.

La Couronne de Cuivre

[Lieu-dit] Le parc verdoyant de Lumenis

Quête : Un désir de crépuscule

[Quête : Un désir de crépuscule]

Quête : Un désir de crépuscule

[Quête : Un désir de crépuscule]

Quête : Un désir de crépuscule

[Quête : Un désir de crépuscule]

Quête : Un désir de crépuscule

[Quête : Un désir de crépuscule]

Re : [Lieu-dit] Le parc verdoyant de Lumenis

[Quête : Un désir de crépuscule]

Quête : Un désir de crépuscule

[Quête : Un désir de crépuscule]

Quête : Un désir de crépuscule

[Quête : Un désir de crépuscule]

Quête : Un désir de crépuscule

[Quête : Un désir de crépuscule]

Quête : Un désir de crépuscule

Re : [Lieu-dit] Le parc verdoyant de Lumenis

Quête : Un désir de crépuscule

Quête : Un désir de crépuscule

Quête : Un désir de crépuscule

Quête : Un désir de crépuscule

Quête : Un désir de crépuscule

Quête : Un désir de crépuscule...

Re : [Lieu-dit] Le parc verdoyant de Lumenis

Quête : Un désir de crépuscule...

Re : [Lieu-dit] Le parc verdoyant de Lumenis

Quête : Un désir de crépuscule...

Re : [Lieu-dit] Le parc verdoyant de Lumenis

Quête : Un désir de crépuscule...