La Couronne de Cuivre

HRP : c’est vrai qu’Alchem n’est pas très tendre, surtout pour un neutre bon. Mais le contraire me semblerait illogique vu son BG. L’Outreterre est un lieu clairement plus hostile que la surface. Les êtres émotifs doivent vite craquer.

« C’est vrai que nous ne pouvons pas vous aider à traîner les corps, mais on peut vous protéger et transporter les vivres. Faisons cela. Plus vite on en aura terminé, mieux ce sera. »

Alchem ne serait pas tranquille tant qu’il lui semblerait que la situation n’était pas pleinement maîtrisée. Cela ne risquait pas d’arriver avant que l’Eclat ne soit purifié. Et après, il y aurait autre chose pour le préoccuper. Puis encore une autre et ainsi de suite. Curieusement, le seul moment de sa vie où il s’était senti tranquille assez souvent, c’était celui où il s’était aussi senti inutile.

« Une partie des marins sous le contrôle du Despote est encore caché quelque part. Ne l’oublions pas. »

HRP : tu le joues logiquement bien sûr, je ne dis pas le contraire !

Ezekiel avait lui aussi fait ses calculs : la moitié des marins se trouvait dans l'armurerie, un quart était encore conscient et sous contrôle et une petite partie avait été tuée ou maîtrisée sur le pont. Somme toute, il ne devait pas y avoir plus d'une dizaine de marins sous le contrôle de leur ennemi. Mais il ne fallait évidemment pas les sous-estimer, surtout avec un ennemi si imprévisible pour les diriger.

Ancamo demeura une nouvelle fois en arrière - par prudence - mais Ezekiel se mit aussitôt au travail, commençant par les marins les plus proches de la réserve afin de dégager le chemin et de tenter dans "sauver" le plus possible rapidement. De son côté, Alchem n'eut pas de mauvaise surprise en pénétrant dans la réserve et il n'eut que l'embarras du choix pour emporter quelques vivres à l'abri. Il semblait évident qu'il aurait fini bien avant son partenaire sauf bien entendu si le Despote abattait une autre carte d'ici là.

Tant qu’aucune mauvaise surprise n’arrivait, Alchem continuait sa besogne sans mot dire. Il était attentif à tout, mais était-ce encore utile de le préciser ? Chez lui, il faudrait plutôt indiquer quand il n’était pas sur ses gardes. Paranoïaque ? Oui, sans doute. En son fort intérieur, il se méfiait même de ses alliés. Après tout, il ignorait de quoi était capable le Despote. Pourquoi ne pourrait-il pas en contrôler un ? Ou même tous ? Les marins si maladroits n’étaient peut-être là que pour rendre cette hypothèse improbable, pour laisser croire que la domination pouvait se remarquer comme le nez au milieu de la figure. Le svirfnebelin essayait en fait de se mettre à la place de la liche et d’échafauder ses plans. Mais ce n’était pas probant, parce qu’il était pour l’instant impossible de vraiment mesurer les marges de manœuvres du monstre. Alchem devait sans cesse écarter ses supputations qui pouvaient fort bien passer pour des délires. Néanmoins il ne pouvait s’empêcher de les avoir. C’était ça, sûrement, le prix de son expérience et de ses exploits passés...

Pendant que le gnome se livrait à ses introspections, Ezekiel déplaçait le quatrième inconscient sans qu'aucun n'ait donné de signe de vouloir se réveiller. Ancamo interpela le gnome en revenant au niveau de la porte entre la salle d'arme et la salle du coffre :

- Vous devriez peut-être monter les vivres sur le pont, Alchem. Et prévenir Aleka et le capitaine de ce que nous faisons. Peut-être enverront-ils quelqu'un pour aider Ezekiel.

« Non. Allez-y, vous. Surveiller et protéger sont des tâches auxquelles j’ai l’habitude. Je répugne à quitter la soute avant que le travail ne soit achevé. Je peux vous escorter jusqu’à l’échelle. Signalez-vous pour éviter qu’on ne vous prenne pour un ennemi. Si on peut nous envoyer une ou deux personnes pour nous aider, ce serait bien. On transportera les vivres sur le pont lorsqu’on aura assez de bras. »

Ancamo parut hésiter cette fois et répondit d'un ton manquant peut-être un peu de conviction :

- Non, Tolfdirr est mon ami : je me dois de rester auprès de lui. Et puis cette barrière pourrait tomber à tout instant : je préfère ne pas risquer d'être loin quand ça arrivera. Qui sait ce que le Despote prépare encore !

« Ecoutez, j’ignore ce qu’il en est vous concernant, mais moi, ça fait des décennies que je manie l’épée et la magie. Si la barrière tombe, je serais là pour protéger Tolfdirr et Ezekiel aussi. De toute façon, je ne vous demande pas de vous attarder sur le pont, loin de là. Informez Aleka et le capitaine de la situation, demandez un ou deux marins pour nous aider et revenez ici avec eux. Dès lors, on ira plus vite et vous serez de nouveau présent en cas de mauvaises surprises. »

Alchem, en tant que meneur, avait l’habitude d’assumer les risques. Et il lui semblait que les risques étaient là, dans la soute, au moins pour l’instant.

« Bien sûr, s’il y a des problèmes là-haut, revenez nous le dire. D’ailleurs... »

Le gnome profita du moment où il pouvait voir Ancamo et Ezekiel pour lancer un sort basique mais tellement utile.

Alchem --> Message --> Ancamo et Zezkiel

Ancamo hésita un moment encore puis, parvenant sans doute à une décision, il s'esquiva rapidement et porta ses pas vers le pont. Alors qu'il était censé revenir aussitôt, Ezekiel déplaça trois nouveaux corps et Alchem eut tout le temps d'examiner la barrière pour la voir faiblir petit à petit. Mais Ancamo ne donnait toujours pas de nouvelles. De même qu'Aleka et les autres restés sur le pont...

Depuis le départ d’Ancamo, Alchem ne cessa plus un seul instant d’accomplir sa tâche, c’est-à-dire de transférer des vivres dans la salle du coffre et d’assurer la protection d’Ezekiel. Que l’halfelin mette du temps ne l’enchantait pas spécialement, mais ne l’inquiétait pas plus que cela. Le gnome lui-même en avait mis du temps pour aller chercher des renforts à Lumenis. Ho, bien sûr, il n’en fallait pas plus pour imaginer cent scénarios tous plus pessimistes les uns que les autres. Il finit toutefois par murmurer un appel, se servant ainsi de son sortilège.

« Ancamo ? Vous en êtes où ? »

Laisser Ezekiel seul en bas, avec un Tolfdirr évanoui et l’Eclat, peut-être aussi des pantins à la solde du Despote, ce n’était pas vraiment une option. Certes, en haut, il y avait Aleka et Théodore, auxquels il s’était attaché. Certes, il voulait savoir où en était le bateau. Mais la sécurité de la gemme était une priorité, surtout que la barrière magique allait sous peu prendre fin. Alchem n’estimait pouvoir monter sur le pont qu’une fois que le clerc aurait achevé le transfert des corps dans la cuisine, ce qui lui permettrait de demeurer dans la salle du coffre.

Mais l'halfelin ne répondit pas à son appel et il n'avait aucun moyen de savoir s'il l'avait entendu ou non. Alors que la barrière faiblissait encore un peu plus, devenant presqu'invisible, Tolfdirr remua faiblement au sol et cligna des yeux. Paniqué, il murmura d'une voix faible et discordante :

- Ancamo ? Où est-il ? Le Despote s'est emparé de lui. Il faut l'arrêter !

En entendant cela, Alchem se figea. Avait-il bien entendu ? Il savait que oui mais aurait préféré le contraire. Ankamo sous le contrôle du Despote ? Ou Tolfdirr ? L’un des deux en tout cas. Une petite voix intérieure lui susurra : « tu le savais et tu n’as rien fait. Tu aurais dû ne te fier qu’à toi-même. » Il ne fallait pas l’écouter. Le gnome ne pouvait se fier à toute ses divagations sans quoi il deviendrait fou. Hélas, l’une de ses craintes se justifiait désormais. C’était quand même un coup dur.

« Ezekiel ! Venez ! Tolfdirr se réveille ! Il semble qu’on ait un problème de plus sur les bras ! »

Le svirfnebelin déposa ce qu’il portait et s’approcha du mage.

« Ancamo sous le contrôle du Despote ? Comment le savez-vous ? »

Ezekiel réagit instantanément, se précipitant au côté du gnome tandis que le mage se redressait lentement sur un coude et déclarait d'une voix faible :

- C'est lui qui a maintenu la barrière tout ce temps... Normalement, elle aurait dû céder et vous laisser approcher. Mystra sait ce qu'il avait en tête : je le sais fourbe et vindicatif mais pas au point de commettre une telle traîtrise : ce doit être le Despote qui le guide. Ne le laissez pas commettre plus de dégâts !

Fourbe et vindicatif ? Alchem ne connaissait pas assez les deux professeurs pour juger de la véracité de cette affirmation. Mais une chose était certaine, le Despote agissait. Par l’intermédiaire de qui ? Le gnome se tourna vers Ezekiel :

« Avez-vous le moyen de vérifier si Tolfdirr n’est pas sous influence ? Il nous faut du concret, savoir à qui nous fié. »

Disant cela, le svirfnebelin vérifiait du coin de l’œil le vieux magicien. Il voulait surprendre une éventuelle réaction. Et surtout, si celui-ci faisait mine de recourir à sa magie, Alchem ne le laisserait pas faire.

Ezekiel hocha la tête gravement et se mit à incanter, le vieux mage se laissant faire sans chercher à lancer de sort. D'après les observations d'Alchem en tous cas. Après s'être concentré, le clerc se tourna vers le gnome et annonça qu'il n'avait rien détecter d'inquiétant : soit le mage était fiable, soit le Despote usait de subterfuges bien au-delà de ses capacités mais il en doutait. Tolfdirr protesta bien sûr et alla même jusqu'à se relever tout à fait :

- Bon, nous n'avons plus de temps à perdre : il faut sécuriser l'Eclat. Et surtout arrêter Ancamo ! Mystra sait ce qu'il prépare.

Alchem n’arrivait pas à être totalement convaincu de la fiabilité du vieux mage. Le contraire aurait été très étonnant. Mais ce n’était pas qu’une question de caractère. Le gnome n’avait pas oublier son incapacité à percer les illusions du Despote alors qu’il en savait un rayon sur le sujet et qu’il avait des prédispositions raciales en ce domaine. Hélas, il ne pouvait présentement pas se permettre de remettre en doute les conclusions d’Ezekiel. Jusqu’à preuve du contraire, Tolfdirr disait vrai.

Le danger venait donc d’Ancamo. Et ce n’était vraiment pas une bonne nouvelle. Quel mal avait-il déjà accompli ? Il fallait aller voir.

« Tolfdirr, désormais, seule votre cage protège encore le coffre. Pensez-vous qu’on puisse s’en contenter ou nous faut-il laisser quelqu’un ici pour surveiller ? »

Tolfdirr répondit sombrement et sans tergiverser :

- J'ai bien peur que ma cage ne suffise déjà plus à contrer les effets de cette abomination. Mais laisser quelqu'un en arrière me semble tout aussi inutile : cela ne peut que fournir une nouvelle victime à l'influence du Despote. Je crois que nous devrions rester tous ensemble désormais, veiller sur ceux qui sont encore conscients et agir au plus vite. J'espérais avoir le temps de préparer un rituel mais la liche risque de nous prendre de court si ce n'est pas déjà fait.

Ezekiel approuva lui aussi :

- Il nous faut savoir si nous pouvons encore compter sur l'aide d'une partie des autres. Mais, jusqu'à preuve du contraire, nous ne sommes plus que trois et nous devons nous préparer à opérer ici même s'il le faut.

« Fort bien. Allons voir ce qui se passe sur le pont. A mon avis, s’il y a une mauvaise surprise, elle doit nous attendre en haut de l’échelle. Quelle meilleur endroit pour une embuscade ? Il est sans doute mieux que j’ouvre la marche. Laissez-moi quelques mètres d’avance, je dois pouvoir reculer rapidement sans vous rentrer dedans. »

Sur ce, Alchem commença à se mettre en marche. Si, à un moment, tout semblait à peu près bien se passer, c’était désormais très différent. La catastrophe n’était pas loin. Le gnome, pour autant, n’était pas dépaysé. Agir sur le fil du rasoir, il savait ce que c’était, même si personnellement il n’avait pas besoin de rasoir. Intérieurement, il se demandait s’il n’était pas responsable de la situation. Avait-il commis une erreur ? N’aurait-il pas pu anticiper les événements ? Avec ce Despote, tout devenait incertain. C’était comme évoluer dans des sables mouvants. Dalius sortit la tête de sa poche :

« Hé, je peux me rendre utile si y’a besoin ! Moi, j’vais la ronger la liche, comme du gruyère ! Elle va pas faire un pli ! D’ailleurs, heu, y’a pas un truc à grignoter ? J’ai faim. »

A grignoter, Alchem avait apporté de quoi en vidant les réserves mais il ne fallait peut-être pas trop y compter à courte terme. Le gnome gravit l’échelle sans mal, avec une grande vigilance. On ne tenta pas de l’arrêter ni même de le frapper. Sur le pont, tout semblait calme et normal : les marins étaient à la manœuvre, le capitaine donnait des ordres, le navire était maintenant tout proche de l’îlôt et on s’apprêtait à mettre une chaloupe à l’eau. Près de la porte menant aux cabines, Aleka était affairée à soigner un homme et Théodore était maintenant assis, semblant conscient. Nul signe d’Ancamo cependant. De nouvelles questions sans réponse.

Alchem attendit qu’Ezekiel et Tolfdirr soient montés et que la trappe menant à la soute soit refermée. Ensuite, il s’avança vers la prêtresse et l’apostropha :

« Aleka, auriez-vous vu Ankamo ? »

Comme l’avait fort justement fait remarqué le vieux mage, jusqu’ à preuve du contraire, ils n’étaient plus que trois. Tout le monde pouvait donc potentiellement être un ennemi.

La prêtresse fut surprise de les revoir - Tolfdirr surtout - mais elle musela ses questions légitimes le temps de répondre à celle d'Alchem. Le gnome paraissait en effet plus tendu qu'à l'accoutumée et son ton s'était fait pressant. La prêtresse savait repérer ce genre de signaux, même les plus infimes :

- Oui, il est retourné dans la cabine. Il a dit devoir étudier certains ouvrages que vous avez ramené. J'ai trouvé ça un peu étrange mais je n'avais pas vraiment de raison de l'en empêcher... Il y a un problème ?

Alchem jeta un coup d’œil à Ezekiel et Tolfdirr, puis répondit à Aleka.

« Il est possible qu’il soit sous le contrôle du Despote. »

Il fallait absolument arrêter l’halfelin... mais à moins que celui-ci soit totalement stupide, il devait s’attendre à cette réaction. Le gnome l’imaginait mal tranquillement lire les grimoires en attendant qu’on lui tombe dessus. A moins qu’il y avait dans ces pages quelque chose de vraiment important...

« Gagnons la cabine du capitaine. Soyons prêt à un accueil inamical. »

Ne serait-ce pas plu prudent de vérifier si Aleka elle-même n’était pas sous contrôle ? Et le capitaine ? Mais, en même temps, ne serait-ce pas une perte de temps ? Et le temps n’était-il pas compté ?

Le gnome était bien conscient de devoir faire des choix : entre action et prudence pointilleuse, il avait fait le sien, pour le mieux ou pour le pire. Ezekiel et Tolfdirr prirent son parti : celui de le suivre vers la cabine du capitaine : la porte en était fermée - et plus que probablement verrouillée - mais Alchem perçut une odeur de brûlé dès qu'il atteignit la coursive.

Il fait brûler les livres, songea Alchem. Les livres ou directement le navire. Il se tourna vers ses compagnons.

« Si la porte est verrouillée, quelqu’un a-t-il de quoi la faire sauter ? Je peux crocheter la serrure mais cela risque de prendre du temps. »

- Le capitaine doit avoir la clé ! Commencez à essayer de la crocheter pendant que je vais voir !

Ezekiel s’était spontanément proposé, bien conscient que chaque seconde comptait et que tergiverser ne ferait que donner plus de temps au Despote pour accomplir son forfait. Alors que le clerc courait déjà dans la coursive, Tolfdirr s’avança à son tour pour déclarer qu’il ne connaissait aucun sort offensif pour ouvrir la porte en question : Alchem avait donc toute la liberté de commencer son travail. La porte était prévue pour résister à un assaut physique mais peut-être que la serrure ne résisterait pas bien longtemps face à un roublard chevronné.

Avant toute chose, Alchem fit signe au magicien de reculer et il vérifia si la porte était bien verrouillée. Il lui semblait peu probable qu’un piège ait été posé entre temps et même si c’était le cas, comme tout bon roublard digne de ce nom, il avait un don pour les éviter. Il dressait également l’oreille. Il avait l’ouïe fine et exercée. Un bruit pouvait fournir de précieux indices.

Si la porte était bien verrouillée, et si aucune désagréable surprise ne se manifestait, il allait tenter de crocheter la serrure.

Le seul bruit qu'il perçut - en dehors de la houle constante qui frappait la coque du navire - était le bruit de papiers que l'on froissait voire que l'on déchirait. Savoir des trésors inestimables de connaissance en train ou sur le point de disparaître à tout jamais ne facilitait guère la concentration mais le gnome des profondeurs était parvenu à s'assurer qu'aucun piège n'avait été posé sur la porte et finissait d'en crocheter la serrure quand Ezekiel, le capitaine et Aleka apparurent dans la coursive.

Alchem pénétra le premier pour découvrir Ancamo occupé à jeter des pages et des parchemins dans un petit brasier improvisé au centre de la cabine. Pour l'heure, l'incendie ne menaçait pas vraiment de se propager mais plusieurs documents voire des livres entiers avaient déjà eu le temps de se consumer entièrement.

En un sens, cette horrible vision du savoir peut-être perdu à jamais mettait un peu de concret dans cette histoire. Et Alchem avait soif de concret. Sans cela, impossible de raisonner, impossible de prévoir. Tolfdirr avait dit vrai. Ancamo était sous contrôle. Le gnome ne perdit pas une seconde en parole inutile. Epée au poing, il fondit sur l’halfelin. Sa priorité était de l’empêcher de poursuivre et, par la même occasion, de le neutraliser.

Le halfelin bondit en arrière pour éviter la charge d'Alchem, interrompant de fait sa sinistre œuvre de destruction mais il était probable que le Despote avait obtenu ce qu'il cherchait car le petit mage se figea ensuite, écarquillant les yeux comme s'il découvrait lui-même la scène de chaos.

- Par les cieux, mes notes ! Il faut éteindre ça !

Cela pouvait tout aussi bien être une nouvelle ruse cela dit.

« Que quelqu’un éteigne ce feu ! Et sauve ce qui peut l’être ! »

Pour sa part, Alchem s’occupait d’étroitement surveiller l’halfelin. Il ne pouvait pas tout faire.

« Ancamo, vous étiez contrôlé par le Despote et je n’ai aucun moyen de savoir que ce n’est plus le cas. Alors, veuillez rester tranquille. »

Voilà qui devrait clarifier la situation pour le petit magicien, si jamais il avait été libéré de l’influence de la liche.

Mais l'halfelin semblait tellement obnubilé par l'incendie et tout ce qu'il signifiait pour vraiment écouter l'affirmation d'Alchem. Il ne sembla y prêtre attention qu'une fois qu'Aleka eut invoqué quelques litres d'eau qui eurent tôt fait d'éteindre les flammes, dévastant un peu plus les ouvrages partiellement détruits qui se trouvaient au cœur du brasier. Au final, au moins trois ouvrages et de nombreuses feuilles volantes étaient irrémédiablement perdus. Le mage responsable répondit enfin d'une voix blanche :

- C'est impensable. Je ne me souviens que d'être venu ici pour étudier ces manuscrits anciens et maintenant les voilà détruits, ainsi que toutes les informations qu'ils pouvaient contenir.

La Couronne de Cuivre

[Lieu] Antelucas