La Couronne de Cuivre

Le tieffelin avait voulu réagir ; mais sa compagne avait trouvé une question tout à fait intéressante et qui pourrait détourner l'attention de la paladine. Bien sûr, il n'était pas aussi convaincu que la tieffeline qu'il ne lui arriverait rien – après tout, au moins une fois, elle avait fini avec une blessure assez grave –, mais il avait confiance dans le talent de Chance à se tirer d'affaire, par ses propres moyens ou en tombant par pur hasard sur la personne qui saurait lui venir en aide. Quoiqu'elle en dise, son prénom n'était pas si mal porté.

Aussi Elzen se contenta-t-il de répondre à Ulysse, non sans continuer à prêter une oreille attentive à ce qui se disait.

« Des licornes, ça m'étonnerait. Ça aime assez peu la ville, ce genre de bestioles, tu sais. Et les paladins non plus. En général, ça préfère les bois, les dryades et les druides. »

Ce qui serait un centre d'intérêt autrement plus appréciable pour le gamin.

Louison avait regardé la tieffeline quelque peu interdite avant de lui sourire.

"Bien sûr que je vous le promets. Pas seulement pour le procès ... Je n'ai pas envie qu'on fasse à qui que ce soit ce qu'on est en train de faire à Arthemis. D'ailleurs, s'ils la pendent, je crois que je quitterai Manost."

Des larmes apparurent au coin de ses yeux durant quelques secondes. Elle les essuya de son poing rageur. Sans faire attention à elle, Ulysse répondit à Elzen.

"Non, les licornes elles aiment les paladins. Parce que les paladins, c'est beau et c'est gentil."

Voilà qui était... rassurant. Arthemis avait préféré sa sœur à une guerre inutile, il était bon de voir que Louison était prête à faire le même choix. Quant à cette promesse, Chance appréciait l'intention bien qu'il lui était difficile de croire que la paladine pourrait faire quoi que ce soit pour elle si les choses tournaient mal, elle qui avait déjà tant de peine à sauver sa propre sœur.

- Cela n'arrivera pas.

Parfois, il suffisait de dire les choses à voix haute pour les voir se réaliser. Oui, c'est ça, n'importe quoi. Mais mieux valait partir gagnant, non ?

Captant les derniers mots d'Ulysse derrière elle, elle se tourna vers lui et chuchota à son oreille :

- J'ai bien regardé et je ne vois pas de trappe, je crois qu'ils sont censés faire ça... directement à l'intérieur.

La diversion de Chance semblait avoir fonctionné, ce qui était rassurant. La réponse d'Ulysse, en revanche… peut-être faudrait-il, un jour, trouver un druide à lui faire rencontrer – ce serait probablement plus facile qu'une licorne – afin qu'il entende un autre son de cloche. À choisir, ce serait déjà moins dérangeant. En attendant, puisque sa compagne semblait vouloir jouer aux messes basses avec l'enfant, Elzen se tourna pour sa part vers Louison.

« Nous trouverons une solution. »

Bon, quitter cette ville – et se trouver une autre profession – serait peut-être ce qu'il y avait de mieux pour elle ; et il n'avait pas spécialement envie de risquer sa peau pour sauver Arthemis. Mais avoir quelques paroles rassurantes maintenant ne coûtait pas grand chose. On verrait par la suite ce qu'il arriverait.

Louison eut un petit sourire au milieu des larmes.

"Que Tyr vous entende. Il est partout ou se trouve la justice donc il nous entendra. C'est sûr. Voulez-vous venir avec moi maintenant ?"

Ulysse quant à lui fut soudainement pris d'un fou-rire sans aucun doute provoqué par la réplique de Chance puis attrapa la main d'Elzen avait de le tirer dans la direction du Loyal Paladin. C'était un petit garçon après tout, qui se préoccupait plus des chevaux que des états d'âme des paladins. Juste avant de partir, il lança joyeusement.

"Peut-être qu'ils portent des langes."

Finalement, sa propre destination était peut-être plus enviable que celle du tieffelin. Alors que ce dernier s'éloignait en compagnie d'Ulysse, elle lui lança :

- Fais attention à toi. Si tu n'y prends pas garde il va t'entraîner dans tous les endroits les moins fréquentables de cette ville. J'en sais quelque chose.

Elle sourit et fit un signe de la main au garçon qui l'avait sans doute déjà oubliée. C'était compréhensible : les tieffelins étaient chouettes mais ne pouvaient clairement pas rivaliser avec des chevaux. D'ailleurs, qu'est-ce qui pouvait bien rivaliser ? Même les paladins n'avaient pas réussi à retenir l'attention d'Ulysse plus de quelques minutes.

- Je vous suis, dit-elle en se tournant vers Louison. Pour le meilleur ou pour le pire...

HRP : Ah, donc je ne vais pas voir l'avocat, moi ?

« Je serai prudent. De ton côté, si jamais tu décides d'échanger les rôles, n'hésite pas. »

À la réflexion, peut-être Chance avait-elle opté pour la partie la plus intéressante de l'alternative… enfin, l'on verrait bien. Le tieffelin emboita le pas à l'enfant, espérant que leur destination serait moins sinistre que ce que son nom laissait à envisager.

« Allez, allons-voir ce qu'ils ont comme chevaux, là-bas. »

hrp : ben, ça ferait un peu bizarre que vous échangiez le rôles comme ça, non ? je peux trouver un autre moyen d'occuper ton personnage si tu veux.

Louison sans attendre d'avantage emboîta le pas à Chance sans rien ajouter, visiblement impatiente d'aller à la rencontre de l'avocat. En même temps, il était important de ne pas perdre de temps jusqu'au procès.

Elle et Chance quittèrent rapidement la place du temple pour s'enfoncer dans les rues de la ville en direction du Palais de justice. Ulysse tenant Elzen par la main l'entraîna en direction du Loyal Paladin d'un pas assuré comme s'il connaissait déjà la ville.