La Couronne de Cuivre

" Amrod inventera quelque chose, dit Braen après quelques secondes et un haussement d'épaules. C'est un baratineur de première catégorie, il s'en sortira. Au pire, il feindra parfaitement l'ignorance, si nous disparaissons des jours entiers. Le plus problématique, c'est de tromper la vigilance des serviteurs. Mais j'imagine que vous êtes tous suffisamment adroits pour retourner dans vos chambres et en ressortir sans que personne ne vous voit. Rendez-vous en cuisine. Personne n'y pénètre sans mon autorisation, donc nous y serons tranquilles. Et terminez vos sacs. Je ne me charge que de la bouffe."

-Très bien. A tout à l'heure.
Il n'avait absolument rien à préparer : ses rares possessions étaient encore toutes dans son sac. En revanche, il faudrait qu'il trouve Amrod pour que celui-ci leur procure de la corde - il n'était pas impossible, en effet, qu'ils aient à se livrer à une séance d'escalade au cours de leur mission.

Dénicher Amrod ne fut pas difficile. Il emmena Taliesin dans l'une des réserves, où était entreposé le menu matériel. Il n'y avait pas grand chose, Amrod n'était pas un aventurier, mais les caravanes marchandes qu'il affrétait emportaient généralement de l'équipement de base en cas de pépin, torches, clous, corde, bâches et bougies et le marchand laissa Taliesin se servir de ce dont il avait besoin. Ensuite, il ne resterait plus au barde que de faire ce qu'avait suggéré Braen : mine de se retirer avant de gagner subrepticement les cuisines.

Et c'est donc ce qu'il fit. Une fois dans ses quartiers, il attendit patiemment que les couloirs se fassent silencieux avant de rouvrir sa porte et de s'avancer précautionneusement. Malgré son métier, il savait se faire discret lorsque la situation l'exigeait et ce n'était pas le peu de matériel qu'il emportait avec lui qui le rendrait beaucoup plus bruyant. Bref, il avait bon espori de rallier l'antre de Braen sans être vu.

Il dut s'esquiver deux fois, comme des serviteurs passaient dans les couloirs — une femme de chambre chargée de linge propre, un homme transportant des fleurs fraîches, avant de s'engager dans l'étroit escalier qui menait au sous-sol. Les jumeaux s'y trouvaient déjà, équipés, et Braen l'accueillit d'un sourire.
" Bon. Je vous rends votre besace." annonça-t-il en tendant le sac fuschia à Taliesin, sous le regard incrédule des deux autres.
Il désigna ensuite une porte derrière les fourneaux.
" La réserve est par là, et ensuite le petit entrepôt où se trouve le chariot et les tonneaux. Ils sont déjà dedans, il vous suffit de vous glisser à l'intérieur. J'ai envoyé l'intendant dans les étages, donc nous avons une petite fenêtre pour agir. Des questions ? Ensuite, il sera trop tard."

Le barde eut une subite hésitation. Enfermés dans leurs tonneaux, ils seraient des proies terriblement faciles... Mais il n'avait aucune raison de doter de Braen ou d'Amrod, d'autant que ceux-ci auraient pu les piéger aisément sans recourir à pareil subterfuge.
-Pas de question de mon côté, dit-il simplement.
Le mins que l'on puisse dire, c'est que cette mission débutait de manière cocasse.

" Ça a intérêt à être des tonneaux à eau." grommela Caenlin, ce à quoi Braen ne répondit que d'un sourire énigmatique.
Il passa ensuite le premier dans la réserve, puis les invita à le suivre. Le vaste espace de garde-manger était parfaitement rangé, parfaitement désert, et ils suivirent la voie entre les étagères jusqu'au petit hangar où se trouvait le chariot. Deux braves chevaux de trait les saluèrent de hennissements rauques quand ils approchèrent mais le cuisinier leur suggéra d'embarquer sans tarder, car le palefrenier exigerait de s'occuper des bêtes lui-même.
Il y avait quatre gros tonneaux sous la bâche et chacun des elfes put choisir le sien. Il suffisait d'y entrer, de refermer le couvercle, et d'attendre dans le noir que les choses se passent. Bien sûr, pour Taliesin, ce n'était pas le premier voyage de ce genre...

Oh que non : il y avait même là de quoi raviver des souvenirs que Taliesin aurait préféré chasser à tout jamais de sa mémoire. Mais ils y étaient ancrés pour toujours et ils saisirent bien évidemment l'occasion pour se manifester... Toutefois, l'elfe s'efforça de les repousser et s'installa sans perdre de temps, croisant néanmoins les doigts pour que le trajet ne soit ni trop long, ni trop mouvementé.

L'elfe ne fut qu'à moitié exaucé : le trajet fut tranquille mais long. Très long. Et quand Braen donna enfin le signal de l'arrêt, Taliesin était ankylosé de partout. Il avait fallu attendre qu'on harnache les chevaux, puis la traversée de la ville, le franchissement des portes — sans heurts — puis le crapahutage, pendant un moment interminable, dans la campagne. Quand le cuisinier vint frapper à leurs tonneaux pour les inviter à sortir, environ une heure et demie s'était écoulée. Ils étaient sous le couvert des arbres, et le ciel qu'on entrapercevait au travers des feuilles paraissait déjà grisé.
" Nous sommes un peu trop au nord, mais c'était nécessaire pour que la couverture paraisse crédible. Et nous ne sommes pas suivis."

-Parfait ! dit-il avec entrain. Et le fait que nous ne soyons pas exactement au bon endroit ne me dérange pas le moins du monde : au contraire, j'ai sacrément envie de me dégourdir les jambes.
C'était la pure vérité. D'ailleurs, il ne tarda pas à s'étirer, à faire quelques. Et sa bonne humeur n'était pas feinte : il était ravi que, pour l'heure, tout se soit bien passé.

Caenlin et Dothiel l'imitèrent tandis que Braen circulait alentours, aux aguets, surveillant peut-être leurs arrières. Le cuisinier donna cependant rapidement le signal du départ et ils abandonnèrent chevaux et chariot pour s'élancer à l'assaut de la butte. Le terrain devenait rapidement très pentu, mais comme ils n'étaient pas redescendus suffisamment l'est, ils commencèrent d'abord par progresser parallèlement au raidillon, en file indienne dans les sous-bois. Dothiel avait pris la tête, Braen restait à l'arrière, et leur pas se fondit rapidement dans le bruissement naturel de la petite forêt, inaudible à l'oreille humaine. Taliesin fut à nouveau frappé par l'absence de toute faune dans ce coin de nature. Il n'y avait que de très rares insectes, des abeilles souvent, pas le moindre oiseau, pas d'écureuils ou de biches, que leur silence aurait dû prendre au dépourvu. Comme si la Vallée avait été vidée de tout ce qui était inutile et sauvage. Même le sous-bois était un peu trop dégagé, un peu trop ouvert, et sans la pénombre offerte par les frondaisons des arbres, les quatre elfes auraient sans doute été très visibles, et de loin.
Ils cheminèrent ainsi une bonne demi-heure, à pas feutrés, avant que Dothiel ne s'immobilise.
" Nous y sommes presque, dit-elle. Au cimetière."
Elle reprit sa marche. Ils croisèrent alors un semblant de cabane construite entre des troncs. Elle avait effectivement tout à fait l'allure de quelque chose que Victor et Baptiste auraient pu avoir construit à leurs heures perdues... et c'était peut-être le cas.

Sans doute s'agissait-il même de l'édifice qu'ils avaient refusé de lui montrer avant qu'il ne soit achevé et qu'ils n'avaient pu terminer puisque les événement les avaient empêchés de revenir aux ruines...
Taliesin s'immobilisa quelques instants pour l'observer, pour penser à ses bâtisseurs. Il espérait que le séjour forcé de ses fils et de Titus dans la Lorien n'était pas trop pénible, qu'ils parvenaient à y trouver leur compte, qu'ils s'entendaient bien avec le pixie et ne seraient pas trop remontés contre lui lorsqu'il pourrait enfin revenir les chercher.
Il verrait bien quand il y serait. Pour l'heure, il fallait se concentrer sur la mission.
-Nous disposons même d'un camp de base, s'efforça-t-il de plaisanter en se remettant en marche.

" Un peu trop terrestre à mon goût." remarqua Caenlin en levant les yeux vers la canopée des arbres qui les surplombaient.
Braen ne dit rien, Dothiel avait commencé à grimper entre les troncs.
Il n'y avait toujours aucune piste visible, juste des feuilles mortes, quelques fougères, des jonquilles déjà fanées, des fleurs bleues au pied de certains feuillus, mais les conifères étaient de plus en plus nombreux, et quelques ronces commencèrent à coloniser le sol.
" Ils laissent la forêt reprendre ses droits pour protéger leurs arrières." remarqua le cuisinier.
Effectivement, le terrain devenait moins praticable, et l'ombre tombait peu à peu.

-Cela ne nous empêchera pas de découvrir ce qu'ils tiennent tant à cacher.
Il n'avait plus guère de doute quant au fait que les occupants de l'abbaye ne cherchaient pas simplement à préserver une existence recluse et méditative. Il y avait en leurs murs de sombres secrets qu'il était grand temps de dévoiler au grand jour. Et s'ils parvenaient à leurs fins, ce n'était pas seulement la vie de Cordélia qu'ils sauveraient : c'était aussi celles de toutes les personnes qui risquaient fort de succomber si la paix précaire régnant dans la région volait subiteent en éclats.

Ils grimpèrent un moment vers l'ouest, droit dans la pente boisée. Les ronces étaient devenues plus nombreuses, les sapins se dressaient, serrés les uns contre les autres, les forçant à se tracer un chemin ardu dans la broussaille. Personne ne se plaignait, cependant, et il apparut au barde qu'il y avait en réalité un semblant de passage à travers toute cette verdure : Dothiel avait retrouvé la piste qu'elle et son frère s'étaient frayée la veille.
Au bout d'un court mais intense quart d'heure d'ascension à flanc de colline, ils débouchèrent sur un espace dégagé, une sorte de clairière aux allures de plateforme, le fameux cimetière. Les nombreux tertres s'alignaient en arcs de cercle, anonymes. Certains avaient fleuri, d'autres étaient encore brun terre. Deux étaient très récents, datant de quelques jours peut-être. Il y avait un petit cabanon dans un coin, et puis, à l'ouest, le fameux chemin escarpé qui menait vers l'abbaye fortifiée.

Évidemment, Taliesin ne put que s'interroger sur l'identité des plus récents défunts et espérer qu'il ne s'agisse pas de certains des disparus. Néanmoins, il coupa rapidement court à ses réflexions : non seulement ils devaient se hâter mais, de surcroit, il était fort peu probable qu'ils dénichent ici des preuves probantes.
-Il va falloir se faire discrets, au cas où les clercs aient placé ici une forme ou une autre de surveillance, souffla-t-il.

" Il faut espérer qu'il n'en sera rien, car la discrétion a ses limites." répondit Braen en jetant un oeil vers le sommet de la butte, pour l'heure invisible.
Dothiel avait traversé le cimetière, circonspecte, veillant à ne pas piétiner les tombes. Elle s'engagea dans le sentier, toujours en tête, suivie par son frère. Elle franchit les quelques premiers mètres sans difficultés, puis fut forcée de s'aider de ses mains pour continuer à avancer.
" Je me demande comment des humains font pour descendre par là... Il doit fatalement y avoir un truc." ajouta le cuisinier.

-Peut-être usent-ils d'un souterrain débouchant dans les environs. Dans ce qui ressemble fort à une cabane de fossoyeur, par exemple. Ce sera une piste à explorer si, d'aventure, nous ne parvenions pas à triompher de la porte...
Il espérait toutefois qu'ils n'en auraient pas besoin : ils devaient profiter au maximum du couvert de la nuit et donc perdre le moins de temps possible.

" Si nous étions des nains, nous nous pencherions sans doute sur la question de manière plus attentive..." dit Braen, philosophe.
Ils étaient à présent dans la montée. On distinguait clairement le chemin, à certains endroits il y avait même des marches taillées dans la roche, et des prises, des anneaux de métal fichés dans les parois ou le tronc des arbres, auxquelles on pouvait s'agripper pour progresser. Même si la sente était presque verticale, la présence des sapins rendait l'escalade facile, même si elle demeurait éprouvante. Dothiel grimpait en silence, mais Braen sifflotait à mi-voix. Caenlin s'arrêtait de temps en temps pour surveiller Taliesin et le cuisinier, leur décochant sourires et gestes comme pour les encourager.
" Cet imbécile s'inquiète de notre grand âge, on dirait." railla Braen derrière le barde.
Devant eux, la lisière de la forêt s'approchait : bientôt il leur faudrait continuer à flanc de montagne.

-C'est presque rafraichissant, quelque part, répondit-il. La plupart des elfes que je croise me considèrent comme un jeunot. Ce que je suis, en réalité, même si j'ai passé bien des années à vivre au rythme effréné des humains.
Ce qui expliquait, sans doute, qu'il se sente particulièrement vieux... Un sentiment que pourrait toutefois dissiper quelques mois paisibles, sans tracas. Lesquels n'étaient pas pour tout de suite !

" Se faire à leurs manières empressées n'est pas évident... Enfin, j'imagine que c'est plus facile quand on a grandi directement parmi eux. Peu d'elfes adultes sont capables de s'habituer à cette frénésie constante, à moins de se faire aventuriers. Cela explique que je reste dans ma cuisine : dès que j'en sors, j'ai le tournis."
Il sourit.
" Mais vous êtes en plein dans l'âge des découvertes... Beaucoup de jeunes de votre âge vont faire trois fois le tour du monde avant de revenir pour se poser. C'est une transition."

-A dire vrai, après des années des plus mouvementées, j'aspirais à une vie paisible et rangée. Un ami et mon épouse ont donc dû batailler pour me convaincre d'entreprendre ce qui ne devait être, à la base, que de tranquilles vacances en famille au cours desquelles, peut-être, je reprendrais une fois ou l'autre mes activités de barde. Mais les choses ont pris un tour imprévu...
Il sourit à son tour.
-Enfin, avec un peu de chance, cette histoire sera réglée d'ici peu, de la meilleure façon possible, et je pourrai reprendre avec mes enfants le chemin du logis.

" Dites-vous que si vos intuitions sont justes, cette escapade n'aura pas été complètement inutile."
Ils atteignirent l'orée de la forêt escarpée et débouchèrent devant une paroi de roche qui paraissait pratiquement verticale. Dothiel et Caenlin s'étaient immobilisés pour reprendre leur souffle et aviser. Le ciel était désormais gris sombre, mais il ne faisait pas encore tout à fait nuit.
" On devrait peut-être s'encorder, dit Dothiel.
— Et attendre qu'il fasse plus sombre... On va nous voir de loin, si on commence maintenant, non ?"

Il acquiesça.
-Puisque nous ne savons rien de l'état d'esprit des occupants de l'abbaye et des précautions qu'ils prennent pour éviter d'éventuelles intrusions, je suis également pour privilégier la prudence. D'autant que nous n'aurons pas longtemps à attendre...
Une demi-heure tout au plus, ce qui n'était vraiment pas grand chose.

Ils attendirent donc à l'abri des frondaisons, appuyé l'un à un tronc, l'autre à un rocher, lorgnant le ciel et la forteresse en contrehaut. Pour l'heure, le ciel était encore dégagé, mais l'air était déjà piquant. Le soleil était sans doute déjà couché mais ses lueurs s'attardaient sur la campagne.
Comme le firmament fonçait, Braen proposa qu'ils s'encordent dans l'ordre qui avait été le leur jusque là : Dothiel devant, Caenlin sur ses traces, Taliesin en troisième position et le cuisinier derrière. Ceci fut promptement organisé puis, d'un commun accord, ils entamèrent la dernière partie de leur ascension. Pourtant, rapidement, ils réalisèrent qu'il y avait toujours un chemin étonnamment praticable pour monter... il était presque invisible, mais bien présent, et leur escalade s'avéra beaucoup plus facile et rapide que prévu. Il leur fallut moins d'une demi-heure pour atteindre l'enceinte de l'abbaye. Le panorama sous leurs yeux était alors magnifique : toute la Vallée s'offrait à leurs regards, avec ses champs endormis, la forêt lointaine, et même quelques montagnes.
Et puis il y avait la porte dans les remparts, une petite chose de bois qui paraissait presque fragile... et qu'il leur suffisait peut-être de pousser pour entrer...

-S'il y a une chose que cette vallée n'a cessé de me rappeler, c'est qu'il faut par-dessus tout se défier des apparences, souffla-t-il. Par conséquence, s'il y a parmi vous un expert en l'art de repérer pièges, glyphes de gardes et autres protections mécaniques ou magiques, ce serait une très bonne chose.
Il doutait, en effet, que les occupants de l'abbaye, défenseurs acharnées de leur isolement, tolèrent dans leurs murs une issue si aisément franchissable.

Ce fut Caenlin qui examina la porte. Hormis un verrou, qui se trouvait très pratiquement de leur côté, et une serrure frustre qu'il crocheta en moins d'une demi-minute, il n'y avait apparemment rien.
" A mon avis, cette issue n'est tout simplement recensée que sur les plans magiques. Et sans savoir qu'il y a un chemin qui mène jusqu'ici... comment le deviner ?" dit Braen.
Il eut un sourire.
" Je dois aussi vous rappeler que personne, jamais, n'a entretenu la moindre suspicion sur l'abbaye. Les clercs sont bienveillants, chaleureux, prodigues... Qui diable pourrait bien vouloir s'introduire dans leur sanctuaire ?"

-J'imagine que même une puissante bande de pillards y réfléchirait à deux fois avant d'assaillir un tel bastion, et que même un jeune homme dont la fiancée a subitement ressenti l'appel serait trop intimidé par l'institution pour tenter d'aller l'y chercher...
Et puis, oui, cette issue comme son accès étaient bien cachés...

" La bande de pillards serait repérée à des lieues... et le jeune homme éconduit n'oserait jamais commettre pareil sacrilège : Chauntéa est mère nourricière et reine en la Vallée. Comment pourrait-il s'estimer à la hauteur d'une divinité ?"
Pendant qu'ils discutaient, Dothiel avait plaqué l'oreille contre la porte, histoire de s'assurer qu'il n'y avait personne dans les parages avant de l'ouvrir. Elle se pencha ensuite pour regarder en dessous.
" On voit de la lumière, mais distante... Je ne crois pas qu'on débouche à l'intérieur d'un bâtiment... Comment allons-nous agir, une fois dans l'enceinte ?"

-Et bien, nous allons devoir réussir une infiltration en bonne et due forme, nous faufiler sans être vus jusqu'à la deuxième enceinte, trouver un moyen de la franchir, rejoindre le bâtiment où Cordélia est enfermée... Reste à espérer que les occupants de l'abbaye n'en illuminent pas le moindre entimètre carré et, surtout, qu'ils soient du genre couche-tôt...

La Couronne de Cuivre

[Lieu] La Vallée Fertile