La Couronne de Cuivre

Mornagest frissonna à ce contact féminin. Il n'avait que peu souvent l'occasion de se retrouver si proche d'une créature si mignonne... Mais elle n'en restait pas moins une méduse. Il se resaisit et lui répondit, d'une voix mal assurée :

"Je... nous cherchons une vile créature, qui hantent les rêves d'une de nos dirigeantes. Ce...il s'agit sans doute d'une bestiole démoniaque...". Il déglutit avec peine. Il se sentait assez mal à l'aise, face à cette créature, capable de le tuer selon son bon vouloir...

Il tentait de ne pas la regarder dans les yeux, angoissé à l'idée de se faire pétrifier sur place par la belle.

La resplendissante méduse observait les deux hommes.

Une bessssstiole démoniaque??? Bien je vois... J'ai connu une bessstiole démoniaque à une époque, un fougueux amant je dois l'avouer, de plusss il était fort puissssant et capable de prouesssses incroyables à tous titres. Je crois que ccc'est à ccccette époque que j'ai rencontré un gnôme... Sssscratchy, avec qui je sssssuis devenue très amie, d'ailleurs je l'appelle Oncle Ssssscratchy depuis. Nous partagions avec oncle Ssssscratchy, et Ménop-Hose, vous savez mon cher amant, une passsion commune pour les navets. Vous ssssaviez qu'il exisssstait des tas de navets différents? Beaucoup croient qu'il n'y en n'a qu'une sssssorte, mais ccccc'est faux, il y en a des tas ! La plus commune est le navet commun, ou navussss Vulgarisss, mais mon préféré est le Navussss Mirmitussss qui a un léger goût de caramel quand on le cuit.

D'ailleurs le navet a moultes uzzzzages, notemment le Navusssss Poilusss (désolé ) dont la chaire est très nossssive pour toutes formes de vie, alors que ssssses poils une fois tressssés font d'exccccellentes couvertures qui ont l'avantage de ssssentir bon le navet.

Cccc'est ausssssi à ccccette époque que j'ai eu la chanccce se rencontrer un neveu, de véritable filliattttion, de l'oncle Sssscratchy : Jan Jansen, un perssssonnage admirable je vous asssssure, mais j'ai appris qu'il avait eu quelques ennuis dans une sssssordide hisssstoire de contrebande de navets et betteraves avant d'avoir à faire avec un groupe ssssstupide incapable d'appréccccier ses histoires déliccccieuses. Une Garçççon adorable je vous dis ! Entre autres peu après... La méduse se perdait alors dans bien des considérations sur son passé et ses rencontres fortuites notemment ses aventures formidables, il semblait qu'elle avait complètement oublié ses deux interlocteurs et leur tournait maintenant le dos...

Mornagest regarda Matteo d'un oeil interrogateur. Il lui parla par signes : "Est-ce qu'on l'attaque ?".

Il fallait dre, à sa décharge, que le discours de la chose était particulièrement assomant et pénible à écouter. D'autant plus qu'elle ne semblait pas être en mesure de pouvoir les aider.

"Alors ?", chuchota-t-il à Matteo.

[HRP : désolé pour le pst'n'go :timide: mais je vois pas trop que dire de plus... si c'est trop concis, dis-le moi et j'édire... ]

Alors que les deux hommes semblaient hésiter à attaquer la chose celle-ci continuait à déblaterer des inepties.

... d'ailleurs alors que je me promenais dans les cryptes j'ai croizzzzé un fielon, j'ai voulu m'en faire un ami mais il n'a rien trouvé de mieux que me cracher du feu au vizzzzage... Enfin il y a pire, il parait que quand on en croizzzzze un on est proche d'un nid de ccccces chozzzzes agaçççantes. Je ne voudrais pas me retrouver facccce à leur chef... Ca me fait pensssser à la fois où oncle Scratchy avait arrozzzzé ssssses navets avec du ssssang de démon... Ils sssss'étaient développés de faççççon assssez inhabituelle, l'un d'eux a failli le dévorer d'ailleurs... abla-bla-bla-bla-bla abla-bla-bla-bla-blaDécidément ces pépiements devenaient tout bonnement insupportables...

N'y tenant plus, et sans attendre la réponse de son compagnon, Mornagest se précipita sur la créature, toujours occupée à déblatérer sur sa pathétique existence.

"A l'assaut !", cria-t-il en se jetant sur elle. Il lui porta un formidable coup d'épée dans le dos, et la créature poussa un long cri de douleur, en s'effondrant par terre. Mornagest s'assura de son sort en lui transperçant le corps de son épée.

"- Mais vous êtes dingue ou quoi ? Pourquoi l'avoir tué alors qu'elle...
- Qu'elle m'énervait, voilà tout ! On n'a pas idée de parler de sa vie de la sorte ! Tant pis pour elle !
- N'empêche, vous auriez pu être plus patient...
- Trop tard ! Maintenant, poursuivons, voulez-vous ?"

Ils continuèrent donc, la tension artérielle de Mornagest revenant peu à peu à la normale. Ils prirent le temps d'explorer un peu la caverne, afin de s'assurer de ne laisser aucun indice qui leur serait utile. Mais rien d'intéressant à se mettre sous la dent...

Ils sortirent donc de la caverne et s'engagèrent dans le tunnel suivant...

- J'espère que la chose dont parlait Elondara n'était pas cette méduse... Je suis sur que je pourrais lui soutirrer plus d'or si la bête lui revient vivante... bien que le champignon a dit que la bête avait le regard nocif, il a aussi dit qu'elle puait la mort, et cette méduse ne sentait pas si mauvais... enfin avançons... et restez a l'affut plus que jamais, si la méduse a bien croisé des fielons je ne donne pas cher de notre vie...

Matteo, sans lacher son miroir et esperant trouver vite la créature puante recolla son miroir sur son torse pour se défendre plus vite au cas où une créature soit sensible aux miroirs

"Bon, en route, ne nous attardons pas plus longtemps ici", reprit Mornagest.

Les deux hommes repartirent vers le sud, où deux petits passages menaient vers deux salles contiguës, aussi sombres que l'ensemble de ces souterrains crasseux. Chacune des deux salles fut examinée rapidement, sans découverte autre que des moisissures ou des ossements sans intérêts. Les deux pièces abouchant vers le même couloir, les deux guerriers ne s'y attardèrent guère.

Le couloir partait dans deux directions opposées : l'est et l'ouest.

"Il faut choisir", dit Matteo. "Mais je pense que l'est donne vers une profondeur encore inférieure à celle où nous nous trouvons. Qu'en pensez-vous ?
- On dirait, en effet. Le sol s'affaisse au bout du couloir. Allons-y, nous pourrons toujours revenir sur nos pas.".

Les hommes s'engagèrent vers les cavernes naturellement creusées dans la roche, par le temps et l'eau. Le bruit de celle-ci se faisait d'ailleurs entendre par intermittence, au fur et à mesure de leur progression dans les boyaux souterrains.

Les deux aventuriers descendirent, descendirent, toujours et irrémédiablement, le couloir incliné les menait vers ils ne savaient trop quelle crypte oubliée.

Au bout d’un certain temps, Matteo, qui commençait non sans agacements à s’impatienter, se mit à siffloter. La réaction de Mornagest fut vive et on ne peut plus claire.

« Non mais ça va pas ? Vous êtes complètement cinglé ! »
- Peut-être peut-être, mais ce qui est sur c’est que nous me trouvons rien de précis à cette fichue quête de je ne sais quoi !

Sur quoi, il shoota un crâne qui se trouvait là, l’envoyant valser avec les ombres sur le rythme de mort des rebond que faisait la pièce funeste de ce qui fut autrefois un homme… Il sembla alors au Jordain qu’il entendait des tambours venant des profondeurs… Imperceptiblement, le son augmentait. Peut-être fut-ce par le fait que les deux comparses ne s’étaient guère arrêté.

- Vous n’entendez rien ? demanda-t-il enfin
- Et qu’aurais-je à entendre si ce n’était la résonance de vos paroles dans votre plot vide ?
- Je ne sais pas, une sorte de mélopée accompagnée de tambours… Ca me rappelle une histoire… un mage, deux trois halfeling… ça finissait assez mal, le feu je crois… et un démon…
-Vous parler de la dernière chronique du Barde Seina… Une très belle histoire…

Mais alors que le Jordain émettait des screugneugneu en aparté, une sorte de porte dimensionnelle s’ouvrit devant eu, laissant apparaître une sorte de mage, chétif et maigrichons, encagoulé dans une cape rouge… Mornagest réalisa qu’il s’agissait là d’un gobelin, et en fut pour le moins…. Déboussolé. La porte sembla alors aspirer l’air, les restes de l’homme dont le crâne s’était vu balancé au fond du couloir prirent leur envole pour disparaître dans le flux d’énergie magique.

- RAhhhh fichue entropie, cet idiot de Golbeurg c’est encore trompé !

Les trois personnages furent à leur tour aspirer… et ce fut le néant…

Matteo s'éveilla dans un plan bien différent de sien... accompagné du gobelin, alors que Mornagest se dépasser les restes du pauvre homme et sembla réapparaitre dans un nuage de fumée bleu.