La Couronne de Cuivre

[Quête : le Châtiment de l'Aube]

-Hem...
Agrippa commençait à s'agacer de ses hésitations perpétuelles sur le titre adéquat à donner au Haut-Conseiller luménien...

-Monsieur? se décida-t-il. Non, ça ne ressemblait à rien, il fallait soit donner du "Excellence", soit du "Garf", mais entre les deux, cela n'avait aucun sens. Après tout, ils venaient de combattre pour la deuxième fois côte à côte, cela créait des liens...

-Je veux dire... Garfield, faites attention à cette glyphe. Je suis convaincu que c'est en l'effleurant que j'ai déclenché l'ouverture de la tombe, et l'arrivée de nos visiteurs du soir. Je l'examinerais avec précaution si j'étais vous. Mais verriez-vous un inconvénient à ce que vous m'aidiez d'abord un instant à fouiller la crypte, pour voir si elle nous réserve quelque autre surprise? Dans le style "pas tout à fait mort mais plus tout à fait en bonne santé" si vous voyez à quoi je fais référence.

De son côté, Mornagest, qui avait été rejoint par Zéphirah, discutait toujours avec l'homme qui avait dit être envoyé pour l'aider.

*Trois Mélandiens réunis à Luménis. C'est Garfield qui doit être content*, pensa Agrippa avec un sourire.

[Quête : le Châtiment de l'Aube]

Bien, j'arrive...

Garfield commença aussitôt a scruter le sol et les murs du mausolée à la faible lueur qui lui était accordée. Il était enfin à l'aise, etavait l'occasion depratiquer l'une de ses spécialités: la recherche de pièges...

Meujeu mon bon Meujeu, y a-t-il des pièges dans cette tombe?

[Quête : le Châtiment de l'Aube]

Agrippa vit le Haut-Conseiller se pencher au-dessus du trou béant qu'avait laissé le sarcophage. Celui-ci avait été comme aspiré par le sol au moment où le prêtre avait effleuré le glyphe, et c'était par l'ouverture laissée dans la sol du mausolée que les deux morts-vivants s'étaient introduits dans la salle principale.

Garfield scruta avec attention le puit obscur, et commença à se préparer pour la descente. La précision de ses gestes et l'expression de concentration sur son visage montraient que le Haut-Conseiller était dans son élément.

-Les deux morts-vivants ont du se hisser par le conduit... Le puit ne peut pas être très profond.

[Quête : le châtiment de l'Aube]

Mornagest, en sueur après ce combat dans la moite crypte, considérait à présent son concitoyen. Cettte arrivée "providentielle" pour veiller à sa sécurité ne laissait pas de surprendre. Deux gardes du corps pour un seul ambassadeur, une situation de rêve ! Mais était-il sincère ? Les récentes pérégrinations de l'ambassadeur lui imposaient une prudence certaine, surtout à l'éagard d'un inconnu, tout Mélandien qu'il fut.

"Une guerre entre les deux villes ne laisse rien présager de bon. Même si l'idée d'une tuerie ne me déplaît point, à une échelle pareille, cela ne manquera pas de rejaillir sur la santé des deux cités. Mais nous ne pouvons rien faire en l'état actuel des choses. La seule option que nous ayons est d'en finir une fois pour toutes avec ces Lanthandrites, et ensuite, régler nos problèmes extra muros."

Il se tourna alors vers Ben-J

"Quant à vous, je suppose qu'il faudra que nous vous fassions confiance. La situation est délicate, mais nous ne pouvons pas pour autant trucider le premier étranger venu, sous prétexte de sécurité excessive. Viendrez-vous avec nous ?"

Il le fixa d'un oeil inquisiteur, guettant un éventuel changement d'expression chez le nouveau protagoniste...

[Quête: le châtiment de l'Aube]

Ben-j fut plutôt satisfait de voir que sa ruse avait marché. L'opportunité qu'il avait maintenant de voyager avec Mornagest lui permettrait d'accomplir sa mission le plus discrètement possible.
Toutefois la présence de la jeune mélandienne qui accompagnait l'ambassadeur ajoutait une difficulté: autant il se moquait de la réaction des Luméniens quant aux conséquences de sa mission, autant il y avait de fortes chances que sa route ne croise de nouveau celle de l'elfe dans Melandis -si jamais elle revenait. Peut-être allait-il devoir faire d'une pierre, deux coups.

Lorsque Mornagest lui demanda s'il comptait les accompagner, Ben-j resta stoïque et répondit:
"Mais c'est mon devoir excellence, je suis à vos ordres", fit il en penchant le buste.

[Quête : le châtiment de l'Aube]

Bien qu'il ne sachait au juste pourquoi, Mornagest n'aimait guère l'affabilité trop pressante de leur nouveau compagnon. A nouveau, son instinct de tueur lui soufflait de ne pas accepter ce manant dans leur groupe, mais quelle raison avait-il d'agir de la sorte ?

Afin de chasser ces pensées, l'ambassadeur se tourna vers Garfield et Agrippa, toujours occupés à examiner le conduit qui avait, quelques minutes auparavant, vomi deux immondes créatures. Encore une petite promenade digestive en perspective.

Restait à espérer que le boyau ne soit pas truffé de pièges. Sait-on jamais ?

[Quête : le Châtiment de l'Aube]

Garfield avait commencé sa descente dans le conduit vertical. S'appuyant avec le dos sur une des parois, il progressait avec une lenteur méthodique. Agrippa, penché au dessus du puit, pouvait entendre la respiration maîtrisée du voleur, et le délicat frottement des jambes qui prenaient leur impulsion sur les murs antiques.

Le prêtre tenait dans sa main droite une petite torche que Garfield lui avait confiée, afin de lui assurer une visibilité minimale lors de sa descente.

Après quelques secondes de progression, le Haut-Conseiller s'arrêta brusquement, tous les muscles contractés. Agrippa put apercevoir le voleur, occupant toute la largeur du conduit et arc-bouté d'une paroi à l'autre pour avoir les mains libres, lever le visage vers lui.

-Lancez-moi la torche. J'ai besoin de plus de lumière.

Le prêtre s'exécuta sans mot dire, et le Haut-Conseiller reprit sa descente vers le fond du puit.
Derrière lui, Agrippa sentit la présence de Mornagest qui s'était approché après avoir terminé sa discussion avec l'autre Mélandien.

-Il nous faudrait une corde, ou quelque chose de semblable pour faciliter sa remontée... et pour nous permettre de le suivre si besoin est, dit-il à l'ambassadeur.

[Quête : le châtiment de l'Aube]

L'ambassadeur suivait avec peine la progression de Garfield dans le tuyau, tant la luminosité était faible. Et, alors qu'il n'apercevait plus le Haut Conseiller, celui-ci appela pour obtenir davantage de lumière. Guère étonnant. S'aventurer de la sorte, à l'aveuglette, ne pourrait mener que dans un piège, ou un obstacle "naturel" du boyau.

Agrippa parla alors, et Mornagest, captivé par la lueur de la flamme, vacillante dans ce monde d'ombres et de spectres, ne comprit pas de suite le sens de la question.

Il sursauta, et répondit, en bredouillant :

"Euh... je... comment voulez-vous que j'aie une corde sur moi ? Mais peut-être que Zéphirah en possède une. Je suppose qu'elle fut plus prévoyante que nous, face au danger.".

Mornagest interrogea l'assassine du regard, tandis qu'elle s'approchait enfin du groupe de fuyards.

[Quête : le châtiment de l'Aube]

Qu’un Mélandien à l’allure typique vienne se présenter à Mornagest, comme étant son bras dans cette machination, avait de quoi éveiller des soupçons chez la voleuse.

Qui d’autre qu’elle à Mélandis avait reçu les ordres de garder un œil sur l’ambassadeur ? Ils étaient deux, et c’était déjà trop.

Son visage pâle et fatigué ne cessait d’irradier dans l’écrin que procuraient ses sombres atours, mais la flamme de métal dorée de ses yeux n’ait rien perdu de son intensité.
Elle était lasse, mais faisait tout pour ne pas le montrer.

Après avoir observé le nouveau venu à la dérobée, tout à son aise, elle s’installa à l’entrée du mausolée, dans la fraîcheur de la nuit, ou une légère bruine s’était mise à chanter. Ce repos fut de courte durée, car tout à se affaires, le reste du groupe s’était rassemblé à l’entrée du boyaux, probablement pour explorer les alentours.

Ce fut à contre cœur qu’elle se joignit à eux, en dépit de ses appréhensions, lorsqu’ils arrivèrent devant un puit assez profond, ou Garfield était occupé à exécuter une fastidieuse descente. Agrippa expliqua à Mornagest qu’il leur était préférable de se munir d’une corde, lorsque ce dernier l’interrogea du regard.

Un corde ? En avait-elle besoin ? D’une grimace, elle signifia à l’ambassadeur qu’il lui faudrait en chercher une ailleurs.

[Quête : le châtiment de l'Aube]

L'ambassadeur comprit l'expression de la voleuse. Quelle guigne. Ils ne pourraient sans doute pas explorer ce passage sans ce bien précieux, à moins de s'accrocher à d'hypothétiques aspérités dans les parois du tunnel. Et l'escalade serait périlleuse pour tous, fatigués et blessés depuis plusieurs heures déjà.

"Je crains que nous ne devions postposer l'exploration de ce boyau. Sans corde, nous n'irons pas loin avant de nous briser la nuque, peut-être des dizaines de mètres en contrebas. Etes-vous certains que ce tunnel mène à quelque chose d'important ?"

La logique imposait à la compagnie de diriger ses recherches dans une autre direction. Mais qu'en pensaient les autres ? Mornagest posa la question muette à l'assemblée.

[Quête : le Châtiment de l'Aube]

Agrippa sentait bien que si ses suppositions quant à la profondeur du boyau s'avéraient éronnées, il faudrait abandonner l'exploration du sous-sol du mausolée. Sans corde, pas de progression possible pour ceux d'entre eux qui ne maîtrisaient pas les compétences propres aux roublards, et même Garfield ne cracherait probablement pas sur un peu d'aide pour remonter. Mais découvrir ce qui se cachait sous cette tombe qui avait faillit leur coûter la vie l'intriguait plus que tout.

Le prêtre allait se résigner à contrecoeur lorsqu'une voix lui parvint depuis l'intérieur du boyau.

-Je suis arrivé au bout! C'est une crypte...

Garf, le piège est assez facilement détectable... Et le boyau n'a que quelques mètres de hauteur... faudra utiliser tes petits muscles pour remonter :notme2:

[Quête : le châtiment de l'Aube]

Contre toute attente, Garfield parvint au bout de ses peines sans l'aide d'une quelconque corde. La profondeur de ce boyau, qui empestait la pourriture, était trompeuse. Les ombres qui l'envahissaient n'y étaient certainement pas étrangères...

La voix de Garfield leur arriva distinctement, comme s'il était à côté d'eux. Restait à savoir maintenant si l'exploration de cette crypte était intéressante. Mornagest commençait à s'ennuyer ferme, à regarder, dans le noir, le Haut Conseiller plonger droit dans les ténèbres.

"Qu'elles l'emportent ! On en sera débarassé", pensa-t-il, avant de prononcer, de vive voix :

"Vous voyez quelque chose à faire là-dessous ? A part être intoxiqué par cette odeur immonde..."

[Quête : le châtiment de l'Aube]

Garfield observa le sol, puis le couloir sombre en face de lui. Une petit éboulis semblait l'obstruer en partie.

Monsieur l'ambassadeur, par ici s'il vous plait, j'aurais besoin de votre aide pour des travaux de force.

Pour quoi d'autre de toute façon? ajouta Garfield pour lui même.

[Quête : le châtiment de l'Aube]

Conscient de l'insulte à peine masquée, contenue dans les paroles de Garfield, Mornagest ne répliqua cependant pas. L'heure n'était pas aux joutes verbales.

Précautionneusement, il descendit à la suite du Haut Conseiller, s'agrippant à la moindre aspérité qu'il pouvait déceler, du bout des doigts.

L'ambassadeur se fit une frayeur, lorsque l'appui sous son pied céda. Il pressa complètement sa jambe gauche contre la paroi opposée, et se maintint en l'air, le temps de récupérer une prise. Les autres entendirent Mornagest jurer, puis bloquer sa respiration, le temps de l'effort. Puis, enfin, il parvint à atteindre ce qui semblait être le fond du boyau, et, prenant le risque, se laissa tomber.

Il atterrit en roulant au sol, soulevant un important nuage de poussière odorante.

[Quête : le châtiment de l'Aube]

A l'atterissage plein de grace, de finesse, de douceur, d'élégance et de dextérité de Mornagest, Garfield eut un réflexe des plus étranges pour un non initié: il sauta droit en l'air et se bloqua en hauteur en, appuyant de ses mains et de ses pieds sur les parois de l'étroit boyau, afin de ne pas toucher le sol. Car il faut dire que dans sa chute, le mélandien avait déclenché un piège.
La fléchette qui passa sous les jambes du voleur accroché comme une araignée termina sa course en se fichant dans la jambe du mélandien.
Garfield réprima un juron et se laissant tomber en doucuer sur le sol. Restait à espérer que le fléchette n'était pas recouverte d'un poison quelconque...

[Quête : le Châtiment de l'Aube]

Agrippa entendit un juron monter jusqu'à lui depuis l'obscurité au-dessus de laquelle il était penché. La faible lueur de la torche tenue par Garfield avait presque disparu, et le prêtre, dans l'incapacité d'entreprendre quoi que ce fut d'utile, tenta sans grande conviction une question :

-Tout va bien là-dessous?

Les imprécations qui lui répondirent n'auguraient rien de bon quant à la situation de ses compagnons qui visitaient la salle souterraine. Soudain la voix du Haut-Conseiller, claire et puissante, couvrit les injures et parvint jusqu'au bord du boyau.

-Agrippa! Nous avons besoin d'un guérisseur ici! Descendez, vite!

Après quelques secondes d'hésitation, le prêtre se tourna vers la Mélandienne qui se trouvait à ses côtés.

-Zéphirah, je dois descendre voir ce qui se passe. Mais je ne peux le faire sans aide,... Non, vous ne pouvez pas y aller à ma place dit-il en voyant l'air déterminé et légèrement méprisant de l'elfe. S'il y a des blessés, qui les aidera à remonter? Certainement pas moi, avec ma débilité physique, et ma main blessée de surcroît...

Le prêtre termina se phrase en posant les yeux sur le prisonnier Lathandrien qui était resté assis dans un coin du mausolée, sous la garde de Ben-j.

Après quelques longues minutes d'activité, c'est un prêtre agrippé ( :notme2: ) à une corde faite de morceaux de vêtements attachés les uns aux autres qui posa les pieds sur le sol de la crypte où attendaient Garfield et Mornagest. Le Haut-Conseiller tenaient à la main la torche qu'il avait ravivée, tandis que l'ambassadeur était affalé contre un mur, l'air légèrement hébêté et se tenant une cuisse des deux mains.

Agrippa examina rapidement le Mélandien, et lui retira d'un geste sec la flèchette de la jambe.

-Du poison... ou une maladie, je ne sais pas encore. Et mes pouvoirs de guérisons ne me sont pas encore revenus. Je vais utiliser mon équipement, en espérant que cela suffira à le faire tenir le temps qu'il faudra...

Le prêtre sortit son parchemin de guérison des maladies de la sacoche accrochée à sa ceinture, ainsi qu'une petite fiole d'un liquide verdâtre.

La crypte était relativement petite, couvrant une surface d'un peu plus de deux dizaines de mètres carrés, avec en son centre un sarcophage taillé dans un marbre blanc étrangement immaculé. Tout le reste de la chambre funéraire est recouverte d'une couche de poussière mêlée de végétation rampante et de mousse, d'importantes infiltrations d'humidité étant passées par la voûte endommagée.

Au pied du sarcophage est située une réplique miniature de celui-ci, d'une dimension de vingt centimètres de largeur sur quarante de longueur, et d'une hauteur d'une trentaine de centimètres.

[Quête : le Châtiment de l'Aube]

Ben-j avait aidé Agrippa à descendre dans la crypte et maintenant, il les regardait avec un brin de condesendance explorer vainement la crypte. Une frayeur ne leur suffisait pas? Ils avaient besoin, tels de vulgaires aventuriers, de visiter cette cave au risque d'y rencontrer quelque infâme créature? Au moins il n'aura peut-être pas à se salir pour règler son compte à l'ambassadeur, on s'en chargera pour lui en bas...

Ben-j commençait à avoir froid. Un courant d'air sortait de l'ouverture et il avait prêté sa toge pour constituer une corde de fortune.
On n'avait pas besoin de lui pour l'instant, il décida d'aller s'asseoir et de se reposer le long d'une paroie tout en gardant un oeil sur le prisonnier. Mais son allure effrayée lui indiqua qu'il ne chercherait décemment pas à s'enfuir.

[Quête : le Châtiment de l'Aube]

Mornagest ne semblait pas souffrir, car la flèchette avait été visiblement enchantée de manière à mettre sous le coup d'un sort d'hébêtement tout pilleur de tombe venant à déclencher le piège, probablement combiné à l'action d'un poison quelconque destiné à achever la victime sans défense.

Heureusement, cette nuit le pillage était collectif, et, grâce à l'aide du groupe, les os de Mornagest n'auraient pas à blanchir dans la crypte putride.

Agrippa employa tour à tour le parchemin de guérison des maladies puis la potion de soins légers, faisant glisser à travers la machoire entrouverte de l'ambassadeur le liquide régénérateur.

Agrippa => parchemin de guérison des maladies ==> Mornagest
Agrippa => potion de soins légers ==> Mornagest

Une fois les soins prodigués, Garfield et Agrippa laissèrent le Mélandien toujours sous le coup de l'hébêtement adossé au mur, et commencèrent l'exploration de la crypte.

HRP : Pour la description générale de la crypte, voir plus haut mon post précédent.
Garf, on pille et on se casse :notme2: à toi de faire en sorte que le butin soit le plus gros possible...
Mornagest, tu reprends conscience au bout de quelques minutes.
Les autres, postez librement... Ben-j, à toi de voir quand tu passes à l'action d'ici la fin de la quête

.

[Quête : le châtiment de l'Aube]

Sa cheville encore endolorie par la piqûre, et la bouche dégageant une haleine ignoble, grâce à la potion innommable d'Agrippa, Mornagest s'extirpait petit à petit de son état léthargique. Alors qu'il tentait maladroitement de se mettre debout, il entendit les deux autres commencer l'exploration de la crypte. Qu'ils y aillent. Mais en cas de nouveau piège, Mornagest ne pourrait pas les aider. Ou plutôt, ne voulait pas. Après tout, c'était le Haut Conseiller, le responsable de cette bévue. S'il avait prévenu l'ambassadeur que le boyau était piégé.. A croire qu'il l'avait appelé pour tomber dans le piège à sa place.

Négligeant ces détails, Mornagest se releva, et demanda aux deux autres :

"Vous pensez avoir encore besoin de moi pour déchausser les pièges à votre place ? Dans le cas contraire, je remonte à la surface. La place n'est pas énorme, ici."

Ce disant, il darda un regard mauvais sur Garfield.

[Quête : le Châtiment de l'Aube]

Agrippa se retourna aux mots du Mélandien, et le regarda avec l'oeil appréciateur que porte le médecin sur le patient rétabli.

-Ah... je vois que vous êtes de nouveau en pleine possession de vos moyens, ambassadeur. Verriez-vous un inconvénient à nous faire profiter encore un instant de votre présence pour nous aider à découvrir ce qui ce cache dans cette crypte?

Garfield s'était approché du petit sarcophage qui semblait une réplique du sarcophage principal, et commença à l'examiner dans l'espoir de détecter un éventuel piège. Agrippa se porta à son niveau, prenant bien soin de ne pas le gêner dans son travail délicat.

-Rien qui ne me semble sortir de l'ordinaire. Et pourtant, si l'on en juge par le piège... désamorcé par l'ambassadeur, il serait étrange qu'aucun mécanisme de sécurité n'ait été placé pour protéger le sarcophage. Je vais l'ouvrir...

Le Haut-Conseiller mit ses paroles à exécution, et le couvercle du sarcophage miniature glissa sans effort sur le côté, laissant apparaître son contenu aux yeux de Garfield et Agrippa.

-Hem... Ambassadeur, vous devriez venir jeter un coup d'oeil à cela avant de remonter.

A l'intérieur du sarcophage de marbre blanc miniature se trouvait la chose la plus étrange qu'Agrippa ait jamais vu. Une dépouille mortuaire, encore parée de son équipement et enveloppée de ce qui semblait être des restes de vêtements, était allongée, les mains jointes sur la poitrine dans l'attitude des gisants des familles nobles. Tout était exactement semblable à une véritable dépouille... l'odeur de tombe, le squelette, les bottes, l'arme dont seul le pommeau était visible (le reste étant recouvert par le linceul).... seule la taille de la dépouille, d'une vingtaine de centimètres de long, donnait son aspect surréaliste à la chose.

Mais ce qui stupéfia le prêtre au point d'interpeler Mornagest qui s'apprêtait à remonter à la surface, ce fut le symbole écarlate dont était gravé le pommeau de l'arme, ainsi que les parois intérieures du sarcophage.

Le symbole de Talos.

[Quête : le châtiment de l'Aube]

Alors qu'il s'apprêtait à remonter, l'ambassadeur fut rappelé par Agrippa, afin d'examiner plus avant le contenu de ce maudit sarcophage. Que pouvait-il y avoir de si fascinant là-dedans ?

Avec un soupir, Mornagest s'approcha et jeta un coup d'oeil succint. Mais, suffisant que pour y remarquer directement le symbole, simultanément rassurant et effrayant, de Talos, trônant sur le pommeau de ce qui ressemblait à une épée, sans pouvoir cependant en avoir la certitude.

Comme magnétiquement attiré par ce pommeau, Mornagest tendit la main vers lui, et l'effleura du bout des doigts. Il ressentit une vive brûlure, cruelle, qui lui fit aussitôt regretter son geste. Avait-il provoqué le courroux du dieu des Tempêtes, ce faisant ?

Même si sa non-foi envers les divinités de Féérune était manifeste, il n'en craignait pas moins Talos, sans doute la plus incertaine, et la plus influente, à Melandis tout du moins.

Il examina sa main, qui était restée étrangement intacte. N'était-ce qu'une illusion ?

[Quête : le Châtiment de l'Aube]

L'ambassadeur avait retiré vivement sa main, mais rien ne semblait l'affecter. Peut-être l'aspect psychologique de toucher une tombe (même aussi étrange que celle-ci) frappée du symbole de Talos avait-il fait reculé le Mélandien.

Agrippa avait une haine féroce pour le dieu des tempêtes, et il saisit l'épée miniature entre les mains du squelette par provocation pour le Mélandien.

-Tenez... peut-être que ce cure-dent vous aidera à vous défendre si Talos vient nous châtier, dit-il à Mornagest.

[Quête : le châtiment de l'Aube]

Mornagest ne répondit pas tout de suite. Comment un prêtre pouvait-il plaisanter au sujet de la puissance de Talos, alors que lui, véritable impie, le craignait autant que les vendettas mélandiennes ?

Il ne prit pas la peine de saisir ce semblant d'épée, dont l'aura maléfique reluisait cependant dans l'obscurité, semblant agresser les yeux de ceux qui osaient seulement porter leur regard sur cette arme miniature.

"Si vous vous croyez suffisament malin que pour défier les dieux de la sorte, à votre aise. Mais sachez que je n'y prendrai pas part.", déclara Mornagest d'un ton glacial.

Il se dirigea sans mot dire vers le grand tombeau, et fit signe à Garfield de l'aider à en soulever le couvercle.

[Quête : le Châtiment de l'Aube]

Agrippa sentit qu'il avait touché une corde sensible en provoquant Mornagest sur le thème du seigneur de le destruction. Mais après tout, libre à lui de se sentir mal à l'aise devant un sarcophage portant le symbole du dieu; Agrippa n'en avait lui qu'une raison supplémentaire pour piller la tombe... Sa conscience était tout à fait soulagée.

Négligeant les deux autres pillards souterrains qui commençaient à soulever le couvercle du grand sarcophage, le prêtre continua la fouille de la miniature. En enlevant l'épée, il avait bougé les mains du squelette, et deux lueurs très faibles attirèrent son attention. La dépouille portait deux anneaux, un à chaque main, qui étaient d'aspect différents. Leur taille minuscule rendait leur identification délicate pour Agrippa, d'autant que la torche avait été emmenée par Garfield vers le sarcophage principal.

Le prêtre ôta toutefois celui des petits anneaux porté à la main gauche, et l'examina brièvement. Il le mit dans sa poche avant de fouiller le reste de la petite sépulture. Il retira successivement une paire de bottes et des gants, puis une amulette du sarcophage.

Une interpellation lui fit tourner son attention vers le plus grand des sarcophages dont le couvercle venait d'être ouvert sous les efforts conjoints de Garfield et Mornagest.

[Quête : le châtiment de l'Aube]

Après avoir abondamment toussé, à cause de l'odeur pestilentielle qui embaumait le cadavre présent dans le sarcophage, Mornagest et Garfield purent examiner le contenu du tombeau, qui se révéla être le même que sa réplique lilliputienne. Quel intérêt pouvait-il y avoir à produire une copie d'un tombeau comme celui-là ? Nul indice visible ne pouvait éclaircir ce mystère, pour le moins troublant...

Découvrant la véritable épée que renfermait la tombe, Mornagest s'en saisit avec précaution, et l'examina en détail. Il laissa la place à Agrippa, qui s'approchait à présent, se fichant éperdument du reste du butin.

Il fit jouer l'arme dans sa main, et en admira à nouveau le pommeau, obsédant, et le tranchant de la lame, si fin qu'il devenait invisible lorsqu'on le regardait de face. Une lame mortelle, à n'en point douter.

[Quête : le Châtiment de l'Aube]

Le Mélandien était fasciné par la lame au pommeau orné du symbole de Talos, et à juste titre. Même la répulsion qu'il avait pour le dieu maléfique et son peu d'intérêt pour les armes ne pouvait empêcher Agrippa de trouver la lame extrêmement belle.

Tournant son attention vers le grand sarcophage, il constata que la miniature qu'ils avaient précédemment examiné en était une réplique fidèle (et probablement créée par magie... dans quel but?). Le squelette et l'équipement étaient exactement identiques, mais cette fois d'une taille correspondant à un personnage de taille moyenne pour un humain.

Agrippa regarda le Haut-Conseiller qui semblait hésiter devant la dépouille.

-Il s'agit à l'évidence de la tombe d'un personnage ayant eu des liens avec les Talosiens, ou qui a été lui-même un fidèle du dieu de la destruction. Je n'ai pour ma part aucun scrupule à me servir dans sa tombe. Les morts-vivants qui protégeaient son mausolée ont failli nous coûter la vie...

Sur ces mots, le prêtre commença à retirer les objets dont il avait prélevé les répliques sur l'autre sarcophage. Il tendit successivement l'amulette, la paire de gants et les bottes, étonnament bien préservés, plus un ceinturon qu'il n'avait pas vu dans la réplique miniature, à Garfield qui était resté à ses côtés.

Mais ce qui intéressait le plus Agrippa était les deux anneaux qu'il avait vus sur la copie. Il n'avait retiré que l'une des répliques, mais n'avait pas pu l'examiner. Aussi profita-t-il de ce que Garfield était occupé avec les autres objets retirés du sarcophage pour enlever discrètement les deux anneaux et glisser celui dont il n'avait pas la réplique dans sa poche, tout en gardant en vue le deuxième.

[Quête : le Châtiment de l'Aube]

Toutes ces babiolles paraissaient assez interessantes a première vue...Mais franchement, il y avait nettement plus important a faire pour le moment que de savoir qui prenait quoi. Le fait que les prêtres envoyés par le sanctuaire de Lathandre ne reviennent pas devait avoir alerté les hauts-prêtres Lathandriens, et leurs agents plus ou moins bien intentionnés devaient être en train de quadriller la ville à la recherche du groupuscule.

Il était donc hors de question de traîner d'avantage, ou leur prochain réveil se ferait à l'aide d'une lame dans les cotes.

Ecoutez, ce n'est ni le lieu ni le moment de vous disputer. Emportez ces affaires Agrippa, vous, Mornagest, si cela vous dérange, rien ne vousoblige à y toucher. Mais dans tous les cas, hâtez vous, car la prochaine escadre cléricale que nous risquons de rencontrer sera selon toute probabilité plus nombreuse que la première.

[Quête : le Châtiment de l'Aube]

Les paroles du Haut-Conseiller étaient sages, et les trois compères émergèrent à tour de rôle de l'étroit boyau. Il fallut littéralement hisser Agrippa à la force des bras pour le remonter (grâce à la corde faite du vêtement de Ben-j), le prêtre n'étant en aucune façon capable de produire l'effort nécessaire.

Une fois à la surface, les membres du groupe se réunirent à l'abri du vent dans un coin du mausolée, et convinrent de dormir sur place, la nuit ayant été sensiblement écourtée par l'intermède des morts-vivants.

L'équipement trouvé dans le sarcophage avait été réparti temporairement entre les membres du groupe, mais seulement dans l'attente de l'identification des objets, la question de leur propriété risquant de poser problème.

Les Mélandiens se préparèrent pour la nuit. Mornagest mit soigneusement de côté l'épée longue dont le pommeau était frappée du sceau de talos, et s'allongea pour dormir non loin de Zéphirah, laquelle s'était vue confier l'amulette. Ben-j quant à lui s'offrit pour prendre le premier tour de garde, arguant du fait que les autres étaient certainement plus fatigués que lui.

Garfield jeta un regard soupçonneux sur le nouveau venu, et Agrippa sentit que le Luménien allait se proposer pour le prendre, aussi le prêtre ne lui laissa pas le temps de parler.

-Laissez donc. Je prends le premier tour de garde. Allez donc vous reposer tous les deux. D'ailleurs vous avez déjà eu votre tour de garde, Garfield, et il a été assez mouvementé pour que vous n'ayez pas à vous en imposer un deuxième.

Garfield n'était visiblement pas convaincu, mais la lassitude aidant, il alla se choisir un coin sec et abrité du vent pour s'étendre.

Ben-j ne protesta pas devant la détermination d'Agrippa, et se pépara lui aussi à passer une courte nuit.

Une fois tous les membres du groupe répartis dans le mausolée, Agrippa s'assura que le prêtre lathandrien prisonnier était toujours dans son coin, bien en vue depuis son poste de garde à l'entrée du mausolée. Cela fait, et après un dernier coup d'oeil pour vérifier que tous dormaient, il se mit à faire ce qui l'avait poussé à prendre le premier tour de garde : examiner les anneaux trouvés dans le sarcophage.

Après avoir occupé une bonne partie de son tour de garde à satisfaire sa curiosité, Agrippa laissa passer une petite heure avant d'écouter son corps qui criait grâce, et d'aller réveiller Zéphirah pour que la Mélandienne le relève.

La nuit se déroula sans incident, et c'est aux premières lueurs de l'aube que le groupe, maintenant composé de cinq personnes, se dirigea sous la conduite du prisonnier lathandrien qui connaissait le chemin vers une des entrées des égouts de la ville.

La nuit était chaude et il avançait à pas rapides, par on ne sait quel miracle, il savait parfaitement où trouver le cimetierre de la ville, il semblait presque briller dans le noir, et cela n'était du en rien à son infravision elfique. Il arricva aux portes du cimetierre de la ville, de grandes et imposantes portes, qui ouvraient sur d'infinisables rangées de stèles, de statues et de cryptes. Elles dressaient toutes leur visage ténébreux vers lui, rangé en bon ordre comme des soldats d'une armée maléfique, prets à fondre sur lui et le détruire. Malgré lui, il ne put réprimer un frisson en posant son pied sur le sol graveleux de cette cité dans la cité, la cité des morts. Tout en ce lieu était triste, les statues d'anges pleurants, de dieux ténébreux et les autres gargouilles le regardaient de leur yeux vides, lui lancant un salut, comme si il allait être acceuilli parmis eux. Prennant une grande inspiration, il entra dans le cimetierre. Regardant partout autour de lui, diviser entre le désir de revoir la vampire de la cellule et la peur qu'elle lui inspirait.

Bertha était assise sur le toit d'un mausolée, observant le barde appeuré. Elle était amusée de cette vision, mais elle devait se hâter:lerite allait commencer...

Par ici petit, petit...

Lernus leva la tête, et ne vit que la femme sauter au sol et pénétrer dans le caveau. Il la suivit. L'antichambre de la tombe était somme toute assez classique: le sol de granit, lesmurs de la même matière... Bertha se tenait a quelques mètres de lui, le long du mur du fond. Il allait se jeter sur elle, lorsqu'elle disparu de l'autre coté du mur,sans que Lernus n'ait vu comment elle avait fait...

La Couronne de Cuivre

[Lieu-dit] Le cimetière de Lumenis