[Temple] Chapelle d'Ilmater

[Thémis]

Quête : Maux croisés

La bretteuse fronça les sourcils, d’après les déclarations du prêtre, il était évident que quelqu’un leur mentait. Si on rapprochait les témoignages de celui-ci, de la marchande et enfin de la vieille dame, on voyait vite qu’il y avait des incohérences. Notamment au sujet des deux jeunes garçons : d’après le clerc, les adolescents ne se connaissaient pas il y a un mois et seul un venait du quartier. Mystérieusement c’est celui-ci qui est mort. Et d’après les deux vieilles dames, ils se connaissaient depuis longtemps. Peut-être étaient-elles de mèche ? Mais à première vue, elles ne paraissaient pas tellement s’apprécier… était-ce encore une ruse ?
Néanmoins dans les deux discours on pouvait remarquer un point commun : quelques choses c’était produit il y a un mois et à partir le la, les adolescents avaient complètement changé d’attitude.
Ce qui troublait la jeune fille c’était que d’après le religieux, l’un deux venait du quartier… et l’autre ? D’où venait-il donc ?
Et la chose encore plus étrange, voir effrayante, c’était qu’on avait voulu cacher la vrai mort de l’enfant. Il fallait absolument que Thémis examine le corps, avec l’aide du mage et du clerc de Lathandre.

- Je vous remercie pour toutes ces précisions. Mais il s’emblerait que la situation soit assez grave.

Elle marqua une pause, l’air soucieuse.

- Je voudrais vous demander s’il serait possible de retarder l'inhumation du corps de l’adolescent ? Car je voudrais l’examiner, il est très probable que votre hypothèse que l’on ait voulu cacher la vraie nature de la mort soit exacte.

[Kasumi]

Le prêtre se tordit les mains nerveusement. La requête de la jeune femme était pleine de bon sens même s’il doutait de pouvoir décaler la cérémonie d’inhumation trop longtemps. La famille avait eu l’air plutôt pressée de procéder à la commémoration.

- La cérémonie est prévue pour cet après-midi. Je ferai en sorte de retarder le rituel de crémation en arguant que la garde a demandé à voir le corps mais je ne pourrai pas l’annuler. Notre foi nous impose de procéder à la purification du corps avant la nuit pour éviter le risque que l’âme demeure prisonnière de notre Plan.

Mahaut s’approcha de Thémis et lui souffla à l’oreille :

- Nous n’avons pas de temps à perdre, il vaut mieux nous séparer pour aller chercher les deux spécialistes sinon nous risquons d’arriver trop tard. J’irai au temple de Lathandre voir si Basilius est disponible. Retrouvons-nous ici dans deux heures !

[Thémis]

Quête : Maux croisés

Thémis acquiesça à Mahaut et rajouta :

- Et moi j’irai trouver Asilio à l’université de la magie. Comme convenue retrouvons nous ici.

Puis elle se tourna vers le prêtre :

- Je vous remercie pour votre aide, dans deux heures nous seront revenu.

Et elle et son amie se mirent en route au pas de course.
Mais la bretteuse avait un très mauvais pressentiment. Comment allait réagir la famille du garçon quand ils apprendraient que les gardes voulaient examiner le corps ?
Elle se mordit la lèvre, pour l’instant, le principal était d’emmener les deux scientifiques ici.

Vers l'université de la magie

[Kasumi]

Quête : Maux croisés

Une agitation régnait dans les taudis au retour de Thémis. En s’approchant du lieu de culte des Ilmates, Thémis put constater qu’un rassemblement en colère prenait à parti le prêtre à qui s'atait vu confier le corps de la nouvelle victime des troubles. Une dizaine d’adultes dépenaillés bloquaient l’entrée de la modeste chapelle.

- Ce corps ne vous appartient pas ! Vous n’avez aucun droit de lui refuser vos sacrements ! Faîtes votre travail où nous le confierons à un vrai clerc !

Thémis put reconnaître l’intonation dédaigneuse de la vieille parente du défunt qui haraanguait la foule et accusait Bérandol. Elle n’eut d’autre choix que de presser le pas constatant l’absence de Mahaut.

[Thémis]

Quête : Maux croisés

La bretteuse se dépêcha de rejoindre le pauvre prêtre qui était assaillit par la foule en délire. Comment les calmer ? Et ou était donc Mahaut ?
Encore une fois la voix de la veille dame s’éleva de la masse humaine pour lancer des menaces au clerc et attiser la colère de ses camarades.
Il fallait agir au plus vite, sinon la situation pouvait complètement dégénérer.
Une chose était sûre en tout cas, c’était que la grande-tante du défunt était particulièrement pressée à ce que le corps disparaisse en cendre. La jeune fille était enfin sur une piste et elle n’avait pas l’intention de s’en écarter.
Elle monta les quelques marches qui menaient vers l’entré de la chapelle, dominant ainsi légèrement le rassemblement de personne. Elle prit une grande inspiration et lança à leur adresse :

- Je vous demande de m’écoutez ! S’il vous plait calmez-vous !

Thémis attendit que l’attention des habitants soit portée sur elle pour continuer

- Il est en aucun cas question d’annuler la cérémonie d’inhumation et de refuser au défunt les sacrements ! Tout cela aura lieux comme il était prévu alors n’ayez crainte. Je vous demande juste d’attendre quelques minutes pour que nous puisons procéder à quelques examens.

[Kasumi]

Quête : Maux croisés

La situation menaçait de dégénérer à tout moment. Loin d’apaiser les frondeurs, les paroles de Thémis éveillèrent la suspicion qui se traduisit dans un plus d’un regard tourné maintenant vers elle. Conscient du soutien de ses camarades face à la jeune femme et au vieillard, un homme robuste tança Thémis :

- Et qui êtes vous donc pour vouloir examiner les cadavres des malheureux des taudis ? Ça vous suffit pas de nous voir mort, il faut encore que vous tentiez de nous prendre notre dignité ! Qui vous z’êtes d’abord ?

L’admonestation fut rapidement reprise par la foule qui se rapprocha de Thémis et d’Asilio qui n’avait toujours pas desserré les lèvres.

[Thémis]

Quête : Maux croisés

Thémis se mordit la lèvre, la situation devenait vraiment critique. Comment convaincre les habitants ? Et que faisait Mahaut ? Pour l’instant il fallait qu’elle calme la foule, mais cela allait être très dur.

- Je suis une garde de Luménis! Si je suis ici c’est avant tout pour vous aider ! Croyez vous que toutes ses morts dans les taudis soient naturelles ? Non, et croyez vous aussi que cela m’amuse d’examiner des corps ? Non plus. Je veux que tout ces évènement horrible cesse, alors s’il vous plait, soyez patient quelques minutes et je pourrais procéder à l’examen. Après vous pourrez commencer la cérémonie, je vous le promets.

[Kasumi]

Quête : Maux croisés

La tension sembla diminuer un instant. Que les contestataires fussent sensibles aux arguments de Thémis ou qu’ils préfèrent faire profil bas face à la garde, toujours est il que trois d’entre eux s’éloignèrent du temple. Voyant cela, la vieille dame prit à parti les autres :

- Et qu’a fait la garde pour améliorer nos vies à tous ? Rien ! Hier, ils ont arrêté un homme et il en est mort. Aujourd’hui, la garde vient encore se mêler de nos histoires. Mon petit neveu est mort d’une blessure à la tête après s’être battu. Il n’y a rien à dire de plus. A moins bien sûr que la garde soit encore une fois impliquée. Vous êtes peut être venue dissimuler votre implication pour ce que nous en savons. Vous n’êtes pas la bienvenue ici !

Le prêtre crut alors bon d’intervenir, un peu rasséréné par la présence d’alliés :

Ce jeune garçon présente une blessure à la tête, c’est vrai mais il n’en est pas forcément mort ! La blessure était…

- Foutaises que cela, l’interrompit une nouvelle fois la vieille dame.

- Encore les faux semblants des prêtres et des gardes qui nous disent toujours d'être patient. Vous non plus n’êtes pas le bienvenue dans les taudis avec vos fausses promesses, ajouta l’homme qui avait tancé Thémis.

- On veut nous faire avaler des histoires de mort par le poison pour déclencher la panique et justifier une plus forte présence de gardes armés dans nos ruelles ! Ce n’est pas de soudards dont le quartier à besoin, suggéra alors la vieille femme.

Il était maintenant manifeste que les deux agitateurs étaient de mêche.

[Thémis]

Quête : Maux croisés

Thémis loin de se démonter face à la veille dame et l’homme, répliqua :

- Tient, vous connaissez donc l’existence des poisons ? Alors pouvez-vous me dire tout ce que vous savez à ce sujet ? J’ai bien l’impression que vous avez une part de responsabilités dans la sombre affaire qui sévit sur les taudis. Sinon pourquoi nous empêcher, avec t’en de véhémence, d’examiner votre petit fils ? Vous m’avez dit, quand je vous ai interrogé tout à l’heure, que vous n’aviez rien à cacher, alors vous n’avez rien à craindre non plus si on procède à l’autopsie. A moins bien sur que vous soyez impliqué dans la mort du garçon…

La jeune fille marqua une pause, la vieille femme devant elle était impassible. Elle reprit la parole en s’adressant cette fois aux habitants encore attroupés.

- Le prêtre ici présent émettait l’hypothèse qu’il était probable que la victime n’ait pas succombé à sa blessure à la tête mais qu’elle aurait été faite pour cacher la vrai raison du décès. Etrange non ? Nous pourrions vérifier si cela est vrai mais il faut que vous nous laissiez quelques minutes pour que nous fassions l’examen du corps. Ce qui se passe dans votre cité est grave et nous voulons au plus vite résoudre ce fléau pour qu’aucun autre innocent n’ait à perdre la vie.

[Kasumi]

Quête : Maux croisés

Le petit rassemblement perdit à nouveau quelques membres qui s’en allèrent en se contentant de hausser les épaules. Manifestement, l’affaire ne les intéressait plus. D’aucuns qui attendaient une rixe furent déçus, d’autres qui avaient pensé défendre une cause face à un abus de pouvoir s’en allèrent, mi convaincus, mi blasés. Il ne resta bientôt plus que trois personnes sur les marches du temple. Avec stupéfaction, Thémis découvrit alors que la vieille femme n’en faisait pas partie. Elle s’tait visiblement esquivé avec la plus grande discrétion car Thémis avait gardé un œil sur le groupe.

Voyant que la situation se dégageait, l’Ilmate pressa la garde et le mage :

- Veuillez m'accompagner pour procéder à l’examen. Nous devons nous hâter afin de soulager l’âme du défunt. Les assassinés s’exposent bien davantage à la non-mort.

[Thémis]

Quête: Maux croisés

Thémis soulagée qu’il n’y ait pas eu plus de complication avec la foule, suivit le clerc à l’intérieur de la chapelle.
Une fois entrée, la bretteuse cligna des yeux, la semi pénombre dans lequel était plongé le temple contrastait avec la clarté de l’extérieur.
Le lieu était chichement meublé : quelque banc en bois grossier était réparti en ranger. Tout au fond, on pouvait distinguer un hôtel en pierre.
L’Ilmate les conduisit à une petite pièce à l’écart. Une fois entré, elle pu voir une forme allongé posé à terre recouverte d’un drap : le corps de l’adolescent. Asilio se mit aussitôt au travaille, il enleva le tissu et commença l’examen. Thémis entrevit le cadavre, elle sentit un frisson glacé la parcourir. Elle détourna le regard. Après un long moment elle demanda au mage :

- Avez-vous remarquez quelques chose d’anormal ? Y a-t-il la présence de poison ?

[Kasumi]

Quête : Maux croisés

Respectant leur intimité, le clerc laissa les deux enquêteurs examiner le corps après leur avoir rappelé qu’il valait mieux ne pas tarder. Il sortit de la salle mortuaire et s’en alla préparer l’encens, l’eau bénite, le bois et l’huile sanctifiée nécessaire à la cérémonie d’inhumation.

Le mage tata les poignets du garçon, palpa le bout des ongles, souleva ses paupières pour examiner leur couleur et passa un certain temps à d’autres examens visuels et tactiles. Rien d’aussi spectaculaire qu’avec la précédente victime ce dont Thémis fut soulagée. Du reste, le corps ne présentait aucun signe des lésions spectaculaires de son camarade.

- Difficile à dire à première vue. Tous les signes montrent que l’hémorragie consécutive à la blessure n’est pas la cause de la mort. Voyez la couleur de ces doigts : il apparaît clairement que le sang n’irriguait plus ses extrémités longtemps avant la mort. Il n’y a pas de signe de garrot sur ses membres. J’en conclus qu’il s’agit d’un problème de coagulation sanguine. Tenez ce bras en l’air comme ça…

Alors que Thémis s’exécutait de mauvaise grâce, Asilio pratiqua une courte incision. Il dut renouveler l’opération en incisant plus profondément et en tâtant autour de la coupure pour récolter un peu de sang visiblement très épais et très clairet de couleur violacée. Il versa les quelques goutes dans une petite fiole comportant un liquide noirâtre. Le flacon débouché laissa échapper une odeur nauséabonde de poisson pourri qui fit remonter la bile dans la gorge de Thémis. L’alchimiste reboucha le flacon et el secoua vigoureusement. Pendant l’opération, il donna une explication à la garde :

- J’ai reconstitué un composant approchant de la substance que vous avez ramenée sur la fléchette. Il s’agit d’une substance facile à obtenir en réalité. Voyons si cela donne les mêmes effets avec ce sang. Même s’il appartient à un mort, je soupçonne le vrai poison d’y être toujours présent. Ecartez-vous !

Le mage jeta le récipient dans une bassine posée à côté du corps. La fiole se brisa libérant un liquide effervescent et bouillonnant. La réaction se calma au bout d’une demi-minute, laissant un liquide sombre et coagulé au fond de la bassine.

- C’est bien ce que je pensais. Le poison était présent dans son organisme bien avant sa mort. Visiblement le réactif de la fléchette n’a fait que hâter la fin inéluctable de votre prisonnier. Ces deux hommes sont morts de la même cause. Je vous ai montré comment, à vous de trouver pourquoi. Je me tiens à votre disposition et à celle de la garde urbaine pour aider l’enquête mais je ne suis pas un homme de terrain.

[Thémis]

Quête : Maux croisés

Alors, comme Thémis s’en était doutée, le corps du garçon contenait bien du poison. Elle sortit de la petite pièce en compagnie d’Asilio et trouva le prêtre qui avait finit ses préparatifs :

- Je vous remercie beaucoup pour nous avoir laissés procéder à l’autopsie. Comme vous l’aviez supposé, la victime n’a pas succombée à sa blessure à la tête, mais par empoisonnement. Je vais m’occuper maintenant de la suite et j’espère que cela ira pour la cérémonie, les habitants se sont calmés, vous n’avez plus rien à craindre.

La bretteuse quitta ensuite les lieux, avec le mage, sous les regards noirs de quelques villageois qui étaient restés près de l’entré. Même si maintenant, elle avait un peu avancé dans l’enquête, il restait beaucoup de mystère à élucider. Aussi il était évident que la vieille femme était impliqué dans toute cette histoire, il faudrait la faire parler… et Mahaut… ou était-elle ? Avait-elle eu des problèmes ? Thémis se refusait de continuer l’aventure sans son amie, il fallait qu’elle parte à sa recherche. Le dernier endroit ou elle avait du aller c’était le temple de lathandre, pour chercher un des clercs.
En sortant des taudis, elle dit au mage :

- Une fois encore, je vous remercie pour votre aide. Peut-être en aurai-je encore besoins… Mais sincèrement, j’espère ne plus découvrir de corps. Cette sombre affaire a suffisamment fait de victime…

Elle marqua une pause, pensive.

- Je vous laisse retournez a l’université de la magie, quand à moi, je vais faire un tour au sanctuaire.

Et elle se mit en route vers le temple, non sans appréhension.

[Kasumi]

Quête : Maux croisés

L’anxiété des gardes avaient grandi au fur et à mesure de leur progression depuis le Grand Fort. Tous appréhendaient de ne trouver nulle trace de Mahaut au temple d’Ilmater pourtant c’était la piste à suivre en premier.

Leur attente de nouvelles fut récompensée lorsqu’ils arrivèrent en vue du petit édifice sacré. Le prêtre rencontré plus tôt par Thémis les attendait sur perron et sourit à leur approche. Quand Thémis fut à portée de voix, il s’adressa à elle après avoir salué ses compagnons :

- Oh vous revoilà Mademoiselle ! J’allais justement envoyer un novice pour vous prévenir. Un message est arrivé pour vous il y a quelques minutes. Il y a des chances qu’il provienne de votre amie. Tenez, le voici !

Le prêtre tendit un petit papier à la jeune femme. Celui-ci contenait un message bref mais plutôt explicite :

► Afficher le texte

Thémis,
Avons été retenus. Activités louches du côté de la marchande la Place aux corbeaux. Retrouve-moi là bas au plus vite !
Mahaut

Furvan jeta un coup d’œil au message et se renfrogna :

- Ce n’est pas son écriture !

[Thémis]

Quête : Maux croisés

Thémis fronça les sourcils

- Si ce n’est pas son écriture, quelqu’un a essayé de se faire passer pour elle et de nous induire en erreur. Maintenant nous avons la preuve qu’elle a été enlevée.

Elle relut le billet et récita d’une voix soupçonneuse :

- « activités louches du coté de la marchande la Place aux corbeaux »… Je trouve cela étrange que l’on nous disent aussi clairement de ce rendre là-bas. J’ai plutôt l’impression que la personne qui a écrit ce message essaye de se disculper et d’accuser quelqu’un d’autre et de nous mettre sur une fausse piste.
« Retrouve moi au plus vite »… Si nous allons là-bas, nous nous jetterions dans la gueule du loup.

Elle marqua une pause :

- Je propose d’aller faire un tour chez la grande tante de la victime. Elle aurait très bien pu faire quelques choses. Mieux vos en avoir le cœur net.
Mais… je peux me tromper, sincèrement je ne vois pas d’autre solution… qu’en pensez vous ?

[Kasumi]

Quête : Maux croisés

Hagen fronça les sourcils à son tour :

- Comment peux-tu être si certain que ce n’est pas son écriture ? C’est moi qui rédige les rapports d’habitude. Pour ce que j’en sais, elle ne sait peut être même pas.

Furvan rougit jusqu’à la racine des cheveux en balbutiant :

- Elle m’a écrit une lettre une fois… Puis avec plus de fermeté : je saurais reconnaître son écriture.

Hagen eut une expression entendue en lui assénant un coup de coude:

- Très bien, tu as l’air sûr de toi. Mais tu as du la lire bien des fois cette lettre ou alors y en aurait-il eu plusieurs pour que tu reconnaisses son écriture au premier coup d’œil.

Furvan passa d’un pied sur l’autre en détournant le regard :

- Il nous faut la retrouver au plus vite ! Je serais presque d’avis de risquer de tomber dans un piège. Là, nous sommes quasiment certains de trouver sa trace, un suspect ou un indice. Mais si les soupçons de Thémis sont avérés, c’est aussi vrai pour la maison de l’autre personne.

Hagen grommela :

- Nous ne pouvons pas prendre le risque de nous séparer et de nous rendre vulnérables. Je n’ai pas d’idée précise alors à toi de décider Thémis.

[Thémis]

Quête: Maux croisés

Thémis regarda de nouveau le billet, songeuse.

- Je crois que la meilleure solution c'est d'aller voir la grande tante. Peut-être que je me trompe mais je ne veux pas prendre le risque de tomber dans un piège. Il faudra être très prudent car on ne sait jamais ce qui peut se passer. Et comme à dit Hagen, ne surtout pas se séparer.

Et ils se dirigèrent tout trois vers la maison de la vieille dame.

[Kasumi]

Quête : Maux croisés

Les deux compagnons de Thémis la suivirent sans broncher depuis la Chapelle d’Ilmater. Les chevaux leur permirent de se déplacer rapidement mais ils démontèrent avant d’arriver devant la porte que leur indiqua la jeune garde. Il s’agissait de ne pas de se faire repérer et ainsi permettre au suspect de s’enfuir. En dehors des portes, les façades des bâtiments étaient exemptes d’ouvertures ce qui faciliterait leur approche discrète.

Furvan put ainsi s’approcher doucement de la porte et se concentra pour repérer le moindre signe qu’on les avait surpris. Un moment, il n’entendit rien puis un choc sourd se fit entendre à l’intérieur. Un éclat de voix suivit :

- Je vous avais bien qu’ils ne marcheraient pas !

- Silence ! Ils doivent être tout proches maintenant. Nous n’avons plus le temps de tergiverser. Préparez la jeune fille et faites en sorte qu’il n’y ait pas de témoin.

- Très bien, Intendante.

Des bruits de pas précipité puis plus rien. Il fallait agir et vite.

[Thémis]

Quête : Maux croisés

Thémis réfléchissa quelques secondes et murmura à l’adresse des deux hommes :

- Faisons le tour de la maison discrètement et tendons-leur une embuscade. Ils vont obligatoirement sortir par derrière, ainsi nous auront l’effet de surprise. Une fois le combat engagé, il faudra impérativement rester groupés, ils peuvent avoir l’avantage du nombre.

Les deux soldats acquiescèrent en silence, et la suivirent.
La jeune bretteuse se mit en mouvement et longea le mur. De la main droite, elle dégaina son épée. La lame glissa du fourreau avec un léger bruit métallique, mystérieusement ce son lui inspirait confiance. Prudemment elle continua à avancer, derrière elle, elle pouvait sentir la présence de ses deux camarades.
L’inquiétude semblait s’être installé dans son esprit, que les attendaient-ils ?
Suite

[Galathée]

Quête : Dans le bain.


Le Temple d’Ilmater était en activité, comme à toute heure du jour et de la nuit, et des miséreux se pressaient un peu partout dans ses travées, à la recherche d’un prêtre prêt à leur venir en aide. L’atmosphère dans le petit bâtiment de pierre et de bois était un peu oppressante, comme chargée de miasmes et de sanglots, et des plaintes s’élevaient de temps en temps, s’arrachant au murmure ambiant de mille conversations chuchotées. Alors qu’elle avançait dans la pénombre rehaussée de cierges brûlants, petits points de lumière dans l’ombre, Myrhela fut abordée par un clerc en toge de bure brune, entre deux âges, nez pointu et regard chargé de commisération.
« Le Dieu des Souffrants te souhaite la bienvenue en ces murs, jeune femme. En quoi peut-Il te venir en aide ? »

[Nynaeve]

"Je.. euh je ne crois pas merci, fit-elle prise un peu au dépourvu, à moins que vous ne sachiez où est le Passage des Chenilles.." Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle avait demandé ça, enfin si en partie. Mais était-ce pour revoir Gaspard ou pour découvrir jusqu'où il était mêlé dans trafic de drogue? Baah, pourquoi pas les deux? pensa-t-elle.
L'ambiance dans le temple était pesante, et l'envie de s'en aller la tiraillait. Myrhela ne se rappelait pas pourquoi elle était entrée mais en tout cas elle savait pourquoi elle voulait en sortir.. tous ces malheureux, toutes ces lamentations..

[Galathée]

Le clerc parut surpris qu'on l'interroge sur des directions géographiques, mais il ne s'en formalisa finalement pas tellement.
" Le Passage des Chenilles se trouve derrière le Temple. C'est une ruelle assez étroite, qui est plusieurs fois traversée par des passerelles qui relient les deux côtés de la rue, d'où son nom. Ce n'est pas l'endroit le plus fréquentable de Luménis, mais j'imagine que si vous y allez, c'est que vous savez ce que vous y cherchez... A présent, mademoiselle, si vous n'avez plus rien à faire ici... Je n'oserais vous suggérer de mener vos pas ailleurs. Nous avons malheureusement beaucoup de visiteurs, et nous ne pouvons pas vraiment nous permettre de servir en plus de cadre aux flâneries des curieux... Cela dit sans animosité."
Et c'était vrai, il n'était en rien hostile.

[Nynaeve]

Pas très fréquentable.. aurait-elle du avoir plus qu'une dague comme arme? se demanda-t-elle. Pour l'instant la seule chose qui la préoccupait vraiment était de quitter cet endroit.
Myrhela remercia le clerc qui déjà allait s'occuper de quelqu'un d'autre; ensuite elle sortit du temple. Trouvant la ruelle décrite par le prêtre, elle l'emprunta. La jeune fille resta sur le qui-vive, sachant que dans ce genre de quartier, le respect de l'autre et de ses biens n'était généralement pas une priorité.
Elle chercha du regard la maison au numéro 7, si elle s'en souvenait bien, ce devait être la maison de Gaspard. Et quand elle la trouva, Myrhela décida d'aller frapper à la porte..

[Galathée]

Quittant la rue glacée, Albérich pénétra dans le petit sanctuaire. Dès qu’il fut à l’abri des voûtes sombres de la chapelle, il s’écarta du flot des requérants et chercha un banc où s’asseoir, le long de l’un des murs nus de l’édifice. Celui-ci était beaucoup plus vaste qu’on ne l’aurait pensé de l’extérieur : il s’enfonçait apparemment loin dans le bloc, colonisant les maisons voisines sous le couvert de leur façades anonymes. Il y avait un monde incroyable dans les travées, dix personnes pour chaque clerc, et tout le monde murmurait. Parfois un cri, un gémissement, des sanglots, brisaient cet étrange froufroutement de voix, résonnant sur la pierre, mais personne ne tressaillait : c’était là l’ordinaire du Dieu Martyr et de ses fidèles. Albérich baissa les yeux et demeura assis, légèrement voûté, à observer le mouvement des âmes qui croisaient dans la chapelle. Vu le nombre de miséreux présents, cela suffisait pour garantir sa tranquillité : les clercs avaient à faire, et en réalité, plus d’un visiteur s’introduisait en leurs murs pour trouver un endroit chauffé où s’asseoir, rien de plus. En cela, Albérich avait une douzaine de compagnons immédiats, et peut-être trente ou cinquante de plus si l’on les décomptait partout dans le temple.
Il savait qu’Ilmater était avant tout le dieu des pauvres, mais il se penchait sur tous ceux que la souffrance secouait, et même s’il n’avait pas l’espoir ou l’envie d’être entendu par une puissance supérieure, il se sentait confusément en lieu sûr. Alors qu’il observait les clercs à l’œuvre, leur humilité, leur patience, la manière dont ils accueillaient chacun des quémandeurs qui se pressaient devant eux, il se souvint du moment où il avait prononcé ses vœux, à Eredhùn, de ces quelques jours où les novices avaient été invités à bien réfléchir au Dieu qu’ils entendaient servir, pour ne pas se fourvoyer, pour ne pas se vouer à la mauvaise oreille. Fort de ses amitiés avec de futurs prêtres d’autres cultes, Albérich avait eu la sensation d’opérer le choix du cœur et de l’âme, sans hésitation, même s’il n’avait pas l’enthousiasme léger qui caractérisait habituellement les Lathandrites. On l’avait traité d’Ilmate, plus d’une fois, alors qu’il avait simplement estimé que les miséreux aussi méritaient d’entretenir l’espoir de lendemains plus roses. Ici, on ne promettait que l’apaisement, pas le miracle. C’était plus réaliste, moins ambitieux. C’était un début.
Il concentra son attention sur les gens, simplement. Observa les visages, les attitudes, les mouvements. Tissa des relations entre les individus, père, fille, aïeul, frère. Distingua un prêtre d’un autre, entrevit des spécialités, des travers, des habitudes. Tout pour occuper son esprit. Mais il savait qu’il fallait qu’il prenne des décisions, désormais. Des décisions pressantes. Puisqu’il avait annoncé l’inévitable à Marcus, il ne servait à rien de reculer.

Il quitta le Sanctuaire alors que le jour déclinait déjà. Le temps avait filé, en douce, tandis qu’il se laissait dériver dans un mélange d’observations et de souvenirs, dans une torpeur entre la veille et le sommeil, entre le désespoir et l’anesthésie.
Il envisageait à moitié de quitter la ville le soir-même. Il avait déjà tant trahi Marcus qu’il lui semblait anodin de l’abandonner sans rien dire. Il envisageait aussi d’aller se noyer dans le port. C’est jusqu’aux quais que ses pas l’entraînèrent.

[Galathée]

Quête : Les Squelettes du Placard.

Venant d'ici.

Lorsqu’ils pénétrèrent dans la chapelle d’Ilmater, Taliesin et Valaellyn se retrouvèrent dans une sorte de grotte. Le temple du Dieu des Souffrants était sombre, feutré, illuminé de bougies tremblotantes, peuplé de silhouettes murmurantes. Il semblait s’étendre dans les profondeurs de la terre, derrière la façade austère qui le dissimulait aux regards. Trouver le sanctuaire n’avait pas été difficile : on le leur avait indiqué dès qu’ils avaient mis le pied dans les quartiers plus pauvres de la capitale. Sous la pluie, ils avaient un aspect particulièrement sinistre, leurs rues défoncées se piégeant de plus d’une flaque profonde, les égouts bouchés refoulant une vase sombre et huileuse sous le porche branlant de bicoques sombres, où personne ne semblait disposer d’une lampe ou d’un peu de bois pour réchauffer l’atmosphère. Les habitants des taudis erraient sous leurs manteaux, aussi inquiétants que leurs ruelles.
Mais il faisait sec dans le temple. Presque chaud. Et l’atmosphère était tranquille, sans tension, malgré les sanglots et les cris qui résonnaient de temps en temps.
Un homme dans la fleur de l’âge, le cheveu brun grisonnant et le corps sec, vint à la rencontre des deux elfes. Il portait une aube brune, son regard était compatissant, et il leur sourit avec douceur.
« Bienvenue dans la maison du Dieu Brisé. En quoi peut-Il vous soulager ? »

[Taliesin]

Taliesin salua respectueusement le prêtre et lui rendit son sourire. Il pensait pouvoir s'exprimer sans crainte d'être reconnu ou, le cas échéant, dénoncé.
-Nous aimerions rencontrer un dénommé Florestant... dit-il. On nous a dit qu'il pourrait peut-être nous aider dans nos recherches.
Autant ne pas trop en révéler. De toute façon, si cette personne s'occupait souvent de ce genre d'affaires, le clerc comprendrait d'emblée de quoi il retournait.

[Galathée]

Le clerc opina du chef, l'expression soucieuse.
" Vous le trouverez dans la petite chapelle au fond à droite." leur indiqua-t-il d'un geste.
Puis, avec un salut poli, il les abandonna et se porta à la rencontre d'une des nombreuses personnes qui s'étaient déjà présentées à leur suite.
" Cet endroit est plein..." murmura Valaellyn, tandis qu'ils traversaient l'espace confiné du temple, lequel s'étendait manifestement sur plusieurs habitations transformées, vers la chapelle qu'on leur avait désignée.
Leurs yeux d'elfe percevaient le mouvement des fidèles, des miséreux pour la plupart, certains manifestement souffrants, du corps ou de l'esprit. Quelques uns dormaient à même le sol, d'autres s'agglutinaient sur les bancs qui longeaient les murs, hagards ou anxieux, parfois simplement tranquilles, contemplant le vide et leurs semblables.
Valaellyn et Taliesin finirent par trouver l'arche sommaire qui menait dans la chapelle. C'était une pièce minuscule, encore plus sombre que le reste du bâtiment, où étaient allongées trois ou quatre formes vaguement humaines. Un clerc était penché sur l'une d'entre elles et à l'arrivée des deux elfes, il se leva.
" Vous avez perdu un proche ?" demanda-t-il de but en blanc.
Encore jeune, la trentaine probablement, il avait les cheveux prématurément gris et un regard bleu très incisif. Il ne souriait pas mais ses yeux reflétaient commisération et bienveillance.

[Taliesin]

Au moins, l'homme n'y allait pas par quatre chemin. C'était plutôt une bonne chose...
-Oui, dit-il en acquiesçant, décidé à se montrer aussi direct que lui. Ma compagne. Si j'en crois les rares informations que j'ai pu rassembler, elle a été vendue voici quelques mois à des esclavagistes faisant affaire avec Mélandis... et ayant survécu à la chute du tyran. On nous a dit que vous pourriez peut-être nous aider...

[Galathée]

Le clerc haussa les sourcils.
" Oh." fit-il simplement.
Son visage se fendit d'un sourire embarrassé.
" Je pensais que vous veniez... pour un de ceux-ci." ajouta-t-il.
Les silhouettes allongées ne bougeaient pas : c'étaient des cadavres. Sans doute de miséreux qui avaient succombé aux mille et un maux qui s'acharnaient sur les Luméniens les plus pauvres. Mais Florestan entraînait déjà Valaellyn et Taliesin à l'écart.
" Je peux vous aider, oui."
Il les dévisagea l'un et l'autre.
" Depuis déjà un an, notre réseau prend en charge des gens comme vous. Surtout ceux qui ont perdu un proche aux déportations morféennes, mais aussi ceux qui sont encore aujourd'hui victimes des agissements d'esclavagistes clandestins. Nous disposons de quelques navires qui font la traversée vers Melandis dans le but précis d'aller y récupérer des disparus. Vous devez cependant savoir que nous n'avons pas beaucoup de moyens. Notre réseau à Mélandis peut se charger de missions de renseignements, mais nous n'avons ni force de frappe, ni argent. Ce que nous faisons consiste principalement en la mise à disposition des bateaux et un accueil sûr sur place, avec parfois un peu d'informations. Nous ne pouvons pas vous offrir plus. Et nous devrons vous demander des garanties."

[Taliesin]

Embarrassé par le quiproquo - et par la présence des cadavres -, Taliesin se concentra sitôt que le clerc prononça ses premiers mots. Quand celui-ci en eut terminé, il demeura un instant pantois... puis se fendit d'un sourire incrédule;
-Ce que vous proposez est déjà énorme ! murmura-t-il. Tel que vous me voyez, et si mon amie ne m'avait pas proposé de faire d'abord des recherches à Luménis, je serai allé trouver tout droit les esclavagistes - je sais comment les contacter- pour tenter d'obtenir, sous un prétexte fallacieux, des informations ou la possibilité d'embarquer sur l'un de leur navire. Mais là, ça change tout...
Il jeta à Valaellyn un regard brillant, puis tenta de redevenir sérieux. Ne pas s'abandonner à l'enthousiasme. Rester concret, pragmatique.
-Quelles garanties demandez-vous ? s'enquit-il finalement, sans parvneir tout à fait à dissimuler sa joie.
Peut-être la chance était-elle avec eux...