La Couronne de Cuivre

Quête Vol d'une relique

HRP : Oups ! télescopage de messages au même moment ! Il faut lire le mien avant celui de Saiko.

Masha'a examina le papier. L'occasion était trop belle pour donner le change après s'être faite surprendre en plein délire par Saiko.

Elle examina la feuille. Oui, des lettres manquaient. Shinook avait envisagé que le h corresponde à un e, le d à un a. Elle réfléchit quelques instants. Si le code consistait à remplacer certaines lettres par d'autres, il restait deux possibilités : soit un code complètement farfelu et prédéterminé entre les membres de la conspiration, soit un code simple. Ne pouvant découvrir la 1e possibilité, elle se rabattit en désespoir de cause sur la seconde.
Voyons
Elle prit un manche en fer et, sur le sol en terre battue, elle traça les lettres de l'alphabet. Puis, en dessous, elle écrivit un 2e alphabet en décalant les lettres de façon à ce que le e soit en dessous du h de la 1ere ligne.
Cela donnait :

A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
X Y Z A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W

Et le message traduit devenait :

ret        moi      a      oupe          uee

Elle se leva et se tourna vers les autres :
A supposer que j'ai vu juste, voilà le message. Je me demande si les premiers mots ne sont pas : Retrouvez-moi. Puis le lieu du rendez-vous. "Oupe uée", ça vous dit rien ? Un éclair d'illumination frappa son esprit :
La Chaloupe échouée ! mais oui ! Bien sûr ! Je connais ce lieu. Le Golfe de l'Oubli, un hameau isolé ! Ce... ça ne vous dit rien ?

Saiko ne connaissait pas cet endroit, mais trouvait le nom charmant.

- Non ca ne me dit rien du tout. Quest-ce que c'est ? Un cimetiere de bateaux ?? En tout cas je ne peux proposer d'autre interpretation... Je suis en tous cas pret a partir.

Shinook ne connaissait pas très bien ce qui se trouvait en-dehors de Manost, et se trouvait dans le même état que Saiko.

- Moi non plus, cela ne me dit rien. Mais puisque vous semblez être sûre de vous, je vous fait confiance. Il n'y a aucun problème pour partir. Allons-y dès que vous serez prêt. Ou alors, nous pourrions au moins prévenir nos supérieurs de la Garde, au cas où il nous arriverait quelque chose, il pourraient ainsi continuer l'enquête...

Cette pensée le fit frissonner. Il craignait un peu ce qu'il ne connaissait pas. Dans un environnement familier, l'Elfe de Lune était bien plus à l'aise. Mais porté par le goût de l'aventure, il ne pouvait reculer.

- Mmmh, pourquoi faire ? Au pire on peut lui laisser un message ici...

Saiko etait presse, et de toutes facons ce ne serait pas lui qui irait prevenir le conseiller.

- Je pars pour la Chaloupe Echouee, dans le Golfe de l'Oubli. Nous nous retrouverons sur place la-bas. Chacun a son mode de deplacement, moi je vais courir a travers la foret, ca m'apaisera.

Il siffla ses deux creatures et quitta la maison de la vieille veuve.

Vol d'une relique

- Très bien, je n'ai qu'à aller à la Garde prévenir nos supérieurs et laisser un message au Conseiller. Nous essaierons de vous rattraper ensuite, DarkwinterMoon et moi, avec des chevaux s'il nous est possible d'en emprunter.

Shinook et DarkwinterMoon saluèrent donc leur compagnon et s'en retournèrent à la Garde.

Quête : Vol d'une relique

Masha'a se retrouva seule avec le Sire de la Canne. Elle était déroutée par le côté profondément individualiste des membres du groupe, mais elle dut se rendre à l'évidence : elle aussi agissait ainsi. C'était du chacun pour soi depuis le départ. Elle se rendit compte que si l'enquête avançait, leur état d'esprit pourrait néanmoins nuire au moment fatidique. Aussi, pour contrer cela, elle se tourna vers Sire de la Canne :

Il ne reste plus que nous et personne ne s'est inquiété de notre mode de déplacement. L'un court dans la forêt (bien qu'il y en ait peu jusqu'au Golfe de l'Oubli), les deux autres ont leurs chevaux. Et nous ? Je vous propose, Messire, de nous rendre par navire jusque là-bas. Durant les quelques jours passés ici, j'ai sympathisé avec des marins et je suis sûre de pouvoir trouver un capitaine prêt à nous déposer en cours de route. A moins que vous connaissiez un autre moyen ?

Vol d'une relique

Prendre le bateau? Pourquoi pas. Il n'y avait qu'à espérer que la mer ne serait pas trop houleuse.

Je ne vois pas d'autres idées à part les chevaux ou bien trouver une paire de griffons apprivoisés. Et je doute que nous en trouvions... Mais bon, il faut encore espérer qu'il y aura un bateau en partance pour cet endroit. Mais cela me semble être une très bonne idée.

Cela dit, ils sortirent et se dirigèrent vers les embarcadères.

Quête : vol d'une relique

Althéa et Galathée marchait en direction de la maison de la veuve. Soudain, au détour d’un porche, un braillard aviné se leva et vint à leur rencontre, leur barrant à moitié la route.

« Bien le bonjour chères donzelles, cela vous dirait il de prendre un peu de bon temps ? »

Les demoiselles se concertèrent du regard. Visiblement, c’était bien à elles qu’il s’adressait.

« Du temps oui …, souffla négligemment Althéa habituée à l’humour fin et distingué de certains hommes, mais pas avec toi … »

Elle s’arrêta soudain. Une main baladeuse venait de s’arrêter sur sa fesse gauche.

« Hum ? … »

Elle se retourna calmement pour se retrouver face à un sourire autant étendu qu’édenté.

« Vous ne savez pas ce que vous faites … » dit elle en se tournant à nouveau.
La main vint tranquillement retrouver sa place.

«Cerwind, dépêches toi espèce de fainéant ! » Les trois personnes se retournèrent. A l’autre bout de la rue, un boulanger appelait son commis qu’il avait envoyé acheter un rouleau à pâtisserie.

« Hep petit, tu permets ? »

Althéa avait pris l’objet sans attendre la permission. Son arme improvisée au poing, elle se tourna vers l’homme avec un sourire vaguement sadique.

« Que fais tu maintenant ?, demanda t’elle en tapotant l’objet contre sa paume, moi je te conseille de partir très vite et très loin … »

Il partit sans demander son reste, raisonable pour la première fois … Althéa fit mine de le poursuivre quelques secondes avant de rendre l’objet à l’apprenti qui partit sans demander son reste. Puis, se tournant vers Galathée, elle souffla :

« Ne parlez de ce qui vient de se passer à personne ou je serais contrainte de vous faire passer de vie à trépas … »

Et toutes les deux entrèrent dans la maison de la vielle veuve en espérant que Lothringen et Taliesin n’aient pas succombé à une overdose foudroyante de prêtres Helmites ni n’aient été victimes d’autres fâcheuses rencontres …

hrp : je sais que ce post est surprenant. Mais depuis quelque temps, je dois m'acquiter d'un gage :notme:

Quête: Vol d'une relique

HRP: voilà, le prochain qui veut perdre un pari avec moi sait à quoi il s'engage... Althy, on recommence où tu veux quand tu veux. </span>

Episode précédent: <a href=\'http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... hp?t=11174\' target=\'_blank\'>le marché du port.</a>

Lothringen et Taliesin arrivèrent presque sur leurs talons.

- Tout va bien ici? On vient de croiser un grossier personnage qui s'éloignait à toutes jambes... s'inquiéta le barde.

L'embarras des deux jeunes femmes les fit rivaliser d'expédients.

- Hum, ah moi je n'ai rien vu, disait Galathée en levant les yeux, un vague sourire sur les lèvres.

- Euh, et vous, bien remis de vos prêtres? Ce n'était pas trop éprouvant? ajouta Althea, considérant sans doute que la meilleure défense devait encore être l'attaque.

- On devrait peut-être faire ouvrir à la garde une section cuisine, qu'en pensez-vous Althea?, répliqua aussitôt Lothringen à cet accès de perfidie typiquement féminin.

Althea rougit suffisamment pour se trouver provisoirement coupée dans son élan. Lothringen en profita pour faire le récit de leur étrange visite au temple puis à l'indic du port. Une apparition de Helm, c'était évidemment un peu dur à avaler, mais les deux hommes avaient l'air si sérieux que leurs auditrices eurent la bonne idée d'oublier d'éclater de rire.
Puis elles répétèrent à leur tour le récit de Sixtine Ombreclaire...

Loth était on ne peut plus soucieux. Les pistes à présent se recoupaient pour dévoiler l’ensemble de la machination : les phalanges pourpres, profitant de complicités dans le clergé helmite, avaient volé la relique pour la revendre à des druides noirs dont il fallait penser, d’après le témoignage de Sixtine Ombreclaire, qu’eux-mêmes s’étaient acoquinés avec des adeptes de Shaar… Comme avait dit l’oracle, voilà qui renvoyait Manost à l’ensemble de son passé : à l’affrontement récent avec Shaar* comme aux conditions troubles de sa fondation - à l’origine de l’hostilité des druides noirs.

Dès lors, leur prochaine destination était évidente : il allait falloir se rendre au bosquet des druides et rencontrer tout ce petit monde. Comme il n’y avait aucune chance de pouvoir négocier avec, et peu de chances de pouvoir reprendre la relique sans être vus, cela risquait d’être assez sanglant… Les ombres seraient en outre des adversaires particulièrement redoutables.

Le semi-drow avait déjà effectué ce voyage lors de l’affaire Epsilone ; il avait failli y laisser la vie entre les griffes d’un ours noir. Evidemment, les conditions étaient différentes. Il avait gagné en expérience et en puissance depuis lors ; il avait acquis une connaissance plutôt intime de la non-vie ; de plus il avait de meilleures armes et le soutien de Tymora.

Néanmoins, il se demandait s’il pouvait entraîner ses trois seuls compagnons dans cette affaire… Et il pestait intérieurement : où était-elle, la fine équipe des gardes et des rôdeurs ? Pourquoi les gardes ne l’avaient-ils jamais contacté ? Pourquoi les deux rôdeurs n’avaient-ils pas, comme prévu, utilisé la maison où il se trouvait pour échanger les informations ? Et pourquoi croyaient-ils qu’ils avaient été recrutés ? Pour essayer de semer le seul conseiller qui suivait l'affaire derrière eux et ne pas être là à l’heure du combat ? Misère, ce n’était pas une course au trésor !

<span style=\'color:gray\'>*(cf. le grand ralliement)

Quête : vol d'une relique.

Taliesin faisait les cent pas dans la pièce. La rencontre avec l’olibrius étrange avait apporté un peu de gaieté bienvenue, mais cette dernière avait trop vite disparu, dissipée par les sombres nouvelles qu’ils venaient de partager. Ainsi, cela se terminerait selon toutes apparences dans un bain de sang. Encore. Pouvait-il d’ailleurs en être autrement en ce bas monde où violence, complots, trahisons semblaient être les seules voies d’action en vigueur ? Le barde comprenait fort bien les siens qui, jadis, avaient décidé de se retirer pour échapper à une telle vie. Parfois, il rêvait d’en faire de même.

Pourtant, il ne fallait pas désespérer… La bonté que l'Elfe avait entraperçue quelques heures plus tôt sur le visage de l’avatar lui avait apporté un grand réconfort. Il existait encore du bon en ce monde, et il méritait qu’on le défende, qu’on le fasse prospérer. S’ils ne récupéraient pas la relique, le chaos risquait de s’installer à Manost et les conséquences pour ses habitants seraient dramatiques. Peut-être… Peut-être que la perspective d’assurer un avenir plus clément à ces gens valait la peine qu’on aille mettre un terme aux maléfiques agissements perpétrés par de non moins maléfiques personnages ? Taliesin sourit amèrement : voilà comment l’on justifiait la violence ! D’abord la guerre juste, puis la guerre sainte… Voilà comment l’on devenait comme ceux que l’on voulait combattre, en usant de leurs armes, de leurs méthodes... On devenait même pire qu’eux, puisqu’on tentait de justifier ces agissements par de nobles causes…

Taliesin serra les poings et redressa la tête, observant tour à tour ses compagnons. Il ne pouvait pas les abandonner, les laisser aller sans lui au devant du danger. Il n’avait pas le choix, il devait continuer, où que les mène cette triste aventure. Peut-être qu’en allant jusqu’au bout, il pourrait quelque peu infléchir le cours des choses et éviter le pire ? Chimères ! Il était bien plus probable qu’il se retrouverait à combattre, comme les autres. Mais il se devait au moins d’essayer.

Il se racla la gorge et prit la parole d'une voix assurée afin de dissimuler son trouble :

-Très bien, il semble que nous sachions désormais où aller... Reste à déterminer les modalités de cette expédition.

Quête: Vol d'une relique

Galathée frissonna malgré elle. L’histoire de Sixtine Ombreclaire lui occupait toujours l’esprit, cette mort lente à laquelle elle était promise, une maladie incurable, comme la répétition d’une histoire qu’elle avait déjà vécue. Elle ne savait pas si la suite de leur quête leur permettrait de venir en aide à la jeune femme, mais quelque part, elle avait besoin de le croire. La vie brisée de l’elfe lui semblait bien plus tangible que cette relique qui avait disparu, bien plus précieuse aussi. L’existence de l’avatar d’Helm lui semblait tellement extérieure au quotidien qu’elle connaissait qu’elle avait du mal à s’imprégner des paroles de Taliesin ou Lothringen, bien qu’elle sache qu’ils disaient vrai.

La jeune rôdeuse détailla un instant ses compagnons, l’elfe noir soucieux, le barde déterminé, la jeune femme audacieuse. Ils iraient jusqu’au bout, elle le sentait, même sans réellement les connaître. Soit. Retrouver les bois serait en soi un soulagement, même si c’était pour y découvrir les ténèbres. Autant croiser le Mal entre les arbres qu’entre les murs, songea-t-elle, et un sourire lui revint aux lèvres. A cet instant, Sasquatch le hibou, qui avait été très (trop) silencieux depuis plusieurs jours, ouvrit un oeil et ulula doucement. Il avait raison : le temps pressait.

Galathée reporta son attention sur le conseiller, à l’écoute de ses intentions.

Quête: Vol d'une relique

Lothringen vit l'attention se reporter sur lui comme pour l'inciter à sortir de son mutisme. Attendaient-ils des instructions? Le semi-drow devait se faire violence. Il n'était guère habitué à se considérer comme un meneur... Et pourtant, il sentait qu’il viendrait un jour où il n’y songerait même plus, et que ce jour viendrait plus tôt qu’il ne s’y attendait. Puissent les responsabilités ne jamais le retenir de prendre la route quand l’appel se ferait pressant…

- J’ai déjà voyagé dans la région où se trouvait Sixtine Ombreclaire, le bosquet des pierres ; c’est là qu’à la fin de l’enquête sur la mort de l’artiste Epsilone nous avons affronté le chef des druides noirs, un archidruide dément que nous avons dû tuer…
Le bosquet des pierres se situe au sud de Dorrandin, près des côtes. A l’époque, nous avions fait le voyage à pied, mais c’est une expédition de longue haleine et les mauvaises rencontres sont plus que probables. Malgré tous nos efforts, je doute que nos agissements soient passés inaperçus : il est probable qu’on nous attendra... Partir à cheval nous évitera peut-être quelques mauvaises rencontres sur la route. En revanche, il faudra renoncer à nos montures quand nous approcherons du bosquet.

Il marqua une pause.

- Les druides noirs se battent avec des serpes et des animaux invoqués. Ne les sous-estimez pas : les ours noirs peuvent être mortels, j’en sais quelque chose… Pour les ombres, je vous rappelle ce qui est arrivé à la prêtresse : ce sont des morts-vivants maléfiques qui aspirent la force vitale d’un simple contact. Ceux qui subissent leurs attaques peuvent devenir des ombres eux-mêmes…

Il frissonna. Le souvenir de l'attaque du vampire dans le cimetière était encore bien frais en son esprit.

- Je ne souhaite pas en arriver là, mais je doute de pouvoir faire autrement. Si vous pensez avoir des courses à faire avant le départ, si vous voulez arrêter là, dites-le maintenant ou jamais.

Mais ses compagnons protestèrent qu’ils avaient dans leur bagage tout ce qui leur fallait, et qu’ils étaient prêts au départ. Le semi-drow sourit.

- Alors nous sommes en route. La garde nous fournira les chevaux.

Direction > les quartiers de la garde.

Quête : Vol d'une relique

Venant de la place du Temple encore dévastée par les multiples et sanglants combats de la journée, Masha'a ferma vite la porte de la maison toujours vide. Elle ne voulait plus avoir de compte à rendre à personne. Elle chassa les gobelins à l'étage, maudit plusieurs fois le félidé qui se comportait avec une indifférence odieuse, et à bout, se laissa tomber sur le lit en l'arrosant de larmes silencieuses.

Elle n'en pouvait plus. Trop de choses lui étaient arrivées dont de multiples rencontres avortées avec Dame la Mort. Elle posa ses mains sur son ventre qui apparaissait intact mais dans lequel elle sentait encore un fantôme de lame lui déchirant les entrailles. Elle ferma les yeux, les dents serrées dans une sorte d'impuissance rageuse. Elle attendait que l'angoisse passe. Et elle passa, la laissant plongée dans un sommeil agité empli de cauchemars.

Masha'a marchait dans la montagne. Elle grimpait un sentier escarpé balayé par un vent mordant qui sifflait aux oreilles et faisait voler les pans de sa pelisse. Elle tenait bon et soudain, au sortir d'un virage serré, elle vit. Là, au-bout, un soleil luisait, tout proche, irradiant la montagne de chaleur et de bienfaisance. Le soleil était descendu sur terre et un sentiment de complétude emplit le coeur de la jeune femme. Le vent avait cessé, le ciel s'était éclairci et la montagne semblait soudain si belle ! Elle se mit à courir vers l'étoile de feu, riant aux éclats. Lorsqu'elle y plongea, elle se sentit légère comme une plume. Tout autour d'elle, il n'y avait que de la lumière. Tout autour d'elle, il n'y avait que paix et sérénité. Volant au gré de ses envies, elle faisait mille et une pirouettes. Et c'est en riant qu'elle sortit soudain d'un nuage et vit, étalée sous elle d'un horizon à l'autre, une multitude de gobelins.

Masha'a ouvrit un oeil, éblouie. Une boule de lumière l'aveuglait. Sa joue était chaude et elle mit un instant pour comprendre que le soleil du matin dardait à travers la fenêtre et l'avait sortie de son sommeil. Elle se releva en s'étirant longuement, goûtant de cet instant de plénitude. Elle regarda autour d'elle et vit un shamane assis à la regarder, un chat et un jeune gobelin couchés en rond à ses pieds.
- Que fais-tu là ? demanda-t-elle sur un ton légèrement courroucé.
- Je veillais sur votre sommeil. Vous n'avez cessé de vous agiter.
- Je n'ai pas besoin de nounou pour dormir ! Je crois me souvenir vous avoir demandés de rester à l'étage.
- Peuh ! Seuls les humains peuvent construire en hauteur et laisser leurs maisons être la cible du vent et des pluies.
Masha'a ne répondit pas. Le shamane la détestait, c'était une évidence. Et elle le lui rendait bien, ce qui constituait une nouvelle évidence. La raison de leur proximité forcée dormait au milieu d'eux, sous les traits d'un inoffensif animal de compagnie. La roublarde ne put s'empêcher de pousser un grognement hostile. Elle se dirigea vers le fond de la pièce et tira une bassine. Dressant un paravent pour l'isoler de sa ménagerie, elle remplit la moitié de la bassine d'eau froide à la pompe qui se trouvait dans la ruelle, puis chauffa plusieurs bouilloires sur le feu. L'opération complète l'occupa une longue demie-heure avant qu'elle puisse se déshabiller et plonger dans un bain chaud. Elle sentit les bienfaits de l'eau sur son corps courbaturé et profita de ce moment d'intimité.

- Je pars pour la forge. Vous restez là et ne bougez pas pendant mon absence. Compris ? Les deux gobelins hochèrent la tête. Masha'a sortit et ferma consciencieusement la porte, en se disant que de toute façon, elle s'en fichait comme d'une guigne qu'ils sortent et se baladent ou pas. Que lui importait. Si les démons pouvaient les emporter, elle en serait soulagée. Sauf qu'il y avait le sort de quête. Grommelant à voix basse, elle s'en alla à pas rapides, prenant la direction de la forge...