On y a bien pensé Zaknafein, on a essayé de discuter mais les personnes en face étaient les stéréotypes des syndicalistes bornés qui croient (ou en tous cas ont l'impression de croire) que du moment qu'on manifeste on peut tout obtenir. Malheureusement pour eux, ça fait déjà un bail que je ne crois plus au père Noel.
Et puis de toute façon, il faut arrêter d'être naïfs: en sortant des études, très peu trouvent directement un CDI contrairement à ce qu'ils souhaitent. C'est sûr, ce serait super mais ce n'est pas la réalité des choses: il faudra se faire la main avec des CDDs ou de l'interim et encore, ça c'est pour ceux qui trouveront quelque chose...
Autre argument qu'on nous sort: oui on pourra nous virer n'importe quand avec le CPE sans justification, oui c'est vrai. En même temps, pour avoir une certaine expérience du monde du travail, je peux également vous dire que même des personnes en CDD ou en CDI ne sont pas plus à l'abri d'un licenciement même si je reconnais que la période d'essai de 2 ans est à mon goût trop longue (d'autant que je doute franchement que les banques prêtent à des salariés sous CPE, c'est surtout ce point qui m'enchose).
Je ferme la parenthèse et en reviens à ta suggestion Zaknafein: forcer le passage. C'est chose impossible: les portes sont barricadées avec des chaînes et des cadenas. Et même si on parvient à rentrer dans les bâtiments (ce qu'on arrive à faire par des portes dérobées), les salles informatiques où sont les logiciels dont on a besoin sont parmi les rares salles a être systématiquement fermées à clé (normal, contre le vol des machines) et résultat l'accès est impossible. Et voilà le problème: tant que l'unviersité est barricadée, les techniciens de l'informatique qui gèrent le aprc ne viennent pas et ne veulent pas engager leur responsabilité pour les machines (ce que je comprends) et n'ouvrent donc pas... Donc tant qu'il y aura les barricades, c'est sans issue.
Dernière chose: porter plainte? C'est déjà fait et en plus haut lieu, l'université elle-même. Car si tu lis mon message d'
hier, tu y verras qu'il y a eu dégradation de matériel (ce qui est assez lamentable). D'ailleurs maintenant, ils balancent les bureaux derrière les portes barricadées pour faire double-mur et péter un peu plus le matos. Bref tout ça pour dire que les forces de l'ordre sont intervenues pour dégager le passage les dernières fois mais le même jour dans la nuit ou le lendemain tôt le matin, les "radicaux" comme je les appelle viennent recommencer et barricader à nouveau les locaux (que 4-5 bâtiments mais qui drainent pas mal de monde et parmi lesquels figurent ceux que notre formation occupe)... Et rebelotte...
De toute façon, on avait tellement de choses à faire qu'on était comme qui dirait en flux tendu et que le moindre problème était gravissime. Avec ces évènements, il est maintenant clair que l'on ne pourra pas tout rendre dans les temps dans des conditions acceptables. La véritable inconnue reste la réaction de nos profs à ce sujet (on pourrait les croire concilliants mais j'ai déjà eu des preuves d'une stupidité sans nom les concernant durant les mois passés alors voilà...)
La suite de l'histoire demain avec des évènements quasi-prévisibles après ce que j'ai entendu aujourd'hui en bouffant au resto universitaire...
PS: En plus je met 45 minutes aller pour me rendre sur le campus, autant au retour et c'est dans le meilleur des cas. Je vous laisse imaginer ma joie après des aller-retours très utiles ces derniers temps.
PPS: Chose qui n'a pas été dite dans les journaux à ma connaissance mais sur Grenoble en tous cas, la mobilisation étudiante était plutôt faible (moins de 2000 sur les 20000 du total enfin ça varie selon les estimations comme d'habitude) et c'était surtout les lycéens qui composaient le cortège des manifestants avec quelques syndicats de salariés...