[Lieu-dit] Le Port de Melandis

[Philippin]

Effondré sur le pont, noum'nin restait inconscient, une vague crispation de la mâchoire ou un geste vif de la tête ou des membres indiquaient un esprit toujorus vivant mais en proie à ses peurs.
Alors que la côte ne se distinguaient plus que par une fine ligne d'horizon, ses gémissements s'espacèrent pour s'arrêter avec l'ouverture difficile de ses paupières. Grelottant psychologiquement, il contempla l'obscurité du soir en reconstruisant ses souvenirs.

Le réveil, les squelettes, le ricanement qui les poursuit le long des ruelles et puis cet imposant loup reflété par la lune.

Un instant noum'nin ferma les yeux pour éteindre la naissance de larmes. Il était perdu. Son bras tremblant chercha en vain une bouteille qui n'y était plus. Il chercha à sourire en se remémorant la façon dont il s'en était détaché; la flamme le lancer puis les visages décharnés et sans vie lui revinrent, l'horreur de la nuit, et il éclata en de longs et sourds sanglots. Il avait peur.
Il chercha longtemps le sommeil. Se réveillant constamment à cause de ses blessures physiques ou par d'affreux cauchemars.
Il lui était arrivé trop de choses en si peu d temps, il doutait de pouvoir soutenir le rythme. Il aimait certes l'aventure, mais celle qui lui courait après avec un rouleau à pâtisserie, non pas de regards hagards et sans vie, de sourire mauvais et cruel et du sang qui coule, des flots de sang carmin; son sang. Il ne pouvait s'empêcher de vivre encore et encore les jours précédents; que des visages défigurés et agonisants et dans ce défilé, il voyait son propre visage grimaçant juste un peu avant de se réveiller en sueur.
Finalement, dans le flot d'images, c'est dans l'énigme d'une pupille jaune qu'il finit par s'endormir,...

[Mornagest]

Durangaud était au chevet du petit-homme. Il s'était endormi, après avoir gigoté un bon moment. Ce serait plus simple pour examiner ses blessures sans qu'il ressente la douleur.

"On pratique souvent les premiers soins juste après un combat, Finrod. Ne vous inquiétez pas, je m'en charge."

Soulevant le tissu déchiré, Bertrand observa un moment la blessure sur le séant de Noumn'nin. De vilaines écorchures, qui risquaient de l'incommoder lorsqu'il s'assoirait les prochains jours, mais rien de très profond. Plus de peur que de mal, en somme. Il s'affaira à panser les plaies, non sans les avoir désinfectées à l'alcool. Noumn'nin s'agita dans son sommeil, mais il ne parut pas se réveiller. Plusieurs minutes plus tard, c'était terminé.

"Un bon repos, un solide déjeuner demain matin, et il sera sur pied ! D'ailleurs, il risque de rester un moment debout", ajouta-t-il avec un sourire amusé.

[Finrod Felagund]

Finrod fit signe à Bertrand de s'approcher vers un coin où ils pourraient être tranquilles. Il dit alors doucement:

- Je crains que notre situation ne soit guère brillante, si elle n'est désespérée. Pour une raison que j'ignore, ce magicien n'a pas retrouvé notre trace, et j'espère que cela va continuer. Mais je n'ai aucun moyen de rentrer en contact avec Morcar, et j'ignore ce qui s'est passé de son côté depuis que Noumn'nin et moi sommes partis.
Je ne pense pas que le mage qui nous a assailli soit celui qui commande les forçes qui s'opposent à nous. Mais je commence à me faire une idée de celui qui est derrière tout ça.
Je ne pense pas que ce soient les drows qui cherchent à faire échouer cette expédition: le magicien qui nous a attaqué est humain, et les elfes noirs n'ont pas d'alliances avec eux.
Cela pourrait être le Zentharim, mais quelque chose me dit que ce ne sont pas eux. Mais il est fort possible que je me trompe.
Ce pourrait être une personne, et non une organisation qui s'oppose à nous, mais le fait que nos ennemis nous aient retrouver si façilement me laisse penser qu'il s'agit d'un réseau organisé.
Ce qui me laisse penser que ceux qui veulent notre mort sont les Magiciens Rouges de Thay. Ils ont une grande culture de la magie, et pourraient bien mandatés des personnes contre nous.

Finrod s'arrêta un instant pour réfléchir:

- Le mieux que nous ayont à faire est d'arriver le plus vite possible à Anarelis, et de nous dépêcher de prendre la mer. Peut-être pourrions nous ainsi semer nos poursuivants.

Il baissa encore la voix:

- Mais quelque chose me dit que nous devrons faire face à nos ennemis avant de partir pour l'île.

[Mornagest]

L'homme était sombre. Les possibilités d'attaques étaient nombreuses, pendant la traversée du désert, le long de la Houleuse, il le savait mieux que quiconque. Mais il n'avait pas osé envisager l'offensive menée par des mages. Il n'était guère versé dans la magie profane, excepté pour l'éviter autant qu'il le pouvait, avant de fracasser son utilisateur hostile pour l'empêcher de réitérer ses vils assauts.

"J'ai confiance en Morcar. Je sais qu'il s'en sera sorti... il s'en sort toujours." Les mots manquaient quelque peu de force, mais que faire d'autre ? S'avouer vaincus était la pire des choses à faire.

"Le trajet sera bref. Le vent souffle bien, et la Houleuse porte bien son nom. D'ici une semaine, nous serons là-bas. Plus rapide que par les terres. Vous devriez vous reposer, Finrod. La nuit a été courte, et si on nous tombe dessus, vous ne serez pas de trop pour nous défendre."

[Finrod Felagund]

Finrod eut un sourire:

- C'est très aimable de votre part, mais j'ai déjà médité pendant 4 heures et demie, et j'ai déjà révisé mes sortilèges. Je vous conseille de vous reposer, vous. N'ayez crainte, je monterai la garde, et vous préviendrai en cas de problème.
A moins qu'il ne faille quelqu'un pour tenir la barre, ce qui s'avèrera plus compliqué pour moi.

[Philippin]

Noum'nin se leva de sa couche. A moitié conscient, le corps fatigué et l'esprit engourdi, il porta ses pas chancelant vers le batingage porté par une confuse envie de boire. La bouche sèche, il regarda les flots couler lentement le long de la coque. Il regarda les étoiles se refléter dans l'eau en laissant s'échapper du fond de son corps un long soupir.
Un peu avant le lever de soleil, il s'était décidé à retrouver sa couche après avoir trouvé un tonneau d'eau douce et une louche pour y boire.
C'est un halfing recru de fatigue mais serein qui tomba littéralement dans son sommeil alors que les premiers rayson pointaient à l'horizon.

En route

hrp: désolé pour le retard. Au fait, je précise que noum'nin ne sait toujours pas que le loup argenté était sylveneissa, je le rappelle au cas ou.
enjoy.

[Mornagest]

La matinée paressait tranquillement, laissant suggérer que le repas méridional n'allait pas tarder à démarrer pour une bonne partie des habitants de Melandis - à l'exception d'une proportion non négligeable de ses clochards, qui mangeaient en permanence, mais toujours en quantités minimes. Le soleil était haut dans le ciel, et la chaleur était bien présente dans les rues du port, malgré la relative fraîcheur apportée par la Houleuse et la brise légère qu'elle offrait en permanence.

Un lourd navire accosta à quai. Visiblement, il venait de loin, ayant subi des avaries importantes, alors que la dernière tempête signalée au large des côtes dorrandines remontait à plusieurs semaines. L'état de fatigue de l'équipage venait corroborer cette première hypothèse. Un navire marchand, rempli de précieuses matières en provenance de Féérune, battant pavillon téthyrien. Du bois noble, des substances alchimiques rares, des vins... tant de choses plutôt surprenantes en ces temps de guerre, où l'on aurait attendu de la nourriture et du minerai de fer pour forger de l'équipement aux combattants. Mais l'empire mélandien avait quelquefois ses mystères...

Peu de passagers avaient effectué la traversée. Trop risqué : le typhus, le scorbut, les pirates et les caprices d'Umberlie n'étaient qu'un aspect des dangers redoutables qu'un tel périple en haute mer laissait présager. Ils étaient à peine une demi-douzaine à avoir tenté le voyage, et ils étaient tout aussi exténués par le trajet que l'équipage. Aussi ne tardèrent-ils pas à descendre sur les quais pour se mettre à la recherche de la première auberge venue, et y louer une chambre pour la journée et la nuit à venir. Un bon sommeil réparateur sur la terre ferme, après tant de semaines de roulis incessant...

Silmandel était de ceux-là. Il hésita cependant sur l'ordre précis du déroulement des opérations : se reposer, manger, fouiner ou déambuler ?

[Manfred]

Traverser un océan… mais quel ennui ! On lui avait pourtant dit, lorsqu’il avait embarqué, que c’était une entreprise risquée. Alors Silmandel s’état mis à espérer. Aurait-il droit à un naufrage sur une île mystérieuse ? Allait-il devoir croiser le fer avec des pirates sanguinaires ? Faudrait-il lutter désespérément contre un kraken titanesque ? Et bien, non, il n’y eut rien de tout cela. Le jeune elfe dut se contenter d’une simple tempête pour se distraire. Enfin, simple, le mot est mal choisi. Ce fut quand même une remarquable tempête ! Une mer démontée, un ciel déchiré d’éclairs, des vents furibonds… quel spectacle ! Le navire, pourtant imposant, avait été secoué, malmené, comme une vulgaire coquille de noix. Résultats de la tourmente : deux marins passés par-dessus bord, d’importantes avaries et un Songevent enchanté. Mais cette délectable distraction n’avait durée que quelques heures... quelques heures perdues dans de nombreuses et interminables semaines…

L’inactivité avait terriblement pesé sur les épaules de l’ensorceleur. Arpenter jour après jour toujours le même pont, se coucher en se disant que le lendemain serait certainement tout aussi ennuyeux… cela avait été pratiquement une torture. A la recherche du moindre divertissement, Silmandel était vite devenu agaçant pour son entourage. On regrettait amèrement qu’il ne soit pas sujet au mal de mer. Cela l’aurait peut-être rendu plus discret. Plusieurs membres d’équipage, ulcérés par de mauvaises farces, passèrent à tabac Songevent. Cette sévère remise au poing, sans gravité heureusement, calma légèrement l’aventurier. Par la suite, un autre passager eut la bonne idée d’amuser l’elfe en lui proposant de jouer aux cartes et d’apprendre à les manipuler pour faire de petits tours de « magie ». Curieusement, cette personne fut soudainement très appréciée. Silmandel trouva toujours le temps de s’ennuyer mais ayant à présent une distraction intéressante, cela devint plus supportable. Dans ses pensées, lorsqu’il les laissait divaguer, il revoyait Vincent Belmir et Tugnar Forge-Flamme, ses deux compagnons d’aventure, presque ses deux mentors. Leur compagnie lui manquait. Depuis la mort de l’homme, depuis le départ du nain, il se sentait seul. Il n’en avait que plus hâte de tourner la page pour de bon, de mettre le pied sur cette nouvelle terre, de se plonger dans de nouveaux mystères, de braver de nouveaux dangers.

Quelle ne fut pas sa joie lorsque les côtes dorrandines apparurent à l’horizon. Voilà bientôt Melandis qui se dévoilait. Silmandel exultait. Il allait enfin pouvoir quitter se maudit rafiot. Sitôt qu’il put débarquer, il le fit. L’équipage n’allait pas le regretter, les regards ne trempaient pas. Peu importait. La traversée, c’était déjà du passé. A présent, il y avait toute une cité à visiter. Par quoi commencer ? Comme tous les autres, le voyage avait fatigué l’elfe. Il avait besoin de repos ainsi que d’un bon repas. Mais son empressement le poussait à explorer avant. Il hésitait alors que son vert regard balayait le port. Il décida finalement de couper la poire en deux. Il allait se trouver une auberge pour manger, cela lui redonnerait déjà des forces. Pour le repos, il attendrait la nuit. Tel était le plan et il s’employa à l’exécuter.

La mine joyeuse, il alla interroger les passants afin qu’on l’oriente vers une agréable auberge. Il avait sur lui une bourse bien remplie et il était temps qu’elle serve.

[Mornagest]

Il y avait du monde à cette heure de la journée. Les pêcheurs débarquaient les caisses de poissons qu'ils avaient pris cette nuit, et le fumet qui s'en dégageait renforça la sensation de faim qui tiraillait l'estomac de Silmandel. Il se laissa tout d'abord tenter par un apéritif : des harengs marinés dans de l'huile relevée. Mais cela ne lui fit pas atteindre la satiété, évidemment. Un cordeur lui indiqua le chemin du Luménien Noyé, une des auberges les mieux cotées du port. Enfin, la seule disponible, plus exactement, mais ça, Silmandel n'était pas censé le savoir... La seule chose qu'il apprit à son sujet, c'est que les chambrées étaient très abordables, de même que les repas. Quant à la qualité, il verrait de lui-même. Mais tout vaudrait mieux qu'une couche sale sur un navire tanguant à longueur de traversée, non ?

[Manfred]

Au Luménien Noyé ? En voilà un nom sympathique ! Rien que pour ça, Silmandel se devait de découvrir l’endroit. De toute façon, on ne lui avait indiqué que celui-ci, inutile d’hésiter. Après son appréciable mais insuffisant apéritif, il prit donc la direction de l’auberge, non sans jeter continuellement des regards partout pendant le trajet.

[Manfred]

Quête : Relique du Passé

Depuis ici.

Non de non ! Une maladresse pareille, Silmandel n’en était pas coutumier. Mais, il devait le concéder, ayant l’esprit ailleurs, ainsi que le regard, la chose avait été facilitée. Désormais, ramené au moment présent par la fraicheur de l’eau, il ne pouvait que nager afin de retourner au sec. Le courant le contraignit à quelques efforts jusqu’à ce que ça main trouve prise. Tant bien que mal, il se hissa sur l’un des pontons avant de s’y assoir et de souffler. Ses habits, son sac, toutes ses affaires, tout était trempé. L’ensorceleur espéra vivement qu’Asmodeus ne l’ai pas vu. Heureusement, il y avait peu de chance. Ce fut la première idée qui lui traversa la tête. Etrange qu’il tienne tant à son image auprès de l’Elu Divin. En attendant, une fois ses forces retrouvées, il devrait songer à un moyen de faire sécher tout ça avant d’attraper un bon rhume. Au moins avait-il maintenant une occupation. Prendre la vie du bon côté, voir le positif en toutes situations, l’elfe avait cette capacité. Il eut un petit rire amusé. Il riait de lui-même, s’imaginant sa chute parce que c’était quand même très drôle.

« Je suis terrible, j’en loupe pas une ! »

[Mornagest]

Autour de lui, personne ne lui proposa d'aide. Chacun était occupé à sa tâche, de manutention, de manœuvre de bateau, de gestion des marchandises... eût-il contracté un souffle au cœur que pas un chat ne se serait occupé de lui, sinon pour délester son cadavre de ses possessions, une fois certain qu'il ne pouvait plus se défendre.

Silmandel avait maintenant le choix entre sécher sur place, demander son chemin pour retrouver le Luménien Noyé - nom d'auberge assez à propos vu son état actuel - ou se promener ailleurs, trempé jusqu'aux os...

[Manfred]

Quête : Relique du Passé

Silmandel, déjà tramblant, se dit que le mieux était sans doute de regagner le Luménien Noyé. C’était courir le risque de croiser Asmodeus mais au moins ne serait-il plus dehors. Une fois là-bas, il pourrait payer une fois encore une chambre et y sécher tout ce qu’il voudrait à sa guise. Mais en attandant, il devait retrouver l’auberge. Il commença par aborder le gars le plus proche et lui demanda, comme si de rien n’était :

« Heu, excusez-moi. Le Luménien Noyé, c’est par où ? »

[Mornagest]

Le docker, un jeune homme de pratiquement un mètre de plus que Silmandel, le regarda avec un air amusé, pour ne pas dire moqueur. Un gosse tombé à la flotte, tiens... ça faisait longtemps !

"Eh ben... tes parents te laissent aller dans des bouges pareils, toi ? Bon, allez. C'est pas loin d'ici. Tu prends..." il réfléchit un instant pour recouvrer ses souvenirs topographiques "la première à gauche en partant par là, puis tu vas jusqu'au temple d'Umberlie, là tu tournes directement à droite et tu trouveras le Luménien. T'en as pour dix minutes en marchant vite..."

[Manfred]

Quête : Relique du Passé

« Ho, mes parents, ils s’occupent pas de moi. Ils préfèrent boire. Merci pour l’indication ! »

Sur ces joyeuses paroles, l’ensorceleur se mit en route au pas de course. L’exercice était un bon moyen de se réchauffer, il l’avait appris plusieurs années plus tôt. L’aventure, ça avait du bon, quoi qu’en disent les citoyens blasés. Grace à elle, les gens devenaient débrouillards. Certes, parfois, elle conduisait aussi de pauvres bougres à un violent trépas mais c’était les risques du métier. Quoi qu’il en soit, Silmandel se remettait déjà à penser aux affaires qui l’intéressaient. L’artéfact, les chats, le chat plutôt, Asmodeus, les cultistes... que de choses dans sa tête, assez pour l’envoyer à la flotte, c’était dire !

[Mornagest]

Toujours observé par la silhouette menue et discrète, Silmandel s'en fut vers l'auberge. Le trajet fut un peu plus long que prévu, à cause de l'inconfort des vêtements imbibés d'eau, et la longueur des jambes de Silmandel. Mais il parvint à retrouver le Luménien Noyé sans encombres, cette fois, et put réserver une chambre pour se sécher. Quant à se changer... avait-il de quoi faire ? Il n'avait pas d'autres vêtements à sa taille, lui semblait-il.

La suite par ici

[Eldurvellir]

[Suite de la quête solo d'Eldurvellir]

Venant d'ici

Mélandis ! enfin !

Le bateau arriva enfin à quai, dans une manœuvre gracieuse exécutée par un équipage requinqué par l’absence du capitaine : la dernière potion infligée par Eldurvellir l’avait endormi pour de longues heures, lesquelles avaient été mises à profit pour la récupération mentale de ses hommes.

Eldurvellir contempla la cité. Il espérait s’y faire une vie agréable, dans une vie peu encline à héberger des crétins bonnasses. Il regarda les habitants et se les imagina venant dans sa future échoppe, pour ses potions et mixtures magiques ou pour ses petits objets de cuir.

Il descendit du bateau, jetant un coup d’œil vers la porte de la cabine du capitaine. Il fut tout de même soulagé en le voyant paraître, plus stable qu’à son habitude : le repos lui avait fait du bien.

- Ho messire Eldurvellir ! vous nous quittez déjà ? Z’auriez bien encore quelques potions pour moi ?
- Non, capitaine, je n’en ai plus. Mais je compte bien en refaire de nouvelles, dès lors que j’aurai cueilli les plantes idoines.
- Et où irez-vous vous installer ?
- Je compte bien m’offrir une échoppe dans un quartier plaisant.
- Et pourquoi pas près du port ? Vous auriez ma clientèle, et je vous ferais une bonne réclame !
- Hmmm, je ne sais pas… Je ne sais pas quelles sont les endroits où des échoppes sont disponibles.
- Alors je vous souhaite bonne chance, messire Eldurvellir !
- Merci, capitaine Hic-Hips, je vous souhaite bonne chance aussi.

Le mage salua l’équipage et les autres passagers d’un geste aimable de la main et s’apprêta à chercher le lieu où se présenter.

[HRP :
1- besoin d'aide ! je ne parviens pas à mettre le lien du post précédent...
2- j'ai vraiment besoin de savoir où me présenter... Près des remparts, ou sur le port même ?
3- Eldurvellir sera très bientôt disponible pour une quête
4- il adorerait rencontrer Silmandel (on en a pas mal parlé à l'AG de la CC)
5- je crois que c'est tout
fermons le crochet]

[Taliesin]

Il n'eut aucun mal à le trouver. En ces temps de guerre, les autorités ne plaisantaient pas avec la sécurité, si bien qu'on contrôlait avec soin les voyageurs débarquant sur les quais après avoir remonté la Houleuse à bord d'un navire, comme on le faisait pour ceux se présentant aux portes de la cité suite à leur long voyage à travers les Terres du Basilic.
Eldurvellir comprit donc rapidement qu'il allait devoir prendre sa place dans l'une des files d'attente qui s'étendaient devant lui. Une bonne demi-heure plus tard, si ce n'est plus, il arriva enfin à la hauteur d'un point de contrôle : là, assis derrière une table à tréteaux sur laquelle reposaient un registre et un nécessaire d'écriture, un garde à la mine lasse lui déclara, d'un ton mécanique :
-Bienvenue à Melandis, messire. Veuillez m'indiquer vos nom, profession, pays ou ville d'origine, ainsi que la raison de votre arrivée dans notre ville.

[Eldurvellir]

- Merci, officier. Je suis Eldurvellir, mage, je viens du Val Bise. Je souhaite m’établir à Melandis, en tant que commerçant. Je compose des potions et diverses mixtures et fabrique de petits objets de cuir et de bois.

Sur une inspiration, Eldurvellir ajouta :

- J’ai voyagé jusqu’au port d’Anarelis avec ma sœur de sang Sombria, qui a résidé à Melandis.

A l’évocation de la chevalière noire, le mage ne put retenir un soupir.

- Hem… Voudriez-vous m’indiquer à qui dois-je m’adresser pour les démarches d’ouverture d’un commerce et où il est possible de rechercher des locaux ?

Il espéra que ses talents étaient suffisamment intéressants pour le peuple melandien. Dans cette période de guerre, il était même possible qu’il ait beaucoup de potions de soins et de résistance à fournir.

[Taliesin]

Le garde ne réagit pas au nom de Sombria : sans doute ne lui évoquait-il rien.
-Avant même de songer à ouvrir une boutique, il vous faudra procéder à pas mal de démarches, répondit-il quand il eut achevé de noter les informations sur son registre. D'abord, vous présenter au Bureau des Nouveaux Venus, près des remparts de la cité : c'est là qu'on obtient la nationalité mélandienne, chose indispensable pour tenir un magasin. Cependant, la naturalisation est un honneur qui se mérite, et vous devrez prouver que vous en êtes digne... Si vous franchissez cette étape, il vous faudra ensuite vous rendre à l’École du Necronomicon, au sein du Noyau Occulte, et démontrer vos capacités magiques : c'est l'unique moyen pour exercer officiellement en tant que mage, dans nos murs. Enfin, une fois cela accompli, rendez-vous à la Guilde du Commerce, sur l'Esplanade Impériale : elle gère toutes les questions concernant les boutiques.

[Eldurvellir]

- Je vous remercie, officier.

Sur les conseils du garde et quelques indications données par les Melandiens qu’il croisa, Eldurvellir trouva rapidement les remparts de la ville.

Il faut dire que le vent apportait des remparts une odeur à la fois douceâtre et ardente : l’odeur des corps des condamnés exposés. Au moins savait-on à quoi s’attendre à Melandis !

S’il regarda peu autour de lui, le mage sentit la grandeur de la ville. L’immensité des bâtiments, leur beauté, pouvaient être ressenties par tous les sens avant même d’être vue.

Une ville unique, vibrante d’émotion, où le chaos était ordre, où les sens sont exacerbés, où les sentiments sont forts et où le Mal peut triompher dans toute sa gloire.

Eldurvellir sentit fortement qu’il appartenait à cette cité.


Suite (et fin ?) de la quête solo d'Eldurvellir :

http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... post316851

[Roye]

Peu de temps après avoir quitté le bureau des nouveaux venus, Roye se rendit vite compte que Melandis était une ville énorme ! Se laissant aller au gré de sa conscience il finit par se retrouver dans le port de Melandis, il avait pris soin d'éviter les bas fond comme le lui avait conseillé le commandant de la garde. Mais ce n'était pas pour autant qu'il se sentait en sécurité... La nuit commençait à tomber et les rues étaient bondées de personnes aussi différentes qu'extravagantes. On pouvait voir des marchands à l'étalage qui profitaient des comptoirs à poissonnier pour vendre leurs pacotilles : Des chaines en toc, des bagues recrachées par les eaux ou encore des poignards n'aillant que trop vécus. Certains marins avaient déjà ingurgité assez d'alcool pour dormir profondément durant les 2 jours à venir, ces mêmes marins qui, ici et là, se battait à coup de bout de bois ou simplement à mains nues. Roye fut même abordé deux à trois fois par des femmes très peu vêtues :

- Salut le nouveau ! Tu veux goûter aux plaisirs de la Cité du chaos ?!

Probablement des prostitués pensa Roye, il préféra décliner les invitations d'un signe de tête et suivre son chemin. Il ne connaissait absolument pas les lieux et il lui fallait trouver au plus vite un endroit où dormir mais avec quel moyen de paiement ? Il n'avait sur lui que quelques babioles dérobées à plusieurs idiots rencontrés durant son voyage jusque Melandis... Peu importe il trouverait bien un moyen une fois l'endroit dégoté. Il passait sa tête, dès qu'il croisait une ruelle, pour déceler le lieu où il séjournerait mais à chaque fois rien d'autres que quelques ivrognes qui s'offraient une pause dans leur beuveries ou d’autres profitant de "l'intimité" offerte par l'étroitesse des ruelles pour consommer une demoiselles rémunérée. Puis vint cette fameuse ruelle, il y rencontra Boga :

- Eh toi !? Qu'est c’que tu cherches ?

C’était un petit homme trapu avec une odeur à réveiller les morts, on voyait bien qu’il habitait près du port et vivait comme il pouvait. Mais son naturel, bien que Roye n’avait pas confiance, le poussa à répondre :

- Je suis à la recherche d'un endroit où logement et boissons vont de paires.

- Ah ! Une p'tite auberge tranquille quoi, et t'es qui ?

- Roye, les détails ne sont pas nécessaires, et vous ?

- Boga ! Suis moi j'ai c’qu'y t’faut.

Roye pénétra donc dans la ruelle et suivit Boga en direction de l'endroit tant attendu. Boga tenta d'en savoir un peu plus sur les origines et les raisons de sa venue à Melandis mais Roye préféra rester silencieux. Au détour de la troisième ruelle Boga se retourna et tout en sortant de son pantalon en étoffe un poignard lança :

- Maint'nant p'tit tu vas m’filer tout c'que t'as sur toi et r'tourner d'l'endroit d'où tu viens qui au passage doit être bien bizarre pour qu'tu n'lâche pas un mot ! D'habitude les étrangers sont bavards et veulent faire des rencontres à n'importe quel prix !

Roye ne fut pas plus étonné que ça... Il savait très bien où il s'aventurait et aurait dû dès le début éviter les rencontres au fin fond de ruelles dans un port où l'atmosphère ne lui paraissait pas si saine que cela. Il commença à fouiller ses poches, pris son temps...

- Plus vite que ça gamin !

Il laissa glisser sa main à l'arrière de sa braconnière pour en sortir son shamshir, en effet il avait depuis longtemps appris à vivre avec sa courte épée courbée près de lui, "invisible" lui disait souvent Sundra celle qui lui avait tout appris, Roye la sortit à une vitesse folle et balafra le visage de Boga qui tomba à la renverse. D'un coup le grand brigand n'était plus qu'une fillette apeurée...

- OK... ok... ok..! J'suis pas excusable mais laisse moi la vie ! Tiens prend ça, dit-il en tendant sa bourse, qui était plutôt bien remplie pensa Roye, prend tout et laisse moi partir !

Roye récupéra ce que lui tendait l'affreux et d'un geste lui fit comprendre de partir. Il retourna donc dans l'axe principal et se promit de ne plus s'aventurer dans ces ruelles grouillantes de vermines. En continuant d'avancer il entendit le bruit d'une musique, des éclatements de rires, il leva la tête et su à peine lire les lettres effacées sur l'enseigne de l’auberge : "Au Luménien Noyé".

[Manfred]

Parti du Lumenien Noyé, voilà donc Kededric sur le pont de la Dame Rouge, navire corsaire à la solde de Melandis. Tout semblait calme à bord, tout du moins en apparence. Des balistes étaient alignés pour une séance d’inspection et de nettoyage. Plusieurs marins s’afféraient autour. L’un d’eux, un vieux à la barbe courte et argentée, appuyé nonchalamment contre la machine de guerre la plus excentrée, jouait du fifre, un air exotique. L’arrivée de l’assassin lui fit brièvement tourner la tête, puis il reprit sa musique. Le demi-orque indiqua le château-arrière et s’arrêta à la porte de celui-ci.

[Kededric]

Le navire semblait patienter avant de reprendre le large. La Houleuse était longue jusqu'à la mer, mais ce n'était que le début d'un voyage vers l'océan et le grand large... Kededric s'interrompit un bref instant pour écouter l'air joué au fifre. Un air de marin, dont il connaissait la mélodie. Une ode à la découverte et à la nouveauté. De quoi faire chavirer le cœur de n'importe quel aventurier en mal d'odyssée...

Il se tint devant la porte du capitaine, le demi-orque à un pas. Ce dernier ne l'y avait pas invité, mais Kededric supposa qu'il devait frapper à l'huis pour se faire annoncer. Il s'exécuta donc. En attendant la réponse, il risqua un sourire niais au demi-orque. Il n'essaya plus de lui parler, conscient qu'il était plutôt à agir avec les muscles qu'avec l'intellect. Bah... il aurait bientôt un interlocuteur plus loquace avec qui deviser.

[Manfred]

La porte s’ouvrit, dévoilant une assez courte coursive conduisant à plusieurs autres portes. De l’une d’elles s’échappaient d’insolites gémissements étouffés et plutôt fluets. Pas des gémissements de plaisir, c’était certain. Celui qui avait ouvert la porte, un grand noir aux tatouages tribaux, montra à Kededric le fond de la coursive. Il l’accompagna et l’introduisit auprès du capitaine Griscieux. La cabine de ce dernier était un mélange d’opulence et d’exotisme. Décorées par toutes sortes de trophées, il était certain que ceux-ci avaient dû être amassés en faisant le tour du monde. Il y avait notamment une tête de dragon rouge, pas très grosse, mais à l’esthétisme certain. Un des murs de la cabine affichait une collection d’épées, de sabres et de dagues. Le mur d’en face était colonisé par une petite bibliothèque joliment fournie. Gred de Griscieux se tenait derrière son bureau, toujours aussi imposant et mystérieux.

« Ha, voilà donc ce très cher assassin ! Je me demandais si vous alliez vous présenter à l’auberge dès ce soir. Je vous en pris, prenez place. Mon cuisinier est en train de préparer du... poulet. Vous n’avez rien contre le poulet ? Et le vin de qualité ? »

[Kededric]

Une cabine décorée avec extravagance, sinon avec goût. Kededric avait eu l'occasion de voir des appartements de politiciens, de marchands, de nobles, de roturiers... chacun avait son style personnel, et Griscieux ne dérogeait pas à la règle. Le capitaine mettait un point d'honneur à afficher son appartenance à la piraterie, entre les trophées et les armes d'abordage. Et la bibliothèque témoignait du niveau culturel de l'individu, qu'il avait jugé assez élevé. Bien entendu, les apparences n'étaient que... des apparences. Il était particulièrement bien placé pour le savoir. Alors, qui se cachait réellement derrière le personnage du capitaine Griscieux ? Lui qui semblait tant en savoir sur Melandis et sa politique tortueuse ?

"Messire." fit-il avec un léger sourire courtois. "J'ai mes habitudes... l'auberge est l'un de mes points d'ancrage favori. Quant au menu que vous me proposez, il a l'air parfait !" De par son métier, il avait déjà traîné dans toutes sortes de coin et subi des épreuves difficiles. La qualité d'un repas lui importait peu à partir du moment où aucun poison n'était venu d'y inviter sans demander la permission. Bien sûr, il appréciait davantage les crus des piquettes, et les viandes fines que des couennes de porc...

[Manfred]

« Parfait ! Nous serons servis dans un instant. Voyez-vous, j’aime quand les choses vont vite. À force d’attendre, des occasions se perdent, des vies aussi. En ce monde, tout est éphémère, ce qui est d’ailleurs assez regrettable. »
Les étranges gémissements réussirent à se faufiler dans la cabine, l’espace d’un court instant. Le capitaine n’en fut pas troublé le moins du monde.
« J’ai donc décidé de ne pas attendre. Vous me plaisez. Je sens qu’avec vous, les choses sont bien faites. Vite et bien. J’ai le flaire en la matière. »
Un pas pesant se fit entendre depuis la coursive. Encore un peu et l’on frappa à la porte. On aurait presque pu croire qu’on désirait l’enfoncer.
« Entrez ! »
Ce fut un ogre qui apparût. Il franchit le seuil avec quelques difficultés, du fait de sa masse conséquente et s’approcha de la table en tenant un plateau. Poulet et vin, comme annoncé. Le plus surprenant, c’était que la volaille étiat cuisiné avec un raffinement certain. Les odeurs appétissantes en témoignaient.
« Brok, mon cuisinier, probablement un des meilleurs qui soit », expliqua Griscieux.
L’ogre grogna.

[Kededric]

Le capitaine commença avec un préambule intéressant. Il avait besoin de lui, d'une manière ou d'une autre, pour effectuer une tâche. Et Kededric pensait bien que Griscieux ne se ferait pas trop prier pour en raconter davantage. Les paris étaient ouverts... l'assassin passa rapidement en revue ce qu'il pouvait bien apporter comme plus-value au capitaine. Ses connaissances ? Peu probable. Le réseau de Griscieux semblait fourni, même s'il était facile de faire croire qu'on en savait plus que réellement. Ses talents d'infiltrateur ? Déjà plus crédible. Il n'aimait se vanter, mais il avait acquis de solides compétences pour se faufiler discrètement ou ostensiblement à l'aide d'un déguisement là où il n'était pas censé se trouver.

Lorsque l'ogre entra, Kededric s'attendait à ce qu'il amenât avec lui une forte odeur de rance ou de charogne, mais en l'occurrence, la créature n'était accompagnée que du délicat fumet du poulet finement préparé, et du bouquet odorant du vin promis quelques instants plus tôt. Toujours se méfier des apparentes... Kededric hocha la tête à l'adresse de Brok lorsque Griscieux fit les présentations. Un talent rare, d'être fin cuisinier.

"Je compte bien faire honneur à votre cuisine, mon cher. Mes remerciements pour votre préparation !" Le fumet mettait l'eau à la bouche.

L'assassin préféra attendre sagement que le capitaine poursuivît son petit laïus.

[Manfred]

L’ogre sembla apprécié les paroles de Kededric. Il retroussa ses babines en un affreux sourire dentu puis quitta les lieux. Griscieux déboucha la bouteille et remplit les verres. Le vin avait une robe sombre. Le pirate commença à boire et à manger. Il ne pouvait pas y avoir de poison dans la boisson. Cela-dit, le poulet avait été apporté en portions individuelles.
« Comme vous devez le deviner, j’ai besoin de vous. Mon flair, cependant, ne me donne pas toutes les informations que je désire, ne me dispensant donc pas de poser certaines questions, voir de procéder à certains petits tests. Cher monsieur, êtes-vous persuasif ? Pouvez-vous forcer les gens à... collaborer ? À parler ? Des gens potentiellement têtu, je précise. »

[Kededric]

Tandis qu'il étudiait la robe du vin que le capitaine venait de servir, ce dernier entama son assiette pour rassurer l'assassin quant à l'absence de poison. Kededric n'était pas méfiant, cependant. Pourquoi prendre la peine de l'inviter ici pour l'empoisonner, alors qu'un meurtre au Luménien Noyé aurait été bien plus discret ?

"Ma foi... je me targue d'être un bon rhétoricien. Si je peux éviter la violence, je tente l'approche diplomatique pour commencer, car la violence peut nourrir le ressentiment et le désir de vengeance. Or, pour éviter cela, je me vois parfois contraint d'en prendre le contrepied et de me débarrasser des gens qui voudraient se venger... Mais j'imagine que ce n'est pas cela qui vous intéresse. Pour tout vous dire, je pratique la magie des arcanes, et j'ai connaissance de sortilèges qui peuvent fortement aider quelqu'un à se montrer plus coopératif que nécessaire."

Après tout, ce n'était pas vraiment une révélation : le capitaine l'avait vu se rematérialiser sous ses yeux, alors qu'il était sous forme gazeuse une seconde auparavant. Seule la magie permettait ce genre d'opérations.

Kededric commença lui aussi à manger lorsqu'il eût terminé sa réponse. Ses sens aiguisés se laissaient tenter par le parfum de la volaille mijotée pendant des heures, et il avait grand faim, maintenant.