La Couronne de Cuivre

Quête : Le Festival de Cojum

Devant l'apathie de ses collaborateurs, Anoush soupira, dégaina son poignard rituel un peu émoussé, tira le bras du monstre et commenca à lui scier un de appendices gluants qui lui servaient de doigts.

- Tu nous expliques où mène ce portail ou je dois te trancher tous les membres qui traînent sans exception ? fit posément la barde, assez fort néanmoins pour couvrir les geignements de l'homme-lézard.

Les regards de Calawen et du Dunadan navigaient entre consternation et dégoût. Elle répondit in petto auxdits reproches : eh, de toute façon, ça repousse...

Quête : le Festival de Cojum

Le reptilien se tortilla mais se retint de hurler quand la barde sadique se prit d’une inspiration de tortionnaire. La perte de ses doigts et la douleur n’était pas à l’origine de son trouble : la créature avait subi les pires atrocités de la part de ses aînés et commis les mêmes sur les monstres plus faibles qu’elle. Se retrouver prisonnière et humiliée après la victoire des siens commençait à la rendre folle de rage. Il finit par ne plus se contenir et cracha à la barde qui attaquait un troisième doigt :

- Humaine sstupide. Ta racce ssous-développée pullule peut être sur la terre comme une mauvaise vermine mais tu n’es même pas capable de ssavoir qu’une fois refermé, un portail ne peut plus être rouvert. Tes amis ssont à nous maintenant et si tu les revois un jour, ils te tueront avec joie au nom du Grand Veneur.

Ces derniers mots firent réagir Neige qui gronda et s'apprêta à enfoncer ses crocs dans la gorge de l'immonde suivant de Malar...

HRP : si vous avez une dernière question à poser à votre prisonnier, dépêchez-vous de le faire, je ne peux pas retenir la louve beaucoup plus longtemps.

HRP : désolé pour le double post.

Quête : le Festival de Cojum

La nuit avait été désagréable à souhait pour Amilo. L’homme qui accusait une quarantaine d’années avait passé trois nuits à la fraîche, ses finances limitées ne lui permettant pas de s’offrir les services d’une auberge. Amilo était un aventurier comme il se plaisait à le rappeler à qui voulait l’entendre. Pourtant, les dernières saisons n’avaient pas été bonnes : que ce soit son âge avancé pour un guerrier ou son incompétence quasi notoire, il n’arrivait à louer ses services qu’à des marchands désespérés qui ne pouvaient se payer mieux. Il avait même été contraint de participer aux vendanges dans les plaines du Sud pour le nourrir lui et son cheval et se payer les services d’un forgeron.

Le comble de sa déchéance semblait atteint quand il s’était réveillé ce matin, couvert par les excréments de quelque animal nocturne à plume. Heureusement, il avait pu trouver une rivière où se nettoyer pour sauvegarder les apparences. Bien que ce fut inutile tant il croisait rarement du monde sachant apprécier ses apparences de gentil homme.

Amilo avait pris une décision, il irait chercher une compagnie appréciant son expérience dans la ville d’Helm. Une Cité comme celle-ci lui offrirait davantage d’opportunités que les villages bouseux qu’il avait coutume de traverser d’ordinaire.

Il avait, pour cela, revêtu sa cotte de maille frappé d’un écusson en forme d’aigle. Il ignorait ce qu’il représentait, le marchand qui lui avait cédé l’ignorait aussi. Après son bain improvisé, il avait lissé ses moustaches et démêlé sa chevelure grisonnante coiffé en une queue de cheval lui arrivant au niveau des omoplates. Il avait même réussi à se procurer un écu et une épée longue non rouillée.

Le cheval d’Amilo, qui avait du connaître des jours meilleurs dix ans plus tôt, s’arrêta en piaffant à la vue d’une quinzaine de cadavres jonchant la route. Dégainant son épée, Amilo fouilla les environs du regard pour découvrir une silhouette s’enfonçant dans un bosquet d’une allure nonchalante. N’écoutant que son courage, il talonna sa monture pour rattraper l’inconnue. Il arriva ainsi quelques minutes plus tard dans une clairière où deux nouveaux cadavres jonchaient le sol et un loup s’apprêtait à en produire un troisième avec le concours de la silhouette aperçue précédemment. Une elfe et un homme mûr se tenait également là sans participer à l’action.

L’arrivée d’Amilo passa inaperçue à son grand désarroi. Il prit donc sa voix de stentor pour interpeller les assassins :

- Lâchez vos armes et éloignez-vous de ce prisonnier, frippons où vous tâterez de mon épée !

Quête : le Festival de Cojum

Abandonnant le yuan-ti à son sort, les compagnons se tournèrent dans un même battement de coeur vers l'intrus.

« Neige, garde un oeil sur lui.»
- Vous, qui êtes-vous ? De quel droit oser vous une telle demande ? Il est notre prisonnier et nous ferons de lui ce qui nous plaira !

Quête : le Festival de Cojum

La vive réaction de l’elfe laissa un moment tout le monde interdit. La barde se contenta de lever un sourcil, les paroles de Calawen faisant écho à ses pulsions homicides envers le prisonnier. L’expression de Gimilkhad semblait indéchiffrable. Du moins ne tenta-t-il pas de s’interposer entre sa compagne furibonde et le nouvel arrivant lors du premier échange.

Neige, quant à elle, interpréta la demande de l’ensorceleuse à sa façon. Elle enfonça ses crocs dans le cou écailleux du reptile, jusqu’à en broyer les vertèbres sans toutefois lui sectionner les artères. L’agonie du Malarite durerait plusieurs heures et celui-ci ne pourrait plus faire le moindre geste en attendant sa fin inéluctable. Seule la pitié des aventuriers pourrait désormais mettre un terme à ses souffrances. La louve darda alors son regard brillant de défi sur le cavalier, guettant sa réponse.

Celui-ci s’était apprêté à tirer l’épée contre la supposée tortionnaire mais il se contenta de déglutir péniblement. L'esprit pragmatique du vieu guerrier refit surface. Il n’était pas forcément nécessaire de s’opposer à ce groupe visiblement expérimenté qui ne faisait peut être, après réflexion, que se défendre contre les êtres reptiliens. Ceux-ci avaient une mine cruelle ce qui les plaçait dans le camp des mauvais, et ils étaient morts ou presque, ce qui les plaçait du côté des perdants. A l’inverse, la louve et l’elfe étaient bien vivantes et leur regard plus mauvais encore que l’aspect des créatures. Sa tentative d’intimidation avait échoué ce qui signifiait que ses opposants pensaient pouvoir se défendre ou qu'il avait affaire à des fanatiques anti lézards ou quelque chose d'approchant. Une perspective des plus inquiétantes à contrebalancer avec le fait que des lézards morts ne paieraient probablement pas ses services s’il s’avisait de les venger. Il se contenta donc de répondre diplomatiquement :

- Loin de moi l’idée de m’interposer dans vos affaires gente dame. Mon nom est Amilo puisque vous me faites l’honneur de le demander. Puis-je m’enquérir du vôtre et de celui de vos gens si vous ne jugez pas la requête par trop audacieuse ?

Ce faisant, Amilo lissa nerveusement ses moustaches, évitant de porter son regard anxieux vers l’homme lézard recroquevillé au sol. Il avait supposé que l'elfe commandait le groupe et la mise dépenaillée des deux autres personnes les faisait passer pour ses serviteurs à ses yeux mais il ne voulait pas risquer de les froisser en ne demandant pas leurs noms.

Quête : le Festival de Cojum

Le Dúnadan leva les yeux vers le fringant personnage. Puis les fronça lentement. Le visage abrité sous son épaisse capuche, personne ne pouvait distinguer l'expression qui s'y dessinait. Sans se faire remarquer, il se déplaça lentement en contournant le nouveau venu, de façon à se poster dans son angle mort tout en le scrutant. Calawen concentrait toute l'attention d'Amilio qui ne se rendit compte de rien.

Puis de son ton le plus sarcastique, Le Dúnadan aboya subitement :
- "Seigneur" Amilio ! Quelle magnifique apparition en ce jour bien obscur...

Quête : le Festival de Cojum

Amilo sursauta lorsque le clerc se révéla subitement à lui à la limite de son champ de vision. Il était pourtant certain de l’avoir vu près du prisonnier au début de la conversation. Ses pauvres réflexes s’étaient manifestement beaucoup émoussés lors des dernières années où les contrats de saisonnier dans des exploitations viticoles s’étaient révélés plus courants que les emplois de garde de caravane. Sentant la sueur qui coulait le long de son échine, le vieux mercenaire commençait à se demander s’il ne vaudrait mieux pas tourner les talons tant qu’il était encore temps. Il garda pour lui ses réflexions en s’efforçant de maintenir toute l’inquiétante troupe dans son champ de vision. S'il avait perçu le sarcasme, il n'en laissa rien transparaître dans le ton mielleux qu'il employa :

- Seulement Amilo, mon bon maître, nombreux sont ceux qui font l’erreur. Je dois dire que je ne me serais jamais attendu à croiser une compagnie aussi distinguée en ces terres abandonnées. Nous sommes loin de la prochaine ville et peut être devrais-je vous laisser poursuivre votre route quel qu’elle soit…

Anoushivaran choisit ce moment pour quitter le spectacle peu ragoûtant du reptile se vidant lentement de son sang et interrompre le nouveau venu, jaugeant d’un regard envieux le cheval de ce dernier.

- Vous n’allez pas nous quitter ainsi, n’est-ce pas ?

La jeune femme avait mis juste assez de menace sous-entendue et de charme dans sa voix pour figer Amilo sur place.

Quête : le Festival de Cojum

Bien décidé à ne pas laisser le pauvre Amilo se sortir d'affaire aussi facilement, Le Dúnadan se planta devant lui, plongeant son regard aigu au fond des orbites du cavalier qui avait perdu tout panache.

- Comment ? Vous ne vous souvenez pas que nous nous sommes déjà rencontrés par le passé. Quel manque de perspicacité pour un guerrier errant ! Il est vrai que je n'étais pas celui que je suis, alors que vous même... eh bien, je vous retrouve fidèle à vous même. C'est à dire dans une situation inconfortable d'où vous ne savez encore comment vous sortir !

Amilo fronça les sourcil alors que Le Dúnadan éclatait d'un rire, plus inquiétant que joyeux.

Quête : le Festival de Cojum

Le cheval d’Amilo trépigna, gagné par la même nervosité que son cavalier lorsque le Dúnadan se plaça devant lui. Amilo resserra la prise sur ses rênes tout en fouillant dans sa mémoire pour essayer d’y trouver les traits ou la voix de l’homme d’âge mûr qui l’avait interpelé. Sa mémoire n’était d’ordinaire pas si mauvaise, pourtant, il ne se rappelait pas avoir déjà rencontré cet homme. A en juger par les propos de ce dernier, s’il l’avait déjà côtoyé, l’inconnu en avait gardé quelque rancœur. Il devait s’agir en toute logique d’un marchand mécontent de ses services après s’être fait détroussé malgré son escorte ou, plus probablement, d’un autre mercenaire. Certains marchands s’en remettaient parfois à un ou deux aventuriers pour défendre leur cargaison à défaut de pouvoir se payer les services d’une compagnie ou d’une guilde. Amilo répondit en s’efforçant de masquer son malaise :

- Je regrette messire… votre nom m’échappe. Pourriez-vous me rafraîchir la mémoire sur les circonstances de notre précédente rencontre ?

Quête : le Festival de Cojum

L'elfe scruta les deux hommes l'un après l'autre. Avec un haussement de sourcils désapprobateur, elle demanda:

- Dites-moi Gimilkhad, connaissez-vous réellement cet homme ? Devons-nous le craindre ?


C'est reparti. Me revoilà après des mois d'absence !

Quête : Le Festival de Cojum

HRP : la quête reprend donc après pas mal de temps et le départ de certains des personnages principaux. Je vais modifier les lignes directrices du scénario en conséquence et donc Amilo est devenu un Balor de niveau 36 ! (Comment ça : je n’ai pas le droit ?)

Amilo toisa les deux compères et fouilla frénétiquement dans sa mémoire. Les termes employés par le dit Gimilkhad étaient proches de la vérité d’un certain point de vue. Il n’était donc pas impossible que ce dernier le connaisse effectivement. Cependant, il ne pouvait pas se laisser ainsi décrier devant deux dames sans réagir. Se fendant d’un rire faussement ironique, il répliqua à l’adresse de l’elfe et de la barde se cachant dans son dos :

- Aha ! Ce Gimilkhad est un drôle de plaisantin, mesdames ! Je suis un vieux soldat mais je mets mon épée à votre service (pour une somme modique, s’entend.) Je vois que la route ne vous épargne pas des combats et une lame expérimentée ne vous sera pas de trop !

Quête : Le Festival de Cojum

HRP : On va essayer de pas trop s'attarder cette fois-ci... Après avoir googlelisé "Balor niveau 36" (désolé ma culture D&d est proche du zéro absolu) j'ai compris que cette aventure allait être assez calme tant qu'Amilo resterait avec nous... à moins qu'il se dégonfle comme une vieille baudruche ! lol

Ah, ça jamais on n'avait traité Le Dúnadan de plaisantin ! Son sang fit un tour rapide, il passa par plusieurs couleurs du blanc au violacé et finalement se reprit in-extrémis :

- Je maintiens ce que j'ai dis sans aucun problème. Que mes compagnons de route soient bien informés sur votre compte ! Une lame expérimentée... je n'en doute pas ! à trancher des gorges endormies, à traverser des dos tournés, à sonner dans son fourreau sur tous les mauvais rochers rencontrés lors de vos fuites nocturnes !

Il le perça d'un regard noir, un rictus exaspéré sur les lèvres. Finalement ce qu'il supportait le moins bien, c'est que ce traine-savate l'appelle par son prénom...

Quête : Le Festival de Cojum

Amilo s’écarta un peu du libraire avec un regard mauvais. Il sentit le rouge lui monter aux joues et lui lança sans ambages d'un ton parfaitement insultant :

- Vous aurais-je fait du tort messire ? En quelque occasion anodine effacée de ma mémoire sans doute : je ne prête guère attention aux valets et aux palefreniers d’habitude, surtout ceux trop âgés pour soulever le crottin de mon cheval…

Puis se tournant vers ces dames, il ajouta d’un ton mielleux :

- La route est dangereuse, que vous vous dirigiez au nord comme au sud. Je suis peut être un peu amoindri par les ans mais ma protection vaudra certainement plus que celle d’un domestique décati.

Quête : Le Festival de Cojum

- Bon, écoutez vous deux. Arrêtez ces simagrées. L'heure n'est pas aux paroles futiles mais aux actes concrets. Je vous rappele qu'un de nos amis vient de disparaître ! Vous Amielo, euh Amilo, venez donc avec nous. Mais, je vous ai a l'oeil, et je l'ai bon !

Elle fit un pas, puis deux et se retourna.

- Alors, vous vous remuez ?

Quête : Le Festival de Cojum

Anoushivaran, Gimilkhad et Amilo levèrent les sourcils avec un bel ensemble comique mais se mirent toutefois rapidement en ordre de marche derrière l’ensorceleuse. Et c’est ainsi que la troupe regagna la route du nord, à la recherche des deux rôdeurs. Des corbeaux commençaient déjà à s’agglutiner auprès des cadavres laissés un peu partout sur le lieu de l’attaque. Ce que les animaux charognards des environs dédaigneraient serait tôt ou tard brûlé par l’une des patrouilles helmites patrouillant régulièrement entre la tour de vigie et Manost.

La barde ne tarda pas à se plaindre d’un mal de pied en lorgnant la monture d’Asilio, outrée que ce dernier n’ait pas proposé de la lui céder. Du reste, Asilio était aussi la cible des regards mauvais jetés en douce par le bibliothécaire qui avait encore un compte à régler avec lui. Neige, quant à elle, parcourait les abords sauvages de la route en s’efforçant de prévenir une nouvelle attaque.

Le groupe parvint finalement en début d’après-midi et sans autre événement notable en vue de la forteresse helmite. Rester à décider si les voyageurs y feraient une brève halte ou s'ils contourenraient l'obstacle, s'en tenant au plan initial.