La Couronne de Cuivre

Astrée rougit sous le compliment. Elle était heureuse d'avoir pu le réconforter, même juste un peu. Elle serra à nouveau sa main, prenant conscience qu'elle aimait ce contact physique, qu'elle aurait voulu le prolonger indéfiniment...
Elle cacha du mieux qu'elle put son trouble, en essayant de répondre à la question de Kasumi.
- Il y a peu à dire sur mon père. Il était autoritaire et voulait m'imposer une vie qui ne me correspondait pas. Je suis partie quand il a voulu me marier contre mon gré au fils d'un riche commerçant mélandien. J'ai fait mon sac et j'ai quitté la maison. Définitivement.

Elle sourit. Elle se souvenait encore de sa décision, prise en quelques instants, et du soulagement qu'elle en avait ressenti.
- Mais de toute façon, il est mort l'année dernière. Tout ça c'est du passé sans importance, pour moi.

Le serveur s'approcha à nouveau, interrompant la conversation. Un peu gênée, elle lâcha la main de son compagnon. Ils avaient terminé leurs assiettes jusqu'à la dernière miette.
Il leur présenta les desserts maison : tarte aux poires amandine, tarte tatin, crème brûlée, flan patissier.
Astrée décida, une fois encore, de s'en remettre au bon goût de son compagnon.

A brusquerie avec laquelle la rôdeuse décrit les relations avec son père incita Kasumi à changer de sujet. Elle avait eu raison de quitter son foyer sinon elle n’aurait jamais trouvé le bonheur auprès de son mari. Lui-même ne l’aurait sans doute jamais rencontrée d’ailleurs et elle ne serait pas là avec lui… Il chercha alors à dissiper la tension qu’il avait suscitée bien involontairement par sa question. Il répliqua donc avec le plus grand sérieux du monde au serveur :

- Je n’arrive pas à me décider entre la tarte aux poires et la crème brûlée. Mais je vais opter pour la tarte et ma compagne prendra la crème. Il me suffira de voler de sa part pour goûter aux deux.

Astrée le regarda d'un air faussement outré.
- Ah oui ? C'est donc ça, ta conception de la galanterie ? Et tu t'imagines que je vais me laisser faire ? Tu me connais mal...
Elle sourit largement, espiègle.

Le serveur apporta un plateau de fromages dont ils se servirent largement, puis réapparut peu après avec les fameux desserts.
Tout se passa très vite : à pein eut-il déposé la crème brûlée devant elle qu'elle s'en empara vivement des deux mains, tout en lorgnant d'un air gourmand sur la tarte de son compagnon.
- Viens donc la prendre, si tu l'oses ! Tu n'oserais quand même pas déclencher une bagarre ? ajouta-t-elle avec un clin d'œil malicieux. Mais dans mon infinie bonté, je suis prête à négocier. Je t'offre deux cuillerées de ma crème contre trois bouchées de ta tarte. Et si jamais tu refuses... Tu as intérêt à te dépêcher de la dévorer avant que je ne l'attrappe !
Joignant le geste à la parole, elle fit mine de tendre une main vorace en direction du dessert de Kasumi.

Kasumi partit d’un rire bon enfant devant la réaction de la rôdeuse. S’il n’y prenait garde, il ne doutait pas qu’elle tenterait de s’emparer de son dessert. Il saisit la main de la rôdeuse pour l’attirer légèrement vers lui et plongea son regard dans le sien. Alors sans vergogne, il prit une cuillérée de sa tarte et se pencha par-dessus la table pour l’enfourner aussi délicatement que possible dans la bouche de la rôdeuse qui n’eut pas le temps de réagir.

- Marché conclu, conclut-il joyeusement devant l’air ébahi de la rôdeuse.

Le coeur d'Astrée lui parut cessre de battre lorsque Kasumi saisit sa main et l'attira vers lui. Elle croisa son regard, et, comme hypnotisée, se noya dans la contemplation de ses grands yeux verts. Il était tellement... tellement...
Elle sentit à nouveau son coeur battre, un peu trop fort, un peu trop vite, et devina que son teint avait viré au rouge cramoisi. Elle était incapable de détourner les yeux, et plus consciente de jamais de l'attirance qu'elle éprouvait pour lui. A en avoir le vertige....
Il fallait qu'elle se reprenne, absolument.

Il vint heureusement indirectement à son secours en lui glissant une bouchée de tarte dans la bouche, et son ton léger mit fin à... à quoi d'ailleurs ? A la magie de l'instant ? A l'attente ? L'attente de quoi ? Elle se sentit rougir encore davantage en le comprenant... Que lui arrivait-il donc ?

Machinalement, encore sous le coup de la surprise, elle se mit à mâcher le morceau de tarte - délicieux, au demeurant, même si elle n'avait plus tout à fait la tête à l'apprécier. Puis elle sourit à son tour, amusée, reprenant enfin ses esprits. Décidément, il avait vraiment un don pour la mettre dans tous ses états...
A son tour, elle lui glissa une cuillerée de crème brûlée dans la bouche avant d'en avaler une également. Et c'est ainsi qu'ils dégustèrent leurs desserts, avalant un morceau, en donnant délicatement un autre à leur vis-à-vis. Chaque fois qu'elle croisait son regard, elle luttait contre le trouble diffus qui menaçait de l'envahir, lui faisant perdre tous ses moyens. Elle se morigénait intérieurement : elle réagissait comme une adolescente. Il fallait qu'elle arrête ce jeu dangereux...

Les deux rôdeurs restèrent encore un peu après avoir fini leur dessert pour profiter un peu plus longtemps de leur moment de complicité. Le rôdeur avait perçu le trouble qui agitait sa compagne. Il s’agissait d’un sentiment tout à fait différent de celui qu’elle avait manifesté en parlant de son père et il se réjouissait de l’avoir détournée de leur discussion sérieuse. Il se réjouissait aussi de pouvoir rendre à la rôdeuse l’agitation fébrile qu’il ressentait en sa présence et particulièrement lorsqu’elle se saisissait de sa main.

Ils finirent par se lever et réglèrent chacun la moitié de la note qui ne s’avéra pas aussi élevée qu’ils s’y étaient attendus. Sans doute les tarifs étaient plus raisonnables en cette saison où le client se faisait plus rare.

Encore leur fallait-il décider de leur prochaine destination. Kasumi devait encore passer au fort pour faire son rapport mais il jugea que cela pouvait attendre la fin de l’après-midi et les rôdeurs optèrent donc pour le chemin menant à la bibliothèque. La toute nouvelle citoyenneté d’Astrée lui permettait maintenant de s’y rendre seul mais le demi-elfe prétexta vouloir lui aussi effectuer quelques recherches afin de l’y accompagner.

La magicienne et son petit protéger avaient discuté de ce qui serait nécessaire dans leur nouvelle demeure depuis qu'ils avaient quitté l'avenue du Solstice et sans s'être aperçu vraiment du trajet parcouru, ils arrivèrent devant l'échoppe du libraire où Arya venait parfois acheté un ouvrage qu'elle voulait conserver, pour le restant de ses lectures, elle empruntait les volumes à la bibliothèque.

Eh bien voilà Podrick, là je pense que c'est bien la première fois que tu entres dans l'échoppe d'un libraire, mais je suis certaine que rapidement, tu trouveras du plaisir à lire et que tu m'accompagnera à la bibliothèque.

Trois minuscules clochettes, attachées au-dessus de la porte, tintèrent allègrement lorsqu'ils pénétrèrent dans la boutique et le libraire déjà occupé avec un client tourna le regard vers eux. Reconnaissant la magicienne, il savait pouvoir terminer avec les conseils qu'il donnait et qu'elle furèterait à la recherche du volume convoité.

Viens Podrick, je crois que c'est sur les étagères du fond que ce trouvent les lectures pour les enfants. Une fois arrivée devant les nombreux rayons où trônaient les livres destinés aux plus jeunes, Arya invita son petit protéger à choisir son premier livre. Tu peux les regarder, tu dois juste faire attention à ne pas les âbimer. Je te laisse choisir celui que tu veux.

Dûment informé, Podrick entreprit d'examiner les livres avec un soin tellement méticuleux qu'il en était caricatural, la langue tirée sous l'effort de concentration qu'il mettait à tourner les pages sans les froisser. Il écarta successivement tous les livres où il était question de "princesses aux longs cheveux", de "boucles d'or", de "belle au bois dormant" et autres damoiselles en détresses, s'attarda un moment sur les tomes dont les gravures révélaient des chevaliers en armure pimpante, puis finit par arrêter son choix sur un petit opus, abondamment illustré, traitant d'ogres et autres créatures du même acabit.
-Çui-là il est pas mal, dit-il en le tendant à Arya. Et vous inquiétez pas, ça m'fera pas peur. Les montres ça fait pas vraiment peur en comparaison de certains gens, moi j'trouve. Pis y en a pas des masses à Luménis. Alors qu'y a plein d'gens.
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Le choix de l’enfant, l’elfe le respecta et lui offrit même un sourire de satisfaction qui n’était pas dû au choix, seulement que ce fut le premier livre qu’il posséderait. Mais, elle avait déjà longuement fureté dans les rayons depuis de nombreux mois, hésitant à chaque fois à prendre un ouvrage ou l’autre, mais renonçant pour que son petit protéger ne soit pas à devoir le cacher pour que quelques envieux malintentionnés ne viennent à le lui voler, elle prit deux autres volumes qui n’avaient rien de comparable à celui que tenait Podrick. Ils étaient nettement moins illustrés sans pour autant être des contes de damoiselles en détresse. L’un narrait une campagne d’un vaillant chevalier, l’autre imageait la nature en donnant vie aux arbres et aux plantes. Certes ce dernier serait moins du goût de l’enfant, mais pour elle la nature était vivante et elle tenait à faire ressentir cette vie invisible à Podrick.<o>

</o> Tu n’as pas peur de ces vilains monstres, moi cela me donne froid dans le dos. Mais puisque c’est ton choix et qu’ils ne te font pas peur … nous pouvons aller voir le marchand maintenant que son client est parti. A moins que tu n’aies autre chose qui te ferait plaisir ?

L'enfant secoua la tête.
-Non m'dame, c'est très bien comme ça... J'veux dire, j'ai déjà eu beaucoup, avec les habits, là les livres, pis la maison et tout... D'accord, vous vous êtes vengée avec le bain, le peigne et tout ! Mais n'empêche, moi j'ai pas l'habitude... Et j'vais plus savoir où donner d'la tête. c'est mieux que je profite déjà de ce que j'ai eu...
Une lueur espiègle s'anima fugacement dans son regard.
-Bon, bien sûr, si après vous voulez me retorturer ce soir, heu, j'peux y réfléchir et trouver un truc pour me faire tenir le coup !

La magicienne sourit et fit mine d’une profonde réflexion avant de murmurer comme si elle parlait à quelqu'un d'autre, mais surtout pas à son petit protéger. Pourtant, au fond d'elle-même elle sentait que l'enfant était reconnaissant et ne cherchait pas à profiter de cette situation et qu'un livre ou autre de plus lui était de toute manière indispensable.

Voyons, le bain n’est plus une torture, le peigne non plus, donc ce ne sont pas quelques ablutions obligatoires avant de se coucher et en se levant qui peuvent l’être. Pour l’instant, difficile de trouver une autre torture, à part peut-être de ne pas sortir dans le froid glacial après le repas et l’obliger à dormir dans un lit douillet, lui dire que demain matin il devra faire la grasse matinée … oh, mais cela sera une vraie torture pour lui d'autant que j'irai travailler.
Elle le regarda l’air sévère tout en retenant son rire.<o></o>

Je pense que ce soir je ne te torturerai pas, mais demain matin oui, c’est certain, alors peut-être que pour tenir le coup, il serait bien que tu trouves quelque chose …

L'enfant la dévisageait, l'air effondré.
-Quoi ? C'est quoi des "ablutions" ? Vous voulez pas dire que je vais devoir me relaver ce soir ET demain matin ? J'suis déjà propre ! Si je me lave trop, j'vais m'user et d'venir tout fripé et avoir plein de maladies bizarres !
Il grimaça.
-Et pour la grasse matinée... Ben... j'suis désolé, mais j'crois que j'serai réveillé à l'aube... Même quand j'avais pas de travail et que j'essayais de dormir tard, pouf, je m'réveillais qui s'sait pas encore jour ! Hum, mais bon, c'est pas grave, ça, j'trouverai à m'occuper...
Il sourit, cependant.
-Mais d'accord pour le lit, ça oui. J'pense pas qui ait des puces, ici. Pis si j'en ai apporté, sont toutes noyées. Et... Non, franchement, je vois pas à quoi je pourrais penser d'autres. c'est très bien comme ça... j'ai jamais eu autant de trucs à moi en une seule fois. Pis probab'ment jamais d'puis toujours. Alors... j'pense qu'on peut rentrer, enfin, sauf si vous vous voulez allez aut' part. Pour moi, ça a été une très bonne journée, et sauf si les ablutions c'est aller aux bains publics ou un bain tout court, j'pense qu'elle restera très chouette et qu'y a rien b'soin d'ajouter...

Le regard tendre d’Arya enveloppait l’enfant alors qu’elle ressentait dans ses paroles les privations et la souffrance qu’il avait vécue. Elle posa un baiser sur son front et répondit la voix enjouée.<o>

</o> Oh non les ablutions, ce n’est pas un bain, c’est juste pareil sauf que tu n’as bas une grande bassine à disposition et que je ne serai pas là pour vérifier … mais, je le verrai si tu ne les a pas faites. Pour l’instant, puisque tu n’as besoin de rien d’autre, nous allons régler notre dû et retourner à la taverne, pour aujourd’hui cela suffira, tu dois être fatigué ou en tout cas moi je le suis.<o>

</o> L’elfe ressentait maintenant la fatigue d’émotions née de la disparition de son petit protéger, de la découverte de ses mensonges, de la crainte de ne pas le retrouver, de cette amour qu’elle lui portait alors qu’elle ressentait de plus en plus la triste réalité qu’avait été sa vie jusque là.<o></o> Après avoir régler le marchand, ils prirent le chemin de la taverne.

Laissant derrière eux les marins qui rendraient à leur demeure sa splendeur d’entant, l’elfe et son petit protéger se dirigèrent vers le quartier du port où l’enfant ferait ses premiers pas d’écolier. Certes, mis à part les connaissances qui lui manqueraient, il aurait besoin d’un temps d’adaptation à la station immobile et certainement le manque de retenue dans son langage et sa manière vive à rétorquer risquaient de lui jouer des tours, voire de recevoir quelques punitions, mais sa scolarisation était indispensable car sans vouloir passer moins de temps à lui apporter du savoir, Arya ne pouvait lui faire découvrir toutes les branches qui étaient enseignées et surtout, il apprendrait à devenir ce qu’il n’avait peut-être jamais été … un enfant.<o>

</o> Bientôt face à eux se dressa la petite école du Quartier du port, bâtisse de pierres grises entourée d’un grand préau dans lequel trônaient fièrement deux arbres ancestraux. Les enfants n’avaient pas encore fini leur journée de cours et tout semblait étrangement calme. Pourtant, la vie ne tarda pas à revenir alors que la cloche sonnant la libération des écoliers venait de tinter, une nuée de gamins piaillant et courant dans tous les sens envahis le préau avant de se répandre dans la rue.<o>

</o> La magicienne regarda Podrick en souriant, elle ne savait pas vraiment si cette perspective de devenir élève réjouissait peu ou prou, malgré que l'orientation de leur discution avait été ce sujet depuis leur départ de la rue du solstice.<o>

</o> Alors, on y va …<o>

</o>

Podrick, qui avait observé école et écoliers avec perplexité, leva sur Arya une mine mi inquiète, mi résignée.
-Bah, j'vais pas y couper, de toute façon... J'ai signé en convenance de cause, comme y disent les marchands... Alors autant y aller.
Il soupira.
-Mais je suis pas sûr que j'vais vraiment être à ma place ici, m'dame. J'sais pas encore bien lire et écirre, pis rester assis toute la journée, franch'ment, j'sais pas si j'vais y arriver. Mais je f'rai ce que j'peux, promis.

Il était aussi certain qu’il n’y couperait pas que ce ne serait pas facile, mais l’elfe était persuadée qu’il trouverait d’autres compensations qui valaient largement cet effort qu’il devrait faire.<o>

</o> Tu seras parfaitement à ta place ici, d’autant que je suis certaine que certains enfants lisent encore moins bien que toi. Tu feras vite des progrès, il ne faut pas t’inquiéter, je t’aiderai autant qu’avant et vu la rapidité avec laquelle tu as avancé alors que tu ne pouvais consacrer que peu de temps à tes devoirs, tu auras vite rattrapé ton retard. Le plus difficile sera certainement de rester attentif de longues heures, mais cela aussi tu y arriveras.<o>

</o> Elle se baissa à sa hauteur et posa son regard dans le sien.<o>

</o> Personne ne te demande d’être parfait Podrick, juste de faire le plus possible pour bien apprendre, c’est le prix à payer pour plus tard être libre de faire le métier que tu voudras. Surtout, tu pourras t'amuser et jouer, cela aussi tu devras l'apprendre, mais tu verras que c'est particulièrement agréable.<o>

</o> Déjà un homme était apparu sur le seuil du bâtiment et Arya passant son bras sur les épaules de l’enfant l'entraîna et ils s'avancèrent vers lui.<o>

</o> Bonjour Monsieur, je viens inscrire ce jeune homme à l’école, pouvez-vous me dire où je dois m’adresser.

L'homme, mine sérieuse et cheveu grisonnant, jeta un regard étonné à l'étrange duo. La différence de race entre l'enfant et l'adulte l'intriguait sans doute : c'était chose peu courante que de telles associations. Mais il n'en sourit pas moins.
-Et bien, je crois que vous êtes au bon endroit... dit-il. Je suis le directeur. Si vous voulez bien me suivre jusqu'à mon bureau, nous verrons ce qu'il est possible de faire.
Il conduisit Arya et Podrick à l'intérieur du bâtiment, traversa le hall, longea un couloir puis les fit entrer dans une petite pièce aux murs recouverts de rayonnages chargés de livres et de dossiers divers. Prenant place derrière son bureau - encombré - l'homme invita ses deux visiteurs à s'assoir en face de lui.
-Alors, une nouvelle inscription... fit-il en se carrant sur son siège. C'est tout à fait possible. Mais j'ai d'abord besoin d'en savoir un peu plus sur ce garçon : son âge, son niveau, l'endroit où il était scolarisé jusqu'ici - si il l'était... Bref, dites-moi tout !

Arya avait pris place et avait porté un regard attendrit sur Podrick qui semblait maintenant encore moins enclin à aller à l'école. Mais comme il l'avait bien compris, il n'y couperait pas et se tenait peut-être un peu trop droit, un peu trop sérieux, probablement pour ne pas déplaire à la magicienne. Celle-ci sourit à s’entendre demander de tout dire, cela serait fait en quelques mots tant elle en savait peu sur l’enfant.<o>

</o> Et bien Podrick a environ neuf ans, nous ne connaissons pas son age avec certitude, mais je pense que cela n’est pas une nouveauté pour vous. Jusqu’à ce jour, il n’a pas eu la chance d’être scolarisé, orphelin, il était plus occupé à travailler dur qu’à avoir cette opportunité. Mais, ce n’est pas pour autant qu’il n’a aucune connaissance car depuis environ six mois, je lui enseigne, la lecture, l’écriture et le calcul quelques heures par jour.<o>

</o> Partant de rien, il a fait d’énormes progrès en peu de temps, mais ne connaissant pas votre système scolaire, il est évident que vous seul pourrez juger de son niveau. Ce qui est important et que vous devez savoir, c’est que dorénavant c’est moi qui subviendrait aux besoins de Podrick, qu’il n’aura plus a travailler et que par conséquent, il suivra les cours régulièrement. De plus, je le seconderai dans son travail. <o></o>Je pense vous avoir tout dit, peut-être souhaitez-vous des précisions sur un point ou un autre.
 <o></o>

Mais des précisions, le directeur n'en demanda point. Peut-être par souci de discrétion, peut-être parce que le fait qu'un adulte prenne en charge un enfant auquel rien ne le reliait n'était pas si rare, au final. Surtout dans une cité qui se remettait lentement d'une guerre civile aux multiples victimes... Le cas du seigneur Artwin et de son orphelinat était bien connu ; sans doute beaucoup d'autres avaient-ils fait comme lui. En plus petit.
Le directeur ne posa donc pas de questions. Il resta silencieux un moment, les sourcils froncés, puis hocha la tête pour lui-même.
-C'est une chance que vous soyez là pour l'aider, dit-il. Rejoindre l'école à son âge n'est pas forcément chose facile : vous l'avez sans doute bien préparé, mais il faudra qu'il s'adapte, d'autant que la vie d'écolier diffère quelque peu de celle de... travailleur. Mais il y arrivera sans mal, à n'en pas douter, surtout si vous êtes là pour lui prêter main forte... Nous essayons d'accorder toute l'attention possible à nos élèves, mais nous en avons beaucoup... Ce qui rend difficile un suivi individualisé.
Il observa Podrick quelques instants, puis se tourna à nouveau vers la magicienne.
-Sans doute que ça ne va pas lui faire très plaisir, mais... Je crois que le mieux est de commencer par le mettre dans la classe des petits. Ils auront, deux, trois ans de moins que lui, certes. Toutefois, le programme devrait lui être accessible, il progressera rapidement et nous pourrons le déplacer dans la classe supérieure... Par contre, si nous le mettons d'emblée dans celle-ci, j'ai bien peur qu'il ne parvienne pas à suivre... et qu'il se décourage. Qu'en pensez-vous ?

Le directeur avait globalement saisi la situation et Arya ne pouvait que s’en réjouir. Elle posait régulièrement un regard sur son petit protéger qui semblait faire des efforts surhumain pour ne pas trop bouger et se tenir correctement. Il était certain que de se retrouver dans une classe avec de plus jeunes enfants ne seraient pas du goût de Podrick, mais c’était le meilleur moyen pour qu’il acquière l’instruction qui lui manquait et la discipline serait probablement moins stricte ce qui serait aussi un avantage pour ses débuts à l’école.<o>

</o> Je rejoins votre raisonnement, il serait dommageable pour la suite qu’il ait des lacunes qui ne pourraient qu’être un frein dans son instruction il est préférable qu’il ait un niveau suffisant dès le début et je n’ai aucun doute que ce passage dans une classe inférieure ne sera que de courte durée, mais qu’il est nécessaire. D'autant que le changement de rythme de vie sera aussi difficile pendant quelques semaines et que son attention en pâtira peut-être.<o>

</o> L’elfe se tourna vers Podrick, elle ne doutait pas qu’au vu de sa réponse, il se plierait bon gré mal gré à ce choix, mais elle l’intégrait ainsi dans la décision.<o>

</o> Comme l’a dit Monsieur le Directeur, je t’accorde que ce n’est pas très plaisant de se retrouver avec des petits, mais ce ne sera que pour quelques temps et lorsque tu rejoindras la classe des grands, tu n’auras pas de difficultés pour suivre. Peut-être as-tu une remarque à faire ou souhaites-tu dire quelque chose qui te tient à cœur ?<o></o>

Podrick, les mains sagement posées sur les genoux, se contenta de secouer silencieusement la tête. Pour qui ne le connaissait pas - comme le directeur - il devait donner l'apparence d'un gamin trop sage ou trop docile, intimidé et incapable de prononcer le moindre mot.
Pour qui le connaissait, en revanche, deux choses au moins étaient évidentes : d'abord, il avait tellement peur de donner l'impression de ne pas savoir se tenir - et donc de déplaire au directeur et à Arya - qu'il préférait ne pas bouger. Ensuite, la perspective de rejoindre une classe de petits le vexait tellement qu'il devait redoubler d'efforts pour ne pas bouger et, plus important encore, ne pas se fendre d'une répolique enflammée.
Bref, Podrick n'était pas content, mais il réussissait assez bien à le cacher; Ce n'était pas très étonnant, au final : il était habitué à porter un masque. Celui-ci était juste nouveau...

L’attitude de Podrick attrista Arya et surtout l'inquiéta qu'il n'eut même pas dit un seul mot. Elle ne voyait pas vraiment de raison à un tel renfermement, pourtant, elle n’oublia pas qu’il était un enfant des rues habitué à confronter les grands et les adultes et ne douta pas que son mutisme n’était pas bon signe et tenta de comprendre ce qui pouvait se passer dans cette petite tête d'enfant bien sage auquel il ressemblait.

Finalement, le Directeur ne connaissait pas le niveau de l’enfant et cela pourrait peut-être changer la donne, voire, il pourrait la conseiller pour que son petit protéger puisse éviter ce qu’il ressentait probablement comme un affront et qu’elle put par les cours qu’elle lui donnait lui permettre d’atteindre le niveau nécessaire en très peu de temps et ainsi lui éviter de se sentir offensé.
 <o></o>
Avant toute décision définitive, peut-être serait-il possible de déterminer ses connaissances actuelles par rapport au niveau nécessaire pour entrer directement dans la classe des enfants de son age.
<o>
</o> Au fond de son âme Arya redoutait surtout que l’enfant sur un coup de tête ne disparaisse une nouvelle fois pour ne pas se voir obliger de suivre ce que les adultes avaient décidé pour lui et qu’il trouvait inacceptable. <o></o>

Le directeur fit la moue.
-Et bien, l'intégrer dans la classe des petits est justement le moyen de l'évaluer. En une ou deux semaines, le professeur aura pu se faire une idée des lacunes éventuelles de votre garçon, estimer ce sur quoi il doit travailler en priorité pour passer au niveau supérieur. Et cette estimation, nous ne pouvons malheureusement pas la faire ici, en une heure... De plus, commencer au premier niveau n'est en rien une punition : c'est la voie que suivent tous les élèves qui nous rejoignent tardivement. C'est un peu vexant, au début... Mais moins que d'entrer chez les grands et de devoir être renvoyé chez les petits au bout de quelques jours, parce qu'on ne peut pas suivre... Tu ne penses pas, jeune homme ?
Il s'était directement adressé à Podrick. Celui-ci, maussade, comprit cependant qu'il ne pourrait pas demeuré coi.
-Si, monsieur,finit-il par dire d'un ton neutre mais indiscutablement poli. Je suis d'accord. C'est sans doute mieux de faire comme ça.
Le cœur n'y était pas vraiment, mais le directeur parut s'en satisfaire.
-Et puis, si tu es aussi doué que le dit... ta tutrice, cela ne durera pas plus de quelques semaines. Et après, tu pourras rejoindre les enfants de ton âge. En ayant leur niveau.
Podrick acquiesça sans mot dire.

Bien qu'elle ne laissa rien paraître, l'elfe se trouva devant une évidence lorsque le directeur prononça le mot "tutrice". Elle s'occupait de Podrick sans aucune autorisation officielle et bien qu'au départ sa démarche se voulait être dans la légalité, rien ne la rattachait à l'enfant. Mais, cela ne fut rien d'autre qu'un fait qu'elle constata se disant qu'elle ne faisait que du bien à l'enfant et que si quelqu'un était à incriminer, c'était parmi ceux qui l'avaient laissé dans la misère pendant tant d'années. Mais pour protéger l'enfant, elle se rendrait chez l'avocat qu'elle connaissait afin qu'il l'informe des démarches à entreprendre pour que tout soit fait pour le protéger.

Il était évident que la magicienne avait bien des connaissances à acquérir pour s’occuper de Podrick. Etre professeur lui donnait de l’aisance pour aborder de différentes manières les sujets afin qu’ils soient compris de tous, mais de côtoyer des adolescents ou de jeunes adultes issus de milieux favorisés n’avaient guère de ressemblance avec l’éducation d’un petit enfant laissé à lui-même depuis longtemps et elle sourit à l’approche différente que le directeur avait eue.
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</o> Podrick n’était pas enchanté, mais il ne disparaîtrait certainement pas, du moins si l’évaluation démontrait peu de lacunes. Si les lacunes étaient plus importantes, cela dépendrait de l’approche qu’il aurait réussi à faire. Il était certain qu’une fois seule avec lui, elle devrait lui parler, lui faire comprendre qu’il devait se confier et surtout qu’il avait le droit de dire qu’il n’était pas d’accord et d’aborder ses souffrances, ne pas faire les choses que pour lui faire plaisir ou se taire pour ne pas lui déplaire. Si elle parvenait à cette ouverture, son petit protéger ne pourrait que mieux vivre ce passage difficile ou au moins elle pourrait prévenir une catastrophe.
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Arya posa sa main sur celle de l’enfant et sa voix laissait entendre non seulement de la satisfaction, mais aussi de l’admiration.
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Tu es très raisonnable Podrick, tu te conduits comme un grand et je suis très fière de toi. Je te promets que nous ferons tous pour que ce passage dans la classe des petits se terminent rapidement.
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Puis, elle s’adressa au directeur et il était évident qu’elle était soulagée qu’il ait su trouver le chemin pour décider l’enfant, à défaut de le convaincre vraiment, du bien-fondé de son entrée dans la classe des petits.
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Maintenant que nous savons que Podrick est d’accord, je pense que nous pouvons convenir du jour de son entrée à l’école et il me serait également nécessaire de connaître le matériel qu’il lui faudra posséder.

-Pour le jour, et bien... C'est comme vous ovulez. Dès cet après-midi, je préviendrai le professeur, monsieur Dobbins, de l'arrivée prochaine de Podrick. Après... C'est à vous de voir ce qui vous arrange le mieux : dès demain matin, ou un peu plus tard... Quant au matériel, une ardoise et une craie, principalement. Il aura besoin de choses supplémentaires lorsqu'il passera chez les grands : plume, ancrer, papier... Mais rien de très exceptionnel.
Il tira justement de quoi écrire d'un tiroir de son bureau.
-La seule chose que je vais vous demander, c'est de me donner votre nom et votre adresse, afin que nous puissions facilement vous contacter. Il me faudrait aussi le nom complet de Podrick s'il diffère du vôtre. Et s'il le connaît.

La magicienne aurait volontiers avancé que Podrick commencerait le lendemain matin, mais vu qu’elle n’avait pas cours, elle préférait en profiter pour connaître le passé de l’enfant afin de ne pas ajouter l’évocation de ces tristes souvenirs au ressentit et aux difficultés des premiers jours de classe. Il restait deux jours avant la fin de la semaine, cela laisserait le temps de découvrir son triste passé, que lui-même arrive à dépasser ces instants pénibles et, si le temps le permet, de lui offrir une journée récréative avant qu’il ne devienne écolier pour de longues années.<o>

</o> Après avoir poser un regard tendre sur l’enfant toujours aussi sage et malheureusement aussi fermé, l’elfe répondit d’un ton décidé.<o>

</o> Et bien, vu que nous sommes presque fin de semaine, il me semble bon de fixer ce premier jour de classe à lundi prochain. Mon nom est Arya Du Varden et pour l’instant nous sommes installés à la Taverne de la Bienveillance, dès que nous aurons déménagé, je vous transmettrai par l’intermédiaire de Podrick notre nouvelle adresse, à moins que vous souhaitiez que je vous la donne dès maintenant. Elle se tourna vers Podrick puisqu’elle ignorait son nom, voire même si lui-même s’en souvenait. Connais-tu ton nom complet ?
 <o></o>
Plus le temps passait, plus Arya se rendait compte qu’elle ignorait tout de son petit protéger, elle l’avait rencontré, apprécier, aider, avait découvert en le côtoyant la misère dans laquelle il vivait et qu’elle ne connaissait pas, mais de son passé, plus rien n’existait maintenant et si cela lui avait donné l’impression de le connaître, il était évident qu’aujourd’hui, elle ne savait rien.<o></o>

Podrick grimaça, mal à l'aise.
-Je sais qu'on avait un nom de famille, fit-il d'une petite voix. Comme tout le monde. Mais mon père voulait plus en entendre parler. Du coup, moi, je l'ai jamais entendu.
Il jeta un regard anxieux à Arya, comme si son aveu d'ignorance constituait une mauvaise réponse. Le directeur, cependant, le rassura bien vite.
-Ne te fais pas de souci pour ça. Chaque famille à son histoire, et ce n'est certainement pas moi qui irait fouiller dans tes affaires. Nous allons donc simplement t'inscrire sous le nom de ta tutrice. Madame, ajouta-t-il en se tournant vers Arya, pour votre adresse, tout dépend de la date de votre déménagement... S'il est proche, mieux vaut sans doute nous donner la nouvelle.
Il inscrivit quelques mots sur un parchemin, puis releva la tête.
-Ah oui, et j'ai oublié de vous parler des programmes... Lecture, écriture, calcul, évidemment. Mais aussi histoire de Luménis, d'Hélonna, de Dorrandin... IL faut bien que nos jeunes pousses soient au courant du passé du monde dans lequel elles évoluent ! Mais aussi, point important, comme une tête bien faite n'est rien sans un corps bien fait, nous leur faisons faire de l'exercice tous les jours; C'est bon pour leur santé et cela leur permet de se dépenser...
La nouvelle parut grandement soulager le gamin. L'exercice physique, il savait ce que s'était et, en la matière, sans doute n'avait-il pas grand monde à redouter. On ne se moquerait pas de lui.
Son soulagement fut cependant de courte durée car, déjà, le directeur poursuivait :
-De plus, une fois par veille, nous les amenons aux thermes. Ceux qui ont ouvert récemment sont particulièrement pratiques pour les groupes nombreux, et je peux avancer que tous nos élèves adorent ces petites excursions. Savoir nager, quand on vit dans un port, quand on a des chances, qui sait, de devenir marin, ce n'est pas du luxe. Sans parler de l'aspect simplement ludique...
L'aspect ludique, Podrick, lui, ne semblait pas le voir. S'il parvint à faire bonne figure, Arya vit à sa mine qu'une fois encore, la nouvelle n'était pas à son goût.

Arya sentait que son petit protéger n’était pas à la joie, il était contrarié de devoir intégrer une classe de petit, se sentait coupable de ne pas connaître son nom et de plus, ignorant les jeux d’eau, n’arrivait pas à concevoir que cette activité n’avait rien à voir avec le savonnage dans un bain, la magicienne était peinée de le sentir si contrarié et n’attendait plus que le moment où elle pourrait être seul avec lui pour qu’il puisse laisser sortir tout ce qui le rendait morose et devait lui faire voir sa nouvelle vie comme une vraie galère. Qu’elle puisse tentait de lui démontrer les bons côtés, alors que vu sous cet angle succinct, il n’y avait rien qui puisse enchanté le gamin.<o>

</o> Dans la manière d’aborder le fait qu’un enfant sans nom, présenté par une inconnue soit ainsi inscrit sous le nom de cette personne, ce qui ne gênait en rien l’elfe, mais qui lui faisait mieux comprendre la prudence de Podrick et ses mots « il y en a qui disparaissent ». Elle-même ne voulait que du bien à l’enfant, mais si ce fut le contraire, selon toute vraisemblance, cela aurait été identique, un peu comme s’il n’existait pas.<o>

</o> En l’instant, il fallait se concentrer sur l’entretien pour que cette entrée à l’école se passe au mieux malgré ses réticences.<o>

</o> Et bien nous devrions déménager d’ici peu, sans que je puisse avancer de date car cela ne dépend pas de moi, nous serons au 21 de l’avenue du Solstice, mais quoi qu’il en soit, je suis professeur à l’université de la magie et, le cas échéant, vous pourrez laisser un message là-bas, j’y passe tous les jours que j’aie cours ou pas. Pour revenir au programme, je n’ai pas abordé l’histoire avec Podrick ne la connaissant pas moi-même, mais si vous aviez la possibilité de me communiquer le programme qu’il aurait déjà dû faire, cela sera pour un moi un réel plaisir de travailler avec lui. Concernant les activités physiques, je suppose qu’il doit avoir besoin quelques affaires spécifiques pour cela ? <o></o>

Le directeur secoua la tête.
-Non, pas spécialement. Juste de quoi se changer, éventuellement, et encore, beaucoup de nos élèves n'ont qu'une seule tenue... Pour le programme d'histoire, il faudra voir avec monsieur Dobbins, mais pour les plus jeunes, c'est surtout de l'initiation... Si Podrick est originaire de Luménis, nul doute qu'il connaîtra une bonne partie des choses évoquées en cours.
A nouveau, il inscrivit quelques mots sur son parchemin.
-Et bien, sauf si vous avez besoin d'autres précisions, je crois que tout est bon, fit-il. Nous attendrons donc ce jeune homme au premier jour de la prochaine veille. Et, honnêtement, je ne me fais aucun souci : bien des enfants n'ont pas la possibilité d'être aidés par un professeur d'université ! C'est une chance, pour lui, et je suis certain qu'il progressera très vite, après un petit temps d'adaptation. Nous sommes en tout cas heureux de l'accueillir parmi nous.

En l’instant, tout semblait clair pour Arya et de toute manière, il était temps de libérer Podrick des souffrances de l’immobilité d’un enfant sage et bien éduqué qu’il abordait depuis le début de l’entretien. Non qu’elle regretta qu’il se comporte ainsi, mais ce n’était pas dans le naturel de l’enfant et l’elfe ne doutait pas qu’il vivait mille tortures.<o>

</o> Tout me semble clair, je prendrai contact avec monsieur Dobbins le jour de l’entrée de Podrick non seulement pour les cours d’histoire, mais également pour faire sa connaissance, cela me semble indispensable. La magicienne regarda son petit protéger avec un grand sourire, puis reporta son regard vers le directeur. Je vous remercie pour votre bienveillance et je suis confiante que tout se passera bien. <o>

</o> Enfin, au grand soulagement de l’enfant, ils prirent congé du directeur et s’en furent vers la sortie. Podrick ne disait rien, mais son air en disait long. Après s’être éloigné un peu de l’école, Arya qui avait décidé de le laisser d’abord sortir par l’effort son mal être lui fit sa proposition.<o>

</o> Il est encore tôt et je te propose d’aller jusqu’au grand parc où nous pourrions acheter un grand sachet de marrons chauds avant que nous fassions la course pour savoir lequel de nous deux courent le plus vite. Enfin, nous n’irons que si cela te fait vraiment plaisir, à moins que tu préfères rentrer à l’auberge pour travailler.

La Couronne de Cuivre

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