[Bâtiment] Domaine des Lentemort

[Led Shark]

L'herboriste n'en croyait pas ses oreilles ! Lentemort osait l'insulter ouvertement, une fraction de secondes durant, il joua avec l'idée d'égorger ce minable immédiatement, puis il se ressaisit, Hulven ne méritait même pas ça ! Il se redressa lentement fixant un point situé juste au-dessus du crane du seigneur de Lentemort, ses mains vinrent lentement se poser sur ses armes... Pour tous ceux qui suivaient la conversation il était devenu évident que l'homme lézard allait massacrer l'imprudent qui osait l'insulter. Les gardes commençaient à se raprocher du monstre. Led Shark laissa monter la tension durant quelques battements de coeur, puis à la surprise générale l'herboriste se mit à parler lentement séparant chaque mot, soignant sa prononciation, sur le ton d'un précepteur qui répète pour la centième fois une leçon simple à un enfant incapable de la retenir.

"Messire" Hulven de Lentemort, la loi de cette cité m'astreint à déclarer toute denrée, vivante, végétale ou minérale, entrant dans mes réserves, j'ai été contrôlé à de multiples reprises par les services du Chancelier ici présent. Si vous n'accordez aucun crédit à ses services, se sont vos affaires... Mais sachez ceci : je ne suis pas stupide au point de vendre un tel poison à un client suffisamment fou et dangereux pour me l'acheter puis de vendre ouvertement l'antidote à sa victime, si tel avait été le cas je n'aurais vraisemblablement pas passé la nuit...

Enfin sur un ton badin, presque amical, il asséna son dernier coup...

Je sais que la fatigue obscurcit le raisonnement des mammifères et donc je ne relèverais pas l'insulte cette fois-ci.

Reprenant sa diction habituelle l'herboriste tourna le dos à Hulven et ses gardes s'adressant au seul Chancelier...

Le vin de Loth n'est pas une préparasssion à bazze de plantes ou de ssssubstances-zalchimiques, sss'est un exssstrait pur de sssssuc gasssstrique de drider, très diffisssile à transsssporter, sss'est un poizzon asssez abondant, qui peut sssse trouver ssssous de nombreuzzes formes, mais-zil ressste hors de prix, je ne rézzzide pas à Mélandissss depuis assssez longtemps pour ssssavoir où sssse procurer une telle ssssubstance, mais je ssssaurais la reconnaitre sssi on m'en prézzentait un exssstrait. Dans le cas prézzent je dirais que ssselui, ou ssseux, qui ont commis ssset attentat sssse ssssont contentés de versssser l'équivalent d'un galopin dans-zun des puits, ssse qui a ssssuffit à contaminer les-zeaux ssssouterraines alentours et donc les deux puits du domaine. Shssssss ssss... Ssssi je devais dater les faits je dirais environ deux décades avant aujourd'hui...

[Mornagest]

Mornagest était songeur. Visiblement, la base de la préparation était difficile à trouver par ici. Les driders n'abondaient pas, mais alors là, pas du tout sur Dorrandin.. peut-être en avait-on capturé l'un ou l'autre spécimen au cours d'un affrontement contre des drows, mais ces créatures avaient la réputation d'être tellement coriaces qu'il doutait que cela fût même envisageable. Néanmoins, l'homme-lézard semblait sûr de son fait. Restait à trouver l'auteur des faits.

"Cela restreint le champ des coupables. Un esclave n'aurait pas pu se fournir en un tel poison, vu le prix. Eventuellement, il aura pu agir sur ordre d'un commanditeur bien riche..."

Il leva les yeux vers Lentemort.

"Vous devez avoir bon nombre d'ennemis, non ? Des ennemis sans doute aussi puissants que vous, qui pourraient se permettre de se débarrasser de vous même par l'entremise d'un poison, qui laisse sans doute moins de traces visibles qu'un poignard plongé dans le dos. Avez-vous des idées ?"

Et, de nouveau à Led Shark :

"A ma connaissance, vous êtes le seul herboriste reconnu à Melandis... mais je ne suis pas assez stupide pour penser qu'il en existe dix fois plus non recensés par la guilde des commerçants. Vous n'avez pas eu l'occasion d'en entendre un mot ou l'autre ? Des réseaux d'assassins qui se fournissent chez un alchimiste clandestin, quelque chose du genre ?"

[Galathée]

« Je ne sais pas qui est cet ennemi, mais il est peu futé. » fit Hulven avec affectation. « Aucun des membres de ma famille ne se sert de l’eau des puits. Nous la faisons venir des Sources de Soufre. Seuls les esclaves, les bêtes et le personnel s’abreuvent de la sorte. Si c’était pour me toucher, la technique me semble un peu... extrême et coûteuse, si je vous en crois. »
Il balaya l’esplanade du regard.
« Si le gosse est contaminé, c'est qu'il a la désagréable habitude d'aller frayer avec les esclaves. C'est une bonne leçon..." ajouta-t-il, méprisant.

[Led Shark]

Led Shark soupira, Le Chancelier n'était certainement pas arrivé là où il en était sans un minimum d'esprit, l'affaire allait enfin avancer un peu. D'où venait le poison ? Vaste question, sa boutique, que ce soit en façade où sous la table ne vendait que des préparations à base de simples et de produits alchimiques génériques. Il possédait bien des ingrédients rares mais rien d'aussi dangereux. Ils prenaient le problème dans le mauvais sens, à l'état naturel le vin de Loth dévore la plupart des récipients, seul un alliage très particulier y résiste, une visite chez de bons forgerons serait peu-être utile. Mais d'autres pistes étaient possibles, les prêtresses d'ombre-terre essaient régulièrement d'implanter leur culte à la surface et du temps où l'antidote était inconnu, les messagères en emportaient toujours avec elles avant de se faire massacrer par les clergés locaux, des caches ont pût être retrouvées n'importe quand. Enfin il doutait de l'analyse simpliste des deux humains, le contrepoison est produit banal qui rentre dans les formules de bien des compositions, tous les guérisseurs le connaissent, le message du commanditaire était clair : " je peux frapper n'importe quand, au coeur du havre bourgeois et j'y mets les moyens" une véritable déclaration de guerre !

L'herboriste fit part de ses conclusions aux deux humains, toute trace de colère ou de violence avait disparu de son comportement.

J'imagine mal les-zombres de sssette sssité ssse permettre de dépendre d'un artizzan ayant pignon ssssur rue comme moi, à mon ssssenssss ssses gens-là ont leurs propres laboratoires et des membres ssspéssializzés dans le domaine, de plussss je doute qu'une telle organizzasssion ozzze agir de fassson ausssi voyante, je peux vous sssiter des dizzaines de mélanges plus-zefficaces et quazziment imposssssibles à identifier ou à sssoigner, non je doute qu'une organizzasssion d'asssssasssssins ssssoit impliquée. Shsss Le vin de Loth n'est plus-zà redouter depuis que ssson mode opératoire et sssson antidote ssssont connus, même ssssi nous ssssommes passsssés très près du dészzzassstre, je doute que le ou les commanditaires aient eu le meurtre comme prinsssipal objectif, le messssage ssserait plutôt : "je frappe comme je veux, partout, et avec ssse qui sssse fait de pire." Pour ssse qui est de remonter la pissste du poizzzon, les prêtresssses d'ombre-terre en possssédaient toutes à une époque, une cache a très bien pu être retrouvée n'importe quand... Enfin le ssseul matériau connu pour bien rézzissster à l'asssidité du vin de loth pur est un alliage très particulier, les forges de la ville ont peut-être vu passssser une commande particulière ? Le temple pourrait vous rensssseigner sur les ssssectes drows identifiées il y a trois sssent zans à la grande époque de ssse poizzon...

[Mornagest]

Le chancelier était pensif. Le temple, peut-être... mais cela ne les mènerait que trop lentement vers le coupable, qui, comme Led Shark l'avait supposé, pouvait fort bien n'être qu'un petit malin s'imaginant qu'il pouvait défier quiconque en ville... à commencer par les autorités.

A moins qu'il ne s'agissait réellement que d'une attaque toute personnelle contre Lentemort, mais dans ce cas, elle avait plutôt échoué, puisque seuls ses esclaves avaient péri dans l'affaire. Pour l'instant.

Ou alors, Lentemort lui-même avait lancé cette sombre machination, afin de faire croire à la persécution par ses semblables nobliaux.

Mornagest se rembrunit. Plusieurs possibilités, mais laquelle de celle-là était la bonne, si elle en faisait partie ?

"Nous pourrions passer notre journée à interroger tout le monde quant à ce poison. D'après vous, il n'est pas si difficile d'en obtenir sans trop éveiller les soupçons, et je doute que notre luron ait choisi d'attirer l'attention sur lui. Je pense qu'il faut plutôt chercher du côté des coupables potentiels, à savoir les ennemis directs du seigneur Lentemort lui-même.

Sauf si vous avez une autre idée pour commencer cette enquête ?"

Il regarda tour à tour le vieil homme-lézard et son apparence si curieuse, puis Hulven Lentemort. Il faisait davantage confiance en l'herboriste qu'en ce bourgeois pourri par l'argent, la soif de pouvoir et les orgies trop fréquentes.

[Galathée]

Alors que Lentemort s’apprêtait à reprendre la parole, il y eut soudain un semblant de commotion, et un groupe de quatre femmes s’approcha d’eux. Toutes noblement vêtues, elles avaient cependant la mine froissée et leurs robes étaient maculées de poussière et de brindilles : les dames Lentemort avaient dormi dehors. Toutes les quatre étaient moins âgées qu’Hulven, mais seules les deux plus jeunes lui étaient clairement apparentées : visage fin, yeux sombres perçants, cheveux noirs. Elles étaient cependant aussi belles qu’il était froid. Une des deux autres était Dame Clarence, le visage toujours tendu et marqué par les larmes. La dernière, sans doute la plus âgée, avait un air pincé, les cheveux roux striés de gris, et exsudait une certaine animosité, dirigée toute entière vers le seigneur des lieux.
Elles s’inclinèrent respectueusement devant le Chancelier, mais c’est à Hulven qu’elles s’adressèrent.
« Hulven, nous avons réfléchi. » fit la plus âgée sans ambages.
« Il ne manquait plus que ça. » grommela-t-il.
« Nous devrions partir, mon cher. Plier bagage, changer d’air. » ajouta-t-elle. « Les filles étouffent dans cette atmosphère et ces germes... Nous allons devoir nettoyer le domaine chaque jour, une nuisance à n’en pas douter... Sans même être certaines que le danger est complètement écarté... »
« Led Shark l’a assuré. » fit Hulven, conciliant.
« Je ne peux pas rester ici. Willhem ne peut pas rester ici. » gémit Clarence.
« Arrêtez de geindre. »
« Je vous en prie, ayez pitié de votre fils. »
« Il a hérité de votre détestable petite nature, ma chère. Darren est fort, lui. »
« Hulven. L’air est infecté, les terres empoisonnées... »
« Et que proposez-vous ? »
« Revendons ce domaine, allons à la campagne. »
« Le gamin en profiterait. »
« Vous êtes folles ! Revendre RocheDrue ?!! »
« Père... » dit une des filles, une adolescente au regard incisif. « Imaginez ce que va vous coûter ce remue-ménage. Les puits sont condamnés, où irons-nous chercher l’eau ? Chez les Doucechute ? Vous n’y pensez pas. Les Froidécume ? Encore moins. Et les Randonion n’accepteront pas non plus que nous nous approvisionnons chez eux. Il faudra aller au delà, et c’est sans compter la main d’oeuvre, les hommes qui devront se charger du travail, quotidien. »
Hulven s’interrompit, comme hésitant, soudain.
« Hulven, partons. » répéta la femme rousse. « Il me reste un petit manoir de famille... »
« Et les voisins seront témoins de tout ça... » grommela la première fille.
« Sans parler qu’il y avait des gens intéressés... » continua la seconde.
« Il faut que nous partions... » sanglota Clarence. « La mort rôde ! »
« Si vous voulez bien m’excuser. » fit le seigneur Lentemort à l’intention de ses invités.
Il entraîna les femmes vers le corps du bâtiment, avec mauvaise humeur, et la conversation reprit, enflammée, à l’écart des oreilles indiscrètes, tandis que Led Shark et Mornagest restaient en tête à tête sur le gravier de l’allée.

[Mornagest]

Le chancelier haussa des épaules. Comment un homme aussi peu maître de lui-même pouvait prétendre être l'un des notables les plus influents de Melandis ? Sa demande presque pitoyable d'aide auprès du Conseil était risible, et laissait à penser qu'il avait bâti sa puissance sur des appuis, uniquement des appuis. Et, au pied du mur, il paraissait bien incapable de gérer son domaine, sa famille, ses esclaves... et une situation de crise pourtant relativement évidente à éviter.

"Voilà un homme qui ne mérite pas de vivre. Aucun sens des responsabilités, aucune considération... ni l'humilité nécessaire pour avouer ses torts. Qu'importe. Pensez-vous, mon cher, qu'il soit nécessaire de quitter l'endroit ? Ce serait intéressant, de voir à quel point sa suite de dames peut l'influencer..."

[Led Shark]

Led Shark n'était pas mécontent d'être enfin débarrassé d'Hulven de Lentemort, il allait enfin pouvoir discuter avec le chancelier. Il répondit à la boutade de Mornagest sur un ton léger, avec un petit sourire en coin

Hulven ne mérite ssssertes pas sssa pozisssion actuelle, mais je ressste persssuadé que comme capitaine orc il aurait toute ssssa valeur pour la sssité... sssSi la fille a la même mentalité que le père, shssss sssela risque de dégénérer...

Puis sur un ton plus sérieux :

Quitter définitivement les lieux, est, me sssemble-t-il, démezzuré, le domaine est assssaini, les vapeurs du dézzinfectant, qui doivent incommoder ssses dames, ssse dissssiperont dans l'après midi ssssi le vent se maintiens. De plusss ssssi l'odeur est un peu forte, ssssa n'est pas comparable à l'atmossssphère du lieu hier, ssssa empestait littéralement le cadavre...

Un mobile possssible de plussss : faire déguerpir ssse "cher" Hulven et sssa maizzonnée de leur domaine ansssesssstral ? Je ne connais pas le détail des meurssss mammifères, mais les puits sssont inutilisables pour au moins deux-zans, de quoi chasssser une "noble famille" comme les Lentemorts à votre avis, Chanssselier ?

[Mornagest]

Le guerrier était pensif. Certes, ce nobliau n'avait que ce qu'il méritait. Mais savoir que quelqu'un pouvait l'attaquer impunément, de la sorte, sans qu'ils ne puissent réagir, inquiétait le chancelier. Cette méthode plus que lâche pourrait très bien se répandre dans les jours à venir, si le coupable estimait qu'il avait atteint son but... et il se pouvait très bien que Lentemort ne soit pas la véritable cible de cette machination, mais l'ensemble de la noblesse mélandienne. Un fiasco qui pourrait coûter cher.

Loin de vouloir partager ses inquiétudes avec Led Shark, Mornagest choisit de vouloir suivre la piste d'une attaque personnelle contre Hulven.

"C'est très possible. Vu sa position, Lentemort peut avoir beaucoup d'ennemis, à l'esprit plus ou moins retors ; ce n'est pas la méthode que j'aurais choisi si j'avais voulu me débarrasser de lui, à moins de vouloir simplement l'avertir et l'éloigner pour un temps... en tout cas, si c'était dans ce but, il est atteint."

Mais quel était réellement le but de tout cela ? Pourquoi lui ? Lentemort n'était pas réputé pour être la personne la plus détestée de Melandis... elle lui était au contraire redevable pour son aide financière lors de sa reconstruction, plusieurs années auparavant. Une vieille revanche de ces temps agités ? Peu probable, la manière plus forte aurait été plus efficace.

Vraiment, un sac de nœuds, cet empoisonnement.

[Galathée]

Hulven revint peu après, la mine froncée, tandis que les dames regagnaient le confort du manoir.
" Bon. Nous allons nous mettre au vert." grommela-t-il en s'approchant. " Je préfère subir le grand air que les récriminations de ces furies pendant les semaines à venir."
Il se tourna vers l'herboriste.
" Pensez-vous pouvoir enquêter sur cette affaire en mon absence ? Je sais que ce n'est pas à proprement parler votre travail, mais vous avez une idée déjà assez précise de ce qui s'est produit ici... A moins que le Conseiller n'ait des hommes à me proposer..."
Hulven jeta un oeil à la sombre demeure de sa famille, puis soupira.
" Je vais laisser Siméon derrière, avec les esclaves restants. Vous pouvez les interroger à votre convenance. Il y aussi le gamin. Je pense que le transporter est hors de question... Ça fera un Lentemort au domaine, tant qu'il ne passe pas l'arme à gauche."

[Led Shark]

Led Shrak n'en espérait pas tant, il comptait bien mener sa petite enquête de toutes façons, la présence de ce poison particulier était dangereuse pour lui, elle signifiait qu'il existait plusieurs autres fournisseurs de poisons à Mélandis et cette concurrence pouvait s'avérer fort pratique en cas problèmes avec ses amis les moins avouables. Mais l'emploi du vin de Loth impliquait un amateurisme dangereux pour tous les préparateurs privés, obscurs ou déclarés, ses clients, rien de pire pour les affaires qu'une folle chasse aux alchimistes. Enfin il avait la ferme intention de prévenir les habitués de sa boutique, tous alchimistes ou guérisseurs d'un bon niveau, savoir ce poisonà nouveau en circulation les poussera à s'en prémunir chez leur fournisseur habituel...

Pourquoi pas ? Je n'ai beaucoup de travail en ssse moment, sss'est la morne ssssaizzon pour les cueillettes, mes rézzerves sssont pleines, sss'est une chose que je pourrais envizzager de réalizzer ssselon la motivasssion que vous-zavez pour obtenir des-zinformasssions ssssupplémentaires sssur sssette affaire...

Le vieil herboriste avait mis une emphase particulière le mot "motivation" il posait de façon assez grossière ( et ce à dessin ) la question de la récompense attachée à cette mission...

La question s'adressait aux deux humains, les autorités de Mélandis avaient tout à gagner à le voir coopérer pleinement à hypothétique enquête.

[Mornagest]

Le chancelier considéra l'homme-lézard. A vrai dire, l'idée de partir à la chasse au malin avec cette créature lui donnait une curieuse sensation de mélancolie. Comme il regrettait ce temps où il pouvait crapahuter où bon lui semblait, dans les rues les plus sordides de Melandis, sans que l'un de ses crétins de collaborateurs y trouve à redire. On semblait vouloir le confiner entre les murs de l'Antichambre, et cela ne lui plaisait guère ; l'action, voilà ce qui lui ferait du bien.

"Une reconnaissance, mmh. Je n'ai, pour ma part, qu'un avantage intéressant à vous fournir, si vous acceptiez cette tâche. Le Conseil vous offrira sa protection, quelle que soit la situation dans laquelle vous seriez impliqué par la suite. Une récompense plus attirante que l'or, à mon sens. Oh, et, je vous accompagnerai dans vos recherches, si vous n'y voyez pas d'inconvénients. J'ai une petite dette morale envers sire Hulven, et je m'en voudrais de laisser passer cette occasion."

Le passé comptait peu pour Mornagest, mais il savait pertinemment qu'il devait en partie sa position actuelle à la richesse et à l'appui que Lentemort avait jadis offert à ses prédécesseurs. Et un peu de diplomatie ne pouvait que débloquer la situation quelque peu tendue avec l'aristocrate.

[Galathée]

Hulven grimaça. Décidément, il avait rarement rencontré un être plus vénal que l’homme-lézard. Mais son amour-propre valait bien quelques cailloux supplémentaires.
« Trouvez-moi le coupable, et je vous paierai bien. » fit Lentemort d’une voix atone.
L’offre de Mornagest était, par contre, on ne peut plus suspecte, et Hulven ne pouvait pas s’empêcher de craindre les implications d’une telle participation. Une dette morale, que voulait-il dire… Et quel genre de dette aurait-il, lui, envers le Conseiller ensuite…

[Led Shark]

L'herboriste senti passer une pointe de déception, Hulvent démontrait encore une fois son absolue inutilité... Led Shark n'avait pas pris le masque de la cupidité par jeu ou par plaisir, mais bien pour justifier d'avance les futurs efforts qu'il déploierait devant le chancelier. Mais ce lourdaud de Lentemort n'a pas suivi l'homme lézard qui pourtant lui tendait un perche grosse comme un troll...

Shsss... Sssoit, je partisssiperai à ssses recherches-zà vos côtés Chanssselier, ssssi vous n'y voyez pas d'inconvénients je propozze d'interroger les prinsssipaux témoins de sssette trissste affaire.

Tout en parlant au seul chancelier, le vieux druide se dirigea a grandes enjambées vers l'intérieur du domaine et les puits condamnés. Une fois à proximité immédiate du plus isolé des deux, il avisa un bosquet d'épineux à feuilles persistantes et se saisit d'une branche, ignorant les épines qui lui chatouillent les écailles... Il se mit alors à psalmodier à voix basse en draconnien

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Led Shark>Sagesse du hibou>Led Shark

Led Shark>Communication avec les plantes>Led Shark

Pour les témoins de la scène quels que soient les effets des incantations du reptile ceux-cis n'étaient visibles, mais lorsque l'homme lézard repris la parole ils ne perçurent aucun son, même si en réalité l'herboriste produisait bel et bien des paroles des bruissements, des odeurs subtiles, bref ce dernier parlait à l'arbre et non aux humains...

** Salutions à toi qui pousse ici, je suis un suivant de Sylvanus, issu de la noble race des chasseurs du marais. J'implore ton aide, n'aurais tu pas perçu des deux pattes inhabituels il y a plus ou moins vingt alternances solaires ? **

HRP : je corrige les 20 cycles lunaires qui sont en effet mal placés...

[Galathée]

HRP: 20 cycles lunaires, ça veut dire 20 mois ? Oo

Le buisson de houx frémit dans la brise, écoutant les doléances de l’herboriste avec son flegme tout végétal. Led Shark savait que les arbres de son espèce s’émouvaient généralement peu des affaires bipèdes, mais il avait les racines plantées non loin de la nappe contaminée et ses feuilles bruissaient de colère.
« Frôlent les branchages, sans cesse… Jamais déférents… Créatures putrides… funestes… aveugles, sourdes, je les méprise… Bienvenue à vous qui prenez le temps de bruire. Mm. »
Le houx devait avoir plus d’un siècle, c’était un arbre vénérable pour une telle essence.
« L’eau. Insulter l’eau, insulter la vie, maudites créatures… de jour viennent puiser, de nuit viennent en catimini… Etrangères à mon puits. Pieds légers qui foulent l’herbe tendre, versent versent. Elles rient, les imbéciles. N’est-ce qu’un jeu pour les humains ? Mm. »
L’arbre se tut, comme s’il estimait avoir répondu à la question. Si Led Shark voulait en apprendre plus, il allait devoir préciser sa pensée.

[Mornagest]

Le chancelier restait à quelques pas derrière l'homme-lézard. Tout d'abord impressionné par la complexité de l'incantation qu'il venait de lancer, il était maintenant franchement étonné de comprendre qu'il dialoguait avec les arbres de la propriété... il n'aurait jamais cru cela possible, même à l'aide d'une puissante magie... profane. Visiblement, les druides avaient des pouvoirs bien plus efficaces que bien des magiciens de pacotille.

Pour l'heure, il restait coi, ne tenant pas à interrompre la communication entre Led Shark et les plantes qui lui révélaient peut-être des secrets bien utiles.

[Led Shark]

Led Shark adressa une prière silencieuse de remerciements à Sylvanus, l'arbre était plutôt coopératif, c'était une chance, surtout dans une ville comme Mélandis... Il reprit ensuite ses questions.

** Noble et vénérable arbre, ma tâche consiste à traquer ces empoisonneurs, que peut-tu me dire sur eux ? Combien étaient-ils, quand exactement sont-ils venus ? À quoi ressemblaient-ils ? Pardonnes-moi ces questions, mais je dois impérativement retrouver cette racaille... **

Ça faisait beaucoup de questions, mais l'herboriste sentait les regards des humains sur son dos. Foutus mammifères, Sylvanus fasse qu'ils se taisent le temps de sa conversation avec l'arbre ! En prévision d'une possible interruption Led Shark fit abstraction du monde qui l'entourait, Hulven, Mornagest et les gardes s'estompèrent rapidement des perceptions de l'homme lézard... Il obtenait un tel résultat grâce à ses nombreuses heures de méditation.

[Galathée]

Le houx resta silencieux pendant de longues minutes, et Led Shark n’entendit plus que la brise frissonner dans ses feuilles dentelées. Pourtant, il lui semblait aussi percevoir le doux murmure de la sève et le frémissement des racines du buisson, comme s’il était plongé dans une intense réflexion.
« Deux jeunes femelles. » bruissa-t-il finalement. « Stupides, stupides, stupides. La nuit est pure. Tranquille. L’homme dort. Une nuit parmi d’autres. Hier. Il y a quatre saisons. Douze. Je ne sais. »
L’arbre se perdit ensuite dans une litanie coléreuse faite d’impressions que même l’homme-lézard eut du mal à interpréter et il crut un instant que son sortilège s’était déjà interrompu. Mais alors que Led Shark s’apprêtait à quitter son ombre, il reprit son discours intelligible.
« Sire des Marais, si tu les fends, mes racines espèrent un peu de leur sève pour s’en venger. »
Puis il se tut.

[Led Shark]

Led Shark ne put réprimer un sourire, L'arbre était un digne Mélandien finalement...

** Tu as ma parole, je te garderais de leur sève, je dois te laisser à présent, puisses-tu croître avec la bénédiction d'un druide du tiers échelon. **

Le vieux druide pris plusieurs instants pour se débarrasser des derniers effets du sort, puis il fit face au chancelier pour lui faire son rapport...

Chanssselier, j'ai pu obtenir quelques-zinformations-zutiles, les exzzécutants de ssse forfait sssont deux et non aguerris aux basssses tâches. Malheureuzzement l'arbre ignore tout des dattes et du temps qui passsse et n'as donc pas pu me précizzer le moment exzzact du crime, mais il a présssizzé que les faits ssse ssssont produits de nuit. Je peux tout de même avanssser une hypothèzze asssez précissse, les premiers cas sssont apparus-zil y a une décade, sssachant le temps d'incubasssion pour un sssujet humain faible, je dirais que les faits remontent à deux décades, à quelques jours près...

Si l'herboriste avait omis quelques détails c'était à dessin, cela pouvait impliquer les deux filles de Lentemort et l'homme lézard tenait à ne partager ce genre de détails qu'avec le seul Chancelier...

[Mornagest]

Le chancelier hocha la tête. Tout ce petit dialogue avait duré un certain temps, mais il s'était révélé intéressant, tant sur le plan informatif que pour la curiosité de celui-ci.

"Deux personnes. Cela laisse beaucoup de possibilités, évidemment... d'autant que de nuit, n'importe qui peut s'être levé en cachette. sans compter qu'il pourrait encore s'agir de quelqu'un venant de l'extérieur. Messire Hulven, pensez-vous que cela soit possible ? De nuit, s'introduire dans votre domaine sans que vos gardes ne le voient ?"

Mornagest s'interrogeait cependant. Si les criminels venaient de l'intérieur du domaine, ils avaient dû éviter de boire l'eau afin d'éviter d'être contaminées.... à moins, bien sûr, qu'ils ne furent sacrifiées et envoyées à la mort par le commanditaire réel de l'empoisonnement ; cela risquait d'être délicat. Mais un indice ou l'autre pourrait peut-être corroborer l'une ou l'autre hypothèse ; une réserve d'eau dans des jarres, conservée quelque part en secret, par exemple. Il nota pour lui-même de faire fouiller le domaine, si les autres pistes ne menaient nulle part.

[Galathée]

Hulven était de plus en plus sollicités par ses femmes et d’innombrables serviteurs : la mise en branle d’une maisonnée telle que la sienne demandait des préparatifs pour le moins considérables et une série de décisions qu’il semblait être le seul à même de trancher, alors que son intendant était pris par l’organisation des désinfections à venir. Il tentait cependant de suivre ce qui s’échangeait entre l’herboriste à écailles et le Chancelier. A la question de ce dernier, il haussa les sourcils.
« Cela me semble peu probable. Je suis averti de tout mouvement suspect autour de mon périmètre, et je paie cher les pièges qui sont y sont placés. De plus, nos chiens sont entraînés à tuer. Non, si un intrus s’était permis de fouler mon gazon sans y être invité… Ces tripes auraient jonché la Cour au petit matin. »
Une dame de compagnie vint s’incliner à la gauche du seigneur et il se tourna vers elle avec une expression excédée.
« Quoi, cette fois ? »
« Seigneur, Dame Clarence a besoin… »
« D’une paire de gifles. J’arrive. »
Il se tourna vers l’improbable duo.
« Si vous n’avez plus besoin de moi, je vais aller superviser les derniers détails. Nous serons partis d’ici une heure. Je laisserai des ordres à Siméon pour qu’il vous ouvre toutes les portes du domaine. Quant aux esclaves… Servez-vous de ce qui vous convient. Les gardes, seuls, ne bougent pas. Je ne veux pas retrouver mon domaine vide de tous ses biens en rentrant. »
Bien qu’impulsif et défiant, Lentemort attendit néanmoins que le Chancelier lui signifie son congé avant de partir.

HRP: Si vous en avez fini avec lui, vous pouvez considérer qu'il s'éloigne vers la maison.

[Mornagest]

Lentemort s'en fut donc vers sa famille afin de régler les derniers préparatifs, certes hâtifs, de leur départ - définitif ? - du domaine. Mornagest regarda un instant le personnel s'affairer pour rassembler les affaires dans des malles énormes, puis reprit la discussion avec Led Shark, qui paraissait réfléchir sur la suite de l'enquête.

"Je pense que nous serons plus tranquilles sans lui. Interroger les esclaves pourrait aussi être révélateur, si leur maître n'est plus dans les parages... il semble prendre un malin plaisir à les effrayer. Du reste, si l'un d'eux a reçu des pressions, peut-être a-t-il confié son secret à un de ses amis avant d'agir et empoisonner l'eau. A moins que vous n'essayiez de relever des empreintes, tout d'abord ? J'ai l'habitude de pister mes ennemis en pleine nature, mais dans un parc, c'est plus difficile... plus de passage."

[Led Shark]

Led Shark laissa s'éloigner le maître des lieux, bon débarras... Il envisagea de laisser le chancelier diriger les opérations, mais finalement il fit un autre choix...

Je dois vous présssizzer un détail sssur notre paire de coupables : nos empoizzzonneuses ssssont deux jeunes filles, dont ssss'était la première vizzite au puits, enfin ssset acte les-zauraient fait rire. Je doute de trouver parmi les essssclaves deux jeunes filles n'allant jamais au puits...

les sifflements de sa voix ne dépassaient pas l'intensité d'un murmure tan bien que si les lèvres du reptile n'avaient pas bougé Mornagest aurait douté qu'il s'agisse bien de paroles...

Quand à chercher les-zempreintes, les faits remontent à deux décades et avec le remue ménage de sssette nuit et la condamnasssion des puits ssssa fait pas mal de ramdam, moi ausssssi, lorssssqu'il ssss'agit de trouver des-zempreintes je me défends, mais là je doute de pouvoir retrouver quoi que sssse sssssoit... Je ssssuis d'avis que nous identifions d'abord ssses deux jeunes filles qui ne vont jamais au puits ssssauf pour les-zempoizzzonner...

L'herboriste avait repris un volume sonore normal, en parlant il regardait les Lentemort préparer leur voyage et fit un signe du menton dans leur direction pour conclure ses conseils... Au grand Chancelier de décider si la famille de Lentemort pouvait ou non quitter la vile...

[Mornagest]

Le chancelier acquiesça. Déceler des traces relèverait de l'exploit, voire du charlatanisme. L'herbe avait probablement retrouvé son aspect initial entretemps, puis les hommes de Lentemort l'avaient à nouveau foulée afin de chercher d'éventuelles pistes sur ce mystérieux empoisonnement. Peine perdue, donc.

"Deux jeunes filles qui ne viennent jamais ici ? Voilà qui pourrait être déterminant, comme indice. Allons interroger les esclaves. Je pense qu'il est temps de nous mettre au travail."

En passant près de la "tribu" Lentemort, Mornagest avisa Hulven.

"J'enverrai un de vos gardes vous prévenir ; il connaît votre lieu de repos mieux que les miens. A moins que vous ne préféreriez jamais ne revenir ici ?" ajouta-t-il, un sourire narquois sur les lèvres. Lui-même eut largement préféré, en tous les cas. Se débarrasser de ce bourgeois...

[Galathée]

« N’espérez pas vous débarrasser de moi si aisément, Chancelier. » fit Hulven avec un sourire mauvais. « Je suis de cette espèce qui sera toujours là quand vous ne serez plus qu’une statue sur une petite place du Havre. »
Un palefrenier apparut, tenant un étalon nerveux en bride, et le seigneur Lentemort l’enfourcha lestement, rappelant à Mornagest qu’il avait été un guerrier redoutable dans sa prime jeunesse.
« Mais j’apprécie votre aide, je m’en souviendrai si vous avez besoin de soutien. »
Il fit reculer sa monture.
« Led Shark. » dit-il avec un signe de tête, pour saluer l’herboriste.
Puis il s’éloigna, rejoignant un convoi de trois chariots qui l’attendait non loin des grilles.

HRP : si vous ne les retenez pas maintenant, je considère que les Lentemort sont partis. Dans ce cas, nous passerons aux esclaves.

[Led Shark]

Led Shark n'avait pas voulu relever le salut de Hulven de Lentemort, tendis que le long convoi s'ébranlait vers une destination inconnue, l'herboriste s'était plongé dans une de ses interminables conversations avec son compagnon animal. Pour Morganest et les autres témoins la scène était dérangeante : Le vieil homme lézard caressait la tête du serpent tout en murmurant des propos dans un étrange mélange de sons gutturaux et de sifflements. Parfois le serpent hochait la tête et on pouvait voir distinctement sa langue fourchue bougeait quand il "répondait" à l'herboriste...

La conversation semblait s'éterniser, Peut-être était-ce le meilleur moyen que l'herboriste ai trouvé pour laisser l'initiative au Chancelier sans avoir l'air de lui ordonner de commencer les interrogatoires...

Mornagest à toi de mener la danse...

[Mornagest]

Quelque peu interloqué par cet étrange conciliabule, le chancelier choisit cependant d'y mettre fin assez rapidement. Il avait accepté d'"aider" Lentemort dans le simple but de le ridiculiser, voire de tenter de trouver quelque preuve des nombreux méfaits que l'on lui prêtait, dans le milieu bourgeois. Il songeait notamment à ce meurtre d'un jeune esclave - même pas un de "ses" esclaves ! - à ce trafic de psychotropes, de diamants... maintes rumeurs pour la plupart exagérées, très probablement, sinon non fondées, mais Mornagest souhaitait s'en assurer de ses propres yeux. Le faquin ne pourrait pas toujours faire valoir son "importance" sur l'histoire de Melandis...

"Il est temps de nous mettre au travail, maître Led Shark. Je pense que les témoignages des esclaves encore présents seront précieux pour la suite des opérations. Leur maître éloigné, ils parleront probablement plus facilement... et avec l'aide de quelques promesses bien glissées."

Il fit mander ledit Simeon et entreprit de lui poser quelques questions sommaires, avant de passer aux choses sérieuses.

"Combien d'esclaves sont présents sur le domaine ? Est-ce qu'ils sont tous là depuis un moment déjà, ou l'un voire plusieurs d'entre eux ont été récemment achetés ?"

[Galathée]

« Et bien, avant ces… ces désagréments, nous avions quarante-trois esclaves, il nous en reste désormais trente, puisque nous en avons encore perdu deux cette nuit. Je dois dire qu’environ la moitié d’entre eux sont relativement récents. Sire Hulven est exigeant et lorsqu’un outil a fait son temps ou s’émousse, il le remplace. En ce moment, nous avons surtout des humains, une demi-douzaine d’elfes, quelques sangs mêlés, dont un semi-minotaure stupide mais costaud, et un halfeling en cuisine. Nous avions un superbe spécimen de demi-dryade, mais elle n’a pas tenu le coup. C’est fragile ces choses-là. Enfin bref. Je ne sais pas comment vous désirez procéder. Evidemment, j’aimerais autant que vous ne les abîmiez pas trop, certains ont encore une bonne valeur mais… Sire Hulven comprendra, j’imagine, au besoin. »

[Led Shark]

Led Shark ne s'extirpa de son étrange occupation que pour signifier son approbation à Morganest.

Vous-zêtes bien plusss-zexssspert dans les-zaffaires de votre propre essspèce que je ne le ssserais jamais. Je me repozze donc entièrement sssur vous Chanssselier...

Et il replongea dans ses échanges avec le serpent durant de longues minutes.
Lorsque l'intendant fit son apparition, visiblement à contre coeur, l'herboriste délaissa son compagnon animal pour son comparse humain et leur interlocuteur...
À la fin de l'exposé de ce dernier, il ne laissa pas le temps à Mornagest de réagir.

À votre plassse je ne compterais pas sssur la ssssurvie de votre cheptel d'outils vivants, sssertains ssssont très-zaffectés et ne passsseront sssertainement pas les prochains jours... Raizzon de plusss pour les brusssquer un peu avant qu'un nécromansssien soit indisssspenssssable pour les faire parler... Chanssselier connaîtriez-vous par hazzard un tel individu ? Ssssela pourrait nous-zêtre utile dans les prochains jours... Sssiméon, dites moi combien y avait-il d'enfants-zet d'adolesssscents garçons-zet filles parmi les esssclaves ?

Led Shark n'escomptait pas vraiment entendre la vérité de la bouche de Siméon, les très jeunes esclaves de plaisir, sont monnaie courante à dans les familles nobles de Mélandis, ne serais-ce que pour initier les héritiers aux arts de chair, même si bien souvent leurs ainés en consommaient régulièrement... Pour des raisons de sécurité, de renommée, voir par pudeur, l'herboriste savait que l'intendant allait lui mentir, ce qui l'intéressait c'était quels mensonges allaient lui être servis, des échappatoires complexes préparées à l'avance ou de maladroites circonvolutions improvisées sur le moment. Bref l'homme lézard testait la préparation de Siméon...

[Galathée]

« Il y en avait une dizaine, je dirais. Je dois dire que je ne tiens pas vraiment compte de la marmaille, on les revend assez rapidement, parce qu’ils n’abattent pas de travail. Les adolescents. Trois sont morts, et… attendez… il nous reste trois jeunes humains, dont une fille, celle qu’on a envoyé vous chercher, d’ailleurs, et deux elfes de moins de cinquante ans. Une fille et un gars. »
Il eut une légère grimace.
« Vous pensez que ce sont des mômes qui ont fait le coup ? »