La Couronne de Cuivre

-De l'huile, nous en fabriquons... murmura-t-elle, pensive. Pour oindre nos muscles après la chasse... ou la guerre. C'est purement utilitaire. Mais il s'avère que les fragrances qui émanent d'elles sont divines à vous faire tourner la tête...
Elle lui tendit la pipe.
-Allez-y doucement. Tout doucement. Sinon, vous allez cracher vos poumons. Juste une pettite inspiration...

Ce n'est qu'au moment de cette passation de pipe que le vouvoiement lui sauta aux oreilles. A tel point qu'il n'écouta pas le conseil juste donné tant il était ébranlé. Voila donc Zaiu tirant virilement sur l'artefact enfumé. Quelle sorte d'herbe contenait-elle ? La même que celle utilisée dans la fabrication d'huile qui fait tourner la tête ? Toujours est-il qu'une sauvage quinte de toux le pris à la gorge, lui faisant monter les larmes aux yeux nouvellement rougis.
Quand il eut recouvré l'usage de la parole :

Comment tu fais ?!
Zaiu n'aime pas ! Ca gratte, ca pique et ça brûle le dedans tout en même temps...

Ouhhhh ... Est-ce qu'il y aurait de l'eau pour éteindre cet incendie ? ...

HRP : Le vouvoiement est une erreur de ma part

Maintenant, le challenge, ça va être d'expliquer logiquement ce changement

-Oh, c'est juste une question d'habitude. Vous verrez, si vous persistez, au bout d'un moment, la fumée ne fera que caresser le fond de votre gorge, tel un nuage sensuel, et n'y laissera plus que le doux parfum des plantes...*
Elle se dirigea vers la table.
-J'ai de l'eau, oui. Mais peut-être faut-il combattre la brûlure par la brûlure et enchaîner sur un peu d'eau-de-vie ?
Elle remplit deux verres. Eau de source, eau de vie. Zaiu pouvait choisir entre la sagesse et... l'audace.

*FUMER TUE, NUIT GRAVEMENT A LA SANTE ET REND IMPUISSANT**
** Sauf les personnages de jeu de rôle parce que, n'étant pas réellement vivants, toutes les saletés contenues dans les trucs à fumer leur abiment pas réellement les poumons***
***Sauf si on joue un RP médical hyper réaliste, cela s'entend.

HRP1 : Bah t'es dégueux >< c'est quoi cette réplique avec ce nuage sensuel d'abords

HRP 2 : Ben expliquez le changement va être simple vu la soirée décadente, non ?

Choisir entre et l'audace et quoi ?
Autant dire qu'il n'y avait pas vraiment de choix dans cette proposition !

Combattons le feu par le feu !

5 ... 4 ... 3 ... 2 ... 1 ... Décollage !
Et oui, parce qu'au bout d'un moment, il faut bien que ça arrive. C'était comme si cette eau de vie passait directement de la bouche au cerveau (le GM doit connaitre cette sensation aussi). Une bouffée de chaleur, un manque d'oxygène momentanée, l'œsophage bien en évidence grâce au trajet de la boisson.

Houuuu houhou !
Zaiu devrait calmer ses ardeurs ... ou les reporter sur autre chose que la boisson et la fumée, sinon, il va avoir un grand trou noir dans sa tête à la place de merveilleux souvenirs... Pardons, nous n'avons pas trinqué ...

Aussi, Zaiu ne voudrait pas attraper froid, tu n'aurais rien pour son dos dénudé ?
Mais non ! Zaiu a chaud en fait !

Zouizzzzzz

L'amazone le regarda avec une certaine inquiétude.
-Vous n'avez pas l'habitude de boire, n'est-ce pas ? Je veux dire... D'accord, on a déjà un peu bu, mais rien de plus que ce qu'on fait d'ordinaire lors d'un repas chaleureux... Et vous me semblez déjà tout patraque... Serait-ce ce tabac qui vous fait cet effet ? Il est pourtant relativement inoffensif...
Elle secoua la tête.
-Je vais vous chercher une tunique... au cas où.
Et de disparaître dans la pièce voisine.

Il et vrai que Zaiu n'est guère portait sur la boisson, il ne l'a supporte pas bien en fait.
Il devrait faire attention ! Même quand il s'agit d'épater les filles ...

Ces mots avaient été prononcés à claire et tonnante voix, afin d'être entendu par delà la cloison. Puis sur un ton un peu moins enjoué, embarrassé :

[LEFT]Tu as éludé toutes les questions sur ton peuple et son histoire ... Zaiu peut-il au moins connaître ton nom ?
[/LEFT]

La jeune femme reparut, lui tendit la tunique qu'elle lui avait promise.
-Ainsi, vous voulez épater les filles ? demanda-t-elle, amusée. Manquer vous trouver mal après un verre ou deux, ce n'est pas épatant. Touchant, presque, mais pas épatant... Il faudra que vous fassiez mieux dans les heures qui viennent...
Elle paraissait à nouveau décidée à ne pas répondre à ses questions. Pourtant, telle n'était pas son intention.
-Pour mon peuple, demandez, je verrai si je peux vous renseigner. Et si je n'en ai pas le droit, si vous abordez des sujets tabous... et bien, je vous le dirai simplement. ajouta-t-elle en remettant une mèche de cheveux derrière son oreille pointue. Quant à mon nom... C'est Lyriaël.

Un joli nom, imprononçable et d'une orthographe douteuse mais bon, c'est un nom d'elfe quoi ! Bien, un premier pas venait donc d'être franchi dans la découverte mutuelle de deux étrangers qui pouvait dorénavant partageait leur culture ... Et dans culture, il y a Re ; re comme reboire ! Zaiu attrapa donc son verre et fit tourner le contenu, son regard allant du sus-dit contenu à son hôte, dévisageant tantôt l'une, tantôt le contenant, même si bon pour ce-dernier ...

Il s'apprêta à questionner, sans trop savoir par où commencer.
Quand soudain, une inquiétude lui vint :

Zaiu vous a raconté son naufrage ...
Notre glorieux équipage a été séparé ... et une partie à été retrouvé par vos soins ...

Mais les autres ...

Bon sang ! Les autres seraient-ils aux mains des fourbes-à-l'excroissance-d'entre-jambes ?!
Il y avait des femmes avec eux !! Il faut aller sauver nos s compagnons !!

L'amazone soupira.
-Vous êtes les seuls rescapés que nous avons croisés. Et je doute qu'il y en ait d'autres : votre survie est un véritable miracle, compte tenu des dangers qui entourent et qu'abrite l'île. Si toutefois il devait y en avoir, et que des femmes soient parmi eux... Priez pour qu'elles ne soient pas tombées entre les mains de nos mâles. Car si cela devait advenir, leur sort serait proprement effroyable. Je crains même que leurs compagnons masculins souffrent aussi le martyr : nos hommes les penseront soumis à l'influence de ces dames... Bref, priez pour eux...
Elle lui sourit à nouveau.
-Dans tous les cas, nous serons fixés sitôt que nous aurons massacrés ces fous. Peut-être, si la chance est de notre côté, trouverons-nous des survivants en leurs geôles...

Oups, désolé de mon absence, j'espère n'avoir retardé personne.

Les arguments (et le sourire) de Lyriaël rassura Zaiu.
Certes, il était bien noble de songer à ses compagnons portés disparus ! Même s 'il ne comprenait trop pas pourquoi on parlait de soulever quelqu'un lorsqu'on évoquait l'absence accidentelle d'un personne.

Es-tu donc une guerrière pour tenir de tels propos ?
Le sang de Zaiu bouillonne à l'appel d'un juste combat !
Combattrons-nous côte à côte ?!

Puis il bailla à s'en décrocher les mâchoires, respira profondément pour achever de se détendre puis ...

Un brin d'hygiène serait le bienvenu après toutes ces pérégrinations ... Ho oui ! Un bain !

HRP : Aucun souci, Zaiu ! Les rp individuels se prolongent plus que prévu

-Guerrières, ici, nous le sommes toutes. Et il y a fort à parier, oui, que nous combattrons côte à côte.
Elle jeta un regard par la fenêtre.
-Si vous voulez vous laver, le mieux, c'est la rivière. Mais serait-ce bien raisonnable ? Il est près de minuit, nous ne serions éclairés que par les rayons argentés de la Lune... Je dis nous, parce que, bien évidemment, je n'ai pas le droit de vous laisser trop vous éloigner.

Raisonnable : Qui est doué de raison, qui a la faculté de raisonner
... Voila qui est donc réglé ... Zaiu appuya donc l'idée du bain sous la pâle lueur argentée de la lune.

Il se leva alors la tunique de prêt :

Ha oui, Zaiu suppose que notre situation actuelle nous interdit de faire la course ... :s ...
La captivité , c'est tout nul.

-Je crois qu'il vaut mieux éviter la course, oui. Si vous prenez les devants, les sentinelles croiraient que vous tentez de vous enfuir. Si vous étiez derrière... Hum, j'allais dire qu'elles croiraient que vous tentez de m'attaquer, mais je sais me défendre, et elles savent que je sais me défendre. Et que je ne fuirais pas, donc. Quoi qu'il en soit, elle se demanderaient ce qui nous prend à cavaler ainsi...
Elle secoua la tête.
-Mais bref, allons y en marchant.
Elle le précéda dans les ruelles endormies du village, puis jusque sur la berge de la rivière. La lune - ou du moins les rayons qui parvenaient à se frayer un chemin à travers le feuillage - nimbait ses eaux limpides d'une luminescence toute féérique.

Eaux limpides qui ne le restèrent pas longtemps puisque la sérénité de celle-ci fut soudainement troublé par la fantastique bombe que fit Zaiu qui s'aperçut, au point de non retour, de la fraicheur de l'eau douce. L'effet un brin soporifique, un brin vertigineux que produisait l'alcool et la fumée, s'envola d'un coup d 'un seul, comme relâcher par l'expire de l'elfe alors qu'il émergeait.
Dans une frénésie toute enfantine, il allait sauvagement arroser Lyramachinchose mais ! Les femmes n'apprécie pas ce genre d'humour ne règle générale.

Mince! Zaiu à oublié d'enlever ses chausses ...
Tu pourras m'en prêter ?

-Bien sûr, ne t'inquiète pas pour ça...
L'instant suivant, se montrant plus prévoyante que Zaiu, Lyriaël se défaisait de sa tunique et de ses chausses. Nue, sa silhouette élancée baignée par la lueur de la Lune, elle demeura quelques secondes sur la rive, puis exécuta un plongeon des plus gracieux. Elle fendit l'onde sans presque une éclaboussure.

Oui mais avait-elle prévu qu'ainsi dévêtu, tout le monde (Zaiu) pouvait la voir !
Certes, l'instant fut bref, fugace, mais l'impact rétinal fut violent.
Du coup, pour faire comme le semblait être la coutume locale, Zaiu ôta ses chausses trempées et les envoya, semblable à une serpillère, paître sur le bord de la rive. Il frotta ensuite le visage se demandant si le temps d'apnée chez ces elfes était proportionnel à leur développement thoracique .

Cela semblait être le cas : l'amazone demeura dans les profondeurs de la rivières un long moment, nageant paisiblement juste au dessus des galets qui en constituaient le lit. Parfois, à la faveur d'un rayon de lune opportun, Zaiu distinguait clairement sa silhouette. A d'autres moments, elle n'était qu'une ombre parmi les ombres.
Elle consentit enfin à émerger, ruisselante et apparemment radieuse.
-Tu as eu une bonne idée... musa-t-elle. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pris de bain de minuit.

Muser : flâner, perdre son temps ; être en rut pour un cerf. Qui a dit que jouer sur internet n'était pas enrichissant ? D'ailleurs, travail logique à présent, quelle définition correspond le mieux à la situation ? indice : les elfes n'ont pas de bois.
Zaiu s'approcha de Lyriaël à petites brassées :

La nuit est magique pour le bain !
Tout est calme, on est seul et serein ... si on fait abstraction de la compagnie d'archers embusqués ... Mais en temps normal, seul donc, en un instant de communion avec la nature et la quiétude nocturne, un appel à la contemplation ...

Contemplation de quoi ?

-Te voilà poète... s'étonna-t-elle. Serait-ce les vapeurs de l'alcool, la fumée du tabac ? Ou bien, contre toute attente, ton être véritable ? Car, Zaiu, à franchement parler, et d'après ce que j'avais pu en voir jusqu'ici, je t'aurais imaginé... Plus turbulent. D'ailleurs, ton entrée dans l'eau semblait le confirmer...

De la vapeur ne peu pas battre Zaiu !

Parce que la fumée ne se cogne pas et ne distribue pas de gnons ! C'est logique !

Il croisa les bras fier de sa démonstration mais, du coup, faillit disparaître englouti.

Tu aimes la poésie ?
Attends, voila autre chose :

Scrutant le ciel, affichant un profil tout étudié (son plus beau profil donc), il déclama :

"... Myriades d'étoiles
Parmi quintessence d'obscurité
Perçant le voile
Poussière distillée ... "

-Ce garçon est plein de surprises, constata l'amazone. Je m'attendais vraiment à devoir me défendre pour ne pas être coulée ou ce genre de choses. Mais déclamer semble te satisfaire. Ce bain de minuit sera donc plus reposant que je ne l'avais imaginé.
Elle se mit à faire la planche.
-Je n'ai rien contre la poésie, mais c'est un type d'activité auquel nous n'avons pas vraiment l'opportunité de nous livrer, compte tenu de l'endroit où nous vivons. C'est donc une relative nouveauté... Mais tu n'as pas répondu à ma question. Es-tu poète dans l'âme ? Est-ce quelque chose que tu as l'habitude de faire ? Ou bien est-ce un hasard, une inspiration soudaine puisée dans la magie du moment ?

Avec une moue circonspecte :

Et bien, Zaiu ne réfléchit pas vraiment à tout ça ... Il aime des choses et il essaye de faire ce qu'il aime, c'est tout. C'est vrai qu'en Lorien, la poésie revêt une importance particulière : c'est un moyen de transmettre des histoires, des légendes, des récits héroïques avec peu de mots, et moins il y a de mots, plus ils sont puissants !

... Et généralement, plus il y a de fumée dans la salle, plus la poésie fait de l'effet certes ...

Alors peut-être, pour te répondre, que Zaiu est un poète du moment dans l'âme ... Même s'il vient d'entonner le prélude d'un berceuse ...

Pour sa part, faire la planche pouvant représentait quelques dangers (ne maîtrisant pas la technique ), il se plaça juste derrière la tête de l'elfe et entama (hardiment?!) un massage de tempes très lent et doux :

Il y a beaucoup de questions là dessous ...
Alors dis à Zaiu : qu'est-ce que tu comptes faire dedans ta vie ?

Si Lyriaël avait froncé les sourcils lorsque Zaiu était passé à l'action - si elle avait parlé de massages plus tôt dans la soirée, elle ne devait pas s'attendre à ce qu'ils soient aquatiques -, elle ne fit rien pour se dérober.
-Si je te pose tant de question, c'est d'abord parce que... Je dois apprendre à te connaître. Pour décider de ton sort. Ensuite, c'est parce que je suis affreusement curieuse, je dois bien l'admettre. Mais cela ne m'empêche pas, de temps en temps, de répondre aux questions qu'on me poses...
Elle se fit pensive.
-Ce que je compte faire, dans ma vie ? Vivre, je crois. Tout simplement. Ce n'est pas un faux-fuyant : vraiment, vivre, c'est le plus important, pour moi. La vie en elle-même recèle tant de bonnes choses, tant de surprises ! Qui aurait imaginé qu'on vous amènerait au village, aujourd'hui ? Qui aurait pu penser qu'on me confierait à toi pour te jauger et que, quelques heures plus tard, nous nous retrouverions à barboter de concert dans la rivière ? Pas moi, en tout cas : j'étais à mille lieux d'imaginer cela en me levant ce matin. Bref : des tas de surprises, tout le temps. Or, j'aime ça, les surprises. Ah, et je dois dire aussi que, par les temps qui courent, et de manière générale quand on habite sur cette île, la vie ne tient qu'à un fil ! Si certaines se font sans mal à l'idée de pouvoir trépasser du jour au lendemain, ça m'ennuierait un peu, personnellement...
Elle sourit.
-Après, si je dois te répondre plus précisément, on va entrer dans de vagues projets, de vagues pistes à peine esquissées... C'est très nébuleux.

Premier bon point : si la perspective du jugement refit surface sans crier gare, le fait que Zaiu soit rangé dans la case des "bonnes choses" avait quelque chose de rassurant. Il observa un moment de silence à la fin de l'explication de Lyriael, de méditation en fait.

En effet, Zaiu aime la simplicité mais c'est également pour ces surprises qu'il a quitté sa Lorien.

Mais !

Quels sont ces dangers qui vous menacent ? Peux-tu me parler un peu de cette île ? Sur le bateau, il était question de différents plans qui se croisent : des considérations bien compliquées pour sûr ...

Il poursuivit son geste, sans interruption quoique plus lent et plus appuyé.

-Alors là, oui, c'est vraiment compliqué, et seules les plus anciennes d'entre nous comprennent vraiment comment ça marche ! Effectivement, si l'île est sur Toril, elle se trouve également aux frontières de plusieurs plans dont la magie s'entremêle... et l'influence d'étrange manière. Ici coexistent des morceaux de nature qui n'ont rien à faire ensemble : de la jungle, beaucoup, mais aussi des bouts de forêts tempérées, des pinèdes nordiques. De la toundra voisine avec des prairies verdoyantes... Le chaud avec le froid, en somme, même si le chaud est dominant. Les distances sont faussées, aussi : on peut marcher des heures pour faire seulement une lieue, et en franchir trois en quelques minutes. Quant au temps... La durée des jours varie d'une ou deux heures, selon leur bon vouloir. Et c'est pire si on se déplace : alors qu'on était à midi, on peut se retrouver au crépuscule d'un seul coup... Ou à l'aube, car le soleil inverse parfois sa course. C'est assez dur de s'y retrouver, mais au final, ces changements ne dépassent jamais quelques heures, et on finit par s'y habituer. Ensuite, hum... Les animaux ont des tailles et des conformités incroyables, phénomène qui touche aussi les plantes. Et puis il arrive que des choses fassent leur apparition dans le paysage, venant d'on ne sait trop où... Bref, vous le voyez, c'est assez particulier, ici !

Des choses qui apparaissent ? Comme des montagnes ? Des gelées moutarde (de dijon

) ? La vie ici ne doit pas être de tout repos ... Et la cerise qui fait déborder le vase, vos mâles tout déboussolé par la magie des mages perfides.
Vivre ici est un acte de bravoure en soi et Zaiu pense qu'il a beaucoup à apprendre de vous ! Il aimerait aussi faire quelque chose pour rendre le futur de Lyriaël meilleur. Ramons chacun de notre côté de l'île et déplaçons-la vers des horizons meilleurs !

Il doit tout de même y avoir un minimum de bon sens dans tout ça ! Sinon, la vie serait impossible ! Vous n'avez jamais songé à partir ?

ll arrêta son massage, absorbé qu'il était par ces réflexions (bon, certes, elles n'allaient jamais très loin mais quand même).

Y a-t-il des villes dans la région ?
De même, avez-vous entendu parler d'un sorte de prison pour magiciens ?

La jeune femme fronça les sourcils.
-Vous voulez dire... sur cette île ? Et bien, en dehors du port construit par les Luméniens, et de la vieille forteresse où ils avaient mis leurs mages mais dont ils se sont échappés... non, rien d'autre. Et si vous vouliez dire sur Dorandin ou Helonna... Je ne peux vous répondre : je ne suis pas une spécialiste de ces contrées....
Elle jeta un regard au ciel piqueté d'étoiles, esquissa un sourire.
-On s'habitue à cette île, vous savez. On finit par pouvoir, dans une certaine mesure, prévoir l'imprévisible, pallier les mauvaises surprises, Et évidemment, profiter des bonnes. C'est tout à fait vivable, et même agréable, d'un certain côté. Il faut juste se laisser le temps d'apprivoiser les lieux. Quant à partir... Notre peuple a été chassé à bien des reprises, poussé à bien des exils. Nous avons fait de cette terre la nôtre et rien ni personne, jamais, ne nous en chassera. Ni les aléas du quotidien, de la magie et des plans, ni ces sorciers fous, ni nos mâles.

De bien belles paroles !
Alors nous donnerons La fessée de la justice à ces mêles pour leur faire entendre raison et si ça suffit pas, ils auront droit à une déculotté dont ils se souviendront toute leur vie !

Il arrêta son massage des tempes (parce qu'il faut bien s'arrêter à un moment et puis parce qu'il était à cours d'idée : un massage des joues ? ... Du cou !Bon dans l'eau, c'est pas forcément évident mais ça glisse mieux ; il suffit juste d'y aller encore plus doucement, ce qu'il fit).
Il ne trouva rien d'autre à dire et garda donc le silence. Il s'agit d'une technique de psychanalyse : le silence est une invitation à poursuivre. Bon d'accord, Zaiu n'y connais rien en psychologie, et alors ?!

-Je crains que la déculottée ne soit réservée qu'à ceux d'entre eux que nous jugerons récupérables... A savoir les plus jeunes. Les autres recevront plus qu'une fessée. Bien plus. Et la leçon sera définitive, les concernant.
Le ton de la jeune femme s'était fait plus dur, plus froid. Mais, comme si elle ne voulait pas souiller la paisible atmosphère du moment par des sentiments de vengeance, elle reprit, d'une voix douce :
-Nous n'y sommes pas encore, cependant. Alors profitons au mieux du répit qui nous est accordé, du calme avant la tempête. Les dieux seuls savent quand de tels instants se représenteront...
Puis elle se tut. Et le silence retomba, à peine troublé par le hululement lointain d'une chouette et le paisible chant de la rivière.

Ce fut le chant des oiseaux qui tira Zaiu du sommeil. Et dès qu'il eut quitté les limbes, il lui sembla qu'il était tard. Très tard.
Cette impression fut confirmée sitôt qu'il ouvrit les yeux : par les volets clos de la fenêtre filtraient les rayons dorés du soleil.
Non loin de lui, l'amazone bougea, murmura quelque chose d'incompréhensible : elle émergeait lentement, elle aussi.
De ce qui s'était passé après leur bain de minuit, l'elfe ne gardait aucun souvenir. Il pouvait juste constater qu'ils avaient regagné la maison et dormi côte à côte sur la large paillasse qui occupait la majeure partie de la petite chambre.

La Couronne de Cuivre

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